Vers la modernité : fin XVe- XVIIe siècle ».

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Première partie : « Vers la modernité : fin XVe- XVIIe siècle ».
Séquence 1 : Les bouleversements intellectuels et culturels en Europe
( XVe-XVIIe siècle)
Séance 1 : L’Humanisme : nouvelle
façon de penser le monde ?
A la fin du XVe siècle et au début du
XVIe, des savants, des artistes, des
religieux veulent rompre avec le
Moyen Âge et sa manière de penser.
Ils admirent l'Antiquité gréco-latine
Ce sont les humanistes.
Ils rejettent tout ce qui rappelle le
Moyen Âge, et critiquent la trop
grande puissance de la religion. Ils
affirment que l'homme peut
comprendre et transformer le monde
grâce à la connaissance.
Érasme, dit Érasme de Rotterdam
le "Prince des humanistes"
D’autres humanistes célèbres :
Jean Pic de la
Mirandole
(1463 - 1494)
Thomas More
(1478-1535)
François Rabelais
(1493-1553)
Une invention permet la diffusion des ouvrages des
humanistes et donc de leurs idées : L’IMPRIMERIE
GUTENBERG
GUTENBERG
Après avoir procédé à des essais multiples sur des
feuilles simples ou de petits livrets, Gutenberg
publia, en 1455, la première Bible imprimée de
l'histoire. Il en réalisa entre 160 et 170 exemplaires,
dont il subsiste encore aujourd ‘ hui 49 unités dans
les principales bibliothèques du monde.
Ce grand livre en deux volumes, imprimé sur papier
ou sur parchemin, compte près de 1000 pages et
utilise quelques 290 signes typographiques
différents.
Sa publication a vraisemblablement demandé
plusieurs années de travail.
FEUILLES D'IMPRESSION
A l'origine de l'imprimerie, on n'imprimait pas
un livre page par page, mais par plusieurs
pages de front (2, 4, 8...) sur une grande feuille
de papier .Une piles de feuilles était imprimée
avec le même texte sur un côté, puis on
retournait la pile pour imprimer le verso des
feuilles.
UN TRAVAIL D'EQUIPE
Deux hommes étaient généralement au service de la
presse. Pour éviter toute perte de temps, l'un
actionnait la machine, tandis que l'autre s'occupait de
l'encrage de la forme.
Poètes français de la Renaissance
À CASSANDRE.
Mignonne, allons voir si la Rose,
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.
Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las, las, ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !
Pierre de Ronsard
Donc, si vous me croyez, Mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur, la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.
Heureux qui, comme
Ulysse, a fait un beau
voyage
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau
voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?
Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :
Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l'air marin la doulceur angevine.
Joachim du Bellay
Séance 2 :La Renaissance
La Renaissance commence en Italie dans les années 1450.
En faisant du commerce avec l'Empire byzantin, l'Islam et la Chine, des marchands
et voyageurs italiens redécouvrent l'Antiquité gréco-latine.
Après la chute de Constantinople, tombée aux mains des Turcs en 1453, de
nombreux savants, lettrés et artistes byzantins s'exilent en Italie. Ils apportent avec
eux des manuscrits grecs et latins que l'Occident redécouvre.
En réaction au Moyen-Âge, les artistes s'inspirent de l'Antiquité pour peindre ou
sculpter l'homme ou la nature tels qu'ils sont.
La Renaissance italienne prend racine en Toscane, notamment à Florence. Puis le
mouvement s'étend à Venise avant de s’installer à Rome, où fleurit une architecture
à la mode antique.
L'Italie à cette époque était divisée en plusieurs principautés concurrentes qui
voulaient chacune briller davantage que les autres, ce qui encouragea la création et
l'émulation artistique.
Les familles princières rivalisent pour produire ce qu'il peut y avoir de plus beau
pour exprimer leur puissance. Ce sont les Médicis à Florence, les Sforza à Milan…
Le David de Michel-Ange est un
chef-d'œuvre de la Renaissance
italienne
LA FLORENCE DES MEDICIS
Les Médicis sont une puissante famille de marchands et de banquiers florentins.
