5)µ4& &OWVFEFMPCUFOUJPOEV %0$503"5%&-6/*7&34*5²%&506-064& %ÏMJWSÏQBS Université Toulouse 3 Paul Sabatier (UT3 Paul Sabatier) 1SÏTFOUÏFFUTPVUFOVFQBS CAREL Clément le vendredi 29 novembre 2013 5JUSF Contrôle spatial et temporel de la biosynthèse des acides mycoliques au cours du cycle cellulaire du pathogène résurgent Mycobacterium tuberculosis. ²DPMF EPDUPSBMF et discipline ou spécialité ED BSB : Microbiologie 6OJUÏEFSFDIFSDIF Institut de Pharmacologie et de Biologie Structurale - CNRS UMR5089 %JSFDUFVST EFʾÒTF Dr. ZERBIB Didier Jury : Dr. BAULARD Alain, Directeur de recherche, Lille Dr. BAYAN Nicolas, Professeur de l'Université de Paris Sud Dr. BOUVERET Emmanuelle, Directeur de recherche, Marseille Dr. MOLLE Virginie, Chargé de recherche, Montpellier Dr. CLOTTES Eric, Professeur de l'Université de Toulouse III Dr. ZERBIB Didier, Chargé de recherche, Toulouse Rapporteur Rapporteur Rapporteur Examinateur Examinateur Directeur de thèse Je vais commencer une des parties les plus difficiles à écrire de mon manuscrit de thèse : les remerciements. N’ayant pas été très loquace après de ma soutenance de thèse je me dois de compenser ce manque ici. Je tiens tout d’abord à remercier les membres de mon jury d’avoir accepté de juger mon travail de thèse. Je suis particulièrement reconnaissant au Dr. Emmanuelle Bouveret, Dr. Alain Baulard et Pr. Nicolas Bayan d’avoir accepté d’être rapporteur, mais également au Dr. Virginie Molle et au Pr. Eric Clottes d’avoir été respectivement examinatrice et président du jury de thèse. C’est également pour moi l’occasion de remercier chaleureusement Mamadou Daffé, qui a été au cours de ma thèse un réel soutient. Mamadou s’est révélé un chef d’équipe disponible et impliqué mais aussi un homme très humaniste avec une philosophie de vie profondément ancrée, qu’il a su partager. Il m’aura ainsi permis de percevoir et de mieux comprendre la différence entre regret et remord. Il a su également m’aiguiller et me guider sans m’influencer par sa vision et ses problématiques. Pour tout cela et pour tous les efforts que vous avez consentis pour moi, merci Mamadou. Je me dois également de remercier la personne qui a su me transmettre le gout de la recherche, mon directeur de thèse, Didier Zerbib. En effet, arrivé en stage de M1 pour acquérir les rudiments du génie génétique, du clonage, de l’expression de protéines, je suis reparti avec le virus de la recherche. Durant l’année de M2R tu m’as soutenu, encadré et encouragé, me permettant ainsi d’obtenir une bourse de thèse. Pour cela et pour ta formation de très grande qualité je te suis reconnaissant. Les années de thèse n’ont pas été un long fleuve tranquille que ce soit sur le plan de la recherche ou de nos relations. Elles mon permis d’acquérir une large connaissance scientifique, de réaliser une profonde introspection, mais aussi d’avoir une vision élargie de la recherche. Je te remercie également pour ta disponibilité et ton investissement au cours de la rédaction du manuscrit et de la préparation orale de thèse. Je me sens maintenant près à voler de mes propres ailes grâce à l’autonomie et l’indépendance que tu m’as consenti. Comment ne pas remercier mon collègue de bureau, Kaymeuang Cam avec qui j’ai partagé un nombre de café incalculable et je dois l’avouer aussi de quelques bières. Mais je retiendrai de ces trois années passées, votre intarissable optimisme ainsi que votre passion pour la recherche et la science en général. Je tiens également à vous remercier pour votre soutien moral et scientifique qui ont permis la progression technique de mon projet de thèse vers des bases génétiques mais également théoriques grâce au partage de vos connaissances du cycle cellulaire et bien plus. Je remercie aussi l’ensemble des « jeunes » passé ou actuel de l’équipe avec qui j’ai eu la chance d’interagir notamment : Sylvain, Karim, Ségolène, Sabine, Pauline, Cheikh, Mélanie, Emilie, Coralie,…. Et tout particulièrement Nawel pour ton franc parlé, nos nombreuses discussions et surtout tes précieux conseils, Lucie pour m’avoir supporté malgré mon humour et aussi pour ta maladresse qui me fait encore beaucoup rire, Stevie avec qui j’ai partagé le labo (parfois au grand damne de Kanjana). J’espère que ton flegme (pas britannique mais Breton) et ta persévérance te permettront de réaliser une belle thèse puis une belle carrière, j’ai vraiment beaucoup apprécié discuter et travailler avec toi. Et bien sur Kanjana, j’ai découvert une autre culture avec toi et toi avec moi, nous avons beaucoup appris l’un de l’autre, je pense aussi qu’on a formé un jolie tandem même si au départ, nos personnalités, façon de travailler étaient aussi éloignés que nos pays respectifs. J’espère que tu réaliseras tes rêves professionnels et personnels. J’espère aussi te rendre visite en Thaïlande car tu nous as beaucoup fait rêver avec tes photos d’iles paradisiaques Merci à toi Françoise, pour ton enthousiasme et ta bonne humeur et pour le temps que tu m’as offert. J’ai beaucoup apprécié travailler avec toi, tu auras réussi à me transmettre le gout de la biochimie des lipides et surtout permis d’avoir une vue complète de la biosynthèse des acides mycoliques. Merci aussi à : Patricia (Qui m’auras permis de découvrir le P3 sans y mettre les pieds), Fabienne (Pour tes conseils et ton phrasé supersonique), Nathalie (qui comme moi, doit avoir des actions chez Coca-Cola), Gilles (pour votre connaissance livresque et votre règne hégémonique sur la réunion biblio), Maryelle (Pour ta gentillesse et pour m’avoir permis de me projeter rapidement dans l’après thèse), Anne (pour ton humour et ton rire communicatif), Annaîk et enfin Hédia. Merci à ma famille. A mes parents qui m’ont tout d’abord, poussé vers les études, et une fois lancé mon permis de les réaliser dans les meilleures conditions possibles. A ma petite sœur adorée avec qui j’ai partagé quelques connaissances en biologie moléculaire. Merci à mes amis notamment Yoann et Jérémy avec qui j’ai partagé mes années de licence. Une mention particulière à Jérémy avec qui j’ai passé de très nombreuses heures à réviser les partiels et ensuite à les fêter. A Clémence devenue entre-temps ma femme qui aura été bien plus qu’un support moral sans faille. En effet, tu as été une des grandes artisanes de cette thèse, grâce à tes corrections et tes nombreuses relectures. Mais aussi, merci de m’avoir supporté et poussé pour aller au bout de cette aventure qu’est la thèse. Il y a une phrase que tu m’as rapportée récemment : l’Homme aspire profondément à deux choses à un travail épanouissant et à trouver la personne qui partagera le reste de sa vie. Pour la première, je suis sur la bonne voie et la seconde je l’ai. RÉSUMÉ La compréhension du mécanisme qui gouverne la coordination spatio-temporelle de la croissance et de la division de Mycobacterium tuberculosis, est essentielle pour lutter contre le bacille tuberculeux. La plupart des nombreuses enzymes de la synthèse du complexe acide mycolique-arabinogalactane-peptidoglycane de l’enveloppe sont essentielles à la survie du bacille. En utilisant une approche dynamique, nous avons localisé in vivo les enzymes du complexe Fatty-Acid-Synthase-II (FAS-II), impliquées dans la biosynthèse des acides mycoliques (AM), ainsi que leur transporteur Mmpl3. Les enzymes FAS-II co-localisent au niveau des pôles et du septum avec Wag31 : la protéine responsable de la localisation polaire de la biosynthèse du peptidoglycane mycobactérien. Mmpl3 se localise au niveau de l’enveloppe et se concentre dynamiquement aux pôles et aux septa. Cette localisation est dépendante du domaine cytoplasmique C-terminal de Mmpl3 susceptible de reconnaitre directement ou indirectement une protéine polaire et notamment Wag31. La localisation dynamique de FAS-II et du transporteur MmpL3 des AM avec Wag31, au niveau des pôles de croissance et des septa, signifie que les composés lipidiques majeurs de la mycomembrane pourraient être synthétisés en ces loci. Ce constat met en évidence une différence majeure entre les mycobactéries et les autres bactéries en forme de bâtonnets étudiées à ce jour. Sur la base des activités polaires de biosynthèse de l'enveloppe déjà connues chez les mycobactéries, nous proposons l'existence d’une machinerie polaire complexe, consacrée à la biogenèse de l'ensemble de l'enveloppe. En conséquence, les pôles mycobactériens représenteraient le talon d'Achille du bacille à tous ses stades de croissance. 1 SOMMAIRE RÉSUMÉ ___________________________________________________________________ 1 SOMMAIRE ________________________________________________________________ 2 INTRODUCTION_____________________________________________________________ 7 I. La lutte contre la tuberculose _________________________________________________ 8 I/ 1 La prévention ___________________________________________________________________ 8 I/ 1.1 Le BCG ______________________________________________________________________ 8 I/ 1.2 Une nouvelle génération de vaccin ? ______________________________________________ 9 I/ 2 Traitements contre la tuberculose _________________________________________________ 10 I/ 2.1 Médicaments contre la tuberculose disponibles actuellement _________________________ 10 I/ 2.2 Médicaments disponibles dans le futur proche _____________________________________ 11 a. Composés réorientés pour la lutte contre la tuberculose ________________________________ 12 b. Composés spécifiques de la lutte contre la tuberculose _________________________________ 13 I/ 3 II. Stratégies thérapeutiques ________________________________________________________ 14 I/ 3.1 DOTS _______________________________________________________________________ 15 I/ 3.2 Stop-TB _____________________________________________________________________ 16 I/ 3.3 Bilan épidémiologique en 2011__________________________________________________ 17 Les mycobactéries _________________________________________________________ 19 II/ 1 Lignage de Mtb et Co-évolution avec l’homme _______________________________________ 19 II/ 2 Physiopathologie de la tuberculose_________________________________________________ 20 II/ 2.1 Cycle infectieux de Mtb _____________________________________________________ 21 II/ 2.2 Relation de Mtb aux macrophages_____________________________________________ 21 a. La phagocytose _________________________________________________________________ 21 b. Vue classique des mécanismes de résistance de Mtb aux pouvoirs bactéricides des macrophages ________________________________________________________________________________ 22 c. Vue alternative des mécanismes de résistance de Mtb aux pouvoirs bactéricides des macrophages ________________________________________________________________________________ 23 d. L’autophagie participe au contrôle de l’infection par Mtb _______________________________ 24 II/ 2.3 Adaptation physiologique de Mtb au granulome _________________________________ 24 a. L’hypoxie et le rôle du système DosST/R _____________________________________________ 25 2 b. Adaptation métabolique. _________________________________________________________ 25 c. Maintien de la balance redox ______________________________________________________ 27 d. A qui profite le granulome ? _______________________________________________________ 28 III. L’enveloppe mycobactérienne _______________________________________________ 30 III/ 1 Architecture ___________________________________________________________________ 30 III/ 2 Composition biochimique ________________________________________________________ 31 III/ 2.1 La membrane plasmique ____________________________________________________ 31 III/ 2.2 La paroi __________________________________________________________________ 31 a. Le peptidoglycane _______________________________________________________________ 31 b. Arabinogalactane _______________________________________________________________ 31 c. Mycomembrane ________________________________________________________________ 32 III/ 2.3 III/ 3 IV. Capsule __________________________________________________________________ 34 Rôles et fonctions des composés de l’enveloppe ______________________________________ 34 Biosynthèse des acides mycoliques__________________________________________ 37 IV/ 1 Organisation générale ___________________________________________________________ 37 IV/ 2 Les antibiotiques ciblant la biosynthèse des AM ______________________________________ 37 IV/ 3 FAS-I _________________________________________________________________________ 39 IV/ 4 FAS-II _________________________________________________________________________ 40 IV/ 4.1 Initiation du cycle FAS-II _____________________________________________________ 41 IV/ 4.2 Les condensases KasA et KasB ________________________________________________ 42 IV/ 4.3 Les réductases MabA et InhA _________________________________________________ 44 IV/ 4.4 Les déshydratases HadA, B et C _______________________________________________ 45 IV/ 5 Modifications de la chaîne méromycolique __________________________________________ 46 IV/ 5.1 Introduction des groupements méthyl et fonction cyclopropane ____________________ 47 a. Fonction cyclopropane ___________________________________________________________ 47 b. Fonction méthyl ________________________________________________________________ 48 IV/ 5.2 IV/ 6 Introduction des fonctions oxygénées __________________________________________ 48 Condensation des acides mycoliques _______________________________________________ 49 IV/ 6.1 Activation de la chaîne méromycolique _________________________________________ 49 IV/ 6.2 Activation de la chaîne alpha des AM __________________________________________ 50 IV/ 6.3 Condensation des chaînes méromycoliques et alpha activées _______________________ 50 IV/ 7 Export des AM à travers la membrane plasmique _____________________________________ 51 IV/ 8 Régulation de la biosynthèse des AM _______________________________________________ 53 IV/ 8.1 Les STPK mycobactériennes __________________________________________________ 54 IV/ 8.2 Régulation des enzymes de FAS-II par les STPK ___________________________________ 55 IV/ 9 Interactome de la biosynthèse des AM ______________________________________________ 56 IV/ 9.1 Organisation générale du MABI _______________________________________________ 56 3 IV/ 9.2 V. Essentialité des interfaces d’homomultimérisation _______________________________ 57 Biogénèse de l’enveloppe au cours de la croissance des mycobactéries ______________ 59 V/ 1 Croissance polaire ______________________________________________________________ 59 V/ 1.1 Biosynthèse du peptidoglycane aux pôles _______________________________________ 59 V/ 1.2 Wag31, la protéine clé de la croissance polaire __________________________________ 60 V/ 1.3 Régulation de la croissance des mycobactéries ___________________________________ 61 V/ 2 Division et croissance asymétrique _________________________________________________ 62 V/ 2.1 Croissance asymétrique des mycobactéries _____________________________________ 62 V/ 2.2 Division asymétrique des mycobactéries ________________________________________ 63 VI. Hypothèse et projet de travail______________________________________________ 65 RÉSULTATS _______________________________________________________________ 67 I. Localisation du système FAS-II aux sites de croissance et de division de la bactérie _____ 68 I/ 1 Introduction et système expérimental ______________________________________________ 68 I/ 2 Résultats ______________________________________________________________________ 69 I/ 2.1 Publication: « Polar localization of Mycobacterium tuberculosis Fatty Acid Synthase-II Proteins in the course of bacterial Growth and Wag31 Dynamics _____________________________________ 69 I/ 2.2 Conclusion __________________________________________________________________ 71 I/ 2.3 Etude phénotypique du mutant ΔkasB de Msm ____________________________________ 71 a. Stratégie et mise en œuvre _______________________________________________________ 71 b. Effet de KasB sur la longueur des AM de Msm ________________________________________ 72 I/ 2.4 II. Localisation de protéine par immunofluorescence chez Msm _________________________ 74 Rôle du domaine cytoplasmique de Mmpl3 dans sa localisation ____________________ 76 II/ 1 Localisation et topologie de Mmpl3 ________________________________________________ 76 II/ 2 Localisation du domaine membranaire ______________________________________________ 77 II/ 3 Localisation polaire du domaine cytoplasmique _______________________________________ 79 III. Vers l’étude des bases moléculaires de la localisation de MmpL3 ___________________ 81 III/ 1 Mise en œuvre du système TetR/Pip OFF ____________________________________________ 81 III/ 2 Etude du phénotype de filamentation du mutant conditionnel ftsZ _______________________ 82 III/ 3 Localisation de MmpL3 en condition mutant pour FtsZ _________________________________ 83 III/ 4 Localisation de MmpL3 en condition mutante pour Wag31 _____________________________ 84 DISCUSSION_______________________________________________________________ 86 CONCLUSION ______________________________________________________________ 94 MATÉRIEL & MÉTHODES ____________________________________________________ 97 4 IV. Matériel génétique ______________________________________________________ 98 IV/ 1 Souches microbiennes utilisées ____________________________________________________ 98 IV/ 2 Plasmides utilisés et construits ____________________________________________________ 98 V. Conditions de culture ______________________________________________________ 101 V/ 1 Cultures d'Escherichia coli _______________________________________________________ 101 V/ 2 Culture de Mycobacterium smegmatis _____________________________________________ 101 VI. Construction des vecteurs et manipulation d’ADN. ____________________________ 101 VI/ 1 Manipulation de l'ADN __________________________________________________________ 101 VI/ 2 Amplification par Réaction de Polymerisation en chaîne (PCR) __________________________ 102 VII. Préparation de cellules compétentes (technique de Mandel & Higa) ______________ 102 VII/ 1 Escherichia coli ________________________________________________________________ 102 VII/ 2 Mycobacterium smegmatis ______________________________________________________ 102 VIII. Transformation des cellules compétentes. ___________________________________ 103 VIII/ 1 Escherichia coli ______________________________________________________________ 103 VIII/ 2 Mycobacterium smegmatis ____________________________________________________ 103 IX. Co-immunoprécipitation ___________________________________________________ 103 IX/ 1 Transcription/traduction in vitro __________________________________________________ 103 IX/ 2 Immunoprécipitation et lavage ___________________________________________________ 104 IX/ 3 Analyse des protéines sur gel SDS-PAGE ____________________________________________ 104 IX/ 4 Préparation des « billes magnétiques » pour Co-IP ___________________________________ 104 X. Quantification relative en cinétique de l’expression des fusions GFP ________________ 105 X/ 1 Quantification relative fluorimétrique _____________________________________________ 105 X/ 2 Quantification relative en western blot ____________________________________________ 105 XI. Observation microscopique _________________________________________________ 106 XII. Construction et analyse du mutant de délétion kasB de Msm ___________________ 106 XII/ 1 Construction génétique du mutant kasB ____________________________________________ 106 XII/ 2 Extraction des acides mycoliques _________________________________________________ 107 XII/ 3 Analyse des acides mycoliques ___________________________________________________ 108 ANNEXES ________________________________________________________________ 109 RÉFÉRENCES _____________________________________________________________ 112 5 La tuberculose est une maladie ancienne qui peut prendre plusieurs formes : tuberculose osseuse, méningée, ganglionnaire, cutanée (lèpre) et enfin pulmonaire. La première trace de cette pathologie est retrouvée il y environ 500 000 ans (Kappelman et al, 2008) sous la forme de tuberculose osseuse. Puis, d’autres cas sont décrits dans la littérature durant l’époque de l’Egypte ancienne. On retrouve ensuite la description des symptômes dans les écrits d’Hippocrate au Vème siècle avant JC. Le symptôme majeur dans les cas de tuberculose pulmonaire est la présence de structures anormales dans les poumons. Ces structures nommées tubercules, du latin tuber signifiant tumeur, furent pour la première fois associées à la maladie en 1679 par Franciscus de le Boë. Cette dénomination sera ensuite à l’origine du nom de la maladie : la tuberculose. Suivront ensuite de nombreuses hypothèses quant aux causes et transmission. C’est à la fin du 19ème siècle que la compréhension et l’analyse scientifique de la tuberculose, nommée à cette époque phtisie, prennent réellement leur essor. Tout d’abord, avec les travaux du chirurgien français Jean-Antoine Villemin, qui réalise en 1869 l’infection d’animaux en laboratoire à partir de tissus humains infectés, et prouve ainsi le caractère infectieux et non tumoral de la pathologie. C’est en 1882, en utilisant une nouvelle méthode de coloration, que le physicien prussien Robert Koch isole pour la première fois l’agent étiologique de la tuberculose, Mycobacterium tuberculosis (Mtb). Très vite, des recherches sont menées afin de développer un vaccin antituberculeux, notamment par Robert Koch luimême. Il pense avoir développé un vaccin à partir d’antigènes mycobactériens : la tuberculine. Mais en 1890 la preuve est faite que le « vaccin » est inefficace. Il faudra ensuite attendre trente et une années avant de voir l’émergence du premier vaccin efficace. Cette réussite est à mettre au crédit d’Albert Calmette et Camille Guérin. A partir de 1906, ils réalisent des passages en cultures successives de Mycobacterium bovis (agent étiologique de la tuberculose bovine) sur des morceaux de pommes de terre additionnés d’extrait biliaire. Après treize années et deux cent trente passages, ils lancent des tests sur de nombreux animaux et c’est en 1921 que la première vaccination humaine a lieu. Ce germe aujourd’hui nommé bacille de Calmette Guérin (BCG) fut la première forme de vaccin vivant administré chez l’homme. Malgré ces avancées pour prévenir la maladie, les traitements au début du 20ème siècle ciblaient principalement les symptômes et non leurs causes. Les sanatoriums ont été mis en place dans ce sens. Ils devaient permettre la guérison par le repos, l’air pur des montagnes, l’exposition à la lumière et au soleil. Ils permettaient aussi d’endiguer la contagion par l’isolement des tuberculeux. Grâce à la découverte d’antibiotiques tels que la streptomycine et l'acide para amino-salicylique (PAS), le traitement en sanatorium laisse progressivement place au traitement à domicile dans les années 1950 et 1960. La période entre 1940 et 1980 représente « l’âge d’or » de la découverte d’antibiotiques. En 1945, il est montré que l’isoniazide (INH) possède une activité antituberculeuse très importante. Ces découvertes ont été et restent des éléments majeurs de la lutte contre la tuberculose. 6 INTRODUCTION 7 INTRODUCTION I. La lutte contre la tuberculose I/ 1 La prévention I/ 1.1 Le BCG Depuis 1921, plus de 4 milliards de personnes ont été vaccinées avec le BCG. Cette vaccination, rendue obligatoire en France en 1950, a permis de réduire de façon drastique la mortalité chez les jeunes enfants, notamment pour les formes méningées et disséminées. La vaccination s’effectue dans le premier mois après la naissance. Le caractère obligatoire et généralisé de la vaccination par le BCG a fait l’objet de débats en France notamment en 2006, du fait des limites d’efficacité de ce vaccin, des effets indésirables, et de la baisse d’incidence de la tuberculose. Il n’est maintenant plus obligatoire. Dans un nombre de cas très limité (incidence de 4 pour 100 000, Enquête européenne - BCG chez l’enfant, 2005) la vaccination peut se traduire par une pathologie appelée BCGite, qui peut être mortelle dans sa forme aigüe. Des travaux ont permis de déterminer que ces complications sont dues à un déficit immunitaire d’origine virale (VIH : virus de l’immunodéficience humaine), ou génétique (syndrome de susceptibilité mendélienne aux infections mycobactériennes) avec des mutations au sein des gènes de l’hôte codant pour les récepteurs à l’interféron gamma ou aux interleukines (Catherinot et al, 2005). Il est de ce fait recommandé par l’OMS de ne pas effectuer de vaccination chez les enfants VIH positifs. L’importance du BCG n’est pas contestée, car la balance bénéfice/risque est clairement en faveur de la vaccination. Cependant, il est maintenant bien admis que la vaccination par le BCG n’est pas suffisante d’un point de vue planétaire. En effet, il ne permet qu’une protection mondiale de 50% contre la tuberculose chez l’adulte (Colditz et al, 1994). De plus, la protection semble varier en fonction de la latitude sous laquelle est utilisé le vaccin ! Par exemple, l’efficacité de protection est de 75% au Royaume Uni contre moins de 30% pour Porto Rico. Plusieurs hypothèses ont été émises pour expliquer ces variations géographiques : une variation génétique des souches de BCG, des différences génétiques ou nutritionnelles des populations, les influences environnementales comme le niveau d’ensoleillement ou encore l’exposition prévaccinale à des souches environnementales de mycobactérie. Cette préexposition immuniserait contre le BCG mais pas contre Mtb. Il semble donc que la variabilité géographique soit due à un ensemble de causes environnementales et socio-économiques. L’efficacité du vaccin la plus faible est retrouvée dans les zones géographiques les plus touchées par la tuberculose. Il est 8 INTRODUCTION donc nécessaire de développer de nouvelles stratégies vaccinales et/ou des souches vaccinales ayant un pouvoir immunogène plus important proche de celui de Mtb. I/ 1.2 Une nouvelle génération de vaccin ? Actuellement deux grandes stratégies complémentaires sont principalement mises en œuvre pour développer de nouveaux vaccins. La première est basée, comme le vaccin actuel, sur des souches vivantes atténuées. Notamment des souches recombinantes de mycobactéries exprimant des antigènes ayant un fort pouvoir immunogène. Par exemple la souche rBCG30, qui surexprime l’antigène 85B de Mtb, augmentant ainsi son pouvoir antigénique par rapport à la souche parentale de BCG (Horwitz et al, 2006). Cette souche, en tant que vaccin, devrait prochainement entrer en phase 2. La vaccination tout comme avec le BCG aurait lieu avant l’exposition à l’agent pathogène dans les premiers mois de naissance (3 et 9 mois). Cette vaccination précoce (« Prime ») aurait pour but, comme auparavant, de prévenir la préexposition aux souches environnementales qui rendent inopérant le BCG. Pour pallier ce problème, des souches atténuées de Mtb sont actuellement en développement préclinique comme les souches Mtb ΔRD1-ΔpanCD (Sambandamurthy et al, 2006) ou la souche ΔPhoP-Δfad (Martin et al, 2006). Cette dernière est entrée en phase 1 de développement clinique très récemment. Certaines souches recombinantes pourraient également être utilisées comme vaccin thérapeutique. En effet, Sweeney et collaborateurs ont développé une souche recombinante de M.smegmatis (Msm) surexprimant la région esx-3 de Mtb et permettant de réaliser une stérilisation complète chez la souris infectée au préalable par Mtb (Sweeney et al, 2011). Dans le même sens, une souche tuée de Mtb et dont les composés immunogènes de l’enveloppe sont structurés en liposome, est actuellement en phase 2. Ce type de « vaccinsérum » pourrait à terme permettre de raccourcir les traitements thérapeutiques en stimulant le système immunitaire. La seconde stratégie est basée sur des vaccins sous-unitaires permettant une activité « primeboost ». Elle aurait lieu en même temps que la vaccination pédiatrique par le BCG, ou par les nouvelles souches recombinantes, puis à l’âge adulte pour restimuler le système immunitaire. Ces vaccins sont constitués uniquement d’un petit nombre de motifs antigéniques injectés sous forme de protéines recombinantes avec adjuvants ou exprimés par un vecteur viral. Comme par exemple l’AdAg85A (phase 1) qui est basé sur un vecteur adenoviral ne pouvant pas se répliquer et exprimant l’antigène 85A (Wang et al, 2004). Ces deux premières stratégies permettraient 9 Nom du vaccin Description Stratégie Phase clinique Vaccin de type souches vivantes atténuées VPM 1002 rBCG exprimant la lystériolysine et uréiase déplétée Prime Phase 2 rBCG30 rBCG exprimant l’Ag85B de Mtb Prime Phase 1 terminée MTBVAC Mtb délétée du gène phoP et fadD26 Prime Phase 1 Vaccin de type sous-unitaire Oxford MVA85A/ AERAS-485 Souche virale viccinia atténuée exprimant l’Ag85A Prime-Boost Phase 2 Crucell Ad35/ Aeras402 Adénovirus 35 non-réplicatif exprimant les antigènes Ag85A, Ag85B et TB10.4 Prime-Boost Phase 2 GSK M72 Protéines recombinantes Rv1196 et Rv0125 associées à l’adjuvant AS01 ou AS02 Prime-Boost Phase 2 Ad5Ag85A Adénovirus 5 non réplicatif exprimant l’Ag85A Prime-Boost Phase 1 HyVac4/Aeras-404 (SSI/SP H4-IC31) Protéine de fusion de l’Ag85B et TB10.4 associée à l’adjuvant IC31 Prime-Boost Phase 1 Hybrid-1 + IC31 Protéine de fusion de l’Ag85B et ESAT-6 associée à l’adjuvant IC31 Prime-Boost Phase 1 Hybrid-1 + CAF01 Protéine de fusion de l’Ag85B et ESAT-6 associée à l’adjuvant CAF01 Prime-Boost Phase 1 Hybrid 56 + IC31 Protéine de fusion de l’Ag85B, ESAT-6 et Rv2660c associée à l’adjuvant IC31 Prime-Boost Phase 1 ID93 + GLA-SE Protéine de fusion de Rv2608, Rv3619, Rv3620, et Rv1813associée à l’adjuvant GLA-SE Prime-Boost Phase 1 Immunothérapie Phase 2 Vaccin de type souche tuée RUTI Ensemble antigénique de Mtb associé en liposome Figure 1 : Les vaccins contre la tuberculose en phase clinique. Nom et description des différents candidats vaccins en cours se trouvant en phase clinique 1, 2 ou 3. D’après Ottenhoff & Kaufmann, 2012 et Tuberculosis vaccine candidates – 2013 (OMS-Stop TB partnership), INTRODUCTION actuellement d’avoir une action protectrice de préexposition afin de prévenir l’infection. Elles auraient également une action protectrice de post-exposition afin de prévenir la progression de la maladie. L’ensemble des vaccins actuellement en phase clinique est représenté (figure 1). En conclusion, ces nouvelles pistes vaccinales visent à obtenir une réaction immunitaire plus importante permettant ainsi de pallier la variabilité d’efficacité du BCG actuellement observée (confère paragraphe I/ 1.1 p.8). Malgré ces importantes avancées, il n’en demeure pas moins que ces vaccins ne seront pas disponibles avant une, voire deux, décennies. De plus, il est probable que l’action isolée d’un seul de ces vaccins ne puisse être la solution idéale : « …I believe that it is unlikely that a single vaccine will arise as a ‘magic bullet’…» (Kaufmann, 2006). Cette pensée d’un spécialiste reconnu de l’immunologie de la tuberculose suggère le développement de vaccins constitués de plusieurs souches et faisant appel à des vaccins de type « prime-boost ». I/ 2 Traitements contre la tuberculose I/ 2.1 Médicaments contre la tuberculose disponibles actuellement Les antituberculeux actuels sont classés en deux « lignes ». Les antibiotiques de première ligne sont les antibiotiques utilisés dans le cadre de tuberculose sensible, c’est à dire causée par une bactérie ne possédant pas de résistances génétiques aux antituberculeux. Ils sont utilisés en combinaison dans le cadre d’un traitement de plusieurs mois. Les antituberculeux de seconde ligne sont des médicaments utilisés pour traiter les tuberculoses induites par une souche résistante de Mtb notamment aux antibiotiques de première ligne. Ils sont utilisés en combinaison avec les antibiotiques de première ligne auxquels est sensible la souche, durant un traitement extrêmement long pouvant durer plusieurs années. L’ensemble de ces médicaments est divisé en 5 groupes (Figure 2), classés de 1 à 5 en fonction : de leur efficacité, de leur mode d’administration, de leur classification chimique et du retour d’expérience sur leur utilisation (2010). Les 4 premiers groupes sont des antibiotiques bien étudiés, dont les modes d’action et les cibles sont connus. Seul le groupe 4 présente des antibiotiques bactériostatiques contrairement aux 3 autres qui sont composés de molécules ayant une activité bactéricide. La première ligne est constituée du groupe 1 (le plus efficace) et de la streptomycine (groupe 2). Le groupe 1 est composé de : l’INH, la rifampicine (Rif), la pyrazinamide (Pza), l’éthambutol (Emb) et de la rifapentine (Rpt). Ils possèdent tous l’avantage d’être administrables par voie 10 Antibiotique (date de découverte) Cible Effet Groupe Antibiotiques de première ligne Isoniazide (1952) InhA (2-trans-énoyl-ACP réductase NADH dépendente) Inhibition de la synthèse des acides mycoliques 1 Rifampicine (1963) Sous-unité β de l’ARN polymérase Inhibition de la transcription 1 Pyrazinamide (1954) Sous-unité ribosomale 30S Inhibition de la traduction et acidification du cytoplasme 1 Ethambutol (1961) Arabinosyle transferase Inhibition de la biosynthèse de l’arabinoglalactane 1 Antibiotiques de seconde ligne Streptomycine (1944) S12 et ARNr 16S de la sousunité ribosomale 30S Inhibition de la synthèse protéique 2 Capreomycine (1963) Lien B2a entre la sous-unité 30s et 50s du ribosome Inhibition de la synthèse protéique 2 Kanamycine (1957) Sous-unité ribosomale 30S Inhibition de la synthèse protéique 2 Amikacine (1972) Sous-unité ribosomale 30S Inhibition de la synthèse protéique 2 Ofloxacine (1980) Topoisomérase et ADN gyrase Super-hélicité de l’ADN 3 Ethionamide (1961) InhA (2-trans-énoyl-ACP réductase NADH dépendente) Inhibition de la synthèse des acides mycoliques 4 Cycloserine (1952) D-alanine épimérase et ligase Inhibition de la biosynthèse du peptidoglycane 4 Acide para-amino salicylique (1948) Dihydropteroate synthase Inhibition de la biosynthèse du folate 4 Figure 2 : Nom et description des antibiotiques les plus utilisés dans le cadre de la lutte contre la tuberculose, d’après (Zumla et al, 2013). Nom, date de découverte, cible et mode d’action des principaux antituberculeux. INTRODUCTION orale ce qui permet une prise à domicile moins contraignante que, par exemple, la streptomycine qui est injectable. Leurs modes d’action sont bien connus, ainsi que les résistances qui leur sont associées. L’INH cible la biosynthèse des acides mycoliques : acides gras mycobactériens à très longues chaînes, essentiels, spécifiques et lipides majeurs de l’enveloppe (confère paragraphe III/ 2.2c p.29 ). La cible et le mode d’action de l’INH seront décrits plus en détail par la suite (confère paragraphe IV/ 2 p.37). La seconde ligne est classée en quatre groupes (groupe 2, 3 et 4). Le groupe 2 est composé d’antibiotiques administrés par voie injectable : les aminoglycosides (streptomycine, kanamycine et amikacine) et les polypeptides (capréomycine et viomycine). Les aminoglycosides sont utilisés préférentiellement, mais en cas de résistance à la streptomycine et à la kanamycine, les polypeptides sont utilisés. Le groupe 3 est composé des fluoroquinolones (ofloxacine, siprofloxacine, levofloxacine, moxifloxacine et gatifloxacine) qui sont utilisés dans le cadre d’autres pathologies mais qui sont aussi actifs contre la tuberculose. Cette classe, notamment pour la gatifloxacine et la moxifloxacine, sera discutée plus précisément par la suite (Médicaments disponibles dans le futur p.11). Le groupe 4 est constitué d’antibiotiques administrés sous forme orale (acide paraaminosalicylique : PAS, cycloserine, terizidone, ethionamide et protionamide). Ces antibiotiques ne sont que rarement utilisés en combinaison du fait de leur toxicité. Par exemple, la prise simultanée d’éthionamide et de PAS provoque des effets secondaires forts sur les voies gastrointestinales. Les composés du groupe 5, pourraient représenter la « troisième ligne d’antituberculeux », car ils sont généralement utilisés en dernier recours et ne sont pas recommandés par l’OMS. Leur efficacité et mode d’action sont mal connus. Ces antibiotiques sont : clofazimine, linezolide, amoxicilline/acide clavulanique, thiacétazone, imipénème/cilastatine, clarithromycine. Cependant un antibiotique comme la thiacétazone a fait l’objet de recherche récente et sera discuté plus précisément par la suite (confère paragraphe IV/ 4.4 p.45) I/ 2.2 Médicaments disponibles dans le futur proche Les antibiotiques actuellement utilisés en première ligne ont été développés il y a environ cinq décennies. Leur efficacité n’est plus à démontrer. Cependant, il est nécessaire de développer de 11 PBTZ169 TBA-354 Phase 1 DelamanideN GatifloxacineR MoxifloxacinR LinezolideR AZD5847NR SutezolideNR RifapentineR Phase 3 PA-824N SQ-109N Phase 2 Développement clinique Figure 3 : Pipeline des nouveaux anti-tuberculeux en 2013. Les classes chimiques sont indiquées par un code couleur : fluoroquinolone, rifamycin, oxazolidinone, nitroimidazole,, benzothiazinone. N nouveaux composés, R composés existants réorientés pour la lutte contre la tuberculose, NR nouvelles molécules issues de recherche autres que la tuberculose et réorientées. 2013 (OMS-Stop TB partnership), CPZEN-45 DC-159a Q203 SQ609 SQ641 TBI-166 Développement Développement préclinique INTRODUCTION nouveaux antituberculeux pour permettre de lutter contre les cas de tuberculose résistante. Ces nouvelles molécules devraient posséder, dans l’idéal, les caractéristiques suivantes (Zumla et al, 2013) : - Avoir une activité plus efficace que les antibiotiques existants afin de réduire la durée de traitement. - Inhiber via de nouveaux mécanismes, afin de permettre le traitement des souches résistantes. - Etre compatibles avec les trithérapies antivirales. - Ne pas posséder d’activités antagonistes d’autres antituberculeux afin de permettre l’utilisation d’au moins trois autres médicaments. - Etre capable d’éliminer Mtb dans ses différents états physiologiques. - Avoir passé toutes les phases de test clinique. Les phases de test clinique sont précédées, dans le cas de molécules nouvellement synthétisées, d’une phase préclinique permettant l’optimisation du composé ainsi que les tests sur l’animal. En suivent les phases cliniques qui doivent répondre aux questions suivantes : - Phase 1 : Le composé est-il sûr ? (environ 1 an) - Phase 2 : Quels sont ses effets ? sa cinétique ? son effet dose ? (plus de 2 ans) - Phase 3 : Est-il plus efficace qu’un placébo et que le traitement de référence ? (de 1 à 4 ans) Lorsqu’une molécule passe l’ensemble de ces phases, elle reçoit une autorisation de mise sur le marché (AMM). Il faut généralement 1 an après les phases cliniques pour obtenir l’AMM. En moyenne, il faut donc au moins 10 ans entre la découverte d’une molécule active et son AMM. Au cours des cinq dernières années il a été possible de voir l’émergence d’un « TB drug pipeline » prometteur, c’est-à-dire un ensemble de composés à la fois : découverts, en phase préclinique, et en phase clinique 1, 2 ou 3 (Figure 3). La majorité des composés en phase clinique est issue de recherche antimicrobienne autre que la tuberculose. Ce sont des composés réorientés (fluoroquinolones, rifamycines, oxazolidinones et riminophenazines). Cependant, d’autres molécules sont issues directement des recherches menées sur la tuberculose comme les nitroimidazoles et le composé SQ109. a. Composés réorientés pour la lutte contre la tuberculose 12 INTRODUCTION Fluoroquinolones : Les fluoroquinolones, et notamment la moxifloxacine et la gatifloxacine actuellement en phase 3, ciblent la DNA gyrase et la topoisomérase. Elles sont déjà autorisées et utilisées dans le cadre de pathologies telles que les pathologies respiratoires aigües, infections simples de la peau ou des tissus mous. Cela a permis d’utiliser rapidement ces antibiotiques. Mais cela pose également un problème car des patients non diagnostiqués pour la tuberculose sont traités avec ces molécules, ce qui a pour effet de favoriser la sélection de souches de Mtb résistantes. Cependant leurs efficacités sur Mtb démontrent que l’ADN gyrase et la topoisomérase sont des cibles de choix. Dans ce sens, des programmes de recherche ciblant ces deux molécules ont été lancés. Ils ont pour but d’identifier les molécules inhibitrices de ces deux cibles mais n’ayant pas de résistances croisées avec les fluoroquinolones existantes. Rifamycines : Un dérivé de Rif, la rifapantine, est en phase 2. Cet antibiotique à large spectre, a une demi-vie plus longue que la Rif. Son efficacité est testée en phase 2 dans le but de réduire la durée du traitement antituberculeux. Il cible tout comme la Rif la sous-unité béta de l’ARN polymérase. Oxazolidinones : Actuellement en phase 2, le Sutezolide et l’AZD5847, analogues du linozolide, sont utilisés en dernier recours contre les infections par des bactéries à Gram positive. L’AZD5847 inhibe la synthèse protéique tout comme le linozolide en se fixant à l’ARNr 23S bloquant ainsi la traduction. L’apparition de mutations dans cette cible est très peu fréquente (Shaw & Barbachyn, 2011). b. Composés spécifiques de la lutte contre la tuberculose Nitroimidazole : PA-824 et OPC-67683 sont respectivement en phase clinique 2 et 3. Le PA-824 est un pro-médicament (Stover et al, 2000) qui est activé par une nitroréductase (Ddn) de Mtb dépendante du cofacteur F420 . Cela entraine la production d’espèces réactives, dont les cibles restent inconnues mais qui provoquent l’inhibition de la synthèse des acides mycoliques. Il est actif contre les populations aérobies et anaérobies de Mtb. En condition anaérobie Mtb entre en phase non-réplicative, correspondant sur le plan de la pathologie à une phase asymptomatique (latente). Cette caractéristique devrait le rendre efficace contre la tuberculose latente. De plus, il ne provoque pas d’effets secondaires et a des paramètres pharmacocinétiques intéressants. Des résistances génétiques au PA-824 ont été identifiées. Ces souches ont perdu la capacité de synthétiser le cofacteur F420 et donc d’activer le composé (Manjunatha et al, 2006). Cette évolution permet aux souches d’acquérir également une résistance croisée à l’OPC-67683. Ce 13 INTRODUCTION dernier aussi connu sous le nom de delamanide semble également inhiber la biosynthèse des acides mycoliques (Matsumoto et al, 2006). Ethylenediamine : SQ109. Cette molécule en phase 2, dérivée de l’éthambutol par synthèse chimique combinatoire, bloque le transport des acides mycoliques à travers la membrane plasmique en inhibant la protéine de transport MmpL3 (Tahlan et al, 2012). Elle a montré un excellent pouvoir bactéricide : rapide, avec une bonne diffusion cellulaire et une longue ½ vie. Elle semble également potentialiser l’action d’autres composés comme la bedaquiline (Reddy et al, 2010). Une série d’inhibiteurs de MmpL3 est également en cours de développement préclinique. Bedaquiline : TMC-207. Cette molécule inhibe la sous unité F0 de l’ATP synthase bactérienne et prive ainsi la bactérie d’ATP (Koul et al, 2007). Elle est 20 000 fois plus active sur l’ATP synthase mycobacterienne que sur celle de l’homme. Cela permet à cette molécule de ne pas être toxique pour l’homme ce qui a permis la validation de la phase 1. Encore en phase 2 début 2012, elle fut autorisée à la mise sur le marché en décembre 2012 et vient s’ajouter aux antibiotiques de seconde ligne. Cette autorisation accélérée a été rendue possible pour permettre le traitement de tuberculose résistante à une grande partie des antibiotiques de première et seconde ligne. Elle doit cependant être utilisée en dernier recours du fait de l’existence d’effets secondaires indésirables comme l’arythmie cardiaque. Cette molécule est la première molécule spécifiquement développée dans le cadre de la tuberculose à être mise sur le marché depuis la Rif il y a 40 ans. I/ 3 Stratégies thérapeutiques La découverte des premiers antituberculeux a permis le développement de stratégies thérapeutiques dès 1952, avec l’administration d’une combinaison de 3 molécules (INH, PAS et streptomycine) pour une durée de 24 mois. Cette stratégie a par la suite, été soutenue par un programme de vaccination mondiale par le BCG à partir de 1974 puis remplacée en 1980 par un traitement de plus courte durée (6-8 mois) combinant 4 antituberculeux (INH, Rif, ethambutol et pyrazinamide). Ces stratégies ont permis d’accentuer la diminution de la mortalité notamment dans les pays industrialisés (Pour revue (Raviglione & Pio, 2002)). Cette stratégie se révèle moins efficace dans les pays pauvres, du fait d’un manque d’infrastructures sanitaires. Cette évolution positive a été remise en cause dans les années 90 que ce soit dans les pays industrialisés ou non. En effet, l’émergence du virus du VIH et du syndrome d’immunodéficience acquise associé, a 14 INTRODUCTION causé une recrudescence de la tuberculose. Aux Etats-Unis, on notait une augmentation de 34% des cas de tuberculose chez les enfants de moins de 5 ans entre 1987 et 1993. Cette tendance également observée en Europe, ne s’explique cependant pas uniquement par l’apparition du VIH mais également par des raisons socio-économiques (Bloom & Murray, 1992). En effet, cette période voit l’effondrement de l’union soviétique provoquant ainsi des flux migratoires importants notamment de personnes infectées par la tuberculose. En 1990, on estimait dans le monde à 7.5 millions le nombre de cas de tuberculose et à 2.5 millions le nombre de décès. Ces statistiques combinées à l’apparition de souches résistantes aux traitements ont poussé à la mise en place de nouvelles stratégies thérapeutiques. I/ 3.1 DOTS Afin de contrer la résurgence de la tuberculose au niveau mondial, l’OMS a développé de nouvelles stratégies inspirées de la méthode de Karel Styblo et de l’union internationale contre la tuberculose et les maladies pulmonaires dans les années 1980 en Tanzanie et au Malawi. Cette stratégie appelée DOTS (de l'anglais, Directly Observed Treatment, Short-course) avait pour objectifs de dépister 70% des cas de tuberculose et de soigner 85% d’entre eux dans les années 2000. Elle repose sur cinq éléments : - la volonté politique des gouvernements concernant son financement ainsi que son organisation ; - le dépistage de Mtb par des examens bactériologiques de qualité ; - un traitement normalisé de la tuberculose avec surveillance et soutien des patients ; - une logistique pharmacologique efficace ; - une évaluation constante de la situation épidémiologique. Sur le plan purement thérapeutique, le diagnostic est réalisé par examen microscopique d’expectoration avec