La couverture sanitaire de la wilaya d`Illizi

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La couverture sanitaire de la wilaya d’Illizi
Pr. Larbi ABID
La wilaya d’Illizi (Le mot Illizi en Tifinah signifie adolescent.) est située dans l’extrême
sud est du pays. Elle est limitée au Nord par la wilaya de Ouargla, au nord-est par la Tunisie,
à l’Est par la Libye, à l’Ouest par la wilaya de Tamanrasset et au Sud par Niger. Elle est située
à l'extrême sud-est du pays et elle est limitrophe avec la Tunisie, la Libye et le Niger
sur 1 233 km de frontière.
Le Chef lieu de la wilaya est située à 1 877 km au Sud est de la capitale, Alger.
Ouargla est le chef-lieu de wilaya le plus proche de la ville d’Illizi ; elle est située à plus
de 1 050 km.
Avec 284,618 km2, c'est la troisième plus importante wilaya par la superficie. Sa
population est estimée (2014) à 60.282 habitants (0,2 habitant/ Km2). Elle comprend 3 daïras
et 6 communes.
Les 3 daïras et 6 communes de la wilaya d’Illizi
La population totale de la wilaya est estimée à 558 563 habitants (2008).
⇒ Population active (2008) : 33 130 hab.
⇒ Population occupée (2008) : 30 441 hab. (5, 5%)
La wilaya d’Illizi est la 2ème wilaya la moins peuplée d’Algérie après la wilaya de
Tindouf, mais elle enregistre un fort taux d’accroissement annuel moyen. Les communes
de Djanet et d’Illizi regroupent 60 % de la population totale de la wilaya. Elles sont les seules
communes qui dépassent la barre des 10 000 habitants.
La répartition de la population occupée est la suivante : Services : 14% ;
Administration : 23% ; Agriculture : 11% ; BTPH : 28% ; Industrie : 13% ; Autres : 11%.
La wilaya d'Illizi se caractérise par trois principales zones géographiques :
• les dunes : au Nord, le Grand Erg Oriental qui occupe une grande partie des
communes de Debdeb et de Bordj Omar Driss; au Centre, les Ergs Issaouane-Irarren,
Issaouane-Tefernine et Bourarhet; et au Sud, l'Erg d'Admer et l'Erg Tihodaine ;
les plateaux : la Hamada de Tinhert au Nord et le Tassili N’Ajjer au Sud ;
• les plaines : la plaine d'Admer, située entre les communes de Bordj El Haoues
et Djanet, couvre une petite partie du Sud de la wilaya.
•
Les principaux oueds sont : Lmihrou, Djerat, Tafassasset et Tarat et Takhemalt.
Le climat de la wilaya est désertique et très sec. Les pluies sont extrêmement
irrégulières. Le mois de juin est le moi le plus chaud de l'année alors que le mois de janvier
est le plus froid. Les vents sont généralement faibles à modérés.
C’est une wilaya qui se compose d’une zone pétrolière au Nord (Ain Amenas) et une
zone touristique au Sud (parc national du Tassili N’Ajjer, classé patrimoine mondial de
l’Unesco) auxquelles se greffe une zone pastorale avec des activités agricoles.
Le réseau routier comprend 1902 km de routes nationales, … de chemins de wilaya et
… de chemins communaux. Illizi possède un réseau aéroportuaire assez important se
composant de 9 aérodromes de différentes catégories : 02 aérodromes de classe
internationale à In Amenas et Djanet ; 01 aérodrome de classe nationale à Illizi ; 04
aérodromes en terre battue (ancien aéroport d’Illizi, Bordj Omar Driss, Oued Arikine et Deb
Deb) et 02 aérodromes à usage restreint : Rhourd-Ennous et Stah.
Le Taux de raccordement au réseau A.E.P est de 84%, celui au réseau assainissement
est de 82%. Le Taux d’électrification urbain est de 88% mais le taux de couverture en gaz de
ville n’est que 9%
Sur le plan économique la wilaya comprend la zone nord pétrolière, la zone sud
touristique auxquelles se greffe une zone pastorale avec des spéculations agricoles.
L’industrie d’exploitation des hydrocarbures par la Sonatrach au nord de la wilaya et
les activités artisanales diversifiées à caractère familial au niveau de la zone du Tassili et la
commune de Bordj Omar Driss sont prédominantes.
La commune de Debdeb, commune frontalière située à 7 Km de Ghadamès (Libye)
peut constituer une zone franche et d’échanges très importants.
