Livret des riverains des forêts - Communauté de Communes Pays

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L E
L I V R E T
D E S R I V E R A I N S
D E L A F O R Ê T
Petit
derrière
chez
bois
moi
Sommaire
Éditorial
( p.1 )
Les Monts de Vaucluse
Orogénèse : Calcaire urgonien - Molasse ( p.2 )
Garrigue et Forêt : L’évolution des peuplements ( p.4 )
Terrasses et Bories : Utilisation de l’Homme ( p.6 )
Rôle de la Forêt : Fragilité et Protection ( p.8 )
Sommaire
À la rencontre des arbres et plantes de nos forêts…
Le Chêne Pubescent ( p.14 )
Le Chêne Vert ( p.15 )
Le Chêne Kermès ( p.16 )
Le Pin d’Alep ( p.17 )
Le Genévrier Oxycèdre ( p.18 )
Le Genévrier Rouge ( p.19 )
Le Ciste Cotonneux ( p.20 )
La Garance Voyageuse ( p.21 )
Le Fragon ( p.22 )
Le Thym Vulgaire ( p.23 )
Le Romarin Officinal ( p.24 )
À la découverte des bêtes qui nous entourent…
Les mammifères
Le Chevreuil ( p.26 )
Le Sanglier ( p.28 )
L’Écureuil Roux ( p.29 )
Le Renard ( p.30 )
Les oiseaux
Le Geai des Chênes ( p.32 )
La Chouette Hulotte ( p.33 )
Le Vautour Percnoptère ( p.34 )
L’Aigle de Bonelli ( p.35 )
Les invertébrés
La Cigale ( p.36 )
Le Lucane Cerf-volant ( p.38 )
Des infos… toujours utiles !
( p.25 )
( p.39 )
Explications de mots… que je ne connais pas
( p.13 )
( p.43 )
La forêt méditerranéenne,
une richesse à protéger
La forêt méditerranéenne est l’une des plus riches de France. Notre
Communauté de Communes Pays des Sorgues Monts de Vaucluse
bénéficie de ces espaces forestiers, qui avec la Sorgue, en font un
territoire naturel particulièrement agréable.
Avec le petit fascicule que vous tenez entre vos mains, nous vous
proposons de mieux connaître notre forêt, sa faune, sa flore mais
aussi nous vous fournissons des conseils utiles pour la partager
et la protéger.
Si nous portons une attention toute particulière à notre rivière qui structure notre territoire,
notre Communauté de Communes n’aurait pas le même cachet sans notre environnement
forestier des Monts de Vaucluse.
Malheureusement, une grande menace pèse sur nos forêts : les incendies.
Beaucoup d’entre-nous l’ont oublié, et certains ne le savent pas, mais en 1989, une grande
partie de nos massifs est partie en fumée.
Aujourd’hui, la Communauté de Communes met en place de nombreuses actions pour
sensibiliser et protéger nos espaces forestiers. Pour cela, depuis quelques années déjà, nous
menons des actions de communication et de sensibilisation du grand public avec notamment
la mise en œuvre de patrouilles d’information en été sur le territoire des cinq communes. Les
enfants sont particulièrement concernés et bénéficient, en période scolaire, d’animations
destinées à mieux leur faire comprendre la richesse et la fragilité de nos forêts.
Ce livret est une action parmi d’autre mais tout ce qui contribue à améliorer la connaissance
de notre forêt participe à sa protection. Au sein de la Communauté de Communes le
« Service Études et Sensibilisation Sorgues et Forêts », se tient aussi à votre disposition
pour tout renseignement sur ce sujet.
Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin de chacun des arbres de nos forêts et pour
conclure je citerai Friedrich Hegel :
« Écouter la forêt qui pousse plutôt que l’arbre qui tombe. »
Catherine LEGIER,
Présidente de la Communauté de Communes
Pays des Sorgues Monts de Vaucluse.
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Orogénèse
Calcaire urgonien - Molasse
L’ère secondaire
À la période du Crétacé (-115 Millions d’Années), une mer de corail peu profonde dépose
1 000 à 1 500 m de calcaire blanc et dur : l’urgonien. L’homme l’exploitera pour fabriquer
la chaux ; des carrières d’extraction s’ouvriront, comme celles d’Orgon, commune dont la
toponymie a un lien étroit avec ce calcaire urgonien.
Ce dépôt calcaire forme en grande partie les grands reliefs de la région qui émergent il y a
100 MA et développent une végétation tropicale qui, par la suite, provoque une dégradation
du sol et forme les ocres d’Apt. Sur ces massifs calcaires, l’eau traverse le sol et dissout le
calcaire : ce phénomène s’appelle la karstification.
Les Monts de Vaucluse
Le réseau souterrain (ou karstique) des Monts de Vaucluse se forme et évolue encore
aujourd’hui.
La mer de corail dépose du calcaire blanc.
Une végétation tropicale se forme
et dégrade le sol.
L’ère tertiaire
Collision des plaques africaine et eurasienne ;
poussée des Alpes accentuant le relief.
La mer des calanques remonte par le couloir
rhodanien et envahit la plaine.
2
Orogénèse
Calcaire urgonien - Molasse
Il y a 40 MA, la collision des plaques africaine et eurasienne provoque le plissement et la
fracture des chaînons provençaux, créant ainsi des fossés d’effondrements (comme celui
de Murs).
Vers -20 MA, la poussée alpine rehausse les reliefs et la plaine s’enfonce davantage.
La « mer calanques », remonte par le couloir rhodanien et dépose pendant 15 MA un calcaire
coquillier : la Molasse, appelée communément « pierre du midi ».
La plupart des villages perchés sont bâtis sur ce qui reste de ce dépôt calcaire qui sera balayé
par l’érosion au quaternaire.
L’ère quaternaire
Situé entre les régions glacées et le monde aride, le bassin méditerranéen subit des phases
froides et humides puis arides et semi-arides. Sur nos massifs, le gel est actif et les précipitations entraînent une érosion intense. Le relief se creuse de canyons comme Véroncle
ou encore Vaumale.
Dans le Bassin méditerranéen, le gel est actif,
l’érosion intense et le relief se creuse de canyons.
3
La Sorgue
Dans les Monts de Vaucluse, de nombreuses civilisations préhistoriques se succèdent ; elles
sont à l’origine des sociétés humaines actuelles.
Garrigue et Forêt
L’évolution des peuplements
La forêt provençale intègre l’économie agricole des villages par l’exploitation de ses nom­
breuses ressources : coupes, ramassage de bois, glanage, cueillettes, pastoralisme…
Au xixe siècle, elle subit la pression démographique des campagnes et l’essor de l’industrialisation par des défrichements importants. À la fin de ce siècle, elle disparaît quasiment des
Monts de Vaucluse. La déprise rurale de l’après guerre entraîne l’abandon des cultures et de
l’élevage sur les plateaux. La végétation reprend sa place ; le paysage évolue, connaissant
des stades entre la prairie et la chênaie.
La garrigue
Les Monts de Vaucluse
Notre garrigue est une formation végétale broussailleuse et herbacée résultant d’une surexploitation des milieux forestiers. C’est un milieu rude composé d’un climat où la saison
sèche, aggravée d’un vent fort, se confond avec la saison chaude. Le sol est pauvre et la roche
calcaire affleure, d’où le nom de garrigue : « gar » le rocher, ou « garric » l’arbre du rocher.
Cette formation végétale est composée d’arbrisseaux persistants, toujours verts, dont les
feuilles se sont adaptées à la sécheresse : petites, poilues, aromatiques, coriaces, voire
épineuses comme le cade, la lavande, le thym, le ciste cotonneux, le romarin, la sauge…
Sur ces garrigues sèches, le mouton a sélectionné les plantes dont il se nourrissait, favorisant
l’herbe tendre et délaissant les plantes épineuses et laiteuses.
Abandonné par l’homme depuis la deuxième moitié du xxe siècle, cet espace est en pleine
mutation : sans entretien, les milieux ouverts se referment. Sans mouton, les prairies à
brachypodes deviennent brousses à chênes kermès ; sans travailleur de la terre, la forêt de
chênes gagne du terrain… En même temps que la garrigue se referme, se clôt l’histoire
des espèces qui la composent. L’aigle de Bonelli disparaît en même temps que les grands
espaces de garrigue ouverts où il trouvait sa nourriture.
Pinède et chênaie verte
La forêt de chênes verts s’étale sur l’étage méditerranéen entre 0 et 700 m d’altitude. Présents sous l’aspect d’un taillis, les arbres qui la composent atteignent rarement 6 mètres de
hauteur. Térébinthe, petit houx, nerprun alaterne sont les essences caractéristiques de cette
strate arbustive. Bien protégé, bien aménagé, le taillis de chênes verts pourrait rapidement
reconstituer la forêt originelle de chêne blanc dite climacique.
