L E L I V R E T D E S R I V E R A I N S D E L A F O R Ê T Petit derrière chez bois moi Sommaire Éditorial ( p.1 ) Les Monts de Vaucluse Orogénèse : Calcaire urgonien - Molasse ( p.2 ) Garrigue et Forêt : L’évolution des peuplements ( p.4 ) Terrasses et Bories : Utilisation de l’Homme ( p.6 ) Rôle de la Forêt : Fragilité et Protection ( p.8 ) Sommaire À la rencontre des arbres et plantes de nos forêts… Le Chêne Pubescent ( p.14 ) Le Chêne Vert ( p.15 ) Le Chêne Kermès ( p.16 ) Le Pin d’Alep ( p.17 ) Le Genévrier Oxycèdre ( p.18 ) Le Genévrier Rouge ( p.19 ) Le Ciste Cotonneux ( p.20 ) La Garance Voyageuse ( p.21 ) Le Fragon ( p.22 ) Le Thym Vulgaire ( p.23 ) Le Romarin Officinal ( p.24 ) À la découverte des bêtes qui nous entourent… Les mammifères Le Chevreuil ( p.26 ) Le Sanglier ( p.28 ) L’Écureuil Roux ( p.29 ) Le Renard ( p.30 ) Les oiseaux Le Geai des Chênes ( p.32 ) La Chouette Hulotte ( p.33 ) Le Vautour Percnoptère ( p.34 ) L’Aigle de Bonelli ( p.35 ) Les invertébrés La Cigale ( p.36 ) Le Lucane Cerf-volant ( p.38 ) Des infos… toujours utiles ! ( p.25 ) ( p.39 ) Explications de mots… que je ne connais pas ( p.13 ) ( p.43 ) La forêt méditerranéenne, une richesse à protéger La forêt méditerranéenne est l’une des plus riches de France. Notre Communauté de Communes Pays des Sorgues Monts de Vaucluse bénéficie de ces espaces forestiers, qui avec la Sorgue, en font un territoire naturel particulièrement agréable. Avec le petit fascicule que vous tenez entre vos mains, nous vous proposons de mieux connaître notre forêt, sa faune, sa flore mais aussi nous vous fournissons des conseils utiles pour la partager et la protéger. Si nous portons une attention toute particulière à notre rivière qui structure notre territoire, notre Communauté de Communes n’aurait pas le même cachet sans notre environnement forestier des Monts de Vaucluse. Malheureusement, une grande menace pèse sur nos forêts : les incendies. Beaucoup d’entre-nous l’ont oublié, et certains ne le savent pas, mais en 1989, une grande partie de nos massifs est partie en fumée. Aujourd’hui, la Communauté de Communes met en place de nombreuses actions pour sensibiliser et protéger nos espaces forestiers. Pour cela, depuis quelques années déjà, nous menons des actions de communication et de sensibilisation du grand public avec notamment la mise en œuvre de patrouilles d’information en été sur le territoire des cinq communes. Les enfants sont particulièrement concernés et bénéficient, en période scolaire, d’animations destinées à mieux leur faire comprendre la richesse et la fragilité de nos forêts. Ce livret est une action parmi d’autre mais tout ce qui contribue à améliorer la connaissance de notre forêt participe à sa protection. Au sein de la Communauté de Communes le « Service Études et Sensibilisation Sorgues et Forêts », se tient aussi à votre disposition pour tout renseignement sur ce sujet. Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin de chacun des arbres de nos forêts et pour conclure je citerai Friedrich Hegel : « Écouter la forêt qui pousse plutôt que l’arbre qui tombe. » Catherine LEGIER, Présidente de la Communauté de Communes Pays des Sorgues Monts de Vaucluse. 1 Orogénèse Calcaire urgonien - Molasse L’ère secondaire À la période du Crétacé (-115 Millions d’Années), une mer de corail peu profonde dépose 1 000 à 1 500 m de calcaire blanc et dur : l’urgonien. L’homme l’exploitera pour fabriquer la chaux ; des carrières d’extraction s’ouvriront, comme celles d’Orgon, commune dont la toponymie a un lien étroit avec ce calcaire urgonien. Ce dépôt calcaire forme en grande partie les grands reliefs de la région qui émergent il y a 100 MA et développent une végétation tropicale qui, par la suite, provoque une dégradation du sol et forme les ocres d’Apt. Sur ces massifs calcaires, l’eau traverse le sol et dissout le calcaire : ce phénomène s’appelle la karstification. Les Monts de Vaucluse Le réseau souterrain (ou karstique) des Monts de Vaucluse se forme et évolue encore aujourd’hui. La mer de corail dépose du calcaire blanc. Une végétation tropicale se forme et dégrade le sol. L’ère tertiaire Collision des plaques africaine et eurasienne ; poussée des Alpes accentuant le relief. La mer des calanques remonte par le couloir rhodanien et envahit la plaine. 2 Orogénèse Calcaire urgonien - Molasse Il y a 40 MA, la collision des plaques africaine et eurasienne provoque le plissement et la fracture des chaînons provençaux, créant ainsi des fossés d’effondrements (comme celui de Murs). Vers -20 MA, la poussée alpine rehausse les reliefs et la plaine s’enfonce davantage. La « mer calanques », remonte par le couloir rhodanien et dépose pendant 15 MA un calcaire coquillier : la Molasse, appelée communément « pierre du midi ». La plupart des villages perchés sont bâtis sur ce qui reste de ce dépôt calcaire qui sera balayé par l’érosion au quaternaire. L’ère quaternaire Situé entre les régions glacées et le monde aride, le bassin méditerranéen subit des phases froides et humides puis arides et semi-arides. Sur nos massifs, le gel est actif et les précipitations entraînent une érosion intense. Le relief se creuse de canyons comme Véroncle ou encore Vaumale. Dans le Bassin méditerranéen, le gel est actif, l’érosion intense et le relief se creuse de canyons. 3 La Sorgue Dans les Monts de Vaucluse, de nombreuses civilisations préhistoriques se succèdent ; elles sont à l’origine des sociétés humaines actuelles. Garrigue et Forêt L’évolution des peuplements La forêt provençale intègre l’économie agricole des villages par l’exploitation de ses nom­ breuses ressources : coupes, ramassage de bois, glanage, cueillettes, pastoralisme… Au xixe siècle, elle subit la pression démographique des campagnes et l’essor de l’industrialisation par des défrichements importants. À la fin de ce siècle, elle disparaît quasiment des Monts de Vaucluse. La déprise rurale de l’après guerre entraîne l’abandon des cultures et de l’élevage sur les plateaux. La végétation reprend sa place ; le paysage évolue, connaissant des stades entre la prairie et la chênaie. La garrigue Les Monts de Vaucluse Notre garrigue est une formation végétale broussailleuse et herbacée résultant d’une surexploitation des milieux forestiers. C’est un milieu rude composé d’un climat où la saison sèche, aggravée d’un vent fort, se confond avec la saison chaude. Le sol est pauvre et la roche calcaire affleure, d’où le nom de garrigue : « gar » le rocher, ou « garric » l’arbre du rocher. Cette formation végétale est composée d’arbrisseaux persistants, toujours verts, dont les feuilles se sont adaptées à la sécheresse : petites, poilues, aromatiques, coriaces, voire épineuses comme le cade, la lavande, le thym, le ciste cotonneux, le romarin, la sauge… Sur ces garrigues sèches, le mouton a sélectionné les plantes dont il se nourrissait, favorisant l’herbe tendre et délaissant les plantes épineuses et laiteuses. Abandonné par l’homme depuis la deuxième moitié du xxe siècle, cet espace est en pleine mutation : sans entretien, les milieux ouverts se referment. Sans mouton, les prairies à brachypodes deviennent brousses à chênes kermès ; sans travailleur de la terre, la forêt de chênes gagne du terrain… En même temps que la garrigue se referme, se clôt l’histoire des espèces qui la composent. L’aigle de Bonelli disparaît en même temps que les grands espaces de garrigue ouverts où il trouvait sa nourriture. Pinède et chênaie verte La forêt de chênes verts s’étale sur l’étage méditerranéen entre 0 et 700 m d’altitude. Présents sous l’aspect d’un taillis, les arbres qui la composent atteignent rarement 6 mètres de hauteur. Térébinthe, petit houx, nerprun alaterne sont les essences caractéristiques de cette strate arbustive. Bien protégé, bien aménagé, le taillis de chênes verts pourrait rapidement reconstituer la forêt originelle de chêne blanc dite climacique. Mais la pinède s’est considérablement développée depuis le début du xxe siècle et l’abandon des terres. Elle précède le stade de la chênaie verte. 