notamment la technique de coloration de Ziehl-Neelsen révélant spécifiquement les mycobactéries par leur caractère acido-alcoolo-résistant à la coloration. En suivent une mise en culture et des tests de sensibilité aux antibiotiques. Cela doit être réalisé dans des laboratoires adaptés suivant des protocoles définis. Le traitement consiste, dans le cas de souches sensibles, en la prise pendant 2 mois des antituberculeux de 1ère ligne, la Rif, l’INH, l’éthambutol et la pyrazinamide suivie de 4 mois avec seulement la Rif et l’INH. Cette stratégie vise à enrayer l’épidémie et à prévenir l’apparition de nouvelles souches résistantes aux traitements connus. Adoptée par 155 pays, cette stratégie bien qu’en deçà des objectifs fixés est 15 INTRODUCTION néanmoins un succès avec 84,7% des cas détectés soignés en 2005. Ce traitement est également appliqué aux tuberculoses extra-pulmonaires. Il peut être cependant compliqué dans le cas de souches résistantes ou dans le cas de co-ïnfection par le VIH. Pour les tuberculoses résistantes on distingue deux types de souches : - les souches multi-résistantes, ou MDR (de l’anglais, multi drug-resistance) caractérisées par la résistance à l’INH et la Rif. - les souches ultra-résistantes ou XDR (de l’anglais, extensively drug-resistance) dérivant des MDR et résistant également aux fluoroquinolones et à au moins un des médicaments injectables de seconde ligne. Le traitement des souches MDR et XDR nécessite au préalable une analyse efficace afin d’identifier les antibiotiques auxquels la souche pourrait être sensible. Le traitement se base sur la combinaison d’au moins 4 antibiotiques comprenant un antituberculeux du groupe 2 durant 6 mois, et un traitement de 18 mois sans médicament injectable. Même si la base du traitement des MDR et XDR est la même, les souches XDR peuvent s’avérer plus compliquées à traiter et nécessiter l’utilisation plus fréquente d’antibiotiques du groupe 5. I/ 3.2 Stop-TB En 2006, la stratégie « Stop-TB » établie autour du DOTS lance le « Global Plan to stop-TB » 2006-2015 visant d’ici 2015 à maitriser l’incidence de la tuberculose et inverser sa tendance. Le but est de réduire de moitié les taux de prévalence et de mortalité par rapport à l’année 1990. Pour atteindre ces objectifs, de nouveaux éléments sont ajoutés: - La prise en compte des souches MDR et XDR dans le traitement ainsi que des patients coinfectés avec le VIH ; - La contribution au renforcement du système de santé ; - L’engagement de tous les acteurs de la santé ; - L’implication des patients et des communautés dans le contrôle de la tuberculose ; - La promotion de la recherche au niveau du diagnostic, de la vaccination et du traitement. Des objectifs seront fixés par l’OMS d’ici 2015 comprenant des taux de dépistage et de traitement à atteindre (traitement de 50 millions de tuberculeux, réduction de moitié de la prévalence et du nombre de décès, thérapie antivirale à 3 millions de patients co-infectés avec le 16 Figure 4 : Taux d’incidence de la tuberculose dans le monde en 2011. (Rapport mondial sur la lutte contre la tuberculose, OMS, 2012). INTRODUCTION VIH), ainsi que le développement d’outils de diagnostic. Ces objectifs comprennent également la découverte de nouveaux antituberculeux permettant de diminuer la durée du traitement et d’un nouveau vaccin, sûr et efficace. Ils ont pour but final de pouvoir éliminer la tuberculose des problèmes majeurs de santé publique en 2050. I/ 3.3 Bilan épidémiologique en 2011 En 2011, l’organisation mondiale de la santé (OMS) a constaté 8.7 millions de nouveaux cas répartis de façon non-homogène sur la planète (figure 4) et entre 0.84 et 1.1 million de décès (Rapport mondial sur la lutte contre la tuberculose, OMS, 2012). La répartition des cas de TB dans le monde repose principalement sur des facteurs sociaux. En effet, la surpopulation la malnutrition et l’insalubrité sont des facteurs propices au développement de la maladie à travers l’affaiblissement du système immunitaire. L’apparition du virus du VIH dans les années 1980 a eu un impact important sur l’évolution de la tuberculose. Depuis les années 1995, date à laquelle l’OMS met en place la stratégie DOTS, on peut observer une baisse des courbes : d’incidence, de mortalité, de prévalence, ainsi que de l’incidence de la tuberculose chez les personnes VIH positives (figure 5). En extrapolant cette tendance, les objectifs (déclarés pour le programme « Stop-TB ») de diminuer de 50% le taux de prévalence et de mortalité devraient être atteints. Ces tendances se traduisent par des chiffres très encourageants. En effet, entre 1995 et 2011, 51 millions de patients atteints de tuberculose ont été traités avec succès dans les programmes DOTS et « Stop-TB », et on estime à 20 millions environ le nombre de vies sauvées. Globalement, le taux de réussite du traitement a augmenté de 57% en 1995 à 85% en 2010, remplissant ainsi l’objectif du programme DOTS. Cependant, malgré ces chiffres très encourageants, l’ensemble de la communauté scientifique pointe du doigt, l’évolution des cas de tuberculoses résistantes (Gandhi et al, 2010). L’OMS dénombrait en 2011, 630 000 cas de tuberculose provoqués par une souche Mtb MDR. Même si actuellement les données sont insuffisantes pour avoir une idée de l’incidence de la tuberculoseMDR, la tendance est suffisamment inquiétante pour qu’en 2009 un système de rapport informatique des cas de tuberculose-MDR ait été mis au point (WHO, 2011). Le traitement des tuberculoses-MDR est un objectif du programme STOP-TB. Nous disposons maintenant, en 2013, des premiers résultats de l’action de ce programme. Entre 2009 et 2011, le pourcentage de patients infectés par une souche MDR ayant accès à un traitement spécifique a largement augmenté mais ne demeure que de 18% pour les 30 pays étudiés (Falzon et al, 2013). Ce 17 Taux / 100 000 population Incidence Taux / 100 000 population Prévalence Taux / 100 000 population Prévalence Figure 5 : Evolution de l’incidence, de la prévalence et de la mortalité entre 1991 et 2011 Tendance globale du taux d’incidence (vert), de prévalence (bleu) et de mortalité (orange). Le taux d’incidence chez les personnes HIV positives est représenté par une courbe (rouge). La ligne pointillée représente l’objectif du programme StopTB pour 2015. INTRODUCTION pourcentage insuffisant signifie que la majorité des cas de tuberculoses MDR n’a pas été prise en charge par un traitement adapté. Cette situation est probablement responsable de l’apparition de souches XDR dans un nombre croissant de pays. De plus, en 2009, une étude rapportée par l’OMS sur une cohorte de 15 personnes en Iran a mis en évidence des souches résistantes à tous les antibiotiques testés (Migliori et al, 2012). Ces souches ont été nommées par ces auteurs XXDR pour «extremely drug resistant ». Une autre équipe a rapporté le cas de souches résistantes à tous les antibiotiques existants : TDR « totaly drug resistant » (Velayati et al, 2009). Même si ces cas restent marginaux, il n’en demeure pas moins que cette évolution est inquiétante et doit faire l’objet d’un investissement majeur. En effet, il est nécessaire d’effectuer une amélioration de la prise en charge des tuberculoses résistantes et de développer rapidement de nouveaux antituberculeux sans quoi la tuberculose risque de demeurer un problème de santé majeur même après 2050. 18 Pathogènes Figure 6 : Arbre phylogénétique de 119 espèces mycobacteriennes. Pathogènes, Opportunistes, Saprophytes, ___ Croissance lente, ___ croissance rapide (Gutierrez, Supply et al. 2009) INTRODUCTION II. Les mycobactéries Les mycobactéries sont classées dans le genre Mycobacterium faisant lui-même partie de l’ordre des actinomycetales caractérisé par une croissance sous forme de mycelium. Ce sont des bacilles à coloration de Gram positive qui mesurent entre 2 et 5 µm de longueur et entre 0.2 à 0.5 µm de diamètre. 49 génomes ont actuellement été séquencés notamment ceux des pathogènes Mtb (Cole et al, 1998a), M.leprae (Cole et al, 2001), du pathogène atténué M.bovis BCG (Brosch et al, 2007), et du saprophyte Msm. Leurs génomes sont à haut taux en GC (61 à 71%) et de tailles variables, le génome le plus petit étant celui de Mycobacterium leprae (3.27 Mb). Des études taxonomiques ont rapidement défini une séparation entre les espèces de mycobactéries à croissance lente et rapide. Les mycobactéries à croissance rapide nécessitent moins de 7 jours pour obtenir des colonies sur milieu solide tandis que celles à croissance lente nécessitent plus de 7 jours. De façon intéressante les bactéries à croissance lente regroupent l’ensemble des espèces pathogènes tandis que les bactéries à croissance rapide regroupent une large majorité d’espèces saprophytes (Gutierrez et al, 2009) (Figure 6). Il semble donc y avoir une forte association, dans le cas d’infection d’hôtes immunocompétents, entre faible vitesse de croissance et pouvoir pathogène. II/ 1 Lignage de Mtb et Co-évolution avec l’homme Toute les mycobactéries pathogènes sont phylogénétiquement proches (Figure 6), mais on distingue parmi elles un sous-groupe appelé complexe Mtb. Ces bactéries sont génétiquement très proches (99.9% de similarité). Plus précisément, on regroupe au sein de ce complexe les espèces suivantes caractérisées en partie par leurs spécificités d’hôte: Mtb (Homme), M.africanum (Homme), M.caprae (chèvre et mouton), M.microti (campagnol), M.bovis (bovin), M.pinnipedii (lion de mer et phoque) et M.canetti. Ce dernier diffère des autres espèces par la nature de ses colonies. En effet, M.canetti forme des colonies dites lisses contrairement aux colonies rugueuses des autres espèces du complexe. De plus, il n’y aucune preuve de transmission homme-homme de cette souche combinée au fait que les isolats cliniques sont rares, il est possible d’avancer que cet organisme est probablement un pathogène opportuniste (Gagneux, 2012). L’apparente absence de transfert de gènes et de recombinaison génétique entre ces espèces indique que la structure de la population peut être guidée par une réduction de la diversité. Cela peut s’expliquer par le développement clonal, la spécialisation de l’hôte, le mode d’infection ou la formation de granulome au cours de l’infection par ces espèces. Cette 19 INTRODUCTION notion implique que les délétions acquises dans un génome d’une espèce donnée ne peuvent se réparer du fait de l’absence de séquences homologues nécessaires au système de réparation par recombinaison homologue. Cela implique que dans ce complexe, les espèces ayant une délétion donnée dans leur génome découlent d’une espèce possédant cette région. En suivant cette logique Brosch et collaborateurs ont pu mettre en évidence un lignage entre les espèces de Mtb, M.canetti, M.africanum, M.microti, et M.bovis (Brosch et al, 2002). En effet, il semble que l’ensemble des souches du complexe Mtb découle d’une souche ancestrale de Mtb ou de M.canetti. Une étude plus récente a confirmé cette organisation en marquant davantage les différences entre lignage ancien et moderne (Hershberg et al, 2008). Il semblerait également que M.canetti et les autres bacilles à colonies lisses puissent représenter le groupe comprenant l’ancêtre commun du complexe Mtb (Gutierrez et al, 2005). La découverte d’un cas de tuberculose osseuse il y a 500 000 ans, comme évoqué dans l’avant-propos de ce manuscrit, ne semble donc pas illusoire. Pourtant l’origine préhistorique de l’ancêtre de Mtb semble mal admise dans la communauté scientifique, peut-être, comme la majorité des études allant contre les dogmes préétablis ? Il n’en demeure pas moins que la compréhension de l’origine de Mtb et de son évolution sont des points fondamentaux dans la compréhension de la physiologie de Mtb et donc dans la lutte contre la tuberculose. Des études s’intéressant plus particulièrement à la phylogénie des souches du complexe Mtb « adaptées » à l’Homme ont permis d’établir un lien entre les souches et leur localisation géographique et donc avec une population humaine donnée (Hershberg et al, 2008). Les auteurs montrent également que M.africanum représenterait le lignage le plus basal du complexe Mtb. Ce lignage n’est retrouvé qu’en Afrique. L’ensemble de ces informations a amené les auteurs à proposer un scénario évolutionnaire des origines de la tuberculose. Ce scénario décrit la dissémination de la tuberculose à partir de l’Afrique au cours de la migration humaine et la différenciation des souches en fonction des populations géographiques décrites précédemment. Même si ce scénario pose encore quelques questions non résolues, l’ensemble de ces données semble établir néanmoins les bases d’une longue interaction entre l’homme et les mycobactéries pathogènes. Ce qui pose la question d’une éventuelle coévolution. Même s’il est extrêmement difficile de prouver cette théorie, certaines études semblent tout de même la soutenir (Gagneux et al, 2006; Reed et al, 2009). II/ 2 Physiopathologie de la tuberculose 20 Figure 7 : Cycle infectieux de Mtb (D’après Russell et al, 2007). Mtb infecte l’Homme par les voies aériennes supérieures, puis il est reconnu et phagocyté par des cellules du système immunitaire notamment les macrophages alvéolaires. Cela provoque une réponse immune et inflammatoire localisée, permettant le recrutement d’autres cellules de l’immunité aboutissant à la formation d’un granulome. Avec le temps et la multiplication de Mtb le granulome se caséifie puis se rompt en libérant Mtb. ( INTRODUCTION II/ 2.1 Cycle infectieux de Mtb Mtb infecte l’Homme par les voies aériennes supérieures, puis il est reconnu et phagocyté par des cellules du système immunitaire notamment les macrophages alvéolaires. Dans 70% des cas, les bactéries sont lysées par les mécanismes bactéricides du macrophage. Cependant dans les 30% des cas restants Mtb est capable de survivre. Cela provoque une réponse immune et inflammatoire localisée, permettant le recrutement d’autres cellules de l’immunité comme les lymphocytes B et T. Dans 5 % des cas, la personne infectée déclare une tuberculose dite active, c’est-à-dire qu’elle présente des symptômes de la maladie et peut infecter son entourage. Cependant, dans l’immense majorité (95%), les cellules de l’immunité recrutées au site d’infection participent à la formation d’une structure multicellulaire : le granulome. Celui-ci est constitué en son centre de macrophages infectés, puis de “foamy macrophages“ et de phagocytes mononucléaires. La périphérie est, quant à elle, constituée de lymphocytes en association à des fibres de collagène et d’autres composants de la matrice extracellulaire. Ce stade « contenu » est appelé phase de latence de la maladie, durant laquelle l’hôte ne présente pas de signe clinique et n’est pas contagieux. La structure cellulaire du granulome permet de contenir Mtb, vraisemblablement en état de dormance, par l’action combinée de plusieurs stress : hypoxie, oxyde nitrique, ROS, et carence en nutriments. Le bacille peut ainsi perdurer en état de dormance au sein du granulome durant plusieurs années. A cette période de latence, peut succéder une phase de réactivation de la maladie vraisemblablement provoquée par un changement d’état immunitaire de l’hôte (personnes âgées, malnutrition, co-infection avec le VIH…). Cette réactivation provoque l’apparition des lésions caséeuses spécifiques de la tuberculose, provoquant des cavernes et une destruction du tissu pulmonaire par nécrose totale des cellules. Cette phase est la phase active de la maladie où l’hôte est contagieux pour son entourage (pour revue (Ernst, 2012; Russell et al, 2010)(Figure 7). II/ 2.2 Relation de Mtb aux macrophages a. La phagocytose Mtb est reconnu directement par les macrophages par différents récepteurs. Les « Toll like receptors » (TLR) notamment le TLR2 et TLR9 qui reconnaissent un grand nombre de composés dont des composés de l’enveloppe (lipoprotéines et le lipomananne) (Banaiee et al, 2006) ou encore l’ADN des mycobactéries (Bafica et al, 2005). Mtb est également reconnu par les récepteurs de type lectine C dont le récepteur au mannose, DC-SIGN, dectine 1 et mincle (pour 21 INTRODUCTION revue, (Ernst, 2012)). Mtb est également reconnu par la voie opsonique c’est-à-dire par les récepteurs des parties constantes (Fc) des immunoglobulines et par le récepteur du complément de type 3 (CR3). Le type de récepteur par lequel Mtb pénètre dans le macrophage a des conséquences importantes sur la survie du bacille. Par exemple, l’internalisation dans les macrophages humains via le récepteur au mannose ne déclenche ni la production de réactifs oxygénés, ni la maturation du phagosome (Astarie-Dequeker et al, 1999). C’est donc une voie d’entrée présentant moins de stress pour le bacille tuberculeux. En ce qui concerne la phagocytose opsonique, l’entrée par le récepteur Fc implique une réaction oxydative et une réponse inflammatoire du macrophage. A contrario, l’internalisation via CR3 prévient l’activation des macrophages (Caron & Hall, 1998). De plus, l’entrée CR3-dépendante nécessite la présence de cholestérol sur la paroi de l’hôte (Gatfield & Pieters, 2000; Peyron et al, 2000). Dans le même ordre d’idée, la présence de cholestérol dans le phagosome contenant Mtb est nécessaire pour l’inhibition de la fusion du phagosome et du lysosome (Gatfield & Pieters, 2000). Une activation du macrophage ne représente pas nécessairement un avantage pour l’hôte car l’activation médiée par l’interleukine 4 et 13 provoque une inhibition de l’autophagie et une incapacité à maitriser l’infection (Harris et al, 2007). b. Vue classique des mécanismes de résistance de Mtb aux pouvoirs bactéricides des macrophages Mtb est confronté au sein des macrophages principalement et classiquement à deux grandes activités bactéricides. Tout d’abord la mise en place par le macrophage de la production d’ions superoxydes générés par un complexe NADPH assemblé au niveau de la membrane du phagosome. La génération de ce composé ainsi que des métabolites en découlant (peroxyde d’hydrogène, les ions hypervalents) sont très toxiques pour la plupart des espèces bactériennes. Cependant, Mtb est capable à travers l’expression de gènes codant pour des protéines de type superoxydedismutase de tolérer ces stress (Braunstein et al, 2003; Piddington et al, 2001; Shi et al, 2003). De plus, plusieurs composants de l’enveloppe, les réductases ainsi que les gènes de production des mycothiols semblent jouer un rôle important. Une étude plus récente indique également que Mtb protège son ADN du stress oxydatif en formant une barrière physique grâce à la protéine Lsr2 (Colangeli et al, 2009; Qu et al, 2013). 22 Figure 8 : Schématisation des voies possibles d’autophagie d’une bactérie (Levine et al, 2011). Voies possibles impliquant la machinerie d’autophagie par laquelle les bactéries (et les membranes endommagées par les bactéries contenues dans des vacuoles) peuvent être dirigées vers le lysosome. L’adaptateur (adaptator, en orange) se réfère aux protéines encore inconnues pouvant être impliquées dans la reconnaissance des agents pathogènes, et impliquées dans les mécanismes ubiquitine-dépendants ou indépendants. INTRODUCTION La seconde activité bactéricide majeure du macrophage est l’acidification du phagosome grâce à sa fusion avec des lysosomes, ce qui provoque notamment l’accumulation sur sa membrane de complexes de type V-ATPases (Hackam et al, 1997). Ce processus a pour conséquence de voir le pH diminuer rapidement entre 4.5 et 5. De plus, la maturation du phagosome se traduit également par le recrutement d’hydrolases lysosomales ayant des activités de type protéolytique ou lipolytique. Ces molécules sont capables de dégrader la plupart des composés biologiques. Mtb, pour résister à ce processus, semble moduler la maturation du phagosome en inhibant la fusion phagosome lysosome. En effet, ce mécanisme d’arrêt de la maturation a été très bien étudié montrant que Mtb est capable de manipuler un grand nombre de molécules de l’hôte, notamment le phosphatidylinositol 3-phosphate (PI3P). En effet, Mtb semble à même de bloquer la synthèse de cette molécule en inhibant la PI3 Kinase (Vergne et al, 2003; Vergne et al, 2005) mais également de dégrader cette molécule en sécrétant la phosphatase acide SapM (Puri et al, 2013; Vergne et al, 2005). D’autres mécanismes sont également mis en jeu (pour revue (Russell, 2011)) comme, de façon non exhaustive, l’inhibition des protéines de l’hôte par phosphorylation grâce à la protéine pknG (Walburger et al, 2004), ou l’altération de la signalisation calcique, toutes deux nécessaires à la fusion phagosome lysosome (Jayachandran et al, 2007). L’ensemble de ces mécanismes a pour conséquence un maintien du pH à 6 au sein des macrophages (pour revue (Rohde et al, 2007)) ainsi qu’une localisation et une réplication de Mtb dans le phagosome (Rohde et al, 2012). c. Vue alternative des mécanismes de résistance de Mtb aux pouvoirs bactéricides des macrophages L’étude menée par Rhode et collaborateurs montre également que 12-25% des bactéries ne sont pas entourées par une membrane phagosomale intacte après 3 à 4 jours d’infection. Cette observation va dans le sens que Mtb n’est pas restreint au sein du phagosome. En effet, depuis 2007 les travaux « fondateurs » de Van der Wel et collaborateurs (van der Wel et al, 2007) ont amené une nouvelle notion : l’échappement de Mtb du phagosome. Cette étude a été sujette à de nombreuses controverses. Cependant, ces résultats ont été récemment confirmés par deux laboratoires (Houben et al, 2012; Simeone et al, 2012). Il semble qu’un consensus émane de ces différentes études sur le rôle central du système de sécrétion ESX-1 dans ce mécanisme. Le travail très élégant réalisé par Simeone et collaborateurs confirme l’échappement de Mtb dans le cytosol, mais également que l’échappement provoque probablement la mort par nécrose 23 INTRODUCTION du macrophage. Cette dernière observation est cependant en opposition avec plusieurs études montrant que Mtb inhibe l’activité apoptotique des macrophages afin d’échapper aux défenses immunitaires (Gan et al, 2008). Cette opposition et le mécanisme d’échappement vers le cytosol suggèrent que les mécanismes de résistance de Mtb dans le macrophage (bien que très étudiés) sont sans doute plus complexes qu’imaginés auparavant. d. L’autophagie participe au contrôle de l’infection par Mtb L’implication de l’autophagie comme mécanisme de défense de l’hôte a été mise en lumière lors de l’infection par Mtb (Gutierrez et al, 2004). Ce mécanisme, en absence d’infection, maintient l’homéostasie au sein du macrophage en permettant une dégradation et un recyclage d’organites et de protéines (Xie & Klionsky, 2007) notamment en cas de carence en nutriments. L’autophagie semble également avoir un rôle important en cas d’infection par Mtb que ce soit au sein du phagosome ou lors de son échappement dans le cytosol. Ce mécanisme est induit notamment par l’interféron γ, la présence de ROS et l’activation des TLRs (pour revue, (Songane et al, 2012)). Cette induction provoque le recrutement d’une membrane plasmique, provenant principalement du réticulum endoplasmique, son élongation, ainsi que son interaction avec les cargos cellulaires pour former un autophagosome. L’autophagosome s’assemble autour du microbe présentant les protéines clés de l’autophagie, telles que la protéine LC3 et l’ubiquitine (Levine et al, 2011) (Figure 8). Il fusionne ensuite avec le lysosome provoquant, comme précédemment, une acidification et la dégradation du microbe. Ce mécanisme ne semble pas posséder de système de reconnaissance spécifique des microorganismes. Cependant, dans le cas de Mtb, il semble que le bacille puisse inhiber la maturation de l’autophagosome, tout comme dans le cas du phagosome. Cette inhibition est encore mal comprise mais fait actuellement l’objet de nombreuses recherches. L’inhibition des facteurs de virulence impliqués dans l’inactivation et la résistance à l’autophagie pourrait être une stratégie thérapeutique intéressante. II/ 2.3 Adaptation physiologique de Mtb au granulome Une propriété majeure de Mtb au sein du granulome est sa capacité de tolérance aux antibiotiques notamment à l’INH, bien que des études in vivo aient montré que l’INH avait la capacité de pénétrer dans toutes les lésions provoquées par Mtb dans les poumons humains (Barclay & Winberg, 1964). Cette observation suggère un changement physiologique du bacille qui lui permet une tolérance aux antibiotiques. Une explication est donnée par le modèle de 24 Figure 9 : Schématisation du fonctionnement du système à deux composants dosTS/R en présence des stress présents au sein du granulome. La partie senseur de DosS perçoit la diminution de la concentration en dioxygène (O2) ainsi que la présence d’espèces réactives tel que l’oxyde nitrique (NO). La réception d’un de ces signaux chimiques provoque la dimérisation de DosS et DosR, son autophosphorylation ainsi que la phosphorylation du régulateur DosR qui peut alors venir se fixer sur les séquencés promotrices des gènes de son régulon. INTRODUCTION Wayne, qui définit l'état de Mtb comme un état de non réplication et de non division (Wayne, 1994). Ce modèle se base sur l’environnement présent au sein du granulome humain. En effet, le granulome limite la croissance de Mtb en privant le bacille d’oxygène, de nutriments et l’expose à des pH très faibles et à des effecteurs immunitaires comme l’oxyde nitrique, élément le plus limitant de la croissance de Mtb semblant être l'oxygène. La capacité de Mtb à survivre dans le granulome indique néanmoins que la bactérie a développé des stratégies d'adaptation. Cette capacité semble reposer sur l'utilisation de plusieurs facteurs comme : les tyrosines kinases, facteurs sigma et système à deux composants dont notamment le système DosST/R. a. L’hypoxie et le rôle du système DosST/R Le système DosST/R permet à la bactérie de détecter et d’adapter sa physiologie à l’hypoxie, par l’intermédiaire de ses deux histidines kinases (DosST) et du régulateur transcriptionnel DosR (Figure 9). Ce système a été découvert à l’origine en étudiant, par des travaux de transcriptomique les gènes exprimés différemment, par une souche virulente et non virulente de Mtb (Dasgupta et al, 2000). Dénommé Dos pour Dormancy Survival, ce système à deux composants est capable de détecter le niveau d’oxydoréduction du milieu grâce au senseur DosS, qui reconnait les ions ferriques, et le taux d’oxygène par la protéine DosT. DosS est aussi impliqué dans la reconnaissance de l’oxyde nitrique (Voskuil et al, 2003). Ces deux histidines kinases sont ensuite capables d’activer DosR par phosphorylation (Figure 9). La fixation sur l’ADN se réalise au niveau d’un motif consensus, en amont des promoteurs de gènes en réponse aux stress notamment à l’hypoxie. Le régulon DosR comprend environ 50 gènes dont la fonction de certains restes inconnus. Les analyses bioinformatiques suggèrent que la majorité des gènes jouent un rôle dans le métabolisme des carbohydrates et des acides gras, ainsi que dans le transport des électrons (Murphy & Brown, 2007). Très récemment, une étude issue d’un programme de recherche à grande échelle menée par le NIH a montré le rôle central du gène rv0081 (Galagan et al, 2013), qui semble faire partie du régulon DosR. Au cours de l’analyse transcriptionnelle de Mtb en condition d’hypoxie, il ressort que rv0081 est le point central de l’adaptation à l’hypoxie. Ce régulateur transcriptionnel permet notamment de réguler plusieurs gènes impliqués dans le métabolisme des lipides tel que la biosynthèse des acides mycoliques (inhA, mabA, fas). De plus, cette étude montre clairement l’implication de Rv0081 et du système DosST/R dans une moindre mesure dans l’adaptation à l’hypoxie initiale et à plus long terme. b. Adaptation métabolique. 25 Figure 10 : Schéma du cycle de l’acide citrique, du glyoxylate, et du méthyl citrate (d'après Munoz-Elias and McKinney, 2006). CIT, citrate synthase; ACN, aconitase; ICD, isocitrate dehydrogenase; KGD, 2-ketoglutarate decarboxylase; SSD, succinic-semialdehyde dehydrogenase; SDH, succinate dehydrogenase; FUM, fumarase; MDH, malate dehydrogenase; MQO, malate:quinone oxidoreductase; ICL1, isocitrate lyase isoform 1; ICL2, isocitrate lyase isoform 2; MLS, malate synthase; MCS, methylcitrate synthase; MCD, methylcitrate dehydratase; MCL, 2-methylisocitrate lyase. INTRODUCTION Mtb est capable d’adapter sa physiologie au stress hypoxique et aux effecteurs immunitaires mais aussi au manque de nutriments. Des études transcriptomiques dans le modèle de Wayne mettent en avant une surexpression de gènes, codant pour des enzymes de biosynthèse d’acides gras tel que le gène tgs1 (triglycéride synthase 1) (Sirakova et al, 2006). Des études ont montré l’implication de DosR et rv0081 dans la régulation du gène codant cette protéine (Chauhan & Tyagi, 2009; Galagan et al, 2013). L’ensemble de ces gènes de biosynthèse est aussi surexprimé dans les bacilles issus de poumons humains (Rachman et al, 2006). Les travaux portant sur les gènes de biosynthèse des acides gras, appuyés par des études génomiques suggèrent que Mtb est capable de survivre dans un environnement nutritif riche en acide gras, et pauvre en carbohydrates (Cole et al, 1998b) ; (McKinney, 2000). De plus, la délétion du gène tgs1 provoque l’élimination complète des triglycérides chez Mtb en condition de stress multiple ainsi qu’une augmentation de la sensibilité aux antibiotiques (Deb et al, 2009). De façon logique, on observe une augmentation de l’expression des gènes impliqués dans la β-oxydation. En effet, les acides gras stockés sous forme de triglycérides sont convertis en acyl-CoA par 5 étapes de β-oxydation nécessitant l’action de nombreuses enzymes. Mtb possède plus de 250 enzymes impliquées dans le métabolisme des lipides (en comparaison E.coli en possède 50), ce qui suggère l’importance des acides gras comme source de nutriments pour Mtb. Lorsque les bactéries sont cultivées sur un milieu ayant comme principale source de carbone les acides gras, l’alimentation du cycle de l'acide citrique se réalise via le cycle du glyoxylate, qui convertit les molécules d’acétyl-CoA provenant de la β-oxydation des acides gras en oxaloacétate, un intermédiaire du cycle de l'acide citrique. Bien que le cycle de l'acide citrique et le cycle du glyoxylate aient de nombreuses enzymes en commun, deux enzymes sont spécifiques à ce dernier : l’isocitrate lyase (ICL), qui catalyse le clivage de l'isocitrate en glyoxylate et succinate, et la malate synthase (MLS) qui assure la condensation de glyoxylate et de l'acétylCoA en malate (Figure 10) (pour revue (Munoz-Elias & McKinney, 2006)). Mtb possède dans son génome deux gènes (icl1 et icl2) codant pour des isocitrates lyases. Les bactéries dépourvues de ces deux enzymes sont incapables de se développer sur milieu riche en acides gras ou dans les macrophages, et sont rapidement éliminées des poumons de souris infectées (Munoz-Elias & McKinney, 2005). De plus, il a été montré que le succinate joue un rôle prépondérant dans l’adaptation à l’hypoxie. En effet, deux études montrent que le succinate est sécrété et permet de maintenir une polarisation de la membrane nécessaire à la survie de Mtb également en phase non-réplicative (Beste et al, 2011; Watanabe et al, 2011). 26 INTRODUCTION De plus, Mtb a la capacité de métaboliser le cholestérol (Pandey & Sassetti, 2008). Les auteurs de cet article ont montré que les gènes codant Mce4 (un transporteur du cholestérol) ou pour HsaC (une enzyme clé de catabolisme du cholestérol) sont essentiels à la croissance sur un milieu où le cholestérol est la seule source de carbone. Les souches mutantes (ΔMce4 ou ΔHsaC) inoculées à des souris, présentent une incapacité à persister au cours du temps de façon identique à une souche délétée pour Icl1. La métabolisation du cholestérol augmente le « pool »de propionate de la bactérie. Or, Icl1 est impliqué dans l’utilisation du propionate (Munoz-Elias et al, 2006), ce qui implique que les gènes icl1, mce4, et msaC sont essentiels à l’utilisation du cholestérol. Cela souligne d’autant plus l’intérêt de cibler l’Icl1 au cours d’un traitement contre la tuberculose. Les « foamy macrophages » (FMs) provenant de la différenciation de macrophages possèdent des inclusions lipidiques riches en acides gras, esters de cholestérol et cholestérol qui semblent être utilisés par la bactérie comme source de carbone (Russell et al, 2009). Les acides mycoliques qui sont des acides gras à longue chaîne composant l’enveloppe (confère paragraphe III/ 2.2c p. 32) prennent une part importante dans cette différenciation (Peyron et al, 2008). De plus, une fois au contact des FMs la bactérie passe très rapidement d’un état réplicatif à un état non réplicatif. Ceci suggère que Mtb prend une part active dans la formation des FMs et peut-être dans la formation du granulome comme le suggèrent les travaux réalisés dans le poisson zèbre infecté par M.marinum (Davis & Ramakrishnan, 2009). c. Maintien de la balance redox La β-oxydation des acides gras en acyl-CoA semble être, comme dit précédemment, une étape importante de l’adaptation de Mtb à la phase de latence, qui est limitée par la disponibilité d’accepteur terminal d’électron du fait du manque de dioxygène. Pour que les différentes étapes du métabolisme aient lieu, il est nécessaire de maintenir un équilibre redox. Cet équilibre est réalisé par le maintien du rapport NADH/NAD+ dans la cellule. Autrement dit, le nombre de réactions générant du NADH doit être contrebalancé par des réactions générant son homologue oxydé. L’absence d’oxygène déstabilise cet équilibre, mais Mtb a la capacité de le rétablir en faisant appel à des transporteurs et accepteurs électroniques alternatifs (Boshoff & Barry, 2005) et par le recyclage et la synthèse de novo des cofacteurs nicotinamides (Boshoff et al, 2008). Mtb est capable, en état de dormance, de réguler les enzymes composant la chaîne respiratoire comme le montrent des études transcriptomiques in vitro et in vivo (Shi et al, 2005). L’ensemble des enzymes est réprimé, ce qui est en adéquation avec l’état non réplicatif de Mtb et donc avec le ralentissement de son métabolisme. Cependant, la fonction de respiration est essentielle pour 27 Figure 11 : Modèle de la chaine respiratoire de Mycobacterium tuberculosis durant la phase de latence (d’après Rao et al., 2008). INTRODUCTION la survie de Mtb en état non réplicatif (Rao et al, 2008). Pour maintenir cette fonction Mtb réprime fortement les enzymes impliquées dans le métabolisme aérobie. En effet, les gènes codant les enzymes comme la NADH déshydrogénase I et les oxydases terminales (aa3 cytochrome c oxydase et cytochrome bd oxydase) sont réprimés. Cette inhibition de certaines enzymes de la chaîne respiratoire est contrebalancée par l’expression d’enzymes alternatives. Cela se traduit par le maintien du niveau d’expression de la déshydrogénase II, la surexpression de l’opéron narGHJI et du gène narK2X permettant d’utiliser comme accepteur électronique terminal : le nitrate (Shi et al, 2005)(figure 11). Une étude suggère que le furamate peut également faire office d’accepteur terminal alternatif (Boshoff & Barry, 2005), mais le mécanisme à ce jour le plus étudié durant la dormance de Mtb reste la respiration du nitrate. Cette adaptation de la chaîne respiratoire permet de maintenir l’activité de la FoF1 ATP synthase qui est responsable de la synthèse d’ATP, cette activité est, elle aussi, essentielle à la survie de Mtb en état de dormance (Rao et al, 2008)(figure 11). Cependant, tout comme pour la βoxydation cette respiration est largement dépendante de la capacité de la cellule à maintenir l’équilibre NADH/NAD+. Pour maintenir l’équilibre d’oxydoréduction, la cellule est capable comme dit précédemment de recycler ou de synthétiser de novo le NAD. La synthèse de novo à partir du tryptophane fait appel à une voie métabolique aérobie, cette voie est de façon logique inhibée durant la phase de dormance. A l’opposé, les enzymes de la voie de recyclage du NAD sont surexprimées dans le modèle de Wayne. En effet, in vivo, Mtb réalise un changement de la synthèse de novo du NAD vers la voie de recyclage contrôlée par le régulateur DosR. La flexibilité du métabolisme permet ainsi de maintenir un équilibre redox adéquat pour le maintien de l’activité respiratoire et de la β-oxydation. d. A qui profite le granulome ? Le granulome maintient Mtb dans un état de non réplication et de non division. De cette situation, nait un équilibre qui perdure durant plusieurs années. Toutefois, il est envisageable que cet équilibre ne soit pas parfait à tout moment. En effet, des études chez la souris suggèrent que durant la phase de latence il y aurait de courtes phases de réactivation (S. Ehlers, 2009). Ces phases de réactivation correspondraient au recrutement au sein du granulome de foamy macrophages, qui lors de leur migration permettraient une diffusion de l'oxygène au sein du granulome. Or, il est établi que Mtb prend une part active dans la différenciation des macrophages en foamy macrophages. On peut donc imaginer que ces phases de réactivation soient provoquées par Mtb elle-même, soit pour infecter de nouveaux macrophages, car ceux-ci 28 Figure 12 : Modèle de prolifération de Mycobacterium tuberculosis au sein de l'organisme et rôle du granulome dans le développement de la tuberculose. (Bold and Ernst, 2009). Les étapes de formation du granulome au cours de la tuberculose expliquent le stade initial de la maladie, qui se caractérise par l'expansion de la population bactérienne en l'absence de l'immunité adaptative. La multiplication bactérienne et sa propagation est facilitée par la formation du granulome naissant. Les macrophages infectés apoptotiques permettent de recruter de nouveaux macrophages au site d’infecté. Ces macrophages recrutés phagocytent les débris cellulaires ainsi que les bactéries. Certains macrophages nouvellement infectés migrent et forment des granulomes secondaires. Lorsque l'initiation de l'immunité adaptative se produit finalement, les lymphocytes T CD4+ et CD8+ sont recrutés au niveau des tissus infectés pour limiter la croissance bactérienne. Bien qu'elle soit essentielle pour le contrôle de l'infection, l’immunité adaptative ne peut pas éradiquer Mtb. Le granulome mature représente un équilibre entre les mycobactéries virulentes et la réponse immunitaire de l'hôte. INTRODUCTION ont une durée de vie trop courte par rapport à la durée de la phase de latence, soit pour établir un équilibre statique entre mort et réplication de la bactérie et ainsi perdurer dans le granulome. Ceci amène à se poser la question : à qui profite le granulome ? Cette question a récemment été étudiée par l'intermédiaire d'un modèle d'étude de Mtb : M.marinum. M.marinum est capable d'infecter son hôte (le poisson) et de former des granulomes. Dans ce modèle, les granulomes permettent dans un premier temps de faciliter le développement des bacilles (Davis and Ramakrishnan, 2009). M.marinum tout comme Mtb possède un système de sécrétion ESX-1 permettant de sécréter des antigènes tels qu'ESAT-6. Ce système est impliqué dans la régulation de l'expression de deux gènes (mmp9 et timp2b) présents dans le génome des cellules épithéliales de l'hôte, et qui codent pour des protéines impliquées dans la migration des macrophages (Volkman et al., 2010). Le recrutement des macrophages par M.marinum permet à cette dernière de se multiplier et d'infecter de nouveaux macrophages (Figure 12). Dans un second temps se forme l'équilibre statique que nous évoquions auparavant et qui un jour, par des mécanismes encore mal connus, pourra tourner en faveur de Mtb et provoquer le passage dans la phase active de la maladie. 29 Capsule Mycomembrane Périplasme Membrane plasmique Glycolipide Phospholipide AM Porine Figure 13 : Modèle structurale de l’enveloppe mycobactérienne (d’aprés Sani et al, 2010). L’épaisseur des différentes couches de ce modèle de l’ultrastructure de l’enveloppe des mycobactéries a été définie par la technique de CEMOVIS (Hoffmann et al, 2008), La couche L1 représente la couche de peptidoglycane et la couche L2 l’arabinogalactane. Les liens covalents entre le peptidoglycane, l’arabinoglactane et le feuillet interne de la mycomembrane ne sont pas représentés. INTRODUCTION III. L’enveloppe mycobactérienne Le rôle central de l’enveloppe mycobactérienne au cours de l’infection, son implication dans la résistance aux défenses immunitaires, ainsi que lors du traitement ont fait l’objet de très nombreuses études. Sa composition, sa structure ainsi que les voies de biosynthèse de ses composants sont assez bien définies. III/ 1 Architecture L’enveloppe des mycobactéries, et de façon plus générale celle des Corynebacterineae, possède une caractéristique singulière au sein des bactéries de type Gram+ qui est de posséder une réelle membrane externe. En effet, la connaissance de la structure fine de l’enveloppe des mycobactéries a été récemment grandement améliorée par des travaux de Hoffmann et collaborateurs et de Zuber et collaborateurs (Hoffmann et al, 2008; Zuber et al, 2008). Leurs approches par CEMOVIS (Cryo-Electron Microscopy of Vitreous Section), qui conserve les structures grâce à une congélation extrêmement rapide limitant la formation de cristaux de glace, a permis la visualisation d’une membrane externe de l’enveloppe proche de son état natif. Cette membrane externe est composée de lipides, probablement des acides mycoliques et est structurée en bicouche d’une épaisseur de 8 nm chez M.bovis et Msm. Ces résultats, associés aux travaux antérieurs, permettent de définir un nouveau modèle structural de l’enveloppe mycobactérienne (Figure 13). Ce modèle est classiquement décrit du cytoplasme vers le milieu extracellulaire, avec tout d’abord la membrane plasmique surmontée d’une couche granulaire séparée de la paroi par la lumière de l’espace périplasmique. La paroi est surmontée par la mycomembrane puis par la capsule. La paroi est composée principalement de trois molécules liées de façon covalente : le peptidoglycane (PG), l’arabinogalactane (AG) et les acides mycoliques (AM). L’épaisseur de cette structure étant d’environ 20 nm dont environ 7 nm pourrait correspondre au complexe AG-PG (Hoffmann et al, 2008; Zuber et al, 2008). Ce modèle structural correspond sur le plan architectural à celui de l’enveloppe des bactéries à Gram négative. Classiquement, les bactéries à coloration de Gram positive possèdent seulement une couche de peptidoglycane épaisse (20 à 80 nm) surmontant un espace étroit et la membrane plasmique et sont caractérisées par l’absence de membrane externe. Les bactéries à Gram négative possèdent une membrane plasmique et une membrane externe composées de bicouches lipidiques entourant un espace périplasmique important contenant une faible couche 30 Chaine méromycolique A Chaine alpha B Type d’AM Structure Espèce de mycobactérie α cis / cis Méthoxy cis Méthoxt trans tuberculosis Céto cis Hydroxy cis C α trans / trans α cis / cis α’ cis Smegmatis Epoxy trans Figure 14 : Représentation schématique de la structure des acides mycoliques (d’après Vaubourgeix et al, 2009). A, structure générale d’un AM, D représente la décoration distale et P la décoration proximale. B, structure des AM majoritaires de Mtb. C, structure des AM majoritaires de M.smegmatis. INTRODUCTION de peptidoglycane (1 à 8 nm). Cette caractéristique des mycobactéries ne remet pas en cause leur classification mais met en avant l’originalité et la complexité de leur enveloppe. III/ 2 Composition biochimique III/ 2.1 La membrane plasmique La membrane plasmique est composée principalement de phospholipides structurés en bicouche dans laquelle se trouvent de nombreuses protéines. On y trouve du phosphatidylinositol et ses dérivés : la phosphatidyléthanolamine et le phosphatidylglycérol ainsi que des cardiolipides. Ces derniers sont présents, chez Mtb au niveau des sites de croissance et de division et pourraient avoir un rôle important dans la réplication mycobactérienne à travers leur interaction avec la protéine centrale de ce système : DnaA (Maloney et al, 2011). III/ 2.2 La paroi La paroi est composée par un complexe covalent mAGP (mycolyl ArabinoGalactanPeptidoglycan). En plus du complexe mAGP, on retrouve également des protéines et des lipides dits extractibles ou libres. Ces lipides extractibles sont intercalés au sein de la paroi mais ne sont pas liés covalemment aux autres molécules. a. Le peptidoglycane Le peptidoglycane des bactéries est le plus souvent structuré par un enchaînement alterné d’unités de N-acétylglucosamine (GlcnAc) et d’acide muramique (Mur) modifié. Ces polymères sont reliés entre eux par des tétrapeptides de type L-alanyl–D-isoglutaminyl–mesodiaminopimelyl–D-alanine (L-Ala–D-Glu–A2pm–D-Ala), fixés sur le groupement carboxyle des acides muramiques. Le peptidoglycane des mycobactéries diffère en deux points de cette structure classique. Tout d’abord tous les résidus d’acides muramiques sont N-acétylés avec un acide glycolique. Ensuite, le tétrapeptide comporte aussi bien des liaisons A2pm–D-Ala que des liaisons A2pm-A2pm (Lederer et al, 1975). Ce réseau complexe est en grande partie responsable du maintien de la forme de la bactérie et de sa rigidité. Sa biosynthèse est la cible de certains antibiotiques comme la Vancomycine. b. Arabinogalactane 31 INTRODUCTION L’arabinogalactane dont la première structure fine a été proposée par Daffé et collaborateurs (Daffe et al, 1990) est un hétéropolysaccharide ramifié. Il est constitué d’un domaine galactane et d’un domaine arabinane complexe. De façon simplifiée, chez Mtb, le domaine galactane est lié par une liaison phosphodiester à certains acides muramiques via un phosphodisaccharide (Lederer et al, 1975). Il se compose de 32 résidus de D-galactofuranosyle (D-Galf). Les domaines arabinanes sont liés aux résidus D-Galf (Besra et al, 1995). Chaque domaine arabinane se compose de 27 unités de D-arabinofuranosyle (D-Araf). En position terminale, les domaines arabinanes possèdent des motifs hexaarabinofuranosyle, chacun estérifiés par quatre acides mycoliques terminaux. La biosynthèse de l’arabinogalactane est la cible d’un antituberculeux de première ligne (confère paragraphe I/ 2.1 p 10), l’éthambutol, qui inhibe l’enzyme de biosynthèse du domaine arabinane EmbB. c. Mycomembrane La mycomembrane est, selon toute vraisemblance, constituée d’AM liés à l’AG (i) et de lipides extractibles (ii). La notion de lipide extractible est en rapport avec la propriété de ces lipides de se solubiliser dans les solvants utilisés pour la purification des lipides de la paroi. De façon contraire, le complexe mAGP reste dans la fraction insoluble. (i) Les AM du mAGP sont généralement décrits comme faisant partie du feuillet interne de la bicouche lipidique de la mycomembrane. Ils sont également appelés AM liés en opposition aux AM présents dans les lipides extractibles. Les AM sont les constituants majeurs de l’enveloppe, 40 à 60% de la masse sèche totale de l’enveloppe, dont 90 à 95% se retrouvent dans le complexe mAGP. Essentiels à la survie des mycobactéries, ils représentent une barrière de perméabilité très importante. Sur le plan structural, il s’agit d’acides gras à très longue chaîne α-ramifiés et βhydroxylés pouvant atteindre 90 atomes de carbones (Figure 14A). Ils sont le résultat de la condensation d’une chaîne dite méromycolique (C40-C60), avec une chaîne plus courte dite chaîne alpha (C22-C26) (Asselineau & Lederer, 1950). Leur structure varie en fonction des espèces et au sein d’une même espèce, principalement au niveau de la longueur de chaîne carbonée, des fonctions chimiques décorant la chaîne méromycolique, et du degré d’insaturation de la chaîne méromycolique (Lanéelle et al, 2012). Les fonctions chimiques (ou décorations) situées en position dite proximale (proche de la fonction carboxylique) et distale (la plus éloignée de la fonction carboxylique) sont caractéristiques d’un type d’AM donné. Un grand nombre de structures d’AM a été résolu dans différentes espèces pathogènes ou non pathogènes. Dans le 32 INTRODUCTION cas de Mtb, il existe quatre espèces d’AM majoritaires : les alpha-AM (cis/cis), céto-AM, méthoxy-AM (cis et trans), hydroxy-AM (cis) (Figure 14B). Les alpha-AM possèdent en position proximale et distale une cyclopropanation de conformation cis. Ces AM sont pour la majorité composés de 78 et 80 atomes de carbone et en moindre mesure de 76 ou 82 carbones (Laval et al, 2001). En effet, au sein d’une même classe d’AM d’une espèce de mycobactérie donnée on peut retrouver des longueurs de chaîne différentes. Chez Msm les AM sont principalement de type alpha-AM (cis/cis ou trans/trans), alpha’-AM et époxy-AM. Les alpha-AM de Msm ne présentent que peu de cyclopropanations, et elles sont majoritairement remplacées par des insaturations. (ii) Les lipides extractibles de Mtb peuvent être classés en trois groupes majoritairement présents dans le feuillet externe de la mycomembrane avec tout d’abord les glycolipides à tréhalose. Le composé majoritaire de ce groupe est le dimycolate de tréhalose (DMT). Il s’agit d’un 6,6’-dimycoloyl-α-D-tréhalose. Une forme ne présentant pas d’AM en position 6’ du tréhalose, le MMT, est également présente. Ces composés sont décrits chez toutes les espèces de mycobactéries. Les AM du MMT et DMT sont identiques aux AM retrouvés dans le complexe mAGP. Les glycolipides à tréhalose comportent également des composés spécifiques au seul Mtb complexe : les di-acyltréhaloses (DAT), tri-acyltréhaloses (TAT) and poly-acyltréhaloses (PAT). De façon encore plus spécifique, les sulfatides (SL) composés d’une molécule de tréhalose soufré, acylé par 2 à 4 acides gras, ne sont retrouvés que chez Mtb et M.canetti. Les lipooligosaccharides (LOS) ne sont quant à eux retrouvés au sein du complexe Mtb que chez M.canetti. Le second groupe de lipide extractible est composé de lipoglycanes notamment de phosphatidyl-myoinositol mannosides (PIM) et des formes plus glycosylées : lipomannane (LM) et lipoarabinomannane (LAM). La structure de ces composés est relativement conservée entre les différentes espèces de mycobactéries, seule l’extrémité mannoside (la coiffe) varie en fonction des espèces. Les composants du dernier groupe sont des mycocérosates à lipides dénommés : phenolic glycolipids (PGL) et phthiocerol dimycocerosates (PDIM). Ils sont spécifiques d’un petit nombre de mycobactérie, notamment des pathogènes humains Mtb, M.leprae et M.ulcerans. Ils ont donc fait l’objet de nombreuses études afin de rechercher un lien potentiel entre leur présence et la pathogénicité de ces souches. 