Diagnostic de sensibilite ecologique relatif au

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1
Communauté Urbaine de Cherbourg
10 place Napoléon – BP- 808
50 108 Cherbourg-Octeville Cédex
Diagnostic de sensibilité écologique
relatif au projet d’aménagement du « secteur Giffard » sur la
commune de Tourlaville (50)
Rapport final
Réalisation : Pierre DUFRENE
Octobre 2010
BUREAU D’ETUDES PIERRE DUFRENE
65 Rue de la Duché
50100 Cherbourg-Octeville
Tél.: 02 33 53 89 39
e-mail: [email protected]
SOMMAIRE
INTRODUCTION
5
CHAPITRE I : Présentation générale du site
5
1.- Informations générales : description sommaire, statut actuel et
limite du site
5
2.- Contexte écologique
6
3.- Contexte géologique et hydrogéologique
7
CHAPITRE II : Diagnostic « zones humides »
9
1.- Méthodes
1.1.- Etude des habitats
1.2.- Etude de la flore
1.3.- Etude des sols
9
9
9
10
2.- Résultats
2.1.- Habitats
2.2.- Flore
2.3.- Sols
2.4.- Conclusion
11
11
13
16
19
CHAPITRE III : Diagnostic écologique
20
A.- FLORE ET MILIEUX NATURELS
20
1.- Méthode
1.1.- Cartographie et description de la végétation
1.2.- Inventaires des espèces
1.3.- Analyse patrimoniale
1.3.1. Valeur patrimoniale floristique
1.3.1.1.- Définition du statut de rareté des espèces
1.3.1.2.- Définition de la valeur patrimoniale floristique
1.3.2. Valeur patrimoniale des habitats
1.3.3. Synthèse flore / habitats
20
20
20
20
20
20
21
22
23
2
2.- Résultats
2.1.- Description des unités écologiques
2.1.1.- Potager
2.1.2.- Jeunes friches post-culturales mésophiles
2.1.3.- Jeunes friches post-culturales mésohygrophiles
2.1.4.- Friches post-culturales anciennes mésohygrophiles
2.1.5.- Ourlet à Dactyle
2.1.6.- Roselières
2.1.7.- Roselières plus ou moins envahies par les ronces
2.1.8. Les haies
2.1.11.- Les vieux murs
2.1.13.- Les fossés
23
23
23
23
27
27
28
28
29
29
30
31
2.2.- Inventaires floristiques
2.3.- Analyse patrimoniale
2.3.1. Flore
2.3.1.1.- Les espèces assez rares en Basse-Normandie
2.3.1.2.- Les espèces rares en Basse-Normandie
2.3.1.3.- Les espèces très rares en Basse-Normandie
2.3.1.4.- Autres espèces
32
32
32
33
35
37
37
2.3.2.- Les habitats naturels remarquables
2.3.3.- Synthèse sur l’intérêt patrimonial flore / habitats
38
38
2.4.- La flore inférieure
39
B.- FAUNE
1.- Vertébrés
40
40
1.1.- Avifaune
1.1.1. Méthodes
1.1.1.1.- Inventaires
1.3.1.1.- Statuts
1.1.2. Résultats
1.1.2.1.- Description du peuplement
1.1.2.2.- Analyse patrimoniale
40
40
40
40
41
41
44
1.2.- Herpétologie
1.2.1. Méthodes
1.2.1.1.- Batraciens
1.2.1.2.- Reptiles
46
46
46
46
3
1.2.2. Résultats
1.2.2.1.- Batraciens
1.2.2.2.- Reptiles
46
46
46
1.3.- Mammifères
1.3.1. Méthode
1.3.1.1.- Inventaires
1.3.1.1.- Statuts
1.3.2. Résultats
47
47
47
47
47
2.- Invertébrés
49
2.1.- Lépidoptères (Papillons)
2.1.1. Méthode
2.1.1.1- Inventaires
2.1.1.2- Statuts
2.1.2. Résultats
49
49
49
49
50
2.2.- Odonates (Libellules et demoiselles)
2.2.1. Méthode
2.2.1.1- Inventaires
2.2.1.2- Statuts
2.2.2. Résultats
51
51
51
51
51
2.3.- Orthoptères (Sauterelles, Grillons, Criquets)
2.3.1. Méthode
2.3.1.1- Inventaires
2.3.1.2- Statuts
2.3.2. Résultats
52
52
52
53
53
2.4.- Autres invertébrés
54
C.- SYNTHESE
D.- CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE 1
ANNEXE 2
58
58
59
61
64
Avertissement
Sauf indications contraires, toutes les photographies ont été réalisées sur le site d’étude au
cours de la campagne de terrain ou à partir d’échantillons prélevés sur le terrain.