La wilaya d’Illizi recèle de grandes potentialités touristiques ayant trait à la diversité
de ses paysages (dunes de sable au nord, zone centrale des hamadas et Tassili au sud) à son
folklore local et ses activités à caractère culturel (culture targui), à ses sites et monuments et
à son artisanat d’essence targui.
Les communes de Djanet et Bordj El Houas recèlent le Parc National du Tassili, classé
patrimoine de renommée mondiale.
La wilaya abrite une zone pétrolière au Nord qui comprend une industrie
d’exploitation des hydrocarbures3.
Les principales activités artisanales de la région sont : le travail de l'argent, du cuivre,
du bronze, du cuir, la teinture et le tissage.
Les montagnes du Tassili n'Ajjer recèlent des gravures et peintures rupestres qui
remontent à l’âge de la pierre polie.
Le Parc culturel du Tassili s'étend à l’ensemble des plateaux du Tassili et les ergs qui
les entourent. On y trouve de nombreuses espèces d’animaux dont certains sont en voie de
disparition. Il est classé patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO depuis 1982 pour la
richesse de ses monuments archéologiques puis en tant que réserve de la biosphère
depuis 1986.
Le secteur de la Santé
La situation épidémiologique est dominée par les cas de paludisme recensés dans les
populations d’immigrés africains, de bilharziose en particulier à Ihrir (Bordj El Haoues), de
leishmaniose cutanée et viscérale mais également de syphilis.
les structures hospitalières de la wilaya sont représentées par 2 hôpitaux
généraux totalisant 160 lits, composés des 4 services de base (gynéco-obstétrique, pédiatrie,
chirurgie générale et Médecine interne ainsi que d’un service d’urgence médicochirurgicales) et d’unités d’hémodialyse (dont chacun des deux hôpitaux) disposant de 13
générateurs et prenant en charge 24 patients insuffisants rénaux chroniques.
• 01 hôpital de 80 lits à Illizi ;
• 01 hôpital de 80 lits à Djanet ;
• 06 polycliniques dont 04 disposants d’une maternité intégrée avec un
total de 23 lits. À signaler que la polyclinique de Debdeb (distante de … km d’Illizi)
dispose d’une salle opératoire où sont effectués, par des médecins militaires, les
actes chirurgicaux d’urgence ;
• 35 salles de soins.
Ces structures de santé fonctionnent avec : 40 médecins spécialistes, 93 médecins
généralistes, 21 chirurgiens dentistes, 07 pharmaciens et 426 paramédicaux.
Les structures légères (polycliniques et centres de santé) disposent de 03 médecins
spécialistes (à Ain Amenas), 66 médecins généralistes, 15 chirurgiens dentistes, 02
pharmaciens, 03 psychologies et 147 paramédicaux.
Infrastructures en cours de réalisation :
• 02 hôpitaux de 60 lits :
-01 à la commune d’In-amenas ;
-01 à la commune de Bordj Omar Driss.
• Station de contrôle sanitaire aux frontières à Tin-Alkoum (commune de Djanet).
Aucun médecin ou paramédical n’est installé à titre privé dans cette wilaya.
Contraintes
Programme de soutien à la lutte contre les maladies à transmission vectorielle :
Paludisme dans la région d’Ihrir : découverte de cas sporadiques chaque année
importés par les émigrés clandestins (Dépistage actif et études entomologiques)
Leishmaniose viscérale au foyer de Imihrou (dépistage actif et lutte anti vectorielle)
Distances très importantes entre les structures légères (polycliniques et centres de
santé) et les 2 hôpitaux de la wilaya.
Taux d’occupation des 2 hôpitaux très faible : 20 %. Malgré ce taux d’occupation très
faible, nécessité de doter Ain Amenas, Debdeb, Bordj Omar Driss et Bordj El Haoues de
structures d‘hospitalisation permettant de répondre à l’urgence médicale et chirurgicale
Wilaya confrontée à des arrivées parfois importantes d’immigrés clandestins et parmi
eux beaucoup de blessés par armes à feu (Libye, Mali).
Nécessité de disposer des moyens de locomotion (Véhicules tous terrains)
permettant d’assurer les tournées médicales dans les zones éparses.
Améliorer le rendement des équipes mobiles en les dotant : des effectifs humains
stables ; de moyens roulants adéquats et robustes.
Organisation des campagnes de circoncisions dans les
structures éloignées des EPH pour mettre fin à la pratique
traditionnelle.
Assurer un hébergement décent non seulement aux praticiens spécialistes mais à
l’ensemble non seulement des médecins mais de tout le personnel de santé afin de la
stabilité du personnel dans ces régions particulièrement hostiles.
