LA MOUETTE - Théâtre de l`Archipel

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© J-L. Fernandez
Mardi 18 octobre 20h30 & Mercredi 19 Octobre - 19h
le Grenat I 2h30
LA MOUETTE
Anton tchekhov / thomAs ostermeier
L’instituteur aime Macha qui aime Treplev qui aime Nina qui aime Trigorine,
lequel n’aime personne mais est aimé à la fois par Nina et par Arkadina Une
ronde de ratages et de questionnements autour des possibilités de l’amour.
mise en scène Thomas Ostermeier
texte Anton Tchekhov
traduction Olivier Cadiot
adaptation Thomas Ostermeier
musique Nils Ostendorf
scénographie Jan Pappelbaum
dramaturgie Peter Kleinert
costumes Nina Wetzel
lumière Marie-Christine Soma
création peinture Katharina Ziemke
construction du décor atelier du Théâtre de Vidy
avec Bénédicte Cerutti, Macha
Valérie Dréville, Irina Nikolaïevna
Arkadina
Cédric Eeckhout, Sémion Sémionovitch
Medvedenko,
Jean-Pierre Gos, Piotr Nikolaïevitch Sorine
François Loriquet, Boris Alexeïevitch
Trigorine
Sébastien Pouderoux de la ComédieFrançaise, Evgueny Sergueïevitch Dorn
Mélodie Richard, Nina Mikhaïlovna
Zaretchnaïa
Matthieu Sampeur, Konstantin
Gavrilovitch Treplev
et Marine Dillard, peintre
Production déléguée Théâtre de Vidy coproduction Odéon Théâtre de l’Europe / Théâtre national de Strasbourg / Teatro Stabile,
Turin / La Filature, Scène nationale à Mulhouse / TAP - Théâtre Auditorium de Poitiers et le Théâtre de Caen.
Mardi 25 Octobre 19h10 : Anton Tchekhov 1890 de René Féret - France 2015 - 1h38
Jeudi 27 Octobre 19h10 : Nachmittag de Angela Schanelec - Allemagne 2007 - 1h37
d’après La Mouette d’Anton Tchekhov
Anton Tchekhov
Anton Pavlovitch Tchekhov (en russe: Антон Павлович
Чехов) est un écrivain russe, né en 1860 et mort en
1904. Il étudie la médecine à l’université de Moscou
et commence à exercer à partir de 1884. Mais
se sentant responsable de sa famille, venue
s’installer à Moscou après la faillite du
père, il cherche à augmenter ses revenus
en publiant des nouvelles dans divers
journaux. Le succès arrive assez vite,
mais il ressent les premiers effets
de la tuberculose, qui le contraint
à de nombreux déplacements pour
trouver un climat qui lui convienne
mieux que celui de Moscou.
En 1878, Tchekhov rédige pour la
première fois une pièce de théâtre,
laquelle doit avoir pour titre Sans
Père et est dédiée à Maria Iermolova,
une actrice renommée qu’il admire.
Mais cette pièce ne rencontre aucun écho
favorable à Moscou à cause de ses multiples
remaniements tardifs.
Dans les années 1890, Tchekhov se consacre à la
dramaturgie: en 1887, il assiste à la création de sa
première grande pièce, Ivanov puis, entre 1888 et
1889, il écrit plusieurs petites pièces en un acte ainsi
que L’Homme des bois qui, une fois remaniée en 1896
sous le nom d’Oncle Vania, devient sa prochaine pièce
importante qui demeure aujourd’hui une de ses
pièces les plus connues.
Bien que refusant l’engagement politique,
il est extrêmement sensible à la misère
d’autrui. Il ouvre des dispensaires,
soigne gratuitement les plus
pauvres, et favorise la création de
bibliothèques. En 1890, malgré la
maladie, il fait un séjour d’un an au
bagne de Sakhaline pour témoigner
des conditions d’existence des
bagnards (L’île de Sakhaline, 1891).
Trois ans avant sa mort, il se marie
avec Olga Knipper, une actrice
du Théâtre d’art de Stanislavski. Il
meurt en Allemagne, lors d’une cure
dans un sanatorium, à l’âge de 44 ans.
