Médecine Nucléaire 31 (2007) 294–301 http://france.elsevier.com/direct/MEDNUC Mise au point Déficit cognitif léger : mythe ou réalité ? Mild cognitive impairment (MCI): Myth or reality? Lucette Lacomblez a,*, Marie-Odile Habert b a Fédération des maladies du système nerveux, AP–HP, hôpital de la Salpêtrière, Paris, service de pharmacologie, université Pierre-et-Marie-Curie, Paris VI, France b Service de médecine nucléaire, AP–HP, hôpital de la Salpêtrière, Paris, France Reçu le 3 avril 2007 ; accepté le 18 avril 2007 Disponible sur Internet le 8 juin 2007 Résumé Le concept de déficit cognitif léger ou Mild cognitive impairment « MCI » proposé par Petersen et s’inscrivant dans un continuum cognitif (du normal à la démence) s’est vite avéré hétérogène (hétérogénéité clinique étiologique et symptomatique, évolutive). De nouveaux critères ont été élaborés, importants pour la recherche clinique et le diagnostic. L’identification des patients à risque de développer une maladie d’Alzheimer apparaı̂t, à ce jour capital, et c’est l’objectif principal de nombreuses études actuelles qui s’appuient sur des critères cliniques mais aussi d’imagerie (image par résonance magnétique nucléaire (IRM), tomographie par emission monophotonique (TEMP), tomographie par emission de positons (TEP) [18F]-fluorodéoxyglucose (FDG)). # 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Abstract The concept of mild cognitive impairment, MCI, has been proposed by Petersen and described like a state between the cognitive changes of normal aging and very early dementia. However, MCI appears to be a heterogeneous clinical syndrome in term of etiological factors, clinical patterns or clinical course. New criteria of MCI are proposed for use in clinical research. Identification of patients at risk for Alzheimer disease, AD, is an important goal. Ongoing clinical and neuroimaging (magnetic resonance imaging (MRI), single photon emission computed tomography (SPECT),18F flouorodeoxyglucose-photo emission tomography (FDG-PET)) studies are focusing on the identification of those individuals with mild cognitive impairment (MCI) who are most likely to convert to AD. # 2007 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. Mots clés : Alzheimer ; Scintigraphie cérébrale de perfusion ; TEMP ; Déficit cognitif léger ; MCI Keywords: Alzheimer; Brain perfusion; SPECT; Mild cognitive impairment; MCI La plainte mnésique du sujet âgé est fréquente et a souvent tendance à être banalisée. Cette notion doit être remise en question et ce avec la publication d’études épidémiologiques montrant que la plainte mnésique représente un facteur de risque de survenue ultérieure d’une maladie d’Alzheimer (MA). Ce diagnostic de maladie d’Alzheimer se fait, dans les consultations mémoire, de plus en plus précocement et un certain nombre de concepts ou * Auteur correspondant. Adresses e-mail : [email protected] (L. Lacomblez), [email protected] (M.-O. Habert). d’entités cliniques ont été proposés pour tenter de caractériser, parmi les sujets présentant une plainte ou une baisse des performances aux tests mnésiques, ceux à risque de développer une MA. On sait actuellement que la MA est déjà bien évoluée avant qu’elle ne devienne symptomatique, qu’elle n’atteigne le stade démence ou qu’elle ne soit diagnostiquée. C’est dans ce contexte, qu’a été défini le concept de Mild Cognitive Impairment (« déficit cognitif léger »), MCI. Ce concept de MCI a été décrit par l’équipe de Petersen et al. [1] et recouvre un état clinique qui correspond aux sujets présentant un déficit mnésique objectif, mais chez lesquels on ne peut pas encore porter le diagnostic de MA. 0928-1258/$ – see front matter # 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.mednuc.2007.04.004 L. Lacomblez, M.