PROPOSITIONS
Revoir le circuit de transfert des patients, car en dépit de toutes les décisions prises
pour faciliter l’accès aux soins spécialisés des malades des wilayas du grand sud dans les
structures du nord du pays, les mêmes contraintes sont toujours présentes sur le terrain et
avoir un accord d’hospitalisation relève d’un parcours du combattant.
Revoir à la hausse les mesures incitatives actuelles devenues obsolètes pour
encourager les médecins spécialistes, généralistes, paramédicaux et les personnels
administratifs à exercer dans les wilayas du grand sud.
Elaborer un système d’affectation adéquat des médecins spécialistes dans le cadre du
service civil afin d’assurer la continuité des prestations.
Affectation des médecins spécialistes (spécialités de base) aux EPSP éloignés des
hôpitaux pour promouvoir la santé de proximité.
Ouvrir des postes budgétaires selon les besoins exprimés et en fonction des
structures de santé réalisées.
Etudier la possibilité d’envoyer périodiquement et selon les besoins des équipes
médicales des CHU à nos structures afin de palier au manque de spécialistes et de réduire les
évacuations de nos malades vers les structures du nord.
A noter que la wilaya a mis un budget spécial au profit des établissements pour
prendre en charge les frais d’hébergement et de restauration.
Vu la grande distance (460 km) qui sépare les structures de santé de la commune de
Bordj Omar Driss du chef lieu de l’EPSP dont elles sont rattachées (EPSP In-amenas) étudier
la possibilité de créer un EPSP dans cette commune.
En raison de la nature préfabriquée de l’hôpital du chef lieu de wilaya et son état
vétuste, l’évolution importante de la ville, nous proposons l’inscription de la réalisation d’un
nouvel hôpital d’une plus grande capacité pour anticiper les besoins grandissants des
populations.
La réalisation d’une école paramédicale dans notre wilaya est une des priorités
majeures pour pallier au manque chronique de personnel paramédical.
La wilaya compte une population de 42 714 habitants (Estimation 2007) avec une superficie
totale de 285 000km².
Les villes de Djanet et Illizi regroupent 23 295 habitants soit 59,82% de la population totale.
SITUATION GEOGRAPHIQUE (Relief- Climat…)
La wilaya s’étend sur une frontière de 1233 km. Elle est limitrophe à la Libye, le Niger et la
Tunisie. A l’intérieur du pays, elle est limitée par Tamanrasset à l’ouest et Ouargla au nord.
Le climat de la wilaya est saharien désertique et très sec.
Trois principales formes géographiques caractérisent la wilaya : le relief dunaire, le relief de
plateau et le relief de plaine.
RESSOURCES NATURELLES
Ressources hydriques
Les eaux souterraines constituent les principales ressources hydriques de la wilaya. On
distingue 4 types d’aquifères :
· Nappe alluviale dite infro-flux (de oued illizi, de oued djanet et nappe de Tinalkoum) ;
· Nappe albienne du continental intercalaire : capté à la daïra d’Inaménas ;
· Nappe des grès combro-ordoviciens : capté à la daira de Djanet ;
· Nappe dévonienne : elle existe dans la partie centrale de la wilaya (tarat).
Parcs nationaux et réserves naturelles
Le parc national de Tassili N’Ajjer offre un éventail de richesses.
Les paysages, la faune, la flore ainsi que les sites archéologiques qu’il recèle sont considérés
comme exceptionnels dans le Sahara.
POTENTIALITES ECONOMIQUES
Sur le plan économique la wilaya comprend la zone nord pétrolière, la zone sud touristique
auxquelles se greffe une zone pastorale avec des spéculations agricoles.
L’industrie d’exploitation des hydrocarbures par la SONATRACH au nord de la wilaya et les
activités artisanales diversifiées à caractère familial au niveau de la zone du Tassili et la
commune de Bordj Omar Driss sont prédominantes.
La commune de Deb Deb, commune frontalière située à 07 Km de Ghadammes (Lybie)
peut constituer une zone franche et d’échanges très importants.
INFRASTRUCTURES ECONOMIQUES, ADMINISTRATIVES ET SOCIALES
Réseau routier : Composé essentiellement par 1902 Km de Routes Nationales et 904 Km de
Chemins de Wilaya.
Infrastructure aéronautiques : le réseau se compose de 09 aérodromes
Education : La wilaya dispose :
· 49 écoles primaires, 11 CEM et 06 lycées ;
· 04 CFPA et 02 annexes CFPA.
Santé : la wilaya dispose de 2 hôpitaux, 3 polycliniques et 30 salles de soin.
