Position sur sur Ebola et les chauves-souris souris

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LE RESEAU POUR CONSERVATION DES CHAUVES SOURIS D’AFRIQUE (BCA)
http://www.batconafrica.net/
Position sur Ebola et les chauves-souris
souris
Résumé : Les chauves souris et l’épidémie actuelle à virus Ebola
L’épidémie
émie d’Ebola sévissant dans certaines parties de l’Afrique de l’Ouest a maintenant atteint
les 5000 morts. La grande inquiétude à propos de cette crise a abouti à des spéculations
concernant l’origine de l’épidémie à cause des informations scientifiques limitées.
li
En
conséquence, il ya au niveau du public beaucoup de fausses idées concernant le virus, sa
source et sa transmission. Une des ces fausses idées est de dire que les chauves souris
frugivores ont joué un rôle dans l’actuelle épidémie. En fait, il n’ya
ya actuellement aucune
preuve scientifique qui relie les chauves souris à l’actuelle épidémie de Ebolavirus du
Zaire qui s’est déclenché au Sud Est de la Guinée. Si certaines espèces de chauves
souris ont été impliquées en tant que réservoirs du virus Ebol
Ebola,
a, les scientifiques n’ont
jamais été à mesure d’isoler les particules vivantes du virus à partir des chauves souris,
et le rôle des chauves souris en tant que réservoirs du virus Ebola en Afrique Equatoriale
est encore à confirmer. La source animale de l’l’actuelle crise de maladie à virus d'Ebola en
Afrique de l’Ouest est encore mal connue
connue.
Alors que les chauves souris sont liées à d’autres malades zoonotiques et restent
reste un réservoir
potentiel de Ebola, les efforts visant à contrôler leurs populations sontt susceptibles d’exacerber
le problème. Nous nous efforçons ici de corriger certaines idées fausses à propos de Ebola et
les chauves-souris :
•
Malgré les propos disant le contraire dans les média, il n’y a aucune preuve
preu scientifique
que les chauves-souris sont les sources de l’épidémie actuelle de Ebola. Le « patient
zéro », c'est-à-dire
dire le patient par lequel l’épidémie a commencé, a été identifié comme
étant un garçon de deux ans dans le Sud Est de la Guinée. Tous les cas qui ont suivi
semblent venir du contact
ntact d’humain en humain. On ne sait pas comment le Patient
Zéro a contracté la maladie ; les propos des média disant qu’il
u’il a un lien avec les
chauves-souris
souris sont spéculatives. On a besoin de plus de recherches pour le
confirmer.
•
Le virus Ebola ne se transmet pas par l’air, et si les chauves-souris sont confirmées
comme étant un réservoir, la simple présence des chauves-souris ne peut pas conduire
à une épidémie de Ebola. Cependant la manipulation des chauves souris doit être
strictement évitée. Nous conseillons que la manipulation soient réservée aux seuls
experts en chauves-souris qui peuvent le faire avec les équipements de protection
individuelle appropriés
•
La destruction des habitats et la chasse augmentent le contact humain avec les animaux
sauvages. Le contact direct avec les animaux sauvages en général pourrait
augmenter le risque de contracter les maladies zoonotiques. Les humains peuvent
être exposés aux virus et maladies jusqu’alors inconnus via la destruction de l’habitat et
les empiètements humains dans les habitats comme les forêts, la chasse et la
consommation de viande de brousse, et le commerce illégal des animaux sauvages
comme les primates.
•
Les tentatives de déplacement ou d’extermination des chauves souris conduisent à la
dispersion des colonies de chauves-souris et augmenteront les risques de contact
humain. L’battage des chauves-souris dans le passé a contre-intuitivement résulté
en des taux élevés d’infection parmi les populations de chauves souris. Cela peut
en retour augmenter la probabilité d’infection zoonotique humaine. Les chauves-souris
ne doivent donc pas être abattues ou leur perchoirs perturbés.
L’essentiel sur les chauves-souris
Les chauves-souris sont les mammifères qui apparaissent partout sauf sur l’antarctique. Il y a à
peu près 300 espèces en Afrique, ce qui en fait 20% de la diversité des mammifères africain.