Au début du XVe siècle, Côme de Médicis devient l'homme le plus puissant de
Florence. C'est un mécène qui protège les humaniste, les artistes et les savants comme
Brunelleschi, Donatello ...
En 1469, Laurent de Médicis, le petit-fils de Côme, âgé de 20 ans à peine, devient le
premier personnage de Florence. Sous son gouvernement, la cité florentine devient le
plus grand centre intellectuel et artistique européen. Laurent, surnommé le
Magnifique, encourage les arts et les lettres et soutient les plus grands artistes de son
époque parmi lesquels Le Verrocchio, Léonard de Vinci, Botticelli ou Michel-Ange.
Catherine de Médicis épousera le futur roi de France Henri II. Une autre Médicis, Marie,
deviendra elle aussi reine de France par son mariage avec Henri IV.
Andrea del Verrochio
(1435 - 1488)
Sandro Botticelli
(1445 - 1515)
Laurent de Médicis
Andrea del Verrocchio
LA ROME DES PAPES
Quand les papes, à la fin du XIVe siècle, rentrèrent d'Avignon, Rome était une ville morte. Les papes du
XVe siècle et leurs riches courtisans, surent exploiter toutes les possibilités de propagande qu'offraient
l'art et l'architecture.
Vers 1500, la papauté entend restaurer Rome dans sa position de centre culturel de l'Occident. Avec la
nomination de Bramante à la direction des travaux de construction de la nouvelle église Saint-Pierre en
1504, avec celle de Michel-Ange pour la réalisation du tombeau de Jules II en 1505 et avec l'installation de
Raphaël à Rome en 1509, la ville assure sa prédominance dans l'art italien.
Tous les papes qui se succèdent pendant cette période passent commandes aux plus grands artistes. De
nombreuses églises sont restaurées et décorées de fresques, dont les plus connues sont celle de la
chapelle Sixtine réalisées par Michel-Ange.
Les cardinaux et les dignitaires de l'Eglise, grâce à leurs inépuisables capacités financières font construire
de splendides demeures (le palais de Raffaele Riario, le palais Médicis, le palais Farnèse) ornées de
tableaux et de sculptures.
Au cours des guerres d'Italie, Rome sera saccagé en 1527 par les troupes de Charles Quint qui outre les
milliers de victimes, causeront des dommages incalculables sur le patrimoine artistique.
Bramante, Michel-Ange et Raphaël
présentent les plans de l'Eglise St-Pierre au
pape Jules II
Raphaël :
(1483-1520)
La Dame au Voile (1516).
La Madone aux œillets
La Belle Jardinière
La Vierge à l'Enfant avec le petit saint JeanBaptiste
Madone à l’enfant
Durant quatre ans, de 1508 à 1512,
Michel-Ange exécute la peinture
monumentale du plafond de la
chapelle Sixtine.
SUITE…
SCULTURES DE MICHEL -ANGE
LEONARD DE VINCI, LE GENIE
De tous les artistes qui ont marqué la Renaissance, Léonard de Vinci se distingue par son génie universel. A la fois
architecte, peintre, sculpteur, ingénieur, mathématicien, anatomiste, géologue, inventeur, il s'intéresse à tout, écrit sur
tous les sujets, met au point des quantités de machines. Léonard de Vinci représente l'idéal de la Renaissance, l'homme
universel.
Né en 1452 dans une petit village de Toscane, c'est un autodidacte qui apprend par lui-même les arts et les sciences.
Dès l'âge de 14 ans, il étudie la peinture à Florence dans l'atelier de Verrochio. Il accumule par son travail et ses lectures
une somme considérable de connaissances dans divers domaines comme l'hydraulique, l'architecture, l'anatomie ou
les mathématiques. Génial touche-à-tout, il passe d'un travail à un autre, bien souvent sans achever ses oeuvres au
grand dam de ses commanditaires.
En 1482, il se rend à Milan pour mettre au service du Duc Ludovic Sforza, ses talents d'ingénieur, de peintre et même
d'organisateurs de spectacles pour lesquels il crée des machines et des automates qui émerveillent le publics. Il réalise
des travaux d'architecture, d'urbanisme et d'hydraulique, entreprend des recherches dans le domaine militaire. Il se
lance dans des projets grandioses comme l'étude d'une imposante statue équestre (dite "cheval de Léonard) qui ne
verra jamais le jour.