4
INTRODUCTION
Dans le cadre du projet d’aménagement du « secteur Giffard », cette étude a pour objectif de
réaliser un diagnostic de la sensibilité écologique du site. Ce diagnostic comporte d’une part,
une analyse basée sur la flore, la faune et les habitats naturels (2ème phase de l’étude) et,
d’autre part, une délimitation précise de l’étendue de la zone humide (1ère phase de l’étude).
Ce rapport présente les résultats de la deuxième phase et reprend (sans modification) les
résultats exposés lors de la première phase de l’étude ayant fait l’objet d’un rapport rendu fin
Mai 2010.
CHAPITRE I : Présentation générale du site
1.- Informations générales : description sommaire, statut actuel et
limite du site
Située en Basse-Normandie dans le Nord du département de la Manche, la zone d’étude est
localisée dans la Communauté Urbaine de Cherbourg sur la commune de Tourlaville.
Carte n°1 :
Localisation du site en France et
dans le département de la Manche
5
Elle couvre une superficie
d’environ 6ha localisés aux
marges de l’urbanisation actuelle.
Carte n°2 : Localisation de la zone d’étude (en jaune)
2.- Contexte écologique
Le Cotentin se caractérise par une succession depuis le littoral de 4 grands ensembles
écologiques : le milieu marin et l’estran, les milieux arrières littoraux (dunes, marais), les
falaises et landes littorales puis le bocage.
Carte n°3 : Localisation des ZNIEFFs de type 1 les plus proches
6
A l’exception du bocage dont l’intérêt écologique est surtout structurel et paysager, les
ensembles littoraux comportent fréquemment des habitats naturels à haute valeur
patrimoniale.
La carte n°3 reflète partiellement ces caractéristiques locales avec de nombreuses landes
inscrites en ZNIEFF de type 1. Plus ponctuellement, les « Dunes et Marais de Collignon »
représentent les derniers milieux arrière littoraux résiduels sur le littoral de la CUC, la plupart
ayant disparu sous le développement de l’urbanisation.
Ainsi, si le site étudié ne présente aucun classement ou aucune inscription administrative au
titre du patrimoine naturel, il est localisé dans un secteur à forte potentialité écologique : le
littoral.
3.- Contexte géologique et hydrogéologique
La carte n°4 montre que le territoire étudié est localisé à proximité du littoral sur des alluvions
modernes (Fz) et des basses terrasses marines (M) comprises entre 5 et 10m d’altitude.
Les sondages pédologiques effectués sur le site qui montrent une couche sableuse de 50 à
60cm (colluvions en provenance des terrasses marines ?) reposant sur une couche profonde
argileuse (alluvions modernes ?).
La couche sableuse est enrichie en limons.
Carte n°4 : Contexte géologique (d’après la carte BRGM, 1977)
7
De nombreux fossés bordent les parcelles mais aucun écoulement n’a été observé. Tous
étaient à sec au mois de Mai mais présentent le plus souvent une végétation hélophytique
(Epilobium parviflorum, Phragmites australis, Pulicaria dysenterica, etc.). Certains ne sont
plus visibles sur le terrain en raison de l’arrêt déjà trop ancien de l’activité agricole et de
l’absence d’entretien.
fossé à sec encore bien visible entre deux friches post-culturales
La nappe d’eau temporaire présente sur la zone d’étude ne semble alimentée que par la
pluviométrie. Elle est globalement drainée de la frange Sud-Est (partie haute) vers la frange
Nord-Ouest (Partie basse) bordée par la piste cyclable.