Les chauves souris fournissent beaucoup de services éco-systémiques pour supporter les
modes de vie des hommes : ils contribuent à la reforestation en tant que pollinisateurs des
fleurs des plantes et aident à la reforestation en dispersant les grains. En consommant les
insectes nuisibles dans le domaine de l’agriculture, les chauves souris insectivores contribuent
énormément à la productivité agricole à travers la réduction des pertes de productions et de
l’usage des pesticides. Cet apport à la productivité agricole dépend de façon critique des
populations saines de chauves-souris.
Les chauves-souris et les maladies
Bien que les effets écologiques des chauves-souris sur l’homme soient de façon accablante
positifs, les chauves-souris peuvent porter des maladies qui sont transmissibles aux humains.
En tant que mammifères sociaux, beaucoup de chauves-souris vivent en denses agrégations
qui sont propices aux infections par des pathogènes et à la transmission des parasites.
Globalement les pathogènes communs des chauves-souris comprennent la rage (un virus qui
est transmis via la salive ou le sang des mammifères infectés et peuvent causer des
encéphalites fatals aux humains) et l’histoplasmose (une maladie respiratoire causée par un
champignon sporifère qui poussent dans les crottes accumulées par les chauves-souris et les
oiseaux). Bien que les chauves-souris soient connues d’être des porteurs de la rage, plus de
99% des morts d’hommes par la rage en Afrique et Asie sont causés par les infections dues aux
carnivores, y compris les chiens domestiques. Les chauves-souris d’Afrique ont aussi été
associées aux virus comme celui de Marburg, le virus Duvenhage et le virus de Shimoni, mais à
dire que les chauves-souris abritent les virus à long terme en tant que réservoirs d’espèces,
cela reste faiblement compris.
Information générale sur Ebola :
Ebolavirus fait partie de la famille des filovirus qui comprend les espèces : Bundibugyo
ebolavirus (BDBV), Zaïre ebolavirus (EBOV), Sudan ebolavirus (SUDV) and Taï Forest
ebolavirus (TAFV;anciennement Côte d’Ivoire ebolavirus). Ces espèces provoquent des
éruptions périodiques de fièvres hémorragiques chez les humains et primates non hominoïdes
avec en général des taux de mortalité élevés.
Le virus est transmis aux hommes par un contact rapproché avec les animaux sauvages, y
compris les chauves--‐souris et se disperse dans la population humaine par la transmission
homme à homme. Les infections résultent des contacts directs avec le sang, les sécrétions et
les liquides des organes et autres parties du corps, provenant des personnes ou animaux
infectés, ou à travers les milieux ou objets contaminés par ces liquides.
Les chauves-souris en tant que réservoir du virus Ebola
Comme avec les hommes, les primates tels que les gorilles et les chimpanzés sont des hôtes
susceptibles du virus et succombent à la maladie. La maladie humaine a été reliée au contact
avec les primates infectés du virus Ebola, qui sont chassés, récupérés et consommés comme
viande de brousse. Avant 2005, l’histoire des éruptions de la maladie à virus d'Ebola comprend
des liens connus de l’exposition aux chauves-souris, mais c’est seulement en 2005 que la
première preuve scientifique impliquant les chauves--souris comme réservoir de virus d'Ebola a
fait son apparition. Les chauves-souris qui apparaissaient saines ont été testées positives aux
anticorps Ebola, et abritaient les fragments du virus. Cependant le virus vivant ne pouvait pas
être isolé à partir des chauves-souris, faisant d’elles un réservoir possible mais non prouvé.