POTENTIALITES TOURISTIQUES
La wilaya d’Illizi recèle de grandes potentialités touristiques ayant trait à la diversité de ses
paysages (dunes de sable au nord, zone centrale des hamadas et le tassili au sud) à son
folklore local et ses activités à caractère culturel (culture targui) à ses sites et monuments et
à son artisanat d’essence targui.
Les communes de Djanet et Bordj El Houass recèlent le Parc national du Tassili, classé
patrimoine de renommée mondiale.
La wilaya d’Illizi (extrême sud), bénéficiera de plusieurs projets sanitaires, a indiqué le
ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, Abdelaziz Ziari jeudi à
Alger.
La wilaya d’Illizi bénéficiera de plusieurs réalisations sanitaires qui seront généralisés au
niveau des daïras et des communes, a affirmé M. Ziari qui répondait à la question d’un
député de cette wilaya, sur l’absence de projets sanitaires dans cette wilaya, lors d’une
séance plénière de l’Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales.
Le ministre a annoncé que cette wilaya bénéficiera d’un ambitieux programme
d’investissement portant sur la réalisation de deux hôpitaux à In Amenas et Bordj Omar
Idriss ainsi que l’ouverture d’un service de psychiatrie à l’hôpital d’Illizi.
Dans le cadre de ces projets, l’hôpital de Janet sera doté d’un pavillon d’urgences.la
réalisation de plusieurs polycliniques, d’un centre intermédiaire de désintoxication et d’une
station de contrôle sanitaire au niveau des frontières, sont également prévus dans le cadre
de ces projets, a ajouté le ministre.
L’enveloppe consacrée à la mise en œuvre de ces projets s’élève à 600 millions DA, dont 160
millions DA destinés à l’équipement.
M. Ziari a affirmé qu’il est prévu l’affectation de 36 médecins spécialistes devront être
affectés en 2013 dans la wilaya d’Illizi pour s’ajouter aux 40 praticiens spécialisés déjà en
place.
Concernant les préoccupations du député quant aux hôpitaux des daïras d’Illizi et de Janet,
construits en préfabriqué, le ministre a assuré que ces deux structures, construits en 1985 en
préfabriqué, ont fait objet d’une expertise technique réalisée par un bureau d’étude
canadien et qui a conclu en 2007 qu’ils étaient en bon état.
Les médecins spécialistes auront à combler le déficit en encadrement médical accusé par la
région, épargnant ainsi aux patients de la wilaya d’Illizi les longs déplacements vers
d’autres structures similaires dans le nord du pays.
Le secteur de la santé de la wilaya d’Illizi s’est vu renforcé cette année par trente médecins
spécialistes, ont indiqué jeudi les responsables de la Direction locale de la santé, de la
population
et
de
la
réforme
hospitalière
(DSPRH).
Quinze praticiens spécialistes en urologie, endocrinologie, réadaptation fonctionnelle et en
orthopédie ont été affectés à l’établissement public hospitalier Targui Wan Timidhi, au cheflieu de la wilaya, a-t-on ajouté. Cette opération a donné lieu également à l’affectation de
quatorze autres spécialistes aux structures de la santé de la ville de Djanet, alors qu’un
pédiatre a été désigné à l’hôpital de la commune frontalière de Debdeb.
Ces médecins auront à combler le déficit en encadrement médical accusé par la région,
épargnant ainsi aux patients de la wilaya d‘Illizi les longs déplacements vers d‘autres
structures similaires dans le nord du pays. Cette action a porté le nombre de spécialistes
exerçant dans la région à 88 praticiens et 188 médecins généralistes exerçant au niveau des
différentes structures de la wilaya, a-t-on signalé à la DSPRH d’Illizi.
Le wali d’Illizi, Ali Madhoui, a annoncé, lors d’une réunion tenue mercredi avec les nouveaux
médecins spécialistes, que le secteur de la santé de la wilaya d’Illizi sera renforcé, en
perspective, par de nouveaux équipements médicaux nécessaires, dont un scanner au profit
de l’établissement public hospitalier d’In-Aménas, en plus d’autres moyens nécessaires.
Le chef de l’exécutif de la wilaya d’Illizi s’est aussi engagé à prendre en charge toutes les
préoccupations du corps médical, dont la mise à leur disposition les moyens de transport
nécessaires.
En ces jours caniculaires, Djanet accueille comme elle le peut ses visiteurs. Les
camions militaires stoppés au niveau de l’entrée de l’aéroport donnent un aperçu d’une
situation particulière nécessitant un déploiement important des forces de sécurité dans
cette zone voisine de l’oasis libyenne de Ghat.