8
CHAPITRE II : Diagnostic « zones humides »
1.- Méthodes
Les zones humides ont été identifiées, pour chaque unité écologique cartographiée, au sens de
l’arrêté du 24.06.08 modifié par l’arrêté du 01.10.2009 et de sa circulaire d’application à
partir du protocole suivant (extraits des textes officiels) :
1.1.- Etude des habitats
« Lorsque des données ou cartographies d'habitats selon les typologies CORINE biotopes ou
Prodrome des végétations de France sont disponibles à une échelle de levés appropriée (1/1
000 à 1/25 000 en règle générale), la lecture de ces cartes ou données vise à déterminer si les
habitats présents correspondent à un ou des habitats caractéristiques de zones humides parmi
ceux mentionnés dans l'une des listes ci-dessous, selon la nomenclature des données ou cartes
utilisées.
Un espace peut être considéré comme humide si les habitats qui le composent figurent comme
habitats caractéristiques de zones humides dans la liste correspondante. Lorsque des données
ou cartographies surfaciques sont utilisées, la limite de la zone humide correspond alors au
contour de cet espace auquel sont joints, le cas échéant, les espaces identifiés comme humides
d'après le critère relatif aux sols selon les modalités détaillées à l'annexe 1. »
1.2.- Etude de la flore :
« Protocole de terrain :
- sur une placette circulaire globalement homogène du point de vue des conditions
mésologiques et de végétation, d'un rayon de 3 ou 6 ou 12 pas (soit un rayon entre 1,5 et 10
mètres) selon que l'on est en milieu respectivement herbacé, arbustif ou arborescent, effectuer
une estimation visuelle du pourcentage de recouvrement des espèces pour chaque strate de
végétation (herbacée, arbustive ou arborescente [2]) en travaillant par ordre décroissant de
recouvrement (3) ;
- pour chaque strate :
- noter le pourcentage de recouvrement des espèces ;
- les classer par ordre décroissant ;
- établir une liste des espèces dont les pourcentages de recouvrement cumulés permettent
d'atteindre 50 % du recouvrement total de la strate ;
- ajouter les espèces ayant individuellement un pourcentage de recouvrement supérieur ou
égal à 20 %, si elles n'ont pas été comptabilisées précédemment ;
9
- une liste d'espèces dominantes est ainsi obtenue pour la strate considérée ;
- répéter l'opération pour chaque strate ;
- regrouper les listes obtenues pour chaque strate en une seule liste d'espèces dominantes
toutes strates confondues (4) ;
- examiner le caractère hygrophile des espèces de cette liste ; si la moitié au moins des
espèces de cette liste figurent dans la Liste des espèces indicatrices de zones humides »
mentionnée au 2.1.2 ci-dessous, la végétation peut être qualifiée d'hygrophile. »
1.3.- Etude des sols
« Protocole de terrain :
Lorsque des investigations sur le terrain sont nécessaires, l'examen des sols doit porter
prioritairement sur des points à situer de part et d'autre de la frontière supposée de la zone
humide, suivant des transects perpendiculaires à cette frontière. Le nombre, la répartition et
la localisation précise de ces points dépendent de la taille et de l'hétérogénéité du site, avec 1
point (= 1 sondage) par secteur homogène du point de vue des conditions mésologiques.
Chaque sondage pédologique sur ces points doit être d'une profondeur de l'ordre de 1 mètre.
L'examen du sondage pédologique vise à vérifier la présence :
-
d'horizons histiques (ou tourbeux) débutant à moins de 50 centimètres de la surface du
sol et d'une épaisseur d'au moins 50 centimètres ;
-
ou de traits réductiques débutant à moins de 50 centimètres de la surface du sol ;
ou de traits rédoxiques débutant à moins de 25 centimètres de la surface du sol et se
prolongeant ou s'intensifiant en profondeur ;
-
ou de traits rédoxiques débutant à moins de 50 centimètres de la surface du sol et se
prolongeant ou s'intensifiant en profondeur, et des traits réductiques apparaissant
entre 80 et 120cm de profondeurs.
Si ces caractéristiques sont présentes, le sol peut être considéré comme sol de zone humide.
