Document du professeur 1/6 Niveau 4ème Physique - Chimie La «résistance» Quelle est l’influence d’une «résistance» dans un circuit électrique série ? Programme B. Les lois du courant continu B2. Un dipôle : la résistance Cette séance expérimentale illustre la partie de programme ci-dessous, parue dans l'annexe IV à l'arrêté du 6 avril 2007 publié au BO hors série n° 6 du 19 avril 2007, afin de tenir du socle commun de connaissances et de compétences au collège ( B.O. n° 29 du 20 juillet 2006). Connaissances Capacités Exemples d'activités LA « RÉSISTANCE » Quelle est l’influence d’une « résistance » dans un circuit électrique série ? Pour un générateur donné, dans un circuit électrique série : . l’intensité du courant électrique dépend de la valeur de la «résistance» ; . plus la «résistance» est grande, plus l’intensité du courant électrique est petite ; . l’intensité du courant ne dépend pas de la place de la «résistance». L’ohm (Ω) est l’unité de résistance électrique du SI. Observer expérimentalement l’influence de la résistance électrique sur la valeur de l’intensité du courant électrique. Utiliser un multimètre en ohmmètre. À partir d’un questionnement, aboutir à la mesure de l’intensité d’un courant électrique traversant des «résistances» différentes alimentées par un même générateur dans un circuit série. Utilisation d’un multimètre en ohmmètre. Pré requis de l’élève o L’élève sait utiliser un ampèremètre. o L’élève connaît l’unité de résistance électrique. Mots clés o Résistance o Intensité o Ampèremètre o Multimètre © PIERRON 2007 o Ohmmètre o Fusible o Lampe La «résistance» (page 1) Document du professeur 2/6 Prévoir : Matériel Poste élève Platine de câblage Multimètre Composants : Douille culot E10 Interrupteur Cavalier ou shunt Résistance de 47 Ω Résistance de 1000 Ω Lampe 12 V, 50 mA Fusibles 800 mA, 1 A, 2 A Le fusible 1 A doit avoir été détruit auparavant pour que l’on aperçoive bien le fil cassé. Référence 10338 02582 10270 10273 10272 10355 10255 03704 02355-02356-02358 Remarques, astuces o Le professeur veillera à étiqueter les deux « résistances » R1 et R2. o Lors des mesures à l’ohmmètre des valeurs des résistances R1 et R2, le professeur pourra faire comparer les valeurs trouvées avec celles obtenues en utilisant le code des couleurs. o Pendant toute l’année, les fusibles usagers sont à récupérer afin d’en posséder suffisamment le jour de la séance expérimentale. Prolongements o Sécurité : les fusibles Les fusibles le plus simples étaient jadis constitués par un fil de plomb en contact avec l’air extérieur. On voit de moins en moins de fusibles « à l’air libre » d’autant que l’emploi du plomb pour cet usage est interdit. Les fusibles actuels sont le plus souvent constitués d’un fil d’alliage spécial (bismuth - étain) à l’intérieur d’un cylindre en céramique (on les retrouve dans les prises, sur certains tableaux électriques, etc..) ou encore dans un cylindre en verre (utilisés dans les circuits électroniques). Le calibre d’un fusible dépend de la section du fil. Il y a deux familles de fusibles : - les rapides marqués « F » qui fondent de suite et sont formés d’un simple fil [(1) ci-contre] - les retardés ou temporisés marqués « T ou D» qui sont un peu plus lents à réagir et sont formés d’un fil simple ou spiralé [(2) ci-contre] (Ci-contre quelques fusibles) Pour la séance expérimentale, prévoir des fusibles sur lesquels l’intensité maximale admissible est bien indiquée (800 mA, 1 A, 2 A) et dont au moins l’un (celui calibré à 1 A par exemple) soit « grillé ». © PIERRON 2007 La «résistance» (page 2) Document du professeur 3/6 De nos jours, les fusibles sont avantageusement remplacés par les disjoncteurs thermiques ré-armables. Le courant électrique traverse le disjoncteur où des spires de fil chauffent par effet Joule un bilame. Si l'échauffement devient trop important, le bilame se déforme et appuie sur un levier qui déclenche l’ouverture du circuit. Le disjoncteur est ré-armable signifie qu’il est prévu pour ne subir aucune détérioration lors de son fonctionnement contrairement au fusible : lorsque le bilame refroidit, le circuit peut se refermer en agissant sur le levier précédent qui rétablit