Il est enterré à Moscou, au cimetière de
Novodevitchi. Dans l’œuvre de Tchekhov,
les personnages sont terriblement humains,
égarés entre leurs regrets et leurs espoirs. Les
nouvelles d’abord (près de 650), le théâtre ensuite (La
Mouette, La Cerisaie), font de Tchekhov, de son vivant,
une gloire nationale russe, à l’égal de Dostoïevski et de
Tolstoï.
La pièce en quelques mots …
Anton Tchekhov résume ainsi sa pièce : La Mouette est une comédie avec trois rôles de femmes et six rôles d’hommes.
Quatre actes, un paysage (vue sur un lac), beaucoup de discours sur la littérature, peu d’action, cinq tonnes d’amour.
Et il dit aussi : Il n’y a pas besoin de sujet. La vie ne connaît pas de sujet, dans la vie tout est mélangé, le profond et
l’insignifiant, le sublime et le ridicule.
L’histoire
Le jeune poète Tréplev rêve de révolutionner le théâtre. Il écrit un texte novateur pour la femme qu’il aime, l’actrice
Nina. Mais la représentation est un échec. Nina le quitte pour suivre l’amant de sa mère, un écrivain renommé. Et ce
n’est là que le début d’une ronde d’amours malheureuses et de quêtes ratées.
La création
La première représentation de La Mouette à Saint Pétersbourg, le 18 octobre 1896, est un échec. Vera Komissarjevskaïa
joue Nina : celle qui passe alors pour la plus grande comédienne russe est tellement intimidée par l’hostilité du public
qu’elle en perd sa voix. Il faut attendre la reprise du spectacle deux ans plus tard par Constantin Stanislavski et Vladimir
Nemirovitch-Dantchenko, au Théâtre d’Art de Moscou, pour que «La Mouette» triomphe. C’est aujourd’hui l’une des
pièces les plus connues et les plus jouées de Tchekhov. L’un de ces textes auquel tout metteur en scène envisage de
se confronter à un moment ou à un autre. Et la mouette est restée le symbole du Théâtre d’Art de Moscou jusqu’à
aujourd’hui.
Thomas Ostermeier metteur en scène allemand
des plus inventifs et des plus marquants de notre temps.
T
out commence véritablement pour Ostermeier dans
une petite salle berlinoise : Die Baracke. À peine
sorti de l’école de mise en scène Ernst Busch à Berlin en
1996, Thomas Langhoff, directeur du Deutsches Theater,
lui confie la direction de cet espace. On y donne des
lectures et quelques représentations, mais le lieu n’a pas
de direction à proprement parler. Dès 1996, Ostermeier
le transforme en un espace de recherche dont le modèle
est calqué sur les expériences les plus marquantes
des années 20 et 30 à Moscou ; L’idée forte : pouvoir
expérimenter dans des conditions préservées, protégées
par l’aval d’une grande institution comme le Deutsches
Theater, c’est-à-dire sans obligation de succès. Le lieu est
d’abord pensé comme un espace d’expérimentation sur
le jeu d‘acteur, mais il permet surtout la mise à l’épreuve
de nouvelles dramaturgies, en échange et dialogue
avec l‘Angleterre, la France, la Russie, les Etats-Unis,…
Les textes sont lus, choisis, traduits, montés. Cette
effervescence littéraire est menée en collaboration avec
le dramaturge Jens Hillje, ami de collège d’Ostermeier et
Jan Pappelbaum, scénographe qui continue à travailler
avec Ostermeier. De cette période, l’artiste allemand
conserve un goût prononcé pour les nouvelles écritures,
dont il alterne régulièrement les mises en scène avec
celles de textes classiques.
L’aventure Die Baracke s’achève en 1999, et Ostermeier
prend la direction de la Schaubühne avec la chorégraphe
Sasha Waltz (elle co-dirige le lieu avec lui jusqu’en 2005).
Cette même année 1999, Le Festival d’Avignon accueille
trois de ses mises en scène : Homme pour homme de
Brecht, Sous la ceinture de Dresser et Shopping and
Fucking de Ravenhill.
Depuis les années 2000, Thomas Ostermeier a mis
en scène près d’une quarantaine de spectacles qui
tournent dans le monde entier. En 2004, il est nommé
Artiste Associé au Festival d’Avignon. En 2009, Thomas
Ostermeier est nommé Officier des Arts et des Lettres
par le Ministre français de la Culture. En 2011, il s’est
vu attribuer le Lion d’or de la Biennale de Venise pour
l’ensemble de sa carrière. Au Chili, sa mise en scène de
Hamlet a reçu le prix de la critique en tant que meilleure
production internationale en 2011 et en Turquie, elle a
été couronnée l’année suivante du Prix Honorifique du
18ème Festival international de théâtre d’Istanbul.
