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LA MALADIE DU REIN POLYKYSTIQUE
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(Extrait des « Nouvelles » n° 26, publiées par la SFF en janvier 1999)
LA MALADIE DU REIN POLYKYSTIQUE
Dr Pascale Pibot, vétérinaire
Royal Canin Centre de recherche de Saint-Nolff
Depuis 1967, de nombreux cas de chats souffrant d'une maladie génétique grave ont été
rapportés, il s'agit de la maladie du rein polykystique. Après une évolution clinique variable,
se développe une insuffisance rénale chronique. Les chats de race Persan sont les plus à risque
puisque 50 % pourraient être atteints aux Etats Unis et 30 % en Suède. En France, la maladie
est probablement sous diagnostiquée. Mais les éleveurs doivent être avertis afin d'éliminer de
la reproduction les lignées atteintes.
SYMPTOMES
Il existe deux formes de la maladie
-
la forme infantile qui est fatale aux chatons de moins de 2 mois. On rencontre cette
forme chez les chatons de races à poils courts.
-
la forme adulte, qui se développe lentement et de façon irréversible. Elle n'est
généralement pas diagnostiquée qu'avec l'apparition des premiers signes
d'insuffisance rénale chronique. Cette forme de la maladie affecte majoritairement
les Persan ou croisés Persan.
Dans la forme infantile, les propriétaires remarquent rapidement un abdomen
anormalement gros.
Dans la forme adulte, les signes ne sont pas spécifiques. Ce sont ceux de l'insuffisance
rénale chronique (IRC) : le chat boit et urine beaucoup, il devient léthargique, perd l'appétit et
maigrit. Sans traitement, la maladie évolue vers des troubles nerveux (coma) et meurt.
LESIONS
Des kystes remplis de liquide se développent dans le rein et grandissent avec l'âge. Les
reins des chats les plus âgés peuvent contenir des centaines de kystes de diamètre variable : de
1 mm à 1 cm. Ces kystes envahissent le tissu rénal et l'empêche de fonctionner normalement.
La maladie atteint toujours les deux reins, ce qui explique l'évolution fatale.
Dans plus de 60 % des cas, des kystes sont également retrouvés dans le foie.
Société Française de Félinotechnie
Ecole Nationale Vérérinaire, 7 avenue du Général de Gaulle – 94704 MAISONS ALFORT cedex
Site Internet : http://www.sff-asso.com
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DIAGNOSTIC
L'examen radiographique n'est pas d'une grande aide diagnostique tant que les kystes
n'ont pas atteint une taille importante, rendant le contour rénal irrégulier, bosselé. En
revanche, l'échographie permet de mettre en évidence des kystes de diamètre supérieur ou
égal à 2 mm. Cet examen est donc préférentiellement utilisé, y compris chez le chaton dès
l'âge de 7 semaines.
Chez les chats destinés à la reproduction, un examen échographique de dépistage
devrait être systématiquement pratiqué avant toute mise à la reproduction.
Lorsque la maladie est diagnostiquée seulement lorsque l'IRC est déclarée, il est souvent
trop tard. Le rein est capable de traiter le sang tant qu'il reste 25 % de tissu rénal fonctionnel.
Ainsi, les symptômes apparaissent lorsque le chat est déjà âgé et qu'il a donc déjà reproduit.
TREATMENT
Il n'existe pas de traitement spécifique de la maladie. Lorsque les signes d'IRC sont apparus,
le traitement diététique classique de cette affection est mis en place de manière à prolonger
l'espérance de vie. Il s'agit :
- de réduire les apportes en phosphore et en protéines
- de lutter contre l'acidose
- d'augmenter l'ingéré énergétique (augmentation de la densité énergétique de la
ration) et l'apport de potassium
TRANSMISSION
La maladie rénale polykystique est héréditaire, le gène est autosomal (indépendant du
sexe) dominant chez les chats Persan. Ce qui signifie que la maladie se produira si le gène est
présent à la naissance.
- Si le père et la mère sont porteurs du gène, 75 % de la portée sera atteinte
- Si seulement le père ou la mère est porteur du gène, 50 % de la portée sera atteinte
Il faut noter que même si le chat (ou la chatte) ne présente aucun signe clinique lors de
la période de reproduction, la portée sera atteinte de toute façon.
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CONCLUSION
La prévention passe par une sélection génétique rigoureuse. Un chat atteint ou porteur
de la maladie doit être écarté de la reproduction.
Comme la maladie se développe tardivement, il est nécessaire de rechercher si un parent
ou un colatéral (frère, sœur,…) des reproducteur a été atteint et de procéder à un dépistage
précoce (échographie rénale).
Lorsqu'un cas se produit dans une famille, tous les membres de la même famille doivent
être écartés de la reproduction tant qu'un examen échographique n'a pas démontré que
les chats que l'on destine à la reproduction sont indemnes.
Ignorer cette maladie revient à la répandre plus qu'elle ne l'est déjà.
Références bibliographiques
BILLER D.S., DIBARTOLA S.T. - Familial renal disease in cats. In: Kirk’s Current Veterinary Therapy XI,
Kirk & Bonagura, 977-979, Small Animal Practice, Ed.: W.B. Saunders Co., Philadelphia PA,1992.
CROWELL W.A. - Polycystic renal disease. In: Current Veterinary Therapy IX, Kirk, 1139, Ed.: W.B. Saunders
Co., Philadelphia PA, 1986.
BILLER D.S.DIBARTOLA S.P. and al. - Inheritance of polycystic kydney disease in Persian cats, J. Hered.,
1996, 87 (1), 1-5.
BOSJE J.T., van den INGH T.S. and al. - Polycystic kydney and liver disease in cats. Vet Q, 1998, 20 (4), 139-9.
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