-O. Habert / Médecine Nucléaire 31 (2007) 294–301 295 Fig. 1. Scintigraphie cérébrale de perfusion (99mTc-ECD). Fig. 1(A) 1999 : hypoperfusion temporale interne droite. Fig. 1(B) 2001 : hypoperfusion du cortex pariétotemporal bilatéral prédominant à droite et hypoperfusion des structures temporales internes, prédominant à droite, compatibles avec une maladie d’Alzheimer. Fig. 1. Brain perfusion SPECT (99mTc-ECD). Fig. 1(A) 1999: right mesial temporal hypoperfusion. Fig. 1(B) 2001: hypoperfusion in bilateral parietal and temporal cortices, more prominent on the right side, and of mesial temporal structures, more prominent on the right side, consistent with Alzheimer’s disease. 296 L. Lacomblez, M.-O. Habert / Médecine Nucléaire 31 (2007) 294–301 Critères de MCI [2] Plainte mnésique Trouble mnésique objectif Performances normales des autres fonctions cognitives Activités de la vie quotidiennes intactes Absence de démence Sa définition repose sur les critères suivants : plainte mnésique, confirmée par l’interrogatoire du patient et de ses proches ; fonctionnement cognitif globalement normal ; préservation des activités de la vie quotidienne ; déficit mnésique rapporté à l’âge et au niveau culturel et absence de critères de démence. Un critère additionnel, surtout utile pour la définition de ce groupe à des fins thérapeutiques, est constitué par un score de 0,5 sur l’échelle clinique de démence (CDR). La caractérisation du MCI s’inscrit pour ses auteurs dans la perspective de ce qui a été appelé le continuum cognitif, supposant un passage sans solution de continuité entre le vieillissement normal et la MA, le MCI, constituant le passage obligé entre ces deux états. L’intérêt de ce concept est d’attirer l’attention sur l’existence de troubles cognitifs pré-démentiels et de posséder une indéniable pertinence clinique. Mais ce concept de MCI pose un certain nombre de problèmes. Une des différences entre MCI et MA repose sur l’absence de perturbations des activités de la vie quotidienne dans les critères du MCI ; alors même que nombre de patients MCI ont, en fait, des difficultés dans les activités complexes de vie quotidienne (connaissance financière conceptuelle, transactions monétaires, tenue d’un compte bancaire.). Il est évident qu’il n’existe pas de séparation tranchée entre MA et MCI, mais l’importance du retentissement sur les activités de la vie au quotidien est probablement un élément prédictif de l’apparition de démence à plus ou moins brève échéance [3]. Les tests neuropsychologiques nécessaires pour poser le diagnostic de MCI ne sont pas précisés, conduisant pour une part à des résultats différents et à des études non comparables, en particulier en ce qui concerne le nombre de patients qui convertissent ou la caractérisation de la pathologie démentielle. Dans les populations étudiées, ce trouble mnésique se situe généralement en dessous de 1,5 déviations standard, par rapport aux sujets de même âge et de même niveau culturel. Cette absence de critères quantitatifs dans la définition du MCI induit des biais et une grande variabilité dans la sélection des patients étudiés, l’intensité du trouble mnésique étant variable en fonction des outils d’évaluation utilisés. Fig. 2. Scintigraphie cérébrale de perfusion (99mTc-ECD). Fig. 2(A) 1999 : cortex un peu aminci, sans anomalie localisée. Fig. 2. Brain perfusion SPECT (99mTc-ECD). Fig. 2(A) 1999: slighty thinned cortex, without perfusion defect. L. Lacomblez, M.-O. Habert / Médecine Nucléaire 31 (2007) 294–301 La critique principale tient en fait à la définition même du concept. Le MCI apparaı̂t comme un syndrome aux contours flous, regroupant des entités nosographiques variées qui peuvent, indépendamment de leur étiologie, partager des critères communs. Cette hétérogénéité a été très vite mise en avant [4,5], et ce au décours d’études de cohortes, et a constitué une des principales critiques de ce concept. Ce concept est donc apparu à la fois hétérogène et très instable sur le plan évolutif. Si une grande partie des sujets répondant aux critères de MCI évoluent vers une démence d’Alzheimer, d’autres cadres étiologiques sont possibles et aussi variés que la démence vasculaire (DVa), la démence fronto-temporale (DFT), la démence à corps de Lewy (DCL). . . Mais plus 297 encore, ce