Il est 14h, le soleil déploie généreusement ses rayons si forts que même un chameau
pourrait saigner du nez. On nous rassure : «Ce sont les seuls jours caniculaires à Djanet, on
va certainement avoir des températures plus clémentes.» Peu de personnes se risquent à
sortir à cette heure-ci, la sieste est le seul rempart contre ces heures de canicule. La fin de
l’après-midi fait petit à petit ses adieux aux dards brûlants du soleil, les températures suivent
une courbe descendante, un petit vent adoucit le fond de l’air, le temps de sortir est venu.
La petite ville se ranime après la pause-sieste. Les marchands de fruits et légumes
exposent ce qui reste de leur marchandise non encore abîmée par la chaleur. Les cafés et
restaurants connaissent un début de mouvement. Nordistes et Sudistes se côtoient autour
d’un thé ou un café, évoquant ce qui leur parvient de l’actualité et ce qui reste de la
participation algérienne à la Coupe du monde dans le lointain Brésil. Les femmes, gracieuses,
droites comme un i, emmitouflées dans des tassaghness aux couleurs printanières font leurs
dernières courses de la journée.
La douceur s’empare du climat, le ciel se pare des ornements de la nuit, Lune et
étoiles se dressent en parure donnant aux belles nuits de Djanet toute leur splendeur. La
ville nous fait siennes et nous livre par petits bouts ses secrets et, dans la foulée, nous parle
de ses douleurs et surtout de ses attentes.
Chaleur, couleurs et ambitions
Que se passerait-il si un habitant d’Alger était tenu de se rendre, à chaque fois qu’une
urgence administrative se présentait, jusqu’à Oran ? Ou qu’un habitant de Constantine
dépendait administrativement du chef-lieu de la wilaya d’Alger ? Une belle gymnastique qui
rendrait, à n’en point douter, la vie des citoyens bien complexe. Pourtant, des Algériens
parcourent ces distances dans une seule et même wilaya. Ce sont pas moins de 412 km de
découragement qui séparent Djanet du chef-lieu de wilaya, Illizi. 412 km de distance
paralysante pour une population de 19 000 habitants qui peinent à traverser le désert et
subir toutes les contraintes qui en découlent pour avoir un papier ou pour régler une affaire
administrative au bout de plusieurs voyages.
Ces villes-pays comme Djanet, qui font la grandeur du territoire algérien sont mal
desservies en tout du fait de ces distances qui ralentissent la marche du développement. Les
Djanetis, fiers de l’immensité de leur daïra avec ses 80 000 km2, espèrent ne plus dépendre
d’Illizi et trouver dans Djanet le havre de toutes leurs demandes. Devenue daïra en 1965,
bien longtemps avant qu’Illizi ne devienne commune ou même wilaya, Djanet se sent
aujourd’hui à l’étroit dans ce costume de daïra qui ne répond plus à toutes ses capacités et
potentialités de développement.
Située dans une zone frontalière avec à l’est la Libye subissant aujourd’hui une
situation sécuritaire des plus sensibles, et au sud le Niger avec son flux d’immigrants fuyant
la misère et l’absence de conditions de vie acceptables, Djanet aspire à avoir plus de moyens
mais surtout un meilleur cadre administratif qui lui permette de mieux affronter les défis et
garantir de ce fait à l’Algérie plus de ressources et de sécurité.
Lors du premier découpage administratif opéré en 1984, les notables de Djanet ne voyaient
pas d’un bon œil une expansion de leur ville la transformant en wilaya.
Craignant pour leurs traditions, jaloux de leur héritage culturel ancestral, les Djanetis
n’ont pas acquiescé à la proposition de certains hauts responsables de promouvoir leur daïra
en wilaya. Leur refus a fait tourner les regards vers la très peu connue commune d’Illizi, qui
devint alors wilaya. Aujourd’hui, les temps ont changé et les ambitions aussi. Les anciens
n’avaient pas bien mesuré les incidences de la nature jacobine du système politique algérien,
adossé à une gestion administrative centralisée. L’intérêt des hautes autorités s’arrêtant aux
seuls chefs-lieux de wilaya, symboles de la présence du pouvoir.
Aujourd’hui, l’espoir des Djanetis est accroché à la dernière déclaration du Premier
ministre de hisser la daïra au rang de wilaya. Ils espèrent rattraper le temps perdu et créer
une dynamique de développement à même de faire de leur région un pôle d’attraction pour
les investisseurs. Des voix, peu nombreuses, se sont toutefois élevées pour marquer leur
refus de voir leur daïra «discrète» attirer les foules. Ils estiment que le
Tassili n’Ajjer ne doit pas être divisé. Leurs contradicteurs jugent, pour leur part, que le
Tassili est immense et peut profiter à tous ; ils considèrent aussi que le meilleur moyen de
préserver ce patrimoine est dans le renforcement des moyens de vie et de présence dans la
région et que plus la décision se localise, plus les régions se développent.