33 INTRODUCTION III/ 2.3 Capsule La capsule, d’une épaisseur de 35 nm chez Mtb et Msm, est la structure la plus externe de l’enveloppe. Sa présence a été confirmée par des travaux de microscopie électronique par cryoplonge (Sani et al, 2010). Les composants de cette couche externe ne sont pas liés covalemment aux autres constituants de l’enveloppe. Cette propriété rend la capsule labile, en condition de culture in vitro de laboratoire qui utilise un détergeant pour limiter l’agrégation des bactéries entre elles (Wright, 1992). Cette structure est principalement composée de polysaccharides et de protéines (environ 97% de la capsule) et d’une faible proportion de lipides (Lemassu & Daffé, 1994; Ortalo-Magné et al, 1995). Chez Mtb, on retrouve trois polysaccharides : l’α-D-glucane, le D-arabino-D-mannane, et le D-mannane. Le D-arabino-D-mannane à la même structure que le la partie non lipidique du LAM décrit précédemment. Les protéines, quant à elles, représentent 40 à 55 % des composés de la capsule. On y retrouve les mycoloyltransférases FbpA,B et C (ou antigènes 85 A,B,C) ou encore des protéines sécrétées par le système ESX comme les antigènes ESAT-6 et CFP-10 (Niederweis et al, 2010; Sani et al, 2010). III/ 3 Rôles et fonctions des composés de l’enveloppe L’enveloppe est une barrière de perméabilité importante. En effet, les composés hydrophiles ont une très faible capacité de diffusion à travers les bicouches lipidiques. Ils sont principalement incorporés à travers les porines. Dans le cas des mycobactéries, ces porines semblent moins présentes sur le plan quantitatif que chez les bactéries à Gram négative (Engelhardt et al, 2002; Trias et al, 1992). De plus, les porines mycobactériennes à quantité égale de celles d’ E.coli confèrent une perméabilité plus faible (Trias et al, 1992). Classiquement une membrane plasmique est très perméable aux composés lipophiles. Cependant, cette propriété est dépendante de la fluidité de la membrane (McElhaney et al, 1973). Or, les composés hydrophobes diffusent particulièrement lentement à travers l’enveloppe des mycobactéries (Jarlier & Nikaido, 1994). Cette observation indique donc, une faible fluidité de l’enveloppe. Il semble que les AM soient les acteurs principaux de l’imperméabilité de l’enveloppe (pour revue (Brennan & Nikaido, 1995)). En effet, le feuillet interne de la mycomembrane étant composé d’AM fixés covalemment à l’arabinogalactane ne permet qu’une très faible fluidité. La longueur des chaînes carbonées ainsi que les groupements chimiques qui la composent influencent la fluidité de la membrane. Ainsi, la présence de cyclopropanations, de doubles liaisons trans et d’AM oxygénés modifierai la fluidité de l’enveloppe (Dubnau et al, 2000; George et al, 1995; Liu et al, 1996). De même, la présence de DMT dans le feuillet externe de la mycomenbrane 34 INTRODUCTION influence la perméabilité de l’enveloppe (Jackson et al, 1999). Cette très faible perméabilité aux composés hydrophobes pose certaines questions. Comment les nutriments sont-ils importés ? Quels avantages l’imperméabilité de l’enveloppe confère-t-elle aux mycobactéries ? La première question semble trouver une réponse à travers le transport actif du cholestérol (confère chapitre II/ 2.3b p.25), mais l’import des acides gras reste cependant à déterminer. De plus, il semble que l’import des nutriments puisse limiter la vitesse de division des mycobactéries (Stephan et al, 2005). La seconde question a été très étudiée car cette propriété de l’enveloppe confère entre autre, une résistance passive à certains antibiotiques, aux stress, ainsi qu’un rôle dans la modulation de la réponse immune. Les composés de l’enveloppe, outre leurs rôles dans la structuration de l’enveloppe, jouent chacun des rôles spécifiques. Les lipides extractibles ont probablement peu d’impact sur l’architecture de l’enveloppe mais ils possèdent des rôles centraux au cours de la phagocytose, du trafic intra-macrophagique et du contrôle de l’inflammation (pour revue (Neyrolles & Guilhot, 2011)). Le complexe mAGP semble lui, très impliqué dans la structure de l’enveloppe et comme dit précédemment dans le maintien de la forme ainsi que dans la division de la bactérie (confère chapitre III p. 30). La mycomembrane et les AM sont impliqués dans de nombreux processus de résistance et de pathogénèse. Sa localisation à l’interface entre la bactérie et le macrophage l’implique naturellement dans le dialogue hôte/pathogène, comme le montre la haute immunogénicité du TDM. De plus, le caractère essentiel et spécifique des AM font de leur biosynthèse une cible de choix dans le cadre de la lutte contre la tuberculose. Les AM ne sont pas retrouvés dans les espèces commensales de l’homme, ce qui permet aux traitements visant spécifiquement la biosynthèse des AM de ne pas altérer cette flore essentielle. Comme nous l’avons vu précédemment, la biosynthèse des AM est déjà la cible d’antituberculeux. Cependant son étude est encore un challenge primordial dans le cadre de la lutte contre la tuberculose, notamment dans le cadre de tuberculose MDR ou XDR. Mon projet de thèse s’inscrit dans cet axe, plus particulièrement dans l’étude du couplage de la biosynthèse des AM avec la croissance et la division cellulaire. En effet, une voie encore non explorée et alternative pour inhiber la biosynthèse pourrait être de la découpler de la croissance et de la division. Pour cela, il est nécessaire d’effectuer une étude précise de l’implication de la biosynthèse des AM au cours de l’élongation et la division bactérienne. De même, il sera 35 INTRODUCTION primordial de définir les bases moléculaires de ce couplage afin de pouvoir éventuellement les cibler à des fins thérapeutiques. 36 Synthèse des précurseurs des AM Elongation et modification de la chaine méromycolique Condensation des AM Figure 15 : Organisation schématique de la voie de biosynthèse des AM, (d’après Marrakchi et al, 2008). Les mycobactéries possèdent deux systèmes FAS afin de réaliser la biosynthèse des AM. Le système FAS-I réalise la synthèse de novo des acides gras banals, de la chaîne alpha des AM et des précurseurs du système FAS-II. Le système FAS-II effectue l’élongation des produits de FAS-I pour former la chaine méromycolique. La chaîne méromycolique modifiée est ensuite condensée avec la chaine alpha puis réduite pour former un AM mature. CoA : coenzyme A, ACP : Acyl Carrier Protein. INTRODUCTION IV. Biosynthèse des acides mycoliques La volonté de compréhension de la voie de biosynthèse des AM a été grandement motivée par le fait que l’un des plus anciens antibiotiques antituberculeux, et le plus efficace, l’INH, cible cette voie. Il aura fallu un peu plus de 20 ans entre la découverte de l’INH (1945) et les premiers travaux évoquant l’inhibition de la biosynthèse des AM comme mode d’action (Takayama et al, 1972; Winder & Collins, 1970). De plus, le caractère spécifique et essentiel des AM évoqué précédemment a motivé le développement de nombreuses recherches visant à améliorer la connaissance de sa biosynthèse afin de définir d’éventuelles nouvelles cibles thérapeutiques, et de développer de nouveaux antituberculeux. Cette pensée est encore d’actualité. IV/ 1 Organisation générale Les AM sont issus de systèmes de type Fatty-Acid-Synthase (FAS). L’originalité des mycobactéries est de posséder deux systèmes FAS. Le premier nommé FAS-I est une enzyme unique multidomaine retrouvée généralement chez les eucaryotes supérieurs et les champignons mais absente chez les plantes. Elle assure la biosynthèse de novo des acides gras ainsi que la synthèse de la chaîne alpha des AM. Le système FAS-II présent chez les bactéries et les organelles des plantes et des eucaryotes supérieurs est quant à lui composé par plusieurs enzymes différentes. Chez les mycobactéries le système FAS-II ne permet pas d’effectuer la synthèse de novo d’acides gras. Il réalise l’élongation de la chaîne méromycolique à partir d’acides gras issus de FAS-I. Les réactions biochimiques mises en œuvre pour l’élongation des chaînes hydrocarbonées sont les mêmes dans les systèmes FAS-I et FAS-II. Globalement sur le plan biochimique, la différence majeure entre ces deux systèmes est la nature du transporteur d’acide gras (CoA ou ACP)(Figure 15). Le système FAS-I réalise la synthèse de novo bimodale d’acides gras (C16-C18 et C24-C26) qui vont ensuite être en partie pris en charge par le système FAS-II. Ce système effectue une élongation importante pour former la chaîne méromycolique dont la longueur varie en fonction des espèces (C74-C90). Après, ou en cours d’élongation, la chaîne méromycolique est modifiée par l’introduction de fonctions chimiques spécifiques permettant la classification des AM. La chaîne méromycolique est ensuite condensée avec la chaîne alpha (C24-C26) issue de FAS-I, puis réduite, pour former un AM mature (Marrakchi et al, 2008) (Figure 15). IV/ 2 Les antibiotiques ciblant la biosynthèse des AM 37 Figure 16 : Mécanisme d’action de l’inhibition de FAS-II par l’isoniazide (Vilchèze & Jacobs, 2007). L’INH est activé par katG pour former l'adduit INH-NAD. Le produit d'addition inhibe l’enzyme InhA (enoyl-ACP réductase) du système FAS-II qui réalise la synthèse de la chaine méromycolique des acides mycoliques.. Le résultat de cette inhibition conduit à l’arrêt de la biosynthèse des acides mycoliques et finalement à la mort cellulaire. Trois classes d'acides mycoliques sont représentées INTRODUCTION La biosynthèse des AM est la cible de deux antituberculeux très efficaces qui sont l’INH et l’éthionamide. Tous deux ciblent l’enzyme InhA. L’INH possède une concentration minimale inhibitrice (CMI) de 0.05 µg/mL contre Mtb. En comparaison, la CMI de l’INH de Msm est 100 fois supérieure. L’INH possède à long terme (> 24 h) une activité bactéricide. Cet antituberculeux est un pro-médicament qui est activé par la catalase-péroxydase KatG (rv1908c). Cette enzyme convertit l’INH en plusieurs espèces réactives comme le radical isonicotinoyl capable d’acyler plusieurs composés in vitro. L’INH peut également être activé in vitro par l’ajout de Mn2+ (Roger & John, 1997). Cela a permis de cristalliser l’InhA en interaction avec son cofacteur NADH et l’INH activé (Rozwarski et al, 1999). De façon surprenante, cette étude a montré que l’INH activé ne fixe pas directement InhA mais forme un adduit covalent avec son cofacteur, le NAD. Cet adduit NAD-INH inhibe l’activité de InhA (Rawat et al, 2003). L’ensemble des résultats a permis à Vichèze et Jacobs de proposer un mécanisme d’action de l’inhibition de InhA par l’INH (Figure 16) (Vilchèze & Jacobs, 2007). La résistance à l’INH est le plus souvent induite par l’acquisition de mutations au sein du gène katG limitant ou abrogeant l’activité de la protéine KatG. Des mutations ont également été rapportées au sein du gène inhA lui-même ou dans le promoteur de l’opéron inhA. En effet, la mutation S94A de InhA confère une résistance à l’INH (Vilchèze et al, 2006). La tolérance de Mtb au cours du traitement à l’INH a longtemps été attribuée uniquement à la non-réplication d’une sous-population. En effet, l’INH n’est théoriquement actif que sur les cellules en division. Récemment, une étude a montré que la tolérance à l’INH n’est pas dépendante de l’état de réplication du bacille mais de l’état transcriptionnel du gène katG (Wakamoto et al, 2013). Les bacilles tolérants (persisteurs) montrent en moyenne au cours du temps une expression plus faible du gène. Ces persisteurs sont également trouvés en culture in vitro et possèdent un profil d’expression génétique global particulier, différent des bactéries en état de dormance (Keren et al, 2011). Leur nombre augmente en phase stationnaire ce qui semble indiquer un mécanisme déterminé d’adaptation. L’état de persistance ou tolérance semble donc dépendre à la fois de phénomènes stochastiques et déterminés mais pas de l’état de réplication et de croissance du bacille. Ce phénomène pourrait expliquer le mode d’acquisition de résistances génétiques au cours du traitement. L’éthionamide (ETH) cible également la biosynthèse des AM par l’inhibition d’InhA. L’ETH et l’INH sont des analogues structuraux. La résistance à l’INH provoquée par la substitution S94A dans InhA confère une résistance croisée à l’ETH (Vilchèze et al, 2006). Ces données semblent suggérer que les modes d’action de l’INH et de l’ETH sont très similaires. Cependant très peu de 38 INTRODUCTION souches cliniques présentent des résistances croisées entre ces deux antibiotiques (Fattorini et al, 1999). En effet, dans cette étude sur 46 souches MDR, 100% sont résistantes à l’INH et seulement 4.3% sont résistantes à l’ETH. Ceci est vraisemblablement dû au mode d’activation de l’ETH qui est différent de celui de l’isoniazide. En effet, l’éthionamide est activé par une enzyme de type monooxygénase nommée EthA ((Baulard et al, 2000; DeBarber et al, 2000). Le gène ethA,qui code pour l’enzyme du même nom, est négativement contrôlé par le régulateur transcriptionnel EthR membre de la famille des répresseurs TetR (Engohang-Ndong et al, 2004). La répression de l’expression d’ethA par EthR conduit à une faible activation de l’ETH par EthA. Cela nécessite donc, lors du traitement avec l’ETH, d’utiliser des concentrations élevées ce qui provoque l’apparition d’effets secondaires notamment au niveau gastro-intestinal. Pour tenter de pallier ce problème, Willand et collaborateurs ont développé une série d’inhibiteurs synthétiques de la fixation d’EthR à l’ADN (Willand et al, 2009). Le composé BDM31381 provoque une expression 35 fois supérieure d’EthA par rapport à une souche de Mtb non traitée. Cela permet d’augmenter de façon substantielle la sensibilité de Mtb à une concentration donnée d’ETH. L’optimisation structurale de cette série de molécules a notamment permis d’obtenir un composé (BDM41906) permettant d’augmenter 10 fois l’activité de l’ETH sur Mtb infectant des macrophages (Flipo et al, 2012). L’enzyme EthA pourrait également être responsable de l’activation de la thiacétazone (TCA) et de l’isoxyl (ISO) (Dover et al, 2007). Ces deux composés inhibent la biosynthèse des AM (Phetsuksiri et al, 1999; Winder et al, 1971). Une étude semble également montrer une inhibition de l’introduction des fonctions cyclopropanes des AM (Alahari et al, 2007). Les auteurs de cette étude proposent que la TCA et l’ISO ciblent les méthyltransférases impliquées dans la biosynthèse des AM. Cependant, deux études très récentes contredisent cette assignation (Belardinelli & Morbidoni, 2012; Grzegorzewicz et al, 2012a). En effet, les auteurs de ces études désignent de façon très convaincante, les déshydratases du système FAS-II comme cibles de la TCA et de l’ISO. De plus, Belardinelli et collaborateurs ne confirment pas le rôle d’EthA ou de MmaA4 dans l’activation de ces composés. IV/ 3 FAS-I Le système FAS-I comme évoqué précédemment est composé d’une enzyme unique, codée par le gène fas (rv2524c). Ce type d’enzyme de synthèse d’acide gras est généralement retrouvé chez les eucaryotes. Sur un plan phylogénétique, FAS-I de Mtb est proche de celui des champignons (Jenke-Kodama et al, 2005). Le gène fas ne semble pas provenir d’un transfert 39 Système FAS-I B KasA KasB Système FAS-II HadAB HadBC A Figure 17 : Organisation schématique des enzymes de FAS-II (D’après Schaeffer et al, 2001). A, représente l’étape d’activation de l’AcpM par l’AcpS. B, représente les étapes successives se répétant afin d’obtenir la chaine méromycolique, INTRODUCTION horizontal de gène issu d’une séquence d’eucaryote supérieur (Gamieldien et al, 2002). De plus, les différences biochimiques et d’organisation des domaines catalytiques entre le FAS animal et celui de champignon semblent indiquer des événements évolutifs indépendants menant à la formation de ces deux systèmes (évolution convergente). Le FAS-I mycobactérien semble sur le plan structural proche de celui des champignons mais de taille inférieure (Boehringer et al, 2013). Il serait donc intéressant d’étudier sur le plan évolutif le lien entre FAS-I mycobactérien et celui des champignons. L’enzyme FAS-I mycobacterienne est composée de 7 domaines catalytiques distincts : acyltransférase, 2-trans-enoyl réductase, (3R)-hydroxyacyl déshydratase, malonyl/palmitoyl transférase, ACP, β-cétoacyl réductase, β-cétoacyl transférase (Fernandes & Kolattukudy, 1996; Odriozola et al, 1977). Elle permet la synthèse de novo d’acyl-CoA à longue chaîne à partir d’un acétyl-CoA puis de malonyl-CoA comme unité d’élongation. Chaque cycle catalytique correspond à une élongation de deux carbones de la chaîne aliphatique. Il possède la particularité d’être bimodal (propriété des Corynobacterineae), c’est-à-dire de synthétiser des acyl-CoA de deux gammes de longueurs différentes : C16-C18 et C24-C26. Les acides gras à courte chaîne (C16-C18) servent de substrats pour l’élongation de la chaîne méromycolique par FAS-II (Qureshi et al, 1984). Les acides gras plus longs (C24-C26) forment la chaîne alpha des AM. Les acides gras plus courts (C16-C18) synthétisés par FAS-I sont également incorporés (comme chez les autres organismes) au sein des phospholipides de la membrane plasmique. IV/ 4 FAS-II Le système FAS-II est un système multi-enzymatique. Chez les bactéries productrices d’AM où il est présent et contrairement aux autres systèmes FAS-II bactériens, il n’est pas capable de réaliser la synthèse de novo des acides gras et dépend donc du système FAS-I (Odriozola et al, 1977). Chacune des enzymes possède une seule activité catalytique permettant de participer à l’élongation de l’acyl-CoA provenant de FAS-I jusqu’à l’obtention d’une chaîne complète d’environ 60 carbones (chaîne méromycolique). L’activité de ce système dépend in vitro et probablement in vivo d’une Acyl Carrier Protein (ACP). Cette spécificité est soutenue par le « clustering » du gène acpM avec des gènes codant des protéines centrales de FAS-II (FabD, KasA, KasB) (Cole et al, 1998a), mais également par l’identification in vivo d’acides gras à très longues chaînes sous forme acyl-AcpM (Besra et al, 1995). L’AcpM permet le « transport » des acides gras en cours de synthèse d’une enzyme de FAS-II à l’autre. La chaîne carbonée est liée covalemment à l’AcpM par l’intermédiaire d’un groupement 4’-phosphopantéthéine (p-Pant) 40 Figure 18: Représentation schématique de la conservation de la synténie des principaux gènes de FAS-II de 20 espèces de mycobactéries. Cette représentation schématique a été générée grâce au logiciel string 9.02. fabD acpM kasA kasB accD6 hadA B C mabA inhA INTRODUCTION transféré du coenzyme A par l’AcpS (Chalut et al, 2006) (Figure 17A). L’élongation par le malonyl de l’acyl-AcpM se fait au niveau de la fonction thiol du groupement 4’-phosphopantéthéine. Schématiquement, le cycle FAS-II commence par la formation du malonyl-AcpM à partir du malonyl-CoA par une enzyme de type malonyl-CoA:ACP transacylase (MCAT ; FabD). La molécule ainsi formée correspond à l’unité d’élongation. Le lien entre FAS-I et FAS-II est réalisé par l’enzyme FabH de type β-cétoacyl-ACP synthase III. En effet, elle réalise la condensation de type Claisen de l’acyl-CoA provenant de FAS-I avec une molécule de malonyl-ACP. La chaîne ainsi formée, entre ensuite dans le cycle FAS-II proprement dit. Ce cycle FAS-II est composé de 4 étapes successives de condensation, réduction déshydratation et réduction se répétant jusqu’à obtenir la chaîne méromycolique (Figure 17B). Le produit de la condensation par FabH est pris en charge au niveau de la première étape de réduction du cycle (MabA). Les étapes de condensation suivantes sont réalisées par l’une des deux β-cétoacyl-ACP-synthases (KasA/KasB). Le produit de condensation par KasA ou KasB est un β-cétoacyl-ACP qui est ensuite réduit par une β-cétoacyl-ACP réductase NADPH dépendante (MabA) formant un β-hydroxyacyl-ACP luimême déshydraté par un des deux hétérodimères de type β-hydroxyacyl-ACP déshydratase (HadA-B/HadB-C). Le 2-trans-énoyl-ACP formé est alors réduit par l’énoyl-ACP réductase NADHdépendante (InhA) formant un acyl-ACP qui sera pris en charge par une condensase. Sur le plan génétique le système FAS-II s’organise principalement autour de 3 opérons. Le premier (parfois appelé opéron FAS-II) est composé dans l’ordre des gènes mtfabD-acpM-KasAKasB-accD6. Le second est l’opéron mabA-inhA et le dernier, l’opéron déshydratase, composé au moins des gènes hadA-hadB-hadC. Cette synténie est très bien conservée au sein du genre mycobacterium notamment entre Mtb et son modèle d’étude non-pathogène Msm (Figure 18). On remarque également que l’ensemble des gènes est présent au sein du génome de M.leprae. Cet organisme possède le plus petit génome du genre, ce qui suggère une pression de sélection évolutive pour le maintien du système FAS-II et aussi de son caractère essentiel. IV/ 4.1 Initiation du cycle FAS-II L’initiation comprend le changement du « carrier » du malonyl, grâce aux protéines FabD et AcpM. C’est aussi la première étape de condensation par FabH du malonyl-CoA et de l’acyl-CoA issu de FAS-I. L’essentialité des gènes acpM et fabD n’a pas été déterminée, mais des travaux de prédiction par transposition annotent fabD comme étant non essentielle à la croissance (Zhang et al, 2012). 41 INTRODUCTION Le gène acpM, quant à lui n’est pas annoté du fait probablement de sa trop faible taille. La nonessentialité de FabH, si elle est confirmée par délétion du gène, peut peut-être s’expliquer par la présence d’une activité redondante. En effet, on trouve un autre gène (fabD2) ayant une activité malonyl-CoA:Acp transacylase (MCAT) (Yi-Shu et al, 2006). Cependant malgré l’amélioration de la méthode de prédiction par Zhang et collaborateurs, cette méthode à elle seule ne permet pas d’affirmer sans erreur l’essentialité ou non d’un gène. La nature de l’activité MCAT de FabD a été déterminée in vitro (Kremer et al, 2001). De plus, le gène fabD de Mtb est capable de complémenter un mutant thermosensible de FabD d’E.coli en condition non permissive (Kremer et al, 2001). FabH possède un site actif composé d’une triade catalytique (Cys112, His244, Asn274) conservée au sein des enzymes de type β-cétoacyl-ACP synthase III (KAS-III). La cystéine 112 fixe le substrat de type acyl-CoA en formant une liaison thioester permettant ainsi la dissociation du coenzyme A (Scarsdale et al, 2001). La résolution de la structure de FabH a permis de déterminer son état homodimérique. L’activité de FabH ne semble pas pouvoir être réalisée par la condensase KasA in vitro (Borgaro et al, 2011). Cela montre donc le rôle central de FabH en tant que pivot entre le système FAS-I et FAS-II. Ce rôle central a motivé de nombreuses recherches afin de développer des molécules inhibitrices de son activité (Al-Balas et al, 2009; Lu et al, 2010; Lu et al, 2011). Cependant, le gène fabH est prédit comme étant non-essentiel à la croissance (Zhang et al, 2012). Contrairement à fabD, il ne semble pas y avoir d’activité redondante et aucun orthologue ne semble présent chez M.leprae. Il serait donc nécessaire d’étudier l’importance du gène fabH in vivo. IV/ 4.2 Les condensases KasA et KasB Les gènes kasA (rv2245) et kasB (rv2246) codent pour des enzymes de type β-cétoacyl-ACP synthase qui assurent la condensation entre l’acyl-ACP et le malonyl-ACP (Kremer et al, 2002; Schaeffer et al, 2001). Ces deux enzymes possèdent 66% d’identité de séquence. Sur le plan biochimique, il est difficile de distinguer ces deux enzymes. En effet, toutes les deux possèdent in vitro une haute affinité pour les acyl-ACP ainsi qu’une capacité à effectuer l’élongation de longues chaînes d’acides gras (Kremer et al, 2002; Schaeffer et al, 2001). Slayden et Barry ont cependant pu avancer la possibilité de l’existence d’une différence fonctionnelle entre ces deux enzymes. En effet, ils ont réalisé la surexpression des deux gènes ensemble ou séparément au sein de Msm, puis réalisé un extrait cellulaire et suivi la synthèse de 42 INTRODUCTION la chaîne méromycolique par marquage radioactif au [14C]-malonyl-CoA. Ils ont pu ainsi déterminer que KasA semble impliquée dans l’élongation initiale de la chaîne jusqu’à 40 carbones et que kasB interviendrait pour réaliser l’élongation terminale jusqu’à 54 carbones (Slayden & Barry, 2002). Ces résultats ont été confirmés par des études génétiques chez Mtb et M.marinum. En effet, l’interruption du gène kasB de M.marinum par un transposon (Gao et al, 2003a), induit entre autre un raccourcissement des AM de 2 à 6 carbones (Gao et al, 2003b). Ce défaut de synthèse a été localisé au niveau proximal de la chaîne méromycolique (Gao et al, 2003b). Cela correspond donc à un défaut de synthèse terminal de la chaîne méromycolique induit par l’interruption de kasB. Une étude similaire menée chez Mtb révèle également un raccourcissement des AM de 2 à 6 carbones lors de la délétion (par échange allélique) de kasB (Bhatt et al, 2007a). La mutation de kasB se traduit également par un défaut de synthèse de céto-AM chez M.marinum et de céto et méthoxy-AM trans-cyclopropanés chez Mtb. Ce phénotype traduit donc un rôle de KasB, probablement indirect, dans l’insertion des décorations de la chaîne méromycolique Ces défauts de biosynthèse des AM semblent déstabiliser la structure de l’enveloppe. De plus, la surexpression de KasA dans la souche kasB mutante de M.marinum ne permet pas de recouvrer un phénotype sauvage. Cela semble indiquer l’absence de redondance d’activité entre les enzymes KasA et KasB. Bhatt et collaborateurs confirment cette hypothèse en démontrant que kasA est essentiel à la survie de Msm (Bhatt et al, 2005). Cela signifie donc que KasB n’est pas capable d’assurer l’activité de KasA. La souche mutante complémentée par kasA en condition non permissive présente des défauts de structure de l’enveloppe sous forme de « bulles » en microscopie électronique. Cela confirme l’essentialité des AM dans la structure de l’enveloppe. En conclusion, KasA est responsable de l’élongation principale de la chaîne méromycolique et KasB de son l’élongation terminale. Le gène kasA est essentiel contrairement au gène kasB (Mtb Marinum). Cependant, il semble peu probable qu’in vivo KasB n’intervienne que pour effectuer une élongation terminale de 6 carbones. Une partie de mes travaux de thèse montre également l’implication de KasB dans l’élongation terminale de la chaîne méromycolique chez Msm (confère paragraphe I/ 2.3b p.72). Les structures cristallographiques de KasA (Luckner et al, 2009) et de KasB (Sudharsan et al, 2007) ont été déterminées. Ces deux protéines ont été cristallisées sous forme d’homodimère pouvant indiquer une activité sous cette forme. Enfin, les structures 3 dimensions (3D) de ces 43 INTRODUCTION enzymes montrent que leur domaine N-terminal n’est pas enfoui au sein de la structure secondaire et est peu structuré. IV/ 4.3 Les réductases MabA et InhA MabA réalise la réduction du β-cétoacyl-ACP en β-hydroxyacyl-ACP au cours des cycles FAS-II. Cette réductase possède une spécificité pour les longues chaînes d’acyl-CoA NADPH dépendantes (Cohen-Gonsaud et al, 2002; Marrakchi et al, 2002b). Il y a 5 gènes annotés FabG dans le génome de Mtb, FabG1 (MabA) a été démontré comme étant celui impliqué dans FAS-II (Marrakchi et al, 2002b). Le gène mabA a été montré comme essentiel à la survie (Parish et al, 2007). En effet, les auteurs n’ont pu réaliser la délétion du gène mabA qu’en présence d’une copie supplémentaire du gène chez Mtb. De plus, ils ont également montré que le gène mabA de Msm peut complémenter la délétion du gène de Mtb. Cela confirme que le système FAS-II est très bien conservé sur le plan génétique (confère paragraphe IV/ 1 p. 37) et fonctionnel au sein du genre Mycobacterium. InhA est une 2-trans-énoyl-ACP réductase NADH-dépendante qui réalise la dernière étape du cycle FAS-II (Marrakchi et al, 2000). Cette réductase possède une affinité 100 fois plus importante pour l’énoyl-ACP que pour l’énoyl-CoA et a une préférence pour les longues chaînes (Quémard et al, 1995). Elle catalyse la réduction du 2-trans-énoyl-ACP en acyl-CoA. Le gène codant InhA (inhA ou rv1484) est situé en aval du gène mabA. Il semble également essentiel à la survie car pour effectuer sa délétion, il est nécessaire de fournir une copie sauvage supplémentaire (Bhatt et al, 2005). Un allèle thermosensible du gène inhA a également été caractérisé chez Msm, permettant une inactivation de InhA à 42°C (Vilcheze et al, 2000). En condition mutante (42°C), les auteurs observent une accumulation de C24:0 et une diminution de C16:0. Ces molécules correspondent aux produits de FAS-I de Msm. Cela semble confirmer que FAS-II utilise le C24:0 issu de FAS-I. Les même résultats sont observés lors du traitement des bactéries à l’INH (Vilcheze et al, 2000). De plus, comme expliqué précédemment le transfert d’un allèle d’inhA portant une mutation ponctuelle (S94A) permet la résistance à l’INH (Vilchèze et al, 2006). Cela confirme les travaux antérieurs désignant InhA comme la cible principale de l’INH (Banerjee et al, 1994). MabA et InhA possèdent une structure tertiaire très proche et semblent tétramériques en solution ainsi que dans les formes cristallines obtenues (Cohen-Gonsaud et al, 2002; Rozwarski et al, 1999). Toutes deux possèdent une extrémité N-terminale non enfouie dans la structure. 44 Figure 19 : Modèle proposé du rôle respectif des hétérodimères HadAB et HadBC (D’après Sacco et al., 2007). INTRODUCTION IV/ 4.4 Les déshydratases HadA, B et C L’étape de déshydratation de l’hydroxyacyl-ACP en 2-trans-énoyl-ACP est réalisée après l’étape de réduction par MabA et avant l’étape de réduction par InhA. Chez E.coli le système FAS-II possède deux déshydratases FabA et FabZ. Or, aucun orthologue évident de fabA et fabZ n’est présent dans le génome de Mtb (Sacco et al, 2007b). Néanmoins, Sacco et collaborateurs ont pu définir 11 gènes candidats pouvant coder une enzyme de type déshydratase (Sacco et al, 2007a). Seul un candidat (rv0636) remplissait l’ensemble des critères de sélection défini dans cette étude. De plus, ce candidat avait déjà été décrit comme pouvant faire partie du système FAS-II (Castell et al, 2005). Ce gène est structuré au sein d’un opéron impliquant deux autres gènes (rv0635 et rv0637). Cet opéron semble essentiel à la survie de Mtb. L’activité in vitro des protéines nommées HadA, HadB et HadC (codées par cet opéron) confirme leur rôle de déshydratases. Ces protéines montrent également une préférence pour les substrats dérivés ACP à longues chaînes. L’ensemble de ces arguments ont permis aux auteurs de définir ces protéines comme étant responsables de l’activité déshydratase du système FAS-II. Les protéines HadABC forment deux hétérodimères HadAB et HadBC, où seule la sous-unité B possède l’activité catalytique (Sacco et al, 2007a). De façon étonnante, ces deux hétérodimères appartiennent à la famille « hydratase 2 » contrairement aux déshydratases généralement impliquées dans les systèmes FAS-II bactériens (White et al, 2005). Les protéines Had semblent former individuellement un repliement de type « simple hotdog ». Les hétérodimères formant probablement une structure de type « double hotdog » asymétrique. Les modélisations structurales des hétérodimères HadAB et HadBC réalisées par Cantaloube et collaborateurs semblent confirmer cette hypothèse (Cantaloube, 2010). La structure fine des déshydratases reste cependant à déterminer par cristallographie. Le rôle spécifique de chaque hétérodimère reste également à définir. Cependant, Sacco et collaborateurs ont émis l‘hypothèse que HadAB est impliquée dans l’élongation initiale et HadBC dans l’élongation terminale des chaînes méromycoliques. D’autre part, comme le gène kasB, le gène hadC est absent des génomes de Rhodococcus et Nocardia qui possèdent des AM plus courts (C34-C60) que ceux retrouvés chez les mycobactéries (C74-C90), alors que les gènes hadA et hadB sont bien conservés (figure 19). De plus, HadBC semble posséder une préférence pour les longues chaînes d’acides gras. Des études d’interaction protéines-protéines ont été réalisées entre les différentes protéines de FAS-II (confère paragraphe IV/ 6 p. 49). Celles-ci définissent une interaction préférentielle de HadAB avec KasA et de HadBC avec KasB (Cantaloube et al, 45 INTRODUCTION 2011). Tout comme KasB, hadC pourrait être non essentielle à la croissance contrairement à hadA (Zhang et al, 2012). L’ensemble de ces résultats confirme la possibilité d’une spécialisation de HadAB et HadBC en fonction de la longueur de chaîne grâce à leurs interactions avec KasA ou KasB. Chez E.coli, l’étape de déshydratation du cycle FAS-II est réalisée principalement par l’enzyme FabZ. FabA intervient également durant cette étape mais contrairement à FabZ, elle possède en plus de l’activité déshydratase, une activité isomérase (Rock & Cronan, 1996). Au cours de l’élongation de l’acyl-ACP, FabA introduit au niveau du carbone 10 une insaturation pour former le trans-2-decenoyl-ACP. Cette double liaison est ensuite isomérisée par l’activité isomérase de FabA pour former le cis-2-decenoyl-ACP. FabA n’intervient que lors de la formation de cette insaturation. Cette molécule ne peut être réduite par FabI (orthologue de InhA) et est prise en charge par FabB pour subir l’étape de condensation. Cela aboutit donc au maintien de l’insaturation en position cis sur la chaîne d’acide gras. Chez Streptococcus pneumoniae, l’étape d’isomérisation est réalisée par FabM qui ne possède que l’activité isomérase (Marrakchi et al, 2002a). Comme chez E.coli, le cycle FAS-II de Mtb génère des composés de type trans-2-énoylAcp avant l’étape de déshydratation. L’introduction des insaturations cis de la chaîne pourrait donc être réalisée par l’isomérisation des trans-2-énoyl-ACP en cis-2-énoyl-ACP. L’enzyme qui pourrait réaliser cette réaction n’a pas encore été décrite chez Mtb. Par homologie à E.coli les déshydratases HadAB et/ou HadBC pourraient posséder cette activité. On peut également imaginer que cette activité soit réalisée par une enzyme spécialisée comme chez Streptococcus pneumoniae. IV/ 5 Modifications de la chaîne méromycolique Les mycobactéries possèdent plusieurs types d’AM. Ils varient au niveau de la longueur de la chaîne méromycolique mais aussi au niveau des fonctions présentes aux positions distale et proximale de cette chaîne (confère paragraphe III/ 2.2c p.32). On retrouve des fonctions de type oxygéné, cyclopropane, groupement méthyl et double liaison (confère paragraphe IV/ 4.4 p. 45). L’introduction des fonctions chimiques sur la chaîne méromycolique dépend de méthyltransférases, S-adénosyl-méthionine (SAM)-dépendantes. Ces enzymes catalysent de façon générale, le transfert du groupement méthyl de la SAM, vers le précurseur adéquat ayant une fonction cis éthylénique. On retrouve chez Mtb 8 méthyltransférases (Mtf) semblant spécifiques de la biosynthèse des AM : CmaA1, CmaA2, MmaA1, MmaA2, MmaA3, MmaA4 (Hma), PcaA et UmaA1 (Dubnau et al, 1997; George et al, 1995; Quémard et al, 1997; Yuan & 46 INTRODUCTION Barry, 1996; Yuan et al, 1998). Quatre d’entre elles (MmaA1, MmaA2, MmaA3 et MmaA4) sont regroupées au sein d’un même cluster de gènes (Yuan & Barry, 1996). Chez E.coli l’exposition à des stress comme l’exposition à de faibles pH, de hautes températures, l’hypoxie provoque une augmentation de la quantité des lipides cyclopropanés (Grogan & Cronan, 1997). Il semble donc que les Mtf puissent jouer un rôle important dans l’adaptation au stress (figure 20). De plus, la perte des fonctions introduites par les Mtf affecte profondément la virulence et la pathogénicité de Mtb (Michael et al, 2000; Yuan et al, 1998). IV/ 5.1 Introduction des groupements méthyl et fonction cyclopropane a. Fonction cyclopropane Par homologie au cyclopropane fatty acid synthase d’E.coli (CFAS), 4 Mtf (CmaA1, CmaA2, PcaA et MmaA2) ont été identifiées comme pouvant être responsables de l’introduction des cyclopropanes sur la chaîne méromycolique des AM de Mtb. La surexpression du gène cmaA1 (rv3392c) chez Msm induisait la transformation de la double liaison cis des alpha-AM en cyclopropane cis en position distale (Yuan et al, 1995). De la même façon, CmaA2 avait été impliquée dans la modification par cis-cyclopropanation des alpha-AM et époxy-AM de Msm (George et al, 1995). Cependant, la délétion des gènes cmaA1 et cmaA2 chez Mtb ne confirme pas les résultats obtenus par leur surexpression chez Msm. En effet, la délétion de cmaA2 chez Mtb n’affecte pas la structure des alpha-AM (Glickman et al, 2001). Elle provoque par contre la disparition des cyclopropanations trans des espèces oxygénées d’AM. CmaA2 semble donc être la Mtf responsable de l’introduction des cyclopropanes trans des AM oxygénés. La délétion du gène cmaA1 ne provoque également aucun changement de structure des alpha-AM de Mtb (Glickman, 2003). Elle ne provoque de façon générale aucun phénotype clair sur la structure des AM. Le rôle de CmaA1 reste encore à déterminer. Les conclusions des études originales sur CmaA1 (Yuan et al, 1995) et CmaA2 (George et al, 1995) semblent donc erronées. La Mtf responsable de la cyclopropanation cis des alpha-AM en position proximale a été décrite par Glickman et collaborateurs. En effet, la délétion de la Mtf du gène codant PcaA (anciennement UmaA2) de Mtb provoque la disparition des fonctions cyclopropaniques cis en position proximale des alpha-AM sans affecter la structure des AM oxygénés (Glickman et al, 2000)(figure 20). 