Mais la pinède s’est considérablement développée depuis le début du xxe siècle et l’abandon
des terres. Elle précède le stade de la chênaie verte.
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Garrigue et Forêt
L’évolution des peuplements
Cette végétation est présente en Provence mais très rarement au-dessus de 500 mètres. On
retrouve cet arbre sur différents types de sols : calcaire (avec le pistachier lentisque, le filaire
à feuilles étroites et le capuchon de moine), siliceux ou encore sableux. La pinède est une
forêt dont l’acidité du sol et l’uniformité des pins réduisent la biodiversité. L‘accumulation de
ces aiguilles, qui se décomposent très lentement, augmente l’acidité des sols. Pour pallier ce
problème, il est important de favoriser un mélange de la végétation avec des arbres­dont les
feuilles se décomposent rapidement dans le but d’améliorer la qualité des sols.
En période estivale, les incendies répétés et amplifiés par la présence de pins d’Alep, espèce
envahissante, détruisent le taillis de chênes verts, favorisant ainsi l’installation d’une végétation intermédiaire telle que la garrigue à romarin sur sol meuble, ou la garrigue à chênes
kermès sur sol dur.
Cette forêt d’origine a rapidement été éliminée du paysage pour laisser sa place à l’agriculture. De nos jours, les friches agricoles sont souvent envahies de genévriers marquant un
stade de reconquête forestière. Ce type de paysage est très répandu sur les plateaux. Les
migrations d’oiseaux, comme les grives friandes de baies, disséminent les graines favorisant
ainsi leur extension.
Moins exposée aux incendies, cette chênaie caractéristique de l’étage collinéen se développe
de 700 à 1 000 mètres où quelques pins sylvestres, ou autres espèces introduites telles
que les cèdres et pins noirs peuvent se mêler. Ces implantations ont un intérêt contre les
incendies, leurs sous-bois sombres et plus frais étant moins sensibles au feu.
Le maquis
Le maquis est une formation végétale dense qui s’établit dans les massifs cristallins en terrain
siliceux et résulte en général de la dégradation de la forêt de chênes lièges, elle-même ayant
généralement remplacé un peuplement originel de chênes verts.
Formé de petits arbres et arbustes à feuillages persistants, atteignant 1 à 3 mètres de hauteur,
le maquis s’étend généralement du niveau de la mer à 600 mètres d’altitude.
Le maquis peut se régénérer après un incendie, à condition que la zone ne soit pas éclaircie
par l’homme ou trop pâturée par la suite. Plusieurs plantes typiques du maquis ont un remarquable pouvoir de protection comme le chêne liège, ou de régénération comme l’arbousier
et la bruyère arborescente. Si la pointe est détruite par le feu, la végétation repart depuis la
base du pied.
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Les Monts de Vaucluse
La chênaie blanche
Terrasses et Bories
Utilisation de l’Homme
Derrière cette recrudescence de la végétation, murets, bories, terrasses agricoles étageant
le versant sont les traces d’une vie rurale dominante par le passé.
Ces paysages « fossiles » plantés autrefois de vignes, de tubercules et de céréales, sont
des terroirs peu rentables mais néanmoins sources de richesse et exploités au maximum
de leur capacité. L’homme a prélevé la pierre du sol pour travailler la terre, a édifié des murs
et des cabanes, sans liant, avec le produit de l’épierrement des parcelles caillouteuses de
la garrigue. Il a aménagé des galeries drainantes afin de capter les eaux des réseaux souterrains, drainé ces eaux d’infiltration par gravité, les a menées à la surface pour irriguer les
cultures et alimenter les fontaines. Un travail précis effectué avec des moyens rustiques et
à la force des bras.
Les restanques
Les Monts de Vaucluse
Du provençal « restanco » qui signifie barrage. À l’origine, les restanques sont des murs
construits en fond de vallée pour retenir les limons et filtrer l’eau des versants. Par extension,
ce terme désigne les terrasses de culture soutenues par un muret.
Parce que la population augmente, les hommes pensent à exploiter toutes les terres cultivables disponibles de ce relief accidenté. Ils « cassent » alors la pente, montent des murets
pour retenir la terre, faisant ainsi d’un versant abrupt et inculte une parcelle dénivelée et
productive. Le paysan, restanque par restanque, crée un terroir aux multiples ressources
autour de l’olivier.
L’abondance de matériaux permet à l’Homme d’aménager des chemins montant en calade.
Il construit aussi des abris de toutes sortes.
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Terrasses et Bories
Utilisation de l’Homme
Les bories
La caractéristique essentielle de ces constructions en pierres sèches est la morphologie de
leur voûte dite en « encorbellement » ; les pierres sont disposées par assises horizontales.
Chaque rangée de pierre avance progressivement en surplomb sur le précédent ; le poids
de la voûte pèse sur l’intérieur du mur, ce qui assure sa stabilité. Au sommet, l’ensemble est
couronné par de longues dalles jointives, avant d’atteindre le point de déséquilibre.
Ces cabanes sont érigées pour divers usages, ce qui explique leur différence en taille et en
forme selon qu’elles soient construites sur les versants ou sur les plateaux calcaires.
Les cabanes de petites dimensions adossées aux restanques agricoles, se situaient généralement à proximité de village. Elles servaient de remise pour l’outillage de culture des oliviers,
et pouvaient éventuellement être utilisées comme grange pour la récolte d’olives.
Les Monts de Vaucluse
Sur les plateaux, la fonction des cabanes est saisonnière et étroitement liée aux travaux de
moisson et de pâture des troupeaux. Ces cabanes, plus grandes comptent parfois 2 ou 3
pièces sommairement équipées.
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Rôle de la Forêt
Fragilité et Protection
La forêt méditerranéenne joue de nombreux rôles très importants en tant que zone de
préservation de ressources physiques (eau, sol, protection d’espèces) et zone de loisirs. Le
rôle paysager de nos massifs est caractéristique de notre région.
Une forêt pleine de ressources
Les forêts ont tout d’abord un rôle primordial pour la conservation des ressources en eau, et
encore plus en région méditerranéenne. L’abri que procurent les houppiers permet de réguler
la violence des pluies sur le sol, et par conséquent de réduire les risques de lessivage. De plus,
une couverture végétale dense (arbres, arbustes, arbrisseau…) régule le ruissellement des
eaux. Cela contribue au bon rechargement des réservoirs d’eau souterrains. L’eau a le temps
de s’infiltrer, et cela entraîne par la même occasion une baisse du risque d’inondation.
Les Monts de Vaucluse
La protection que la forêt procure au sol permet à ce dernier de pouvoir s’enrichir. L’humus
(matière organique essentiellement issue de la décomposition des feuilles mortes, de cadavres,
et d’excréments) en se dégradant, nourrit le sol.
La forêt méditerranéenne est un lieu de vie pour des centaines d’espèces animales et
végétales. Cette forêt comprend plus de 30 000 variétés de plantes, c’est pourquoi la flore
méditerranéenne est l’une des plus riches au monde.
La forêt nourricière
La forêt a toujours fourni de quoi vivre aux différentes populations. La cueillette « sauvage »
permet de ramasser de nombreux aliments : asperges, champignons, olives, truffes, baies,
salades, pignons… Même si la forêt méditerranéenne n’est pas la forêt la plus exploitée,
son bois nous apporte une aide très précieuse. Elle en produit une quantité très importante,
particulièrement appréciée pour le chauffage, et qui permet de fabriquer un excellent charbon.
L’industrie du charbon a connu une forte baisse depuis les années 1930.
Actuellement, la majorité de la production est destinée à la pâte à papier.
La forêt paysage
Quand on parle de la Provence, on pense très rapidement à la garrigue. Ici plus qu’ailleurs,
les forêts sont l’image de notre région. Ce sont nos garrigues, nos cédraies, nos maquis qui
donnent tout son charme à notre région.
Cette notion a vu le jour à compter de l’époque des Romantiques (xixe siècle). Ils sont les
premiers à se rendre compte de l’importance du paysage qui nous entoure.
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Rôle de la Forêt
Fragilité et Protection
La notion de « loisirs » en forêt date du Moyen-Âge. À cette époque, l’aristocratie jouissait
d’un droit de chasse à but récréatif.
Mais cette notion s’est surtout développée à partir de la seconde guerre mondiale. Avec
l’augmentation du temps libre, les gens se sont mis à sortir et à profiter de leur temps libre.