En leur absence, il convient de vérifier les indications fournies par l'examen de la végétation
ou, le cas échéant pour les cas particuliers de sols, les résultats de l'expertise des conditions
hydrogéomorphologiques.
La fin de l'hiver et le début du printemps sont des périodes idéales pour constater sur le
terrain la réalité des excès d'eau, mais l'observation des traits d'hydromorphie peut être
réalisée toute l'année. »
10
2.- Résultats
2.1.- Habitats
Une cartographie des unités écologiques a été réalisée (cf Chapître II). Trois unités sont
potentiellement éligibles au titre des zones humides :
-
les roselières, qu’elles soient ou non plus ou moins envahies par les ronces et peu
hygrophiles, elles correspondent à l’habitat : 53.1 Roselières ;
Vieux murs
envahi par
les ronces
Roseaux
Roselière parcelle 8
-
le développement de l’Agrostide stolonifère (Agrostis stolonifera), de la Houlque
(Holcus lanatus), de la Renoncule rampante (Ranunculus repens), etc. atteste du
passage de la friche par un stade prairial fugace appartenant au 37.2 Prairies humides
eutrophes et probablement au 37.242 Prairies à Agrostide stolonifère et Fétuque
faux-roseau, groupements végétaux caractéristiques, notamment, des dépressions
collectant les eaux pluviales temporairement inondées.
-
la couverture de saules qui se développe ou se développera sur l’ensemble des friches
mésohygrophiles finira par aboutir à court terme à l’habitat 44.92 : Saussaies
marécageuses.
Exemple de développement de la couverture de saules sur la parcelle 16
Le schéma ci-dessous montre l’évolution normale de la végétation vers des stades forestiers
après abandon des activités agropastorales en climat tempéré (à quelques exceptions près
comme les milieux littoraux ou les hautes montagnes).
11
Cultures Prairies Ourlets herbacés
(Sol nu)
Fourrés
Stades forestiers
Evolution dynamique naturelle de la végétation après abandon de l’activité agropastorale
Aux sols nus succèdent un stade de friche à annuelles, puis à bisannuelles, remplacées par des
herbacées vivaces (stades prairiaux) puis par des ligneux (fourrés) qui commencent à
s’installer. Le stade « ourlets herbacés » correspond ici en milieux humides à des
mégaphorbiaies caractérisées par les grands hélophytes sociaux comme le Roseau
(Phragmites australis).
C’est cette dynamique que l’on peut observer sur le site d’étude :
Arrêt des cultures maraîchères
Jeunes friches post-culturales
les annuelles et les bisannuelles sont encore bien présentes,
le stade prairial est mal caractérisé en l’absence de fauche et/ou de pâturage
Friches post-culturales anciennes
Les annuelles et bisannuelles régressent au profit des vivaces, prairiales ou grands hélophytes,
les ligneux (saules) commencent à envahir les parcelles
La couverture des saules (il s’agit ici
probablement d’un hybride entre le Saule à
oreillettes et le Saule roux : Salix aurita x Salix
acuminata) est encore faible mais s’étendra
rapidement dans les années à venir en l’absence
d’intervention humaine. Par conséquent, si le
terme de Saussaie est actuellement un peu
excessif, il deviendra effectif à court terme.
Salix aurita x acuminata
12
Conclusion
La présence de l’habitat 53.1, roselières, est suffisante pour qualifier de zones humides
au sens des textes officielles les parcelles 6, 7, 8, 11, 12 et 14. Les friches
mésohygrophiles, jeunes ou anciennes, seront éligibles à court terme en raison du
développement de la couverture des saules.
Carte n°5 : Synthèse sur l’éligibilité des parcelles en zones humides au titre des habitats
2.2.- Flore
6 relevés phytosociologiques standard ont été réalisés dans les parcelles 3, 4, 9, 13, 16 et 18
afin de compléter et préciser le diagnostic réalisé sur la base des habitats. Ces relevés sont
récapitulés dans le tableau n°1.