4 Garrigue et Forêt L’évolution des peuplements Cette végétation est présente en Provence mais très rarement au-dessus de 500 mètres. On retrouve cet arbre sur différents types de sols : calcaire (avec le pistachier lentisque, le filaire à feuilles étroites et le capuchon de moine), siliceux ou encore sableux. La pinède est une forêt dont l’acidité du sol et l’uniformité des pins réduisent la biodiversité. L‘accumulation de ces aiguilles, qui se décomposent très lentement, augmente l’acidité des sols. Pour pallier ce problème, il est important de favoriser un mélange de la végétation avec des arbres­dont les feuilles se décomposent rapidement dans le but d’améliorer la qualité des sols. En période estivale, les incendies répétés et amplifiés par la présence de pins d’Alep, espèce envahissante, détruisent le taillis de chênes verts, favorisant ainsi l’installation d’une végétation intermédiaire telle que la garrigue à romarin sur sol meuble, ou la garrigue à chênes kermès sur sol dur. Cette forêt d’origine a rapidement été éliminée du paysage pour laisser sa place à l’agriculture. De nos jours, les friches agricoles sont souvent envahies de genévriers marquant un stade de reconquête forestière. Ce type de paysage est très répandu sur les plateaux. Les migrations d’oiseaux, comme les grives friandes de baies, disséminent les graines favorisant ainsi leur extension. Moins exposée aux incendies, cette chênaie caractéristique de l’étage collinéen se développe de 700 à 1 000 mètres où quelques pins sylvestres, ou autres espèces introduites telles que les cèdres et pins noirs peuvent se mêler. Ces implantations ont un intérêt contre les incendies, leurs sous-bois sombres et plus frais étant moins sensibles au feu. Le maquis Le maquis est une formation végétale dense qui s’établit dans les massifs cristallins en terrain siliceux et résulte en général de la dégradation de la forêt de chênes lièges, elle-même ayant généralement remplacé un peuplement originel de chênes verts. Formé de petits arbres et arbustes à feuillages persistants, atteignant 1 à 3 mètres de hauteur, le maquis s’étend généralement du niveau de la mer à 600 mètres d’altitude. Le maquis peut se régénérer après un incendie, à condition que la zone ne soit pas éclaircie par l’homme ou trop pâturée par la suite. Plusieurs plantes typiques du maquis ont un remarquable pouvoir de protection comme le chêne liège, ou de régénération comme l’arbousier et la bruyère arborescente. Si la pointe est détruite par le feu, la végétation repart depuis la base du pied. 5 Les Monts de Vaucluse La chênaie blanche Terrasses et Bories Utilisation de l’Homme Derrière cette recrudescence de la végétation, murets, bories, terrasses agricoles étageant le versant sont les traces d’une vie rurale dominante par le passé. Ces paysages « fossiles » plantés autrefois de vignes, de tubercules et de céréales, sont des terroirs peu rentables mais néanmoins sources de richesse et exploités au maximum de leur capacité. L’homme a prélevé la pierre du sol pour travailler la terre, a édifié des murs et des cabanes, sans liant, avec le produit de l’épierrement des parcelles caillouteuses de la garrigue. Il a aménagé des galeries drainantes afin de capter les eaux des réseaux souterrains, drainé ces eaux d’infiltration par gravité, les a menées à la surface pour irriguer les cultures et alimenter les fontaines. Un travail précis effectué avec des moyens rustiques et à la force des bras. Les restanques Les Monts de Vaucluse Du provençal « restanco » qui signifie barrage. À l’origine, les restanques sont des murs construits en fond de vallée pour retenir les limons et filtrer l’eau des versants. Par extension, ce terme désigne les terrasses de culture soutenues par un muret. Parce que la population augmente, les hommes pensent à exploiter toutes les terres cultivables disponibles de ce relief accidenté. Ils « cassent » alors la pente, montent des murets pour retenir la terre, faisant ainsi d’un versant abrupt et inculte une parcelle dénivelée et productive. Le paysan, restanque par restanque, crée un terroir aux multiples ressources autour de l’olivier. L’abondance de matériaux permet à l’Homme d’aménager des chemins montant en calade. Il construit aussi des abris de toutes sortes. 6 Terrasses et Bories Utilisation de l’Homme Les bories La caractéristique essentielle de ces constructions en pierres sèches est la morphologie de leur voûte dite en « encorbellement » ; les pierres sont disposées par assises horizontales. Chaque rangée de pierre avance progressivement en surplomb sur le précédent ; le poids de la voûte pèse sur l’intérieur du mur, ce qui assure sa stabilité. Au sommet, l’ensemble est couronné par de longues dalles jointives, avant d’atteindre le point de déséquilibre. Ces cabanes sont érigées pour divers usages, ce qui explique leur différence en taille et en forme selon qu’elles soient construites sur les versants ou sur les plateaux calcaires. Les cabanes de petites dimensions adossées aux restanques agricoles, se situaient généralement à proximité de village. Elles servaient de remise pour l’outillage de culture des oliviers, et pouvaient éventuellement être utilisées comme grange pour la récolte d’olives. Les Monts de Vaucluse Sur les plateaux, la fonction des cabanes est saisonnière et étroitement liée aux travaux de moisson et de pâture des troupeaux. Ces cabanes, plus grandes comptent parfois 2 ou 3 pièces sommairement équipées. 7 Rôle de la Forêt Fragilité et Protection La forêt méditerranéenne joue de nombreux rôles très importants en tant que zone de préservation de ressources physiques (eau, sol, protection d’espèces) et zone de loisirs. Le rôle paysager de nos massifs est caractéristique de notre région. Une forêt pleine de ressources Les forêts ont tout d’abord un rôle primordial pour la conservation des ressources en eau, et encore plus en région méditerranéenne. L’abri que procurent les houppiers permet de réguler la violence des pluies sur le sol, et par conséquent de réduire les risques de lessivage. De plus, une couverture végétale dense (arbres, arbustes, arbrisseau…) régule le ruissellement des eaux. Cela contribue au bon rechargement des réservoirs d’eau souterrains. L’eau a le temps de s’infiltrer, et cela entraîne par la même occasion une baisse du risque d’inondation. Les Monts de Vaucluse La protection que la forêt procure au sol permet à ce dernier de pouvoir s’enrichir. L’humus (matière organique essentiellement issue de la décomposition des feuilles mortes, de cadavres, et d’excréments) en se dégradant, nourrit le sol. La forêt méditerranéenne est un lieu de vie pour des centaines d’espèces animales et végétales. Cette forêt comprend plus de 30 000 variétés de plantes, c’est pourquoi la flore méditerranéenne est l’une des plus riches au monde. La forêt nourricière La forêt a toujours fourni de quoi vivre aux différentes populations. La cueillette « sauvage » permet de ramasser de nombreux aliments : asperges, champignons, olives, truffes, baies, salades, pignons… Même si la forêt méditerranéenne n’est pas la forêt la plus exploitée, son bois nous apporte une aide très précieuse. Elle en produit une quantité très importante, particulièrement appréciée pour le chauffage, et qui permet de fabriquer un excellent charbon. L’industrie du charbon a connu une forte baisse depuis les années 1930. Actuellement, la majorité de la production est destinée à la pâte à papier. La forêt paysage Quand on parle de la Provence, on pense très rapidement à la garrigue. Ici plus qu’ailleurs, les forêts sont l’image de notre région. Ce sont nos garrigues, nos cédraies, nos maquis qui donnent tout son charme à notre région. Cette notion a vu le jour à compter de l’époque des Romantiques (xixe siècle). Ils sont les premiers à se rendre compte de l’importance du paysage qui nous entoure. 