De nos jours, les sports de pleine nature connaissent un essor grandissant. De plus en plus
de personnes partent en forêt pour diverses activités, ou tout simplement pour se retrouver
dans un lieu calme et sain.
La forêt, aujourd’hui transformée en espace de loisirs, propose de nombreuses activités pour
tous. Chacun de nous à sa propre idée et sa perception du terme loisir. C’est pourquoi, il est
nécessaire et primordial de veiller à ce que chacun respecte l’autre.
Le randonneur (ou promeneur piéton) reste l’usager principal et prioritaire dans les massifs.
La réglementation concernant les engins motorisés varie selon les lieux et départements, mais
une extrême prudence est de rigueur.
Directement ou indirectement, l’Homme influe sur la forêt : le piétinement, la cueillette, le
dérangement des animaux sont autant d’impacts qui perturbent la nature. Ces dégradations
involontaires, souvent faibles ne sont pas préjudiciables pour la forêt. Il faut seulement en être
conscient et tout faire pour que notre impact soit le plus faible possible.
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Les Monts de Vaucluse
La forêt espace de loisirs
Rôle de la Forêt
Fragilité et Protection
La forêt protectrice
La forêt peut aussi nous protéger. Cette notion n’a été assimilée par l’Homme que très
tardivement. Le meilleur exemple est la Restauration des Terrains en Montagne (RTM).
Cette politique très volontaire de restauration de terrains a pour but d’éviter l’érosion des
sols en montagne.
Elle vise généralement à restaurer un couvert végétal et une couche d’humus après une
période d’érosion induite par la déforestation et/ou des incendies successifs.
Certains espaces non végétalisés (à cause de leur altitude, du sol…) ont pu l’être grâce à la
plantation d’espèces adaptées à ces conditions extrêmes.
Cette méthode s’est ensuite étendue à la prise en compte et à la gestion des risques
géologiques et des avalanches.
Les Monts de Vaucluse
La forêt source de risque
Dans notre région, nul ne doit ignorer la
problématique incendie. Le feu fait partie
intégrante de la vie de la forêt méditerranéenne
à tel point que certaines espèces ont besoin
de cette forte source de chaleur pour pouvoir
disséminer leurs graines.
Dans le passé, les forêts étaient exploitées,
cultivées, pâturées… Et de ce fait entretenues.
Cette présence active et l’entretien exercé sur
le milieu forestier permettaient d’éviter les
feux de trop grande ampleur.
Actuellement, les usages ont changé. Même
si l’Homme continue à fréquenter la forêt, il
ne l’entretient plus. De plus l’implantation
d’habitats au cœur de certains massifs
engendre des risques supplémentaires. Lors
d’incendies, les secours doivent en premier
lieu protéger les gens et les habitations, au
détriment de la forêt.
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Rôle de la Forêt
Fragilité et Protection
La forêt méditerranéenne a toujours brûlé. Aujourd’hui, nous avons les moyens de réduire et
de limiter l’impact de ces feux afin de préserver ce milieu fragile.
Les différentes réglementations sur le débroussaillage réglementaire autour des habitations
ou aux abords des voies de circulation sont une des mesures phares pour réduire la vitesse
de propagation des feux et permettre aux secours de pouvoir travailler dans des meilleures
conditions.
Les Monts de Vaucluse
Les coupures de combustibles et la favorisation des zones de pâturages sont deux autres
méthodes ayant pour but de réduire la biomasse sur des secteurs clés (en générale crêtes
de collines). Le feu, n’ayant plus assez de matières pour se nourrir, ralentit fortement ce qui
laisse le temps au secours pour le maîtriser.
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12
À la
rencontre
des
arbres
& plantes
FORÊTS
de nos
13
Le Chêne Pubescent
Ordre : Fagales
Famille : Fagacées
Genre : Quercus
Nom scientifique : Quercus pubescens
Nom provençal :
Chêne blanc, Rore, Blacàs
Taille : 10 à 25 m de hauteur
Longévité : supérieure à 500 ans
> Aspect
Le chêne pubescent est caractérisé par son tronc court et souvent tortueux et son houppier
ample et clair. Les feuilles sont alternes, lobées et mesurent entre 7 et 10 cm. Elles sont
glabres dessus et pubescentes sur la face inférieure.
L’écorce de ce chêne est crevassée, noirâtre et écailleuse.
Les glands sont agglomérés autour d’un pédoncule court, et leur cupule est grise à écailles
pubescentes. Ses feuilles sont marcescentes, c’est-à-dire qu’une fois desséchées, elles
persistent sur l’arbre jusqu’au printemps, date de l’arrivée des nouvelles feuilles.
> Habitat
Le chêne pubescent est présent dans la moitié sud de la France. Dans la région, on le retrouve
jusqu’à 1400 mètres d’altitude dans les étages montagnards inférieurs.
On peut constater l’absence de cette espèce en Bretagne.
La flore
> Utilisation
Le bois de chêne est dur et de densité élevée. Il est parfois employé par les charpentiers, les
menuisiers et les ébénistes. Le bois de chêne pubescent est également un bon combustible,
et il est souvent utilisé comme bois de chauffage. Il produit un excellent charbon de bois.
Sur les feuilles de certains chênes, on peut trouver des galles (ou noix de galle). Ces excroissances sont causées par une piqure d’insecte : le Cynips. Les galles récoltées à la fin du
printemps ou au début de l’été peuvent, une fois infusées dans une solution de sulfate de
fer, entrer dans la composition d’encre et de teinture noire.
Au pied du Chêne pubescent, il n’est pas rare de trouver des truffes, l’or noir de notre région.
C’est le meilleur des chênes truffiers.
14
Le Chêne Vert
Ordre : Fagales
Famille : Fagacées
Genre : Quercus
Nom scientifique : Quercus ilex
Nom provençal : Euse
Taille : 5 à 20 m de hauteur
Longévité : 200 à 500 ans
> Aspect
Le chêne vert est caractérisé par son tronc court et souvent tortueux. Ses jeunes rameaux
sont d’abord pubescents et blanchâtres. Ils deviennent par la suite verdâtres.
Les feuilles sont alternes et mesurent entre 3 et 5 cm. De couleur verte foncée et luisantes
sur le dessus, elles sont pubescentes et blanchâtres dessous.
Les feuilles sont souvent épineuses dans la partie basse de l’arbre, peu dentées à mi-hauteur
et entières dans la partie haute du houppier.
Les glands sont bruns de dimension variant de 1 à 3 cm de long.
> Habitat
Le chêne vert est un des arbres le plus commun en région méditerranéenne. On peut le
retrouver jusqu’à 1 500 m d’altitude (sur des stations sèches en versant sud) et disséminé
dans le sud ouest.
Son bois très dur, très dense et compact limite son utilisation. On s’en sert pour fabriquer des
pièces dures telles que les semelles des sabots, les manches d’outils ou même des pavés.
Le chêne est un excellent combustible et produit un très bon charbon de bois.
Ses glands ont une grande valeur fourragère, c’est-à-dire qu’ils constituent une alimentation
riche pour les animaux.
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La flore
> Utilisation
Le Chêne Kermès
Ordre : Fagales
Famille : Fagacées
Genre : Quercus
Nom scientifique : Quercus coccifera
Nom provençal : Agarrús
Taille : 50 cm à 2 m de hauteur
> Aspect
Arbrisseau sempervirent (dont les feuilles ne tombent pas à la fin de la saison mais restent
fonctionnelles pendant 2 à 3 ans) à chatons mâles courts et glabres.
Ses feuilles sont petites et très coriaces.
Elles sont vertes, dentées et épineuses, luisantes et glabres sur les deux faces.
L’écorce du Kermès est mince, d’un brun noirâtre et finement crevassée sur la tige.
Les glands qu’il produit sont solitaires ou par deux, subsessiles ou portés par un pédoncule
court et épais. Leurs cupules sont arrondies à la base, couvertes d’écailles étalées ou recourbées.
> Habitat
Arbrisseau présent en région méditerranéenne mais absent de la Corse. On peut le rencontrer
dans des stations reliques de quelques départements (Tarn, Drôme, Aveyron, Haute-Garonne,
Ariège). On le retrouve jusqu’à 500 m d’altitude.
La flore
> Utilisation
Le chêne kermès tire son nom d’une cochenille du genre Kermes ( K. ilicis = Coccus ilicis )
dont la femelle se fixe sur les rameaux comme une verrue violacée. Les œufs de cette chenille
servaient autrefois, une fois desséchés et broyés, à fabriquer une teinture rouge écarlate
appelée vermillon. A noter que 5 kg d’insectes pouvait fournir 50 g de pigment pur.