C’est seulement dans trois espèces frugivores de chauves-souris (voir le tableau), Hypsignathe
monstrueux (Hypsignathus monstrosus), Épomophore de Franquet (Epomops franqueti), la
Petite myonyctère (Myonycteris torquata) qu’une preuve substantielle a été trouvée. La
Roussette paillée africaine (Eidolon helvum) une chauve-souris frugivore migratrice largement
répandue dans l’Afrique Subsaharienne, a eu un très faible niveau d’anticorps dans une étude
faite au Ghana, et n’a aucun acide nucléide, ce qui fait qu’elle ne semble pas être un réservoir
du virus Ebola. Très peu d’études ont été consacrées à l’écologie du virus d'Ebola, et les liens
entre les chauves-souris, les primates hominoïdes et non humains et le virus d'Ebola ne sont
pas encore clairs à ce jour. Pour une revue compréhensive de la situation, veuillez vous référer
à Olival, K.J., Hayman, D.T.S., 2014. Filoviruses in bats: Current knowledge and future
directions. Viruses 6, 1759--‐1788. http://dx.doi.org/10.3390/v6041759
Tableau 1: Les informations écologiques et géographiques de base sur l’implication des
chauves-souris comme réservoirs du virus Ebola
Espèces
Distribution
Habitat
Nids journaliers
migratoire?
Épomophore
de Franquet
(Epomops
franqueti)
Afrique de l'ouest et
Afrique centrale,
exceptionnellement
en Afrique de l'est
commun en forêt
tropicale, savanes
Larges arbres avec
Pas migrateurs
densement foliés
arborées et les
endroits cultivés,
Hypsignathe
monstrueux
(Hypsignathus
monstrosus)
Afrique de l'ouest et
Afrique Centrale,
exceptionnellement
en Afrique de l'est
Commun en forêt
tropicale
Arbres densément
la Petite
myonyctère
(Myonycteris
torquata)
Du Nigeria à l'est
Communs en forêt
tropicale, saisonniers
en savane arborées
En brousse et
Pas migrateurs
foliés, souvent pres
des eaux.
Migrations
arbres dans la forêt saisonnières entre
forêts et savanes
arborées.
Les dangers liés à la perturbation des perchoirs de chauves-souris
La perturbation des perchoirs de chauves-souris et l’abattage (tueries) des colonies de
chauves-souris ont démontré une méthode inefficace de contrôle des maladies zoonotiques
lorsqu’elles sont présentes dans les populations de chauves-souris. En Uganda, les chauvessouris frugivores égyptiennes (Rousettus aegyptiacus) ont été abattues en réponse à une
épidémie du virus Marburg parmi les humains en 2007. Dès après, une nouvelle population de
chauves-souris a colonisé le perchoir. La population immigrante avait un taux plus élevé
d’infection à virus Marburg, ce qui a conduit à un seconde épidémie parmi les humains.
Egalement l’abattage à long terme des chauves-souris vampire (Desmodus rotundus) au Peru a
eu un effet similaire : les colonies qui étaient objet à l’abattage avaient des taux les plus élevés
d’infection à la rage. En conséquence, là où il ya des chauves-souris portant des maladies
qui sont potentiellement dangereux pour les humains, perturber les perchoirs ou tuer les
chauves-souris est susceptible d’augmenter au lieu de diminuer les risques de voir les
personnes infectées par ces maladies.
De loin la voie la plus sage est de laisser les chauves-souris seules. Ne les perturbons
pas, ne les touchons pas et ne les chassons pas. N’essayer pas d’expulser, d’abattre ou
exterminer les colonies de chauves-souris. La chasse d’animaux sauvages et la
consommation de viande de brousse sont actuellement considérées comme étant la
meilleure voie pour le virus Ebola de se disséminer dans la population humaine.
Pour les détails sur les signes et symptômes l'Ebola, veuillez suivre ces liens :
- Organisation Mondiale de la Santé : http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs103/fr/
- Centre du contrôle des maladies : http://www.cdc.gov/vhf/ebola/
La position du Réseau de Conservation des chauves-souris en Afrique (BCA)
BCA est un groupe de chercheurs et des experts en conservation qui travaillent avec les chauvessouris africains. Notre mission est de faciliter les recherches et les actions de conservations pour
les chauves souris en Afrique à travers un réseau ouvert à tous ceux qui sont concernés par la
conservation des chauves souris en Afrique.
Plus d’information sur notre site web http://www.batconafrica.net/
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