8 Rôle de la Forêt Fragilité et Protection La notion de « loisirs » en forêt date du Moyen-Âge. À cette époque, l’aristocratie jouissait d’un droit de chasse à but récréatif. Mais cette notion s’est surtout développée à partir de la seconde guerre mondiale. Avec l’augmentation du temps libre, les gens se sont mis à sortir et à profiter de leur temps libre. De nos jours, les sports de pleine nature connaissent un essor grandissant. De plus en plus de personnes partent en forêt pour diverses activités, ou tout simplement pour se retrouver dans un lieu calme et sain. La forêt, aujourd’hui transformée en espace de loisirs, propose de nombreuses activités pour tous. Chacun de nous à sa propre idée et sa perception du terme loisir. C’est pourquoi, il est nécessaire et primordial de veiller à ce que chacun respecte l’autre. Le randonneur (ou promeneur piéton) reste l’usager principal et prioritaire dans les massifs. La réglementation concernant les engins motorisés varie selon les lieux et départements, mais une extrême prudence est de rigueur. Directement ou indirectement, l’Homme influe sur la forêt : le piétinement, la cueillette, le dérangement des animaux sont autant d’impacts qui perturbent la nature. Ces dégradations involontaires, souvent faibles ne sont pas préjudiciables pour la forêt. Il faut seulement en être conscient et tout faire pour que notre impact soit le plus faible possible. 9 Les Monts de Vaucluse La forêt espace de loisirs Rôle de la Forêt Fragilité et Protection La forêt protectrice La forêt peut aussi nous protéger. Cette notion n’a été assimilée par l’Homme que très tardivement. Le meilleur exemple est la Restauration des Terrains en Montagne (RTM). Cette politique très volontaire de restauration de terrains a pour but d’éviter l’érosion des sols en montagne. Elle vise généralement à restaurer un couvert végétal et une couche d’humus après une période d’érosion induite par la déforestation et/ou des incendies successifs. Certains espaces non végétalisés (à cause de leur altitude, du sol…) ont pu l’être grâce à la plantation d’espèces adaptées à ces conditions extrêmes. Cette méthode s’est ensuite étendue à la prise en compte et à la gestion des risques géologiques et des avalanches. Les Monts de Vaucluse La forêt source de risque Dans notre région, nul ne doit ignorer la problématique incendie. Le feu fait partie intégrante de la vie de la forêt méditerranéenne à tel point que certaines espèces ont besoin de cette forte source de chaleur pour pouvoir disséminer leurs graines. Dans le passé, les forêts étaient exploitées, cultivées, pâturées… Et de ce fait entretenues. Cette présence active et l’entretien exercé sur le milieu forestier permettaient d’éviter les feux de trop grande ampleur. Actuellement, les usages ont changé. Même si l’Homme continue à fréquenter la forêt, il ne l’entretient plus. De plus l’implantation d’habitats au cœur de certains massifs engendre des risques supplémentaires. Lors d’incendies, les secours doivent en premier lieu protéger les gens et les habitations, au détriment de la forêt. 10 Rôle de la Forêt Fragilité et Protection La forêt méditerranéenne a toujours brûlé. Aujourd’hui, nous avons les moyens de réduire et de limiter l’impact de ces feux afin de préserver ce milieu fragile. Les différentes réglementations sur le débroussaillage réglementaire autour des habitations ou aux abords des voies de circulation sont une des mesures phares pour réduire la vitesse de propagation des feux et permettre aux secours de pouvoir travailler dans des meilleures conditions. Les Monts de Vaucluse Les coupures de combustibles et la favorisation des zones de pâturages sont deux autres méthodes ayant pour but de réduire la biomasse sur des secteurs clés (en générale crêtes de collines). Le feu, n’ayant plus assez de matières pour se nourrir, ralentit fortement ce qui laisse le temps au secours pour le maîtriser. 11 12 À la rencontre des arbres & plantes FORÊTS de nos 13 Le Chêne Pubescent Ordre : Fagales Famille : Fagacées Genre : Quercus Nom scientifique : Quercus pubescens Nom provençal : Chêne blanc, Rore, Blacàs Taille : 10 à 25 m de hauteur Longévité : supérieure à 500 ans > Aspect Le chêne pubescent est caractérisé par son tronc court et souvent tortueux et son houppier ample et clair. Les feuilles sont alternes, lobées et mesurent entre 7 et 10 cm. Elles sont glabres dessus et pubescentes sur la face inférieure. L’écorce de ce chêne est crevassée, noirâtre et écailleuse. Les glands sont agglomérés autour d’un pédoncule court, et leur cupule est grise à écailles pubescentes. Ses feuilles sont marcescentes, c’est-à-dire qu’une fois desséchées, elles persistent sur l’arbre jusqu’au printemps, date de l’arrivée des nouvelles feuilles. > Habitat Le chêne pubescent est présent dans la moitié sud de la France. Dans la région, on le retrouve jusqu’à 1400 mètres d’altitude dans les étages montagnards inférieurs. On peut constater l’absence de cette espèce en Bretagne. La flore > Utilisation Le bois de chêne est dur et de densité élevée. Il est parfois employé par les charpentiers, les menuisiers et les ébénistes. Le bois de chêne pubescent est également un bon combustible, et il est souvent utilisé comme bois de chauffage. Il produit un excellent charbon de bois. Sur les feuilles de certains chênes, on peut trouver des galles (ou noix de galle). Ces excroissances sont causées par une piqure d’insecte : le Cynips. Les galles récoltées à la fin du printemps ou au début de l’été peuvent, une fois infusées dans une solution de sulfate de fer, entrer dans la composition d’encre et de teinture noire. Au pied du Chêne pubescent, il n’est pas rare de trouver des truffes, l’or noir de notre région. C’est le meilleur des chênes truffiers. 14 Le Chêne Vert Ordre : Fagales Famille : Fagacées Genre : Quercus Nom scientifique : Quercus ilex Nom provençal : Euse Taille : 5 à 20 m de hauteur Longévité : 200 à 500 ans > Aspect Le chêne vert est caractérisé par son tronc court et souvent tortueux. Ses jeunes rameaux sont d’abord pubescents et blanchâtres. Ils deviennent par la suite verdâtres. Les feuilles sont alternes et mesurent entre 3 et 5 cm. De couleur verte foncée et luisantes sur le dessus, elles sont pubescentes et blanchâtres dessous. Les feuilles sont souvent épineuses dans la partie basse de l’arbre, peu dentées à mi-hauteur et entières dans la partie haute du houppier. Les glands sont bruns de dimension variant de 1 à 3 cm de long. > Habitat Le chêne vert est un des arbres le plus commun en région méditerranéenne. On peut le retrouver jusqu’à 1 500 m d’altitude (sur des stations sèches en versant sud) et disséminé dans le sud ouest. Son bois très dur, très dense et compact limite son utilisation. On s’en sert pour fabriquer des pièces dures telles que les semelles des sabots, les manches d’outils ou même des pavés. Le chêne est un excellent combustible et produit un très bon charbon de bois. Ses glands ont une grande valeur fourragère, c’est-à-dire qu’ils constituent une alimentation riche pour les animaux. 15 La flore > Utilisation Le Chêne Kermès Ordre : Fagales Famille : Fagacées Genre : Quercus Nom scientifique : Quercus coccifera Nom provençal : Agarrús Taille : 50 cm à 2 m de hauteur > Aspect Arbrisseau sempervirent (dont les feuilles ne tombent pas à la fin de la saison mais restent fonctionnelles pendant 2 à 3 ans) à chatons mâles courts et glabres. Ses feuilles sont petites et très coriaces. Elles sont vertes, dentées et épineuses, luisantes et glabres sur les deux faces. L’écorce du Kermès est mince, d’un brun noirâtre et finement crevassée sur la tige. Les glands qu’il produit sont solitaires ou par deux, subsessiles ou portés par un pédoncule court et épais. Leurs cupules sont arrondies à la base, couvertes d’écailles étalées ou recourbées. > Habitat Arbrisseau présent en région méditerranéenne mais absent de la Corse. On peut le rencontrer dans des stations reliques de quelques départements (Tarn, Drôme, Aveyron, Haute-Garonne, Ariège). On le retrouve jusqu’à 500 m d’altitude. La flore > Utilisation Le chêne kermès tire son nom d’une cochenille du genre Kermes ( K. ilicis = Coccus ilicis ) dont la femelle se fixe sur les rameaux comme une verrue violacée. Les œufs de cette chenille servaient autrefois, une fois desséchés et broyés, à fabriquer une teinture rouge écarlate appelée vermillon. A noter que 5 kg d’insectes pouvait fournir 50 g de pigment pur. Les glands servent de nourriture aux troupeaux. 