Les glands servent de nourriture aux troupeaux.
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Le Pin d’Alep
Ordre : Pinales
Famille : Pinacées
Genre : Pinus
Nom scientifique : Pinus halepensis
Nom provençal : Pin Blanc
Taille : Arbre pouvant atteindre 20 m de haut
Longévité : 200 ans
> Aspect
Son tronc est généralement tortueux, à l’écorce lisse et grise au début, puis épaisse et
crevassée tournant au rouge-brun avec les années.
Les branches de ce Pin sont étalées et la cime est arrondie ou aplatie au sommet.
Les aiguilles sont fines, souples et groupées par deux. Elles mesurent de 5 à 10 cm de long
et sont molles et lisses.
Ses bourgeons sont cylindriques, allongés et pourvus d’écailles brunes non résineuses.
Le Pin d’Alep possède des cônes sérotineux (enduit d’une cire) long de 8 à 12 cm, portés
par un pédoncule épais.
> Habitat
Cet arbre est commun dans la région méditerranéenne, et présent jusqu’au sud du Dauphiné.
Cette espèce n’est pas naturelle en Corse où elle est peu présente.
On le trouve jusqu’à une altitude de 900 m.
Le Pin d’Alep est un bon bois de chauffage. Certaines sections étaient utilisées pour des
petites charpentes et la fabrication de caisses et d’emballages. Les pêcheurs se sont longtemps servis de son écorce pilée et bouillie, dont les tanins renforçaient et teignaient les filets.
Les Grecs utilisent encore sa résine pour parfumer la retsina, un vin local ; et les Tunisiens
parfument leur thé avec ses pignons.
Le gemmage du pin d’Alep, qui définit le fait d’entailler le tronc afin d’en récupérer la sève,
n’est plus pratiqué actuellement. Pourtant, c’est l’espèce la plus productive de résine (1 à 4
kg / arbre / an), et elle donne une essence de térébenthine très appréciée.
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La flore
> Utilisation
Le Genévrier Oxycèdre
Ordre : Pinales
Famille : Cupressaceae
Genre : Juniperus
Nom scientifique : Juniperus oxycedrus
Nom provençal : Cade
Taille : 1 à 10 mètres
> Aspect
Arbrisseau, arbuste sempervirent.
Toutes les feuilles sont en aiguille, étalées et groupées par 3. Ses aiguilles possèdent des
pointes piquantes, longues de 12 à 20 mm.
Le dessus des aiguilles présente deux bandes blanches séparées par la nervure médiane.
Les baies (cônes) sont charnues et globuleuses de couleur rouge à brun et contiennent une
graine à maturité.
> Habitat
Cette espèce est commune dans la région méditerranéenne jusqu’à 1 200 m d’altitude. C’est
une plante qui se développe sur des sols secs et caillouteux.
La flore
> Utilisation
Avec le bois de Cade, autrement dit le Genévrier Oxycèdre, on extrait, lors de la distillation,
l’huile de Cade. Cette huile contient des principes actifs contre l’eczéma et le psoriasis.
On peut également en extraire une huile essentielle qui a des propriétés antiseptiques et
antipelliculaires. C’est également un excellent anti mites.
Son bois rouge à grain fin est apprécié en ébénisterie et marqueterie.
Une fois broyé en poudre, il peut être brûlé pour diffuser une agréable odeur et éloigner les
insectes.
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Le Genévrier Rouge
Ordre : Pinales
Famille : Cupressaceae
Genre : Juniperus
Nom scientifique : Juniperus phoenicea
Nom provençal : Morven, Cade endormi
Taille : 1 à 8 mètres
Longévité : plus de 500 ans
> Aspect
Arbrisseau, arbuste sempervirent.
Arbuste à port pyramidal, touffu, à rameaux très nombreux.
Son écorce brune ou grisâtre est épaisse et gerçurée.
Presque toutes ses feuilles sont des petites écailles imbriquées sur six rangs.
On retrouve parfois des feuilles en aiguilles sur les jeunes individus.
Ses baies sont positionnées sur des petits pédoncules. Elles sont rouge-orangé et contiennent
6 à 9 graines.
> Habitat
Espèce présente dans toute la région méditerranéenne jusqu’à 1 200 mètres.
Cet arbrisseau est capable de se développer dans les fissures des rochers et dans des sols
très caillouteux.
Cette plante est toxique. Son bois dégage une odeur déplaisante.
Son bois possède un grain fin qui, une fois poli peu se montrer assez beau, et devient alors
intéressant pour l’ébénisterie.
Le bois de fragrance du génévrier rouge résiste bien à la décomposition. On l’utilise d’ailleurs
comme poteau de clôture.
19
La flore
> Utilisation
Le Ciste Cotonneux
Ordre : Violales
Famille : Cistaceae
Genre : Cistus
Nom scientifique : Cistus albidus
Nom provençal : Badafa, Coquin
Taille : 30 à 120 cm
Floraison : mai à juin
> Aspect
Arbrisseau à feuillage persistant vert blanchâtre et composé de feuilles simples, sessiles,
opposées et couvertes de poils étoilés. On le trouve souvent en touffe arrondie.
Ses grandes fleurs sont formées par 5 pétales à l’aspect chiffonné et de couleur rose.
Plante peu odorante.
> Habitat
On le trouve dans le pourtour méditerranéen (jusque dans la Drôme, l’Ardèche et l’Aveyron),
en Charente-Maritime et en Vendée. On le trouve en Corse, qui n’est pas son lieu d’origine
(mais où il a été importé).
On le retrouve jusqu’à 1200 mètres d’altitude de préférence dans les garrigues et coteaux.
Il possède une forte capacité à se développer dans des zones à sol très superficiel.
> Utilisation
La flore
Aucune utilisation spécifique mise à part sa culture pour l’ornement.
20
La Garance Voyageuse
Ordre : Gentianales
Famille : Rubiaceae
Genre : Rubia
Nom scientifique : Rubia peregrina
Nom provençal :
Arrapaman, Garança bastarda
Taille : Plante vivace de 30 à 150 cm
Floraison : juin à juillet
> Aspect
Sa tige, à quatre angles, est grimpante. Elle possède des petits aiguillons crochus orientés
vers le bas et disposés sur les angles. Elle peut mesurer plus de 1 m de long.
Ses feuilles, verticillées par 3 à 8, sont persistantes, coriaces, ovales-lancéolées et possèdent
des dents crochues sur la nervure médiane et le bord du limbe.
Les fleurs, petites (2 mm de diamètre), de couleur jaune pâle, sont disposées en cymes
axillaires, au sommet de longs pédoncules. Les 5 pétales sont brusquement terminés par
une pointe. La floraison s’étale de juin à juillet.
Le fruit est une baie charnue, lisse, noire à maturité et de la grosseur d’un pois.
> Habitat
C’est une espèce très commune dans la moitié sud de la France. Elle se raréfie en remontant
vers le nord et le nord-est. Elle est absente de la Corse.
On peut la trouver jusqu’à 1 300 mètres d’altitude. Cette plante se plait dans les forêts claires,
les lisières de forêts, les haies, la garrigue et le maquis.
Plante diurétique, laxative et tonique.
Autrefois, on cultivait une deuxième espèce de garance : la garance des teinturiers appelée
Rubia tinctorum L. Ses racines étaient utilisées pour produire une teinture rouge lors du
broyage. Cette plante a servi pour teinter les pantalons des uniformes de l’armée française,
qui marqueront durablement les mémoires. La fin du xixe siècle est moins réjouissante, la
culture de la garance disparaissant avec l’invention d’un substitut de synthèse.
21
La flore
> Utilisation
© Vincent Robin
Le Fragon
Ordre : Liliales
Famille : Liliaceae
Genre : Ruscus
Nom scientifique : Ruscus aculeatus
Nom provençal : Petit Houx, Verdboisset
Taille : 30 à 90 cm
Floraison : septembre à avril
> Aspect
Sous-arbrisseau sempervirent à rhizome rampant.
La tige est vert foncé et elle présente des stries.
Les feuilles à nervures parallèles sont rigides et piquantes et de forme ovale lancéolée.
Les fleurs, solitaires ou en couples, sont d’un violacé verdâtre.
Attention, ne vous fiez pas à l’aspect appétissant de ses baies rouges et globuleuses car
elles sont toxiques.
> Habitat
Cette espèce est présente dans presque toute la France, excepté dans le Nord et le Nord-est.
On la retrouve jusqu’à 700 m d’altitude.
> Utilisation
La flore
Il est utilisé en Provence car il peut remplacer le houx lors de fêtes de Noël.