«Vous pensez qu’ils iront au bout de leur promesse», s’interrogent les habitants de
Djanet au sujet de la déclaration de Sellal. L’espoir étant là, ils redoutent toutefois les
habituelles volte-face des décideurs et l’effet des vaines promesses. «Djanet est prête à
accueillir le titre de wilaya, nous attendons la confirmation pour enfin nous libérer du poids
des distances», nous disent les Djanetis, qui croisent les doigts en attendant la grande
annonce.
Un témoin du passé rivé sur l’avenir
Si le parc du Tassili s’étale sur une superficie de 135 000 km2, Djanet recèle la partie
la plus importante de ce patrimoine plusieurs fois millénaire, reconnu mondialement comme
un musée à ciel ouvert. Mais la reine cherche sa couronne et aspire à une autonomie de
gestion. «Djanet est un berceau de l’humanité avec ses 2 500 000 ans d’histoire humaine,
c’est aussi et de tout temps un passage de vie et de culture entre les contrées sahéliennes et
le nord de l’Afrique. Elle mérite un statut administratif meilleur que celui de daïra», nous dit
un citoyen désireux de voir ce carrefour de commerce et d’échanges culturels devenir
wilaya.
L’histoire riche et fabuleuse de la reine du désert n’est pas le seul motif justifiant son
ambition administrative. Le développement et son lot d’exigences, l’éloignement des centres
de décision font que les citoyens aspirent, légitimement d’ailleurs, à une meilleure prise en
charge de leurs doléances de différentes natures. «Si Djanet devient wilaya, cela permettra
de rapprocher les citoyens de l’administration, notamment ceux des zones éparses qui
souffrent réellement de l’éloignement des structures administratives», estime Kassou
Amghar, président de l’APC de Djanet.
La seule commune de Djanet dispose de deux antennes administratives, dont l’une
est située à 350 km, dans la localité de Tadant, voisine de la wilaya de Tamanrasset et
frontalière avec le Niger. «En tant que commune, nous souffrons de la gestion de cette
antenne que ce soit en termes d’approvisionnement, de gestion ou de suivi des affaires
courantes. Ces zones de Tadant ou Tinelkom (à 220 km de Djanet et proches de la frontière
libyenne) sont difficiles d’accès du fait des routes impraticables mais aussi du manque de
moyens de communication. Les informations venant de ces zones ne nous parviennent que
s’il arrive qu’un véhicule y passe», indique Kassou Amghar.
L’élu espère qu’avec le changement de son caractère administratif, Djanet pourra
faire face aux nombreuses attentes de la population. «Imaginez une personne handicapée
habitant Tadant, obligée de se déplacer jusqu’à Djanet en traversant 350 km et chercher un
autre moyen de transport pour aller jusqu’à Illizi à plus de 400 km juste pour bénéficier
d’une pension dont le montant ne dépassera pas le prix de ce parcours du combattant en
transport et en hébergement !» s’indigne le président d’APC en notant que nombreux sont
ceux qui abandonnent toute procédure administrative en milieu de parcours.
Outre les rocambolesques parcours administratifs, Djanet est aussi boudée par les
entreprises de réalisation, qu’elles soient publiques ou privées. Ville linéaire s’étirant sur 20
km, l’électrification, l’assainissement et le nettoiement doivent se faire sur cette distance
qui, dans une ville du Nord, est servie par plusieurs daïras. «Nous avons un énorme déficit en
entreprises réalisatrices. Nous peinons à les attirer pour réaliser des projets infrastructurels.
Les entrepreneurs refusent de se déplacer jusqu’à Djanet pour y trouver des marchés aux
mêmes prix appliqués dans le nord du pays. Cela nous pénalise énormément puisque nous
avons du mal à voir nos projets de viabilisation, d’assainissement et de construction trouver
matière à réalisation», déclare Kassou Amghar.
Les entreprises de réalisation boudent Djanet
Une vraie plaie, nous disent nos interlocuteurs habitant Djanet. «Les matériaux de
construction atteignent des prix ahurissants, de même que leur transport. On se retrouve
avec des projets sur les bras et peu de réalisations», regrette un membre de l’APC. Des
citoyens rencontrés aux abords de la commune relèvent l’absence de bureau du cadastre à
Djanet, bloquant ainsi l’assainissement du fichier du foncier. «Il existe des projets d’aide à
l’habitat rural, de nombreuses demandes sont déposées auprès de la commune mais on se
retrouve face à l’absence de certificats de possession. Illizi est trop éloignée pour pouvoir
régulariser tout le monde», indique un employé de l’APC.