la circulation du courant. Il existe aussi des disjoncteurs électroniques ré-armables ou encore "auto ré-armables" de part leur constitution physique (thermistances à coefficient de température positif CTP). Cependant l'utilisation du fusible reste avantageuse lorsqu'un fort pouvoir de coupure est nécessaire sous un volume réduit. o Histoire des sciences : la supraconductivité La supraconductivité est la propriété que possèdent certains matériaux de conduire le courant électrique sans résistance à condition que la température soit inférieure à une certaine valeur appelée température critique (Tc). Elle fût mise en évidence en 1911. Gilles Holst, un élève du laboratoire du physicien hollandais Kamerlingh Onnes, découvrit qu’à une température inférieure à -268,8°C (4,25 K) le mercure présentait une résistance nulle, observation particulièrement intéressante puisqu’elle permettait d’imaginer des courants qui circuleraient sans résistance et donc sans dissipation de chaleur. De très nombreux matériaux sont supraconducteurs. A titre de comparaison, le plomb devient supraconducteur à -266°C et l’aluminium à -272°C. Les matériaux supraconducteurs permettent de faire circuler des courants très intenses pouvant créer de puissants champs magnétiques dont les applications sont les trains ou métros à sustentation magnétique, l’IRM, … o Conducteur ohmique et « résistance » Un conducteur ohmique est un dipôle qui respecte idéalement la loi d’Ohm, c'est-à-dire pour lequel tension et intensité sont toujours dans la même relation de proportionnalité. Les dipôles vendus sous le nom de « résistance » sont conçus pour être assimilable à des conducteurs ohmiques dans une large plage d’utilisation : dissipant à l’extérieur l’énergie que leur fournit le générateur, ils conservent une résistance constante à température constante. Pour distinguer le dipôle – objet physique - de sa propriété physique, il a été décidé, dans ce cours, de le nommer « résistance » (avec guillemets) par opposition au mot résistance (sans guillemets) qui représente sa propriété physique de résister au passage du courant électrique. Il ne faut pas systématiquement associer le mot « résistance » à la dénomination « conducteur ohmique ». Ainsi, par exemple, le filament d’une lampe à incandescence qui est une « résistance » n’est pas un conducteur ohmique étant donné que sa caractéristique n’est pas une droite passant par l’origine ! © PIERRON 2007 La «résistance» (page 3) Document du professeur 4/6 En effet, la résistance du filament d’une lampe à incandescence n’est pas constante, elle augmente fortement avec la tension qui provoque son échauffement. Elle suit la loi R = R0 ( 1 + a.θ) - R0 étant la valeur de la résistance à 0°C - θ étant la température en °C - a étant le coefficient de température du métal du filament. Pour les métaux purs, a est souvent voisin de 1/273 °C-1. Cependant on peut calculer pour un point donné de la caractéristique la résistance en ce point du filament en appliquant la loi d’Ohm : UR = R.IR. La valeur trouvée varie, bien entendu, avec le point choisi. Pistes d’évaluation I Note expérimentale Branchement de l’ohmmètre ++ Choix du calibre de l’ohmmètre ++ Remplissage du tableau de mesures (avec les unités) activité 2 ++ Préparation de l’ampèremètre ++ Réalisation du montage activité 2 ++ Remplissage du tableau de résultats, activité 3 +++ Rangement du matériel ++ Note expérimentale /15 II Note théorique Schématisation 1 points Conclusions 4 points Note théorique © PIERRON 2007 /5 La «résistance» (page 4) Document du professeur 5/6 Nom : Prénom : Classe : Date : Physique - Chimie La «résistance» Approche expérimentale de la «résistance» électrique Objectifs o Mesurer des «résistances» à l’ohmmètre. o Etudier l’influence d’une «résistance» dans un circuit. o Comprendre le rôle d’un fusible. Consignes de sécurité o Le branchement du générateur sur le secteur sera réalisé par le professeur. ACTIVITE 1 : Mesurer des « résistances » à l’aide d’un ohmmètre a. Mettre le multimètre en fonction ohmmètre ; pour cela : * placer le sélecteur dans la zone Ω sur le calibre le plus grand possible (souvent 20 M Ω) ; * brancher deux fils de connexion sur