Les jeunes pousses sont comestibles, crues ou cuites, au même titre que les asperges
sauvages.
Le rhizome (racine) a des vertus circulatoires car il est diurétique et vasoconstricteur d’où le
surnom de « plante des jambes légères ».
La racine est émolliente. Elle contient un glycoside stéroïdien, utilisé dans des pommades
pour les hémorroïdes ou les cernes sous les yeux.
Les racines peuvent être apéritives. Le fragon fut l’une des 5 racines apéritives des apothicaires.
22
Le Thym Vulgaire
Ordre : Lamiales
Famille : Lamiaceae
Genre : Thymus
Nom scientifique : Thymus vulgaris
Nom provençal : Farigola
Taille : Sous-arbrisseau de 10 à 40 cm
Floraison : juin à juillet
> Aspect
Plante très aromatique blanchâtre ou grisâtre.
Le Thym a des tiges très ligneuses formant un petit buisson très serré.
Ces petites feuilles sont opposées et persistantes.
Les fleurs blanchâtres ou parfois rosées sont réunies en épis.
> Habitat
Espèce présente dans l’ensemble de la zone méditerranéenne, jusqu’à 1 500 m d’altitude.
On le retrouve en majorité sur des sols à roches calcaires et plus rarement sur des rochers
siliceux.
Plante mellifère.
Espèce faisant partie de l’alimentation des lapins, lièvres et chèvres.
Le thym est une plante condimentaire très utilisée, en particulier dans la cuisine provençale.
En tisane, le thym sert à soigner toutes les infections respiratoires.
C’est aussi un excellent calmant pour les nerfs.
Son huile essentielle est aussi utilisée en parfumerie et possède des propriétés antiseptiques.
On utilise également le thym pour confectionner une liqueur appelée «la farigoulette».
23
La flore
> Utilisation
Le Romarin Officinal
Ordre : Lamiales
Famille : Lamiaceae
Genre : Rosmarinus
Nom scientifique :
Rosmarinus officinalis
Nom provençal : Romaniu
Taille : Arbrisseau de 50 à 150 cm
> Aspect
Plante aromatique emblématique de la Provence.
Arbrisseau hermaphrodite effectuant 4 floraisons par an (janvier, avril, juillet et octobre).
Il est facilement reconnaissable, en toute saison, à ses feuilles coriaces, persistantes et
légèrement enroulées sur les bords. Elles sont de couleur vert sombre sur le dessus et
blanchâtres (légèrement bleutées) sur le dessous. Les fleurs sont assemblées en grappes,
et varient du bleu pâle au violet.
> Habitat
Espèce commune dans l’ensemble de la zone méditerranéenne et présente jusqu’à 650 m
d’altitude, en majorité dans les garrigues et plus rarement sur des rochers siliceux.
La flore
> Utilisation
Plante mellifère (miel) très réputée.
Une fois sec, le romarin est un aromate très apprécié, aux utilisations diverses. On l’emploie
dans divers plats (ragoûts, civets…), les soupes, les marinades, sur les grillades. On s’en
sert aussi pour parfumer des flans ou des confitures.
Le romarin est réputé pour activer et faciliter les fonctions digestives.
Cette plante est également utilisée dans la composition de parfum (surtout masculin).
24
À la
découverte
des
BETES
qui nous
ENTOURENT
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© ONF
Le Chevreuil
le mâle : chevreuil ou brocard
la femelle : chevrette le jeune : le faon
Nom scientifique : Capreolus capreolus
Ordre : artiodactyles Famille : cervidés
Taille : 65 cm au garrot, 30 cm à la tête.
Poids : 20 à 30 kg
Longévité : 10 à 12 ans
Statut : non menacé
La faune / les mammifères
> Aspect
Le pelage du chevreuil est raide et soyeux. Ces poils longs en hiver font paraître le chevreuil
comme un animal trapu et relativement court sur pattes. Sa robe gris–brun en hiver s’éclaircit
dès le printemps pour acquérir la coloration brun-roux caractéristique du pelage estival. Sa
queue, courte et blanche, se fond avec son pelage clair qui l’entoure. Son museau noir et
pointu contraste avec son menton blanchâtre. Ses pattes fines et musclées lui permettent
de parcourir jusqu’à 15 mètres en un seul saut ! Seul le mâle porte des bois. Les premiers
bois poussent vers l’âge de neuf mois, sous la forme de deux tiges pointues. La chute a lieu
en octobre – novembre ; chaque nouvelle paire est plus grande que la précédente mais la
taille maximale est rapidement atteinte. La pousse a lieu en hiver (janvier – février) ; les bois
sont alors recouverts d’une peau appelée velours que les chevreuils perdent de mars à juin.
Les bois du chevreuil gagnent en épaisseur et non en hauteur ; le nombre de ramifications
sur les bois n’est pas un indicateur fiable de l’âge de l’individu.
> Habitat
Le chevreuil occupe essentiellement les forêts. Il est de plus en plus présent dans les zones
boisées à la périphérie des villes. A l’occasion, on peut l’observer sur des terrains cultivés
mais rarement loin du couvert des arbres.
Vers l’âge de deux ans, le brocard ou chevreuil établit un territoire en frottant sa ramure contre
les arbres pour les imprégner de son odeur. Il tente de conserver longtemps son territoire et
brame à l’approche de rivaux.
> Alimentation
Le chevreuil est un herbivore sélectif qui recherche d’abord les plantes digestes et énergétiques. Son régime alimentaire est composé de végétaux variés : ronce, lierre, arbres (feuilles
et bourgeons), fruits forestiers et champignons.
26
Le Chevreuil
> Comportement
Les chevreuils sont des animaux essentiellement nocturnes. Leur comportement est cyclique
et lié à leur alimentation : on compte neuf périodes d’activité en 24 h. En hiver, les chevreuils
se rassemblent souvent en petits groupes familiaux. En été, au contraire, le brocard défend
son territoire en solitaire. Le principal cri du chevreuil est une sorte d’aboiement plus ou
moins rauque. Le faon pousse des piaulements audibles seulement de très près pour appeler
sa mère.
> Indices de présence
> Menaces
© fotolia
Ces animaux engendrent des dégâts sur la végétation. C’est pourquoi ils sont régulièrement
abattus pour contrôler les populations et réduire les dommages provoqués. Cette gestion de
populations doit éviter de provoquer un déséquilibre marqué en faveur d’un sexe. Le prélèvement des jeunes animaux favorise la présence suffisante de sujets mûrs qui contribuent
à l’équilibre du groupe.
27
La faune / les mammifères
Empreinte du pied d’une longueur de 35 à 45 mm et de 30 mm de large.
Des excréments appelés moquettes et les marques sur la végétation.
Le régalis est l’association de grattis et frottis laissé par le brocard uniquement. Le frottis
correspond à un frottement de l’animal contre un arbre. Le grattis entraine une mise à nu du
sol par l’action des pattes avant.
© Cédric Michel
Le Sanglier
le mâle : le sanglier
la femelle : la laie
le jeune : le marcassin
Nom scientifique : Sus scrofa
Ordre : artiodactyles Famille : suidés
Taille : 55 à 100 cm Poids : 50 à 150 kg
Longévité : 10 ans
Statut : non menacé
> Aspect
La faune / les mammifères
Cet animal trapu et massif a sous ses soies les plus rudes une épaisseur de poils fins bien
développée en hiver pour le maintenir au chaud. Les adultes sont de couleur gris-brun uniforme, mais les plus jeunes sont roux avec des bandes noires horizontales. Les canines sont
particulièrement développées. Celles de la mâchoire supérieure, les grès, se recourbent vers
le haut durant la croissance. La taille des mâles est plus importante que celle des femelles.
> Habitat
Zones forestières, terres arables
> Alimentation
Omnivore, le sanglier consomme des aliments variés, disponibles dans la campagne depuis
le gland jusqu’aux charognes. Son groin très sensible détecte les châtaignes, bulbes, racines
et parfois les vers dans le sol des forêts.
> Comportement
Les sangliers sont en général des animaux nocturnes ou actifs en soirée. L’odorat joue un
rôle important dans leur vie sociale : les marques odoriférantes permettent à ces animaux de
délimiter leur territoire. Le mâle vit en solitaire alors que les femelles forment de petites hardes qui incluent leur progéniture. L’accouplement a lieu en septembre et en mars. Les petits
naissent quatre mois plus tard dans un vaste nid fait de rameaux feuillés et de feuilles mortes,
appelé chaudron. Les jeunes sont sevrés vers l’âge de 3 à 4 mois. Les mâles sont en outre
très agressifs et dangereux car ils courent très vite et leurs défenses sont très pointues.