déficit cognitif léger défini par les critères de Petersen peut correspondre à un état cognitif stable, voire réversible [5]. La diversité des situations cliniques rencontrées a conduit à une réécriture de ce concept associant actuellement à l’évaluation clinique des catégories évolutives [6,7]. Trois sous-types de MCI sont proposés, en fonction du déficit cognitif note : amnésie qui évoluerait préférentiellement vers la MA (MCI mnésique) ; altération de plusieurs fonctions cognitives qui peut évoluer vers la MA, la démence vasculaire mais aussi être une modalité de vieillissement normal ; Fig. 2(B) 2000 : cortex aminci associé à une hypoperfusion temporale interne bilatérale. Fig. 2(B) 2000: thinned cortex associated to a bilateral mesial temporal hypoperfusion. 298 L. Lacomblez, M.-O. Habert / Médecine Nucléaire 31 (2007) 294–301 Fig. 2(C) 2002 : hypoperfusion pariétotemporale bilatérale, compatible avec une maladie d’Alzheimer. Fig. 2(C) 2002: bilateral parietal and temporal hypoperfusion, consistent with Alzheimer’s disease. altération d’une fonction cognitive autre que la mémoire et dont l’évolution pourrait être étiologiquement multiple (DFT, DVa, DCL MA). Type de MCI Risque évolutif MCI amnésique MCI domaines multiples MCI domaine unique non mnésique MA MA, DVa, vieillissement normal DFT, DCL, DVa, APP, MP, MA Cette hétérogénéité conduit à l’absence de critères précis d’une pathologie démentielle, puisque englobant de fait des entités étiologiques diverses et ne permet pas, avec ces simples critères cliniques, de prédire une évolution spécifique pour un patient donné. On peut raisonnablement s’interroger sur la valeur même de ce concept. Représente-t-il un état transitionnel, tous les patients répondant à ces critères sont-ils en fait à un stade de pré-démence ? Ou bien n’est-il qu’un facteur de risque, tous les sujets n’évaluant pas vers une pathologie démentielle ? De nombreuses études ont essayé d’identifier les éléments cliniques et/ou paracliniques prédictifs de conversion vers une MA de ces patients MCI, le taux de conversion variant de 8 à 15 %, selon les études. Le profil neuropsychologique (syndrome mnésique hippocampique), le génotypage APOE4, les techniques d’imagerie fonctionnelle (tomoscintigraphie) et morphologique (atrophie hippocampique en image par résonance magnétique nucléaire (IRM) volumétrique), mais aussi les marqueurs biologiques (taux de protéine bêtaamyloide (Abeta-42), protéine taux total et phosphorylée dans le liquide céphalo-rachidien), permettraient de repérer les patients les plus à risque de développer la maladie d’Alzheimer. Des travaux antérieurs ont révélé le profil fonctionnel observé dans la maladie d’Alzheimer : il s’agit d’une hypoperfusion ou d’un hypométabolisme diffus, souvent prédominant dans les aires associatives postérieures, avec une relative préservation des aires primaires, des ganglions de la base et du cervelet. Au début de la maladie, l’atteinte est souvent asymétrique. L’imagerie fonctionnelle étant une méthode sensible, la tomographie par emission monophotonique (TEMP) apparaı̂t être un outil potentiellement intéressant dans l’étude des patients présentant un mild cognitive impairment. En fait, l’analyse de la littérature de ces cinq dernières années montre des résultats très consistants dans ce domaine, malgré une grande diversité de traceurs (123IAMP, 99mTc- L. Lacomblez, M.-O. Habert / Médecine Nucléaire 31 (2007) 294–301 299 Fig. 3. Scintigraphie cérébrale de perfusion (99mTc-ECD). Fig. 3(A) 2002 : discrète hypoperfusion du cortex pariétotemporal gauche et des structures temporales amincies. Fig. 3. Brain perfusion SPECT (99mTc-ECD). Fig. 3(A) 2002: discrete left parietal and temporal hypoperfusion, and thinned mesial temporal structures, suggesting an early diffuse degenerative cortical pathology. HMPAO, 99mTc-ECD, 18F-FDG), de techniques (TEMP, tomographie par émission de positons (TEP) et de méthodes d’analyse (régions d’intérêt ou voxel par voxel) [8–11]. La plupart suggèrent que la présence d’un