Séminaire BEI/FEMIP sur le capital humain « Comment accroître la demande de main-d’œuvre ? » 18 – 19 novembre 2008 Pour commencer, je voudrais remercier les organisateurs de ce séminaire, notamment la BEI pour avoir invité UMCE-BUSINESSMED à participer à ce débat autour de l’investissement dans le capital humain. Notre Organisation œuvre pour l’intégration économique et le développement économique et social dans la région méditerranéenne. Mais pour réaliser ces objectifs, il faut tout d’abord investir dans les compétences de tous et donner des chances à tous particulièrement à nos jeunes diplômés entrant sur le marché de l’emploi. L’investissement dans l’éducation et la formation et dans toutes autres possibilités d’apprentissage est un investissement dans l’avenir de nos économies, de nos pays et de nos populations. Développer le capital humain est rentable au niveau individuel car un capital humain élevé veut dire des personnes mieux formées disposant d’un bon revenu, garantie du développement et de la cohésion sociale. Mais cela est également rentable au niveau de la société en général car le capital humain a des effets positifs sur la productivité, de la rentabilité et de la compétitivité, et c’est l’un des moteurs de la croissance économique et du développement durable. Union of the Mediterranean Confederations of Enterprises Union Méditerranéenne des Confédérations d’Entreprises 2, rue Hadhrumet - Notre Dame – 1002 Belvédère – Tunisie Tel + 216 71 280 177 Fax + 216 71 281 495 www.umce-med.org L’un des problèmes majeures, motivant ce séminaire, auxquels nous devons tous faire face ensemble est la création d’emploi en Méditerranée. La Région Méditerranéenne connaît des changements plus rapides que jamais. La mondialisation, les technologies de l’information et les démographies galopantes changent inexorablement l’économie et la société. Afin de nous adapter à ces changements, il nous faut créer de nouvelles opportunités, de nouveaux produits, de nouveaux emplois. La Méditerranée possède des atouts considérables. Nous devons, tous ensemble, anticiper, accompagner et provoquer le changement là où il est nécessaire. Nous devons tirer profit des trois grandes mutations du siècle passé – mondialisation, technologie, démographie - : c’est tout l’enjeu de la modernisation et du développement durable. Rendre la Méditerranée attrayante pour l’investissement afin de pouvoir créer des emplois, investir dans l’innovation et le savoir, créer des emplois de qualité : voilà le programme parfait qui devrait permettre à la Méditerranée d’être plus prospère, d’offrir des emplois à sa jeunesse et consolider sa cohésion sociale pour plus de paix et de sécurité. La Méditerranée qui est en train de réussir son intégration économique avec l’Europe doit montrer qu’elle peut offrir des emplois et des chances à tous. Pour réussir ce double défi de développement et d’emploi, nos pays ont besoin de bâtir des partenariats non seulement entre les entreprises mais également entre les institutions, les universités et les unités de recherche. Nous devons contribuer à définir une approche commune face aux défis de notre temps, à savoir la création d’emplois et la cohésion sociale, grâce à des initiatives concrètes. Sachant que les moins de 25 ans représentent 60% de la population dans la région méditerranéenne, il faudrait créer 50 millions d’emplois d’ici à 2020 pour absorber les nouveaux venus sur le marché du travail. Union of the Mediterranean Confederations of Enterprises Union Méditerranéenne des Confédérations d’Entreprises 2, rue Hadhrumet - Notre Dame – 1002 Belvédère – Tunisie Tel + 216 71 280 177 Fax + 216 71 281 495 www.umce-med.org Aujourd’hui, l’industrie des Technologies de l’Information et de la Communication – TIC est le moteur de nos économies et de notre prospérité. Ainsi, les TIC ont un rôle majeur à jouer dans l’économie méditerranéenne. Nous avons besoins d’une politique TIC ambitieuse pour assurer la compétitivité, la croissance et le développement durable et pour créer les emplois nécessaires. C’est dans ce secteur qu’il faudra investir avec des projets concrets qui offrent l’apprentissage et la formation nécessaires à nos jeunes. C’est ainsi que nous offrirons à nos citoyens, particulièrement les jeunes diplômés qui entrent sur le marché du travail, une réponse à leurs interrogations et à leurs inquiétudes. Maintenant la question est : Comment accroitre la demande de maind’œuvre? Quelles sont les attentes des entrepreneurs ? Comment voientils la réforme du marché du travail ? Quel est le niveau du chômage moyen qui sévit au Sud de la Méditerranée ? 