> Indices de présence
Sol retourné, mares boueuses et empreintes fendues.
> Menaces
Les sangliers détruisent de vastes zones de pâturages en déracinant les végétaux pour se
nourrir.
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L’Écureuil Roux
Noms français : écureuil roux
jeune : écureuillon
Nom scientifique : Sciurus vulgaris
Ordre : rongeurs Famille : sciuridés
Taille : 18 à 25 cm
Poids : 200 à 350 g
Longévité : 6 à 7 ans
Statut : non menacé
> Aspect
L’écureuil d’Eurasie ou écureuil roux est facilement reconnaissable à sa longue queue rousse en
panache (18 à 24 cm) qui lui sert de balancier et de gouvernail lorsqu’il grimpe ou bondit. Elle sert
aussi de signal optique en période d’accouplement ou pour exprimer certaines « émotions ».
Exclusivement diurne et arboricole l’écureuil vit dans les forêts et plus généralement à la cime
des arbres. Il apprécie tout particulièrement les pins. Certains écureuils créent un réseau de
galeries souterraines à plusieurs entrées qui leur servent de gîte.
> Alimentation
La nourriture de l’écureuil varie selon l’espèce et les saisons. Au printemps, il se nourrit de
bourgeons, de fleurs, d’insectes et de limaces. L’été, il profite des fruits, et dès l’automne
il mange et accumule des graines de conifères, des noix, des noisettes ou des glands. Ces
fruits secs constituent ses réserves pour l’hiver. L’écureuil les enfouit dans le sol, ou les stocke
dans des trous d’arbres ou des nids abandonnés. Quand il ne trouve plus assez de nourriture
ou en période de sécheresse, il peut s’attaquer à l’écorce des arbres.
> Comportement
C’est un des rares rongeurs entièrement diurnes.
> Menaces
La première menace qui pèse sur l’écureuil est la destruction et la fragmentation de son habitat
naturel. La pollution peut l’affecter, notamment dans les zones où les champignons sont pollués
par des retombées accidentelles ou chroniques de métaux lourds. En effet, certains écureuils
font une grande consommation des fructifications souterraines de ces champignons.
29
La faune / les mammifères
> Habitat
© ONF
Le Renard
le mâle : le renard la femelle : la renarde
le jeune : la renardeau
Nom scientifique : Vulpes vulpes
Ordre : carnivores Famille : canidés
Taille : 60 -75 cm pour le corps,
35 – 50 cm pour la queue
Poids : 6-9 kg Longévité : 7-9 ans
Statut : nuisible
> Aspect
Le pelage du renard est généralement brun – roux. Ses oreilles noires sont dressées en
arrière et sa queue longue et touffue est généralement blanche au bout.
La faune / les mammifères
> Habitat
Le renard s’adapte à des milieux très variés : campagnes, bois, parcs, faubourgs des villes…
Il s’abrite dans un terrier qu’il creuse lui même ou qu’il emprunte aux lapins ou aux blaireaux
en le modifiant. Le terrier se trouve généralement dans un talus, une crevasse de rocher,
dans une cavité entre les racines d’arbres très étendues. Dans le terrier, la pièce où les
jeunes naissent est tapissée de poils de la renarde. La surface de son habitat dépend de
l’abondance des proies.
> Alimentation
Il se nourrit de rongeurs, oiseaux, insectes, œufs, lombrics à la surface du sol. Il mange peu
de musaraignes et de taupes, mais tue le hérisson. Il exploite les dépôts d’ordures, tas de
compost, mangeoires pour oiseaux… En été et en automne, il consomme les fruits tombés
(pommes, prunes, ...) et les baies (surtout des mûres). Au printemps, son alimentation se
compose surtout de campagnols, de lapins.
> Comportement
Les groupements de renard sont variables. On trouve des groupes composés de plusieurs
femelles et d’un seul mâle : ces femelles sont probablement apparentées. Celles qui ne se
reproduisent pas peuvent servir d’aides en gardant les jeunes, les nourrissant et en jouant
avec eux. Entre elles s’établit une hiérarchie, les dominantes pouvant être les seules à se
reproduire. Au mois de mars, la renarde donne naissance à une portée de 3 à 5 petits, parfois
plus suivant la population présente et la quantité de nourriture disponible. Le mâle est exclu du
terrier au moment de la mise bas, mais il approvisionne la femelle et les petits en nourriture.
Les renardeaux ouvrent les yeux vers deux semaines et sont adultes vers trois mois. C’est à
six mois qu’ils quittent leurs parents
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Le Renard
> Indices de présence
Poils sur les clôtures en dessous desquelles le renard se glisse ; débris d’os présents à
l’entrée de son terrier.
> Menaces
La faune / les mammifères
Le renard est porteur de l’échinococcose alvéolaire, maladie qui peut se révéler dangereuse
chez l’homme.
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© David Allemand - LPO
Le Geai des Chênes
Nom scientifique : Garrulus glandarius
Ordre : passériformes
Famille : corvidé
Taille : 34 cm
Poids : 140 à 190 g
Longévité : 18 ans
Statut : non menacé
> Aspect
Le geai des chênes est reconnaissable par son plumage bigarré aux couleurs vives. Même à
distance, l’association des tons clairs et foncés attire l’œil. Le dos est brun rosé, le croupion
blanc, la queue noire mais la partie la plus remarquable de son plumage se compose des
couvertures alaires bleues striées de noir et de blanc. La poitrine est beige rosé, et la tête,
dont les plumes de dessus peuvent être hérissées en une huppe arrondie, est grise et noire.
Le bec court et rectiligne est souligné par d’épaisses moustaches noires. Mâles et femelles
sont strictement semblables.
La faune / les oiseaux
> Habitat
Même si cet oiseau se montre dans les parcs, les vergers et les jardins, il niche essentiellement
dans les chênaies, dans les futaies de conifères et les futaies mixtes.
> Alimentation
Le geai consomme une grande quantité de glands qui constituent la moitié de son alimentation.
L’autre moitié se compose de faines, de noisettes, de fruits charnus, de petits mammifères
et de reptiles de petite taille ; parfois il se nourrit d’œufs et d’oisillons.
> Comportement
En hiver, les geais se regroupent dans de grands arbres. Ces individus agités et bruyants
s’aventurent en terrain découvert, mais reviennent vite en lisière de forêt pour les préludes
de la reproduction.
A la fin du mois d’avril, les couples construisent un nid plat, composé de branchettes et de
racines, dans lequel la femelle pond cinq œufs.
Les jeunes quitteront le nid au cours du mois de mai. Le geai dissimule le surplus de sa
récolte dans les fentes d’arbres ou dans la terre. Ne retrouvant pas toujours ses cachettes,
il contribue à la dissémination des graines.
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© David Allemand - LPO
La Chouette Hulotte
Nom scientifique : Strix aluco
Ordre : stragiformes
Famille : strigidés
Taille : 37 à 39 cm
Envergure : 94 à 104 cm
Poids : 420 à 600 g
Longévité : 18 ans
Statut : non menacée
> Aspect
La hulotte est la plus connue des rapaces nocturnes. Corps trapu, tacheté avec des couleurs
pouvant varier du gris au brun roux. Grosse tête arrondie avec en son centre deux grands yeux
noirs séparés par un triangle dont la base part du haut du crâne pour rejoindre le bec.
> Habitat
Elle s’adapte à des milieux variés (jardin parfois très proche des habitations voir même dans
les maisons) mais demeure adepte de la vie en forêt.
La chouette capture, au sol, de petits mammifères tels que des mulots, musaraignes,
souris, campagnols… Elle consomme aussi des batraciens, des oiseaux, des vers, des
mollusques et des insectes. Elle avale ses proies entières sans les dépecer ; après ce festin
la hulotte régurgite le tout en pelote de réjection contenant plumes, poils, os et carapaces
non digérés.
> Comportement
Très sensible à la lumière, la chouette hulotte est un rapace nocturne ; elle est un chasseur
redoutable, surtout dans la totale obscurité.
Elle peut se faire surprendre posée sur une branche à se chauffer au soleil. Son nid situé dans
un trou d’arbre peut être celui d’un vieux nid d’écureuil ou de corneille ; elle choisit parfois
un trou dans une muraille ou un rocher.
La femelle pond de 2 à 4 œufs blancs et ronds déposés à même le fond de la cavité en mars
ou avril. La femelle, ravitaillée par le mâle couve de 28 à 30 jours. Les poussins sont élevés
au nid par la femelle, tandis que le mâle chasse seul au début, pour toute la famille.
Les jeunes quittent le nid au bout de 5 à 6 semaines.
