Message spirituel Noam Hertig

REDEN n ALLOCUTIONS n SPEECHES
Assemblée des déléguées de la FSCI des 8 et 9 mai 2013
Message spirituel de Noam Hertig
Le prochain shabbat, nous commencerons, dans toutes les communes juives du monde,
à lire le 4e livre de la Torah, Sefer Badmidbar… Le peuple israélite traversait alors le
désert, «Ba-Midbar», du Sinaï et, la Tente d’assignation ayant été consacrée, Dieu
demande à Moïse d’effectuer un nouveau dénombrement du peuple formé des 12 tribus
… raison pour laquelle le livre est appelé Livre des nombres, Sefer Hapekudim en
hébreu. Pour ce dénombrement, Moïse réunit les princes des tribus, et nous lisons au
verset 16 ceci:
« Ele Keru’ei Ha’eda – Tels sont ceux qui furent appelés de l’assemblée; ils étaient
princes des tribus de leurs pères, chefs des milliers d’Israël. Moïse et Aaron, ayant pris
ces hommes qui avaient été désignés par leurs noms, convoquèrent toute l’assemblée
pour le premier jour du deuxième mois (le mois juif de lyar).
Ce même mois de lyar, mais 3000 ans plus tard, les princes et les princesses des tribus
ainsi que les délégués des Israélites suisses firent, eux aussi, route vers l’est, où ils
campent maintenant, non pas dans le désert, mais dans la belle ville de St-Gall. Et ils se
sont assemblés – mais pour quoi au juste ?? Pour dénombrer des membres des
communes et collecter leurs cotisations ?? Peut-être que oui, mais, comme nous l’a
expliqué Raschi, ces «Keruei Ha Eda», ces princes appelés de l’assemblée, étaient des
sages, des élus, désignés pour débattre des affaires d’importance du peuple («Nikraim
Lechol Dawar Chaschiwut Sche BaEda»). Et comme nous l’apprend le Siftei
Chachamim, ces appelés de leurs tribus avaient pour tâche d’éclairer le peuple de leurs
conseils et d’entendre ses doléances (Latet Eiza, veletaken kol Zorchei HaEda) …
Vous aussi, Mesdames et Messieurs, présidentes et présidents ainsi que délégués de
vos communes, c’est pour discuter des affaires importantes du judaïsme suisse que vous
êtes rassemblés en ce lieu. Vous portez une grande responsabilité, qui est de
représenter et défendre les requêtes de vos communes.
Et, comme chez nos ancêtres, les Benei Israel, les tribus ou communes sont plus ou
moins nombreuses. Les unes campent à l’est, d’autres au nord, à l’ouest ou au sud…
chacune a son caractère distinctif, brandit pour ainsi dire son propre étendard, ses
propres couleurs. Autrement dit: le fédéralisme nous était déjà familier aux temps
bibliques du désert. Nous sommes depuis toujours un peuple multiple, hétérogène, avec
des différences entre ses groupes et en leur sein même…
Mais regardons les Israélites du désert: malgré leurs différences, malgré leur multiplicité,
quelque chose rassemblait leurs tribus et faisait d’elles une unité: le mishkan, saint des
saints au milieu du camp, où se trouvait l’arche de l’alliance, avec la Torah, notre
héritage spirituel collectif, l’enseignement auquel, jusqu’à nos jours, nous empruntons
histoires et préceptes, lois et valeurs, une longue tradition, qui nous façonne et à laquelle
nous pouvons réfléchir ensemble…
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SIG | FSCI
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Les communes juives de Suisse ont, elles aussi, une tradition très ancienne, qui nous
unit, et beaucoup d’entre elles célèbrent des anniversaires à trois chiffres ! Par exemple,
l’an dernier, la Cultusgemeinde israélite de Zurich et, cette année, la commune juive de
St-Gall: 150 ans de vie de communauté, caractérisée, comme le dit le titre de la
plaquette publiée à cette occasion, par 150 ans d’évolution et de pérennité ! Voilà qui
n’est pas banal, surtout pour une petite commune comme St-Gall. Soyons conscients et
sachons reconnaître que cette pérennité doit son existence à l’inlassable travail de tous
les «Keruei HaEda», de toutes les personnes appelées par les assemblées communales
au comité, au rabbinat, aux différentes commissions ou aux organes des sociétés
proches de cette commune. Elles ont réussi à maintenir ici la tradition juive pendant 150
ans et, surtout, permis aux membres de la commune de vivre leur judaïsme – religieux,
culturel et social – comme communauté, ensemble et avec joie. Là est pour vous, chers
St-Galloises et St-Gallois, l’une des clés de la réussite et de la longévité d’une
commune.
Il en est une autre: le lien avec les autres communes juives au sein de la Fédération
suisse des communautés israélites – la FSCI. Comme les tribus israélites d’il y a 3000
ans, celles de la FSCI font un long voyage. Un voyage commencé il y a plus de cent ans,
lors duquel, comme nos ancêtres dans le désert, nous rencontrons des obstacles, des
dangers, des défis et des conflits, avec le dehors, mais aussi le dedans…
Mais nous ne nous laissons pas égarer, nous avons à l’esprit nos valeurs communes et
la Torah, laquelle nous dit que chacun des 12 chefs de tribu avait mission de compter, en
ce qui est aujourd’hui une semaine, non seulement les membres de sa propre tribu, mais
aussi ceux des autres tribus. Pourquoi ? Parce que, dit le Talmud: «Kol Israel arevim ze
la ze»: tout Israël est responsable de chacun. Chacun est précieux, chaque contribution
compte, et ensemble nous sommes forts ! Avec l’Arche d’alliance au milieu de nous,
avec notre longue tradition de pérennité et d’évolution, nous cheminons ensemble, dans
et avec la FSCI et avec l’aide de Dieu, vers un avenir de raison et de vie !
Je souhaite à tous les délégués et «chefs de tribu» des Israélites suisses des
discussions constructives, respectueuses et inspirantes lors de leur assemblée, et à la
FSCI et, tout particulièrement à la commune juive de St-Gall, un bon voyage vers
l’avenir, bon voyage, Nesia Tova !
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