12% 1? Quel est le nombre d’emplois nouveaux à créer pour maintenir le chômage des pays du Sud au niveau de 12% en l’an 2020 ? Avant la crise on estimait les besoins de l’ordre de 25 million d’emplois nouveaux2. La crise a modifié les données du problème. Le FMI annonce la récession pour 2009 – ce qui veut dire que les pertes d’emplois sont pour l’année ou les années prochaines, et que la crise que nous vivons en ce moment n’a pas encore affecté l’économie réelle. Aux Etats-Unis la montée du chômage à 6.5% est vécue comme une catastrophe. Les pays du Sud ne sont pas conscients de la gravité d’un chômage permanent élevé. 1 2 CIA Factbook 2008: Algérie 15% Tunisie 13% Maroc 8% Egypte 10% Liban 20% Syrie 12% Jordanie 15% J.L.Reiffers, Euromed workshop on employment, 12.12.2007 Union of the Mediterranean Confederations of Enterprises Union Méditerranéenne des Confédérations d’Entreprises 2, rue Hadhrumet - Notre Dame – 1002 Belvédère – Tunisie Tel + 216 71 280 177 Fax + 216 71 281 495 www.umce-med.org Le problème ne se limite pas au chômage, mais à la faiblesse de l’emploi dans les pays du Sud. La population active dans les pays avancés oscille entre 45% et 50% ; dans les pays du Sud entre 30% et 35%. La masse du chômage pèse sur le marché de l’emploi. Le vrai problème est que les pays du Sud vivent un triple défi, qui au fond est responsable du gap avec l’Europe : La population active est faible par rapport à la population à charge ; le chômage est élevé ; et la crise risque d’exacerber une situation au départ fragile. Une autre question se pose : Quelle est la cause profonde de cet état des choses ? De quelle réforme s’agit-il ? Autant est il utile d’établir des relations entre l’Université et les Organisations d’entreprises, autant il semble difficile de prévoir les métiers de demain. Le progrès est fruit de l’innovation, et l’innovation par définition se prête peu à la prévision. Peut être faut il être attentif au changement, mais on ne peut aller très loin au-delà. Il reste une vérité, on réussit beaucoup mieux dans un métier qu’on aime, pour lequel on est doué ; et la réussite individuelle dans l’économie réelle contribue au progrès du groupe et de la nation. Plus important serait la création d’opportunités de travail. Il est étonnant que ceux qui veulent travailler ne trouvent pas l’opportunité. L’économie de marché à la base de la dynamique moderne de création de richesses est sujette au Union of the Mediterranean Confederations of Enterprises Union Méditerranéenne des Confédérations d’Entreprises 2, rue Hadhrumet - Notre Dame – 1002 Belvédère – Tunisie Tel + 216 71 280 177 Fax + 216 71 281 495 www.umce-med.org glissement vers l’économie de la rente et les secteurs oligopolistiques. La régulation des marchés est indispensable à la consolidation de l’emploi. Lester Thurow, ministre des affaires sociales de Clinton, avait plaidé en 1968 pour un objectif Chômage de 3% aux Etas Unis pour « sortir les minorités marginales du cercle vicieux de la pauvreté ». Une politique sociale en l’absence d’une politique d’emploi sert uniquement à s’acheter une bonne conscience. Voici ce que propose BUSINESSMED: * Investir dans le capital humain et moderniser le marché du travail. Il faudra, pour cela, donner la formation et les compétences adéquates pour que nos jeunes puissent trouver leur place sur le marché du travail lorsqu’ils quittent l’université. * Améliorer l’environnement des entreprises surtout celui des PME pour que nos jeunes diplômés puissent y trouver leur place, sachant que ces dernières représentent plus de 90% dans l’économie et créent neuf sur chaque dix nouveaux emplois créés. En particulier, il faudra appuyer les PME innovantes et tournées vers la recherché dans des secteurs d’avenir avec un grand potentiel de croissance. * Encourager le libre mouvement des connaissances, la mobilité des chercheurs et des travailleurs. Je pense particulièrement à la création d’une zone de recherche euro-méditerranéenne. * Œuvrer pour la réduction de la différence entre le nord et le sud en matière de qualification et compétence. Union of the Mediterranean Confederations of Enterprises Union Méditerranéenne des Confédérations d’Entreprises 2, rue Hadhrumet - Notre Dame – 1002 Belvédère – Tunisie Tel + 216 71 280 177 Fax + 216 71 281 495 www.umce-med.org