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La faune / les oiseaux
> Alimentation
© David Tatin
Le Vautour Percnoptère
Nom scientifique : Neophron percnopterus
Ordre : accipitriformes
Famille : Accipitridae
Taille : 53 - 65 cm
Envergure : 160 - 180 cm
Poids : 2 - 2,5 kg
Longévité : 30 ans
Statut : Protégé
> Aspect
Le vautour percnoptère, vénéré par les égyptiens au temps de l’Egypte antique, est le plus petit
des vautours d’Europe. Ses couleurs variables permettent d’évaluer l’âge de l’individu. Adulte,
son corps blanc, sa tête jaune orangée, et son bec jaune pointu et recourbé sont déterminants.
Jeune, son corps est entièrement brun foncé, sa tête brun-gris, son bec est épais et grisâtre.
> Habitat
La faune / les oiseaux
La région méditerranéenne (de l’Hérault aux Alpes de Haute-Provence) compte 16 couples.
Le percnoptère occupe les paysages rocheux et dénudés ; il niche dans les cavités des
falaises abruptes.
> Alimentation
Nécrophage et coprophage, ce rapace mange les animaux morts trouvés en terrain dégagé,
les excréments et les insectes. Il fréquente les décharges et les dépôts d’ordures.
> Comportement
Les vautours percnoptères effectuent la migration postnuptiale vers fin août ou début
septembre. Les sujets européens hivernent au sud du Sahara. Des balises Argos posées
sur des jeunes vautour du Luberon ont ainsi permis de connaître avec précision leur lieu
d’hivernage situé à la frontière de la Mauritanie et du Mali. Les percnoptères quittent leurs
quartiers d’hiver pour rejoindre la France fin février-début mars (migration prénuptiale).
Ils se reproduisent à l’âge adulte, vers 5-6 ans. Le couple une fois constitué reste fidèle. Fin
mars, la femelle pond 1 à 3 œufs ; l’incubation, assurée par les deux parents, s’étend sur
une quarantaine de jours. Les jeunes sujets restent au nid de 90 à 95 jours.
> Menaces
L’usage intensif des pesticides en agriculture, les chocs avec les lignes électriques, la
contamination par l’ingestion d’animaux morts empoisonnés à la suite des contrôles des
populations de nuisibles, sont autant de menaces qui pèsent sur cette espèce qui devient
plus rare localement.
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© ONF
L’Aigle de Bonelli
Nom scientifique : Aquila fasciata
Ordre : acciditriformes
Famille : Accipitridés
Taille : 65 à 75 cm
Envergure : 150 à 170 cm
Poids : 1500 à 2100 g
Longévité : 25 à 30 ans
Statut : en danger
> Aspect
La tête de l’aigle de Bonelli est de petite taille et se termine par un puissant bec crochu.
Chez l’adulte, le dessous est blanc, légèrement strié de noir. Les ailes sont bordées de noir et
parcourues par une bande transversale sombre qui le rend immédiatement reconnaissable.
Le dessus est brun sombre avec une petite tache claire au milieu du dos. Le jeune est
uniformément roux avec des rémiges claires.
> Habitat
> Alimentation
Son régime alimentaire varie en fonction des saisons. Pendant les mois d’été, le lapin de
garenne est son principal repas. Le reste de l’année, les oiseaux constituent environ 80% des
proies attrapées. En complément alimentaire, il se satisfait de quelques volailles chapardées
dans les poulaillers et quelques rares reptiles (lézards, serpents).
> Comportement
Animal très discret, l’aigle de Bonelli se distingue par sa parade nuptiale. Voltiges et acrobaties
se déroulent de mi-octobre à début janvier au dessus de son aire. Outre charmer la femelle et
éloigner les éventuels rivaux, ces activités fixent les limites de son territoire. La femelle pond
deux œufs, généralement mi-février. Leur incubation dure 40 jours. Les petits prennent leur
envol à 60-70 jours, mais restent encore dépendants de leurs parents plusieurs semaines.
> Menaces
Espèce considérée « en danger » dans la Communauté Européenne. Sa population ne
dépasse pas les 800 couples. Les causes de régression ne sont pas bien connues, mais elle
est habituellement imputée à la persécution directe, la diminution des populations de proies,
l’ouverture des chemins forestiers dans les sites de nidification, les dérangements pendant
cette période et l’électrocution sur les lignes électriques.
35
La faune / les oiseaux
Rapace prioritairement méditerranéen, il fréquente les garrigues et les falaises calcaires.
La Cigale
Nom scientifique : Cicada orni
Ordre : hemiptera
Famille : cicadidea
© David Tatin
(Du grec KICCOS : membrane – ADO : chanter)
Taille : 5 cm
Longévité : 4 ans sous terre ; 3 semaines
Statut : non menacée
> Aspect
La faune / les invertébrés
Insecte de grande taille, la cigale peut atteindre 5 à 8 cm. Son corps, de couleur brune, porte
quatre ailes longues, brunes transparentes en forme de losange et avec les veines très visibles.
Ses deux petits yeux noirs sont nettement séparés. Ses pattes sont poilues, grâce à quoi elle
colle aux branches. Les femelles ont le ventre plein, tandis que le ventre des mâles est vide
pour mieux servir de « caisse de résonance ». Pour cela, il compresse tous ses organes dans
un petit coin de son abdomen.
> Habitat
Dix sept espèces de cigales sont comptées en France. Les cigales vivent quatre à six ans sous
la terre, suivis de trois à quatre semaines à l’air libre en été. Elles meurent avant la saison
froide ; seuls subsistent leurs exuvies, sorte de vieille mue accrochée aux arbres.
> Alimentation
Ces insectes – larves ou adultes – se nourrissent exclusivement de sève, quelle soit d’arbres,
de végétaux ou de racines. Elles disposent d’une trompe ou rostre, sorte de seringue effilée
très dure, qu’elles plantent pour se délecter de leur sève. De tous les insectes piqueurssuceurs existant de par le monde, la cigale est la seule à ne pas occasionner de dommages
à la plante piquée.
36
La Cigale
> Comportement
Le chant est l’apanage exclusif du mâle. En dessous de vingt-deux degrés, leurs cymbales
perdent de leur souplesse. Les cigales sont donc muettes quand il pleut ou quand le temps
se rafraîchit.
D’août à septembre, la cigale femelle en fin de vie pond une dizaine d’œufs dans un
trou, avance de quelques mètres et pond à nouveau 10 œufs dans un autre trou. Ces
œufs y grandissent à l’intérieur jusqu’au mois d’octobre, moment à partir duquel les nuits
deviendront plus fraiches. Les œufs se retrouveront confrontés au manque de place, et à
force de trémoussements et de contorsions, se hisseront jusqu’à la sortie.
> Menaces
La faune / les invertébrés
Elles sont sensibles à la pollution des terres, au défrichage des garrigues dû aux plantations
de vignes, aux incendies... et à leurs prédateurs. Les mâles sont plus exposés, puisqu’ils
indiquent exactement l’endroit où ils se trouvent.
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© David Tatin - CEEP
Le Lucane Cerf-volant
Nom scientifique : Lucanus cervus
Ordre : Coleoptera
Famille : Lucanidae
Taille : 5 à 8 cm de long
Durée de vie de la larve : de 5 à 6 ans
Durée de vie de l’adulte : environ 2 mois
Statut : espèce protégée
> Aspect
La faune / les invertébrés
Face aux menaces, le lucane mâle affiche ses mandibules puissantes qui lui permettent de
pincer fortement, de pousser ou d’éjecter d’éventuels opposants. Les lucanes femelles ne
montrent pas l’impressionnante paire de mandibules que possèdent les mâles, mais compte
tenu de la difficulté de mouvoir d’aussi grandes mandibules, ce sont en fait les femelles qui
peuvent mordre le plus efficacement.
> Habitat
Les lucanes s’approprient les forêts laissées en abandon ou les parcs comportant de vieux
arbres. Ils nichent dans les cavités de ces derniers et dans des troncs morts.
> Alimentation
La larve blanche-translucide à tête orangée se nourrit durant 3 à 5 années de bois pourrissant,
jusqu’à ce qu’elle atteigne 8 à 10 cm. La malnutrition des larves peut induire des scarabées
plus petits ou des durées de vies larvaires plus longues.
> Comportement
Les œufs éclosent quelques semaines après la ponte. Les larves mastiquent immédiatement le
bois pourrissant avec leurs grandes mandibules. Elles s’enterrent et se confectionnent une loge
à leur mesure. Elles s’y transforment en nymphes, puis en scarabée à l’automne. Ces derniers
n’émergeront qu’au début de l’été suivant. Une fois métamorphosé, l’insecte vit sur ses réserves
jusqu’à l’accouplement et la mort ; il lui arrive quelques fois de se nourrir pour prolonger sa vie.
