OTITE SERO MUQUEUSE Définition : Les otites séromuqueuses (OSM) se définissent par la présence d’une effusion des cavités de l’oreille moyenne durant plus de 3 semaines . Pathogénie : 2 théories 1. Inflammatoire d’origine virale ou bactérienne +++ : l’OSM est la conséquence d’une inflammation de la muqueuse de l’oreille moyenne à l’origine d’une pathologie exsudative prolongée ayant pour support anatomopathologique une métaplasie mucipare. 2. La dysfonction tubaire Epidémiologie : Elles sont extrêmement fréquentes chez les enfants en âge préscolaire, puisque la quasi-totalité des enfants en sont atteints à un moment donné de leur développement. La plupart sont de résolution spontanée, mais 30 à 40% nécessiteront un traitement. Bilatérale dans 85 % des cas. Chez les 6 % des enfants qui vont développer une OSM traînante, la surveillance otologique doit être systématique et rigoureuse, car l’OSM est considérée comme la plaque tournante de tous les processus d’otite chronique. Attention chez l’adulte OSM = K Cavum jusqu'à preuve du contraire +++ FDR : végétation adénoïdes+++, déviation septale, RGO, pathologie tumorale, dysfonction tubaire chez l’enfant présentant une malformation cranio-faciale (T21, fente vélo palatine), le mode de garde en crèche, la carence martiale, l’allergie, la pollution ainsi que le tabagisme passif. SF : hypoacousie, plénitude d’oreille, otalgie sans fièvre fugace réveillant la nuit SP : tympan opaque, gris, épais, terne, dépoli, bombant avec niveaux liquides rétro tympaniques ou très aminci et rétracté si évolution ancienne. Paraclinique : Audiométrie : indispensable pour tout enfant présentant une OSM depuis au moins 3 mois (surdité de transmission d’environ 30 dB sur les fréquences conversationnelles) Tympanométrie : étudie la compliance du tympan et la pression relative à l’intérieur de la caisse (courbe plate) Diagnostic différentiel : Essentiellement doute sur OMA si enfant fébrile, la recherche d’une autre étiologie aux signes généraux permettant de faire la part des choses. Evolution : guérison spontanée de 95% à 10 ans, 22% à 1 an. Si la majorité des OSM chroniques guérissent sans séquelles, un petit nombre d’entre elles est susceptible d’évoluer d’évoluer vers l’otite chronique atelectasique, les poches de rétraction et le cholestéatome. Complications : OMA, retard de langage, otites moyennes chroniques Traitement : uniquement si chronique nécessite une période de surveillance Médical : ATB (Clamoxyl® 50 mg/kg/j 6j + corticothérapie 1mg/kg/j 5 jours+ lavage FN au serum physio) Chirurgical : Les guidelines les plus récentes publiées pour le traitement des OSM de l’enfant datent de 2004 et ne recommande pas l’adénoidectomie dans l’arsenal thérapeutique de première intention sauf s’il existe une autre indication (rhinopharyngite ou rhinite chronique, ronchopathie…). L’ATT demeure à ce jour l’unique traitement ayant une efficacité indiscutable sur l’OSM. Cependant, approximativement 20 à 50% des enfants ayant bénéficié d’une pose d’ATT rechutent après l’extrusion de celui-ci et nécessiteront une seconde intervention. L’adénoidectomie associée à une myringotomie (avec ou sans mise en place d’ATT) aurait alors un bénéfice dans la prévention des récidives d’OSM ultérieures chez les enfants de plus de 2 ans Indications des ATT faisant l’objet d’un consensus international sont : - ST >30dB avec retard de langage Effusion durant plus de 3 mois avec symptômes cliniques OSM récidivante sur enfant à risque (SP sous jacente) Episodes de surinfection répétés (5 à 6 OMA par hiver) Rétraction tympanique L'ATT n'est pas indiqué lorsque les différents éléments (otoscopie, audio, tympano) ne sont documentés que depuis moins de 2 mois. Par contre, il peut être posé dès le premier examen et quelle que soit la durée du suivi, dans l’otite de l'enfant appareillé, trisomique 21 ou porteur d'une pathologie vélaire associée car le pronostic de l’OSM est mauvais. Complications des ATT - Otorrhée Expulsion Obstruction Perforation résiduelle Tympanosclérose Cholestéatome