En 1499, les troupes française de Louis XII s'emparent du duché de Milan. Après s'être mis au service des Français,
Léonard doit fuir Milan au retour des Sforza pour Mantoue, puis Venise où il devient architecte et ingénieur militaire.
Infatigable voyageur, il se déplace avec sa troupe de compagnons et d'élèves au gré des commandes qui lui sont passées.
Il est au service de César Borgia, duc de Rome en 1502, de retour à Florence en 1503, puis à Milan en 1504. Les subsides
qu'il reçoit ne servent souvent qu'à financer des recherches qui le passionnent d'avantage que la peinture, notamment
en mathématiques, en anatomie ou sur le vol des oiseaux, en ayant toutes les peines du monde à achever les oeuvres
pour lesquelles on le paye. Après avoir bénéficier de la protection de Charles d'Amboise, gouverneur français de Milan,
il part pour Rome en 1513 travailler pour le pape Léon X où la concurrence avec Michel-Ange et Raphaël, ne lui premet
pas d'obtenir de gros chantiers. Déçu de son séjour romain, il repart sur les routes de ville en ville, proposant ses
services à tout notable ou seigneur voulant bien l'entretenir.
François Ier qui a reconquiert le Milanais grâce à sa victoire de Marignan, fasciné et séduit par Léonard De Vinci,
l'engage comme "Premier peintre, architecte, et ingénieur du roi" et lui achète plusieurs de ses tableaux pour une
somme considérable (dont "la Joconde"). Léonard part en France avec ses élèves Salaï et Francesco Melzi. Le roi lui
verse une pension et l'installe au château de Clos-Lucè prés d'Amboise où ce dernier organise, en l'honneur de son
protecteur, fêtes équestres, mascarades et feux d'artifices. Durant les dernières années de sa vie, il se consacre à des
travaux d'architecture pour les châteaux royaux et à la recherche scientifique.
Léonard de Vinci s'éteint le 2 Mai 1519 à l'age de 67 ans, laissant une somme considérable de manuscrits, notes et
documents multidisciplinaires dont une grande partie seront dispersés et perdus.
La Joconde
La Vierge, l'enfant Jésus et
Sainte Anne
La Vierge, Sainte
Anne et l’enfant
Jésus.
La JOCONDE
La Dame à l'hermine
La Belle Ferronnière
La Cène
Encouragés par les idées des humanistes certains tentent de réformer l'Eglise
pacifiquement. D'autres, plus radicaux, prennent le relais.
A la fin du XVe siècle, l'Eglise catholique est en crise. Elle est très riche et les papes
s'occupent davantage de politique et d'œuvres d'art que de religion.
La Réforme commence avec l'action de Martin Luther, un moine allemand qui, en
1517, dénonce les abus de l'Eglise et de ses représentants. Il affirme aussi que chacun
est seul face à Dieu, sans autre intermédiaire que la Bible, ce qui rend inutile
l'existence des prêtres et du pape. Luther est excommunié en 1521, mais beaucoup de
princes allemands le soutiennent.
La Réforme se poursuit avec le Français Jean Calvin qui cherche à organiser et à
structurer théologiquement la nouvelle Eglise. Les réformés sont aussi appelés
protestants.
En Angleterre, le roi Henri VIII se sépare de Rome et crée ainsi l'Eglise anglicane dont
il devient le chef.
Certains souverains, comme le roi de France, refusent que leurs sujets pratiquent une
autre religion que la leur. Au milieu du XVIe siècle, commence une terrible période
d'intolérance religieuse et de guerres au nom de la religion.
Dans les années 1540, la papauté entreprend de réformer l'Eglise et de lutter contre
les progrès du protestantisme. Cette contre-Réforme, débute avec la réunion du
concile de Trente convoqué par le pape Paul III en 1545. Les idées de Luther et de
Calvin y sont fermement condamnées.
L'idéal optimiste d'une Europe humaniste et pacifique disparaît.
La Renaissance s'achève dans l'intolérance religieuse la plus totale.
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