16 Le Pin d’Alep Ordre : Pinales Famille : Pinacées Genre : Pinus Nom scientifique : Pinus halepensis Nom provençal : Pin Blanc Taille : Arbre pouvant atteindre 20 m de haut Longévité : 200 ans > Aspect Son tronc est généralement tortueux, à l’écorce lisse et grise au début, puis épaisse et crevassée tournant au rouge-brun avec les années. Les branches de ce Pin sont étalées et la cime est arrondie ou aplatie au sommet. Les aiguilles sont fines, souples et groupées par deux. Elles mesurent de 5 à 10 cm de long et sont molles et lisses. Ses bourgeons sont cylindriques, allongés et pourvus d’écailles brunes non résineuses. Le Pin d’Alep possède des cônes sérotineux (enduit d’une cire) long de 8 à 12 cm, portés par un pédoncule épais. > Habitat Cet arbre est commun dans la région méditerranéenne, et présent jusqu’au sud du Dauphiné. Cette espèce n’est pas naturelle en Corse où elle est peu présente. On le trouve jusqu’à une altitude de 900 m. Le Pin d’Alep est un bon bois de chauffage. Certaines sections étaient utilisées pour des petites charpentes et la fabrication de caisses et d’emballages. Les pêcheurs se sont longtemps servis de son écorce pilée et bouillie, dont les tanins renforçaient et teignaient les filets. Les Grecs utilisent encore sa résine pour parfumer la retsina, un vin local ; et les Tunisiens parfument leur thé avec ses pignons. Le gemmage du pin d’Alep, qui définit le fait d’entailler le tronc afin d’en récupérer la sève, n’est plus pratiqué actuellement. Pourtant, c’est l’espèce la plus productive de résine (1 à 4 kg / arbre / an), et elle donne une essence de térébenthine très appréciée. 17 La flore > Utilisation Le Genévrier Oxycèdre Ordre : Pinales Famille : Cupressaceae Genre : Juniperus Nom scientifique : Juniperus oxycedrus Nom provençal : Cade Taille : 1 à 10 mètres > Aspect Arbrisseau, arbuste sempervirent. Toutes les feuilles sont en aiguille, étalées et groupées par 3. Ses aiguilles possèdent des pointes piquantes, longues de 12 à 20 mm. Le dessus des aiguilles présente deux bandes blanches séparées par la nervure médiane. Les baies (cônes) sont charnues et globuleuses de couleur rouge à brun et contiennent une graine à maturité. > Habitat Cette espèce est commune dans la région méditerranéenne jusqu’à 1 200 m d’altitude. C’est une plante qui se développe sur des sols secs et caillouteux. La flore > Utilisation Avec le bois de Cade, autrement dit le Genévrier Oxycèdre, on extrait, lors de la distillation, l’huile de Cade. Cette huile contient des principes actifs contre l’eczéma et le psoriasis. On peut également en extraire une huile essentielle qui a des propriétés antiseptiques et antipelliculaires. C’est également un excellent anti mites. Son bois rouge à grain fin est apprécié en ébénisterie et marqueterie. Une fois broyé en poudre, il peut être brûlé pour diffuser une agréable odeur et éloigner les insectes. 18 Le Genévrier Rouge Ordre : Pinales Famille : Cupressaceae Genre : Juniperus Nom scientifique : Juniperus phoenicea Nom provençal : Morven, Cade endormi Taille : 1 à 8 mètres Longévité : plus de 500 ans > Aspect Arbrisseau, arbuste sempervirent. Arbuste à port pyramidal, touffu, à rameaux très nombreux. Son écorce brune ou grisâtre est épaisse et gerçurée. Presque toutes ses feuilles sont des petites écailles imbriquées sur six rangs. On retrouve parfois des feuilles en aiguilles sur les jeunes individus. Ses baies sont positionnées sur des petits pédoncules. Elles sont rouge-orangé et contiennent 6 à 9 graines. > Habitat Espèce présente dans toute la région méditerranéenne jusqu’à 1 200 mètres. Cet arbrisseau est capable de se développer dans les fissures des rochers et dans des sols très caillouteux. Cette plante est toxique. Son bois dégage une odeur déplaisante. Son bois possède un grain fin qui, une fois poli peu se montrer assez beau, et devient alors intéressant pour l’ébénisterie. Le bois de fragrance du génévrier rouge résiste bien à la décomposition. On l’utilise d’ailleurs comme poteau de clôture. 19 La flore > Utilisation Le Ciste Cotonneux Ordre : Violales Famille : Cistaceae Genre : Cistus Nom scientifique : Cistus albidus Nom provençal : Badafa, Coquin Taille : 30 à 120 cm Floraison : mai à juin > Aspect Arbrisseau à feuillage persistant vert blanchâtre et composé de feuilles simples, sessiles, opposées et couvertes de poils étoilés. On le trouve souvent en touffe arrondie. Ses grandes fleurs sont formées par 5 pétales à l’aspect chiffonné et de couleur rose. Plante peu odorante. > Habitat On le trouve dans le pourtour méditerranéen (jusque dans la Drôme, l’Ardèche et l’Aveyron), en Charente-Maritime et en Vendée. On le trouve en Corse, qui n’est pas son lieu d’origine (mais où il a été importé). On le retrouve jusqu’à 1200 mètres d’altitude de préférence dans les garrigues et coteaux. Il possède une forte capacité à se développer dans des zones à sol très superficiel. > Utilisation La flore Aucune utilisation spécifique mise à part sa culture pour l’ornement. 20 La Garance Voyageuse Ordre : Gentianales Famille : Rubiaceae Genre : Rubia Nom scientifique : Rubia peregrina Nom provençal : Arrapaman, Garança bastarda Taille : Plante vivace de 30 à 150 cm Floraison : juin à juillet > Aspect Sa tige, à quatre angles, est grimpante. Elle possède des petits aiguillons crochus orientés vers le bas et disposés sur les angles. Elle peut mesurer plus de 1 m de long. Ses feuilles, verticillées par 3 à 8, sont persistantes, coriaces, ovales-lancéolées et possèdent des dents crochues sur la nervure médiane et le bord du limbe. Les fleurs, petites (2 mm de diamètre), de couleur jaune pâle, sont disposées en cymes axillaires, au sommet de longs pédoncules. Les 5 pétales sont brusquement terminés par une pointe. La floraison s’étale de juin à juillet. Le fruit est une baie charnue, lisse, noire à maturité et de la grosseur d’un pois. > Habitat C’est une espèce très commune dans la moitié sud de la France. Elle se raréfie en remontant vers le nord et le nord-est. Elle est absente de la Corse. On peut la trouver jusqu’à 1 300 mètres d’altitude. Cette plante se plait dans les forêts claires, les lisières de forêts, les haies, la garrigue et le maquis. Plante diurétique, laxative et tonique. Autrefois, on cultivait une deuxième espèce de garance : la garance des teinturiers appelée Rubia tinctorum L. Ses racines étaient utilisées pour produire une teinture rouge lors du broyage. Cette plante a servi pour teinter les pantalons des uniformes de l’armée française, qui marqueront durablement les mémoires. La fin du xixe siècle est moins réjouissante, la culture de la garance disparaissant avec l’invention d’un substitut de synthèse. 21 La flore > Utilisation © Vincent Robin Le Fragon Ordre : Liliales Famille : Liliaceae Genre : Ruscus Nom scientifique : Ruscus aculeatus Nom provençal : Petit Houx, Verdboisset Taille : 30 à 90 cm Floraison : septembre à avril > Aspect Sous-arbrisseau sempervirent à rhizome rampant. La tige est vert foncé et elle présente des stries. Les feuilles à nervures parallèles sont rigides et piquantes et de forme ovale lancéolée. Les fleurs, solitaires ou en couples, sont d’un violacé verdâtre. Attention, ne vous fiez pas à l’aspect appétissant de ses baies rouges et globuleuses car elles sont toxiques. > Habitat Cette espèce est présente dans presque toute la France, excepté dans le Nord et le Nord-est. On la retrouve jusqu’à 700 m d’altitude. > Utilisation La flore Il est utilisé en Provence car il peut remplacer le houx lors de fêtes de Noël. Les jeunes pousses sont comestibles, crues ou cuites, au même titre que les asperges sauvages. Le rhizome (racine) a des vertus circulatoires car il est diurétique et vasoconstricteur d’où le surnom de « plante des jambes légères ». La racine est émolliente. Elle contient un glycoside stéroïdien, utilisé dans des pommades pour les hémorroïdes ou les cernes sous les yeux. Les racines peuvent être apéritives. Le fragon fut l’une des 5 racines apéritives des apothicaires. 