47 Enzyme (Gène) Modification introduite Fonction biologique Formation de cordes Persistance Activité pro-inflammatoire au stade précoce de l’infection Références PcaA ou UmaA2 (Rv0470c) Cyclopropane cis (alpha-mycolates, P) CmaA1 (Rv3392c) Cyclopropane cis (alpha-mycolates, D) --- Rôle attribué à MmaA2 en 2003 CmaA2 (Rv0503c) Cyclopropane oxygénés, P) MmaA1 (Rv0645c) Groupement méthyle (position vicinale des doubles liaisons ou cyclopropane) Yuan et al., 1997 MmaA2 (Rv0644c) Cyclopropane cis (a-mycolates, D) Cyclopropane cis (acides mycoliques oxygénés, PP) Glickman et al., 2003 MmaA3 (Rv0643c) Méthoxylation (des acides hydroxymycoliques) Yuan and Barry, 1996 Dubnau et al., 1998 MmaA4 ou Hma (Rv0642c) Groupement méthyle + secondaire en position hydroxymycolique) UmaA1 (Rv0469c) trans (acides mycoliques fonction vicinale alcool (acide Groupement méthyle des acides mycoliques a et époxy- de M. smegmatis (position vicinale des doubles liaisons trans ou cyclopropane trans) Glickman et al., 2000 Huang et al., 2002 Rao et al., 2005 Yuan et al., 1995 Huang et al., 2002 Rôle immunomodulateur (DcmaA2 : hypervirulent chez la souris) (George et al., 1995) Glickman et al., 2001 Rao et al., 2006 Virulence de M. tuberculosis (DmmaA4 : atténué chez la souris) Persistance Activateur de la thiacétazone Boissier et al., 2006 Dao et al., 2008 Alahari et al., 2009 DumaA1 : hypervirulence chez la souris Laval et al., 2008 Figure 20 : Activité, fonction(s) biologique(s) et structure(s) tridimensionnelle(s) des 8 Mtf de Mtb (Vaubourgeix, thèse UPS 2009). P : Position proximale, D : Position distale. INTRODUCTION Le gène mmaA2 possède également une homologie importante avec les CFAS de E.coli. Ce gène est essentiel à la synthèse des cyclopropanations cis des alpha-AM en position distale. MmaA2 serait également responsable de l’introduction du cyclopropane cis en position distale des AM oxygénés (Glickman, 2003). Cette activité semble donc redondante avec celle de CmaA2. Cela a été confirmé par la construction d’un double mutant mmaA2 / cmaA2 suivi par l’analyse de la structure des AM en comparaison avec les simples mutants (Barkan et al, 2010). Cette étude montre également que MmaA2 est la Mtf la plus importante pour l’introduction du cyclopropane cis en position distale des alpha-AM (figure 20). b. Fonction méthyl Les groupements méthyl sont retrouvés du coté oméga des cyclopropanations trans en position proximale des AM oxygénés (Minnikin & Polgar, 1967). La Mtf MmaA1 a été proposée comme pouvant catalyser l’introduction du groupement méthyl à cette position des AM oxygénés (Yuan et al, 1997). Plus récemment, une étude montre que l’action de MmaA1 est essentielle pour l’introduction des cyclopropanes trans en position proximale des AM oxygénés (Barkan et al, 2010). Les auteurs suggèrent que MmaA1 réalise l’introduction du groupement méthyl précurseur de la double liaison qui permettra à CmaA2 de réaliser la cyclopropanation en position proximale. Les travaux sur l’enzyme UmaA1 n’ont pas permis de déterminer son rôle chez Mtb, contrairement à Msm. En effet, la délétion du gène umaA1 de Msm provoque la disparition de la ramification méthylée en position proximale des doubles liaisons ou cyclopropanations des AM (Laval et al, 2008). IV/ 5.2 Introduction des fonctions oxygénées L’introduction des fonctions oxygénées (céto et méthoxy) semble être réalisée par l’action de deux Mtf : MmaA3 et MmaA4. MmaA4 (aussi nommée Hma) catalyse la formation d’un précurseur de type hydroxy-AM à partir d’un AM cis di-insaturé (figure 20). Cette enzyme permet la méthylation du carbone côté oméga de la double liaison cis en position distale. Cette méthylation permet ensuite en présence d’une molécule d’eau, l’introduction d’une fonction hydroxyl adjacente au groupement méthyl (Dinadayala et al, 2003; Dubnau et al, 2000). La molécule ainsi formée est le précurseur cis des AM oxygénés. Le précurseur des AM oxygénés trans semble quant à lui, être formé par l’enzyme MmaA1. En effet, MmaA1 semble à l’origine 48 INTRODUCTION de l’introduction du groupement méthyl trans au niveau de la double liaison cis en position proximale (Yuan et al, 1998). Les groupements hydroxyl introduits en position distale peuvent être modifiés en fonction méthoxy par l’action de MmaA3 pour former les méthoxy-AM (Dinadayala et al, 2003; Dubnau et al, 1997; Yuan & Barry, 1996; Yuan et al, 1998)(figure 20). La formation des céto-AM est due à la réduction par une réaction redox de la fonction hydroxyl en fonction cétone. IV/ 6 Condensation des acides mycoliques IV/ 6.1 Activation de la chaîne méromycolique L’activation de la chaîne méromycolique est catalysée par l’enzyme FadD32 (Trivedi et al, 2004). Cette enzyme fait partie de la famille «long chain fatty acyl-AMP ligase » (FAAL) de Mtb. FadD32 permet in vitro la formation d’un acyladénylate à partir d’un acide gras libre et d’ATP (Gavalda et al, 2009; Léger et al, 2009; Trivedi et al, 2004). De plus, FadD32 possède une seconde activité lui permettant d’effectuer le transfert d’un acide gras libre sur le domaine ACP de Pks13 (Gavalda et al, 2009). Cette activité est appelée fatty acid ACP synthetase (FAAS). Le gène codant pour FadD32 est inclus dans un cluster de gènes composé de Pks13 et AccD4 conservé chez M.leprae. Cela confirme le lien entre FadD32 et Pks13 sur le plan génétique. L’activité de FadD32 est essentielle à la survie de Mtb (Stanley et al, 2013). En effet, cette étude a permis de caractériser un inhibiteur spécifique de l’activité FAAS de FadD32. Cet inhibiteur permet une diminution de la charge bactérienne chez le poisson zèbre infecté par M.marinum et de la DO d’une culture in vitro de Mtb. Cette étude confirme l’essentialité de FadD32 dans la biosynthèse des AM, mise en avant par la réalisation d’un mutant de délétion de l’orthologue de fadD32 de Corynebacterium glutamicum (Portevin et al, 2005). Le gène fadD32 est également essentiel chez Mtb (Boldrin et al, 2010). FadD32 est donc essentielle à la biosynthèse des AM à travers ses activités FAAL et FAAS. De plus, son activité est une cible validée pour le développement de nouveaux antituberculeux (Galandrin et al, 2013; Stanley et al, 2013). Malgré les avancées récentes sur le rôle de FadD32, une partie de ses mécanismes enzymatiques reste inconnue. La spécificité de substrat notamment reste à déterminer in vivo, car il est peu probable que la chaîne méromycolique libre soit disponible au sein de la cellule du fait de son insolubilité. L’hypothèse la plus probable est la présence d’une thioestérase agissant en amont de FadD32. L’analyse du génome de Mtb a révélé la présence d’un gène (Rv3802c) possédant 49 Figure 21 : Schéma de fonctionnement biochimique de FadD32-Pks13 et de son organisation en domaines (Gavalda et al, 2009). Pour simplifier, les chaînes aliphatiques ont été dessinées en C16. FadD32 synthétise le meromycoloyl-AMP à partir d’un produit de FAS-II libre et de l'ATP (1). Le produit de cette réaction est alors spécifiquement chargé par FadD32 sur le bras P-pant du domaine N-ACP de Pks13 (2). Il s'agit d'un transacylation acylAMP/ACP. La chaîne méromycolique est ensuite transférée sur le domaine KS (3). L'unité d'extension carboxyacyl-CoA est spécifiquement chargée sur le domaine AT, qui catalyse la liaison covalente de la chaîne carboxyacyl à son site actif (1') et son transfert ultérieur spécifiquement sur le domaine C-ACP (2'). Le domaine KS catalyse la condensation de type Claisen entre le meromycoloyl et une chaîne alpha pour produire un α-alkyl-β-cétothioester lié au domaine C-ACP (3'). Ensuite, il est probable que le domaine de thioestérase (TE) catalyse la libération de la chaîne α-alkyl β-cétoacyle et son transfert sur un accepteur encore inconnu (X1, probablement le tréhalose) (4’). INTRODUCTION une activité potentielle thioestérase appartenant au cluster de gène fadD32 et pks13. Il serait également intéressant d’étudier la possibilité que FadD32 effectue un transfert in vivo des acyls de FAS-I sur l’AcpM. Cette hypothèse permettrait d’expliquer la non essentialité proposée pour FabH (Zhang et al, 2012). IV/ 6.2 Activation de la chaîne alpha des AM La chaîne alpha des AM provient, comme détaillé précédemment, du système FAS-I. En effet, FAS-I fournit un acyl-CoA (C24-C26) qui va être activé par carboxylation. Cette réaction semble catalysée par un complexe acyl-CoA carboxylase composé d’AccA3-AccD4-AccD5 (Portevin et al, 2005). La chaîne ainsi activée se retrouve sous la forme d’un carboxylacyl-CoA. Elle peut alors être prise en charge par l‘enzyme Pks13 pour effectuer sa condensation avec la chaîne méromycolique. L’appartenance de AccD5 au complexe de carboxylation de la chaîne alpha est remise en cause par une étude (de cristallographie) qui prédit une spécificité de cette enzyme pour le propionylCoA et non pour les longues chaînes d’acides gras (Lin et al, 2006). Cependant, des études d’interaction au sein du laboratoire semblent confirmer son implication dans le complexe de carboxylation de la chaîne alpha (Cantaloube, 2010). L’orthologue d’accD4 de Mtb est essentiel à la biosynthèse des AM chez C.glutamicum (Portevin et al, 2005). L’enzyme AccD4 représente la sous-unité catalytique beta du complexe. Il est nécessaire pour l’activité catalytique, que le complexe possède au moins une sous-unité catalytique alpha (AccA1-3). AccA3 semble dans ce cas responsable de l’activité catalytique alpha. Les autres ACCases sont impliquées en partie dans la biosynthèse des précurseurs des AM tels que le malonyl-CoA. Cette famille de protéines a fait l’objet de revues bibliographiques très précises (Gago et al, 2011; Marrakchi et al, 2008). IV/ 6.3 Condensation des chaînes méromycoliques et alpha activées La réaction de condensation de type Claisen est réalisée par la polykétide synthase 13 (Pks13) de Mtb. Pks13 est une protéine de grande taille (186 KDa) comprenant de 1733 résidus d’acides aminés. Elle est composée de cinq domaines distincts possédant chacun une activité catalytique nécessaire à la condensation (Gavalda et al, 2009) : le domaine ACP N-terminal, KS (Ketoacyl Synthase), AT (Acyl Transferase), ACP C-terminal, TE (Thio-Estérase). Les domaines ACP, pour être actifs, sont modifiés post-traductionnellement par l’enzyme PptT (4’PhosphoPanTétheinyl 50 Figure 22 : Schéma général de l'étape de condensation des acides mycoliques (Gavalda et al, 2009). Les carbones asymétriques du motif mycolique ont une configuration R, R. Chez les mycobactéries, R1-CO = C40-C60 et R2 = C20-C24; X1 = accepteur encore inconnu de l’ α-alkyl β-cétoacyl (probablement le tréhalose); X2 , accepteur encore inconnu des AM (probablement le tréhalose). INTRODUCTION Transférase) (Chalut et al, 2006). Les chaînes méromycoliques et alpha activées peuvent alors être fixées respectivement sur le domaine ACP N-terminal et C-terminal. La fixation de la chaîne alpha est réalisée par le domaine AT de Pks13. Le transfert de la chaîne méromycolique sur le domaine ACP N-terminal nécessite in vitro la présence de FadD32. Le domaine AT ne semble pas capable d’effectuer un transfert sur le domaine ACP N-terminal. De même, FadD32 n’est pas capable d’effectuer le transfert d’acyl-AMP sur le domaine C-terminal. La chaîne méromycolique est transférée de façon autonome sur le domaine KS de Pks13. Le domaine KS réalise la condensation de type Claisen qui permet la formation d’un α-alkyl-β-cétoacyl lié au domaine ACP C-terminal. La libération du produit de condensation est probablement réalisée par le domaine TE de Pks13 sur un accepteur restant à définir (Figure 21). La formation de l’AM mature nécessite la réduction de la fonction céto en fonction hydroxyl. Cette réduction semble réalisée par l’enzyme CmrA (Lea-Smith et al, 2007). L’ensemble des résultats obtenus par les études de l’activation et de la condensation des chaînes alpha et méromycoliques a permis à Gavalda et collaborateurs de proposer un modèle général de la voie de condensation des AM (Figure 22)(Gavalda et al, 2009). Le gène codant pour Pks13 semble essentiel à la biosynthèse des AM chez Msm et chez C.glutamicum (Portevin et al, 2004). Plus récemment, Wilson et collaborateurs ont caractérisé une série de composés inhibant spécifiquement l’activité de Pks13 (Wilson et al, 2013). Ces composés pourraient inhiber le transfert de la chaîne méromycolique sur le domaine ACP Nterminal de Pks13. A l’heure actuelle, seule la structure du domaine AT de Pks13 a été caractérisée (Bergeret et al, 2012). Des études en cryo-électromicroscopie devraient permettre dans le futur d’étudier les mouvements des domaines les uns par rapport aux autres. Une étude de ce type a déjà été menée sur l’enzyme FAS-I de métazoaire (Brignole et al, 2009). IV/ 7 Export des AM à travers la membrane plasmique Le transport des AM à travers la membrane plasmique a longtemps été une question sans réponse. Depuis 2012, et les travaux fondateurs de Grzegorzewicz et collaborateurs, la protéine responsable de ce transport a été identifiée comme étant Mmpl3 (Grzegorzewicz et al, 2012b; Varela et al, 2012). Cette protéine appartient à la famille des RND protéine (de l’anglais, Resistance, Nodulation, and cell Division proteins)(Domenech et al, 2005). Cette famille de protéines est ubiquitaire des trois règnes de la vie, cependant au sein des eubactéries, elle est principalement restreinte aux 51 A B C Figure 23 : Représentation schématique de la topologie des protéines de la famille des RND et notamment celle de Mmpl3 de Mtb. (A) Représentation de la topologie des protéines de la famille RND (Guan et al, 1999 ; Paulsen et al, 1996). La topologie de la protéine Mmpl3 est inconnue mais sa modélisation ((Toppred, (Von Heijne, 1992)) permet de définir deux modèles, l’un à 12 TMS et deux larges boucles extra-cytoplasmique (B) et l’autre à 11 TMS et une large boucle extra-cytoplasmique (C). EC : extra-cytoplasmique ; PM : membrane plasmique ; C : cytoplasme. INTRODUCTION bactéries à coloration de Gram négative. Ces protéines, chez les bactéries, sont impliquées dans un grand nombre de processus (pour revue, (Putman et al, 2000)). De façon générale, leurs actions permettent le passage d’un composé à travers la membrane par l’utilisation de la force proton motrice. Sur le plan topologique, ce sont des protéines de grande taille, composées de 12 segments transmembranaires (TMS) et de deux boucles extracytoplasmiques positionnées entre le TMS 1 et 2 et le TMS 7 et 8 (Guan et al, 1999; Paulsen et al, 1996) (Figure 23A). Elles sont souvent associées avec des protéines accessoires. Chez E.coli, AcrB a été très bien étudiée notamment du fait de son implication dans la résistante aux médicaments de même pour MxeB de Pseudomonas aeruginosa (pour revue, (Paulsen et al, 1996)). Chez Mtb, il existe 14 gènes codant pour des protéines de type RND (Tekaia et al, 1999). Parmi eux, on retrouve le gène mmpl3 (rv0206c) codant pour Mmpl3. Les prédictions informatiques de la topologie de Mmpl3 semblent indiquer la présence de 11 ou 12 domaines transmembranaires selon les modèles (Owens et al, 2013; Tullius et al, 2011; Varela et al, 2012) (Figure 23B et C). Le modèle topologique présentant 12 TMS prédit également deux larges boucles cytoplasmiques entre les TMS 1 et 2 et 7 et 8. Ce modèle se rapproche donc plus de la topologie théorique des protéines de la famille RND. De plus, on remarque que dans ce modèle les extrémités Nterminale et C-terminale de la protéine sont prédites dans le cytoplasme. L’étude de la topologie de MxeR définit également ses extrémités N-terminale et C-terminale dans le cytoplasme de Pseudomonas aeruginosa (Guan et al, 1999). Le modèle à 11 TMS prédit une localisation extracytoplasmique de l’extrémité C-terminale. Actuellement, la topologie de Mmpl3 n’a pas encore été étudiée expérimentalement. Une partie de mes travaux de thèse permettent cependant de déduire certaines informations, quant à la topologie globale de Mmpl3, notamment en ce qui concerne la position de l’extrémité C-terminale. Les activités biochimiques et enzymologiques de Mmpl3 sont encore très mal définies, en comparaison des autres enzymes de la biosynthèse des AM. Grzegorzewicz et collaborateurs montrent que l’inhibition de Mmpl3 provoque une diminution de la quantité de TDM libéré dans le milieu de culture. En parallèle, ils observent une accumulation de TMM au niveau des cellules de Mtb. Cette évolution de la quantité de TDM et TMM est dose dépendante, semblant signifier que ce phénomène est spécifique de l’inhibition de Mmpl3 (Grzegorzewicz et al, 2012b). Un mutant conditionnel du gène mmpl3 de Msm n’est pas viable en condition non permissive (Grzegorzewicz et al, 2012b; Varela et al, 2012). Cela semble signifier que le gène mmpl3 est essentiel. L’analyse des AM néo-synthétisés fixés à l’arabinogalactane montre une diminution 52 INTRODUCTION progressive de toutes les espèces au cours du temps, lorsque la souche est placée en condition non permissive (Grzegorzewicz et al, 2012b; Varela et al, 2012). L’ensemble de ces résultats semble donc indiquer que Mmpl3 est responsable du transport à travers la membrane plasmique de toutes les espèces d’AM, sous la forme de TMM (Figure 24). Ce résultat semble indiquer que l’accepteur terminal des AM après la condensation par Pks13 pourrait être le tréhalose. Ces deux études monternt également que le gène codant pour Mmpl3 de Mtb peut complémenter la délétion du gène codant Mmpl3 de Msm. Il serait maintenant intéressant d’étudier l’interaction entre les enzymes de la biosynthèse des AM et Mmpl3, tant sur le plan biochimique que physique. Mmpl3 semble une cible thérapeutique prometteuse pour le développement de nouveaux antibiotiques (confère paragraphe I/ 2.2b p.13). IV/ 8 Régulation de la biosynthèse des AM La biosynthèse des AM implique un nombre important d’enzymes, de précurseurs, de cofacteurs et de coenzymes et elle représente un coût énergétique important pour la bactérie. Il est donc probable que la biosynthèse des acides mycoliques soit régulée génétiquement, par exemple, lors des phases non-réplicatives, lors de carences en nutriments mais également pour maintenir la balance entre les systèmes FAS-I et FAS-II. L’étude de la régulation génétique de la biosynthèse des AM n’a débuté que très récemment. Elle représente la suite logique de l’étude des AM, qui avait commencée par : l’identification, la structure, la biochimie, l’enzymologie, la génétique pour arriver maintenant à la régulation génique. Le premier régulateur à avoir été décrit : MabR (Salzman et al, 2010), régule négativement l’expression de fas (FAS-I) et de certains gènes de protéines de FAS-II. Ce régulateur transcriptionnel est essentiel chez Msm et est très bien conservé chez les différentes espèces de mycobactéries, soulignant le rôle central de cette régulation. Les signaux de régulation restent cependant à découvrir. Classiquement, les signaux de régulation de la biosynthèse d’acides gras sont les acides gras eux-mêmes. En effet, dans le cas de FasR d’E.coli, la fixation du régulateur sur sa séquence est inhibée par la présence d’acyl-CoA (DiRusso et al, 1992) permettant ainsi une levée de l’activation. En parallèle, ce régulateur (activateur) est également un inhibiteur de la bêta-oxydation, ce qui semble indiquer un rôle de ce régulateur dans la balance synthèse/dégradation des acides gras. 53 Figure 24 : Représentation schématique du rôle de Mmpl3 dans le transport des AM à travers la membrane plasmique; (Grzegorzewicz et al, 2012). Les AM sont représentés en noir. DAT, diacyltrehaloses; PAT, polyacyltrehaloses; PDIM, phthiocerol dimycocerosates. Le tréhalose libéré lors du transfert sur l’arabinogalactane de la partie AM du TMM ou lors de la formation de TDM à partir du TMM est recyclé et réimporté à l'intérieur des cellules par le transporteur ABC SugABC et la LpqY des lipoprotéines associées (Kalscheuer et al, 2010); AccD4 et AccA3 forment un complexe carboxylase qui active probablement la chaine alpha (C24 ou C26 acyl-CoA) pour être condensée avec la chaîne méromycolique. FbpABC ou Ag85ABC sont les mycoloyltransferases qui réalisent à la fois le transfert des AM sur l’AG et la modification du TMM en TDM. Arabinogalactane (AG) , Peptidoglycane (PG). INTRODUCTION Récemment le régulateur FadR a été mis en évidence chez Mtb (Biswas et al, 2013). Ce régulateur semble inhiber des gènes de FAS-II. Sa fixation semble peu modifiée par la présence d’acyl-CoA. Le régulateur FasR a quant à lui été décrit pour activer l’expression du gène fas (FASI) (Mondino et al, 2013). Sa fixation pourrait être inhibée par les longues chaînes d’acyl-CoA. L’ensemble de ces données est encore insuffisante pour modéliser l’action combinée de ces régulateurs dans le cadre de stress, ou bien dans la balance entre FAS-I et FAS-II. La régulation de la biosynthèse des AM semble être réalisée à la fois au niveau transcriptionnel et post-traductionnel. En effet, depuis une décennie, les régulations post-traductionnelles, notamment par phosphorylation de protéines, ont fait l’objet de nombreuses recherches (Bhatt et al, 2007b; Molle & Kremer, 2010). Ces deux mécanismes sont probablement complémentaires du fait de leur mode d’action différent et de leur vitesse de mise en place. En effet, chez E.coli, la régulation transcriptionnelle est un phénomène dit lent, de l’ordre de la minute voire de la génération, contrairement à la régulation post-traductionnelle, qui permet une réponse rapide de l’ordre de la milliseconde (Alon, 2007). De ce fait, et au vu du temps de génération extrêmement long de Mtb (24h), on peut aisément imaginer que les régulations post traductionnelles jouent un rôle central chez ce bacille. Les mycobactéries possèdent en plus des systèmes à deux composants, une voie de signalisation faisant appel aux Sérine/Thréonine/tyrosine Protéines Kinases (STPK) (Cole et al, 1998a). L’action des STPK est couplée à un rétrocontrôle induit par une phosphatase. Ce mode de signalisation a longtemps été attribué spécifiquement aux organismes eucaryotes. Cependant, depuis les programmes de séquençage du génome à large échelle, plusieurs signatures correspondant à des STPK ont été retrouvées chez plusieurs eubactéries (pour revue, (Bakal & Davies, 2000)) dont les mycobactéries (Cole et al, 1998a). Ces signatures correspondent au motif conservé des STPK eucaryotes notamment celui du site catalytique (DXKPXN) ainsi que des 11 sous-domaines conservés (Hanks & Quinn, 1991). IV/ 8.1 Les STPK mycobactériennes L’annotation du génome de Mtb a permis d’établir la présence de 11 STPK. Les critères d’annotation se sont basés sur les spécificités des kinases de type Hanks décrites précédemment (pour revue, (Av-Gay & Everett, 2000)). Leur nombre varie en fonction des espèces, par exemple 4 STPK sont annotées chez M.Leprae et 24 chez M.marinum (Narayan et al, 2007). Les analyses phylogénétiques des STPKs de Mtb par alignement de séquences ont permis de les classer en 5 54 INTRODUCTION sous-embranchements, nommés clade (Av-Gay and Everett, 2000; Narayan et al., 2007). L’environnement génétique ainsi que la conservation au sein des espèces de mycobactéries a permis aux auteurs d’orienter le rôle de chaque clade chez Mtb. Le clade I, constitué des STPK transmembranaires, est présent chez différentes espèces mycobactériennes dont Mtb, où il est représenté par 3 STPKs, PknA, PknB et PknL. Ce clade semble être impliqué dans la régulation de la division et de la croissance cellulaire, la formation du septum et l’élongation du peptidoglycane. Les gènes pknA et pknB sont en opéron avec pstP codant l’unique sérine thréonine phosphatase de Mtb. Le clade II, constitué des kinases de la membrane interne et des kinases cytoplasmiques chez les mycobactéries, est représenté chez Mtb par les kinases membranaires, PknH, PknE et PknD. Ce clade semble avoir un rôle dans la régulation du transport transmembranaire. Le clade III contient PknF, PknI et PknJ. Ce clade semble être impliqué dans la division cellulaire et la régulation des transports membranaires. Le clade IV est représenté chez Mtb par la protéine kinase soluble PknK. Ce clade semblerait être impliqué dans la virulence et la synthèse des composés de la paroi. Le clade V contient la dernière kinase de Mtb, PknG. L’organisation génétique de cette kinase soluble suggère un rôle dans le métabolisme des sucres (cycle de Krebs). Des études expérimentales sont néanmoins nécessaires pour confirmer les différents rôles des STPK de Mtb. IV/ 8.2 Régulation des enzymes de FAS-II par les STPK Plusieurs études ont montré que les enzymes de FAS-II, FabH, HadAB, HadBC, MabA, InhA, KasA sont régulées négativement par la phosphorylation induite par les STPK (Khan et al, 2010; Molle et al, 2006; Molle et al, 2010; Slama et al, 2011; Veyron-Churlet et al, 2009; Veyron-Churlet et al, 2010). Seule la protéine KasB semblait activée par la phosphorylation in vitro (Molle et al, 2006). Cependant, selon L. Kremer co-auteur de cette étude, l’activité de KasB pourrait in vivo être réprimée par la phosphorylation. Récemment, une étude montre que l’enzyme PcaA responsable de la cyclopropanation en position proximale des AM est inhibée par la phosphorylation (Corrales et al, 2012). In vitro, PcaA est phosphorylée par plusieurs STPK sur les thréonines T168 et T183. Par génie génétique, il est possible de substituer ces deux thréonines en alanine pour obtenir une protéine non phosphorylable. A l’inverse, la substitution de la thréonine par un acide aspartique permet de mimer une phosphorylation constitutive et non labile (protéine phosphomimétique). L’expression d’un mutant de pcaA codant pour une PcaA phosphomimétique chez M.bovis, ΔpcaA, montre l’absence d’alpha-AM. Cela confirme donc les données in vitro quant à l’inhibition de l’activité de PcaA par la phosphorylation. 55 Figure 25 : Résumé des interactions protéine-protéine des enzymes de la biosynthèse des AM (Cantaloube et al, 2011). Les enzymes de condensation (en orange) interagissent les unes avec les autres et avec le cœur de l’interactome composé de MabA (en jaune), InhA (en vert foncé) et FabD (en rouge). Pour plus de clarté, le cœur est représenté dans chaque type de complexe. KasA et KasB interagissent préférentiellement avec HadAB (en vert clair) et HadBC respectivement. Les interactions entre les Mtf (en violet) et KasA, HadAB, FabD et InhA ou KasB, HadBC InhA et FabD sont représentées par des flèches courbes noires. Pks13 (en bleu) interagit avec KasB et avec les Mtf MmaA3 et MmaA4. Chaque type de complexe est représenté par un rectangle gris, I-FAS-II est le complexe d'initiation, E1-FAS-II et E2FAS-II, les complexes d‘élongation de type 1 et 2 respectivement et T-FAS-II est le complexe de terminaison. INTRODUCTION Si l’action des phosphorylations sur les protéines de biosynthèse des AM est bien décrite et semble robuste, le signal et la STPK par lesquels elle est induite demeurent à définir. IV/ 9 Interactome de la biosynthèse des AM La biosynthèse des AM fait appel à de nombreuses protéines. Contrairement au système FAS-I, cette biosynthèse est réalisée par des enzymes uniques monofonctionnelles. D’autres voies de biosynthèse complexes telles que le cycle de Krebs font appel à un grand nombre d’enzymes uniques. L’étude de ces mécanismes complexes a permis de mettre en avant le rôle central des interactions protéines-protéines évoquant ainsi la notion de « metabolic channeling ». Cette notion décrit le passage du précurseur d’une enzyme à l’autre grâce à la présence d’interactions protéiques permettant une compartimentalisation de la biosynthèse au cœur du complexe (Veer Reddy & Pardee, 1980; Welch, 1978). C’est dans cette optique qu’au laboratoire, une étude poussée d’interactions protéiques a été menée sur les enzymes de biosynthèse des AM (Cantaloube et al, 2011; Veyron-Churlet et al, 2005; Veyron-Churlet et al, 2004). Ces études ont permis de déterminer l’existence d’un complexe d’interactions appelé M.A.B.I. (de l’anglais, Mycolic Acid Biosynthesis Interactome). IV/ 9.1 Organisation générale du MABI Le modèle propose l’existence de trois à quatre sous-complexes enzymatiques, chacun centré sur une condensase (FabH ou Kas) associée à FabD et spécialisé dans l’initiation, l’élongation, et la terminaison de la chaîne méromycolique. Un « core » est formé par les réductases MabA, InhA et les deux hétérodimères de déshydratases HadAB ou HadBC. Ces complexes pourraient soit coexister, soit s’associer de façon séquentielle. La spécificité de chaque sous-complexe est apportée par l’interaction avec l’une des condensases du système FAS-II. Ainsi, le complexe IFAS-II porte la condensase mtFabH, le complexe E-FAS-II (E1-FAS-II et E2-FAS-II) contient KasA ou KasB respectivement alors que le complexe T-FAS-II contient Pks13 et est associé à E2-FAS-II via KasB. De plus, les complexes E-FAS-II sont caractérisés par des interactions préférentielles entre KasA et HadAB (E1-FAS-II) ou KasB et HadBC (E2-FAS-II). Comme évoqué précédemment, ces interactions semblent confirmer l’hypothèse de l’implication de HadAB dans l’élongation initiale et de HadBC dans l’élongation terminale des AM. Les Mtf interagissent de façon préférentielle avec les condensases KasA et KasB mais pas avec la condensase FabH du complexe d’initiation I-FAS-II (Figure 25). Les interactions entre les Mtf et le complexe E1-FAS-II et E2-FAS-II pourraient indiquer que les décorations de la chaîne 56 Synthèse du malonyl-CoA Activation de la chaîne α Activation de la chaîne méromycolique α3 α3 α3 α3 α3 α? + α3 α? β4 β5 β4 β5 β5 β4 α? α? ? ε5 FadD32 α? α? - β6 β6 β6 β6 β6 β6 FAS-II Figure 26 : Modélisation des interactions des différentes ACCases et de FadD32 entre elles et avec le système FAS-II (Cantaloube, thèse 2010). Les flèches rouges représentent les interactions protéine-protéine déduites d’expériences de double hybride chez la levure et de Co-IP. Les flèches vertes représentent, en plus des interactions protéine-protéine, l’effet activateur ou inhibiteur d’AccE5 sur les deux complexes d’ACCases. Les sous-unités α, correspondent à AccA3 (α 3) ou une autre sous-unité α potentielle (α?). Les sous-unités β représentent AccD4 (β4), AccD5 (β5) et AccD6 (β6). La sous-unité ε5 correspond à AccE5. INTRODUCTION méromycolique ont lieu au cours de l’élongation de cette chaîne. De même, l’interaction entre MmaA4 et les déshydratases est en accord avec le fait que des mutations du gène mmaA4 puissent être associées à la résistance aux antibiotiques (isoxyle et thiacétazone) ciblant HadABC. En effet, la modification de l’interaction entre les deux protéines pourrait modifier leur conformation et ainsi limiter l’action des antibiotiques. Cependant, le rôle de MmaA4 dans l’activation et la résistance à ces antibiotiques est remis en cause (Belardinelli & Morbidoni, 2012; Grzegorzewicz et al, 2012a). Pour finir, S. Cantaloube au cours de ses travaux de thèse, a pu mettre en évidence un complexe d’interaction entre les ACCases elles-mêmes ainsi qu’entre les ACCases et la protéine FadD32 appartemant au complexe de terminaison T-FAS-II (Cantaloube, 2010). Le modèle d’interaction proposé correspond à la présence d’une sous-unité alpha composée d’un homo-hexamère d’AccA3 interagissant avec une sous-unité béta composée de 3 monomères d’AccD4 et 3 monomères d’AccD5. AccE5, unité epsilon du complexe, interagit avec AccA3 et AccD5 (figure 26). AccD4 possède une forte interaction avec FadD32, ce qui pourrait permettre d’établir le lien entre le complexe ACCase et le complexe de terminaison. IV/ 9.2 Essentialité des interfaces d’homomultimérisation L’étude de l’homomultimérisation des protéines MabA et InhA a permis de mettre en avant le caractère essentiel de ces interactions. En effet, la mutation G162L de MabA provoque un phénotype dominant négatif lors de l’expression du gène codant cette protéine chez Msm, M.bovis et Mtb (Veyron-Churlet et al, 2004). Cette mutation semble déstabiliser l’interface d’interaction α4α5 (D.Zerbib et L.Mourey, non-publié), décrite structuralement par CohenGonsaud et collaborateurs (Cohen-Gonsaud et al, 2002). La mutation D228R de l’interface α6β7 de MabA ne provoque pas de phénotype in vivo. Cela semble indiquer que l’interface α4α5 est essentielle contrairement à l’interface α6β7. La mutation S170K d’InhA (équivalent positionnel de G162L dans l’interface α4α5) provoque aussi l’apparition d’un phénotype dominant négatif (Cantaloube, 2010). Cette mutation impacte également l’interface α4α5. Contrairement à MabA, les travaux en chromatographie d’exclusion semblent indiquer que le mutant S170K d’InhA est dimérique. Les travaux en cristallographie ont confirmé l’état tétramérique de MabA G162L. S. Cantaloube propose que le dimère d’InhA est la forme active in vivo et que la forme tétramérique est la forme de stockage. 57 INTRODUCTION Les interactions protéiques homotypiques et hétérotypiques semblent jouer un rôle important dans la biosynthèse des AM. Il semble clair que la biosynthèse des AM est réalisée par un ou plusieurs complexes multi-protéiques. La biochimie et l’enzymologie des enzymes de ce complexe sont très bien décrites dans la littérature. Cependant, son implication dans la croissance et la division cellulaire n’est pour l’instant que très peu documentée. Seule la biosynthèse du peptidoglycane a été décrite sur le plan de sa localisation et de sa régulation au cours de l’élongation et de la division bactérienne. 58 Biosynthèse du PG dépendante de MreB chez E.coli Croissance polaire chez les mycobactéries et corynébactéries Croissance polaire chez streptomyces Figure 27 : Représentation de différents modes de croissance bactériens (d’après, Flärdh, 2010) Différents modes d‘élongation de la paroi cellulaire des bactéries. Les sites actifs de biosynthèse de la paroi cellulaire apparaissent en rouge. La plupart des cellules en bâtonnet (partie supérieure) utilisent une hélice MreB (bleu) comme échafaudage pour la synthèse du peptidoglycane. Les actinobacteries croissent de façon indépendante de MreB et réalisent leur croissance aux pôles de la cellule. Les mycobacteries et les corynebactéries, en forme de bâtonneté, réalisent leur croissance aux deux pôles de la cellule (panneau du milieu). Chez streptomyces, les zones d'assemblage de la paroi cellulaire sont à la pointe des hyphes, y compris aux pointes des nouvelles branches des hyphes (panneau du bas). INTRODUCTION V. Biogénèse de l’enveloppe au cours de la croissance des mycobactéries V/ 1 Croissance polaire Les mycobactéries font partie de l’ordre des actinomycetales caractérisées par leur croissance sous forme de mycelium. Contrairement aux streptomycètes, les mycobactéries ne forment pas de vrai mycélium, mais possèdent cependant une croissance apicale. La croissance apicale ou polaire, est une caractéristique commune entre les mycobactéries et les streptomycètes. Ce mode de croissance s’oppose à la croissance latérale utilisée par les bactéries modèles en bâtonnet comme E.coli ou B.subtilis (Daniel & Errington, 2003) (Figure 27). Ces deux types de croissance sont en partie déterminées par la localisation de la biosynthèse du peptidoglycane latéral (Daniel & Errington, 2003). V/ 1.1 Biosynthèse du peptidoglycane aux pôles La localisation de la biosynthèse du peptidoglycane (PG) chez les mycobactéries a été déterminée grâce à l’utilisation d’un antibiotique ciblant cette synthèse couplée avec un fluorophore (vancomycine-fluorescéine ; VanFL). Ce marquage, montre une localisation de la biosynthèse du PG au niveau des pôles chez les corynébactéries (Daniel & Errington, 2003). Cette localisation a été confirmée par la suite chez les mycobactéries (Thanky et al, 2007). Cela signifie que le peptidoglycane latéral est « inerte » chez les Corynebacterineae. Chez E.coli, la biosynthèse du PG est orientée notamment par la protéine MreB qui forme une hélice intracytoplasmique le long de la membrane bactérienne (Figure 27). Cette protéine joue également un rôle de structure dans le maintien de la forme de la bactérie. Chez les Corynebacterineae, cette protéine est absente, ce qui pose deux questions : comment la biosynthèse du PG est-elle localisée ? Et, comment la forme de la bactérie est-elle maintenue ? Dans ces bactéries, la biosynthèse du PG aux pôles semble dépendante de la protéine Wag31 (orthologue de la protéine DivIVA de B.subtilis). En fonction des espèces, le gène codant cette protéine est annoté DivIVA ou Wag31. Un mutant conditionnel du gène wag31 de Msm a été réalisé, montrant en condition non permissive, une diminution importante voire totale de la biosynthèse du PG aux pôles jusqu’à la lyse de la bactérie (Kang et al, 2008). Cette étude a également montré que la diminution de la concentration en Wag31 est accompagnée d’un changement morphologique important, aboutissant à la perte de la forme en bâtonnet et un 59 INTRODUCTION arrondissement total de la cellule. Ces observations ont été confirmées par une étude similaire chez C.glutamicum montrant l’implication de DivIVA (Wag31) dans la localisation de la biosynthèse du PG et la forme de la bactérie (Letek et al, 2008). Cette étude montre également que les orthologues wag31 de Mtb et divIVA de S. coelicolor peuvent complémenter la délétion du gène codant pour DivIVA de C.glutamicum. En effet, la forme et la localisation du PG naissant sont restaurées. Cela signifie donc que « l’activité » de Wag31 semble être conservée chez les actinomycètes. Chez les corynebactéries, la protéine RsmP semble également impliquée dans l’élongation polaire (Fiuza et al, 2010). Cette protéine n’est cependant pas présente chez les mycobactéries. La destructuration de la biosynthèse du PG à travers la perte de Wag31 montre l’importance du PG dans le maintien de la forme du bacille. De plus, une surexpression de Wag31 provoque également une modification de la forme des bactéries. Il semble donc que le maintien de la forme soit dépendant de l’orientation du peptidoglycane inerte induite directement ou indirectement par la protéine Wag31. La biosynthèse du peptidoglycane a été largement décrite sur le plan biochimique et enzymologique notamment chez E.coli (pour revue (Bouhss et al, 2008)). Cette voie de biosynthèse est complexe et fait appel à de nombreuses protéines notamment les « penicilline binding proteins » (PBP), RodA et les Mur ligases. Chez C.glutamicum, les PBP ont été localisées principalement au niveau des pôles (Valbuena et al, 2007). De plus, PBP1b interagit physiquement avec DivIVA. Ces observations sont donc en adéquation avec la localisation polaire de la biosynthèse du PG. Cela semble établir un lien direct entre la localisation d’une voie de biosynthèse et la localisation des protéines impliquées dans cette voie. Des interactions physiques entre Wag31 et des PBP ont également été mises en évidence chez les mycobactéries (Mukherjee et al, 2009a). V/ 1.2 Wag31, la protéine clé de la croissance polaire Cette protéine de type Coiled-coil se localise au niveau des pôles chez B.subtilis (Oliva et al, 2010). Cette localisation est plus importante en termes d’intensité au niveau d’un des deux pôles de la bactérie. Cette observation a été expliquée par l’âge du pôle. En effet, après la division il y formation, sur le site de division d’un nouveau pôle dans chaque cellule fille. Dans une cellule jeune, la re-localisation de Wag31 au niveau de ce nouveau pôle est plus récente et donc moins intense lors de son observation. Cette observation est également bien décrite chez S.coelicolor 60 Figure 28 : Rôle des STPK dans la biosynthèse, l’élongation et la division mycobactérienne (d’après, Molle & Kremer, 2010). Les STPK sont autophosphorylées en réponse à des stimuli externes, puis phosphorylent leurs protéines cibles. INTRODUCTION où la protéine DivIVA est retrouvée de façon plus importante au niveau de l’hyphe principal en comparaison des pôles des branches (Flärdh, 2003; Hempel et al, 2008). Wag31 a la capacité de se localiser de façon autonome au niveau des pôles des mycobactéries (Ramamurthi & Losick, 2009). En effet, le domaine N-terminal de la protéine possède un domaine d’interaction aux membranes (Flärdh, 2010). Il a été montré que DivIVA de B.subtilis est capable de localiser une protéine partenaire au niveau de la membrane d’un liposome, ce qui indique que la protéine DivIVA seule peut se localiser et localiser une protéine au niveau de la membrane plasmique (Lenarcic et al, 2009). De plus, il a été montré que DivIVA possède une affinité supérieure pour les pôles (Lenarcic et al, 2009). Cette affinité est expliquée par la forme du pôle qui crée une courbure négative importante semblant stabiliser les multimètres de DivIVA. Cette géométrie est également retrouvée lors de la formation du septum (Ramamurthi & Losick, 2009). Cette protéine est donc un point d’ancrage de protéine au niveau de la membrane du pôle. Cette fonction est impliquée dans la localisation du PG au niveau des pôles des mycobactéries. D’autres « grands » mécanismes comme la réplication chromosomique sont également dépendants de cette protéine (pour revue, (Hett & Rubin, 2008) V/ 1.3 Régulation de la croissance des mycobactéries La biosynthèse du peptidoglycane joue un rôle central dans le maintien de la forme des mycobactéries. Comme nous l’avons vu précédemment, la modification de l’expression de la protéine Wag31 induit des modifications morphologiques de la bactérie. Il semble donc que la biosynthèse du PG nécessite une régulation fine de son activité afin de maintenir la forme de la bactérie. Les principaux gènes codant pour les enzymes de l’élongation et de la division forment des opérons notamment l’opéron Dcw (de l’anglais, Division Cell Wall) dans lequel est retrouvée la STPK PknL et son régulateur transcriptionnel associé (Rv2175c). De même, les gènes essentiels de la biosynthèse du PG, pbpA et rodA sont retrouvés en opéron avec les STPK PknA et PknB. Cette association génétique a permis d’établir les premiers liens entre l’élongation et la division bactérienne avec leurs régulations par la phosphorylation. Une revue très détaillée des résultats des études de la régulation de la division des mycobactéries et corynébactéries par la phosphorylation a été réalisée par Molle et Kremer (2010). Cette revue reprend l’ensemble des protéines phosphorylées ainsi que la STPK potentiellement responsable de cette phosphorylation (Figure 28)(Molle & Kremer, 2010). 61 Figure 29 : Schéma et conséquences du mode de croissance asymétrique des mycobactéries (D’après Aldridge et al, 2012). (A) Schéma de marquage en pulse et chasse de l’enveloppe permettant de suivre l’enveloppe néo-synthétisée et donc le taux de croissance de chaque pôle. (B) Conséquence sur la population bactérienne de la croissance asymétrique. Alt : alternateur ; Acc : accélérateur. (C) Taux de croissance mesuré en vidéomicroscopie après marquage en pulse et chasse de l’enveloppe. INTRODUCTION De façon intéressante, la STPK PknB, possède un domaine de fixation extra-cytoplasmique PASTA (de l’anglais, (PBP And Serine/Threonine kinase Associated domain). Un travail remarquable a montré que ce domaine permettait la localisation de PknB au niveau des pôles et du septum de la bactérie (Mir et al, 2011). Cette localisation est dépendante de l’interaction du domaine PASTA avec le peptidoglycane naissant présent aux pôles des mycobactéries (Mir et al, 2011). PknB est donc localisée au même endroit que certaines de ses cibles telles que PbpA ou Wag31. Dans le cas de Wag31, l’augmentation du niveau de phosphorylation par PknA et B potentialise sa localisation aux pôles et provoque une augmentation de la biosynthèse du PG (Hamasha et al, 2010). Cependant, PknB est également impliquée dans le rétrocontrôle de la biosynthèse du PG. En effet, PknB est retrouvée en complexe avec les protéines MviN et FhaA. La phosphorylation de MviN par PknB permet à son tour la phosphorylation de FhaA, ce qui induit l’inhibition de la biosynthèse du PG (Gee et al, 2012). Cette étude extrêmement détaillée montre également une localisation polaire de la protéine FhaA aux pôles et septum de Msm. L’ensemble de ces études confirme la localisation polaire de la biosynthèse du PG, mais également le rôle central de la régulation par les STPK dans la division chez les mycobactéries. De façon intéressante, la biosynthèse des AM est également régulée à différentes étapes par des STPK (confère paragraphe IV/ 8.2 p.55). V/ 2 Division et croissance asymétrique V/ 2.1 Croissance asymétrique des mycobactéries Comme indiqué précédemment, le mode de division septal des bactéries définit des âges de pôles différents. D’après la localisation plus importante de Wag31 à l’ancien pôle, celui-ci a rapidement été défini comme le pôle de croissance. Cependant, la preuve expérimentale n’a été apportée que très récemment par Aldridge et collaborateurs (2012) (Figure 29). Cette étude de référence a permis de mesurer la vitesse d’élongation des pôles grâce à un marquage fluorescent en pulse-chasse de l’enveloppe (Aldridge et al, 2012). L’enveloppe neosynthétisée n’étant pas marquée, les auteurs ont pu mesurer l’allongement de Msm au cours du temps. Ces mesures indiquent que dans 71% des cas, la cellule sœur ayant hérité de l’ancien pôle (accélérateur) croît plus rapidement par rapport à l’autre cellule sœur ayant hérité du nouveau pôle parental (alternateur) (figure 29). De plus, les accélérateurs réalisent leur propre division avec une taille plus importante que les alternateurs. Cela implique donc, que la division mycobactérienne est sans doute déterminée par le temps (l’âge de la bactérie) et non par la 62 Figure 30 : Modèle des mécanismes de contrôle du site de division chez B. subtilis (Bramkamp & van Baarle, 2009). MinJ interagit avec divIVA et MinD, alors que MinC interagit seulement avec MindD et divIVA n’interagit qu’avec MinJ. Dans les cellules filles, divIVA (sphères violettes) recrute le complexe MinCDJ (sphères oranges) vers les pôles. Seul M inJ se lie directement à divIVA. Lors de la polymérisation de FtsZ (sphères vertes) en un « anneau » (vert) à mi-cellule, MinCDJ est recruté à l'écart des pôles de la cellule au niveau du site de division. Le recrutement du complexe MinCDJ a probablement pour rôle d’empêcher l’initiation d’un nouveau cycle de division. Après l'achèvement du cloisonnement, MinCDJ est répartie équitablement entre les deux pôles. Les ellipses oranges représentent les nucléoïdes. INTRODUCTION taille de la cellule comme chez les bactéries de référence E.coli ou B.subtilis. Les auteurs ont ensuite déterminé que les accélérateurs possédaient une sensibilité aux antibiotiques plus importante que les alternateurs. Ce résultat est convaincant pour les antibiotiques ciblant la biosynthèse de l’enveloppe. L’ensemble de ces résultats a récemment été contesté par Wakamoto et collaborateurs (Wakamoto et al, 2013). En effet, les auteurs n’observent qu’une très faible différence du taux de croissance en fonction de l’âge des pôles et ils n’observent pas de différence de susceptibilité à l’INH en fonction de l’âge des pôles. Cependant, cet antibiotique était décrit par Aldridge et collaborateurs comme présentant une forte variabilité permettant difficilement de conclure. De façon surprenante, Wakamoto et collaborateurs ne discutent absolument pas leurs résultats en s’opposant à l’étude d’Aldridge et al. La méthode employée pour calculer le taux d’élongation de ces deux études est différente. Les descriptions succinctes de ces méthodes dans ces deux articles ne permettent pas d’avancer d’hypothèse quant à ces différences de résultats. Cependant d’autres études confirment maintenant les travaux initiaux d’Aldridge et al. Les auteurs évoquent un taux de croissance deux fois supérieur pour l’ancien pôle, voire une croissance unipolaire (Joyce et al, 2012; Singh et al, 2013). V/ 2.2 Division asymétrique des mycobactéries La mise en place du site de division chez les bactéries modèles en bâtonnet est sous un contrôle spatio-temporel strict afin que la septation se réalise au milieu de la cellule et entre les nucléoïdes. (Goehring & Beckwith, 2005; Harry et al, 2006). Le premier événement observable dans la division cellulaire est la polymérisation de la « tubuline like » FtsZ en un anneau dans la région mi-cellulaire. Cet anneau de FtsZ agit alors comme site de nucléation pour les composants de la machinerie de division, également connu sous le nom de divisome (Bi et al, 1991; Harry, 2001). Que ce soit chez les bactéries à Gram négatif et Gram positif, comme E.coli et B.subtilis respectivement, le choix du milieu de la cellule comme site de division est déterminé par une combinaison de mécanismes de contrôle négatif tels que le système Min et le système d’occlusion du nucléoïde Noc. Le sytème MinCD dont le point d’ancrage aux pôles est DivIVA empêche la formation et l'assemblage ultérieur du divisome près des pôles chez B.subtilis. De plus ce système permet d’inhiber la formation d’un second anneau de FtsZ à proximité du premier. L’occlusion du nucléoïde, notamment les facteurs SLMA, prévient l'assemblage de FtsZ au niveau des nucléoïdes. Cela permet la formation d’un anneau de FtsZ fonctionnel uniquement 63 INTRODUCTION au milieu de la cellule et dans l’espace inter-chromosomique (pour revue, (Bramkamp & van Baarle, 2009)) (Figure 30). Chez les mycobactéries, les systèmes MinCDE et d’occlusion du nucléoïde sont absents (Hett & Rubin, 2008). Comme dit précédemment, la division chez les mycobactéries pourrait dépendre uniquement de l’âge et non de la taille de la bactérie (Aldridge et al, 2012). La septation dépend essentiellement de l’emplacement de l’anneau de FtsZ dans la cellule. Or, chez les mycobactéries, l’anneau de FtsZ ne se localise pas toujours au milieu de la cellule (Singh et al, 2013). Cela semble confirmer l’absence des mécanismes évoqués précédemment de régulation de la septation chez les mycobactéries. Cependant, malgré l’absence de système d’occlusion par le nucléoïde, très peu de « guillotinage » de l’ADN chromosomique est observé. Il semble que la protéine FtsK soit capable d’effectuer le « transfert » rapide du nucléoïde vers les cellules filles malgré la mise en place du divisome (Singh et al, 2013). La division en deux cellules filles nécessite également une biogénèse de l’enveloppe au niveau du site de division. En effet, une biosynthèse du PG est rapidement observée au niveau des nouveaux pôles chez toutes les bactéries en bâtonnets (Daniel & Errington, 2003). Cette biosynthèse ne dépend pas dans les premiers temps de la protéine Wag31. La localisation de la biosynthèse du PG semble dictée par des interactions protéine-protéine. Ces interactions mettent en jeu notamment les protéines FtsZ, FtsW et Pbp3. En cas de délétion de la protéine FtsW, la biosynthèse du peptidoglycane au septum est abolie (Datta et al, 2006). Les auteurs observent également un défaut de formation du septum indiquant probablement que la protéine FtsW permet de stabiliser l’anneau de FtsZ. Une autre étude a montré que chez E.coli, FtsW possède un rôle direct dans la biosynthèse du PG en réalisant le passage à travers la membrane du lipide II nécessaire à la synthèse du PG (Mohammadi et al, 2011). Chez Msm, le défaut de biosynthèse du PG au septum dans le mutant conditionnel FtsW pourrait être dû à l’absence de l’activité « flippase » de FtsW. La protéine Wag31 se relocalise au niveau du nouveau pôle dès que la courbure négative est suffisamment importante et permet alors le recrutement de l’ensemble des protéines de biosynthèse du PG. Les protéines actuellement impliquées dans la division cellulaire chez les mycobactéries ont été décrites dans une revue de Hett et Rubin (2008). Ces auteurs posent également la question de la biosynthèse des autres composants de l’enveloppe au cours de la croissance et la division. En effet, contrairement à la biosynthèse du PG, l’implication de la biosynthèse de l’arabinogalactane et des AM dans la croissance et la division des mycobactéries reste à définir. 