A notre arrivée à la mairie, les élus sortaient d’une réunion. Principale préoccupation
du jour : comment faire pour distribuer 35 décisions d’affectation sur un total de 1900
demandes de logement… «C’est un dilemme, comment choisir les bénéficiaires et répondre
à 1900 demandeurs en leur disant que seuls 35 bénéficieront d’un logement ? Figurez-vous
que seuls deux logements ont été achevés sur les 35 à distribuer.»
Encore une fois, le manque d’entreprises réalisatrices est pointé du doigt. «Nous
n’arrivons pas à accélérer la cadence des travaux», nous dit-on. «Que l’on nous ramène des
Chinois et autres étrangers, comme cela se fait dans le nord du pays», fulmine un élu. En dix
ans, seuls 120 logements ont été livrés à Djanet.
Une odeur nauséabonde s’échappe d’une décharge publique située au niveau de
l’extension de la ville. Un emplacement gâchant le caractère accueillant de la reine du
désert. Les appels pour déplacer ces immondices restent vains. Les entreprises réalisatrices
sont, pour Djanet, comme Godot qui n’arrive pas. Loin de la seule image touristique qui jette
sur Djanet son lustre et sa renommée mondiale, la reine du désert attend sa couronne,
réclame du concret et ne se suffit plus des seuls compliments.
La Sécurité, une préoccupation majeure
La situation sécuritaire au niveau des frontières est des plus sensibles. Des casernes
jalonnent la bande frontalière pour parer à toute incursion indésirable. Selon certaines
sources, des milliers de soldats de l’ANP sont arrivés dans la région depuis que la situation en
Libye s’est détériorée.
En ces temps de canicule, les soldats des groupements militaires remplacent, pour un
temps, les touristes dans cette ville aux allures touristiques très prisées. La fermeture des
frontières avec le voisin libyen, après l’évacuation du personnel de l’ambassade d’Algérie à
Tripoli, a réduit de beaucoup le flux des réfugiés.
Même les immigrants clandestins venant du Niger ou d’autres pays de la région,
candidats à l’émigration via la Libye pour atteindre l’Italie, sont de moins en moins
nombreux du fait de cette fermeture des frontières. Consigne a été donnée aux services de
sécurité de ne pas refouler ces demandeurs d’asile fuyant la guerre pour certains, la misère
pour d’autres.
« C’est ce qui explique le nombre aujourd’hui élevé d’immigrants sahéliens mendiant
dans les rues des villes du Nord, notamment Alger, pour ceux qui ont réussi à échapper aux
trafiquants», nous dit-on. Le centre de transit, qui servait jadis de lieu de cantonnement des
clandestins avant leur refoulement, a été fermé.
Les services de sécurité interceptant les clandestins, après vérification de leurs
papiers et examen de leur état de santé, les libèrent, même ceux en situation irrégulière. A
Djanet, deux types d’immigrants arrivent. D’abord les voisins nigériens qui viennent
demander du travail dans cette daïra. Ils n’ont pas beaucoup de peine à trouver, notamment
dans la maçonnerie, leur sérieux et leur savoir-faire sont même très demandés ici.
Une deuxième catégorie de migrants, venant de contrées plus lointaines comme le
Nigeria, le Cameroun, le Ghana et le Mali via Tamanrasset font de Djanet une zone de transit
pour accéder aux villes du Nord, depuis que le passage libyen est obstrué. «La meilleure
chose à faire c’est de gagner la confiance de nos voisins.
Ils nous disent aujourd’hui, notamment les Libyens, que seule l’Algérie a su leur
apporter le soutien nécessaire. Je crois que nous nous devons, en tant que plus grand pays
de la région, d’investir dans ces pays voisins, être à leurs côtés pour nous sécuriser nousmêmes. »
La sécurité n’est pas seulement une affaire de déploiement de soldats au niveau des
frontières, c’est aussi un meilleur encadrement administratif, estiment des observateurs
locaux. « Quand une urgence est signalée, il est préférable d’avoir le wali ici que d’attendre
des heures pour avoir une réponse d’Illizi qui doit elle-même appeler Alger », nous dit-on.