Les relevés consistent à noter la totalité des espèces présentes sur une surface dite
« floristiquement homogène ». Pour chaque espèce, un coefficient d’abondance-dominance
est attribué :
+ : simplement présent
1 : quelques pourcents de recouvrement ou individus abondants
2 : 5 à 25% de recouvrement
3 : 25 à 50% de recouvrement
4 : 50 à 75% de recouvrement
5 : 75 à 100% de recouvrement
Le recouvrement est estimé à vue par la projection verticale au sol de chaque espèce. Bien
entendu, la somme de tous les recouvrements peut dépasser 100%, les plantes se chevauchant
fréquemment dans le tapis végétal. Le recouvrement total, toutes espèces confondues, est
également noté. Les relevés ont été effectués le 17.05.2010, soit un peu trop tôt en saison.
13
Tableau n°1 : Relevés phytosociologiques
Strate arbustive
Salix aurita L. x (acuminata Miller)
Salix caprea L.
P4
.
+
P4
.
.
P18 P18 P9 P9 P16 P16
5%
. 15% . 15% .
1
.
2
15
2
15
40% . 70% . 70% . 70% .
Strate herbacée
Agrostis stolonifera L.
3
30
2
15
2
10
2
15
Artemisia vulgaris L.
.
.
.
.
.
.
.
.
Bellis perennis L.
.
.
.
.
.
.
+
.
Cerastium glomeratum Thuill.
.
.
.
.
.
.
.
.
Cirsium arvense (L.) Scop.
1
.
1
.
+
.
2
15
Cirsium vulgare (Savi) Ten.
+
.
.
.
+
.
.
.
Conyza sp
1
.
2
15
2
20
2
10
Cortaderia selloana Asc. & Grae.
.
.
+
.
.
.
.
.
Dactylis glomerata L.
+
.
+
.
+
.
+
.
Carex sp
.
.
.
.
+
.
.
.
Dryopteris filix-mas (L.) Schott
.
.
+
.
.
.
.
.
Epilobium hirsutum L.
2
10
1
.
1
.
+
.
Epilobium parviflorum Schreber
.
.
.
.
+
.
1
.
Equisetum arvense L.
+
.
.
.
+
.
+
.
Eupatorium cannabinum L.
+
.
+
.
+
.
.
.
Festuca arundinacea Schreber
.
.
.
.
.
.
.
.
Holcus lanatus L.
2
15
3
30
3
40
2
15
Hypericum hircinum L.
+
.
2
10
+
.
.
.
Hypochoeris radicata L.
.
.
.
.
.
.
1
.
Juncus inflexus L.
.
.
+
.
.
.
+
.
Leucanthemum vulgare Lam.
+
.
.
.
.
.
.
.
Pastinaca sativa L.
.
.
1
.
+
.
.
.
Phragmites australis (Cav.) Steudel
.
.
.
.
.
.
+
.
Picris echioides L.
2
10
.
.
+
.
2
15
Picris hieracioides L.
.
.
.
.
.
.
.
.
Plantago lanceolata L.
.
.
.
.
.
.
.
.
Pulicaria dysenterica (L.) Bernh.
.
.
1
.
1
.
1
.
Ranunculus acris L. ssp acris
.
.
.
.
.
.
+
.
Ranunculus repens L.
1
.
.
.
.
.
.
.
Rubus fruticosus L. s.l.
.
.
+
.
.
.
.
.
Senecio jacobaea L.
+
.
+
.
+
.
+
.
Trifolium campestre Schreber
.
.
.
.
.
.
.
.
Valerianella locusta (L.) Laterrade
.
.
.
.
.
.
.
.
Veronica persica Poiret
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
+
.
Vicia sativa L.
En bleu les espèces indicatrices de zones humides citées dans les annexes de l’arrêté
P3
.
.
40%
2
1
.
+
.
+
2
.
.
.
.
.
1
.
.
+
1
.
.
.
.
.
.
1
.
.
+
.
.
.
1
+
+
+
.
P3 P13 P13
. 15% .
.
2
15
+
.
20
.
.
.
.
.
20
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
70%
2
.
.
.
1
+
2
.
2
.
.
1
1
+
+
.
3
+
1
.
.
.
.
1
+
+
1
.
.
.
+
.
.
+
+
.
15
.
.
.
.
.
15
.
10
.
.
.
.
.
.
.