64 INTRODUCTION VI. Hypothèse et projet de travail Les mycobactéries possèdent une enveloppe complexe avec une ultrastructure caractéristique. Les composants de cette enveloppe sont, pour certains, spécifiques du genre des Corynebacterineae, ou bien, pour d’autres, spécifiques des espèces pathogènes de mycobactéries. L’enveloppe représente l’interface entre la bactérie et son hôte et de ce fait, elle joue un rôle prépondérant dans la résistance, notamment aux macrophages alvéolaires. L’inhibition de la biosynthèse des AM de l’enveloppe, du fait de leur essentialité et de leur spécificité, représente une voie thérapeutique idéale. L’antibiotique le plus efficace actuellement contre la tuberculose est l’INH, qui cible l’enzyme InhA, une protéine clé du cycle FAS-II dans la biosynthèse des AM. D’autres antibiotiques actuels ou en voie de développement ont également pour cible cette voie de biosynthèse. Au sein du laboratoire, des études précédentes ont permis de définir le système FAS-II comme formé de complexes multi-protéiques spécialisés interconnectés les uns avec les autres. Ces interactions sont spécifiques et certaines sont essentielles à la survie. Ce complexe comprend les enzymes clés de FAS-II (MabA, InhA, KasA, KasB et HadABC), les enzymes effectuant le lien avec FAS-I (FabH et FabD) ainsi que les enzymes réalisant la condensation et les modifications des chaînes méromycoliques. Ces interactions pourraient définir in vivo des complexes spécialisés dans l’initiation I-FAS-II qui porterait la condensase mtFabH, le complexe E-FAS-II (E1-FAS-II et E2-FAS-II) qui contiendrait KasA/HadAB ou KasB/HadBC respectivement. Le complexe T-FAS-II contiendrait lui Pks13 et serait associé à E2-FAS-II via KasB. Dans le but de localiser ces complexes in vivo, des fusions traductionnelles de protéines de FAS-II de Mtb (KasA KasB InhA MabA) avec des protéines fluorescentes (eGFP) avaient été réalisées au laboratoire. L’observation initiale en microscopie de fluorescence d’un modèle non pathogène (Msm) exprimant ces fusions avait été réalisée par S. Cantaloube (Cantaloube, 2010). De façon marquante, ces expériences indiquaient que plusieurs protéines de FAS-II avaient une localisation polaire et/ou septale. Cette localisation particulière pouvait être corrélée avec des résultats plus anciens qui avaient montré que l’INH induisait une lyse des bactéries par les pôles probablement en affectant un lieu de synthèse active des AM (Bardou et al, 1996). Comme nous l’avons vu plus haut (confère paragraphe V/ 1.1 p.59), les pôles de Mtb sont des sites actifs de croissance de la paroi. La synthèse du peptidoglycane latérale de Mtb est réalisée au niveau des pôles, ce qui se traduit par un allongement de la bactérie à partir de ses extrémités. Ce 65 INTRODUCTION mécanisme est dépendant de la protéine clé de l’élongation polaire Wag31. Ceci peut conduire à penser que la synthèse des AM et celle de la paroi sont deux phénomènes corrélés dans l’espace et peut-être aussi dans le temps. Si la biochimie de la synthèse des AM est relativement bien connue, la régulation et le lieu de cette synthèse ne le sont pas. Tous les éléments ci-dessus suggèrent l’existence d’un couplage spatial et temporel entre la division cellulaire et la synthèse des constituants de l'enveloppe. Ces observations ont motivé mes travaux de thèse. Mon travail a consisté en l’étude de la dynamique de la localisation de protéines impliquées dans la biosynthèse des AM au cours de la croissance bactérienne, dans le but d’approcher un projet plus général consistant en la recherche d’une relation fonctionnelle entre le cycle bactérien et la biogenèse de l’enveloppe. 66 RÉSULTATS 67 Soft Agar + 7H9 Séries de Z z1 z2 z3 z4 (x,y) Bactéries DMIRB pLAM12::GFP Figure 31 : Schéma du système de vidéomicroscopie en agar pad permettant l’observation de mycobactéries en croissance. RÉSULTATS I. Localisation du système FAS-II aux sites de croissance et de division de la bactérie I/ 1 Introduction et système expérimental Les mycobactéries possèdent une enveloppe très complexe. La biosynthèse des différents composés de l’enveloppe représente une dépense énergétique importante pour la bactérie. De plus, cette biosynthèse se doit, comme par exemple pour le PG, d’être couplée de façon intime avec la croissance et la division cellulaire. En effet, l’absence de protéine de structure comme MreB semble indiquer que la forme en bâtonnet des mycobactéries est probablement due uniquement à des composants de l’enveloppe et notamment au PG. La croissance de la paroi latérale est réalisée à partir des pôles. Dans la littérature, seule la biosynthèse du PG est décrite comme localisée aux pôles. Cette localisation semble dépendante de la protéine clé de la croissance polaire : Wag31. Les résultats présentés ci-dessous, démontrent que des enzymes clés du système FAS-II de la biosynthèse des AM sont également localisées au niveau des pôles et du site de septation. Ces résultats représentent la première localisation in vivo d’un système complexe de biosynthèse d’acides gras de la membrane externe. Comme nous l’avons vu précédemment, la biosynthèse du PG est de nos jours « facilement » localisable grâce à l’utilisation d’un dérivé fluorescent de la vancomycine (Van-Fl, Van-Alexa etc.). En effet, ces molécules se fixent directement sur les motifs D-Ala D-Ala des précurseurs du PG empêchant leur polymérisation. Contrairement à cela, la biosynthèse des AM ne possède actuellement pas de marqueur pouvant permettre sa localisation. Pour approcher la localisation de la biosynthèse des AM, nous avons donc entrepris de réaliser la localisation des protéines clés de FAS-II (MabA, InhA, KasA, KasB) grâce à leur fusion avec la GFP. Cette stratégie a largement été utilisée dans la littérature du fait de nombreux avantages, mais elle présente également des limites qui seront discutées plus bas. De nombreuses mises au point ont été nécessaires pour permettre une expression optimale des gènes de FAS-II de Mtb fusionnés avec le gène de la GFP chez Msm. Les travaux préliminaires ont été réalisés dans un système d’expression constitutif basé sur le promoteur fort phsp60. Du fait de la toxicité et de l’instabilité observées avec ces constructions (S. Cantaloube, thèse 2010), les fusions traductionnelles ont été ensuite réalisées dans différents systèmes d’expression inductibles. Trois systèmes d’expression inductibles ont été testés pour ce projet : un système Tet-ON (S. Cantaloube), un système inductible à l’IPTG (C. 68 RÉSULTATS Carel ; M1) et enfin à l’acétamide (K. Nukdee ; M2R). Après comparaison de différents systèmes d’expression, nous avons choisi d’utiliser le système d’expression inductible à l’acétamide (Triccas et al, 1998). Nous avons fusionné la GFP à l’extrémité N-terminale (N-ter) des gènes de FAS-II car cela a permis d’éviter la toxicité observée des fusions à l’extrémité C-terminale (C-ter). De plus, les données structurales des enzymes MabA, InhA, KasA et KasB présentées précédemment (confère paragraphe IV/ 4 p.40) indiquent que les extrémités N-ter ne sont pas enfouies dans la structure de ces protéines et sont peu structurées. Il semblait donc logique de s’orienter vers des fusions en N-ter. L’étude microscopique des souches de Msm exprimant les constructions génétiques précédentes a nécessité une mise au point technique très importante. A titre d’exemple, le simple montage des lames de microscopie, du fait de l’agrégation importante de Msm et malgré l’utilisation de détergent (Tween) durant la culture (confère paragraphe V/ 2 p.101) fut en soi un problème technique à surmonter. L’acquisition des images statiques a été réalisée grâce à un microscope à champ large permettant également la réalisation de vidéomicroscopie. Les conditions et les techniques employées pour la réalisation de la vidéo-microcopie ont été mises au point par K. Nukdee (Doctorante) et D.Zerbib sur la base des travaux de Joyce et collaborateurs (Joyce et al, 2011) (Figure 31). Ces derniers utilisent un système ouvert dans lequel les bactéries poussent sur une lamelle surmontée d’agar mou fournissant les nutriments nécessaires à la croissance bactérienne. I/ 2 Résultats I/ 2.1 Publication: « Polar localization of Mycobacterium tuberculosis Fatty Acid Synthase-II Proteins in the course of bacterial Growth and Wag31 Dynamics L’article suivant reprend une grande partie des résultats obtenus durant ma thèse. Une partie des expériences de vidéomicroscopie provient du travail de thèse de K. Nukdee justifiant ainsi la signature en co-premier auteur de cette étude. Ces travaux avaient pour but d’étudier l’implication de la biosynthèse des AM au cours de l’élongation et la division chez Msm, modèle d’étude non pathogène de Mtb. Ce modèle d’étude est couramment utilisé et admis, notamment dans le cadre d’études s’intéressant au cycle cellulaire des mycobactéries ((Aldridge et al, 2012; Watanabe et al, 2011). Comme indiqué 69 RÉSULTATS précédemment, nous avions opté pour une stratégie visant à localiser des enzymes de biosynthèse des AM de Mtb en les fusionnant à la GFP. Ces constructions ont été fournies de façon ectopique et inductible chez Msm afin de faciliter leur observation en vidéomicroscopie sur bactérie unique en croissance. Nous avons donc localisé les protéines clés des complexes FAS-II et du transport des AM, analysé leur colocalisation avec la protéine polaire Wag31 responsable de la localisation de la biosynthèse du PG et porté aussi notre effort, au cours de cette étude, sur le test de l’activité de nos fusions par des analyses phénotypiques et biochimiques. 70 Mycobacterium tuberculosis Proteins Involved in Mycolic Acid Synthesis and Transport Localize Dynamically to the Old Growing Pole and Septum Clément Carel1,2., Kanjana Nukdee1,2., Sylvain Cantaloube1,2, Mélanie Bonne1,2, Cheikh T. Diagne1,2, Françoise Laval1,2, Mamadou Daffé1,2, Didier Zerbib1,2* 1 Centre National de la Recherche Scientifique, Institut de Pharmacologie et de Biologie Structurale, Toulouse, France, 2 Université de Toulouse, Université Paul Sabatier, Toulouse, France Abstract Understanding the mechanism that controls space-time coordination of elongation and division of Mycobacterium tuberculosis (Mtb), the causative agent of tuberculosis (TB), is critical for fighting the tubercle bacillus. Most of the numerous enzymes involved in the synthesis of Mycolic acid - Arabinogalactan-Peptidoglycan complex (MAPc) in the cell wall are essential in vivo. Using a dynamic approach, we localized Mtb enzymes belonging to the fatty acid synthase-II (FAS-II) complexes and involved in mycolic acid (MA) biosynthesis in a mycobacterial model of Mtb: M. smegmatis. Results also showed that the MA transporter MmpL3 was present in the mycobacterial envelope and was specifically and dynamically accumulated at the poles and septa during bacterial growth. This localization was due to its C-terminal domain. Moreover, the FAS-II enzymes were co-localized at the poles and septum with Wag31, the protein responsible for the polar localization of mycobacterial peptidoglycan biosynthesis. The dynamic localization of FAS-II and of the MA transporter with Wag31, at the old-growing poles and at the septum suggests that the main components of the mycomembrane may potentially be synthesized at these precise foci. This finding highlights a major difference between mycobacteria and other rod-shaped bacteria studied to date. Based on the already known polar activities of envelope biosynthesis in mycobacteria, we propose the existence of complex polar machinery devoted to the biogenesis of the entire envelope. As a result, the mycobacterial pole would represent the Achilles’ heel of the bacillus at all its growing stages. Citation: Carel C, Nukdee K, Cantaloube S, Bonne M, Diagne CT, et al. (2014) Mycobacterium tuberculosis Proteins Involved in Mycolic Acid Synthesis and Transport Localize Dynamically to the Old Growing Pole and Septum. PLoS ONE 9(5): e97148. doi:10.1371/journal.pone.0097148 Editor: Laurent Kremer, Université de Montpellier 2, France Received December 16, 2013; Accepted April 15, 2014; Published May 9, 2014 Copyright: ß 2014 Carel et al. This is an open-access article distributed under the terms of the Creative Commons Attribution License, which permits unrestricted use, distribution, and reproduction in any medium, provided the original author and source are credited. Funding: This work was supported by the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS). CC was supported by the French ministry of research; KN was supported by a fellowship from the Thailand government. The funders had no role in study design, data collection and analysis, decision to publish, or preparation of the manuscript. Competing Interests: The authors have declared that no competing interests exist. * E-mail: [email protected] . These authors contributed equally to this work. In Mtb, two Fatty-Acid-Synthase systems (FAS), FAS-I [6] and FAS-II [7], are devoted to the synthesis of common fatty acids and of specific, long-chain, a-acylated, b-hydroxylated fatty acids, namely mycolic acids (MA) [8,9]. Mycolic acids constitute the major lipid component of the envelope and form the external mycomembrane [10,11]. They are either inserted in the mycomembrane as trehalose dimycolates and monomycolates (TDM and TMM) or linked covalently to the underlying arabinogalactan (AG), itself bound to peptidoglycan (PG) to form the MAPc [12,13]. Mycolic acids stem from the condensation of a medium chain-length fatty acid (C24-C26) produced by FAS-I with a long meromycolic chain (up to C60) produced by FAS-II (Figure S1) [14,15]. FAS-II is comprised of specialized and interconnected protein complexes [16,17,18] (Figure S2). The MA biosynthetic pathway is assumed to be cytoplasmic, a notion recently reinforced by the discovery of a MA transporter in mycobacteria: the potential trans-membrane protein MmpL3 [19,20,21]. We hypothesized that at least part of the FAS-II multi-protein complexes may exist as stable entities and could be involved in the biogenesis of MAPc during bacterial growth. Introduction The mycobacterial cell envelope is of an exceptional complexity. One of the major challenges for Mycobacterium tuberculosis (Mtb) is probably achieving the synthesis of this thick multilayer barrier [1,2]. The Mtb envelope is partly responsible for its innate resistance to antibiotics and plays a major role in both its virulence and persistence. Tuberculosis (TB) reappeared in the 1990s and remains one of the main causes of lethality worldwide. The principal challenge is to fight the increasing number of multi-drug resistant (MDR) Mtb clinical isolates. The alternate periods of growth and dormancy of Mtb during infection [3] render the discovery of new effective antibiotics difficult. Mtb division, as well as the regulation of its cell cycle and the maintenance of cell wall homeostasis, are nonetheless weak points of the bacillus. Understanding the mechanisms that guarantee spatial and temporal coordination of Mtb envelope biogenesis during the cell cycle is a crucial step toward deciphering the role of this major player of Mtb pathogenesis [4,5]. PLOS ONE | www.plosone.org 1 May 2014 | Volume 9 | Issue 5 | e97148 In Vivo Localization of Mycobacterial FAS-II Complexes The cell wall elongation process of actinobacteria [4] is different from that of other rod-shaped models such as Escherichia coli or Bacillus subtilis [22]. In the latters, nascent PG is made all along the side of the bacterium during elongation and at the septum during the division process [23] whereas in the former, the lateral PG derives from polar biosynthesis during elongation [24]. Among mycobacteria, the polar localization of PG synthesis is mainly due to the phospholipid-interacting protein Wag31, the ortholog of the B. subtilis DivIVA protein [25,26,27]. Wag31, by targeting negatively-curved membranes [28], is responsible for the polar localization and the septal re-localization of several PG biosynthesis proteins [29,30]. Wag31 is mainly located at the ‘‘old pole’’ (Figure 1), which is the active locus among mycobacteria and other actinobacteria where new molecular material of the lateral cell wall is added [31,32]. The ‘‘septal pole’’ (Figure 1), which represents the future pole and the developing septum, does not participate in lateral PG biosynthesis [33]. We demonstrate herein that reductases from the FAS-II core as well as the MA transporter MmpL3 are located at the active mycobacterial old poles and at the position of the septum prior to division. The condensing enzymes form polar foci but are also able to diffuse in the cytoplasm. FAS-II localization is correlated with the dynamics of cell division, with the localization of Wag31 and with the dynamics of the MA transporter MmpL3. These results describe the first observation of the localization of sophisticated machinery for fatty acid biosynthesis. In addition, they reveal the existence of a possible link between two central and essential processes: bacterial division and whole envelope biogenesis. Mycolic acids may be synthesized at the active poles and septa in order to be transported, probably by MmpL3, to the external mycomembrane. Results FAS-II complex components are located at one bacterial pole Mtb genes encoding the FAS-II reductases MabA and InhA, and the condensing enzymes KasA and KasB, were merged to the C-terminal end of gfp and expressed under the control of the PamiE inducible promoter in the non-pathogenic bacterium model M. smegmatis mc2155 (Msm). In a first series of experiments, large field fluorescence microscopy images, hereafter called static images, were acquired six hours after induction. GFP alone emitted a bright and diffuse fluorescence throughout the cytoplasm (Figure 2A). Conversely, the reductase fusions yielded intense foci located mainly at one bacterial pole (Figure 2A). In the strains expressing either GFP-KasB or GFP-KasA, polar foci were also detectable although together with a diffuse fluorescence in the cytoplasm (Figure 2A). To quantify foci formation, a polar index (PI) was calculated and defined as the ratio of the number of bacteria containing at least one polar focus reported to the total number of fluorescent bacteria (N). Over one thousand bacteria expressing each fusion were analyzed on several replicates. Two groups were found (Figure 2B). The first group, e.g. MabA (89.47%61.20, N = 1100) and InhA (63.86%61.56, N = 2000), had a high PI while the second group, e.g. KasA (13.34%61.40, N = 900) and KasB (21.02%62.40, N = 1700), had a lower PI. Due to the inaccuracy of quantifying and comparing static images from different snapshots, the total amount of fluorescence in live bacterial culture was assessed by fluorometry as a function of induction time. This enabled to verify whether PI was correlated or not with fusion expression levels. Eight hours after induction (Figure 2C), the strain containing GFP alone (PI = 0%) emitted the maximum fluorescence (280 RFU). MabA (PI = 89%) and KasB (PI = 21%) yielded intermediate fluorescence levels (45 RFU and 35 RFU, respectively) whereas KasA (PI = 13%) and InhA (PI = 63%) yielded very low levels (below 10 RFU). The absence of correlation between fluorescence levels and PI values (as compared between Figure 2B and Figure 2C) was further confirmed by Western blotting experiments performed on the same cultures (Figure 2D). Western blotting results were perfectly correlated with fluorometry results (see comparison between Figure 2D and Figure 2C) and thus were not correlated with PI values, indicating that foci formation was not due to protein overexpression but rather due to preferential localization of FAS-II at the pole. Dynamics of polar localization of FAS-II proteins In order to analyze foci formation and localization and avoid potential problems due to protein accumulation, a dynamic analysis was implemented. The goal was to observe and follow the very early stages of foci formation during bacterial division, starting just after the beginning of the induction of GFP-fusion expression with a low amount of inducer (0.02% acetamide). Time-lapse microscopy experiments were designed using a recent and efficient agar pad microscopy technique [34]. In the GFPproducing strain (Movie S1), the signal was bright and diffuse in which no foci were observed. In the GFP-MabA producing strain (Movie S2), at the beginning of induction, the first foci (Figure 3, foci a, 3 h; and b, 5 h), were observed at the septal poles of the mother bacterium. These foci appeared at mid-cell at the position of the next division septum. These types of foci were often apparently split in two after the end of the division process (Figure 3, foci a1-2, 5 h; b1-2, 9 h). Thereafter, they became established at the new poles of the first pair of daughter bacteria (Figure 3, foci a, b, c, 9 h to 13 h). At the end of induction the Figure 1. Schematic representation of mycobacterial polar growth and establishment of bacterial poles. Two division cycles (D1 and D2) are presented. The active biosynthesis of lateral peptidoglycan at the poles and biosynthesis of septal peptidoglycan at the future pole (septal poles) are symbolized with curved arrows. The old pole (in red) and the new pole (in blue); are both represented and refer to the first division event (D1). doi:10.1371/journal.pone.0097148.g001 PLOS ONE | www.plosone.org 2 May 2014 | Volume 9 | Issue 5 | e97148 In Vivo Localization of Mycobacterial FAS-II Complexes Figure 2. Polar localization of FAS-II proteins. (A) Enlarged images of wide-field microscopy experiments on GFP-fusion expressing bacteria. Bright field images (BF; leftmost column) together with GFP fluorescence images (GFP, middle column) of Msm expressing GFP fusions with MabA, InhA, KasA or KasB, or GFP alone (Ø) were acquired after 6 hours of induction. The merged images (right columns) allowed visualizing the polar localization of the fusions. Total optical magnification: 630 X. Scale bar: 5 mm. (B) Scatter dot plot representation of polar indexes of Msm strains expressing each GFP fusion after 6 hours of induction. Data were collected from wide-field microscopy images and subsequently expressed and evaluated as described in Materials and Methods. Statistical t-tests were performed to assess the differences between the polar indices of GFP-MabA (black circles) and GFP-InhA (black triangles) and between GFP-KasA (black squares) and GFP-KasB (open diamonds). Each data point corresponds to an individual experiment. Each series of data points for a given fusion represents 500 to1500 bacteria analyzed. The p values of indicated unpaired ttests are symbolized by asterisks (***, p,0.0001), (*, p = 0.0264). (C) Total fluorescence of Msm cultures expressing GFP fusions. Experimental values are represented as means 6 SEM. Fluorescence intensities, expressed in RFU (as defined in the text and in the Materials and Methods) of liquid cultures of Msm expressing either GFP alone (Ø), GFP-MabA (black circles), GFP-KasB (open diamonds), GFP-KasA (black squares) or GFP-InhA (black triangles) were plotted against the length of induction in hours (h). The curve fit was obtained by using a second order polynomial nonlinear regression (quadratic) calculated with GraphPad Prism 5.0 software. (D) Western Blot analysis of GFP-fusions. Total protein content of Msm culture samples expressing either GFP alone or the GFP-fusions with the indicated proteins was analyzed by Western blotting using anti-GFP antibodies. The blots were performed 2 hours (left lanes), 4 hours (middle lanes) or 6 hours (right lanes) after acetamide induction of the same cultures depicted in panel C. The molecular weights of the relevant marker bands are indicated in kDa. doi:10.1371/journal.pone.0097148.g002 pole structure in order to ensure elongation of the lateral mycomembrane. images resembled the static images from the first experiments (Figure 2A) where this protein was present at only one pole, leading to conclude that these foci correspond to dynamic protein complexes. The same results were obtained with the InhA fusions (Movie S3), displaying foci which were first visible at the septal poles and thereafter establishing at one preferential pole. Because of the lower level of expression of the KasA fusion (Movie S4), it was more difficult to follow foci dynamics at the beginning of induction although in the micro-colonies, GFP-KasA foci were also first visible at the septal poles and then appeared very rapidly at the poles. Finally, the KasB fusion (Movie S5) was diffuse in the cytoplasm at the early stage of induction and the foci were only visible at one pole at the end of the experiment. There was no typical envelope labeling by FAS-II fusions observed at any time, indicating that the FAS-II protein tested are probably cytoplasmic. We thus hypothesized that these proteins ultimately participate in PLOS ONE | www.plosone.org FAS-II proteins are localized with the old pole marker protein Wag31 Since FAS-II localization appeared to follow the reported localization of the polar protein Wag31 [29,35], a recognized ‘‘old pole marker’’, Wag31-FAS-II colocalization was therefore studied. For purposes of clarity, the word colocalization is used in this study to describe the localization of two proteins at the same focus but without implying the existence of any molecular interaction. A strain was constructed bearing a single but ectopic chromosomal copy of a mCherry-Wag31 fusion under the control of the constitutive promoter pHSP60 of the integrative vector pMV361. This type of construct, using the pHSP60 promoter, has been successfully used previously to study Wag31 localization [36]. When this strain was observed in fluorescence microscopy (Figure 3 May 2014 | Volume 9 | Issue 5 | e97148 In Vivo Localization of Mycobacterial FAS-II Complexes bacteria expressing each fusion (N) stemming from several individual slides (n.6). The polar indices of MabA (93.9360.59 N = 800), KasA (23.8764.56 N = 500) and KasB (13.4961.43 N = 500) were not statistically different from the previously observed indices (see comparison between Figure 2B and 4B) whereas the PI of GFP-InhA (35.9962.14 N = 700) was slightly reduced. While there was no dramatic effect of the presence of the mCherry-Wag31 fusion on the percentage of localization of the FAS-II proteins, there was the presence of colocalization of both Wag31 and FAS-II fusions foci. To quantify this phenomenon on a large number of bacteria a colocalization index was defined as being the percentage of bacteria exhibiting Wag31-GFP colocalization relative to the number of GFP-mCherry-positive bacteria. Colocalization indices (Figure 4C) were very high for all FAS-II proteins: MabA (83.31%63.27, N = 800), InhA (93.93%62.60, N = 700), KasA (89.71%63.37, N = 500) and KasB (89.52%63.60, N = 500). In order to evaluate the distribution of foci within individual bacteria, a more in-depth analysis was performed on a subset of bacteria by scanning more than 100 organisms of each type. On each scan (Figure 4D), the maximum fluorescence was plotted against the normalized length of the bacteria. A dot represented on a graph can refer to a focus (at the pole) or simply to the maximum of diffuse fluorescence along the cell. Localization of the reductases and colocalization with Wag31 at the old poles were clearly confirmed (Figure 4D). Furthermore, the maximum florescence emitted by KasA and KasB, which displayed the lowest polar indices, were clearly preferentially observed in proximity of the old poles along with Wag31, thus suggesting an actual preference for this localization (Figure 4D). The distribution of the polar foci clouds represented only about 20% of total cell size, i.e. less than 1 mm, probably due to light diffusion. This distribution was similar for FAS-II proteins and for Wag31, already known to be localized close to the polar membranes. In contrast, the maximum accumulation of GFP alone was never found at the old pole suggesting a polar exclusion of GFP alone. These analyses clearly demonstrate that the FAS-II proteins were preferentially located at the old pole with Wag31. Since Wag31 is acknowledged to be an old pole marker, we can conclude that the polar FAS-II proteins were located at the active growing ‘‘old pole’’ of the bacteria. Figure 3. Dynamics of GFP-MabA localization. Images were extracted from the movie presented as movie S2. The time interval after the starting point of the movie is indicated in hour (h). Merge bright field and GFP channel images (BF-GFP, left column) and GFP channel images (GFP, right column) were extracted in order to follow the dynamics of representative GFP-MabA foci. Two bacteria and their daughter cells were schematized (far right). Representative foci (in green) are labeled (a to f) and followed, when possible, in the daughter cells. Superscript numbering represents potential foci splitting. White arrows indicate the localization of the main foci on GFP images. Magnification and scale are identical to those indicated in Figure 2A. doi:10.1371/journal.pone.0097148.g003 FAS-II localization dynamics follow Wag31 dynamics with no molecular interaction In order to compare FAS-II and Wag31 dynamics, time-lapse experiments were performed on bacteria expressing both types of fusions. The expression of mCherry-Wag31 being constitutive, polar Wag31 foci were visible in the mother cells at the beginning of the experiments. As observed on static images (Figure 4A), GFP alone was diffuse in the cytoplasm (Movie S6). In this movie, the presence of Wag31 at the old pole and its re-localization to the septum were clearly visible (Movie S6). In the GFP-FAS-II producing strains (Movies S7-S10), bacterial division was observed together with Wag31 and FAS-II dynamics. The dynamics of GFP foci were analyzed in detail for the GFP-MabA fusion (Movie S7 and Figure 5). Prior to the detection of GFP fluorescence, mCherry-Wag31 mainly observed at the old poles then, as the elongation progressed (1 h, bacteria 1 and 2), Wag31 was relocated to the septa as previously observed [29,30]. The GFP fusions were first detected at these new poles and slightly at the old poles (2 h, bacteria 11 and 12). Progressively thereafter, establishment was observed at the old poles (see after 5 h, bacteria 11.1). At the end of the experiments, GFP fluorescence was primarily observed at the old poles together with the brighter Wag31 fluorescence. Bacterium no. 2 presented here (Figure 5) displayed S3), the mCherry fusion was more visible at one pole as also commonly observed by others [36,37]. This pole has been shown to represent the old pole (Figure 1) [29]. The fusions were introduced into the mCherry-Wag31 producing strain after which the fluorescence of both GFP and mCherry was analyzed as performed above on static images. As observed in the absence of mCherry-Wag31 (Figure 2A), GFP remained diffuse whereas GFP-MabA and GFP-InhA yielded intense polar foci, mainly at one pole (Figure 4A). GFP-KasA and GFP-KasB still appeared diffuse with a lower extend of polar spotting (Figure 4A). The overall localization pattern of the FAS-II fusions was comparable to that of the previous fusions (Figure 2A). The statistical relevance of the localization (Figure 4B) was analyzed as above on individual PLOS ONE | www.plosone.org 4 May 2014 | Volume 9 | Issue 5 | e97148 In Vivo Localization of Mycobacterial FAS-II Complexes Figure 4. Polar colocalization of FAS-II proteins with Wag31. (A) Enlarged images of wide-field microscopy experiments on GFP-fusion and PLOS ONE | www.plosone.org 5 May 2014 | Volume 9 | Issue 5 | e97148 In Vivo Localization of Mycobacterial FAS-II Complexes mCherry-Wag31 fusion-expressing bacteria. GFP fluorescence images (GFP; leftmost column) together with mCherry fluorescence images (Che, middle column) of Msm::mCherry-wag31 expressing GFP fusions with MabA, InhA, KasA, KasB, or GFP alone (Ø) were acquired after 6 hours of induction. The merged images (right columns) allowed visualizing the polar colocalization of the fusions. Magnification and scale bars are identical to those indicated in Figureô 2A. (B) Bar graph representation of GFP polar indices of Msm::mCherry-wag31 strains expressing each GFP fusion after 6 hours of induction. Experimental values are represented as mean 6 SD. Data were processes as described in Figureô 2B. Statistical t-tests were performed to determine the differences between the polar indices of GFP-InhA (dark grey bar) and GFP-KasA (light grey bar) and of GFP-KasA and GFP-KasB (white bar). The p values of indicated unpaired t-tests are symbolized by asterisks (*, p = 0.0271 for InhA-KasA), (*, p = 0.0186 for KasA-KasB). (C) Bar graph representation of GFP-mCherry colocalization indices of Msm::mCherry-wag31 strains expressing each GFP fusion after 6 hours of induction. Experimental values are represented as means 6 SD. Data were processed as in panel B; no significant differences were found between colocalization indices. (D) Analysis of maximal mCherry-Wag31 (Che-Wag31, left column) and GFP-FAS-II fusion (GFP fusion, right column) fluorescence position within individual Msm::mCherry-wag31 bacteria expressing each GFP fusion after 6 hours of induction. Each type of bacterium was scanned on both channels. Each dot represents the position of maximum fluorescence of the scans expressed in % of the highest values. Each dot was plotted against its position in the bacterium with the length of bacteria reported to 1. The names of the FAS-II proteins fused with GFP are indicated. Ø refers to the Msm::mCherry-wag31 strain containing GFP alone. doi:10.1371/journal.pone.0097148.g004 exactly the same dynamics with a delayed appearance at the beginning of the induction. Because of the lower expression of the InhA fusion, the dynamics of this fusion was more difficult to follow although the majority of GFP foci were established with the brighter Wag31 foci (Movie S8). Finally, the KasA fusion (Movie S9) and the KasB fusion (Movie S10) were mainly diffuse in the cytoplasm as already observed on static images and foci were observed only at the end of the experiments. When GFP fusion expression was induced, new proteins entered the system via the pole in construction (septal pole) and then established progressively to the old pole with Wag31. To ascertain whether dynamic FAS-II-Wag31 colocalization was due, or not, to molecular interactions, in vitro Co-immunoprecipitation (Co-IP) experiments were performed with Wag31 against FAS-II proteins. In vitro 35S-labeled HA-tagged FAS-II proteins (h-proteins) bound to magnetic beads coated with antiHA antibodies were used to trap labeled c-Myc-tagged Wag31 protein (c-Wag31). No Co-IP bands were observed, except with Wag31 itself (Figure S4A). When the Co-IP experiments were performed in the reverse direction (Figure S4B), with h-Wag31 against c-FAS-II proteins, only non-specific binding was observed with FAS-II proteins (Figure S4B, IPØ). This non-specific binding was not observed when known negative controls were used (Figure S4C) including human c-Lamin (c-Lam) or mycobacterial Nat protein (Arylamine N acetyltransferase, [38]). This indicates that FAS-II proteins localize to the old pole and follow Wag31 dynamics without any direct molecular interaction with Wag31. In vivo activity of GFP-fusions FAS-II proteins are organized in specialized complexes (Figure S2) interconnected with one another [16,17,18]. We showed above that representative members of theses complexes were located at the old poles during elongation and at the septa prior to division. It was thus tempting to postulate that the biosynthesis of mycolic acids may occur at these precise foci. To date, there is no known biochemical clue for locating MA biosynthesis in vivo. Thus, to address this question, we chose to analyze GFP-fusion activity in vivo. The kasB gene is the only FAS-II gene that is not essential in both M. marinum [39] and Mtb [40]. In the absence of KasB, which is part of the E2-FAS-II complex [17] and is responsible for the final step of meromycolate elongation, the MA are shortened by two to four carbons [40]. For the present purposes, we constructed a kasB-KO mutant of Msm (Figure S5) that was viable, indicating that kasB is also ‘‘non-essential’’ in Msm. In this mutant, the alphaand epoxy-MA were shortened by four carbons (Figure 6A, 6B) whereas the alpha’-MA, which appeared as KasB independent, were not affected (Figure S6). The mutant phenotype was reverted by complementation with the wild type kasB gene and, more importantly, by the GFP-KasB fusion (Figure 6A). The localization Figure 5. Dynamic of GFP-MabA/Wag31 colocalization. Images were extracted from the movie presented as movie S7. The time interval after the starting point of the movie is indicated in hours (h). Images were extracted from three channels (bright field, BF, left column; GFP, middle column; mCherry, Che, right column) in order to follow the dynamics of representative GFP-MabA and mCherry-Wag31 foci. Two bacteria, numbered 1 and 2, and their daughter cells, identified by superscript numbering are schematized on the right. Magnification: 630 X. Scale bar: 5 mm. doi:10.1371/journal.pone.0097148.g005 PLOS ONE | www.plosone.org 6 May 2014 | Volume 9 | Issue 5 | e97148 In Vivo Localization of Mycobacterial FAS-II Complexes Figure 6. Analysis of GFP-KasB and GFP-InhA in vivo activities. (A) MALDI-TOF mass spectra of a-mycolic acid methyl esters extracted from wild type (Msm mc2155, WT), mutant (Msm mc2155 DkasB, DB) and complemented (Msm mc2155 DkasB/kasB, DB/B; Msm mc2155 DkasB/gfp-kasB, DB/ gB) strains. The accurate masses (m/z), together with the length of the odd carbon-numbered mycolates are indicated. (B) TLC analysis of mycolic acid methyl esters extracted from the strains analyzed and described in Figureô 6A. The migration position of the a-mycolates (alpha), the a’-mycolates (alpha’) and of the epoxy-mycolates (epoxy) are indicated. (C) Growth analysis of colonies of Msm mc2155 derivatives spotted onto agar plates containing increasing amounts of isoniazid (INH). Bacterial colonies were photographed either under white light (first three rows) or under blue light illumination allowing to reveal GFP fluorescence (last row). Bacteria containing the vector alone (Ø) or expressing the Mtb inhA gene, or the GFP fusion with InhA are represented. (D) Two colonies of the thermosensitive strain Msm inhAts containing either the pLAM12 vector (L12), the pLAM12::GFP-InhA plasmid (L12 GFP-InhA) or the pLAM12::InhA plasmid (L12 InhA) were grown at 30uC (left) or 42uC (right) on agar plates containing acetamide (0.2%). doi:10.1371/journal.pone.0097148.g006 in our system, to test the GFP-fusion complementation of interrupted genes. MabA and kasA genes exist within operons whereas inhA lies at the end of an operon. Nevertheless, we had some inkling with regard to InhA. InhA is the primary INH (isoniazid, also known as isonicotinylhydrazine) target and its pattern of GFP-KasB in the complemented mutant was identical to that observed with the wild type (data not shown). The GFPKasB fusion was active in vivo. Given that the other FAS-II genes (mabA, inhA, kasA) are essential [41,42] and part of operons, it was not easily achievable, PLOS ONE | www.plosone.org 7 May 2014 | Volume 9 | Issue 5 | e97148 In Vivo Localization of Mycobacterial FAS-II Complexes overproduction induces an increase in the level of INH resistance by trapping the INH-NAD adducts in its catalytic pocket, thus reducing INH concentration within the bacteria [43]. We first verified that the overproduction of the wild type inhA gene in our strain indeed increased INH resistance (18.75 fold; 75 mg/ml, Figure 6C) whereas the production of GFP alone did not affect this level (4 mg/ml). A clear increase in resistance threshold, (12.5 fold; 50 mg/ml), was also observed when GFP-InhA was produced. The GFP-InhA fusion was likely able to bind the INH-NAD adducts in vivo thereby inducing an increase in cell resistance to INH. Finally, to demonstrate that the GFP-InhA fusion was active, the complementation of an inhA thermosensitive mutant Msm strain (mc22359; inhAts; [44]) was tested (Figure 6D). At 42uC, in the presence of acetamide, the inhAts strain containing the void vector pLAM12 was unable to grow. In contrast, when either the wild type InhA protein or, more interestingly, the GFP-InhA fusion was expressed, the complemented strains were thermo-resistant indicating that the fusion was also able to complement the InhA deficiency. These results demonstrate that the GFP-InhA as well as the GFP-KasB fusion may be active in vivo while forming foci. Localization of the Mycolic acid export machinery Recently, the potential membrane protein MmpL3 has been identified in Mtb as an MA transporter [19,45]. It is involved in the transport of TMM to the external mycomembrane. Because of the localization of major components of FAS-II observed herein, we hypothesized that MA may be synthesized at these loci to be subsequently transported at the actively growing envelope regions. GFP was therefore merged to the MmpL3 C-terminal given that this domain was predicted to be intra-cytoplasmic (Toppred2, [46], http://bioweb.pasteur.fr/seqanal/interfaces/toppred.html). MmpL3, a RND family protein [47], was predicted to be organized in twelve transmembrane helices. The localization of this fusion was analyzed as above. Upon performing time-lapse experiments with MmpL3-GFP alone (Movie S11), or in the presence of mCherry-Wag31 (Figure 7, extracted from Movie S12), a very clear envelope staining was observed together with preferential labeling of one pole and a very bright and flashing labeling of the septum, likely due to the presence of the double membrane at this position. The first conclusion was that MmpL3 might indeed be in the membrane or at least, in the envelope. Its C-terminal domain, fused with the GFP, could be intracytoplasmic because GFP is not fluorescent when it is located in another compartment [48]. As a localization control, a GFP fusion of the first ten transmembrane helices of MmpL3 (MmpL3-N10) was constructed and its localization analyzed in vivo as described above. Upon performing time-lapse experiments with MmpL3N10-GFP in the presence of mCherry-Wag31 (Figure 8, extracted from Movie S13), the preferential MmpL3 polar localization was not observed. MmpL3-N10, which remained in the membrane, or at least in the envelope, was no more accumulated at the pole. The polar accumulation (P) of MmpL3 was quantified as described in Materials and Methods and compared to that of MmpL3-N10 (Figure 8B). MmpL3-N10 localization was not polar (P = 1.16 6 0.15 N = 113) whereas MmpL3 was enriched by more than 5 fold at the pole (P = 5.3560.38 N = 192). The aspect of the images of the polar localization of MmpL3 differed significantly from that observed with the FAS-II components. The former was ‘‘crescent-shaped’’, suggesting a membrane localization of MmpL3. MmpL3 was located in the envelope, probably in the cytoplasmic membrane, and was preferentially located at the growing bacterial tips containing the larger amounts of Wag31. In addition, MmpL3 was visible very early in the septa, likely before the appearance of Wag31 and PLOS ONE | www.plosone.org Figure 7. Dynamic localization of MmpL3. Images were extracted from the movie presented as movie S12. The time interval after the starting point of the movie is indicated in hours (h). Images were extracted from three channels (bright field, BF, left column; GFP, middle column; GFP and mCherry, GFP-Che, right column). The dynamics of the localization of the GFP fusions was followed in Msm::mCherry-wag31 bacteria expressing the MmpL3-GFP fusions. The presence of MmpL3 in septa is indicated by white arrows in the right column. The ‘‘croissant’’shaped accumulation of MmpL3 at the poles is indicated by white arrows in the middle column. The position of mCherry-Wag31 at the poles and septa is clearly visible. Magnification: 630 X. Scale bar: 5 mm). doi:10.1371/journal.pone.0097148.g007 membrane curvature. This polar localization of the MA transporter appeared to be due to a MmpL3 domain located between the end of helix 10 and the C-terminal end of the protein. Discussion The main objective of the present study was to determine whether the biogenesis of mycolic acids is coordinated or not with bacterial envelope elongation. Through the use of a mycobacterial model of Mtb, M. smegmatis, we were able to localize MA biosynthesis FAS-II proteins in vivo and compare their localization dynamics to that of the polar protein Wag31. Wag31 is a main component of mycobacterial elongation and division [29,37] and has been found to be associated with the curved membranes of old poles as well as of the division septum [49]. Herein; proteins of the 8 May 2014 | Volume 9 | Issue 5 | e97148 In Vivo Localization of Mycobacterial FAS-II Complexes microscopy images (as in Figureô 7 and Figureô 8A) by scanning individual bacteria at the level of the membrane, the cytoplasm, and the poles as described in the Materials and Methods. The y-axis represents the polar accumulation (P) of either the complete (Wt) or the N-terminal portion (N10) of the MmpL3 transporter. A statistical t-test was performed to determine the difference between the polar accumulation of MmpL3-GFP (black bar, P = 5.35360.3810 N = 192) and the absence of polar accumulation of MmpL3-N10-GFP (white bar, P = 1.16060.1572 N = 113), with N indicating the number of bacteria analyzed. The unpaired t-test p value is symbolized by asterisks (***, p, 0.0001). doi:10.1371/journal.pone.0097148.g008 FAS-II complex core [16,17,18] were observed to form foci associated with both the old poles and septal poles. While the FASII condensing enzymes were mainly diffuse, they were also able to form foci at the same locations. In dynamic studies, newlysynthesized ectopic FAS-II proteins were first located at the septal region suggesting that they may participate very early in pole construction. Thereafter, they were established rapidly at the old poles together with polar Wag31 foci [29]. Such polar localization of FAS-II proteins as well as their dynamic localization to the old poles along with Wag31 suggest the existence of a spatiotemporal coordination between MA biosynthesis and Wag31-controlled polar PG synthesis. A key question was to determine whether foci, which were observed herein in bacteria expressing ectopic GFP fusions, correspond to actual complexes or to protein aggregates or inclusion bodies (IB). In rod-shaped bacterium E.coli, which does not display the same polar cell-wall elongation process as mycobacteria, the poles are not the active sites for PG synthesis [22]. In E.coli, the poles and the regions between the chromosomes are the areas where protein aggregates accumulate [50]. Furthermore, these foci do not separate after division and are preferentially accumulated in the mother cell during cellular aging [51]. In contrast, in mycobacteria, poles are very active loci where lateral PG synthesis [22] and most likely free MA synthesis [52], occur during bacterial elongation. In addition, poles are also involved in protein export [53], DNA transfer [32], chromosomal partitioning and DNA replication [54,55] as well as phosphorylation by Ser/Thr protein kinases [56]. Mycobacterial poles are thus certainly