22 Le Thym Vulgaire Ordre : Lamiales Famille : Lamiaceae Genre : Thymus Nom scientifique : Thymus vulgaris Nom provençal : Farigola Taille : Sous-arbrisseau de 10 à 40 cm Floraison : juin à juillet > Aspect Plante très aromatique blanchâtre ou grisâtre. Le Thym a des tiges très ligneuses formant un petit buisson très serré. Ces petites feuilles sont opposées et persistantes. Les fleurs blanchâtres ou parfois rosées sont réunies en épis. > Habitat Espèce présente dans l’ensemble de la zone méditerranéenne, jusqu’à 1 500 m d’altitude. On le retrouve en majorité sur des sols à roches calcaires et plus rarement sur des rochers siliceux. Plante mellifère. Espèce faisant partie de l’alimentation des lapins, lièvres et chèvres. Le thym est une plante condimentaire très utilisée, en particulier dans la cuisine provençale. En tisane, le thym sert à soigner toutes les infections respiratoires. C’est aussi un excellent calmant pour les nerfs. Son huile essentielle est aussi utilisée en parfumerie et possède des propriétés antiseptiques. On utilise également le thym pour confectionner une liqueur appelée «la farigoulette». 23 La flore > Utilisation Le Romarin Officinal Ordre : Lamiales Famille : Lamiaceae Genre : Rosmarinus Nom scientifique : Rosmarinus officinalis Nom provençal : Romaniu Taille : Arbrisseau de 50 à 150 cm > Aspect Plante aromatique emblématique de la Provence. Arbrisseau hermaphrodite effectuant 4 floraisons par an (janvier, avril, juillet et octobre). Il est facilement reconnaissable, en toute saison, à ses feuilles coriaces, persistantes et légèrement enroulées sur les bords. Elles sont de couleur vert sombre sur le dessus et blanchâtres (légèrement bleutées) sur le dessous. Les fleurs sont assemblées en grappes, et varient du bleu pâle au violet. > Habitat Espèce commune dans l’ensemble de la zone méditerranéenne et présente jusqu’à 650 m d’altitude, en majorité dans les garrigues et plus rarement sur des rochers siliceux. La flore > Utilisation Plante mellifère (miel) très réputée. Une fois sec, le romarin est un aromate très apprécié, aux utilisations diverses. On l’emploie dans divers plats (ragoûts, civets…), les soupes, les marinades, sur les grillades. On s’en sert aussi pour parfumer des flans ou des confitures. Le romarin est réputé pour activer et faciliter les fonctions digestives. Cette plante est également utilisée dans la composition de parfum (surtout masculin). 24 À la découverte des BETES qui nous ENTOURENT 25 © ONF Le Chevreuil le mâle : chevreuil ou brocard la femelle : chevrette le jeune : le faon Nom scientifique : Capreolus capreolus Ordre : artiodactyles Famille : cervidés Taille : 65 cm au garrot, 30 cm à la tête. Poids : 20 à 30 kg Longévité : 10 à 12 ans Statut : non menacé La faune / les mammifères > Aspect Le pelage du chevreuil est raide et soyeux. Ces poils longs en hiver font paraître le chevreuil comme un animal trapu et relativement court sur pattes. Sa robe gris–brun en hiver s’éclaircit dès le printemps pour acquérir la coloration brun-roux caractéristique du pelage estival. Sa queue, courte et blanche, se fond avec son pelage clair qui l’entoure. Son museau noir et pointu contraste avec son menton blanchâtre. Ses pattes fines et musclées lui permettent de parcourir jusqu’à 15 mètres en un seul saut ! Seul le mâle porte des bois. Les premiers bois poussent vers l’âge de neuf mois, sous la forme de deux tiges pointues. La chute a lieu en octobre – novembre ; chaque nouvelle paire est plus grande que la précédente mais la taille maximale est rapidement atteinte. La pousse a lieu en hiver (janvier – février) ; les bois sont alors recouverts d’une peau appelée velours que les chevreuils perdent de mars à juin. Les bois du chevreuil gagnent en épaisseur et non en hauteur ; le nombre de ramifications sur les bois n’est pas un indicateur fiable de l’âge de l’individu. > Habitat Le chevreuil occupe essentiellement les forêts. Il est de plus en plus présent dans les zones boisées à la périphérie des villes. A l’occasion, on peut l’observer sur des terrains cultivés mais rarement loin du couvert des arbres. Vers l’âge de deux ans, le brocard ou chevreuil établit un territoire en frottant sa ramure contre les arbres pour les imprégner de son odeur. Il tente de conserver longtemps son territoire et brame à l’approche de rivaux. > Alimentation Le chevreuil est un herbivore sélectif qui recherche d’abord les plantes digestes et énergétiques. Son régime alimentaire est composé de végétaux variés : ronce, lierre, arbres (feuilles et bourgeons), fruits forestiers et champignons. 26 Le Chevreuil > Comportement Les chevreuils sont des animaux essentiellement nocturnes. Leur comportement est cyclique et lié à leur alimentation : on compte neuf périodes d’activité en 24 h. En hiver, les chevreuils se rassemblent souvent en petits groupes familiaux. En été, au contraire, le brocard défend son territoire en solitaire. Le principal cri du chevreuil est une sorte d’aboiement plus ou moins rauque. Le faon pousse des piaulements audibles seulement de très près pour appeler sa mère. > Indices de présence > Menaces © fotolia Ces animaux engendrent des dégâts sur la végétation. C’est pourquoi ils sont régulièrement abattus pour contrôler les populations et réduire les dommages provoqués. Cette gestion de populations doit éviter de provoquer un déséquilibre marqué en faveur d’un sexe. Le prélèvement des jeunes animaux favorise la présence suffisante de sujets mûrs qui contribuent à l’équilibre du groupe. 27 La faune / les mammifères Empreinte du pied d’une longueur de 35 à 45 mm et de 30 mm de large. Des excréments appelés moquettes et les marques sur la végétation. Le régalis est l’association de grattis et frottis laissé par le brocard uniquement. Le frottis correspond à un frottement de l’animal contre un arbre. Le grattis entraine une mise à nu du sol par l’action des pattes avant. © Cédric Michel Le Sanglier le mâle : le sanglier la femelle : la laie le jeune : le marcassin Nom scientifique : Sus scrofa Ordre : artiodactyles Famille : suidés Taille : 55 à 100 cm Poids : 50 à 150 kg Longévité : 10 ans Statut : non menacé > Aspect La faune / les mammifères Cet animal trapu et massif a sous ses soies les plus rudes une épaisseur de poils fins bien développée en hiver pour le maintenir au chaud. Les adultes sont de couleur gris-brun uniforme, mais les plus jeunes sont roux avec des bandes noires horizontales. Les canines sont particulièrement développées. Celles de la mâchoire supérieure, les grès, se recourbent vers le haut durant la croissance. La taille des mâles est plus importante que celle des femelles. > Habitat Zones forestières, terres arables > Alimentation Omnivore, le sanglier consomme des aliments variés, disponibles dans la campagne depuis le gland jusqu’aux charognes. Son groin très sensible détecte les châtaignes, bulbes, racines et parfois les vers dans le sol des forêts. > Comportement Les sangliers sont en général des animaux nocturnes ou actifs en soirée. L’odorat joue un rôle important dans leur vie sociale : les marques odoriférantes permettent à ces animaux de délimiter leur territoire. Le mâle vit en solitaire alors que les femelles forment de petites hardes qui incluent leur progéniture. L’accouplement a lieu en septembre et en mars. Les petits naissent quatre mois plus tard dans un vaste nid fait de rameaux feuillés et de feuilles mortes, appelé chaudron. Les jeunes sont sevrés vers l’âge de 3 à 4 mois. Les mâles sont en outre très agressifs et dangereux car ils courent très vite et leurs défenses sont très pointues. > Indices de présence Sol retourné, mares boueuses et empreintes fendues. > Menaces Les sangliers détruisent de vastes zones de pâturages en déracinant les végétaux pour se nourrir. 