Les lucanes mâles semblent mourrir après l’accouplement, et les femelles après la ponte.
> Menaces
Les lucanes cerf-volants sont la proie des guêpes, des pies et autres animaux. Il est ainsi
possible de trouver de nombreux cadavres sous les arbres, dont souvent seul l’abdomen est
consommé. La gestion forestière, en éliminant les vieux arbres et le bois mort, élimine à la
fois son habitat et sa nourriture. Le lucane cerf-volant est en forte régression dans les forêts
d’Europe où il fait partie des espèces protégées.
38
des
infos
TOUJOURS
utiles
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Infos utiles
Réglementation sur l’emploi du feu
Afin de limiter tout risque d’incendie, il existe dans le Vaucluse un arrêté de réglementation
d’emploi du feu (arrêté permanent du 14 mars 2003).
Il est interdit par tout temps, à tout moment et à toute personne autre que les propriétaires et
leurs ayants droit, de porter ou d’allumer du feu à l’intérieur et à moins de 200 m des bois,
forêts, plantations, reboisements, landes, garrigues et maquis.
Il est également interdit à toute personne :
1. De fumer à l’intérieur des bois, forêts, plantations, reboisements, landes, garrigues et maquis ainsi que sur les voies qui les traversent ou les bordent.
2. De jeter des objets en ignition sur ces mêmes voies et sur leurs abords.
Seuls les propriétaires et ayants droit peuvent avoir le droit d’incinérer des végétaux mais
dans certaines conditions :
- Interdiction, tout au long de l’année, d’employer du feu lorsque le vent dépasse 40 km/h
Infos utiles
Légende :
vert Période autorisée si abords débroussaillés, surveillance et extinction totale des foyers
jaune Dérogation préfectorale exceptionnelle pour la réalisation de travaux
Ayant droit : On entend par ayant droit toute personne qui tient son droit du propriétaire.
Sont notamment ayants droit les titulaires d’un droit quelconque d’occupation pour un
usage agricole et pastoral (fermier, locataire, commodataire, etc), le mandataire, les héritiers
réservataires.
Réglementation sur l’accessibilité des massifs forestiers
Durant la période estivale, l’accès au massif forestier dans le département de Vaucluse est
réglementé.
Pour connaitre les horaires et les conditions d’accès : 04 88 17 80 00 (tarification en vigueur).
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Infos utiles
Réglementation sur le débroussaillage obligatoire
La sensibilité des peuplements est basée sur deux notions.
L’inflammabilité : facilité avec laquelle la végétation s’enflamme.
De l’inflammabilité dépendent les risques d’éclosion et la rapidité de développement des
feux naissants.
La combustibilité : facilité avec laquelle le feu se propage.
Elle caractérise la puissance du feu et traduit également la difficulté à éteindre le feu.
Afin de protéger les habitations et de faciliter le travail des secours en cas de feu,
chaque propriétaire vivant à l’intérieur ou à moins de 200 mètres d’un massif boisé doit
obligatoirement débroussailler 50 m autour de son habitation et 10 m de part et d’autre de
son chemin d’accès.
10 m
Le débroussaillage :
Opération dont l’objectif est de diminuer l’intensité et de limiter la propagation des incendies
par la réduction des combustibles végétaux en garantissant une rupture de la continuité
du couvert végétal et en procédant à l ’élagage des sujets maintenus et à l’élimination des
rémanents de coupe.
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Infos utiles
50 m
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© David Allemand - LPO
Explications
de
MOTS
que je ne
PAS
CONNAIS
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Lexique
Alternes : feuilles positionnées de manière isolée sur la tige à des niveaux différents.
Axillaires : placés à l’aisselle d’une feuille.
Bigarré : se dit de quelque chose aux couleurs diverses et variées.
Brachypodes : plantes généralement vivaces de la famille des Poacées plus communément
appelées « herbes à moutons ».
Climacique : qualifie un écosystème arrivé à un stade d’équilibre conditionné par les seuls
facteurs climatiques et édaphiques.
Coprophage : qui se nourrit d’excréments.
Coriace : feuille possédant une texture et une résistance comparable à celle du cuir.
Cupule : organe soutenant ou enveloppant les fruits.
Cyme : inflorescence simple dans laquelle l’axe principal est terminé par une fleur.
Echinococosse alvéolaire : infection parasitaire due à un ténia vivant dans l’intestin
de carnivores.
Édaphiques : Facteurs externes liés au sol et qui ont une grande influence sur la répartion
des êtres vivants.
Exosquelette : formation squelettique extérieure qui supporte et protège un animal.
Faine : fruit du hêtre.
Futaie : peuplement forestier provenant de semis ou de plantations.
Glabre : dépourvu de poils.
Hermaphrodite : plante ou fleur possédant les organes males et femelles à la fois.
Houppier : ensemble des branches et feuilles situées au-dessus du tronc.
Lexique
Ignition : état d’objets en combustion.
Karstification : action des eaux d’infiltration sur un massif calcaire.
Karstique : relief des régions calcaires résultant de l’action d’eaux qui dissolvent le
carbonate de calcium.
Lancéolées : feuilles terminées en forme de lance.
Lessivage : le lessivage est le transport d’éléments (argiles, limons) composant un sol, sous
l’effet de l’écoulement des eaux d’infiltration.
Ligneuses : formées de bois.
44
Lexique
Limbe : la partie la plus importante de la feuille végétale, large et aplatie, s’étalant entre
les nervures.
Lobées : feuilles ou fleurs possédant des divisions arrondies.
Marcescentes : feuilles qui, une fois desséchées, persistent sur l’arbre jusqu’à l’apparition
des feuilles suivantes.
Mellifère : désigne une espèce végétale fréquemment butinée par des abeilles pour
fabriquer du miel.
Nécrophage : qui se nourrit de cadavres.
Odoriférantes : qui répand une bonne odeur.
Orogénèse : mécanisme de formation des chaînes de montagnes.
Pédoncule : queue servant de support à une fleur ou un fruit.
Persistante : feuilles ne disparaissant pas à la fin d’une période de végétation.
Postnuptiale : ce qui suit l’union entre deux sujets.
Prolifique : qui se reproduit rapidement.
Pubescentes : feuilles ou tiges couvertes par des poils fins et mous.
Râble : partie d’un animal allant du bas des épaules jusqu’à la queue.
Régalis : association de grattis et de frottis.
Rémanent : reste des branches, feuilles, écorces et troncs laisser en forêt après une coupe.
Rémige : grande plume rigide de l’aile des oiseaux.
Rhizome : tige souterraine vivace qui émet des racines et des tiges aériennes.
Sempervirent : arbres ou arbustes dont les feuilles ne sont pas régies par un rythme
saisonnier et qui peuvent rester vertes pendant plusieurs années.
Sérotineux : enduit d’une cire.
Sessiles : dépourvu d’attache.
Subsessiles : feuilles à pétiole très court, voire quasi inexistant.
Verticillées : se dit de feuilles partant du même niveau de la tige.
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Lexique
Sédimentation : processus par lequel les limons et autres sédiments se déposent au fond
ou sur les bords d’une rivière.
Le Service « Sorgues et Forêts »
de la Communauté de Communes se tient à votre disposition
pour tous renseignements complémentaires.
N’hésitez pas à nous contacter si vous avez des questions,
des remarques ou pour toutes autres informations.
Service Études et Sensibilisation Sorgues et Forêts
Vincent RIVOIRE
Ambassadrices Nature
Agnès GONZALEZ
Mylène VOIRY
Communauté de Communes
Pays des Sorgues Monts de Vaucluse
350, avenue de la Petite Marine 84800 L’ISLE-SUR-LA-SORGUE
Téléphone 04 90 21 43 11 Télécopie 04 90 21 43 13
[email protected]
www.pays-des-sorgues.org
Avec EcoFolio, la Communauté de Communes
Pays des Sorgues Monts de Vaucluse
encourage le recyclage des papiers. En triant
vos déchets, vous participez à la préservation
de l’environnement. www.ecofolio.fr
Création & impression : Compo Typo Relief - imprim’vert - 04 90 38 16 49 - Imprimé sur papier PEFC (un arbre coupé, un arbre replanté).
Crédits photos : CCPSMV, ONF, David Allemand (LPO), David Tatin (CEEP), Vincent Robin, Cédric Michel
Textes : Agnès Gonzalez, Mylène Voiry & Vincent Rivoire
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