le multimètre, l’un sur la borne COM, l’autre sur la borne V/ Ω. b. Brancher la première « résistance» (R1) aux bornes de l’ohmmètre. Diminuer le calibre, si cela est possible, jusqu’à obtenir la mesure la plus précise. Attention : si la valeur « 1. » s’affiche, cela signifie que la valeur de résistance est supérieure au calibre utilisé. Il faut alors placer le sélecteur sur un calibre plus grand. Reporter la valeur de R1 dans le tableau ci-dessous après avoir appelé le professeur. c. Faire de même avec la «résistance» R2. R1 Valeur de la résistance 47 Ω R2 1000 Ω d. Comparer les valeurs relevées avec l’ohmmètre avec celles obtenues en utilisant le code des couleurs et conclure. Les valeurs sont très proches les unes des autres. © PIERRON 2007 La «résistance» (page 5) Document du professeur 6/6 Activité 2 : étude de l’influence d’une «résistance» dans un circuit électrique 1. Influence de la valeur de la «résistance» Mettre à présent le multimètre en fonction ampèremètre continu, sur le calibre 200 mA. a. Réaliser un montage en série comprenant un générateur, une lampe (12V-50mA), un interrupteur ouvert et l’ampèremètre. Appeler le professeur pour faire vérifier le montage. - Relever l’éclat de la lampe ainsi que la valeur de l’intensité du courant électrique dans le circuit. - Reporter les résultats dans le tableau ci-dessous. b. Ouvrir le circuit et ajouter dans le circuit la « résistance » R1 en série. - Réaliser dans le cadre ci-après le schéma du montage. Schéma du montage - Relever l’éclat de la lampe ainsi que la valeur de l’intensité du courant électrique dans le circuit. - Reporter les résultats dans le tableau ci-dessous. c. Remplacer ensuite R1 par R2 et finir de compléter le tableau. Tableau de résultats : Montage Sans «résistance» Avec R1 Avec R2 Eclat de la lampe Normal Faible Eteinte Intensité du courant 51,7 mA 46,5 mA 12 mA Conclusion (à compléter). Quand on ajoute une «résistance» dans un circuit en série, l’intensité du courant diminue. Plus la résistance ajoutée est grande, plus l’éclat de la lampe est faible. Plus la résistance ajoutée est grande, plus l’intensité du courant sera petite. © PIERRON 2007 La «résistance» (page 6) Document du professeur 7/6 2. Influence de la place de la «résistance» - Reprendre le montage précédent. Circuit ouvert, permuter la lampe et la «résistance». - Mesurer la valeur de l’intensité du courant électrique dans le circuit. Comparer cette valeur à celle trouvée précédemment. Que remarquez-vous ? Elles sont identiques. Conclusion (entourer les mots exacts) Dans un circuit en série, l’intensité du courant électrique dépend / ne dépend pas de la place de la «résistance». Activité 3 : Le fusible, une «résistance» particulière Symbole normalisé : Photographies d’un fusible à fil simple et d’un fusible à fil spiralé Un conducteur traversé par un courant électrique s’échauffe ; ce phénomène, appelé « effet Joule », est exploité dans les fusibles. Le fusible est constitué d’un matériau dont la résistance croît avec la température comme c’est le cas pour de nombreux métaux. L’augmentation de l’intensité dans le circuit et celle de la résistance sont la cause d’un dégagement de chaleur suffisant pour faire fondre le fusible et ainsi ouvrir le circuit. Quand un appareil électrique présente un défaut de fonctionnement, il peut apparaître un courant électrique d’intensité trop importante dans le circuit auquel il est relié. Cette augmentation d’intensité provoque un échauffement des fils et il y a risque d’incendie. Il faut alors pouvoir ouvrir automatiquement et rapidement le circuit. Pour cela, on emploie dans les installations électriques des fusibles, qui sont montés en série avec chaque appareil. Examiner les fusibles qui se trouvent à votre disposition et compléter le tableau suivant : Intensité pour laquelle le fil conducteur fond Fusible 1 Fusible 2 Fusible 3 800 mA 1A 2A Le fil du fusible est-il fondu ? Non Oui Non Dans le cas du fusible 2 pour quelle raison le fil le constituant a-t-il fondu ? Le fil constituant le fusible a été détruit par un trop fort échauffement dû à un courant électrique d’intensité supérieure à 1 ampère. © PIERRON 2007 La «résistance» (page 7)