28 L’Écureuil Roux Noms français : écureuil roux jeune : écureuillon Nom scientifique : Sciurus vulgaris Ordre : rongeurs Famille : sciuridés Taille : 18 à 25 cm Poids : 200 à 350 g Longévité : 6 à 7 ans Statut : non menacé > Aspect L’écureuil d’Eurasie ou écureuil roux est facilement reconnaissable à sa longue queue rousse en panache (18 à 24 cm) qui lui sert de balancier et de gouvernail lorsqu’il grimpe ou bondit. Elle sert aussi de signal optique en période d’accouplement ou pour exprimer certaines « émotions ». Exclusivement diurne et arboricole l’écureuil vit dans les forêts et plus généralement à la cime des arbres. Il apprécie tout particulièrement les pins. Certains écureuils créent un réseau de galeries souterraines à plusieurs entrées qui leur servent de gîte. > Alimentation La nourriture de l’écureuil varie selon l’espèce et les saisons. Au printemps, il se nourrit de bourgeons, de fleurs, d’insectes et de limaces. L’été, il profite des fruits, et dès l’automne il mange et accumule des graines de conifères, des noix, des noisettes ou des glands. Ces fruits secs constituent ses réserves pour l’hiver. L’écureuil les enfouit dans le sol, ou les stocke dans des trous d’arbres ou des nids abandonnés. Quand il ne trouve plus assez de nourriture ou en période de sécheresse, il peut s’attaquer à l’écorce des arbres. > Comportement C’est un des rares rongeurs entièrement diurnes. > Menaces La première menace qui pèse sur l’écureuil est la destruction et la fragmentation de son habitat naturel. La pollution peut l’affecter, notamment dans les zones où les champignons sont pollués par des retombées accidentelles ou chroniques de métaux lourds. En effet, certains écureuils font une grande consommation des fructifications souterraines de ces champignons. 29 La faune / les mammifères > Habitat © ONF Le Renard le mâle : le renard la femelle : la renarde le jeune : la renardeau Nom scientifique : Vulpes vulpes Ordre : carnivores Famille : canidés Taille : 60 -75 cm pour le corps, 35 – 50 cm pour la queue Poids : 6-9 kg Longévité : 7-9 ans Statut : nuisible > Aspect Le pelage du renard est généralement brun – roux. Ses oreilles noires sont dressées en arrière et sa queue longue et touffue est généralement blanche au bout. La faune / les mammifères > Habitat Le renard s’adapte à des milieux très variés : campagnes, bois, parcs, faubourgs des villes… Il s’abrite dans un terrier qu’il creuse lui même ou qu’il emprunte aux lapins ou aux blaireaux en le modifiant. Le terrier se trouve généralement dans un talus, une crevasse de rocher, dans une cavité entre les racines d’arbres très étendues. Dans le terrier, la pièce où les jeunes naissent est tapissée de poils de la renarde. La surface de son habitat dépend de l’abondance des proies. > Alimentation Il se nourrit de rongeurs, oiseaux, insectes, œufs, lombrics à la surface du sol. Il mange peu de musaraignes et de taupes, mais tue le hérisson. Il exploite les dépôts d’ordures, tas de compost, mangeoires pour oiseaux… En été et en automne, il consomme les fruits tombés (pommes, prunes, ...) et les baies (surtout des mûres). Au printemps, son alimentation se compose surtout de campagnols, de lapins. > Comportement Les groupements de renard sont variables. On trouve des groupes composés de plusieurs femelles et d’un seul mâle : ces femelles sont probablement apparentées. Celles qui ne se reproduisent pas peuvent servir d’aides en gardant les jeunes, les nourrissant et en jouant avec eux. Entre elles s’établit une hiérarchie, les dominantes pouvant être les seules à se reproduire. Au mois de mars, la renarde donne naissance à une portée de 3 à 5 petits, parfois plus suivant la population présente et la quantité de nourriture disponible. Le mâle est exclu du terrier au moment de la mise bas, mais il approvisionne la femelle et les petits en nourriture. Les renardeaux ouvrent les yeux vers deux semaines et sont adultes vers trois mois. C’est à six mois qu’ils quittent leurs parents 30 Le Renard > Indices de présence Poils sur les clôtures en dessous desquelles le renard se glisse ; débris d’os présents à l’entrée de son terrier. > Menaces La faune / les mammifères Le renard est porteur de l’échinococcose alvéolaire, maladie qui peut se révéler dangereuse chez l’homme. 31 © David Allemand - LPO Le Geai des Chênes Nom scientifique : Garrulus glandarius Ordre : passériformes Famille : corvidé Taille : 34 cm Poids : 140 à 190 g Longévité : 18 ans Statut : non menacé > Aspect Le geai des chênes est reconnaissable par son plumage bigarré aux couleurs vives. Même à distance, l’association des tons clairs et foncés attire l’œil. Le dos est brun rosé, le croupion blanc, la queue noire mais la partie la plus remarquable de son plumage se compose des couvertures alaires bleues striées de noir et de blanc. La poitrine est beige rosé, et la tête, dont les plumes de dessus peuvent être hérissées en une huppe arrondie, est grise et noire. Le bec court et rectiligne est souligné par d’épaisses moustaches noires. Mâles et femelles sont strictement semblables. La faune / les oiseaux > Habitat Même si cet oiseau se montre dans les parcs, les vergers et les jardins, il niche essentiellement dans les chênaies, dans les futaies de conifères et les futaies mixtes. > Alimentation Le geai consomme une grande quantité de glands qui constituent la moitié de son alimentation. L’autre moitié se compose de faines, de noisettes, de fruits charnus, de petits mammifères et de reptiles de petite taille ; parfois il se nourrit d’œufs et d’oisillons. > Comportement En hiver, les geais se regroupent dans de grands arbres. Ces individus agités et bruyants s’aventurent en terrain découvert, mais reviennent vite en lisière de forêt pour les préludes de la reproduction. A la fin du mois d’avril, les couples construisent un nid plat, composé de branchettes et de racines, dans lequel la femelle pond cinq œufs. Les jeunes quitteront le nid au cours du mois de mai. Le geai dissimule le surplus de sa récolte dans les fentes d’arbres ou dans la terre. Ne retrouvant pas toujours ses cachettes, il contribue à la dissémination des graines. 32 © David Allemand - LPO La Chouette Hulotte Nom scientifique : Strix aluco Ordre : stragiformes Famille : strigidés Taille : 37 à 39 cm Envergure : 94 à 104 cm Poids : 420 à 600 g Longévité : 18 ans Statut : non menacée > Aspect La hulotte est la plus connue des rapaces nocturnes. Corps trapu, tacheté avec des couleurs pouvant varier du gris au brun roux. Grosse tête arrondie avec en son centre deux grands yeux noirs séparés par un triangle dont la base part du haut du crâne pour rejoindre le bec. > Habitat Elle s’adapte à des milieux variés (jardin parfois très proche des habitations voir même dans les maisons) mais demeure adepte de la vie en forêt. La chouette capture, au sol, de petits mammifères tels que des mulots, musaraignes, souris, campagnols… Elle consomme aussi des batraciens, des oiseaux, des vers, des mollusques et des insectes. Elle avale ses proies entières sans les dépecer ; après ce festin la hulotte régurgite le tout en pelote de réjection contenant plumes, poils, os et carapaces non digérés. > Comportement Très sensible à la lumière, la chouette hulotte est un rapace nocturne ; elle est un chasseur redoutable, surtout dans la totale obscurité. Elle peut se faire surprendre posée sur une branche à se chauffer au soleil. Son nid situé dans un trou d’arbre peut être celui d’un vieux nid d’écureuil ou de corneille ; elle choisit parfois un trou dans une muraille ou un rocher. La femelle pond de 2 à 4 œufs blancs et ronds déposés à même le fond de la cavité en mars ou avril. La femelle, ravitaillée par le mâle couve de 28 à 30 jours. Les poussins sont élevés au nid par la femelle, tandis que le mâle chasse seul au début, pour toute la famille. Les jeunes quittent le nid au bout de 5 à 6 semaines. 