La prise de conscience du problème de la

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N°62
Premiers résultats d’une nouvelle politique de lutte contre la malnutrition protéinoénergétique ( MPE) au CH de Bertinot juel : HELOU Rafik, RHALIMI Mounir.
Contexte : Le centre hospitalier Bertinot Juël est situé à 75 Kms de Paris. D’une capacité de 116
lits( 82 lits de Long Séjour, 14 lits de Moyen- Séjour et 20 lits de Médecine ), son activité est
essentiellement gériatrique. Les premières enquêtes de la malnutrition des personnes âgées
menées par le comité de liaison en alimentation et nutrition (CLAN) ont montré une prévalence
élevée ( proche de 50% en court séjour.)
Objectif : faire reculer les taux de prévalence de la malnutrition chez les personnes âgées, a
travers une politique globale de lutte contre la MPE.
Définitions :
MPE probable : IMC < 21 et /ou suspicion clinique appuyée par un dosage biologique.
Risque MPE : Ingesta < à % sur une semaine. Personne âgée : une personne ayant plus de 60 ans.
Outils
Le dépistage systématique de la MPE de tous les patients âgés à l’admission puis régulièrement
durant le séjour. Ce dépistage est basé sur la mesure de l’indexe de masse corporelle (IMC).
Le diagnostic clinique et biologique : Conscient des limites de l’IMC, le CLAN recommande
les dosages de la pré albumine et de l’albumine dans le diagnostic de la malnutrition, chaque fois
qu’il existe une suspicion clinique de MPE alors que l’IMC est normal.
La surveillance qualitative des ingesta de tous les personnes âgées hospitalisées en considérant
comme signe d’alarme : des ingesta inférieurs à 50 % sur une semaine.
Méthodes
La signalisation des cas de MPE ou du risque de MPE par la mise d’une pastille verte sur le
dossier infirmier, sur le planning de soins et sur les bons de commandes des repas du patient.
La définition d’une réponse à la MPE : cette réponse est à la fois collective impliquant
plusieurs intervenants, et coordonnée par l’aide soignant, la personne la plus proche de
l’alimentation du patient, du point de vue du CLAN.
Ainsi plusieurs événements peuvent déclencher l’alerte de MPE : IMC < 21, suspicion clinique
appuyée par un dosage biologique ou ingesta < 50% sur une semaine. L’aide soignante met alors
une pastille verte sur les différents supports sans attendre l’intervention du médecin.
Une réponse systématique et multiple : La signalisation déclenche une série de mesures :
- Enrichissement des plateaux par la cuisine.
- Enrichissement par l’aide soignante des collations en ajoutant du lait écrémé en poudre.
- Une approche médicale personnalisée de la MPE est menée par le médecin : Evaluer l’état
d’hydratation, diagnostiquer un trouble de déglutition, une mycose buccale, un problème
dentaire, un régime ou médicament anorexigènes qu’on pourrait supprimer.
- Une approche para médicale menée par l’infirmière, la psychologue et la kinésithérapeute,
visant à évaluer le besoin d’assistance aux repas, à repérer une dépression sous jacente et
à encourager l’activité physique.
- Une action d’éducation à travers une fiche remise au patient (ou à son entourage)
expliquant la MPE et comprenant des recettes permettant d’enrichir ses repas à domicile.
Résultats : Une diminution de – 14% du taux des patients dénutris au Court et au Moyen Séjours
a été notée six mois après la mise en route de la nouvelle politique de lutte contre la MPE, à
l’exception du Long Séjour ou la prévalence reste stable à 23%).
Conclusion : Nous rapportons des résultats encourageants d’une politique de lutte contre la MPE
basée sur le dépistage systématique, la prévention, la signalisation, la coordination des actions et
l’éducation. Néanmoins ces résultats sont à prendre avec précaution, en effet le CLAN estime
qu’une surveillance plus longue est nécessaire afin de confirmer le recul de la malnutrition.
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