Le flux migratoire n’est pas sans risque sanitaire. Le secteur de la santé de Djanet et
l’hôpital, dotés de moyens adéquats, font face aux exigences sanitaires dans toute la daïra et
même au-delà. « La couverture sanitaire à Djanet est impeccable et nos services y veillent »,
assure Moussa Boughrari, responsable du service prévention. « Au-delà des contrôles que
nous effectuons sur les migrants que nous présentent les services de sécurité, nous
effectuons aussi nos propres enquêtes parmi la population.
Les gens se connaissent, donc savent quand une personne étrangère est dans la
région ; de plus du fait des alliances qui existent de part et d’autre de la frontière, beaucoup
viennent dans leur famille ici et nous faisons donc le nécessaire pour contrôler leur état de
santé et leur prodiguer les soins nécessaires en cas de besoin», note le même responsable.
Un nouveau centre de santé en construction dans la localité d’Ihrir, commune de
Bordj El-Haouès, viendra renforcer prochainement le secteur de la santé de la wilaya d'Illizi,
a-t-on indiqué jeudi à la Direction de la santé, de la population et de la réforme hospitalière
locale. Le projet, inscrit en 2006 au programme de développement des régions du Sud, pour
une enveloppe de 41 millions de dinars, enregistre un taux d’avancement des travaux de
98%, a indiqué le directeur du secteur, Atik Bahous.
Les procédures administratives concernant les travaux d’aménagement extérieur
ainsi que celles relatives à l’acquisition de deux ambulances et le recrutement d’un médecin
et d’un staff paramédical, ont été finalisées, a-t-il ajouté. Le personnel médical et
paramédical de ce centre sera hébergé dans l’ancien centre de santé qui a été réaménagé en
ce sens pour offrir à ce staff de bonnes conditions de travail et de confort, a souligné M.
Bahous.
Cette nouvelle structure permettra, une fois mise en service, de soulager les
habitants de la région, contraints de parcourir quelque 80 km pour se faire soigner au chef
lieu de la commune de rattachement, et d’améliorer également le service public au niveau
de cette zone éloignée, selon le directeur de la santé de la wilaya d’Illizi.
El-Tarf
Près de 20 milliards de dinars pour améliorer l’alimentation d’eau potable
Une enveloppe complémentaire de l’ordre de 19 milliards de dinars a été retenue
dans la wilaya d’El-Tarf pour améliorer l’alimentation en au potable (AEP) et mettre un
terme aux perturbations enregistrées, a indiqué, jeudi, le wali, Ahmed Maâbed. Répondant,
lors de la 3e session ordinaire de l’Assemblée populaire de wilaya (APW) à des
préoccupations exprimées par les élus, notamment au sujet du déficit relevé en matière
d’eau potable dans les localités de Bouhadjar, Dréan, Oued-Zitoune, Ben-M’Hidi et Hammam
Beni-Salah, le même responsable a insisté sur " la disponibilité de moyens humains et
matériels à même de régler cette situation pénalisante ".
Plusieurs projets de réhabilitation, d’extension et de rénovation des réseaux de
distribution et d’assainissement des eaux sont en cours d’exécution dans cette wilaya qui
entend, a affirmé le wali, " en finir avec les malfaçons et autres lenteurs qui caractérisent
actuellement une grande partie des projets inscrits au profit du secteur des ressources en
eau ". Il a cité, à ce propos, entre autres opérations, la réalisation de 45 km de conduites
d’assainissement dont les travaux enregistrent d’énormes retards, notamment à Bouhadjar
où le taux d’avancement des travaux laisse, selon lui, à désirer.
De son côté, le directeur de wilaya des ressources en eau, Mustapha Mechati,
évoquant la série de projets prévus pour de mettre fin au calvaire des citoyens de différentes
localités et mechtas, a rappelé les mesures arrêtées par l’Etat pour réhabiliter le réseau de
distribution et en finir avec les fréquentes chutes de tension à l’origine des coupures d’eau,
et ce, grâce notamment à la rénovation des conduites vétustes et à l’exploitation des
potentialités hydriques de cette wilaya qui compte plusieurs nappes phréatiques, sources et
puits à même de satisfaire la population.
Le tableau suivant donne la liste des communes de la wilaya d'Illizi, en précisant pour
chaque commune : son code ONS, son nom, sa population et sa superficie.
Code
Commune
ONS
Population
nb.
habitants
Superficie
Km2
3301
Illizi
17 252
75 945
3302
Djanet
14 655
57 460
3303
Debdeb
4 341
31 537
5 736
82 280
2 963
28 725
3304
3305
3306
Bordj Omar
Driss
Bordj El
Haouas
In Amenas
7 385
14 913
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