26èmes Journées Européennes de la Société Française de Cardiologie Le rôle du masseur kinésithérapeute en réadaptation cardiovasculaire par Régis BARBET, kinésithérapeute au CH de Corbie Centre hospitalier de CORBIE Je déclare n’avoir aucun conflit d’intérêts Définition de la réadaptation cardiovasculaire C’est l’ensemble des activités nécessaires pour influencer favorablement le processus évolutif de la maladie cardiaque ainsi que pour assurer aux patients la meilleure condition physique, mentale et sociale possible. Indications - post-infarctus suite d’angioplastie angor stable (angine de poitrine) insuffisance cardiaque suite de remplacement valvulaire AMI (artérite des membres inférieurs) transplantation cardiaque HTA modérée chirurgie aortique. Contre-indications Toute situation instable ou incompatible avec un exercice physique : angor instable insuffisance cardiaque non stabilisée hypertension artérielle pulmonaire thrombus intracavitaires arythmies ventriculaire sévères épanchement péricardique rétrécissement aortique antécédents de thrombophlébite récente ou embolie pulmonaire myocardiopathie obstructive sévère handicap moteur important absence de motivation. Bases de la réadaptation cardiovasculaire L’effort entraîne une augmentation des besoins en O2 et substrats énergétiques : - Augmentation du Qc : débit cardiaque - Augmentation de la FC : fréquence cardiaque - Augmentation de la TA systolique : tension artérielle - Augmentation de la FR : fréquence respiratoire et du VC : volume courant. Deux mécanismes permettent de satisfaire les besoins métaboliques musculaires lors de l’effort : - Augmentation du débit sanguin - Augmentation par le muscle de son extraction d’O2 dans le sang qu’il perfuse Résumé : la réadaptation cardiovasculaire est un reconditionnement à l’effort et une éducation et prévention secondaire (ou tertiaire); Elle permet pour un effort donné de diminuer la FC nécessaire à sa réalisation. C’est une amélioration des capacités physiques. Objectifs Objectifs primaires - récupérer une bonne condition physique - réadapter le cœur et les vaisseaux à l’effort - éduquer et prévenir pour l’avenir Objectifs secondaires - retrouver la souplesse - retrouver une force musculaire globale satisfaisante - retrouver une bonne capacité respiratoire - améliorer la capacité d’adaptation cardiovasculaire à l’effort - retrouver un bon équilibre (prévention des chutes) et une bonne coordination Principes - offrir une prise en charge de groupe mais à la fois personnalisée et adaptée à chacun, - proposer des exercices dynamiques et toujours associés à la ventilation, - respecter une progression : échauffement, entraînement, phase de récupération, - penser à s’hydrater régulièrement. Moyens - gymnastique de groupe - entraînement sur machines - balnéothérapie - marche - étirements - relaxation - soins personnalisés - travail de l’équilibre et de la coordination - éducation thérapeutique et prévention. Le bilan - - Il nécessite la parfaite connaissance du patient et de son dossier Il est important qu’il soit le plus exhaustif possible car c’est de là que part toute la prise en charge Il évite de « passer à côté » : le patient est entendu et rassuré Il pose la raison de la réadaptation cardiovasculaire (après quoi ?) Il dresse un diagnostic Il prend en compte le traitement médical, chirurgical ou non (voie d’abord) Il donne la date de l’infarctus du myocarde, de l’hospitalisation, de l’intervention L’interrogatoire retrace l’historique, les antécédents, la survenue (brutale ou progressive), le métier, l’entourage, le mode de vie, les loisirs et sports ou la sédentarité, le stress, l’angoisse Il prend en compte les facteurs de risque (tabac, obésité, HTA …) Il évalue la douleur (localisation et intensité) et la dyspnée Il décèle les troubles orthopédiques Il évalue le déconditionnement physique (évaluation musculaire globale et de l’équilibre), cardiovasculaire et respiratoire (épreuve d’effort et EFR) Il relève les incapacités dans les actes de la vie quotidienne et fonctionnelles (gêne, handicap). Les facteurs de risque (+) - ceux pour lesquels « je ne peux rien changer » : âge, sexe, antécédents familiaux et génétiques, - ceux sur lesquels « je peux agir » : tabac, alcool, HTA, diabète, cholestérol, sédentarité, stress/angoisse. La dyspnée - expérience subjective d’inconfort respiratoire, - sensation exprimée par les mots de l’individu (essoufflé, souffle coupé, j’étouffe …). Évaluer sa respiration - Respiration normale (conversation normale, fluide) - Respiration accélérée (phrases plus courtes) - Besoin de reprendre son souffle par la bouche de temps en temps (ne peut dire que quelques mots) - Respiration rapide et en permanence par la bouche - Impossibilité de retrouver son souffle (le patient ne peut plus parler). La gymnastique de groupe - Bonne humeur qui assure un climat de détente Favorise les échanges Surveiller l’apparition éventuelle de signes de fatigue ou d’intolérance à l’effort Ne pas faire d’exercice en apnée Ne pas aller dans les amplitudes douloureuses Ne pas faire d’effort violent, pas de stress. La marche en milieu extérieur - quotidienne (1 heure) - en groupe - avec évaluation de la distance parcourue (sans s’arrêter, sans dyspnée) - préparation à une activité physique après la sortie - marche nordique : avec bâton pour aider à pousser avec les bras. Réentrainement Prescription médicale après épreuve d’effort initiale. L’épreuve d’effort initiale doit être : Si possible, maximale ou limitée par les symptômes, Limitée par une fréquence maximale (patients porteurs de DAI), Limitée par une pression artérielle systolique maximale (suites de dissection aortique ou anévrisme aortique). Quelle fréquence seuil ? - Si VO2 : FC au 1er seuil ventilatoire - Sans VO2 : Formule de Karvonen : FCE=FC repos +(F max-F repos) x K K= 0,6 (patient sans bétabloquant) K=0,8 (patient sous bétabloquant) Patient angineux : < 10 bpm ; sous le seuil angineux Patient porteur d’un DAI : < 10 à 20 bpm sans la FC du déclenchement programmé Pression artérielle systolique : < 160 mmHg = dissection aortique Sensations du patient : Respiratoires et musculaires Niveau 12-14 : échelle de Borg (20 points), pouvant parler, aisance respiratoire. o Surveillance ECG, o Fréquence cardiaque, o Sensations du patient, o Permet l’adaptation. Après 3 séances : Protocole 1min/1min (80%/40% P max) Protocole 2 mins/1min 7répétitions Échauffement plus court (3 minutes) Critères d’arrêt de la séance - Télémétrie et observation - Signes fonctionnels : douleurs thoraciques, type angineuse rétro-sternale, dyspnée ++, fatigue ++, sensation de malaise, sueurs froides (prémices de malaise vagal ou hypoglycémie) - Signes électriques : ECG qui révèle un trouble du rythme (ventriculaire, auriculaire) ou de la conduction - Fréquence cardiaque trop élevée, CAD supérieur à 80 % de la FC max - Tension artérielle trop élevée. La relaxation En fin de journée, , d’une durée de 20 à 30 minutes, dans un endroit calme, Pour apprendre à se détendre, à gérer sa respiration, l’état de contraction et de relâchement musculaire. Merci de votre attention