les PME aussi se mobilisent pour réduire leur empreinte

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PAYS : France
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PERIODICITE : Quotidien
8 octobre 2015 - Edition Fil Eco
Climat: les PME aussi se mobilisent pour réduire leur
empreinte carbone
Paris, 8 oct. 2015 (AFP) Dans la lutte contre le réchauffement climatique, grands groupes et PME n'ont pas les mêmes armes pour agir,
mais ces dernières ne sont pas en reste, sous l'impulsion de dirigeants motivés, mais aussi par intérêt économique.
"L'important c'est d'être dans une logique de petits pas car une PME n'a pas les moyens de mettre un million
d'euros dans un projet climat", expose d'emblée à l'AFP Marc Jacouton, responsable du développement durable de
Cepovett.
Cette grosse PME de 250 personnes spécialisée dans la production de vêtements professsionnels (uniformes pour
Air France ou Accor, etc.) s'est lancée il y a près de dix ans dans une démarche plus verte.
L'entreprise compense ses émissions de CO2 en finançant la plantation d'arbres médicinaux au Mali. "Ces arbres
produisent une huile qui transformée en biopesticide permet de cultiver sur place un coton biologique", explique
Marc Jacouton. Une boucle d'économie circulaire est formée, avec ce coton équitable utilisé pour la fabrication
des tissus.
Sur les 1.200 entreprises françaises membres du Global Compact, l'initative des Nations unies pour impliquer les
entreprises dans l'optique de la Conférence internationale (COP21) sur le climat de Paris en décembre, 800 sont
des PME, précise M. Jacouton, qui préside également le Club PME Climat.
La preuve que beaucoup d'entreprises moyennes s'engagent dans la réduction de leur impact carbone, que ce soit
en réduisant leur consommation d'énergie (électricité, carburants), d'eau, en promouvant la visioconférence au lieu
des déplacements, ou encore en triant mieux leurs déchets.
Lippi, fabricant de grillages, travaille lui sur l'éco-conception: "nous avons réduit le poids de matière dans nos
produits, réduit les composés volatils et diminué le poids des emballages", détaille son président Frédéric Lippi.
- compétitivité et argument de venteSi l'argument "climat" est important, "en travaillant sur l'empreinte carbone, on réduit également les coûts", note
ainsi Marc Jacouton.
Et ce mouvement a aussi été poussé par l'action des grands groupes, dont les PME sont bien souvent des
fournisseurs.
"Cela devient une exigence de nos clients. Depuis 2006-2007, il y a une énorme montée en puissance de critères
environnementaux dans les appels d'offres où c'est extrêmement compétitif et où on fait la différence sur de petites
choses", explique Marc Jacouton.
Avoir une attitude plus "climat compatible" devient une vraie valeur ajoutée. "Nous avons été menacés par la
concurrence étrangère à bas coûts. Nous avions deux solutions: délocaliser ou innover", témoigne auprès de l'AFP
Bruno Duval, PDG de Savco, entreprise ariégeoise spécialisée dans la chaudronnerie pour l'hydroélectricité.
La société a modifié son processus de production pour réduire ses émissions de CO2 et de fumées toxiques. Elle a
également substitué l'électricité au gaz propane pour chauffer l'acier, une solution moins performante, mais qui
permet à l'entreprise de mettre en avant son bilan environnemental.
"Au départ c'état un risque, mais au final c'est devenu un argument de vente alors que l'on travaille souvent dans
des zones environnementales protégées", indique Bruno Duval.
Mais les PME font face à des obstacles, liées à leur taille: le manque de temps et parfois de compétences en
interne, là où les grandes entreprises ont des équipes entières dédiées au développement durable, et la difficulté
parfois à mobiliser en interne le personnel.
Le contexte économique peu dynamique en France peut aussi s'avérer un frein.
Mais le mouvement est inéluctable. "Les PME se disent qu'il faut qu'elles s'impliquent sur ces sujets, sinon cela
viendra un jour par la loi et elles seront au pied du mur", avance Bruno Duval.
Une éventualité qui inquiète. "Il faut éviter le trop plein de réglementation et trouver le juste milieu entre
contrainte et incitation", prévenait récemment lors d'un colloque du Club PME Climat, Guillaume de Bodard, de la
TX-PAR-BFL66
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