Les couleurs – fiche élève Avant-Propos , Le petit livre des couleurs, Michel Pastoureau « A force de les avoir sous les yeux, on finit par ne plus les voir. En somme, on ne les prend pas au sérieux. Erreur ! Les couleurs ne sont pas anodines, bien au contraire. Elles véhiculent des codes, des tabous, des préjugés auxquels nous obéissons sans le savoir. Elles possèdent des sens variés qui influencent profondément notre environnement, nos comportements, notre langage et notre imaginaire. Les couleurs ne sont pas immuables. Elles ont une histoire, mouvementée, qui remonte à la nuit des temps et qui a laissé des traces jusque dans notre vocabulaire : ce n’est pas un hasard si nous voyons rouge, rions jaune, devenons blanc comme un linge, verts de peur ou bleus de colère… (…) Les couleurs en disent long sur nos ambivalences. Elles sont de formidables révélateurs de l’évolution de nos mentalités. » Thèse paragraphe 1 : Thèse paragraphe 2 : Que veulent dire les expressions : o o o o o Voir rouge : Rire jaune devenir blanc comme un linge être vert de peur être bleu de colère Retrouver la phrase qui résume l’identité de chacune de ces couleurs : C’est le feu et le sang, l’amour et l’enfer : La couleur qui ne fait pas de vague : Ne pas faire de vague = Partout, il dit la pureté et l’innocence : Il dit = il ___________ Celui qui cache bien son jeu : Bien cacher son jeu = Du deuil à l’élégance… : Tous les attributs de l’infamie ! : Infamie = Etayage lexical Blanc Noir Rouge Jaune Bleu Vert Verbe Adjectif péjoratif Nom dérivé Verbe Adjectif péjoratif « Comme il est docile, comme il est discipliné. Le _________ est une couleur bien sage, qui se fond dans le paysage, et ne veut pas se faire remarquer. Est-ce pour ce caractère si consensuel qu’il est devenu la star, la couleur préférée des Européens et des Français ? Longtemps, il était resté au second plan, dédaigné, voire méprisé dans l’Antiquité. Puis, en habile courtisan, il a su s’imposer, doucement, sans heurter… Le voilà désormais canonisé, plébiscité, officialisé. Devenu, en Occident, garant des conformismes, il règne sur les jeans et les chemises. On lui a même confié l’Europe et l’ONU, c’est dire s’il nous plaît ! Ce timoré a encore bien des ressources, et des secrets. » « Ce cliché-là a la vie dure : « le ____________ ? Entend-on fréquemment. Mais ce n’est pas une couleur ! » Il est vrai que ce pauvre ________________ peine à être reconnu à sa juste valeur, et que, de tous temps, il fut l’objet d’une incroyable intransigeance. Car on n’est jamais content de lui, on lui en demande toujours davantage, on le veut « plus ___________ que ___________ ! » Pourtant, cette couleur-là est sans doute la plus ancienne, la plus fidèle, celle qui porte depuis toujours les symboles les plus forts, les plus universels, et qui nous parle de l’essentiel : la vie, la mort, et peut-être aussi – est-ce la raison pour laquelle nous lui en voulons tant ? – un peu de notre innocence perdue. » Un mariage blanc, la blanche colombe, avoir un blanc, être blanc comme neige, une nuit blanche, un chèque en blanc, n’être pas tout blanc, un examen blanc, la page blanche, tirer à blanc, blanchir de l’argent, symbole de la pureté, de l’innocence symbole de l’absence ou du manque « Avec lui, on ne fait pas vraiment dans la nuance. Contrairement à ce timoré de ______ , le _________, lui, est une couleur orgueilleuse, pétrie d’ambitions et assoiffée de pouvoir, une couleur qui veut se faire voir et qui est bien décidée à en imposer à toutes les autres. En dépit de cette insolence, son passé, pourtant, n’a pas toujours été glorieux. Il y a une face cachée du __________, un mauvais __________ (comme on dit d’un mauvais sang) qui a fait des ravages au fil du temps, un méchant héritage plein de violences et de fureurs, de crimes et de péchés. Méfiez-vous de lui : cette couleur-là cache sa duplicité. Elle est fascinante, et brûlante comme les flammes de Satan. » « Certes, cette couleur-là est à prendre avec des pincettes, comme le charbon, mais elle n’est pas si uniforme, ni si désespérée, ni si ___________ en somme qu’on veut bien le croire. La preuve : si elle suit encore les corbillards et se niche dans les dernières sacristies, elle habille aussi les branchés. Désormais, l’élégance est en ____________ . Mais il y a plus encore : avec le __________ , son compère, le _________________ nous a construit un imaginaire à part, une représentation du monde véhiculée par la photo et le cinéma, parfois plus véridique que celle décrite par les couleurs. L’univers du _____________ et _______________ , que l’on croyait relégué dans le passé, est toujours là, profondément ancré dans nos rêves et peutêtre dans notre manière de penser. »