not suitable for detrimental protein accumulation. A second argument against polar IB formation is the fact that asymmetric FAS-II polar localization was observed in the present model. Actinobacteria exhibit apical (polar) growth [24] and the distribution of polar proteins involved in PG biosynthesis is asymmetric with a preference for old poles [29]. Even though old pole-containing mycobacteria do not grow faster [57], polar growth itself appears to be asymmetric with the old pole being more active than the new pole [31]. Indeed, we observed herein a localization preference of FAS-II proteins to the old pole containing Wag31 whereas GFP alone seemed excluded from these poles. The foci clouds of FAS-II and Wag31 were located at the same position in the bacteria, at the very end of the organism. As commonly observed in E.coli, inclusion bodies are otherwise more likely to be found further inside the bacterial tips. Finally, three additional observations in the present study advocate against IB formation. First, there was no quantitative correlation between foci formation and GFP-fusion expression levels. Secondly, two of the four fusion proteins tested (KasB and InhA) were active in vivo while forming foci. Thirdly, during the division process, we observed foci splitting which can be compared to the active polarisome splitting in Streptomyces [58]. These finding strongly suggest that the FAS-II foci revealed the presence of FAS-II complexes mainly at the old poles and septal poles. Figure 8. Dynamic localization of MmpL3-N10. (A) Images were extracted from the movie presented as movie S13. The time interval after the starting point of the movie is indicated in hours (h). Images were extracted from three channels (bright field, BF, left column; GFP and mCherry, GFP-Che, middle column; GFP, right column). The dynamics of the localization of the GFP fusions was followed in Msm::mCherry-wag31 bacteria expressing the MmpL3-N10-GFP fusions. The presence of MmpL3-N10 in septa is indicated by white arrows in the right column. The position of mCherry-Wag31 at the poles and septa is clearly visible. Magnification: 630 X. Scale bar: 5 mm. (B) Bar graph representation of the localization of MmpL3 and MmpL3-N10 in Msm strains expressing each GFP fusion after 6 hours of induction. Data are represented as mean 6 SEM. Data were collected from wide-field PLOS ONE | www.plosone.org 9 May 2014 | Volume 9 | Issue 5 | e97148 In Vivo Localization of Mycobacterial FAS-II Complexes In conclusion, the polar localization of external membrane lipid biosynthesis enzymes observed in the present study constitutes a novel observation in bacteria and a fortiori in mycobacteria. Moreover, the observation of the dynamic localization of the MA transporter MmpL3 strongly reinforces the possibility of a positioning of MA biosynthesis in these regions. In keeping with the existing literature, the present data further suggest the existence of the polar localization of complete MAPc synthesis and its coordination with bacterial cell elongation. Peptidoglycan is already known to be synthesized at these positions [70] as is likely arabinan [52]. Moreover, mycolic acids are linked to arabinogalactan at these positions [68,69]. Present findings also show that FAS-II proteins, MmpL3 and Wag31 are present in the same region, at the same time in the bacteria; furthermore, it has recently been demonstrated that INH can affect the coupling of division and elongation [57]. Altogether, all the above data further place the pieces of the puzzle together and support the proposed model of localized envelope biogenesis machinery coordinated with the process of cell elongation and division. This coordinated process may ultimately represent the Achilles’ heel of the pathogenic bacterium Mycobacterium tuberculosis. Mycolic acids are believed to be synthesized in the cytoplasm and transported to the periplasm as TMM by the trans-membrane RND-family transporter MmpL3 [19]. As expected, in view of its secondary structure and function, MmpL3 was observed at the level of the mycobacterial envelope. It is likely inserted in the plasma membrane similarly to that proposed in the original MmpL3 study [19]. Moreover, RND family proteins such as gram negative efflux pumps for example are inserted in the inner membrane and driven by the proton motive force [59] solely present at this level of the envelope. In addition, the MmpL3 Cterminal GFP fusion used herein was fluorescent, indicating that the C-terminus domain of MmpL3 is probably located in the cytoplasm. GFP functions as an efficient reporter for analysis of protein topology since it is fluorescent when located in the cytoplasm and non-fluorescent when transported outside the plasma membrane [48]. MmpL3-GFP was clearly more abundant in the membrane of Wag31-containing old poles while displaying a crescent-shaped fluorescence. This typical shape is similar to that observed for DivIVA, an ortholog of Wag31 in B.subtilis [28]. Moreover, this shape was very different from the shape of the GFP-FAS-II foci, suggesting that FAS-II was not inserted in the membrane as in the case for MmpL3 or occupying the inside of the membrane as in the case of Wag31. Finally, the most impressive images were obtained when the bacteria formed a septum: MmpL3 yielded a very intense labeling at the position of the septum probably due to its insertion into the double membrane of the septum. This MmpL3 localization pattern strongly resembled that reported for membrane Ser/Thr protein kinase PknB [56]. Indeed, Wag31 has been shown to be regulated by PknA and PknB [29]. PknA and B have been involved in the inhibition of many MA biosynthesis proteins such as KasA [60], mtFabH [61], MabA [62], InhA [63,64] and the methyltransferase PcaA [65]. This suggests the existence of a common regulatory network between FAS-II, Wag31 and the cell wall elongation process. From the present data and in view of the literature, we can propose that mycolic acids are probably primarily exported at the poles and septa in proximity to Wag31 and FAS-II foci and at the locus of PG biosynthesis. The disappearance of the polar accumulation of MmpL3 upon deletion of its C-terminal end suggests that this region is probably involved in its localization. It also suggests that MmpL3 may be localized through a diffusioncapture mechanism using its C-terminal end as signal [66]. A puzzling question was to ascertain whether the polar localizations of FAS-II and MmpL3 reflect MA biosynthesis and export localization. Some reports can indeed be interpreted in this manner when compared with our results. Mtb polar lysis has been observed in very early EM images of isoniazid-treated wild-type bacilli [67]. Isoniazid targets InhA and if we assume that synthesis and export of mycolic acids are primarily polar, InhA inhibition will leave ‘‘holes’’ in the polar mycomembrane and ultimatly induce specific unipolar lysis as previously reported [67]. More recently, polar lysis was also observed when arabinan synthesis was inhibited with benzothiazinone [31,52]. Finally, a link with MA synthesis was also attributed following MmpL3 localization. Because MmpL3 is accumulated at the pole, MA export (and probably MA synthesis) can be polar. By using unnatural trehalose analogs, two separate reports have shown that Ag85 activity, the mycoloyl-transferase that links mycolic acids to arabinogalactan, is concentrated in the envelope and at the poles of mycobacteria with a pattern strongly resembling that of MmpL3 herein [68,69]. The linking of mycolic acids to the cell wall may occur mainly at these positions. As suggested by the present results, the C-terminal domain of MmpL3 may be involved in this localization. PLOS ONE | www.plosone.org Materials and Methods Strains and culture conditions Plasmid constructions were performed in the Escherichia coli K12 derivative Top10-F’ (Invitrogen) using classical cloning procedures according to enzyme and product manufacturers’ recommendations (NEBiolabs; Fermentas; Promega,). Culture media (LuriaBertani (LB) broth, or LB-Agar) were supplemented when needed with either kanamycin (50 mg/mL), hygromycin-B (200 mg/mL), or chloramphenicol (12.5 mg/mL). Mycobacterium smegmatis mc2155 (ATCC 700084) was cultured in Middlebrook based media (Difco). Liquid cultures were grown in Middlebrook 7H9 (0.05% Tween 80, 10% ADC (BBL)) whereas bacteria were plated on Middlebrook 7H10 agar (10% OADC (BBL)). Msm inhAts (mc2 2359; [44]) is a derivative of Msm mc2155 bearing a punctual mutation in the inhA gene rendering both the protein and the strain thermosensitive. When needed, media were supplemented with either kanamycin (50 mg/mL), hygromycin-B (150 mg/mL) or zeocin (10 mg/ml). Plasmid constructions The four Mtb FAS-II genes (inhA, rv1484; mabA, rv1483; kasA, rv2245; kasB, rv2246) were isolated from the previously described pGAD-T7::fas-II and pGBK-T7::fas-II derivatives [17] as either Nde1-BamH1 (kasA and mabA), Nde1-EcoR1 (inhA), or Nde1-Msc1 fragments (kasB). They were cloned under the control of the acetamidase promoter (PamiE) at the corresponding sites of the inducible vector pLAM12 [71] to produce the pLAM12::fas-II derivatives (Table S1). For the construction of the fluorescence control vectors, the egfp and the mCherry genes were amplified respectively from pEGFPN1 (Clontech) and from pmCherry-N1 (Clontech) using specific pairs of primers creating a Nde1 site at the ATG position of each gene and a second site (egfp, HindIII; mcherry, BamH1) at the end of each gene (Table S2). These genes were then cloned at the same sites in pLAM12 to yield pLAM12::gfp and pLAM12::mCherry (Table S1). For construction of N-terminal GFP fusions with the FAS-II proteins, the egfp gene was amplified from the pEGFPN1 vector using a second set of primers creating inphase Nde1 sites both at the ATG and STOP positions (Table S2). The egfp gene was inserted at the Nde1 sites of each of the four FAS-II genes in the pLAM12 derivatives. For construction of the Wag31 fusion, the wag31 gene (rv2145c) was amplified by PCR 10 May 2014 | Volume 9 | Issue 5 | e97148 In Vivo Localization of Mycobacterial FAS-II Complexes from Mtb H37Rv genomic DNA using specific primers (Table S2) creating a Nde1 site at the ATG position and cloned as an Nde1BamH1 fragment under the control of the pHSP60 promoter of the replicative vector pMV261-Nde [17], a derivative of pMV261 [72]. Using the same strategy as above, the mCherry gene was cloned, as an intermediate, at the Nde1 site of pMV261::wag31 to yield a N-terminal fusion with Wag31. The fusion was further transported at an equivalent position of the integrative vector pMV361 [72]. The same wag31 Nde1-BamH1 DNA fragment was also cloned at the equivalent positions of the Matchmaker III yeast two-hybrid cloning vectors pGAD-T7 and pGBK-T7 (Clontech) to produce pGAD-T7::wag31 and pGBK-T7::wag31. In the same manner, the Mtb nat gene (rv3566) was cloned in the Matchmaker III vectors as Nde1-BamH1 fragments. Finally, the mmpL3 gene (rv0206c) and its N-terminal end containing only the first ten transmembrane helices (Mp3-N10) were cloned at the Nde1 site of pLAM12::gfp to construct the C-terminal MmpL3-GFP and MmpL3-N10-GFP fusion plasmids pLAM12::mmpL3::gfp and pLAM12::mp3-N10::gfp. All constructs were verified by restriction analysis and sequencing (Millegen). Construction of the Mycobacterium smegmatis kasB knockout strain The Msm kasB gene (MSMEG_4328) was disrupted by using the ‘‘recombineering method’’ developed by van Kessel and Hatfull [71]. The linear allelic exchange substrate (AES; Figure S5) was constructed using a three fragments fusion-PCR [73] with the indicated primers (Table S2). The AES was constituted, from 59 to 39, by the fusion of the 800 bps of DNA upstream from the initiator codon of kasB, followed by the Zeocin (InvivoGen) resistance gene (Sh ble,) from the pZeo vector [74] and ended by the 800 bps of DNA downstream from the stop codon of kasB. The substrate was subsequently introduced by electro-transformation into a recipient Msm strain already containing a hygromycinresistant derivative of the recombineering plasmid pJV53 encoding for phage recombinases [71]. The construction and the selection of the mutant were essentially performed as previously described [71]. The chromosomal structure of the mutant (Figure S5) was verified by PCR with suitable primers (Table S2 and Figure. S5). After curing of the recombineering plasmid, the mutant strain was transformed by appropriate plasmid to produce the control strain (Msm-DkasB/pLAM12) and the complemented strains (MsmDkasB/pLAM12::kasB and Msm DkasB/pLAM12::gfp-kasB)). Analysis of GFP-fusion expression in vivo Msm liquid cultures were induced with 0.2% acetamide in early log phase (OD590nm = 0.5) and samples were collected every two hours. Fluorescence at 525 nm (excitation at 485 nm) and OD590nm were measured in micro-titration plates (Optiplate-96 well) with a FLx800 fluorescence reader (Biotek Instruments). Acquisition of fluorescence in the sample (F(s)) was performed in triplicate on serial dilutions of each culture. The data, expressed in relative fluorescence units (RLU), were corrected for the variation in fluorescence of the medium (F(m)) and the background fluorescence of the Msm/pLAM12 control strain (F(c)). Fluorescence (F) was also reported to the OD of the sample (OD(s)) and of the control strain (OD(c)) using the following formula: F = [(F(s) – F(m))/OD(s))]/[(F(c) – F(m))/(OD(c)]. The means 6 SD (standard deviation) of the data were plotted against the time of induction using Graphpad Prism 5 software (GraphPad Software Inc.). The same culture samples were analyzed by Western blotting during the course of induction. Aliquots of known and equivalent OD were lysed, fractionated on 10% SDS-PAGE and appropriate amounts of total protein were blotted using mouse monoclonal anti-GFP (Roche Applied science ref: 11814460001) as primary antibodies. The blots were revealed by bioluminescence (ECL detection Kit, Millipore) and visualized by fluoroimaging. Mycolic acid analysis MA was performed essentially as described [75]. Bacterial residues obtained after lipid extraction with organic solvents were saponified at 110uC for 3 h in a mixture of KOH (40%) and methoxyethanol (C3H8O2) (1:7, v/v). After acidification, fatty acids were extracted with diethyl ether and methylated with an ethereal solution of diazomethane. The mycolate patterns of the strains were determined by analytical high performance thin-layer chromatography (HPTLC) on Silica gel 60 (Merck) using dichloromethane 100% as eluent and revealed with rhodamine B (Sigma). The different classes of mycolates were separated by preparative TLC (Macherey-Nagel Silica Gel 60), using the same eluent. The lengths of the various types of purified mycolates were determined by MALDI-TOF mass spectrometry as previously described. MALDI mass spectra were acquired in reflectron mode using an Applied Biosystems 4700 Analyzer equipped with a Nd:YAG laser (355 nm wavelength, ,500-ps pulse and 200Hz repetition rate). The shots (2500 total) were accumulated in positive ion mode and MS data were acquired using the instrument default calibration. Mycolate samples were dissolved in chloroform at a concentration of 1 mM, and were directly spotted onto the target plate as 0.5 ml droplets, followed by the addition of 0.5 ml matrix solution. Samples were allowed to crystallize at room temperature. The matrix used was 2,5dihydroxybenzoic acid (10 mg ml21) in CHCl3/CH3OH (1 : 1). In vitro Co-immunoprecipitation (Co-IP) In vitro transcription/translation of the genes of interest with the TnT Quick Coupled Transcription/Translation System (Promega) was performed as described previously [18] using supercoiled DNA from pGAD-T7 or pGBK-T7 derivatives expressing either the FAS-II genes [16,17] or the wag31 and nat genes as substrates (Table S1). This system allowed generating L-[35S]methionine-labeled proteins tagged with either the HA (hemagglutinin) epitope (pGAD-T7 derivatives) or the c-Myc epitope (pGBK-T7). The products were named h-proteins (HA-tagged) or c-proteins (c-Myc-tagged). For Co-IP experiments, the h-proteins and the c-proteins were mixed together with goat anti-mouse IgG magnetic beads (Dynabeads M-450) coated with monoclonal antiHA antibodies (Sigma). Proteins ratios were adjusted to 1:1 as described by assessing their specific activities (phosphorimaging) and correcting for their differences in the number of methionine residues. The co-IP reactions were performed as previously described [18] and analyses performed by separation on SDSPAGE (4-20%) and phosphorimaging. PLOS ONE | www.plosone.org Microscopy and video-microscopy Msm liquid cultures expressing either the GFP protein fusions alone, or the GFP fusions together with the mCherry-Wag31 fusion were induced in log phase (OD590nm 0.5) with 0.2% acetamide during 6 hours. Bacteria were pelleted, concentrated (20X) in PBS, and spread (10 mL) on poly-L-lysine coated glass slides (PolyScience). Slides were mounted with Dako mounting medium and observed with a large field Leica DMIRB fluorescence microscope at 63X magnification (Leica HCX Plan Apo x63/1.40-Oil). GFP (488 nm/509 nm) was revealed with a GFPET filter cube (excitation: BP 470/40; dichroic mirror, 495; emission: LP 525/50) whereas mCherry fluorescence (587 nm/ 610 nm) was visualized with a N2.1 Leica filter cube (excitation: BP 515–560; dichroic mirror, 580; emission LP 590). Images were 11 May 2014 | Volume 9 | Issue 5 | e97148 In Vivo Localization of Mycobacterial FAS-II Complexes captured with a CoolSnap HQ2 CCD camera (1 pixel = 6.45 mM), acquired with MetaMorph 7.1.7 software and processed with ImageJ software (National Institutes of Health, Bethesda, MD). All different images were acquired with the same exposure time (200 ms). Image processing consisted in equivalent adjustments of brightness and contrast on complete images. Gamma and LUT (Look Up Table) values were not modified and were left as linear on each channel. For statistical analysis and quantification of the polar indices, multiple slides (n) of independent experiments were used. An average of 1500 bacteria (N; see text) were counted from a minimum of three different slides and a maximum of 16 slides (3,n,16). Student t-tests were performed on raw data using the GraphPad Prism 5.0 software. Polar indices were expressed as percentages of polar foci in the fluorescent population and presented as mean with standard deviation (SD). For precise analysis of colocalization, each channel (GFP and mCherry) on microscopy images from individual bacteria producing both types of fusion (greater than 100) were scanned using the ROI manager of ImageJ software (NIH-USA). Thereafter, the GFP and the mCherry fluorescence profiles of each bacterium were obtained with the Plot Profile plugin. The maximum fluorescence levels of each scan of a given strain were normalized to the highest fluorescence value in this strain and plotted against their position along the long axis of the bacterium. The total length of each bacterium was reported to 1. In order to quantify the polar localization of MmpL3, images from wide field fluorescence microscopy of Msm expressing either MmpL3-GFP or MmpL3-N10-GFP were analyzed with ImageJ software (NIH-USA) using the Plot Profile function. On each individual bacterium, three plots along 0.7 mm width lines were obtained: the first inside the cytoplasm (Background Fluorescence, FBG), the second along the long axis of the bacterium and passing through one pole (Polar Fluorescence, FPO), and the third along the short axis of the bacterium and crossing the membranes (Membrane fluorescence, FMB). On each bacterium, the maximum fluorescence (FMax) of each plot was collected. The analysis was performed on more than 100 individual bacteria. The polar localization fold ratio was calculated with the formula, [|FPOMaxFBGMax|]/[|FMBMax-FBGMax|], yielding a value of 1 when there was no polar localization and a value superior to 1 when the fluorescent protein was accumulated at the membrane pole. Polarization was expressed as mean 6 SEM (Standard Error to the Mean), with N represent here the number of bacteria analyzed. Time-lapse video microscopy was performed using an agar pad method essentially as previously described [34]. The bacteria were grown to mid-log phase, and aliquots (400 mL) were applied onto the coverslip of 35 mm glass bottom dishes (MatTek). After 5 minutes, the liquid was removed by aspiration and the bacteria were covered by 7H9 medium (10% ADC) at 37uC containing 0.6% Noble agar (Sigma), along with the appropriate antibiotics and the inducer (acetamide, 0.02%). After 1 hour solidification, the plates were pre-incubated for three hours at 37uC. The fluorescence was detectable in control GFP-producing bacteria. This time was chosen as the starting point (t = 0) for all time lapse experiments. Thereafter, the plates were observed as above using the Leica DMIRB florescence microscope equipped with a 37uC humid chamber. GFP and mCherry fluorescence was visualized with a GFP/mCherry-ET filter cube (Chroma Technology; excitation, no selection; dichroic filter, SP490-BP570/40; emission BP522/44-BP633/54). Individual frames (100 ms exposure) were acquired at regular time intervals (from 10 min to 2 hours) with MetaMorph 7.1.7 software during 14 to 20 hours. The representative movies were generated using ImageJ software. The required PLOS ONE | www.plosone.org channels were extracted from the time-lapse image stacks and combined as described in the supplemental movie legends, after which they were converted to AVI (Audio Video Interleave) format at 0.5 to 1.5 frames per second using JPEG compression. Minimal image processing was performed as described above for static images. Supporting Information Figure S1 The mycolic acid biosynthesis pathway. The substrates and products of the Fatty Acid Synthase of type I (FASI) and II (FAS-II) are indicated together with the biochemical reactions (black arrows) necessary to achieve the biosynthesis of mature mycolic acid (see [8] and [9] for review). The enzymes responsible for each reaction are identified in colored circles. The cofactors necessary for reduction reactions to occur (NADPH, NADH) were omitted for reasons of clarity. The proximal and distal positions of the meromycolic chain modifications by MAMtfs are indicated as P and D respectively. Intermediate reactions not detailed (acyl-chains activation) are symbolized by interrupted arrows. The synthesis of the meromycolic chain is initiated by the condensation by the mtFabH protein of the acyl-CoA products of FAS-I with malonyl-ACP by MtFabD to give a keto-acyl-ACP. After reduction by the keto-acyl-ACP reductase MabA, followed by dehydration by the hydroxyl-acyl-dehydratases HadAB or HadBC and reduction by the enoyl-ACP reductase InhA, the acylchain enters into a new cycle of elongation through condensation by the keto synthase KasA or KasB with a new malonyl-ACP unit. After its synthesis, the meromycolic chain is adenylated and ligated by FadD32 onto Pks13, which is the terminal condensing enzyme that links the meromycolic chain to a carboxylated alpha chain produced by FAS-I. The remaining keto function of the generated mycolic motif is then reduced by CmrA to yield the mycolic acid. (TIF) The Mycolic Acid Biosynthesis Interactome. The Mycolic Acid Biosynthesis Interactome (M.A.B.I.) is composed of three types of complexes: (i) the ‘initiation FAS-II’ (I-FASII) contains mtFabH interacting with a core (MabA, InhA and mtFabD) and represents the link between FAS-I and FAS-II; (ii) two ‘elongation FAS-II’ (E-FAS-II) complexes comprise the core interacting preferentially with either KasA and HadAB (E1-FASII) or KasB and HadBC (E2-FAS-II); these two complexes are thought to be capable of elongating acyl-AcpM to produce fulllength meromycoloyl-AcpM, (iii) the ‘termination FAS-II’ (T-FASII) involves Pks13 interacting with KasB and is thought to condense the a-branch with the meromycolic branch. Our working hypothesis is that the formation of each complex type may be successive and that the acyl-ACP substrates may be channeled from one type of complex to another as a function of its elongation status. The FAS-II initiation complex (I-FAS-II), the elongation complexes 1 and 2 (E1-FAS-II and E2-FAS-II) and the termination complex (T-FAS-II) are represented in grey. The condensing enzymes KasA, KasB and MtFabH (FabH) are in orange. The interactions between the HadAB (AB) and HadBC (BC) dehydrase heterodimers (in green) with the MA-Mtf (in violet) are symbolized by curved arrows. The core (in yellow) symbolizes the reductases MabA and InhA together with the malonylCoA ACP transacylase MtFabD. The terminal condensing enzyme Pks13 is depicted in blue. The direction of trafficking of the elongating substrate is symbolized by arrows emanating from acylCoA (from FAS-I) toward the mature mycolic acid. Interrupted arrows symbolize omitted steps of substrate modifications. (TIF) Figure S2 12 May 2014 | Volume 9 | Issue 5 | e97148 In Vivo Localization of Mycobacterial FAS-II Complexes Table S1 Description of plasmids. Figure S3 Localization of mCherry-Wag31 in Msm::mcherry-wag31. Enlarged images of wide-field microscopy experiments on mCherry-Wag31 fusion-expressing bacteria as presented in Figure 2 and Figure 4. Brightfield images (BF; leftmost column) together with mCherry fluorescence images (Che, middle column) of Msm mc2 155::pMV361::mCherry (Ø) and Msm mc2155::pMV361::mCherry-wag31 (Wag31) were acquired 6 hours after dilution of the main culture and in the presence of anhydro-tetracyclin (50 ng/mL) for the latter. The merged images (right columns) allowed visualizing the localization of Che-Wag31 mainly at one pole of the bacteria (the old pole). Total optical magnification: 630 X. Scale bar: 5 mm. (TIF) (DOCX) Table S2 Oligonucleotide sequences of PCR primers. (DOCX) Movie S1 Localization of GFP. Growth of Msm derivatives expressing GFP alone under the control of the pamiE promoter was followed by fluorescence time lapse video-microscopy. The movie (left panel) obtained by merging the bright field channel (in red) with the GFP channel (in green) is presented with the movie (right panel) displaying only the GFP channel. AVI file (0.8 frames per second) was obtained as described in Materials and Methods at 0.8 frames per second with one frame per hour. Time intervals are indicated in hours (h). Scale bar: 5 mm. (AVI) Analysis of FAS-II/Wag31 interactions by coimmunoprecipitation. L-[35S]-methionine-labeled h-proteins (HA tagged; h-protein) and c-proteins (c-Myc tagged; c-protein) from in vitro transcription translation reactions as well as the Co-IP reaction products were fractionated by SDS-PAGE (4–20%) followed by phosphorimaging analysis. The gels containing the h-Wag31 protein alone or the c-Wag31 alone are represented in the leftmost lanes. The names of the c-proteins or h-proteins used in the Co-IP experiments are indicated above each panel. These proteins were run alone (-), or after Co-IP (IP). (A) c-Wag31 was tested against h-FAS-II. (B) h-Wag31 was tested against c-FAS-II proteins; IPØ refers to a Co-IP performed between a given cprotein and a void extract (obtained with the pGAD-T7 empty vector). (C) h-Wag31 was tested against human laminC (c-Lam) with Mtb Arylamine N-acetyltransferase (c-Nat) used as negative control. The black arrowheads represent a Co-IP band while the open arrowheads indicate the position of a missing Co-IP band corresponding to a negative interaction. When the sizes of both proteins were too close to each other, non-labeled h-proteins were used for Co-IP experiments as indicated with an asterisk. (TIF) Figure S4 Movie S2 Localization of GFP-MabA. Growth of Msm derivatives expressing the GFP-MabA fusion under the control of the pamiE promoter was followed by fluorescence time lapse videomicroscopy. Movie treatment is identical to that of Movie S1 (AVI) Movie S3 Localization of GFP-InhA. Growth of Msm derivatives expressing the GFP-InhA fusion under the control of the pamiE promoter was followed by fluorescence time lapse videomicroscopy. Movie treatment is identical to that of Movie S1 (AVI) Movie S4 Localization of GFP-KasA. Growth of Msm derivatives expressing the GFP-KasA fusion under the control of the pamiE promoter was followed by fluorescence time lapse videomicroscopy. Movie treatment is identical to that of Movie S1 except that the AVI file was obtained at 1.5 frames per second with one frame obtained every 15 min. (AVI) Movie S5 Localization of GFP-KasB. Growth of Msm derivatives expressing GFP-KasB alone under the control of the pamiE promoter was followed by fluorescence time lapse videomicroscopy. Movie treatment is identical to that of Movie S1 (AVI) and characterization of M.smegmatis DkasB. (A) The wild type region (WT) of the Msm chromosome comprising kasA (open arrow), kasB (grey arrow) and accD6 (open arrow) is depicted as a solid line together with the positions for hybridization of PCR primers (Wt-Fwd and Wt-Rev). The AES product synthesized by fusion-PCR is also presented with the primers used for its synthesis. The Zeocin resistance gene (Sh ble; ble) is represented as a black arrow. The structure of the chromosomal region after the allelic exchange is illustrated together with the positions of PCR primers used for its characterization. The lengths of each PCR product are indicated in base pairs (bps) and represented by dashed lines. (B) Ethydium bromide staining of an agarose gel of PCR products of wild-type (Wt) and DkasB (D) Msm genomic DNA. The primer pairs used for amplification are indicated above the gel. The migration positions of control linear DNA are indicated along with their respective sizes (in kbp). (TIF) Figure S5 Construction Movie S6 Localization of mCherry-Wag31 and GFP. Growth of Msm::pMV361 mCherry-Wag31 derivatives expressing GFP alone under the control of the pamiE promoter was followed by fluorescence time lapse video-microscopy. The movie (left panel) obtained by merging together the bright field channel (in blue), the GFP channel (in green) and the mCherry channel (in red) is presented with the movie displaying only the merged GFP and the mCherry channels (right panel). The AVI file was obtained as described in Materials and Methods at 0.5 frames per second. With one frame obtained every hour. The time intervals are indicated in hours (h). Scale bar: 5 mm. (AVI) Movie S7 Localization of mCherry-Wag31 and GFP- MabA. Growth of Msm::pMV361 mCherry-Wag31 derivatives expressing the GFP-MabA fusion under the control of the pamiE promoter was followed by fluorescence time lapse video-microscopy. Movie treatment is identical to that of Movie S6 except that the AVI file was obtained at 1.5 frames per second with one frame obtained every 10 min. (AVI) Figure S6 MALDI-TOF analysis of a’- and epoxy- mycolic acid methyl esters. Mass spectra of a’-mycolic acid (left column) and epoxy-mycolic acid methyl esters (right column) extracted from wild type (Msm mc2155, WT), mutant (Msm mc2155 DkasB, DB) and complemented (Msm mc2155 DkasB/kasB, DB/B; Msm mc2155 DkasB/gfp-kasB, DB/gB) strains. The accurate masses (m/z), together with the length of the even carbonnumbered epoxy-mycolates and the odd carbon-numbered a’mycolates are indicated. (TIF) PLOS ONE | www.plosone.org Movie S8 Localization of mCherry-Wag31 and GFP- InhA. Growth of Msm::pMV361 mCherry-Wag31 derivatives expressing the GFP-InhA fusion under the control of the pamiE promoter was followed by fluorescence time lapse video-micros13 May 2014 | Volume 9 | Issue 5 | e97148 In Vivo Localization of Mycobacterial FAS-II Complexes copy. Movie treatment is identical to that of Movie S6 except that the AVI file was obtained at 1.5 frames per second with one frame obtained every 15 min. (AVI) pamiE promoter was followed by fluorescence time lapse videomicroscopy. Movie treatment is identical to that of Movie S6. (AVI) Movie S13 Localization of mCherry-Wag31 and MmpL3-N10-GFP. Growth of Msm::pMV361 mCherry-Wag31 derivatives expressing the GFP fusion of the membrane domain of MmpL3 (Mp3-N10-GFP) under the control of the pamiE promoter was followed by fluorescence time lapse video-microscopy. Movie treatment is identical to that of Movie S6. (AVI) Localization of mCherry-Wag31 and GFPKasA. Growth of Msm::pMV361 mCherry-Wag31 derivatives expressing the GFP-KasA fusion under the control of the pamiE promoter was followed by fluorescence time lapse video-microscopy. Movie treatment is identical to that of Movie S6 except that the AVI file was obtained at 1.5 frames per second with one frame obtained every 15 min. (AVI) Movie S9 Acknowledgments Localization of mCherry-Wag31 and GFPKasB. Growth of Msm::pMV361 mCherry-Wag31 derivatives expressing the GFP-KasB fusion under the control of the pamiE promoter was followed by fluorescence time lapse video-microscopy. Movie treatment is identical to that of Movie S6. (AVI) Movie S10 We thank John McKinney and Neeraj Dhar (EPFL; Lausanne, Switzerland), Jean-Yves Bouet and Jerôme Rech (LMGM-CNRS; Toulouse, France), and Serges Mazères (TRI platform; IPBS-CNRSUPS; Toulouse, France) for very initial help on time lapse microscopy experiments setup. We are particularly grateful to Lucie Spina for technical assistance on HPTLC mycolic acid analysis. We thank JC van Kessel and G Hatfull for providing the pLAM12 plasmid from the recombineering system [71] and W. Jacobs for providing the Msm inhAts mutant strain [44]. Thank to Mr. Pierre Pothier for the editing of the manuscript. Localization of MmpL3-GFP. Growth of Msm derivative expressing the MmpL3-GFP fusion under the control of the pamiE promoter was followed by fluorescence time lapse videomicroscopy. Movie treatment is identical to that of Movie S1 (AVI) Movie S11 Author Contributions Conceived and designed the experiments: DZ CC. Performed the experiments: CC KN SC MB CD FL DZ. Analyzed the data: DZ CC MD. Wrote the paper: DZ. Localization of mCherry-Wag31 and MmpL3-GFP. Growth of Msm::pMV361 mCherry-Wag31 derivatives expressing the MmpL3-GFP fusion under the control of the Movie S12 References 1. 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Diagne1,2, Françoise Laval1,2, Mamadou Daffé1,2 and Didier Zerbib1,2,§ 1 Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS); Institut de Pharmacologie et de Biologie Structurale (IPBS); BP64182, 205 route de Narbonne, F-31077 Toulouse, France 2 Université de Toulouse; Université Paul Sabatier; IPBS; F-31077 Toulouse, France † Both authors contributed equally to this work § For correspondence. E-mail: [email protected] Tel +33 (0)561 175 963; Fax: +33 (0)561 175 994; Supporting Tables Supporting Table 1. Description of plasmids Plasmid name Gene cloned Vector Origin pGAD-T7::kasA kasA pGAD-T7 (Veyron-Churlet et al., 2004) pGAD-T7::kasB kasB pGAD-T7 (Veyron-Churlet et al., 2004) pGAD-T7::mabA mabA pGAD-T7 (Veyron-Churlet et al., 2004) pGAD-T7::inhA inhA pGAD-T7 (Veyron-Churlet et al., 2004) pGAD-T7::fabH mtfabH pGAD-T7 (Veyron-Churlet et al., 2004) pGAD-T7::wag31 wag31 pGAD-T7 This study pGAD-T7::nat nat pGAD-T7 This study pGAD-T7::parA parA pGAD-T7 This study pGAD-T7::murC murC pGAD-T7 This study pGBK-T7::kasA kasA pGBK-T7 (Veyron-Churlet et al., 2004) pGBK-T7::kasB kasB pGBK-T7 (Veyron-Churlet et al., 2004) pGBK-T7::mabA mabA pGBK-T7 (Veyron-Churlet et al., 2004) pGBK-T7::inhA inhA pGBK-T7 (Veyron-Churlet et al., 2004) pGBK-T7:fabH fabH pGBK-T7 (Veyron-Churlet et al., 2004) pGBK-T7::lam lamin pGBK-T7 Clontech pGBK-T7::wag31 wag31 pGBK-T7 This study pGBK-T7::nat nat pGBK-T7 This study pGBK-T7::parA parA pGBK-T7 This study pGBK-T7::murC murC pGBK-T7 This study pLAM12::mabA mabA pLAM12 This study pLAM12::inhA inhA pLAM12 This study pLAM12::kasA kasA pLAM12 This study pLAM12::kasB kasB pLAM12 This study pLAM12::gfp egfp pLAM12 This study pLAM12::gfp-mabA egfp pLAM12::mabA This study pLAM12::gfp-inhA egfp pLAM12::inhA This study pLAM12::gfp-kasA egfp pLAM12::kasA This study pLAM12::gfp-kasB egfp pLAM12::kasB This study pLAM12::mmpl3-gfp mmpl3 pLAM12::gfp This study pLAM12::mp3-N10-gfp mmpl3-N10 pLAM12::gfp This study pMV261::wag31 wag31 pMV261-Nde This study pMV361::che-wag31 wag31 pMV261::che-wag31 This study pMV361::che mcherry pMV361 This study pMC1s::che-wag31 wag31 pMC1s This study Supporting Table 2. Oligonucleotide sequences of PCR Namea Sequence (5’ to 3’)b Site Target mCherry (F1) GCAGCCATATGGTGAGCAAGGGC NdeI mcherry mCherry (R1) GGTGTAAGCGGCATATGCTTGTACAGC NdeI mcherry mCherry (R2) CGTTGGGATCCTTACTTGTACAGCTCGTCCATGCCGC BamHI mcherry GFP (F1) GTGCCGCGCGGCAGCCATATGGTGAGCAAG NdeI egfp GFP (R1) GCCATGGCCATATGCTTGTACAGCTCGTCC NdeI egfp GFP (R2) AGAGTCGCGGAAGCTTTACTTGTA HindIII egfp Wag31 (F) CTCGAGGGGACAACATATGCCGCTTACACC NdeI wag31 Wag31 (R) CAACCTACCAGGATCCGGCTGCCGACCTCG BamHI wag31 Nat (F) TCAGAATGGCCATATGGCACTGGATCTGACCG NdeI nat Nat (R) GGTTCGTTTGTTCGGATCCCGTTTGCCGGGC BamHI nat ParA (F) GGAGGGACCATATGAGTGCTCCGTGGGGC NdeI parA ParA (R) CAGTCGGGATCCGCGCAGCCAGGCCACG BamHI parA MurC (F) GGACAACCATATGAGCACCGAGCAGTTGC NdeI murC MurC (R) CTCGATCTGTGGATCCTCGTTGTGTTCCG BamHI murC MmpL3 (F) CAGTAAGGAGCTCATATGTTCGCCTGGTGG NdeI mmpL3 MmpL3 (R) CACCTCACCATATGTTAAAGGCGTCCTTCG NdeI mmpL3 Mp3-N10 (F) CAGTAAGGAGCTCATATGTTCGCCTGGTGG NdeI mp3-N10 Mp3-N10 (R) CGCGAGAGCGCCATATGTCGACCCAGGAGG NdeI mp3-N10 Wt-Fwd CCTGAGGTCGATCCGGACCG - kasA Wt-Rev CCACTTGGCCTGGAACTCCTCG - accd6 AES-Fwd CGCGCCGGTGTCATC - kasA AES-Rev CACATCGTAGGCGCGAC - accD6 PZ1 CAGTCGATCCACGTGGAGATTTACGCGATTCT TTCCTTTACC - kasA PZ2 CCACTGAGCGTCAGACCCACGTGCTCTACTCAA CCGAGTTGAATGTTTC - accD6 PZ3 CTCCACGTGGATCGACTGCCAGGC PmlI sh ble PZ4 GAGCACGTGGGTCTGACGCTCAGTGG PmlI sh ble a The primer orientation, with respect to the orientation of the gene transcription, is indicated under brackets as F (forward) or R (reverse). b Restriction sites created are underlined. FAS-I O CH3 S C oA n acyl-C oA O mtFabH O -O S A cpM malonyl-A C P CH3 O n O CH3 3 -ketoacyl-A C P O S C oA FAS-II S A cpM n acyl-C oA S A cpM n Kas (AB) CH3 O MabA C H3 OH O n S A cpM 3R -hydrox yacyl-A C P acy l-A C P O C H3 InhA n Had(ABC) S A cpM trans-2-enoyl-A C P Pks13 MA-Mtf C H3 D n1 P OH n3 n2 CH3 n4 COOH Mycolic Acid Figure S1 The mycolic acid biosynthesis pathway. The substrates and products of the Fatty Acid Synthase of type I (FAS-I) and II (FAS-II) are indicated together with the biochemical reactions (black arrows) necessary to achieve the biosynthesis of mature mycolic. The enzymes responsible for each reaction are named in colored circles. The cofactors necessary for reduction reactions to occur (NADPH, NADH) were omitted for clarity. The proximal and distal position of the meromycolic chain modifications by the MA-Mtfs are indicated as P and D respectively. When intermediate reactions were not detailed (acyl-chains activation), it was symbolized by interrupted arrows. The synthesis of the meromycolic chain is initiated by the condensation by the mtFabH protein of the acyl-CoA products of FAS-I with malonyl-ACP by MtFabD (Choi et al., 2000) to give a keto-acylACP. After reduction by the keto-acyl-ACP reductase MabA (Banerjee et al., 1998, Cohen-Gonsaud et al., 2002, Ducasse-Cabanot et al., 2004), dehydration by the hydroxyl-acyl-dehydratases HadAB or HadBC (Sacco et al., 2007a, Sacco et al., 2007b, Brown et al., 2007) and reduction by the enoyl-ACP reductase InhA (Banerjee et al., 1994), the acyl-chain enter into a new cycle of elongation through the condensation by the keto synthases KasA or KasB with a new malonyl-ACP unit (Schaeffer et al., 2001, Kremer et al., 2002, Slayden & Barry, 2002). After its synthesis the meromycolic chain is adenylated and ligated by FadD32 onto Pks13 (Trivedi et al., 2004, Portevin et al., 2004, Portevin et al., 2005, Gavalda et al., 2009, Leger et al., 2009), which is the terminal condensing enzyme that links the meromycolic chain to a carboxylated alpha chain produced by FAS-I. The remaining keto function of the future mycolic motif is then reduced, by CmrA (Lea-Smith et al., 2007) (Bhatt et al., 2008) to give the MA. E1-FAS-II AB I-FAS-II FAS-I Mtf Kas A FabH Core Mtf acyl-CoA E2-FAS-II Kas B Pks13 BC Mtf T-FAS-II Mycolic Acid Figure S2 The Mycolic Acid Biosynthesis Interactome. The M.A.B.I. is composed of three types of complexes : (i) the ‘initiation FAS-II’ (I-FAS-II) contains mtFabH interacting with a core (MabA, InhA and mtFabD) and represents the link between FAS-I and FAS-II; (ii) two ‘elongation FAS-II’ (E-FAS-II) complexes comprise the core interacting preferentially either with KasA and HadAB (E1-FAS-II) or with KasB and HadBC (E2-FAS-II), these two complexes are thought to be able of elongating acyl-AcpM to produce full-length meromycoloyl-AcpM, (iii) the ‘termination FAS-II’ (T-FAS-II) involves Pks13 interacting with KasB and might condenses the α-branch with the meromycolic branch. Our working hypothesis is that the formation of each type of complex might be successive and that the acyl-ACP substrates could be channeled from one type of complex to another as a function of its elongation status. The FAS-II initiation complex (I-FAS-II), the elongation complexes 1 and 2 (E1-FAS-II and E2-FAS-II) and the termination complex (T-FAS-II) are represented as. The condensing enzymes KasA, KasB and MtFabH (FabH) are in orange. The interactions between the dehydrase heterodimers (in green) HadAB (AB) and HadBC (BC) with the MA-Mtf (in violet) are symbolized by curved arrows. The core (in yellow) symbolizes the reductases MabA and InhA together with the malonylCoA ACP transacylase MtFabD. The terminal condensing enzyme Pks13 is depicted in blue. The sense of trafficking of the elongating substrate is symbolized by arrows from the acylCoA from FAS-I toward the mature MA. Interrupted arrows symbolize omitted steps of substrate modifications. 