Anvers, le 30 juin 2003 Chers Amis, Nous avons souvent déclaré qu

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Anvers, le 30 juin 2003 Chers Amis, Nous avons souvent déclaré qu’il est extrêmement difficile de prévoir la direction des bourses et que ceux qui s’y risquent en sortent souvent perdant. En effet, la bourse prend à chaque moment en compte les évènements connus et anticipe déjà ce qui se produira éventuellement les mois à venir. Nous réitérons ce point car le développement des marchés pendant ces derniers mois fut à nouveau surprenant. Le 12 mars les bourses atteignaient leur niveau le plus bas depuis terriblement longtemps. Les troupes américaines avaient rapidement progressé vers la capitale irakienne, mais il semblait de plus en plus évident que « la bataille de Bagdad » s’annonçait comme un combat de guérillas épouvantable exigeant énormément de temps et beaucoup d’hommes. Les analystes les plus sombres parlaient d’un second Vietnam. Aussi étonnant que cela puisse paraître et en discorde absolue avec les experts militaires, à compter du 13 mars les marchés ont rebondi, devançant la chute précipitée de Bagdad et ainsi le dénouement de la guerre en Iraq. La progression qui suivit et qui demeure quasi indemne aujourd’hui est essentielle. Que cette hausse soit justifiée ou pas, qu ‘elle soit tenable ou non, forme un débat à part. Ce qui compte c’est qu’à moyen terme la spirale négative dans laquelle nous étions logée est renversée. Toutes institutions financières, tel que les banques, les assureurs ou les fonds de pension, ont gagné ces derniers trois mois une bouffée d’oxygène vitale. Ceci leur permet de se remettre en question, se repositionner et si nécessaire se recapitaliser. Notons également, en parallèle au récent rebond, l’augmentation de l’appétit du risque, primordial pour une reprise économique. A cet égard nous voyons clairement d’importants mouvements des marchés de trésorerie vers le marché des actions. Alors, est­elle justifiée cette récente hausse, n’est­elle pas hâtive? Il est vrai que le rebondissement fut ardent et imposant, mais nous pouvons également indiquer que l’effondrement de ce début d’année fut violent et que donc les marchés ont tout juste effacé une secousse, exagérée dès le départ. Depuis le premier janvier les bourses américaines (tenant compte de la forte chute du dollar) et européennes étalent des performances discrètement positives, voir faiblement négatives ce qui n’est pas pour autant euphorique ou excessif. Une indication positive consiste en la forte diminution de la volatilité témoignant d’une incertitude réduite et d’un retour vers la stabilité.
Qu’en est­il de la déflation? Nous signalons maintenant depuis plus d’un an que la menace de déflation est belle et bien présente mais que jusqu’à preuve du contraire les chiffres mensuels nous révèlent toujours une légère inflation allant de 0.5% à 2.5% dépendant d’un pays à l’autre. Il est évident que nous traversons un cycle de basse inflation avec des taux d’intérêts qui en USD vont passer sous la barre des 1% et en EURO sous les 1.5%. Le marché obligataire n’anticipe pas de reprise car les taux longs (10ans) se situent à 3.75% (3.19% net après précompte) ! Le pouvoir d’achat de votre patrimoine n’est dès lors pas maintenu si vous placez vos avoirs à moins de 2 ans. Si les taux sont tellement bas c’est qu’on ne présume pas de redressement économique immédiat. Nous absorbons encore toujours l’euphorie de la fin du siècle dernier. Les sociétés plus faibles doivent disparaître afin que les plus rentables puissent reprendre des parts de marchés et augmenter leurs marges. Ce processus requiert du temps. En outre, il est manifeste que nous sommes confrontés à un gros souci structurel en Europe. Notre système social et plus particulièrement les pensions doivent être revues, renégociées et adaptées à tout prix dans le but de contrer le vieillissement démographique. Car le modèle actuel n’est plus tenable et signifie la faillite de l’Europe. Il est toutefois encourageant de voir certains dirigeants conscients de la nécessité de réagir quand bien même ce n’est pas rentable au niveau politique. Nous espérons qu’ils réussiront à instaurer un environnement stimulant l’emploi en vue de faire prospérer l’économie et la population européenne. Thomas Vanderlinden Stéphane Mercier
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