hypométabolisme ou d’une hypoperfusion dans la région du cortex cingulaire postérieur ou au niveau du cortex associatif pariétotemporal est fortement prédicatrice d’une évolution rapide vers une MA. Un autre point intéressant est que la combinaison des données d’imagerie fonctionnelle à d’autres données (tests neuropsychologiques, IRM, examens biologiques) augmentait la valeur diagnostique. Il s’agit donc d’informations complémentaires, non redondantes. En revanche, il faut souligner que la simple analyse visuelle individuelle de la perfusion n’est pas évidente à ce stade préclinique, et nécessite probablement des outils de quantification pour améliorer le diagnostic (cf. cas cliniques et Figs. 1–3). Si le concept de MCI apparaı̂t, à ce jour, pertinent et utile dans le cadre d’études épidémiologiques et si les nouveaux critères permettent de mieux détecter une altération cognitive discrète, mettant l’accent sur la plainte et l’identification du trouble cognitif, l’identification et le diagnostic d’une pathologie neurologique et en particulier de la MA passent par une évaluation plus exhaustive neuropsychologique et de neuro-imagerie. 300 L. Lacomblez, M.-O. Habert / Médecine Nucléaire 31 (2007) 294–301 Fig. 3(B) 2006 : hypoperfusion sévère du cortex temporal gauche, plus modérée du cortex pariétal et du cortex préfrontal (surtout mésial). Les structures temporales internes sont hypoperfusées, notamment à gauche. Fig. 3(B) 2006: severe left temporal hypoperfusion, moderate parietal and prefrontal (prominently mesial) hypoperfusion. Mesial temporal structures are also hypoperfused, particularly on the left side. Annexe. Cas cliniques Cas 1. Plainte mnésique, MCI, MA M. R, 68 ans, consulte seul pour la première fois, en 1990, pour une plainte mnésique. Il présente, comme principal antécédent familial, une maladie d’Alzheimer chez sa mère. L’examen neurologique et neuropsychologique est normal. Le diagnostic de plainte « bénigne » est retenu. Il consulte de nouveau en 1999, à l’initiative de sa femme, qui « veut que je consulte ». En effet, il n’existe plus de plainte spontanée, sa femme a noté, depuis au moins un an, une apathie avec désintérêt et retrait social associée à des troubles mnésiques portant sur des faits récents. L’examen cognitif ne retrouve qu’un trouble mnésique isolé, de type hippocampique. Des examens complémentaires sont pratiqués. L’IRM cérébrale retrouve une atrophie corticale prédominant en temporal interne. La scintigraphie cérébrale de perfusion (99mTcECD), réalisée en 1999 retrouve une hypoperfusion temporale interne droite (Fig. 1(A)). Le diagnostic de MCI est alors avancé. Le tableau clinique va progressivement s’aggraver et permettre de poser le diagnostic de maladie d’Alzheimer, suspectée dès 1999. En 2001, l’anosognosie est au premier plan associée aux troubles mnésiques, une désorientation temporospatiale et des troubles du comportement (patient grossier, L. Lacomblez, M.-O. Habert / Médecine Nucléaire 31 (2007) 294–301 irritable, agressif, ne supportant aucune contrainte) et des hallucinations. Sur le plan cognitif, on note une amnésie sévère, une aphasie, apraxie et des troubles frontaux. Sur le plan des activités de la vie quotidienne, ce patient est dépendant de sa femme pour tous les gestes élémentaires (toilette, repas, déplacement). La scintigraphie cérébrale, réalisée en 2001, montre une hypoperfusion du cortex pariétotemporal bilatéral prédominant à droite et une hypoperfusion des structures temporales internes, prédominant à droite (Fig. 1(B)), compatibles avec le diagnostic de maladie d’Alzheimer. Cas 2. Plainte, MCI, MA Mme D, 77 ans, médecin pédiatre, consulte en 1999 pour plainte mnésique évoluant depuis un an, associée à une anosmie, sans modification comportementale ni retentissement sur les activités de la vie quotidienne. À la première consultation, le score au MMSE est à 29/30 et le bilan neuropsychologique ne retrouve que des troubles attentionnels et des difficultés isolées au rappel mnésique. Il n’existe pas de troubles de la