Bizouarn Décision médicale partagée

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HAS 2013
Processus décisionnel dynamique
• Incompatibilité des modèles décisionnels?
Paternalisme
Décision partagée
Patient informé
• Cadre d’analyse « conceptuel » proposé par Cathy Charles:
• Echange d’information
• Délibération
• Décision thérapeutique
• Echange d’information
• Direction de l’information
Confiance
• Médecin Patient : information technique (Evidence-Based)
• Patient Médecin : connaissance personnelle (self-knowledge + diverses sources
d’information cf Internet, etc.)
• Quantité d’information
• Théoriquement infinie du médecin au patient
• En pratique :
• Temps-dépendance
• Rôle des outils d’aide à la décision? Risque de ne pas tenir compte des facteurs liés au patient
qui pourrait affecter la manière dont l’information est délivrée et comprise
Travail « interprétatif »
Charles C., Soc Sci Med 1999
• Délibération
• Processus d’expression et discussion / préférence thérapeutiques
• Interaction « voulue » (engagement réciproque)
• Investissement légitime du patient : sa santé est en jeu
• Investissement légitime du médecin : bien-être du patient
• Nécessité d’options thérapeutique pour choisir
• Recherche d’accord / « meilleure » option
• En cas de désaccord : négociation entre partenaires égaux
• En cas de conflit :
• Tenter de convaincre/persuader?
• Ou fin de la relation?
• Décision thérapeutique
• A voir: implication du patient
meilleur engagement du patient?
Charles C., Soc Sci Med 1999
• Application pratique du cadre d’analyse :
• Description des différentes étapes du processus selon différents modèles
(paternaliste, informé, partagé)
• Expliquer au patient les différentes approches possibles
• Rendre explicite la possibilité de changer de « modèle » au cours de
l’interaction
• Rendre explicite que changement de modèle pendant interaction est +/- facile
selon circonstances
• Reconnaissance que ces 3 modèles sont « idéal-typiques »
• Reconnaissance du « coût » nécessaire à modèle partagé
• Permettre une évaluation du processus décisionnel
• Outil pédagogique médical
Nature dynamique du processus
Charles C., Soc Sci Med 1999
Etape 1 : réfléchissez à la façon dont la FK
vous touche maintenant
Etape 2 : étudiez les options, les avantages et
les risques
Etape 3 : déterminez le rôle que vous voulez
jouer dans la prise de décision
Etape 4 : cernez les éléments qu’il vous faut
pour prendre une décision
Etape 5 : dressez un plan d’action
Décision médicale partagée
Médecine basée sur les faits prouvés vs centrée sur le patient
Evidence-Based Medicine
• L’EBM consiste alors à intégrer à l’expertise clinique et aux
valeurs du patient les résultats des recherches cliniques les
mieux conduites tant dans le domaine du diagnostic, du
pronostic que dans celui des traitements à visée curative ou
préventive, en mettant en œuvre des standards de qualité de
plus haut niveau par l’application d’un tri actif de toutes les
études cliniques disponibles en s’assurant un accès rapide à des
sources d’informations fiables, régulièrement mises à jour,
présentant de façon explicite et honnête les résultats de la
recherche.
• Orientée « maladie » et « docteur »
• Etudes cliniques « fiables » et applicables « à mon patient »
• Recommandations +/- contraignantes
Haynes RB. EBM 2002
EBM : processus décisionnel
• Problème clinique = question «
individualisée et soluble » (answerable
question).
• Rechercher la meilleure information
destinée à répondre à la question.
• Evaluation critique de l’evidence (validité,
impact, utilité pratique).
• Intégrer cette évaluation au jugement
clinique et aux données du patient.
Jugement clinique
• Stratifier en fonction des caractéristiques du
patient
« mon patient est-il si différent des participants des
études ?»
• Evaluer l’applicabilité
« le traitement est-il applicable dans le cadre de
mon travail? »
• Quantifier les bénéfices et les dangers
• Prendre en compte les préférences individuelles
« comment les valeurs de mon patient vont
influencer ma décision? »
Patient-Centered Medicine
• Un pléonasme?
• Concept
• Vague
• Multidimensionnel
• Opposée à
• Médecine centrée maladie
• Le patient est plus que sa maladie :
• illness vs disease
• Modèle biopsychosocial (contre biomédical)
• Médecine centrée docteur
• Droits du malade
• Capacité à comprendre les informations et à prendre des décisions
Bensing J. Patient Education and Counseling 2000
Rôles du patient et du docteur
Les patients sont différents
Les docteurs sont différents
EBM
PCM
Doc « traditionnel »
Doc « empathique »
Patient « expert »
Self-conscious patient
PCM : incorporer préférences patients dans études
EBM : recherches en communication
Bensing J. Patient Education and Counseling 2000
Décision médicale partagée
En guise de conclusion
Décision médicale partagée : un idéal?
• Une règle d’action :
• Adaptée aux circonstances
• A apprendre par l’exercice du partage
« standard d’excellence »
• Contre :
• Paternalisme fort (savoir sur les fins et moyens pour le patient) :
• oubli du sujet malade comme agent / citoyen capable de choisir
• rationalité limitée du docteur incapable de tout savoir
• Décision informée exclusive (savoir sur ses propres fins et sur les moyens de les
atteindre) :
• rationalité limitée du sujet malade incapable de tout connaître (acte volontaire/acte réfléchi)
• acte involontaire (par ignorance et contrainte)
• Dans un contexte :
• D’incertitude (sur les fins et moyens de les atteindre)
• Contraignant (temps et coûts – monétaires ou non)
Tristam Engelhardt, Health Care Analysis 2001
Le médecin comme malade
« Il est impossible d’annuler dans l’objectivité du savoir médical la
subjectivité de l’expérience vécu du malade. Ce n’est donc pas dans cette
impuissance qu’il faut chercher la défaillance caractéristique de l’exercice
de la médecine. Elle a lieu dans l’oubli […] du pouvoir de dédoublement
propre au médecin qui lui permettrait de se projeter lui-même en
position de malade, l’objectivité de son savoir étant non pas répudiée
mais mise entre parenthèses. Car il revient au médecin de se représenter
qu’il est un malade potentiel et qu’il n’est pas mieux assuré que ne le
sont ses malades de réussir, le cas échéant, à substituer ses
connaissances à son angoisse ». (Georges Canguilhem, 1978)
« Puissance et limites de la rationalité en médecine ». In Etudes d’histoire et de philosophie des sciences concernant les vivants et la vie, 1994.
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