5 µm Ø 5 µm Wag31 (pMV) 5 µm Wag31 (pMC) BF Che Merge Figure S3 Localization of mCherry-Wag31 in Msm::mcherry-wag31. Enlarged images of wide-field microscopy experiments on mCherry-Wag31 fusion expressing bacteria are presented as in Figure 2 and Figure 4. Brightfield images (BF; leftmost column) together with mCherry fluorescence images (Che, middle column) of Msm mc² 155::pMV361::mCherry (Ø) Msm mc²155::pMV361::mCherry-wag31 (Wag31(pMV)), and Msm mc²155::pMC1s::mCherry-wag31 (Wag31(pMC)) were taken 6 hours after the main culture dilution and in the presence of anhydro-tetracyclin (50 ng/mL) for the later. The merged images (right columns) allowed visualizing the localization of Che-Wag31 mainly at one pole of the bacteria (the old pole). The total optical magnification was 630 X. The scale bar (5µm) is depicted A 3097bps Wt-Fwd WT kasA Wt-Rev kasB AES-Fwd PZ1 AES PZ3 accD6 PZ4 PZ2 AES-Rev ble ∆kasB kasA ble Wt-Fwd accD6 PZ3 PZ4 Wt-Rev 1664bps 1547bps 2527 bps Wt-Fwd Wt-Rev B Wt ∆ Wt-Fwd PZ4 Wt PZ3 Wt-Rev ∆ Wt ∆ 20 10 7 5 4 3 2 1.5 1 Figure S5 Construction and characterization of M.smegmatis ΔkasB. (A) The wild type region (WT) of the Msm chromosome comprising kasA (open arrow), kasB (grey arrow) and accD6 (open arrow) is depicted as a solid line together with the positions for hybridization of PCR primers (Wt-Fwd and Wt-Rev). The AES product synthesized by fusionPCR is also presented with the primers used for its synthesis. The Zeocin resistance gene (Sh ble, ble) is represented as a black arrow. The structure of the chromosomal region after the allelic exchange is given together with the positions of PCR primers used for its characterization. The lengths of each PCR products are indicated in base pairs (bps) and represented with dashed lines. (B) Ethydium bromide staining of an agarose gel of PCR products of wild-type (Wt) and ΔkasB (Δ) Msm genomic DNA. The primers pairs used for amplification are indicated on top of the gel. The positions of migration of control linear DNA are indicated with their sizes (in kbp). α’-mycolates 951.9 intensity (%) C79 C64 C62 100 epoxy-mycolates 1204.3 979.9 WT C77 1176.2 50 C81 1232.3 C60 923.9 C75 C66 C83 1148.2 1008.0 1260.3 0 C62 100 ∆B intensity (%) C64 C77 50 C75 C60 C73 C66 1120.37 0 C79 C64 100 ∆B/B intensity (%) C62 C81 50 C77 C75 C66 C60 C83 0 intensity (%) C81 C64 100 C79 ∆B/gB C62 50 C77 C66 C60 0 914.0 938.2 962.4 986.6 1010.8 mass (m/z) C83 C75 1106.0 1143.8 1181.6 1219.4 1257.2 mass (m/z) Figure S6 MALDI-TOF analysis of α’- and epoxy- mycolic acid methyl esters. Mass spectra of α’-mycolic acid (left column) and epoxy- mycolic acid methyl esters (right column) extracted from the wild type (Msm mc²155, WT), the mutant (Msm mc²155 ΔkasB, ΔB) and the complemented (Msm mc²155 ΔkasB/kasB, Δ B/B; Msm mc²155 ΔkasB/gfp-kasB, ΔB/gB) strains. The accurate masses (m/z), together with the length, in number of carbons, of the even epoxy-mycolates and the odd α’-mycolates, are indicated. Figure S4 Analysis of FAS-II/Wag31 interactions by co-immunoprecipitation. L-[35S]methionine-labeled h-proteins (HA tagged; h-protein) and c-proteins (c-Myc tagged; c-protein) from in vitrotranscription translation reactions as well as the CoIP reaction products were fractionated by SDS-PAGE (4–20%) followed by phosphorimaging analysis. The gels containing the h-Wag31 protein alone or the cWag31 alone are represented in the leftmost lanes. The names of the c-proteins or h-proteins used in the Co-IP experiments are indicated above each panel. These proteins were run alone (-), or after Co-IP (IP). (A) c-Wag31 was tested against hFAS-II. (B) h-Wag31 was tested against c-FAS-II proteins; IPØ refers to a Co-IP performed between a given c-protein and a void extract (obtained with the pGADT7 empty vector). (C) h-Wag31 was tested against human laminC (c-Lam) with Mtb Arylamine N-acetyltransferase (c-Nat) used as negative control. The black arrowheads represent a Co-IP band while the open arrowheads indicate the position of a missing Co-IP band corresponding to a negative interaction. When the sizes of both proteins were too close to each other, non-labeled h-proteins were used for Co-IP experiments as indicated with an asterisk. RÉSULTATS I/ 2.2 Conclusion Nous avons pu démontrer au cours de l’étude « statique » que les réductases MabA et InhA du complexe de biosynthèse des AM se localisent préférentiellement aux pôles bactériens. Les condensases KasA et KasB, lorsqu’elles forment des foci, le font aussi aux pôles, mais ces protéines sont essentiellement diffuses dans le cytoplasme. Nous avons montré que les protéines du système FAS-II se localisent de façon dynamique avec Wag31 à l’ancien pôle duquel Wag31 est un véritable marqueur ainsi qu’au niveau du futur site de division (pole septal). Cela signifie que la localisation des protéines de FAS-II s’établit au niveau du pôle de croissance de Msm. De plus, nous avons aussi montré que le transporteur des AM à travers la membrane plasmique (Mmpl3), dont la structure est celle d’une protéine membranaire à 12 segments transmembranaires, se localise à la membrane et préférentiellement aux pôles de Msm. La localisation polaire est dépendante du domaine C-terminal intra-cytoplasmique de Mmpl3. Le niveau de localisation des protéines n’est pas dépendant du niveau d’expression des protéines. De plus, les fusions GFP de KasB et InhA semblent actives in vivo. En effet, la fusion GFP de KasB est capable de complémenter la délétion du gène chromosomique de KasB. De même, la fusion GFP d’InhA est capable d’induire une tolérance accrue à l’INH signifiant que sa structure in vivo est compatible à la fixation de son inhibiteur. L’ensemble de ces résultats semble donc attester d’une localisation préférentielle des protéines de FAS-II ainsi que du transporteur Mmpl3 aux anciens pôles et au septum avant la division. Cela peut rendre compte de la possibilité d’une localisation polaire et septale de la biosynthèse des AM au même titre que celle du PG. I/ 2.3 Etude phénotypique du mutant ΔkasB de Msm a. Stratégie et mise en œuvre Le mutant d’insertion-délétion du gène kasB de Msm (kasB ::zeo) décrit dans le manuscrit présenté au paragraphe précédent a été réalisé grâce au système de « recombineering » développé dans l’équipe du Dr. Hatfull (van Kessel & Hatfull, 2007). Ce système correspond à l’application aux mycobactéries du système lambda-Red développé chez E.coli (Datsenko & Wanner, 2000). Afin de permettre facilement la complémentation de la souche mutante avec les vecteurs disponibles au laboratoire portant la résistance à la Kanamycine nous avons choisi d’utiliser un dérivé du vecteur du recombineering résistant à l’Hygromycine (pJVH53-Hygro, 71 KasA KasB AccD6 mc²155 wt Echange allélique ZeoR Vecteur de recombineering HygroR KasA ZeoR AccD6 mc²155 ΔkasB Vecteur de recombineering HygroR Transformation KasA ZeoR AccD6 mc²155 ΔkasB Vecteur de complémentation KanR Figure 32 : Schéma de construction du mutant ΔkasB de Msm par recombinaison homologue induite par un système phagique (recombineering). RÉSULTATS W.Malaga). Pour sélectionner l’échange allélique entre l’AES et la région chromosomique nous avons utilisé la cassette de résistance à la zéocine (Figure S5 ; article) (Figure 32). Comme cette cassette n’avait pas été utilisée au laboratoire avant ces travaux nous avons dû déterminer la concentration adéquate en zéocine pour effectuer les sélections. De plus, au vu du faible nombre de mutants obtenus lors de cette expérience (8 colonies) nous avons aussi construit un mutant de délétion-insertion du gène kasB avec la cassette de résistance à la kanamycine (kasB ::Kan) classiquement utilisée pour réaliser des mutants chromosomiques. Dans les mêmes conditions expérimentales nous avons obtenu un nombre de mutants équivalents (10 colonies) avec la cassette de résistance à la kanamycine. Ce résultat indique que le faible nombre de mutant obtenu n’était pas lié à la nature de la cassette. De plus, cela indique que la cassette de résistance à la zéocine peut être utilisée en routine pour la construction de mutant d’insertiondélétion. Cette stratégie permet grâce à l’association de trois cassettes de résistances différentes (Hygromycine, Kanamycine, Zéocine) de réaliser la délétion d’un gène essentiel en une seule étape. En effet, la cassette de résistance à la zéocine permet la sélection de l’échange allélique. La cassette de résistance à l’hygomycine permet la sélection du plasmide du recombineering et la cassette de résistance à la kanamycine permet la sélection du plasmide portant le gène de complémentation. Cette stratégie a été utilisée depuis, avec succès, dans le cadre d’autres projets au sein de l’équipe chez Msm et Mtb (K. Cam et S. Jamet) Comme décrit plus haut, la souche mutante pour le gène kasB a été utilisée pour vérifier que la fusion GFP-KasB pouvait complémenter cette déficience. Nous avons en outre observé un effet spécifique de la complémentation par le gène kasB de Mtb sur la longueur des AM de Msm et avons décidé d’étudier cet effet plus avant. b. Effet de KasB sur la longueur des AM de Msm L’analyse en spectrométrie de masse MALDI-TOF des AM du mutant de Msm kasB::zeo avait montré une diminution de la longueur des alpha-AM et époxy-AM dans cette souche en comparaison de la souche sauvage (figure 7 ; article). Ce phénotype était bien complémenté par l’expression du gène kasB de Mtb seul ou en fusion avec la GFP mais cette complémentation permettait de synthétiser des alpha-AM plus long de 2 carbones (C82) que ceux de la souche sauvage de Msm (C80). De plus, l’enveloppe globale du complémenté était modifiée par rapport à 72 Figure 33 : Spectre de masse MALDI-TOF d’AM de Msm. Les spectres MALDI-TOF ont été obtenus en mode positif. Les spectres correspondent à un zoom dans la zone de masse des alpha, époxy et alpha-AM de la souche sauvage de Msm (A), de la souche mutante ΔkasB complémentée par le plasmide pLAM12::kasB de Msm mc²155 (B) ou de la souche mutante ΔkasB complémentée par le plasmide pLAM12::kasB de de Mtb H37Rv (C). Toutes les cultures étaient induites à l’acétamide (0,2%). RÉSULTATS la souche sauvage. Le profil de masse était décalé de façon générale vers des masses supérieures (figure 7 ; article). Une hypothèse était que cette modification de la structure des AM dans la souche mutante de Msm complémentée par le gène kasB de H37Rv était due à la provenance (Mtb) du gène complémentant et ceci bien que les protéines de Mtb et de Msm soient très similaires (80 % d’identité). En effet, cette nouvelle structure était plus proche du profil de masse des AM de Mtb que de ceux de Msm. Afin de tester cette observation nous avons réalisé le clonage du gène kasB de Msm dans le même système d’expression inductible à l’acétamide (pLam12). Puis nous avons complémenté le mutant kasB::zeo avec cette construction et enfin, nous avons analysé les AM de cette souche selon la technique décrite plus haut. L’analyse des AM de la souche complémentée avec le gène de Msm (Figure 33B) montre la même tendance de profil que celle complémentée avec le gène de Mtb (Figure 33C). En effet, comme précédemment le phénotype mutant est complémenté au niveau des époxy-AM et alpha-AM. Pour les alpha-AM on observe même une augmentation de la longueur plus importante qu’avec le gène de Mtb (C82 pour le gène Mtb et C84 pour le gène de Msm). Les alpha-AM de cette souche sont donc plus longs de 3 carbones par rapport à la souche sauvage (Figure 33A). De plus, l’espèce majoritaire des alpha-AM est déplacée de C79 pour la souche sauvage à C80 pour la souche complémentée avec le gène de kasB de Msm (C82 pour le sauvage et C86 pour le gène de Msm). Pour les époxy-AM on observe une augmentation de taille de 4 carbones par rapport à la souche sauvage dans la souche complémenté avec le gène kasB de Msm. La complémentation par le gène de Mtb modifie également le profil de masse mais n’effectue qu’une élongation supplémentaire de 1 carbone. De plus, dans le cas de la complémentation par le gène kasB de Msm, on observe également la présence de masse en -2 m/z par rapport au pic correspondant aux époxy-AM de longue taille (Figure 33B). Cela peut indiquer la présence d’une insaturation supplémentaire sur la chaîne méromycolique. Cependant pour conclure quant à la présence de modification supplémentaire ou différente, il serait nécessaire d’effectuer une analyse en RMN. Ces résultats sont intéressants car ils suggèrent que la modification de la taille des AM n’est pas fonction de l’espèce de provenance du gène kasB mais plutôt de son niveau d’expression. Ceci suggère que le niveau de kasB était un facteur limitant de l’élongation terminale des chaînes 73 RÉSULTATS méromycoliques. De plus, la complémentation par le gène de l’espèce (Msm) est plus efficace que par celui d’une autre espèce (Mtb) suggérant que si les activités des protéines de Msm et de Mtb sont équivalentes, ce sont peut-être des interactions avec les autres protéines de FAS-II qui sont limitantes lors des complémentations croisées. Ces résultats semblent indiquer que la taille des AM de Msm sauvage n’est pas limitée uniquement par des contraintes structurales de KasB, mais par la quantité de KasB présente dans la cellule et peut-être par son affinité pour les complexes FAS-II d’élongation. De plus, nous avons pu également mettre en avant un autre résultat. Nous avons observé que contrairement aux alpha et époxy les alpha’-AM ne sont pas affectés par la délétion ou la surexpression du gène kasB (Figure S6 ; article et non montré). Il semble donc que cette espèce n’implique pas, pour sa biosynthèse, la protéine KasB. Cela pourrait donc signifier que les alpha’AM sont issus de complexes de biosynthèse FAS-II n’impliquant pas KasB. I/ 2.4 Localisation de protéine par immunofluorescence chez Msm Conscients du risque de l’approche de localisation par production ectopique de fusions GFP, nous avions souhaité, en parallèle, développer une technique complémentaire permettant de localiser les protéines exprimées physiologiquement pour palier la formation éventuelle de corps d’inclusion. L’immunofluorescence (IF) in situ est très utilisée dans les cellules eucaryotes dans le cadre de localisation protéique. Cette technique a l’avantage de mieux maintenir l’intégrité de la cellule contrairement à l’immunolocalisation directe en microscopie électronique qui nécessite une fixation drastique et la réalisation de coupes. L’IF est beaucoup moins courante chez les procaryotes et, chez les mycobactéries, cette stratégie n’a été utilisée, pour des protéines cytoplasmiques, que dans deux études de localisation (Cimino et al, 2006; Sureka et al, 2010). Ces deux études reposent respectivement sur des stratégies de perméabilisation par le toluène et des solvants ou par l’action enzymatique du lysozyme et en présence de triton X100 comme détergent. Nous avons mis en œuvre ces deux protocoles. Tout d’abord nous avons testé, sur une souche de Msm sauvage, le protocole de Sureka et collaborateurs basé sur l’utilisation de toluène et de solvants. L’IF était réalisée à l’aide d’anticorps polyclonaux de lapin dirigés contre la protéine MabA et d’un anticorps secondaire monoclonal fluorescent (Alexa 488). Malgré de très nombreuses mises au point concernant les concentrations de toluène, les temps d’incubation, les concentrations en anticorps primaire et secondaire nous n’avons pu obtenir aucune 74 GFP IF A B C D BF MERGE Figure 34 : Localisation par immunofluorescence de la GFP chez Msm. La technique d’immunofluorescence a été réalisée d’après Datta et collaborateurs (Datta et al, 2006). La souche de Msm exprime la GFP par l’intermédiaire du plasmide pMV361-HYGRO::GFP. A/ Localisation par microscopie de fluorescence de la fluorescence émise par la GFP ellemême. B/ Immunolocalisation avec des anticorps anti-GFP (1/500 dans 1% PBS-BSA) et anticorps secondaires anti-Souris Alexa 555 (Rouge). C/ Visualisation en contraste de phase. D/ Superposition des images A et B montrant une différence de localisation entre les deux méthodes de visualisation. RÉSULTATS localisation spécifique. En effet, la localisation de la fluorescence se trouvait de façon majoritaire au niveau de la lamelle et non au niveau des bactéries ! Les modifications concernant le blocage de la lamelle n’ont pas permis de résoudre le problème. Nous avons attribué ce résultat à la qualité du seul anticorps en notre possession, seulement validé pour le Western blot et qui n’avait jamais été utilisé dans des études visant à détecter des protéines natives. Afin de s’affranchir du problème potentiel de l’anticorps, nous avons donc testé le protocole avec des anticorps primaires anti-GFP (développés spécialement pour l’immunofluorescence) en réalisant les expériences d’IF sur une souche de Msm surexprimant la GFP seule. La révélation des expériences d’IF avec un anticorps secondaire fluorescent (Alexa 555, rouge) indiquait de façon étonnante une localisation membranaire de la GFP (Figure 34B) alors que le signal propre à la GFP indiquait une localisation cytoplasmique (Figure 34A). L’anticorps primaire semble donc, soit reconnaitre un élément de l’enveloppe, ce qui est peu probable, ou bien rester piégé dans l’enveloppe lors de l’expérience. Après de nombreux échecs et au vu du manque de détails du protocole publié, nous avons conclu que ce protocole n’était pas adapté à la réalisation d’IF et pouvait conduire à de fausses interprétations. Nous avons essayé d’obtenir le protocole détaillé auprès des auteurs de ce travail. Notre requête restant sans réponse, nous avons abandonné cette approche. Dans un deuxième temps nous avons testé le protocole de Cimino et collaborateurs. La perméabilisation des cellules est réalisée par l’intermédiaire du lysozyme (2mg/mL) puis du triton X100 (0,1%). Nous avons réalisé le protocole comme décrit dans l’étude. Dans un premier temps, nous avons observé, par deux fois, une localisation polaire et le long de la membrane de la protéine MabA (Figure 35A et B). Mais, nous avons obtenu aussi, par deux fois, des images similaires lorsque le serum pré-immun était utilisé comme anticorps primaire (Figure 35C et D). Nous n’avons donc pas pu conclure quant à la localisation de MabA par cette technique d’IF. Nous avons également tenté de mettre au point des conditions de perméabilisation et d’hybridation sans succès. L’immunolocalisation chez les mycobactéries semble très complexe à mettre en œuvre probablement à cause de la structure et de l’imperméabilité de l’enveloppe. Le nombre d’études utilisant cette technique pour localiser une protéine cytoplasmique est très restreint. La localisation de protéines membranaires ou présentes dans l’enveloppe semble être moins difficile à mettre en œuvre et l’utilisation de souches mutantes ayant une structure de 75 BF IF AntiMabA Serum Pré-immun Figure 35 : Localisation par immunofluorescence de MabA chez Msm sauvage. La technique d’immunofluorescence a été réalisée d’après Cimino et collaborateurs (Cimino et al, 2006) sur une souche de Msm sauvage (A et C). La localisation par microscopie de fluorescence est réalisée par immuofluorescence avec l’anticorps anti-MabA (1/500 dans 1% PBS-BSA) et l’anticorps secondaire anti-Lapin alexa 488 (B). Le témoin négatif (D) est réalisé avec le sérum pré-immun ainsi que l’anticorps secondaire anti-Lapin alexa 488 . Panneaux A et B (lumière blanche), panneaux B et D (canal GFP). RÉSULTATS l’enveloppe déstabilisée pourrait permettre de faciliter l’étape de perméabilisation de l’enveloppe (Carlsson et al, 2009). Ce travail permet de noter que même si l’approche par production ectopique de protéines de fusion représente un risque, ce risque existe aussi pour des techniques réputées plus physiologiques comme l’immunofluorescence in situ. II. Rôle du domaine cytoplasmique de Mmpl3 dans sa localisation II/ 1 Localisation et topologie de Mmpl3 Comme décrit précédemment, nous avons montré que le transporteur des AM (MmpL3) était localisé au niveau de la membrane plasmique et de façon préférentielle au niveau des pôles et du septum de division (confère paragraphe I/ 2.1 p.69). Pour ce faire, nous avons réalisé une fusion traductionnelle avec le gène de la GFP en C-ter du gène de mmpL3. Cette fusion a été réalisée dans le même vecteur d’expression inductible à l’acétamide que pour les gènes de FASII. Nous avons choisi de réaliser la fusion en C-ter afin de ne pas perturber les éventuels signaux d’adressage à la membrane présents classiquement en N-ter des protéines membranaires. De plus, d’après les informations topologiques concernant MmpL3 (Varela et al, 2012) il semblait hautement probable que son domaine C-ter soit cytoplasmique et non membranaire ou périplasmique (confère paragraphe IV/ 7 p.51). Dans un premier temps nous avons réalisé l’observation de la souche portant la fusion GFP de MmpL3 dans les mêmes conditions statiques que les fusions des gènes de FAS-II. Brièvement nous avons réalisé l’induction à l’acétamide (0.2%) d’une culture liquide en milieu de phase exponentielle. Après 6h d’induction, nous avons réalisé l’observation des cellules en microscopie de fluorescence statique. Le résultat de ces observations montrait une localisation anarchique, non membranaire, et sous forme de foci dispersés dans le cytoplasme (résultats non montrés). Cette observation n’était permise que dans un faible nombre de bactéries du fait de l’absence totale de fluorescence dans la majorité des cellules. Ce résultat semblait indiquer une toxicité forte de la fusion amenant à une sélection des bactéries ne l’exprimant pas ou peu. Nous avons alors réalisé l’observation de la souche de Msm en vidéomicroscopie permettant une induction progressive et moins importante (0.02% acétamide) de la production de MmpL3GFP (Film S11). Le résultat de cette observation dynamique montrait une localisation membranaire de MmpL3 dans les cellules fluorescentes qui, maintenant, étaient majoritaires. Cette localisation membranaire montrait également une concentration plus importante de la 76 Figure 36 : Représentation linéaire des dérivés de la protéine MmpL3 de Mtb. La topologie prédite de MmpL3 sauvage est représentée (en haut). Sont également représentées les différents constructions générées lors de cette étude avec les positions des régions choisies pour définir des domaines. La GFP fusionnée en C-terminal est aussi représentée. La nomenclature est celle utilisée dans le texte. RÉSULTATS fluorescence au niveau des pôles de Msm. Cependant l’expression de la fusion, après plusieurs heures d’induction, provoquait également une forte toxicité amenant à la lyse des cellules. L’observation de la fusion MmpL3-GFP dans une souche surexprimant également la fusion mCherry-Wag31 induisait une diminution importante de sa toxicité et l’observation de cette souche a permis de confirmer la localisation polaire de la fusion GFP de MmpL3 de Mtb chez Msm (Figure 8 ; article et Film S12). Ce premier résultat suggérait que le transport des AM pourrait être réalisé de façon principale au niveau des pôles et du septum des mycobactéries. Par la suite nous avons donc effectué l’observation de toutes les constructions concernant MmpL3 en vidéomicroscopie dans une souche produisant mCherry-Wag31 pour limiter la toxicité de la construction initiale. Le second résultat de ce travail est donné par le simple fait que la fusion MmpL3-GFP provoque une intense fluorescence membranaire. Cela semble signifier que la GFP, et donc l’extrémité Cterminale de MmpL3, sont localisées dans le cytoplasme et ceci confirme les prédictions de la topologie de MmpL3. En effet, chez E.coli la GFP n’est fluorescente que lorsqu’elle est cytoplasmique. D’ailleurs, son utilisation conjointe avec la protéine PhoA, qui a le comportement inverse, a permis de définir la topologie de nombreuse protéines membranaires (Drew et al, 2002; Feilmeier et al, 2000). Pour confirmer ce résultat Il faudrait effectuer une fusion Cterminale avec la protéine PhoA, active seulement dans le périplasme (Baulard et al, 2003; Kremer et al, 1995) et montrer que l’activité PhoA de la fusion est nulle. Par la suite, notre réflexion a donc été basée sur le modèle topologique composé de 12 TMS (de l’anglais, transmembrane sequence) (Trans avec le domaine C-ter du coté cytoplasmique de la membrane plasmique (Figure 36). Nous avons défini deux régions distinctes de MmpL3 : la région membranaire composée des 12 TMS (notée MmpL3-N) et la région cytoplasmique comprenant uniquement le domaine C-ter de la protéine (notée MmpL3-C). Nous avons ensuite entrepris d’étudier la localisation des régions cytoplasmiques et membranaires de façon indépendante, notre but étant d’essayer de définir la région responsable de la localisation de MmpL3 aux pôles. II/ 2 Localisation du domaine membranaire N’ayant pas la topologie exacte de la protéine MmpL3 nous avons défini deux bornes différentes pour délimiter les régions membranaires et cytoplasmiques en nous basant sur la structure 77 A MERGE GFP MmpL3 WT MmpL3 N-10 B Figure 37 : Localisation et analyse du profil de fluorescence de Msm produisant MmpL3GFP et le domaine MmpL3-N10. (A) Localisation des fusions MmpL3-GFP et Mmpl3-N10GFP. Le panneau de gauche correspond à la superposition des canaux GFP et mCherry (MERGE), le panneau de droite correspond à l’observation de la fluorescence de la GFP (GFP). L’échelle est donnée par la barre de 5 µm. (B) Quantification de la fluorescence polaire vs latérale de MmpL3 sauvage (voir Matériel et Méthode du manuscrit), MmpL3N10. *** correspond à un p value < 0.0001. Les tests statistiques (test t de student) et les graphiques ont été réalisés à l’aide du logiciel Prism 5.0. RÉSULTATS secondaire prédite (Toppred, (Von Heijne, 1992)). Nous avons défini la leucine 718 et la glycine 727 comme bornes de la région membranaire de MmpL3 (Figure 36). La leucine 718 est située après le dernier acide aminé (AA) prédit comme étant impliqué dans la dernière TMS (TMS 12). La glycine 727 est située 10 AA en aval. Nous avons réalisé le clonage de ces deux fragments (1718 ; MmpL3-N12-1 et 1-727 ; MmpL3-N12-2) de MmpL3 en fusion traductionnelle avec la GFP en position C-terminale (Figure 36). Ces deux constructions, analysées par vidéomicroscopie dans Msm ne provoquaient pas de fluorescence membranaire et même souvent pas de fluorescence du tout (résultats non montrés). Les conditions d’expression et de construction étant maitrisées et vérifiées, nous avons supposé que ces protéines tronquées n’étaient pas aptes à adopter une conformation correcte. Il était possible que la GFP de MmpL3-N12-1-GFP et de MmpL3-N12-2-GFP soit adressée au périplasme en absence de signal de « retour » vers le cytoplasme, provoquant ainsi une inhibition de la fluorescence. Ceci serait possible si ses signaux de « retour » sont présents dans la séquence du domaine cytoplasmique inexistant dans nos constructions. De la même façon une fusion de MmpL3-N12-1 et N12-2 avec la protéine PhoA permettrait de valider ou non cette hypothèse. Nous avons alors choisi de « déplacer » la borne du domaine membranaire entre la TMS 10 et 11 à la position 655. La boucle cytoplasmique entre les TMS 10 et 11 est plus longue que celle entre la TMS 11 et 12. Ceci permettait de supposer que la GFP fusionnée pouvait être cytoplasmique. Nous avons réalisé la construction de ce domaine (1-655 ; MmpL3-N10 ; Figure 36) comme précédemment. L’observation en vidéomicroscopie de cette construction a révélé une localisation membranaire de la fluorescence mais cette fois, sans accumulation préférentielle aux pôles. La localisation de MmpL3-N10 était différente de celle de la protéine MmpL3 entière (Figure 37) (Figure 9 ; article et Film S13). Nous avons alors réalisé une quantification relative de la fluorescence présente aux pôles en comparaison de la fluorescence présence sur la longueur de la bactérie (Figure 9 ; article). Cette quantification avait révélé que la fluorescence émise par la fusion GFP de MmpL3 sauvage est 5.353 ± 0.3810 (N=192) fois plus importante au pôle de Msm alors que celle de MmpL3-N10 montrait un rapport de 1.160 ± 0.1572 (N=113) (Figure 37). Ce rapport traduit le fait que le domaine membranaire 1-655 présente une localisation homogène le long de la membrane. Nous avons réalisé la construction du domaine complémentaire du domaine MmpL3-N10 (1-655) le domaine MmpL3-C10. Ce domaine correspond aux 2 TMS (11 et 12) ainsi que le domaine cytoplasmique. L’observation de la souche de Msm transformée par cette construction ne montre pas de localisation membranaire de 78 BF MERGE GFP C12-1 C12-2 C12-3 C12-6 Ø Figure 38 : Localisation des domaines cytoplasmiques de MmpL3 fusionnés à la GPP chez Msm. Le panneau le plus à gauche correspond à l’observation des cellules en lumière transmise (BF), le panneau du milieu correspond à la superposition des observations en lumière transmise, fluorescence mCherry et GFP (MERGE), le panneau le plus à droite correspond uniquement à l’observation de la fluorescence émise par la GFP (GFP). Les noms des dérivés de MmpL3 sont indiqués selon la nomenclature de la Figure 36. La barre en bas à droite du panneau BF représente une distance de 5 µm. RÉSULTATS MmpL3-C10, mais la formation de foci multiples dans le cytoplasme (résultats non montrés). Cette observation semblait donc indiquer que la protéine de fusion MmpL3-C10 n’est pas adressée à la membrane mais n’est pas soluble dans le cytoplasme. Cela peut s’expliquer comme précédemment par l’absence des signaux d’adressage à la membrane, ce qui entraine un maintien de la protéine dans le cytoplasme et probablement une conformation aberrante et une agrégation dues à la présence des deux TMS. Ces résultats importants semblent bien confirmer le modèle topologique de MmpL3. Les 10 premiers TMS de MmpL3 sont membranaires et la boucle TMS10-TMS11 semble être cytoplasmique. Mais l’observation la plus intéressante est donnée par le fait que cette protéine tronquée MmpL3-N10 ne soit plus capable de se localiser, comme MmpL3 sauvage, de façon préférentielle aux pôles de la bactérie. Comme le domaine membranaire MmpL3-N10 composé des 10 TMS n’est pas impliqué dans la localisation polaire du transporteur des AM il semble donc que le domaine responsable de la localisation soit présent dans les régions en aval. II/ 3 Localisation polaire du domaine cytoplasmique Le problème d’adressage à la membrane du domaine MmpL3-C10 nous a amené à nous concentrer sur la région prédite comme cytoplasmique, en aval du domaine TMS12. Nous avons alors cloné les domaines complémentaires au domaine membranaire MmpL3-N12-1 (1-718) et N12-2 (1-727) décrits plus haut. Ces domaines cytoplasmiques ont été nommés MmpL3-C12-1 (719-944) et MmpL3-C12-2 (728-944). Pour l’étude des domaines C-terminaux de MmpL3, la GFP a été placée en position C-terminale ce qui permettait d’être cohérent avec les observations réalisées précédemment sur les domaines N-terminaux de MmpL3. Le résultat montre une localisation cytoplasmique et clairement polaire des fusions MmpL3-C12-1-GFP et MmpL3-C122-GFP exprimées chez Msm (Figure 38). De plus, en vidéomicroscopie nous avons pu observer également que la fluorescence la plus intense des domaines MmpL3-C12-1 et MmpL3-C12-2-GFP était localisée au même pôle que l’intensité maximale de la fusion mCherry-Wag31 (Films S14 et S15). Cela signifie que ces fusions se localisent préférentiellement au niveau de l’ancien pôle tout comme les protéines de FAS-II étudiées dans cette thèse. On observe également, au moment de la division ou juste après la division, une localisation ou relocalisation de ces fusions au pôle septal de façon moins intense qu’à l’ancien pôle tout comme la fusion mCherry-Wag31. 79 C12-1 C12-2 C12-3 C12-6 Ø Figure 39 : Analyse des profils de fluorescence des souches de Msm produisant différents domaines cytoplasmiques de Mmpl3 fusionnés à la GFP. Les images générées en microscopie de fluorescence ont été analysées avec le logiciel ImageJ. Les graphes représentent l’intensité de fluorescence de la GFP en fonction de la taille des bactéries (µm). Quatre bactéries représentatives ont été analysées et sont représentées de couleur différente. Les noms des dérivés de MmpL3 sont indiqués selon la nomenclature de la Figure 36. RÉSULTATS Ces résultats indiquent que le domaine cytoplasmique est capable de se localiser aux pôles en absence d’ancrage membranaire. Ceci pouvait indiquer que la localisation de la protéine MmpL3 complète soit dirigée par son domaine cytoplasmique. Afin de savoir si une séquence spécifique était responsable de la localisation du domaine cytoplasmique, nous avons alors construit une série de délétions N-terminales du domaine cytoplasmique C-terminal MmpL3-C12. Ces domaines cytoplasmiques nommés C12-3, C12-4, C12-5 et C12-6 correspondent respectivement aux AA : 783-944, 813-944, 855-944 et 920-944 de MmpL3 sauvage (Figure 36). Comme auparavant ces domaines ont été clonés en fusion avec la GFP placée en C-ter (K. Hachi, stagiaire M1). Les résultats de vidéo microscopie du domaine MmpL3-C12-3 en fusion avec la GFP montrent une localisation intense au niveau du cytoplasme. La localisation est clairement diffuse si l’on compare avec celle des domaines MmpL3-C12-1 et C12-2. Les tracés de fluorescence de la fusion GFP avec le domaine C12-3 montrent un niveau de fluorescence dans la région centrale des bactéries beaucoup plus important que celle des domaines C12-1 et C12-2. Ceci confirme également la différence de localisation entre les fusions des domaines C12-1 et C12-2 d’une part et C12-3 d’autre part. Il est également possible d’observer la formation de foci discrets au niveau des pôles dans le cas de la fusion C12-3. La comparaison des tracés de fluorescence confirme cette observation avec un épaulement de la courbe de la fluorescence de la GPP au niveau des pôles en comparaison avec les tracés de la GFP seule (Figure 39). Il semblait donc que la séquence de 65 AA située entre le domaine MmpL3-C12-2 et C12-3 ait un rôle important dans la localisation du domaine cytoplasmique de MmpL3. Il était aussi possible que cette région joue un rôle dans la localisation de la protéine entière sauvage. Le domaine MmpL3 C12-6, fusionné avec la GFP, est cytoplasmique. Sa localisation est diffuse mais avec un épaulement sur les tracés de la fluorescence au niveau d’un pôle. Ce domaine MmpL3- C12-6 est composé uniquement de 24 AA. Il est possible que sa faible taille ne soit pas compatible avec un repliement correct. Dans ce cas, les épaulements observés sur les tracés de fluorescence concernant ce domaine pourraient ne pas être dus à une localisation polaire préférentielle. Les domaines MmpL3-C12-4, et -5 n’ont pas été testés. Enfin, nous avons voulu savoir si la séquence de 65 AA comprise entre le domaine MmpL3-C12-2 et C12-3 était suffisante pour induire la localisation polaire du domaine membranaire. Pour cela nous avons réalisé le clonage du domaine membranaire avec ces 65 AA en fusion avec la GFP. 80 A B Figure 40 : Localisation et analyse du profil de fluorescence de Msm produisant le domaine Mmpl3-N12-3. (A) Localisation de la fusion MmpL3-N12-3-GFP. Le panneau de gauche correspond à l’observation en lumière transmise, le panneau de droite correspond à l’observation de la fluorescence de la GFP. L’échelle est donnée par la barre de 5 µm. (B) Quantification de la fluorescence polaire vs latérale de MmpL3 sauvage (voir Matériel et Méthode du manuscrit), Mmpl3-N10 et Mmpl3-N12-3. *** correspond à un P value < 0.0001. La différence entre le rapport de fluorescence de MmpL3-N10 et N12-3 est non significatif (ns) P value = 0,6617. Les tests statistiques (test de student) et les graphiques ont été réalisés à l’aide du logiciel Prism 5.0. RÉSULTATS Cette construction correspond au domaine complémentaire de MmpL3-C12-3 et est nommée MmpL3-N12-3 (Figure 36). L’observation en vidéomicroscopie de cette construction introduite chez Msm montre une localisation clairement membranaire (Figure 40A ; Film S16). Il ne semble pas y avoir de localisation préférentielle au niveau des pôles de Msm. En effet, une quantification de la fluorescence de MmpL3-N12-3 comparant la fluorescence polaire vs la fluorescence latérale montre un rapport de 1.053 ± 0.1619 (N=63) (Figure 40B). Ce rapport de fluorescence est statistiquement différent de celui de la localisation de MmpL3 sauvage (P value < 0.0001) et possède une différence non significative avec le rapport obtenu avec le domaine MmpL3-N10 (P value = 0,6617). Ces résultats semblent indiquer que les 65 AA déterminés sont nécessaires mais ne sont pas suffisants pour induire la localisation de la protéine MmpL3 au niveau des pôles. De plus, cela confirme que le déterminant de localisation polaire semble être présent dans la région cytoplasmique. En effet, comme pour le domaine MmpL3-N10, cette protéine tronquée de MmpL3 n’est pas capable de se localiser préférentiellement au niveau des pôles. Cela indique également que les TMS 11 et 12 ne sont pas impliquées dans la localisation. L’ensemble de ces résultats semble donc indiquer que MmpL3 sauvage est localisé aux pôles de Msm grâce à des déterminants présents dans sa région cytoplasmique C-terminale. III. Vers l’étude des bases moléculaires de la localisation de MmpL3 La recherche des bases moléculaires de la localisation de FAS-II faisait partie intégrante du projet de thèse de K. Nukdee (doctorante 1ère année). Il était, notamment question de connaitre, par des approches génétiques l’implication de protéines du cycle bactérien (Wag31, FtsZ, Pbps) dans la localisation de FAS-II. Plusieurs tentatives de construction de mutant conditionnel du gène wag31 avaient été entreprises et avaient échouées. Ces échecs ont été attribués à des problèmes de complémentation inefficace par Wag31 lors de la construction de ces mutants. Le niveau d’expression de Wag31 au moment de la disruption du gène sauvage semble primordial. III/ 1 Mise en œuvre du système TetR/Pip OFF Au cours de mon travail de thèse, nous avons obtenu un système d’expression contrôlé développé par Boldrin et collaborateurs qui permet, en présence de tétracycline (Tc) ou d’anhydrotétracycline (AH-Tc), de réprimer l’expression d’un gène placé en aval du promoteur Pptr lui-même contrôlé par le répresseur Pip (Figure 41A). Les auteurs de cette étude ont également réalisé, grâce au vecteur suicide pFRA53, un système permettant la mutagenèse in 81 A B Figure 41 : Schéma du mode de régulation du système TET/PIP ainsi que son application pour la réalisation de mutants chromosomiques (d’après Boldrin et al, 2010). (A) Modèle de fonctionnement du système TetR / Pip OFF. En l'absence de tétracycline (Tc), le répresseur TetR se lie à ses opérateurs pour éteindre la transcription du gène du répresseur Pip, permettant ainsi l'expression de lacZ. En présence de Tc, la transcription de pip est autorisée. En conséquence, Pip réprime l'expression de lacZ. (B) Le plasmide pFRA53 possède les 500 premières paires de bases du gène ftsZ de Msm placées en aval du promoteur Pptr. Ce plasmide ne possède pas d’origine de réplication pour les mycobactéries. Lors de la transformation de Msm puis de la sélection par l’Hygromycine (Hyg) l’établissement du plasmide permettant la résistance est réalisée par recombinaison homologue entre la séquence ftsZ du plasmide et celle du chromosome. L’insertion du plasmide induit la délétion d’une partie (3’) du gène chromosomique qui est sous le contrôle de son promoteur sauvage et la formation d’une copie intacte du gène placée alors sous le contrôle du promoteur Pptr. La présence du plasmide pFRA42 intégré au site att de Msm permet le fonctionnement du système TetR/Pip OFF, Cette construction permet donc d’inhiber l’expression de ftsZ en présence de Tc ou d’anhydro-tetracycline (AH-Tc), RÉSULTATS situ d’un gène chromosomique et la mise sous contrôle de Pip du gène sauvage complémentant (Figure 41B). Pour tester leur système les auteurs avaient réalisé la mise sous contrôle du gène ftsZ de Msm (Boldrin et al, 2010). Nous avons tout d’abord testé les conditions d’utilisation de ce système grâce au gène rapporteur de la -galactosidase. Nous avons effectué le sous-clonage de la souche de Msm portant le plasmide pFRA42B sur différentes boites de Pétri contenant chacune une concentration différente de AH-Tc (25, 50, 100 et 150 ng/mL). Le milieu contenant du X-gal en concentration adaptée nous a permis d’observer la présence (coloration bleue) ou non (aucune coloration) de la beta galactosidase (résultats non montrés). Les colonies sous-clonées sur milieu contenant 25 et 50 ng/mL de AH-Tc montrent une coloration bleue plus intense pour les colonies de la boite contenant 25 ng/mL de AH-Tc. Contrairement à cela les colonies des boites possédant 100 et 150 ng/mL d’AH-Tc ne montrent aucune coloration. Le système semble donc totalement réprimé à 100 et 150 ng/mL d’AH-Tc. Par la suite nous avons réalisé l’ensemble des expériences avec ce système avec une concentration de 100ng/mL d’AH-Tc. III/ 2 Etude du phénotype de filamentation du mutant conditionnel ftsZ Nous avons utilisé les constructions plasmidiques fournies par les auteurs pour construire une souche de Msm permettant en présence d’AH-Tc d’inhiber l’expression du gène ftsZ. L’obtention de ce mutant avait été réalisée par transformation et sélection (Hygromycine) du plasmide pFRA53 dans une souche portant le plasmide pFRA42B. Ceci permettant d’effectuer la mise sous contrôle du système TetR/Pip OFF du gène ftsZ sauvage complémentant la délétion produite par le système (Figure 41B). Nous avons ensuite effectué le sous-clonage de 4 colonies sur milieu de culture solide contenant ou non 100 ng/mL d’AH-Tc ainsi que d’une souche de Msm témoin. Les 4 colonies issues de la transformation du plasmide pFRA53 montrent une croissance normale sur milieu sans AH-Tc en comparaison avec la souche témoin. Contrairement à cela sur milieu contenant l’AH-Tc les mutants ne sont pas capables de former des colonies contrairement à la souche témoin. Cette observation est en adéquation avec le fait que le gène ftsZ soit essentiel. L’observation en vidéomicroscopie du mutant conditionnel ftsZ en condition non permissive montre une augmentation importante de la taille des bactéries provoquée par l’incapacité de la cellule à former un septum de division (Film S17). La taille des cellules en fin de film est supérieure à 15 µm (Figure 42E,F,G,H,I et J), en comparaison Msm est décrit comme ayant une 82 + AH-Tc - AH-TC Figure 42 : Observation au cours du temps de la croissance de Msm en condition ne permettant plus l’expression du gène ftsZ. En présence d’AH-Tc (100ng/µL), l’expression du gène ftsZ est réprimée provoquant l’apparition au cours du temps d’un phénotype de filamentation (panneau de gauche). En absence d’AH-Tc (panneau de droite) la souche exprime le gène ftsZ et la croissance est normale. Les images ont été extraites d’expériences de videomicroscopie et ont été obtenues en lumière transmise. L’échelle est indiquée en µm. RÉSULTATS taille moyenne de 3 à 5 µm (Hett & Rubin, 2008). De façon intéressante, nous avons pu observer la formation de branchements perpendiculaires à l’axe principal de la bactérie (Figure 42F,H,I et J) qui ne sont jamais observés sur la souche sauvage. Ce bourgeonnement est capable d’effectuer une croissance importante pour atteindre dans cet exemple représentatif, 6.8 µm de longueur, soit une taille supérieure à la taille moyenne de Msm. Cette souche semble donc bien posséder un phénotype mutant pour FtsZ, c’est-à-dire l’établissement au cours du temps d’un phénotype de filamentation (Dziadek et al, 2003). En comparaison, la même souche en absence d’AH-Tc, c’est-à-dire en présence de la protéine FtsZ sauvage, montre en vidéomicroscopie une élongation, une division, et une taille normales (Film S18). De plus, aucune cellule possédant une longueur supérieure ou égale à 10 µm n’a été observée. Le phénotype de filamentation semble donc bien dépendre ici uniquement de l’inhibition de l’expression du gène de ftsZ. Afin de confirmer l’absence de septum dans les filaments nous avons utilisé le domaine MmpL3N10 fusionné à la GFP comme marqueur du septum. Comme montré figure 43A, aucune fluorescence transversale à l’axe des filaments n’est observable dans la souche ftsZ en condition non-permissive (Film S19). Cela semble donc confirmer l’absence de figure de septation et l’absence de formation de l’anneau ftsZ permettant le recrutement de la membrane plasmique et donc de la fusion MmpL3-N10. Les cellules sont donc bien incapables d’initier la formation du divisome (Hett & Rubin, 2008) après quelques heures d’exposition à l’AH-Tc. III/ 3 Localisation de MmpL3 en condition mutant pour FtsZ La localisation de la fusion MmpL3-N10-GFP observée en condition ftsZ mutant était comparable à celle observée en condition sauvage, c’est-à-dire membranaire (Figure 9 ; article). La localisation du domaine MmpL3-N10 n’est donc pas affectée par la diminution de la concentration (déplétion) ou l’absence de FtsZ dans la bactérie. Nous avons voulu réaliser l’observation de la localisation de la fusion de MmpL3 complète avec la GFP en contexte mutant pour FtsZ. Ceci ne pouvait pas être effectué, comme les autres expériences étudiant MmpL3, dans la souche produisant la fusion mCherry-Wag31 à cause des incompatibilités de plasmides et de gènes de résistances. MmpL3-GFP, en condition ftsZ mutante possède une localisation membranaire. De plus, la concentration au niveau des membranes polaires est encore visible et, de façon plus intéressante, on remarque une fluorescence plus intense au niveau des pôles des branches (Figure 43B). De plus, on observe également une déformation importante de la forme de la cellule typique de l’expression de la fusion MmpL3 dans une souche ne surexprimant pas Wag31 (Film S20). 83 Figure 43 : Observation au cours du temps de la localisation de la fusion GFP de MmpL3 chez Msm en condition ne permettant plus l’expression du gène ftsZ. (A) Localisation de MmpL3-N10-GFP au sein de Msm induite par 0,2% acétamide et en condition mutante ftsZ (100ng/µL AH-Tc). (B) Localisation de MmpL3-GFP complète dans les mêmes conditions. Les images obtenues en lumière transmise (colonne gauche) ou sur le canal GFP (colonne droite) sont présentées. RÉSULTATS Ces résultats de localisation du domaine MmpL3-N10 et MmpL3 sauvage en condition FtsZ mutante ne permettaient pas d’effectuer une quantification de la fluorescence polaire et latérale du fait du nombre trop réduit de bactéries observées à ce jour et de la toxicité générée par MmpL3-GFP complète. Cependant, il semble bien qu’en absence de FtsZ, des pôles soient créés pour la formation des branches et que MmpL3 s’accumule aussi bien à ces pôles qu’aux pôles « normaux » de la bactérie. Ce résultat indique un phénomène de localisation actif à un nouveau site de croissance et non dans l’axe principal de la bactérie. Cela confirme que la localisation de MmpL3 aux pôles de la bactérie est un phénomène physiologique et non un phénomène d’accumulation non spécifique. III/ 4 Localisation de MmpL3 en condition mutante pour Wag31 Afin d’étudier le rôle potentiel de Wag31 dans la localisation de FAS-II et de MmpL3 K. Nukdee et moi-même avons effectué la construction d’une souche de Msm mutant conditionnel de wag31 dans laquelle le gène sauvage wag31 est sous contrôle du système TetR/Pip OFF. Ce système a permis d’obtenir facilement cette souche contrairement aux multiples essais effectués auparavant avec les systèmes « classiques » d’échange allélique mis en place par exemple dans le cas de la délétion du gène kasB. Pour permettre une visualisation plus facile du phénotype, nous avons également réalisé l’observation en vidéomicroscopie de l’apparition du phénotype dans une souche de Msm exprimant la GFP afin de marquer le cytoplasme des bactéries. Dans cette souche, l’inhibition de l’expression du gène wag31 provoque rapidement une déformation progressive des bactéries, généralement au niveau d’un pôle pour donner des bactéries en forme d’ampoule. Puis, la déformation de la cellule s’étend à l’autre pôle jusqu’à former une cellule totalement ronde qui lyse rapidement (Film S21). Ces résultats sont totalement en accord avec les résultats de Kang et collaborateurs obtenus avec un mutant conditionnel wag31 (Kang et al, 2008). Comme précédemment le phénotype observé est uniquement dépendant de l’inhibition de l’expression du gène wag31 comme le montre la division normale de la même souche en absence d’AH-Tc. La forme des cellules non induites est également de type sauvage et ne présentent pas de lyse apparente. A ce jour, l’observation en absence d’AH-Tc a été réalisée uniquement dans une souche n’expriment pas la GFP (Film S22). Nous avons réalisé l’expression de MmpL3 sauvage en fusion avec la GFP dans le mutant conditionnel wag31. L’observation en vidéomicroscopie nous a permis, en condition non permissive, de mettre en avant l’arrondissement des cellules typiques d’un mutant Wag31 ainsi qu’une localisation altérée de la fusion complète MmpL3-GFP (Film S23). Cependant la toxicité à 84 Figure 44 : Observation au cours du temps de la localisation de fusion GFP de Mmpl3 chez Msm en condition ne permettant plus l’expression du gène Wag31. Les images extraites de films obtenus en videomicroscopie sont représentées ( canal GFP). RÉSULTATS la fois de la déplétion en Wag31 et de la présence de la fusion MmpL3 provoquait une lyse très rapide des bactéries. Cela rendait très complexe l’étude statistique de la localisation de MmpL3 dans cette souche. La construction d’un système génétique pouvant pallier ce problème a été entreprise (P. Thevenot ; stagiaire BTS). Ces résultats bien que très préliminaires semblent indiquer que la localisation polaire de MmpL3 soit affectée dans le mutant conditionnel wag31. En effet, lorsque les cellules sont arrondies (signe d’une diminution très importante de la quantité de Wag31) il semble que la fusion MmpL3 soit localisée de façon uniforme au niveau de la membrane plasmique (Figure 44). Cette observation est le premier indice de l’existence d’une interaction fonctionnelle entre Wag31 et un acteur de la biosynthèse des AM. Il ouvre la voie vers l’étude de la relation entre le cycle bactérien et la biosynthèse des lipides majeurs de l’enveloppe que sont les AM. 85 DISCUSSION 86 DISCUSSION Le but de cette étude à long terme était de savoir si la biosynthèse des acides mycoliques de l’enveloppe mycobactérienne était coordonnée ou non avec les processus d’élongation et de division bactérienne. Une première approche de réponse à cette question a été d’essayer de définir le lieu de biosynthèse des AM par la localisation des enzymes effectuant cette biosynthèse. Pour cela, nous avons réalisé une analyse détaillée, en microscopie de fluorescence, de la localisation de quatre protéines clés de la biosynthèse des AM. Cette analyse a été réalisée également par vidéomicroscopie afin d’étudier la dynamique du système. Les réductases de FAS-II (MabA et InhA) ont été localisées principalement à un pôle de la mycobactérie. La localisation des condensases de FAS-II (KasA et KasB) était quant à elle principalement diffuse dans le cytoplasme et la faible proportion de foci visibles était polaire. En outre, un lien entre la localisation de FAS-II et le cycle bactérien a été mis à jour lorsque la dynamique de FAS-II a pu être rapprochée de celle de la protéine Wag31 impliquée dans la biosynthèse apicale du PG mycobactérien. Avant de discuter de l’apport proprement dit de ce travail dans la connaissance de la biosynthèse des AM, il est intéressant de noter que le résultat global, qui montre des réductases localisées et des condensasses diffuses, peut être rapproché du modèle de fonctionnement de FAS-II proposé par des études précédentes du laboratoire (Cantaloube et al, 2011; VeyronChurlet et al, 2005; Veyron-Churlet et al, 2004), et d’observations plus anciennes non-expliquées à l’époque (Bardou et al, 1996; Bhatt et al, 2005). Les travaux réalisés au sein du laboratoire visant à étudier l’interactome de la biosynthèse des AM avaient montré l’existence de complexes spécialisés de biosynthèse des AM centrés sur les réductases MabA et InhA et la protéine FabD et dont la spécificité serait apportée par les condensases FabH, KasA, ou KasB (Cantaloube et al, 2011; Veyron-Churlet et al, 2005; Veyron-Churlet et al, 2004). Dans ce modèle, les condensases KasA et KasB sont susceptibles, de « diffuser » de complexes en complexes pour participer à la synthèse initiale, puis terminale, des AM. Cette différence sur le plan des interactions protéines-protéines a été retrouvée au niveau de leur localisation dans cette étude. Les réductases du système seraient donc localisées généralement à l’ancien pôle alors que les condensases de FAS-II pourraient se localiser de façon transitoire tout en étant essentiellement diffuses dans le cytoplasme. Des résultats plus anciens avaient présenté les effets induits par la délétion de la réductase InhA ou de la condensase KasA. 87 DISCUSSION Des souches mutantes conditionnelles d’inhA ou de kasA placées en condition non-permissives, montraient, en microscopie électronique à balayage, une déformation des cellules différentes dans ces deux cas (Bhatt et al, 2005). La souche mutante d’inhA présente une perte localisée de matériel au niveau de l’enveloppe (« blebs formation ») et une déformation globale assez forte de la bactérie. Contrairement à cela, la mutation conditionnelle de kasA provoque uniquement une déformation localisée des cellules, moins importante que dans le cas d’inhA et sans formation de « bulles » suggérant la perte de matériel. Les auteurs de cette étude discutent de la différence profonde de phénotype mais ne peuvent l’expliquer. Même s’il est difficile de modéliser la relation entre la localisation et les effets phénotypiques que nous avons observé. Il est intéressant de noter que les mutations de kasA et de inhA devraient avoir le même effet sur l’enveloppe, or cet effet est différent. De la même façon, leur localisation est différente dans la bactérie. Enfin, une autre étude ancienne a montré que l’INH provoquait la lyse des bactéries par les pôles (Bardou et al, 1996). L’INH pourrait avoir un effet bloquant pouvant « tuer » brutalement FAS-II alors que la déplétion en enzyme de FAS-II pourrait simplement diminuer progressivement la biosynthèse et provoquer un défaut de couverture en AM de la bactérie. En conclusion, ces résultats traduisent un comportement phénotypique différent des réductases et des condensases de FAS-II cohérent avec nos résultats. La biosynthèse de la mycomembrane est-elle polaire ? IL est complètement admis que l’ancien pôle correspond à la zone de croissance pariétale principale des mycobactéries (Aldridge et al, 2012; Joyce et al, 2012; Singh et al, 2013). En revanche, même si ces résultats sont actuellement débattus (Santi et al, 2013; Wakamoto et al, 2013) l’ensemble des auteurs s’accorde à dire que la concentration maximale de Wag31 est un marqueur de l’ancien pôle : le pôle de croissance. Or, la biosynthèse du PG au pôle est d’autant plus importante que Wag31 s’y localise (Kang et al, 2008). Il semble donc possible, d’un point de vue théorique, que l’élongation des mycobactéries soit asymétrique. Les différences de résultats observés entre ces auteurs peuvent être dues à l’utilisation de systèmes expérimentaux différents comme le propose Santi et collaborateurs. La localisation des protéines de FAS-II au même pôle que la protéine Wag31 indique donc que la localisation de FAS-II s’établit aussi à l’ancien pôle. Cette localisation aux pôles de croissance confirme que nos observations reflètent la localisation naturelle des complexes FAS-II. De plus, la dynamique des protéines de FAS-II (notamment MabA) montre une localisation (ou relocalisation) de la fluorescence au niveau des pôles spetaux (nouveaux pôles) similaires à celle de Wag31, juste avant la division des bactéries. 