De Shakespeare à Brecht, d’Ibsen à Lars Noren, le
metteur en scène allemand Thomas Ostermeier
revitalise la scène européenne et ses auteurs. Il aborde
Tchekhov pour la première fois en langue française,
en adaptant l’un de ses chefs d’œuvre les plus joués,
symbole du Théâtre d’Art de Moscou.
Conflit entre les générations, réflexion sur l’art et la
création tout autant que sur les malheurs de l’amour,
ce grand texte mêle, comme dans la vie, le profond
et l’insignifiant, le sublime et le ridicule. La Mouette
d’Ostermeier survole cette ronde de malentendus,
de douleurs et d’illusions perdues. Celles aussi d’une
société russe en mutation, que Tchekhov, médecin des
corps et des âmes, voulait si fort approcher, comprendre
et faire aimer.
Entretien Avec Thomas Ostermeier
Propos recueillis par Elisa Leroy - Théâtre Vidy Lausanne
Est-ce une pièce sur le conflit entre les générations ?
Une réflexion sur l’art et le théâtre ? Ou un drame sur
les malheurs de l’amour ?
Même si la pièce a été montée de nombreuses fois, chaque
metteur-en-scène peut choisir où placer l’accent : pour
moi, ce sera sûrement l’amour.
Préparer un texte en français, le répéter et le jouer en
français : en quoi cela transforme-t-il votre pratique ?
J’ai déjà pu en faire l’expérience auparavant, en montant
Les Revenants, à Vidy également. J’ai aussi travaillé
avec des comédiens en russe et en néerlandais ; donc
avec des langues que je ne comprends et ne parle pas,
contrairement au français (et contrairement à l’anglais,
langue dans laquelle j’ai également déjà mis en scène).
Ces expériences révèlent que finalement, ce à quoi
tend ma pratique, concentrée sur le travail avec les
comédiens, n’est pas uniquement de l’ordre du langage
verbal. Percevoir son partenaire, et vivre une situation
véritable dans le moment présent, c’est ce qui donne de
la crédibilité au jeu.
Au-delà du texte, et donc de la langue parlée. Qu’estce que vous cherchez dans un acteur/une actrice pour
jouer Tchekhov aujourd’hui ?
J’ai la chance de retravailler en partie avec la distribution
des Revenants, et trois comédiens avec lesquels je n’ai
pas encore travaillé. La réponse à cette question est
liée à la précédente : si nous «comprenons» la manière
d’aborder le jeu en tant qu’échange avec le partenaire, la
langue n’est pas un obstacle. Concrètement, je travaille
en création avec une traductrice, qui précise mes
indications lorsque c’est nécessaire.
INVITATION
MARC COPPEY, violoncelle
Orchestre Perpignan Méditerranée I Daniel Tosi direction
vendredi 21 octobre 20H30
Programme Le Violoncelle Lyrique
Ludwig Van Beethoven (1770-1827)
Symphonie n°8, op. 93 en fa majeur - 28’
Orchestre Perpignan Méditerranée
Frantz Schubert (1797-1828)
Sonate Arpeggione pour violoncelle et orchestre - 22’
(orchestration Daniel Tosi)
Marc Coppey et l’Orchestre Perpignan Méditerranée
Dimitri Chostakovitch (1906-1975)
Concerto n°2 en Sol mineur op. 126 - 35’
Marc Coppey et l’Orchestre Perpignan Méditerranée
Le soliste violoncelle et l’Orchestre Perpignan Méditerranée s’emparent
de trois superbes œuvres de notre patrimoine musical dotées de
couleurs si franches qu’elles donnent l’unité de ce programme.
ESPÆCE
G. Perec / A. Bory
Jeudi 03 novembre 20H30
Je choisis comme titre un mot qui n’existe pas. Qui n’a pas de
signification. Qui doit sa forme à deux mots superposés, espèce
et espace, contenus dans le titre du livre de Georges Perec,
espèces d’espaces, mon point de départ pour ce spectacle. Cette
superposition est celle que j’explore dans mon approche du théâtre :
mettre l’espèce dans l’espace, ou même faire en sorte que l’espèce
et l’espace coïncident. Aurélien Bory
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