mémorisation. Une IRM réalisée à cette époque est normale. La scintigraphie (99mTc-ECD), réalisée en 1999, ne montre qu’un cortex un peu aminci, sans anomalie localisée (Fig. 2(A)). Dans le suivi en 2000, la plainte mnésique persiste, mais reste isolée, tant sur le plan comportemental que des activités de la vie quotidienne (avec peut-être un peu de difficultés avec certaines recettes de cuisine). Le nouveau bilan neuropsychologique est cette fois-ci considéré comme normal. Une nouvelle IRM met en évidence l’apparition d’une atrophie hippocampique bilatérale. La scintigraphie réalisée, en 2000, retrouve un cortex aminci et une hypoperfusion temporale interne bilatérale (Fig. 2(B)). En 2002, la plainte n’est plus au premier plan et s’y associent des troubles émotionnels, des modifications comportementales à type d’apathie, désintérêt et retrait social et un retentissement dans la vie quotidienne (difficultés à gérer son ménage, à effectuer des tâches simples, à faire la cuisine, les menus, à téléphoner ou à prendre les transports en commun). Sur le plan cognitif, il est retrouvé des troubles mnésiques de type hippocampique associés à des troubles attentionnels. La scintigraphie réalisée, en 2002, montre l’apparition d’une hypoperfusion pariétotemporale bilatérale, compatible avec le diagnostic de maladie d’Alzheimer (Fig. 2(C)). En 2003, il est noté une majoration des troubles comportementaux avec une apathie de plus en plus importante, alternant avec des phases d’activité (range en permanence ses affaires qu’elle ne retrouve plus). En 2005, cette patiente est dépendante pour tous les gestes de la vie quotidienne de son mari. Les troubles cognitifs se sont aggravés (mémoire, syndrome dysexécutif, apraxie, langage). Elle présente, par ailleurs en fin d’année, des crises convulsives. Cette patiente sera institutionnalisée six ans après le début des troubles cliniques. Cas 3. MCI, MA M.W, 72 ans, consulte fin 2001 pour des troubles de la mémoire des faits récents, des difficultés de concentration, 301 peut-être une apathie, sans retentissement sur les activités quotidiennes. Le début des troubles remonte à deux ans. Le bilan neurospychologique montre un trouble du rappel partiellement amélioré par l’indiçage. Le MMSE est à 25/30. La scintigraphie (99mTc-ECD), réalisée début 2002, montre une discrète hypoperfusion du cortex pariétotemporal gauche et des structures temporales amincies (Fig. 3(A)), pouvant suggérer une pathologie corticale diffuse débutante. Le patient ne reviendra qu’en 2004 (non accompagné), avec la même plainte mnésique. Il dit être toujours autonome, gérer son patrimoine seul et se déplacer dans toute la France. Le diagnostic reste celui de syndrome amnésique isolé. En 2006, il consulte avec sa femme qui signale des difficultés de gestion (impôts). Le MMSE est à 21/30. Il présente des troubles mnésiques et visuospatiaux, des troubles attentionnels, une apathie et un désintérêt. Le diagnostic de maladie d’Alzheimer est alors évoqué. La scintigraphie, réalisée en 2006, montre une hypoperfusion sévère du cortex temporal gauche, plus modérée du cortex pariétal et du cortex préfrontal (surtout mésial). Les structures temporales internes sont hypoperfusées, notamment à gauche (Fig. 3(B)). Cet aspect est compatible avec le diagnostic de maladie d’Alzheimer. Références [1] Petersen RC, Smith GE, Waring SC, Ivnik RJ, Kokmen E, Tangalos EG. Aging, memory, and mild cognitive impairment. Int Psychogeriatr 1997;9:65–9. [2] Petersen RC, Smith GE, Waring SC, Ivnik RJ, Tangalos EG, Kokmen E. Mild cognitive impairment: clinical characterization and outcome. Arch Neurol 1999;56:303–8. [3] Artero S, Petersen R, Touchon J. Revised criteria for mild cognitive impairment: validation within a longitudinal population study. Dement Geriatr Cogn Disord 2006;22(5–6):465–70. [4] Fisk JD, Merry HR, Rockwood K. Variations in case definition affect prevalence but not outcomes of mild cognitive impairment. Neurology 2003;61(9):1179–84. 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