88 DISCUSSION Comme pour la biosynthèse du PG, la division entre les deux cellules filles nécessite une biosynthèse d’AM intense pour maintenir l’intégrité de l’enveloppe. Des images étonnantes obtenues en microscopie électronique semblent indiquer que l’enveloppe néo-synthétisée au septum est structurellement indépendante de l’enveloppe latérale au moment de la formation du septum de division (Vijay et al, 2012). Concrètement les constituants de l’enveloppe, et notamment la couche d’AM au niveau du septum, ne semblent pas liés physiquement aux constituants de l’enveloppe latérale. Cela implique donc le recrutement d’un complexe de biosynthèse des constituants de l’enveloppe à ce niveau et probablement aussi le recrutement des transporteurs de ces constituants. Ceci est en accord avec nos résultats qui montrent à la fois la localisation des enzymes de FAS-II et du transporteur MmpL3 au niveau des pôles septaux avant la division. Ceci est aussi en accord avec les travaux de Backus et collaborateurs qui localisent également l’activité des mycoloyl transférases (FbpA,B et C) aux pôles et au septum (Backus et al, 2011). En résumé, les protéines impliquées à la fois dans l’élongation, le transport et la fixation des AM sur l’arabinogalactane sont localisées aux pôles. Il semble donc hautement probable que la biosynthèse des AM soit réalisée aux pôles (notamment l’ancien) puis qu’elle se re-localise dynamiquement au futur site de division. Les travaux de Makarov et collaborateurs indiquent que l’inhibition de la biosynthèse du précurseur de l’arabinoglactane (l’arabinane) induit une lyse polaire des bactéries (Makarov et al, 2009). Ces résultats (semblables à ceux obtenus avec l’INH précédemment (Bardou et al, 1996)) pourraient indiquer que le pôle des mycobactéries soit un point de fragilité de l’enveloppe que l’on pourrait comparer à la « fragilité » de la région septale de E.coli lors de la division. Cette fragilité pourrait s’expliquer par le fait que l’ensemble du complexe PG-AG-AM pourrait être synthétisé au pôle. En effet, de façon logique le lieu de synthèse sera le premier affecté par l’inhibition de cette biosynthèse contrairement aux structures synthétisées au préalable et déjà structurées. Interaction fonctionnelle avec Wag31 ou simple couplage spatio-temporel ? Le couplage de la localisation des enzymes de biosynthèse des AM et du PG ne semble pas dirigé directement par la protéine Wag31. En effet, nos travaux suggèrent qu’il n’y a pas d’interaction directe entre les protéines de FAS-II et la protéine Wag31. Cependant, Wag31 demeure une piste intéressante susceptible de pouvoir intervenir dans la localisation du complexe FAS-II aux pôles de manière indirecte. Les résultats obtenus lors de la localisation de MmpL3 en contexte mutant pour Wag31, discutés par la suite, semblent soutenir cette pensée. Il serait en outre intéressant d’effectuer une recherche plus poussée des partenaires d’interaction 89 DISCUSSION de Wag31 (Mukherjee et al, 2009b), afin de tester l’hypothèse d’une interaction directe ou indirecte avec les protéines de FAS-II. Des travaux initiés par K. Nukdee avaient pour but de poursuivre la localisation des protéines de FAS-II dans un contexte Wag31 mutant. En effet, si la localisation de FAS-II est dépendante de Wag31, il devrait être possible d’observer une délocalisation de nos fusions. Cela permettrait alors de vérifier si un lien existe vraiment entre la protéine Wag31 et la localisation de FAS-II. Localisation physiologique ou agrégation artefactuelle ? L’ensemble de nos travaux démontre l’existence d’une localisation polaire et septale d’enzymes de la biosynthèse des AM. Cependant, des travaux effectués grâce à l’observation de fusions traductionnelles de la GFP exprimées de façon ectopique sont risqués et peuvent être la cible de critique. Ces critiques auraient pu être fondées mais nous avons, dans ce travail, de très nombreux arguments démontrant la nature « physiologique » de ces localisations. Chez E.coli, ce type de construction pouvait conduire à la formation de corps d’inclusion dû à la mauvaise conformation des protéines et à la surexpression des fusions (Mitraki & King, 1989). Ces corps d’inclusion ont tendance à former des foci situés, chez E.coli, majoritairement aux deux pôles (~60 % des cellules) et de façon beaucoup moins fréquente à un seul pôle (~20 % des cellules) (Winkler et al, 2010). Les auteurs localisent également les corps d’inclusion entre les chromosomes avec une localisation simultanée à 1 ou 2 pôles. Cette localisation nonphysiologique est induite par la présence des nucléoïdes qui physiquement excluent les corps d’inclusion aux extrémités de la cellule et dans l’espace inter-nucleoïdique (Winkler et al, 2010). La présence de ces corps d’inclusion induit un ralentissement du taux de croissance des bactéries. Il existe différents paramètres favorisant la formation de corps d’inclusion notamment une expression très forte à température élevée. La nature de la protéine est également impliquée et est peut-être le paramètre principal qui régit la formation de ces structures. Les pôles des mycobactéries sont des lieux actifs regroupant des processus essentiels à la survie de Mtb mais également à sa pathogénicité. L‘accumulation de corps d’inclusion aux pôles ne doit pas conférer aux mycobactéries un avantage sélectif alors que ceci peut être le cas pour E.coli (Lindner et al, 2008). Nous n’avons pas observé de ralentissement du taux de croissance en présence de nos fusions qui sont produites par un système inductible régulable. De même, leur localisation au niveau du pôle de croissance (90 % des bactéries pour InhA et MabA) indique que la localisation n’est pas aléatoire. Il est fort peu probable que les mycobactéries possèdent un système d’adressage spécifique des corps d’inclusion au pôle de croissance. De plus, comme discuté 90 DISCUSSION dans l’article nous avons observé la séparation, lors de la division, des foci au niveau des septum comparable à la séparation du polarisome chez Streptomyces (Richards et al, 2012). Cette observation est en opposition avec le comportement des corps d’inclusion au cours de la division chez E.coli. Ils sont majoritairement exclus des cellules filles et non « clivés » (Lindner et al, 2008). Les films présentés montrent clairement que ceci n’est pas le cas ici. La fonctionnalité des constructions KasB et InhA atteste également de la faible probabilité que les localisations observées soient dues à la formation de corps d’inclusion. Cependant nous ne pouvons pas exclure cette possibilité car nous ne possédons pas de preuve formelle de l’absence de corps d’inclusion. Mais il est à noter que les foci observés pour Wag31, produit par un promoteur fort constitutif (pHSP60) sont comparables à ceux observés pour les protéines de FAS-II et ne sont plus du tout contestés dans la littérature (Kang et al, 2008; Santi et al, 2013). L’approche complémentaire par l’immunofluorescence aurait pu nous permettre de confirmer les observations réalisées avec la GFP. Il s’est avéré que cette technique, pourtant mieux acceptée, conduisait à des résultats beaucoup plus artefactuels. Nous avons donc accumulé des preuves indirectes énumérées ci-dessus qui confirment la nature « physiologique » de la localisation in vivo de FAS-II. Actuellement des projets de localisation en cours d’en d’autres laboratoires (non encore publiés) sont réalisés par l’intermédiaire de la fusion d’une protéine fluorescente directement au niveau du gène sauvage permettant ainsi d’exprimer la fusion en condition plus naturelle. Cette technique nécessite l’intégration d’un plasmide suicide au niveau du gène d’intérêt avant son excision pour former la fusion. Cela n’a jamais à notre connaissance été réalisé sur un gène impliqué dans un opéron. En effet, l’insertion complète d’un plasmide au sein d’un opéron a de fortes probabilités de créer un effet polaire sur les gènes en aval. Ce genre d’approche lorsqu’elle a été utilisée pour étudier l’essentialité des gènes de Mtb avait, en première instance, conduit à de nombreux résultats erronés présents dans la littérature (Sassetti et al, 2003; Zhang et al, 2012). Nos gènes sont tous impliqués dans des opérons composés de gènes essentiels. Il semble donc que même actuellement cette technique ne puisse être facilement appliquée pour l’étude de la localisation du système FAS-II. L’enzyme KasB est-elle Impliquée dans le contrôle de la longueur des AM de Msm ? L’étude de la longueur des AM de la souche délétée du gène kasB nous a permis de montrer que KasB était responsable de la synthèse terminale des AM chez Msm. Ces résultats étaient en 91 DISCUSSION adéquation avec les travaux précédents chez Mtb et M.marinum (Bhatt et al, 2007a; Gao et al, 2003b). La complémentation d’un mutant kasB par la fusion traductionnelle du gène de kasB avec celui de la GFP nous a permis de prouver la fonctionnalité de la fusion in vivo. De plus, les études de complémentation avec le gène seul de kasB de Mtb ou de Msm indiquent que la longueur des AM est déterminée en partie par la quantité de KasB. Cela pourrait être dû à la déstabilisation de la stœchiométrie des complexes spécialisés de biosynthèse des AM. En effet, l’augmentation de la quantité de KasB pourrait induire une formation accrue de complexes d’élongation E2-FAS-II permettant une élongation plus importante des chaînes méromycoliques. Cela semble également signifier que structurellement KasB est capable d’effectuer une élongation plus importante et que, chez la souche sauvage, la longueur des AM soit déterminée par le niveau d’expression du gène kasB. Il serait donc intéressant de savoir s’il existe une régulation transcriptionnelle de ce gène permettant de modifier la longueur de chaîne des AM en fonction des conditions environnementales. Cette étude a également montré que KasB n’est pas impliquée dans la synthèse des Alpha’-AM. On peut supposer qu’in vivo la chaîne méromycolique de ces AM soit synthétisée uniquement par le complexe E1-FAS-II. Un rôle de MmpL3 dans la localisation de la biosynthèse des AM ? La protéine MmpL3 a été décrite comme effectuant le transport des AM sous forme de TMM à travers la membrane plasmique chez les mycobactéries (Grzegorzewicz et al, 2012b; Varela et al, 2012). Nos résultats d’observation de cette protéine en vidéomicroscopie ont montré une localisation membranaire de la fluorescence concentrée surtout au niveau des pôles. Ce résultat est en accord avec la fonction de MmpL3 et indique également que le domaine C-terminal, le point de fusion avec la GFP, est cytoplasmique. De plus, nous avons montré que le domaine responsable de la localisation polaire de MmpL3 était le domaine C-terminal. En effet, ce domaine est capable de se localiser de façon automne aux pôles contrairement au domaine membranaire MmpL3-N10. L’absence de localisation de ce domaine membranaire tronqué atteste que la localisation de MmpL3 ne semble pas être due à un adressage spécifique aux pôles par le système d’export des protéines. Il est possible que MmpL3 soit adressée à la membrane sans localisation précise et que le domaine cytoplasmique, une fois correctement positionné, définisse sa localisation préférentielle. Ce modèle de localisation est appelé diffusion-capture (Rudner et al, 2002). Il a été définit par Rudner et collaborateurs concernant la localisation de SpoIVFB (protéine de sporulation de B.subtilis). Cette protéine est adressée à la membrane puis diffuse en 2 dimensions le long de la membrane plasmique et est capturée par des partenaires 92 DISCUSSION uniquement présents à la membrane de la spore. Ce mécanisme nécessite une protéine capable d’ancrer ses partenaires. Dans le cas de localisation polaire, la protéine centrale des mécanismes de localisation est la protéine Wag31. On peut donc supposer que MmpL3 soit adressée, diffuse le long de la membrane plasmique, puis soit capturée directement ou indirectement par Wag31 grâce à son domaine cytoplasmique. Nos résultats, sur les bases moléculaires de la localisation de MmpL3, semblent soutenir ce modèle. Des études complémentaires d’interactions (B2H), du domaine cytoplasmique de MmpL3 contre une banque génomique ont été envisagées et pourraient permettre de définir les partenaires de MmpL3 permettant sa localisation. Ce projet pourra également permettre de définir les interactions probables entre MmpL3 et les enzymes de FAS-II, notamment celle du complexe de terminaison T-FAS-II. L’existence de ces interactions pourrait fournir une base structurale à l’existence d’interactions fonctionnelles entre l’export des AM et leur biosynthèse. Avec nos résultats mis en perspective, ceci conduirait à la mise à jour d’un lien entre la biosynthèse de la mycomembrane et celle de l’enveloppe dans sa totalité avec le cycle cellulaire mycobactérien. 93 CONCLUSION 94 CONCLUSION L’objectif de mon projet de thèse était de définir la localisation de la biosynthèse des AM à travers la localisation de quatre protéines (MabA, InhA, KasA, KasB) impliquées dans cette voie de biosynthèse ainsi que du transporteur des AM : MmpL3. Ce travail avait été initié par S. Cantaloube à la fin de sa thèse. L’amélioration des conditions d’expression et d’observation notamment à travers la vidéomicroscopie nous a permis d’établir l’existence d’une localisation polaire dynamique de ces quatre protéines au cours de la croissance de Msm. De plus, notre étude de fonctionnalité des fusions semble indiquer que cette localisation est de nature physiologique. Les enzymes étudiées sont impliquées dans le cycle d’élongation FAS-II de la chaîne méromycolique des AM. L’ensemble des protéines du système FAS-II avait été montré au cours d’études précédentes menées dans le laboratoire comme formant un interactome défini par des interactions protéines-protéines spécifiques et essentielles. La localisation des protéines isolées pourrait donc indiquer l’existence d’une localisation polaire de l’ensemble des protéines de FASII signifiant que les complexes de biosynthèse des AM pourraient être stables in vivo. De plus, la présence du système FAS-II au niveau du pôle pourrait traduire le fait que la biosynthèse des AM est réalisée principalement aux pôles de croissance des mycobactéries. Cette hypothèse est soutenue par nos études réalisées cette fois-ci sur la localisation du transporteur des AM à travers la membrane plasmique qui est membranaire et aussi majoritairement polaire. Nos résultats suggèrent une localisation polaire de la biosynthèse des AM comme les études s’intéressant à la localisation de la biosynthèse du PG. Il est possible d’imaginer, d’après des travaux publiés que la biosynthèse de l’arabinogalactane pourrait être réalisée également aux pôles (Makarov et al, 2009). En rappelant que ces trois molécules sont liées covalemment, il semble plausible que l’ensemble de la biosynthèse du squelette de l’enveloppe s’effectue au niveau des pôles mycobactériens. Plusieurs protéines impliquées dans la biogénèse de l’enveloppe sont la cible d’antibiotiques utilisés dans le cadre de la lutte contre la tuberculose. Ceci indique que ces cibles sont efficaces pour permettre d’éradiquer la bactérie au sein de l’organisme. Cependant, devant l’augmentation du nombre de cas de tuberculose MDR ou XDR il est urgent de développer de nouveaux antibiotiques et de définir de nouvelles stratégies de traitement. Les bases moléculaires de la localisation des enzymes de biosynthèse à la fois du PG et des AM pourraient dépendre de la protéine du pôle Wag31. En effet, nos résultats semblent attester d’un couplage 95 CONCLUSION spatio-temporel de la localisation des protéines de FAS-II et de la protéine Wag31. De plus, certains résultats, préliminaires, des bases moléculaires de la localisation de MmpL3 semblent désigner Wag31 comme une ancre polaire potentielle de ce transporteur. L’étude des interactions physiques entre Wag31 est les enzymes de biosynthèse du PG et des AM, dans le but de les cibler, pourrait définir un nouveau mode d’inhibition de ces deux processus essentiels à la survie de Mtb. L’inhibition d’interaction à but thérapeutique a déjà été proposée pour lutter contre la tuberculose (Lin et al, 2012). Même si mon projet de thèse était de type « fondamental », les résultats qui en découlent semblent à même de définir un nouvel angle d’attaque de Mtb et donc de nouvelles cibles thérapeutiques. Cela pourrait à terme donner lieu au développement de nouveaux projets de recherche visant à développer de nouveaux antibiotiques efficaces. 96 MATÉRIEL & MÉTHODES 97 MATÉRIEL & MÉTHODES IV. Matériel génétique IV/ 1 Souches microbiennes utilisées Espèce Souche Description DZ137 malP ::lacIq, srlC ::Tn10, recA1, araD Δ(araleu), galE, galK, ΔlacX74, fsdR (rk-mk-), rpsL Laboratoire (StrR) Escherichia coli DH5α F- endA1 glnV44 thi-1 recA1 relA1 gyrA96 deoR nupG Φ80dlacZΔM15 Δ(lacZYA- Hoffman-Berling argF)U169, hsdR17(rK- mK+), λ– Escherichia coli MG1655 F- λ- ilvG- rfb-50 rph-1 K. Cam Mycobacterium mc2155 smegmatis ATCC 70084 ept-1 (Snapper et al., 1990) Mycobacterium kasB ::Zeo smegmatis ept-1, ΔkasB, ZeoR C. Carel Mycobacterium kasB ::Kan smegmatis ept-1, ΔkasB, KanR C. Carel Escherichia coli Source Tableau 1 : Liste de souches utilisées et leurs caractéristiques génotypiques. IV/ 2 Plasmides utilisés et construits Nom Description Source KanR, vecteur navette E. coli/mycobactéries, les gènes clonés sont sous la dépendance du promoteur pHSP60 KanR, vecteur E. coli, promoteur pHSP60, intégratif chez les mycobactéries (AttP-L5, int) (Stover al.,1991) (Stover al.,1991) pGAD-T7 GAL4(769-881)AD, LEU2, AmpR, HA epitope tag Clontech® pGBK-T7 GAL4(1-147)AD, TRP1, KanR, C-myc epitope tag Clontech® pMV261 pMV361 pLAM12 pJVH 53 KanR, vecteur navette E. coli/mycobactéries, les gènes clonés sont sous la dépendance du promoteur de l’acétamidase inductible à l’acétamide HygroR, vecteur navette E. coli/mycobactérie, les gènes codant les protéines du recombineering sont clonés sous la dépendance du promoteur pamiE, inductible à l’acétamide 98 et et (van Kessel & Hatfull, 2007) (van Kessel & Hatfull, 2007) MATÉRIEL & MÉTHODES pFRA42B pFRA53 StreptoR, vecteur navette E. coli/mycobactéries, intégratif mycobactérie. Gènes clonés sous la dépendance du système TetR/Pip OFF AmpR HygroR, vecteur E.coli, vecteur suicide mycobactérie. Contient 500 pbs de ftsZ de Msm en aval promoteur Pptr (Boldrin et al, 2010) (Boldrin et al, 2010) Veyron et al., 2004 Veyron et al., 2004 Veyron et al., 2004 Veyron et al., 2004 Veyron et al., 2004 pGAD::kasA Gène kasA cloné dans pGAD pGAD::kasB Gène kasB cloné dans pGAD pGAD::mabA Gène mabA cloné dans pGAD pGAD::inhA Gène inhA cloné dans pGAD pGAD::mtFabH Gène fabH cloné dans pGAD pGAD::nat Gène nat cloné dans pGAD C. Carel pGAD::parA Gène parA cloné dans pGAD C. Carel pGAD::murC Gène murC cloné dans pGAD C. Carel pGAD::wag31 Gène wag31 cloné dans pGAD C. Diagne Veyron 2004 Veyron 2004 Veyron 2004 Veyron 2004 Veyron 2004 et al., pGBK::kasA Gène kasA cloné dans pGBK pGBK::kasB Gène kasB cloné dans pGBK pGBK::mabA Gène mabA cloné dans pGBK pGBK::inhA Gène inhA cloné dans pGBK pGBK::mtfabH Gène fabH cloné dans pGBK pGBK::wag31 Gène wag31 cloné dans pGBK C. Diagne pGBK::lam Gène lam cloné dans pGBK Clontech® pGBK::nat Gène nat cloné dans pGBK C. Carel pGBK::parA Gène parA cloné dans pGBK C. Carel pGBK::murC Gène murC cloné dans pGBK C. Carel pLAM12::gfp Gène gfp cloné dans pLAM12 K. Nukdee pLAM12::gfp-mabA Gène gfp cloné dans pLAM12 ::mabA K. Nukdee pLAM12::gfp- inhA Gène gfp cloné dans pLAM12 ::inhA K. Nukdee pLAM12::gfp- kasA Gène gfp cloné dans pLAM12 ::kasA K. Nukdee pLAM12::gfp- kasB Gène gfp cloné dans pLAM12 ::kasB K. Nukdee 99 et al., et al., et al., et al., MATÉRIEL & MÉTHODES pLAM12::kasB Gène kasB cloné dans pLAM12 pLAM12::kasB (Msm) Gène kasB Msm cloné dans pLAM12 C. Carel Gène mmpl3 cloné dans pLAM12 ::gfp C. Carel Gène mmpl3-N12-1 cloné dans pLAM12 ::gfp C. Carel Gène mmpl3-12-2 cloné dans pLAM12 ::gfp C. Carel Gène mmpl3-N10 cloné dans pLAM12 ::gfp C. Carel Gène mmpl3-C12-1 cloné dans pLAM12 ::gfp C. Carel Gène mmpl3-C12-2 cloné dans pLAM12 ::gfp C. Carel Gène mmpl3-C12-3 cloné dans pLAM12 ::gfp C. Carel Gène mmpl3-C12-4 cloné dans pLAM12 ::gfp C. Carel Gène mmpl3-C12-5 cloné dans pLAM12 ::gfp C. Carel Gène mmpl3-C12-6 cloné dans pLAM12 ::gfp C. Carel Gène mmpl3-C10 cloné dans pLAM12 ::gfp C. Carel pLAM12::mmpl3-gfp pLAM12::mmpl3N12-1- gfp pLAM12::mmpl3N12-2- gfp pLAM12::mmpl3N10- gfp pLAM12::mmpl3C12-1- gfp pLAM12::mmpl3C12-2- gfp pLAM12::mmpl3C12-3- gfp pLAM12::mmpl3C12-4- gfp pLAM12::mmpl3C12-5- gfp pLAM12::mmpl3C12-6- gfp pLAM12::mmpl3C10- gfp pFRA-wag31 500 pbs de wag31 (Msm) dans pFRA53 K.Nukdee K. Nukdee pMV361::mcherry Gène mcherry cloné dans pMV361 C. Carel pMV361::mcherrywag31 Gène mcherry cloné dans pMV361::wag31 C. Carel 100 MATÉRIEL & MÉTHODES V. Conditions de culture V/ 1 Cultures d'Escherichia coli E.coli est cultivée à 37°C en milieu Luria-Broth (Miller's LB Broth Base®), additionnée d’agar (LBA) pour les cultures en milieu solide. Les antibiotiques utilisés, si nécessaires, sont l'ampicilline (150µg/mL), kanamycine (50µg/mL), hygromycine (150µg/mL), chloramphénicol (25µg/mL) et la streptomycine (20µg/mL) V/ 2 Culture de Mycobacterium smegmatis La souche Msm mc²155 est cultivée à 37ºC en milieu 7H9 (Difco) additionné de : 0,05% de Tween 80, 10% (v/v) ADC, 0.5% (v/v) glycérol pour les cultures liquides, et en 7H10 ou 7H11 (Difco) additionné de 10% (v/v) d’OADC pour les cultures sur milieu solide. Selon le milieu sélectif, les antibiotiques utilisés seuls ou en combinaison étaient: la kanamycine (50µg/ml), l’hygromycine B (150µg/ml), la zéocine (10µg/mL) ou la streptomycine (20µg/mL). VI. Construction des vecteurs et manipulation d’ADN. VI/ 1 Manipulation de l'ADN Les préparations, et purification d’ADN plasmidique ainsi que les extractions d’ADN linéaires depuis les gels d’agarose sont réalisées à l’aide des kits proposés par Qiagen®, en suivant les protocoles fournis. Les hydrolyses enzymatiques d’ADN par les différentes enzymes de restriction (Biolabs, Promega, Fermentas) sont réalisées en suivant les recommandations des fournisseurs. Pour les constructions de plasmides recombinants, les ligations de fragments d’ADN se font en respectant un rapport molaire 1:5 entre le vecteur (~1µg) et l’insert, en présence de 1µl de T4 DNA ligase (Biolabs®) dans le tampon d’incubation de la ligase (1X), dans un volume final de 30µl. La réaction a lieu sur une nuit à 16ºC. La séparation des molécules d’ADN est faite par électrophorèse sur gel d’agarose (Qbiogene) à 0.8% dans un tampon de migration TAE 1X (10mM Tris, 40mM acide acétique, 1mM EDTA pH8.0). Avant le dépôt, l’ADN est dilué dans du tampon de charge 6X (Fermentas) à une concentration finale de 1X. Après migration, l’ADN est révélé par illumination sous les UV à 254nm grâce à un dispositif Alpha-imager après incubation dans une solution de bromure d’éthidium (~1µg/ml - 10min) 101 MATÉRIEL & MÉTHODES Toutes les constructions réalisées dans ce travail ont été vérifiées par cartographie de restriction puis séquençage d’ADN(Millegen). VI/ 2 Amplification par Réaction de Polymerisation en chaîne (PCR) Les gènes mycobactériens sont amplifiés par PCR à partir de Bacmides issus d’une banque BAC génomique de la souche Mtb H37Rv (Institut Pasteur-Paris) ou d’ADN génomique dans le cas de Msm. Les réactions de PCR [5 min, à 98°C, 27X(30s, à 98°C ; 30s, à Tm +3°C ; 15s - 5 min selon la taille du gène, à 72°C) ; 5min, à 72°C ] ont lieu dans un volume final de 50µL contenant 1µL de polymérase phusion (Fermentas), son tampon de réaction (1X final), un mélange de dNTPs (200 µM), la matrice ADN (~10ng de BAC, plasmide ou ADN génomique) et les deux oligonucléotides (1 µM) correspondant à la matrice. VII. Préparation de cellules compétentes (technique de Mandel & Higa) VII/ 1 Escherichia coli A partir d’une préculture saturée d’E.coli, une dilution au 100ième est réalisée en milieu LB. La culture (30ml) est incubée à 37°C jusqu'à atteindre une DO (600nm) de 0,35 puis est centrifugée (5000rpm, rotor JA25-5 beckmann) pendant 10 minutes à 4°C. Le culot est resuspendu dans 5 mL de CaCl2 (0.1M) froid et stérile. Les cellules sont ensuite incubées 30 minutes sur glace puis centrifugées (5000rpm, rotor JA25-5 beckmann) pendant 10 minutes à 4°C. Le culot est repris dans 300µL de CaCl2 additionné de glycérol stérile (15% final) puis stocké à -80°C dans des tubes stériles (Nunc®). VII/ 2 Mycobacterium smegmatis Une préculture de Msm mc²155 est réalisée en 7H9 (5mL) additionnée de tween80 (0,05% final) et d’antibiotiques si nécessaire. Elle est incubée 2 à 3 jours à 37°C, (180rpm). Cette culture est diluée (500X dans un milieu identique) dans un volume de 100mL puis laissée en culture jusqu’à une DO (600nm) de 0,5. La culture est alors incubée sur glace (1 heure) puis centrifugée (10 minutes, 3000G, 4°C) et le culot est repris dans 40mL d’H2O + tween80 (0,05% final) stérile et froid. On procède à 3 lavages successifs puis le culot est repris en final dans 1mL d’ H2O + glycérol 10% froid et stérile. Les cellules sont distribuées en aliquots de 200µL dans des tubes stériles puis stockées à -80°C. Dans le cas des cellules compétentes utilisées pour le 102 MATÉRIEL & MÉTHODES recombineering le protocole détaillé utilisé est celui décrit dans la publication (van Kessel & Hatfull, 2007). VIII. Transformation des cellules compétentes. VIII/ 1 Escherichia coli Les produits de réaction de ligation (15µL) sont ajoutés respectivement à 100µL des cellules compétentes. Un contrôle négatif (sans ADN) et un contrôle positif (avec ~200µg du vecteur parental) sont réalisés dans les mêmes conditions afin de s’assurer de l’efficacité de la transformation. Après incubation sur la glace (20 min) les cellules sont soumises à un choc thermique à 42°C (2 minutes) ce qui entraine la pénétration de l’ADN dans les cellules. Après ajout de LB (1 mL) les cellules sont incubées à 37°C (1 heure) pour permettre l’expression phénotypique. La solution de transformation est ensuite étalée (200µL) sur milieu sélectif solide et incubée à 37°C. Les colonies sont ensuite sous-clonées, sur boites sélectives (patchs) pour éliminer d’éventuelles colonies satellites et pouvoir procéder aux minipréparations d’ADN plasmidique. VIII/ 2 Mycobacterium smegmatis Les cellules compétentes (100µL) sont incubées quelques minutes sur glace en présence de d’ADN dialysé (1µg) et de glycérol 10% froid et stérile (100µL). Un témoin négatif (sans ADN) et un témoin positif (vecteur parental) sont aussi réalisés suivant les mêmes conditions. L’électrotransformation se fait à l’aide du Biorad® Gene-Pulser™ (2,5kV, 25µF et 1000Ω) dans des cuvettes de 2 mm. Après le choc électrique, les cellules sont reprises extemporanément dans du 7H9 (1mL) et incubées 3 heures à 37° pour permettre l’expression phénotypique. On étale ensuite 200µL de chaque transformation sur boites sélectives, lesquelles sont incubées à 37°C (3 à 4 jours). IX. Co-immunoprécipitation IX/ 1 Transcription/traduction in vitro La transcription/traduction des gènes clonés dans les vecteurs pGADT7 ou pGBKT7, a été réalisée in vitro en présence de 1µg d’ADN à l’aide du kit TnT Quick Coupled Transcription/Translation System (Promega®). Les réactions sont faites en présence de 0,4µCi/µL de L-[35S] Methionine 103 MATÉRIEL & MÉTHODES (1175 Ci/mmol) ou de L-Methionine froide (40µM final). La réaction se déroule à 30°C durant 90 minutes. IX/ 2 Immunoprécipitation et lavage Pour chaque réaction de Co-IP, les billes magnétiques « coatées » (10µL) sont lavées avec 100µL de PBS-BSA puis resuspendues dans 300µL de tampon d’incubation (50mM NaCl ; 50mM Tris HCl pH 7.4 ; 0.025% tween 20). Après ajout du volume approprié de la h-protéine (protéine avec l’étiquette HA) et du volume correspondant de la c-protéine (protéine avec l’étiquette c-myc), les billes sont incubées 2 heures sur une roue agitante à 4°C, elles sont ensuite lavées 3 fois avec 300µL de tampon de lavage (100mM NaCl ; 100mM Tris HCl pH 7.4 ; 0.025% tween 20), puis resuspendues dans 20µl de tampon de migration pour protéines 1X. Les protéines restées fixées sur les billes sont dénaturées pendant 2 min à 80°C puis analysées directement par électrophorèse sur gel SDS-PAGE. IX/ 3 Analyse des protéines sur gel SDS-PAGE Après immunoprécipitation, les protéines dénaturées sont analysées par électrophorèse sur gel de polyacrylamide (Novex® Tris-Glycine 4-20%). La migration se fait pendant 1 heures et 20 minutes à 150V constant (30-40 mA) dans un tampon de migration (Tris Glycine 1X; SDS 10%). Le standard de taille utilisé est le Prestained Protein Marker (Biolabs). Après migration le gel est fixé (30% méthanol : 10% acide acétique) pendant 30 minutes, il est ensuite déshydraté dans un bain de méthanol à 70% pendant 5 min puis séché à chaud sous vide sur papier pendant 30 minutes. Le gel sec sert ensuite à impressionner un écran révélé par un dispositif PhosphorImager après une nuit d’exposition. IX/ 4 Préparation des « billes magnétiques » pour Co-IP Les billes Dynabeads M450 Goat anti-Mouse IgG (200µL) sont lavées 3 fois avec 300µl de PBS stérile (composition PBS). Les lavages s’effectuent en fixant les billes quelques secondes sur un portoir magnétique et en éliminant le surnageant. Les billes sont ensuite incubées avec 1ml de PBS-BSA à 0.01% et 4µL d’anticorps monoclonaux de souris (Sigma®) pendant une nuit sur une roue agitante à 4°C. Après incubation, les billes sont lavées 3 fois avec 1ml de PBS-BSA 0.01%, enfin elles sont reprises dans 100µl de PBS-BSA 0.01%. 104 MATÉRIEL & MÉTHODES X. Quantification relative en cinétique de l’expression des fusions GFP X/ 1 Quantification relative fluorimétrique Les cultures de Msm portant les plasmides d’intérêt ont été induites avec 0.2% d’acétamide en phase logarithmique précoce (DO=). Les cultures sont ensuite suivies par densité optique à 690 nm et la fluorescence est mesurée toute les 2 heures. Nous avons utilisé le lecteur de fluorescence Flx800 (Biotek instruments, INC) avec une sensibilité de 30 et une longueur d’onde d’excitation et d’émission de 485/525 nm. Les acquisitions ont été réalisées en triplicate dans des plaques 96 puits (optiplate, marque ??) avec des dilutions sériées de chaque culture. Les données ont été traitées de façon à obtenir des valeurs indépendantes de la densité optique grâce à la formule suivante : Fluorescence spécifique = ((Féchantillon - Fmilieu) / DOéchantillon) x (DOcontrole / (Fcontrole - Fmilieu)) Les mesures de chaque échantillon obtenu avec cette formule ont été rentrées dans un tableur (Prism) afin de réaliser les graphiques. X/ 2 Quantification relative en western blot En parallèle un suivi de l’expression au cours du temps a été réalisé en western blot. Avant induction et toutes les deux heures après induction, 2mL de chaque culture, ont été prélevés en parallèle de la prise de DO. Chaque échantillon a été centrifugé et repris dans du tampon de charge SDS-PAGE de façon à déposer sur gel la même quantité de cellules, puis chauffé à 95 °C pendant 15 minutes et fractionné sur gel polyacrylamide 10%. Le western blotting a été réalisé grâce à un système semi-sec de transfert (Trans-blot SD blot bio-Rad) en accord avec les recommandations du manufacturier (). Les membranes de nitrocellulose (Biorad, Trans-Blot® 0.45 µm) ont été incubées sur la nuit à 4 °C avec un anticorps primaire anti-GFP (Roche Applied science ref: 11814460001) dilué au 1:2000 (v/v) en TBS lait 5 % puis après lavage avec un anticorps secondaire anti partie constante d’anticorps de souris (Bio-rad ref: 1706516) dilué au 1:10 000 (v/v) 1 heure à température ambiante. La révélation a été réalisée en utilisant un kit de détection ECL (millipore). 105 MATÉRIEL & MÉTHODES XI. Observation microscopique Les observations microscopiques sont réalisées grâce à un microscope à champ large inversé (DMIRB Leica®) équipé d’un objectif à immersion (X63 HCX Plan Apo x63/1.40-Oil Leica®). L’excitation de la eGFP est permise par une lampe à Xénon et un filtre d’excitation comprenant la longueur d’onde de la GFP (480nm) et un filtre d’émission permettant d’observer préférentiellement les longueurs d’onde proche de 509nm. En ce qui concerne la mCHERRY nous possédons un filtre, non chevauchant la longueur d’onde d’excitation de la eGFP, permettant d'exciter la mCHERRY de façon spécifique (587nm) et son émission (610nm). L’acquisition des images est effectuée par une caméra (coolSnap HQ 1 pixel = 6.45 µm) paramétrable par le logiciel Métamorph™, le traitement des images est réalisé grâce au logiciel imageJ. Le montage des lames était effectué avec des lames poly-L-lysine (PolyScience®). Nous déposions 10µL de suspension bactérienne préalablement resuspendue dans du PBS 1X. Après séchage des lames, nous déposions une goutte de liquide de montage développé pour la microscopie de fluorescence (Daco© REF : S302380) permettant la fixation de la lamelle de verre. Les cellules ainsi montées entre lame et lamelle étaient placées à 30°C pendant 10 minutes. La vidéomicroscopie était réalisée en boite de Pétri à fond de verre selon la méthode décrit par Joyce et collaborateurs. Les bactéries étaient cultivées en milieu liquide jusqu’en milieu de phase exponentielle. 1 mL de culture était utilisé pour « équilibrer » le verre puis éliminé. 400 µL de culture était déposés sur la lamelle de verre de la boite de Pétri d’observation. Après 10 minutes le milieu de culture et les bactéries non déposées sur la lamelle étaient éliminées. Après séchage à température ambiante, les bactéries déposées sur la lamelle de verre étaient recouvertes par 3mL du milieu 7H9 (10% ADC) à 37°C contenant 0.6% agar noble (Sigma), et le ou les antibiotique(s) nécessaire(s) ainsi que l’inducteur (0.02% acétamide). La température était ramenée à 37°C après ébullition, par incubation au bain marie à 37°C pendant 30 min. Après 45 minutes à température ambiante la boite fermée était placé à 37°C pendant 1 heure avant observations. XII. Construction et analyse du mutant de délétion kasB de Msm XII/ 1 Construction génétique du mutant kasB 106 MATÉRIEL & MÉTHODES Nous avons réalisé la délétion du gène kasB (MSMEG_4328), grâce à l’utilisation du système de recombinaison homologue : recombineering (van Kessel & Hatfull, 2007). La résistance du plasmide portant les protéines de recombinaison phagique (pJV53) avait été changée afin de porter la résistance à l’hygromycine (Wladimir Malaga, équipe Guilhot, IPBS, Toulouse, France). Ensuite l’AES (Allelic Exchange Subtrate) a été réalisée en utilisant la technique de PCR de fusion comme décrite par Karin L Heckman & Larry R Pease (Heckman & Pease, 2007) en effectuant quelques modifications mineures. Tout d’abord, l’amplification des 3 parties de l’AES (800 pbs en amont de l’ATG de kasB, la cassette de résistance à la zéocin, et 800 pbs en aval du codon stop de kasB) ont été réalisées séparément avec comme matrice l’ADN génomique de mc²155 WT pour les régions d’homologies et le plasmide pJET::zeo pour la cassette de résistance. Les oligonucléaotides permettant l’amplification de la cassette zéocine possèdent également des séquences d’homologies de la séquence 3’ de la région en amont de l’ATG et de la séquence 5’ de la région en aval du codon stop de kasB. Les 3 produits de PCR une fois purifiés sur gel (QIAquick Gel Extraction Kit, Quiagen Germany) sont utilisés comme matrice pour la PCR de fusion avec oligonucléotides externes. Une fois purifiée sur gel l’AES est dosée puis transformée dans la souche de mc²155 compétente pour le « recombineering ». Après étalement sur milieu solide additionné de 10µg/mL zéocine, les colonies obtenues sont discriminées de la souche sauvage par PCR. XII/ 2 Extraction des acides mycoliques Afin de réaliser l’extraction des acides mycoliques, nous avons réalisé la mise en culture de la souche mutante ainsi que des souches contrôles en 7H9 additionnée de glycérol, d’ADC et de tween 0.05%. Afin d’éliminer progressivement le tween des cellules nous avons réalisé deux dilutions (100 X) successives des cultures en milieu 7H9 glycérol additionné de kanamycine 50µg/mL. Suite à cela, 100 mL de culture sont centrifugés dans des flacons de 50 mL. Ces culots sont ensuite repris dans un mélange CHCl3/CH3OH 1/2, 1/1 et 2/1 (v:v) afin le récupérer les lipides extractibles. Cette étape est répétée 3 fois. Chacune des extractions est réalisée sur la nuit à température ambiante. La phase organique est récupérée par filtration (filtre préalablement taré) dans un ballon rodé. Les extraits organiques rassemblés sont ensuite séchés dans un tube préalablement taré et les échantillons correspondant au acides mycoliques dits « extractibles » sont conservés. Les bactéries délipidées, ou résidus bactériens récupérés sur le filtre sont séchés à température ambiante puis pesés. Cette fraction est appelée « lipides liés » car elle contient les acides mycoliques liés de façon covalente à l’arabinogalactane. Ces derniers 107 MATÉRIEL & MÉTHODES sont obtenus par saponification des bactéries délipidées séchées : par un mélange de KOH 7M/2methoxyethanol en rapport 1/7 (v:v) pendant trois heures à 110°C. Le mélange réactionnel est acidifié par ajout de quelques gouttes d’acide sulfurique 20%. Les acides mycoliques sont ensuite extraits trois fois par de l’éther diéthylique. La phase éthérée est ensuite lavée à l’eau distillée jusqu’à obtention d’un pH neutre. Si nécessaire, du sulfate de sodium (Na2SO4) en poudre est rajouté pour éliminer les traces d’eau. La phase éthérée est par la suite concentrée, récupérée dans un tube en verre préalablement taré, puis séchée et pesée. La saponification libère les acides mycoliques qui sont par la suite méthylés grâce au diazométhane. Après méthylation, le solvant est évaporé et les échantillons sont analysés en spectrométrie de masse et par chromatographie sur couche mince. XII/ 3 Analyse des acides mycoliques L’analyse en spectrométrie de masse est réalisée sur un spectromètre de masse MALDI-TOF-TOF 4700 (Applied Biosystems) équipé d’un analyseur Time Of Flight TOF-4700. Nous reprenons les échantillons en chloroforme de telle sorte à être à 1 mM. Puis 1 µL des échantillons est ensuite déposé sur la plaque, mélangé avec 1 µL de matrice DHB (l’acide 2,5-dihydroxybenzoïque) à 5 mg/mL dans du CHCl3/CH3OH (1:1 ; v/v) et cristallisé à température ambiante. Les analyses MALDI-TOF ont été effectuées en mode réflectron positif. La source d’ionisation Matrix Assisted Laser Desorption est constituée d’un laser Nd:YAG d’une longueur d’onde de 355 nm et d’une fréquence de 200 Hz. Les ions formés sont accélérés vers l’analyseur à une tension de 20 kV. 2500 coups sont accumulés en mode ion positif et les données de spectrométrie de masse sont acquises en utilisant la calibration par défaut de l’appareil. 108 ANNEXES 109 ANNEXES Légende des Films supplémentaires Film S14 : Localisation de Mmpl3-C12-1-GFP. La croissance de Msm exprimant une fusion GFP de Mmpl3-C12-1 sous le contrôle du promoteur pamiE a été suivie par vidéomicroscopie de fluorescence. Le format AVI a été obtenu grâce à ImageJ à 0.8 image par seconde. Le chronomètre en haut à gauche des films indique le temps en heure. L’échelle est donnée par la barre en bas à droite de 5 µm. Film S15 : Localisation de Mmpl3-C12-2-GFP. La croissance de Msm exprimant une fusion GFP de Mmpl3-C12-2 sous le contrôle du promoteur pamiE a été suivie par vidéomicroscopie de fluorescence. Le montage du film a été réalisé comme pour le Film S14. Film S16 : Localisation de Mmpl3-N12-3-GFP. La croissance de Msm exprimant une fusion GFP de Mmpl3-N12-3 sous le contrôle du promoteur pamiE a été suivie par vidéomicroscopie de fluorescence. Le montage du film a été réalisé comme pour le Film S14. Film S17 : Observation du phénotype de croissance d’une souche exprimant de façon conditionnelle le gène ftsZ. La croissance de Msm en présence de 100 ng/mL d’AHtc permettant l’inhibition du promoteur Pptr en amont de ftsZ a été suivie par vidéomicroscopie. Le montage du film a été réalisé comme pour le Film S14. Film S18 : Observation du phénotype de croissance d’une souche exprimant de façon conditionnelle le gène ftsZ. La croissance de Msm en absence d’AHtc ne permettant pas l’inhibition du promoteur Pptr en amont de ftsZ a été suivie par vidéomicroscopie. Le montage du film a été réalisé comme pour le Film S14. Film S19 : Localisation de Mmpl3-N10-GFP dans une souche exprimant de façon conditionnelle le gène ftsZ. La croissance de Msm exprimant la fusion Mmpl3-N10-GFP en présence de 100 ng/mL d’AHtc permettant l’inhibition du promoteur Pptr en amont de ftsZ a été suivie par vidéomicroscopie de fluorescence. Le montage du film a été réalisé comme pour le Film S14. Film S20 : Localisation de Mmpl3-GFP dans une souche exprimant de façon conditionnelle le gène ftsZ. La croissance de Msm exprimant la fusion Mmpl3-GFP en présence de 100 ng/mL d’AHtc permettant l’inhibition du promoteur Pptr en amont de ftsZ a été suivie par vidéomicroscopie de fluorescence. Le montage du film a été réalisé comme pour le Film S14. 110 ANNEXES Film S21 : Localisation de la GFP seule dans une souche exprimant de façon conditionnelle le gène wag31. La croissance de Msm exprimant la GFP en présence de 100 ng/mL d’AHtc permettant l’inhibition du promoteur Pptr en amont de wag31 a été suivie par vidéomicroscopie de fluorescence. Le montage du film a été réalisé comme pour le Film S14. Film S22 : Observation du phénotype de croissance d’une souche exprimant de façon conditionnelle le gène wag31. La croissance de Msm en absence d’AHtc ne permettant pas l’inhibition du promoteur Pptr en amont de wag31 a été suivie par vidéomicroscopie. Le montage du film a été réalisé comme pour le Film S14. Film S23 : Localisation de la fusion Mmpl3-GFP dans une souche exprimant de façon conditionnelle le gène wag31. La croissance de Msm exprimant la fusion Mmpl3-GFP en présence de 100 ng/mL d’AHtc permettant l’inhibition du promoteur Pptr en amont de wag31 a été suivie par vidéomicroscopie de fluorescence. Le montage du film a été réalisé comme pour le Film S14. 111 RÉFÉRENCES RÉFÉRENCES 112 RÉFÉRENCES Al-Balas Q, Anthony N, Al-Jaidi B, Alnimr A, Abbott G, Brown A, Taylor R, Besra G, McHugh T, Gillespie S, Johnston B, Mackay S, Coxon G (2009) Identification of 2-aminothiazole-4-carboxylate derivatives active against Mycobacterium tuberculosis H37Rv and the beta-ketoacyl-ACP synthase mtFabH. PloS one 4 Alahari A, Trivelli X, Guérardel Y, Dover L, Besra G, Sacchettini J, Reynolds R, Coxon G, Kremer L (2007) Thiacetazone, an antitubercular drug that inhibits cyclopropanation of cell wall mycolic acids in mycobacteria. 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