33 La faune / les oiseaux > Alimentation © David Tatin Le Vautour Percnoptère Nom scientifique : Neophron percnopterus Ordre : accipitriformes Famille : Accipitridae Taille : 53 - 65 cm Envergure : 160 - 180 cm Poids : 2 - 2,5 kg Longévité : 30 ans Statut : Protégé > Aspect Le vautour percnoptère, vénéré par les égyptiens au temps de l’Egypte antique, est le plus petit des vautours d’Europe. Ses couleurs variables permettent d’évaluer l’âge de l’individu. Adulte, son corps blanc, sa tête jaune orangée, et son bec jaune pointu et recourbé sont déterminants. Jeune, son corps est entièrement brun foncé, sa tête brun-gris, son bec est épais et grisâtre. > Habitat La faune / les oiseaux La région méditerranéenne (de l’Hérault aux Alpes de Haute-Provence) compte 16 couples. Le percnoptère occupe les paysages rocheux et dénudés ; il niche dans les cavités des falaises abruptes. > Alimentation Nécrophage et coprophage, ce rapace mange les animaux morts trouvés en terrain dégagé, les excréments et les insectes. Il fréquente les décharges et les dépôts d’ordures. > Comportement Les vautours percnoptères effectuent la migration postnuptiale vers fin août ou début septembre. Les sujets européens hivernent au sud du Sahara. Des balises Argos posées sur des jeunes vautour du Luberon ont ainsi permis de connaître avec précision leur lieu d’hivernage situé à la frontière de la Mauritanie et du Mali. Les percnoptères quittent leurs quartiers d’hiver pour rejoindre la France fin février-début mars (migration prénuptiale). Ils se reproduisent à l’âge adulte, vers 5-6 ans. Le couple une fois constitué reste fidèle. Fin mars, la femelle pond 1 à 3 œufs ; l’incubation, assurée par les deux parents, s’étend sur une quarantaine de jours. Les jeunes sujets restent au nid de 90 à 95 jours. > Menaces L’usage intensif des pesticides en agriculture, les chocs avec les lignes électriques, la contamination par l’ingestion d’animaux morts empoisonnés à la suite des contrôles des populations de nuisibles, sont autant de menaces qui pèsent sur cette espèce qui devient plus rare localement. 34 © ONF L’Aigle de Bonelli Nom scientifique : Aquila fasciata Ordre : acciditriformes Famille : Accipitridés Taille : 65 à 75 cm Envergure : 150 à 170 cm Poids : 1500 à 2100 g Longévité : 25 à 30 ans Statut : en danger > Aspect La tête de l’aigle de Bonelli est de petite taille et se termine par un puissant bec crochu. Chez l’adulte, le dessous est blanc, légèrement strié de noir. Les ailes sont bordées de noir et parcourues par une bande transversale sombre qui le rend immédiatement reconnaissable. Le dessus est brun sombre avec une petite tache claire au milieu du dos. Le jeune est uniformément roux avec des rémiges claires. > Habitat > Alimentation Son régime alimentaire varie en fonction des saisons. Pendant les mois d’été, le lapin de garenne est son principal repas. Le reste de l’année, les oiseaux constituent environ 80% des proies attrapées. En complément alimentaire, il se satisfait de quelques volailles chapardées dans les poulaillers et quelques rares reptiles (lézards, serpents). > Comportement Animal très discret, l’aigle de Bonelli se distingue par sa parade nuptiale. Voltiges et acrobaties se déroulent de mi-octobre à début janvier au dessus de son aire. Outre charmer la femelle et éloigner les éventuels rivaux, ces activités fixent les limites de son territoire. La femelle pond deux œufs, généralement mi-février. Leur incubation dure 40 jours. Les petits prennent leur envol à 60-70 jours, mais restent encore dépendants de leurs parents plusieurs semaines. > Menaces Espèce considérée « en danger » dans la Communauté Européenne. Sa population ne dépasse pas les 800 couples. Les causes de régression ne sont pas bien connues, mais elle est habituellement imputée à la persécution directe, la diminution des populations de proies, l’ouverture des chemins forestiers dans les sites de nidification, les dérangements pendant cette période et l’électrocution sur les lignes électriques. 35 La faune / les oiseaux Rapace prioritairement méditerranéen, il fréquente les garrigues et les falaises calcaires. La Cigale Nom scientifique : Cicada orni Ordre : hemiptera Famille : cicadidea © David Tatin (Du grec KICCOS : membrane – ADO : chanter) Taille : 5 cm Longévité : 4 ans sous terre ; 3 semaines Statut : non menacée > Aspect La faune / les invertébrés Insecte de grande taille, la cigale peut atteindre 5 à 8 cm. Son corps, de couleur brune, porte quatre ailes longues, brunes transparentes en forme de losange et avec les veines très visibles. Ses deux petits yeux noirs sont nettement séparés. Ses pattes sont poilues, grâce à quoi elle colle aux branches. Les femelles ont le ventre plein, tandis que le ventre des mâles est vide pour mieux servir de « caisse de résonance ». Pour cela, il compresse tous ses organes dans un petit coin de son abdomen. > Habitat Dix sept espèces de cigales sont comptées en France. Les cigales vivent quatre à six ans sous la terre, suivis de trois à quatre semaines à l’air libre en été. Elles meurent avant la saison froide ; seuls subsistent leurs exuvies, sorte de vieille mue accrochée aux arbres. > Alimentation Ces insectes – larves ou adultes – se nourrissent exclusivement de sève, quelle soit d’arbres, de végétaux ou de racines. Elles disposent d’une trompe ou rostre, sorte de seringue effilée très dure, qu’elles plantent pour se délecter de leur sève. De tous les insectes piqueurssuceurs existant de par le monde, la cigale est la seule à ne pas occasionner de dommages à la plante piquée. 36 La Cigale > Comportement Le chant est l’apanage exclusif du mâle. En dessous de vingt-deux degrés, leurs cymbales perdent de leur souplesse. Les cigales sont donc muettes quand il pleut ou quand le temps se rafraîchit. D’août à septembre, la cigale femelle en fin de vie pond une dizaine d’œufs dans un trou, avance de quelques mètres et pond à nouveau 10 œufs dans un autre trou. Ces œufs y grandissent à l’intérieur jusqu’au mois d’octobre, moment à partir duquel les nuits deviendront plus fraiches. Les œufs se retrouveront confrontés au manque de place, et à force de trémoussements et de contorsions, se hisseront jusqu’à la sortie. > Menaces La faune / les invertébrés Elles sont sensibles à la pollution des terres, au défrichage des garrigues dû aux plantations de vignes, aux incendies... et à leurs prédateurs. Les mâles sont plus exposés, puisqu’ils indiquent exactement l’endroit où ils se trouvent. 37 © David Tatin - CEEP Le Lucane Cerf-volant Nom scientifique : Lucanus cervus Ordre : Coleoptera Famille : Lucanidae Taille : 5 à 8 cm de long Durée de vie de la larve : de 5 à 6 ans Durée de vie de l’adulte : environ 2 mois Statut : espèce protégée > Aspect La faune / les invertébrés Face aux menaces, le lucane mâle affiche ses mandibules puissantes qui lui permettent de pincer fortement, de pousser ou d’éjecter d’éventuels opposants. Les lucanes femelles ne montrent pas l’impressionnante paire de mandibules que possèdent les mâles, mais compte tenu de la difficulté de mouvoir d’aussi grandes mandibules, ce sont en fait les femelles qui peuvent mordre le plus efficacement. > Habitat Les lucanes s’approprient les forêts laissées en abandon ou les parcs comportant de vieux arbres. Ils nichent dans les cavités de ces derniers et dans des troncs morts. > Alimentation La larve blanche-translucide à tête orangée se nourrit durant 3 à 5 années de bois pourrissant, jusqu’à ce qu’elle atteigne 8 à 10 cm. La malnutrition des larves peut induire des scarabées plus petits ou des durées de vies larvaires plus longues. > Comportement Les œufs éclosent quelques semaines après la ponte. Les larves mastiquent immédiatement le bois pourrissant avec leurs grandes mandibules. Elles s’enterrent et se confectionnent une loge à leur mesure. Elles s’y transforment en nymphes, puis en scarabée à l’automne. Ces derniers n’émergeront qu’au début de l’été suivant. Une fois métamorphosé, l’insecte vit sur ses réserves jusqu’à l’accouplement et la mort ; il lui arrive quelques fois de se nourrir pour prolonger sa vie. Les lucanes mâles semblent mourrir après l’accouplement, et les femelles après la ponte. > Menaces Les lucanes cerf-volants sont la proie des guêpes, des pies et autres animaux. Il est ainsi possible de trouver de nombreux cadavres sous les arbres, dont souvent seul l’abdomen est consommé. La gestion forestière, en éliminant les vieux arbres et le bois mort, élimine à la fois son habitat et sa nourriture. Le lucane cerf-volant est en forte régression dans les forêts d’Europe où il fait partie des espèces protégées. 38 des infos TOUJOURS utiles 39 Infos utiles Réglementation sur l’emploi du feu Afin de limiter tout risque d’incendie, il existe dans le Vaucluse un arrêté de réglementation d’emploi du feu (arrêté permanent du 14 mars 2003). Il est interdit par tout temps, à tout moment et à toute personne autre que les propriétaires et leurs ayants droit, de porter ou d’allumer du feu à l’intérieur et à moins de 200 m des bois, forêts, plantations, reboisements, landes, garrigues et maquis. Il est également interdit à toute personne : 1. De fumer à l’intérieur des bois, forêts, plantations, reboisements, landes, garrigues et maquis ainsi que sur les voies qui les traversent ou les bordent. 2. De jeter des objets en ignition sur ces mêmes voies et sur leurs abords. Seuls les propriétaires et ayants droit peuvent avoir le droit d’incinérer des végétaux mais dans certaines conditions : - Interdiction, tout au long de l’année, d’employer du feu lorsque le vent dépasse 40 km/h Infos utiles Légende : vert Période autorisée si abords débroussaillés, surveillance et extinction totale des foyers jaune Dérogation préfectorale exceptionnelle pour la réalisation de travaux Ayant droit : On entend par ayant droit toute personne qui tient son droit du propriétaire. Sont notamment ayants droit les titulaires d’un droit quelconque d’occupation pour un usage agricole et pastoral (fermier, locataire, commodataire, etc), le mandataire, les héritiers réservataires. Réglementation sur l’accessibilité des massifs forestiers Durant la période estivale, l’accès au massif forestier dans le département de Vaucluse est réglementé. Pour connaitre les horaires et les conditions d’accès : 04 88 17 80 00 (tarification en vigueur). 40 Infos utiles Réglementation sur le débroussaillage obligatoire La sensibilité des peuplements est basée sur deux notions. L’inflammabilité : facilité avec laquelle la végétation s’enflamme. De l’inflammabilité dépendent les risques d’éclosion et la rapidité de développement des feux naissants. La combustibilité : facilité avec laquelle le feu se propage. Elle caractérise la puissance du feu et traduit également la difficulté à éteindre le feu. Afin de protéger les habitations et de faciliter le travail des secours en cas de feu, chaque propriétaire vivant à l’intérieur ou à moins de 200 mètres d’un massif boisé doit obligatoirement débroussailler 50 m autour de son habitation et 10 m de part et d’autre de son chemin d’accès. 10 m Le débroussaillage : Opération dont l’objectif est de diminuer l’intensité et de limiter la propagation des incendies par la réduction des combustibles végétaux en garantissant une rupture de la continuité du couvert végétal et en procédant à l ’élagage des sujets maintenus et à l’élimination des rémanents de coupe. 41 Infos utiles 50 m 42 © David Allemand - LPO Explications de MOTS que je ne PAS CONNAIS 43 Lexique Alternes : feuilles positionnées de manière isolée sur la tige à des niveaux différents. Axillaires : placés à l’aisselle d’une feuille. Bigarré : se dit de quelque chose aux couleurs diverses et variées. Brachypodes : plantes généralement vivaces de la famille des Poacées plus communément appelées « herbes à moutons ». Climacique : qualifie un écosystème arrivé à un stade d’équilibre conditionné par les seuls facteurs climatiques et édaphiques. Coprophage : qui se nourrit d’excréments. Coriace : feuille possédant une texture et une résistance comparable à celle du cuir. Cupule : organe soutenant ou enveloppant les fruits. Cyme : inflorescence simple dans laquelle l’axe principal est terminé par une fleur. Echinococosse alvéolaire : infection parasitaire due à un ténia vivant dans l’intestin de carnivores. Édaphiques : Facteurs externes liés au sol et qui ont une grande influence sur la répartion des êtres vivants. Exosquelette : formation squelettique extérieure qui supporte et protège un animal. Faine : fruit du hêtre. Futaie : peuplement forestier provenant de semis ou de plantations. Glabre : dépourvu de poils. Hermaphrodite : plante ou fleur possédant les organes males et femelles à la fois. Houppier : ensemble des branches et feuilles situées au-dessus du tronc. Lexique Ignition : état d’objets en combustion. Karstification : action des eaux d’infiltration sur un massif calcaire. Karstique : relief des régions calcaires résultant de l’action d’eaux qui dissolvent le carbonate de calcium. Lancéolées : feuilles terminées en forme de lance. Lessivage : le lessivage est le transport d’éléments (argiles, limons) composant un sol, sous l’effet de l’écoulement des eaux d’infiltration. Ligneuses : formées de bois. 44 Lexique Limbe : la partie la plus importante de la feuille végétale, large et aplatie, s’étalant entre les nervures. Lobées : feuilles ou fleurs possédant des divisions arrondies. Marcescentes : feuilles qui, une fois desséchées, persistent sur l’arbre jusqu’à l’apparition des feuilles suivantes. Mellifère : désigne une espèce végétale fréquemment butinée par des abeilles pour fabriquer du miel. Nécrophage : qui se nourrit de cadavres. Odoriférantes : qui répand une bonne odeur. Orogénèse : mécanisme de formation des chaînes de montagnes. Pédoncule : queue servant de support à une fleur ou un fruit. Persistante : feuilles ne disparaissant pas à la fin d’une période de végétation. Postnuptiale : ce qui suit l’union entre deux sujets. Prolifique : qui se reproduit rapidement. Pubescentes : feuilles ou tiges couvertes par des poils fins et mous. Râble : partie d’un animal allant du bas des épaules jusqu’à la queue. Régalis : association de grattis et de frottis. Rémanent : reste des branches, feuilles, écorces et troncs laisser en forêt après une coupe. Rémige : grande plume rigide de l’aile des oiseaux. Rhizome : tige souterraine vivace qui émet des racines et des tiges aériennes. Sempervirent : arbres ou arbustes dont les feuilles ne sont pas régies par un rythme saisonnier et qui peuvent rester vertes pendant plusieurs années. Sérotineux : enduit d’une cire. Sessiles : dépourvu d’attache. Subsessiles : feuilles à pétiole très court, voire quasi inexistant. Verticillées : se dit de feuilles partant du même niveau de la tige. 45 Lexique Sédimentation : processus par lequel les limons et autres sédiments se déposent au fond ou sur les bords d’une rivière. Le Service « Sorgues et Forêts » de la Communauté de Communes se tient à votre disposition pour tous renseignements complémentaires. N’hésitez pas à nous contacter si vous avez des questions, des remarques ou pour toutes autres informations. Service Études et Sensibilisation Sorgues et Forêts Vincent RIVOIRE Ambassadrices Nature Agnès GONZALEZ Mylène VOIRY Communauté de Communes Pays des Sorgues Monts de Vaucluse 350, avenue de la Petite Marine 84800 L’ISLE-SUR-LA-SORGUE Téléphone 04 90 21 43 11 Télécopie 04 90 21 43 13 [email protected] www.pays-des-sorgues.org Avec EcoFolio, la Communauté de Communes Pays des Sorgues Monts de Vaucluse encourage le recyclage des papiers. En triant vos déchets, vous participez à la préservation de l’environnement. www.ecofolio.fr Création & impression : Compo Typo Relief - imprim’vert - 04 90 38 16 49 - Imprimé sur papier PEFC (un arbre coupé, un arbre replanté). Crédits photos : CCPSMV, ONF, David Allemand (LPO), David Tatin (CEEP), Vincent Robin, Cédric Michel Textes : Agnès Gonzalez, Mylène Voiry & Vincent Rivoire