40
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
Les relevés ont été réalisés au centre des parcelles pour éviter les « effets bordures » sur des
surfaces assez importantes de l’ordre de 200m². En effet, les superficies préconisées pour les
placettes dans l’arrêté ne nous ont pas paru pertinentes dans le contexte perturbé des parcelles
étudiées (friches post-culturales). L’hétérogénéité du tapis végétal est important et les plantes
sociales les plus recouvrantes forment souvent des faciès plus ou moins développés.
14
Ainsi, si les relevés avaient été effectués sur une « tache » de Houlque, d’Epilobe hérissé ou
d’Agrostide stolonifère, les conclusions auraient fourni des résultats contradictoires et non
représentatifs de la situation. Le tableau n°1 ci-dessus récapitule les résultats obtenus.
Conclusion
D’après le protocole défini par l’arrêté, les parcelles 3, 4 et 9 peuvent être considérées
comme des zones humides mais pas les parcelles 13, 16 et 18. Les parcelles 5, identique à
4, et 10, identique à 9 sont également à considérer comme des zones humides au titre de
la flore ainsi que les roselières.
Carte n°6 : Synthèse sur l’éligibilité des parcelles en zones humides au titre de la flore
Toutefois, soulignons que ces 6 parcelles, qu’elles soient éligibles ou non au titre de l’arrêté,
présentent, notamment pour des raisons historiques, une flore peu typique (cf. §2.1.). La
composition floristique du tapis végétal est globalement hétérogène et comporte des espèces
des friches anthropiques, des prairiales ubiquistes, des prairiales hygrophiles, des hygrophiles
de la mégaphorbiaie, des préforestières, etc.
D’autre part, remarquons que sur la base du
seul critère floristique, ces 6 parcelles sont à
la limite de l’éligibilité en zone humide. En
effet,
ces
parcelles
mésohygrophiles
présentent un degré d’hydromorphie assez
peu prononcé et se placent au début dans le
gradient des zones humides.
Ci-contre : aperçu du tapis végétal de la
parcelle 13 dominé par la Houlque
15
2.3.- Sols
7 profils pédologiques ont été réalisés à la tarière à main jusqu’à 1m20 au centre des parcelles
1, 3, 4, 13, 16 et 18.
Pour chaque horizon, la texture a été estimée au toucher (cf. annexe 1). Les traces
d’hydromorphie ont été notées ainsi que les couleurs et profondeurs.
La figure ci-dessous récapitule les résultats obtenus pour le profil typique effectué sur la
parcelle 4.
Horizon sableux de type « A1 cultural »,
homogénéisé par la semelle de labour sur
30cm.
Horizon rédoxyque bariolé à concrétions
ferriques,
ferromanganiques
et
précipitations plus ou moins localisées et
diffuses de fer ferrique entrecoupées de
zones à aspect gris bleuté. Le taux d’argile
augmente brutalement passant d’environ
10% (boudin) à plus de 40% (anneau et
terre « poisseuse » au toucher
Roche mère altérée : alluvions modernes
argileuses
A
g
C
Dans l’horizon cultural homogénéisé par le
labour, il est très difficile d’observer des
traces d’hydromorphie comme sur la figure
ci-contre, des traces d’accumulation de fer
ferrique (couleur rouille).
La texture du sol d’abord sableuse, devient sablo-argileuse entre -50 et -80cm.
Boudin friable réalisé en pétrissant la terre montrant une teneur en argile d’environ 10%
Le taux d’argile augmente ensuite fortement entre -80 et -120cm.
16
La réalisation d’un anneau de quelques
centimètres de diamètre sans fissuration avec
de la terre humide atteste d’une teneur en
argile supérieure à 30%.
La terre devenant très collante en séchant à la
palpation, montre que la teneur en argile des
horizons profonds est supérieure à 40%.
Les traces d’hydromorphie deviennent évidentes dans l’horizon rédoxyque où la battance de
la nappe provoque une ségrégation du fer qui s’accumule sous forme ferrique dans des traces
ou des concrétions. Il se forme un horizon bariolé, très caractéristique des sols à nappe
temporaire.
Concrétion ferro-manganique (noire)
caractéristique des sols rédoxyque
Aspect « bariolé » de l’horizon g rédoxyque
La nappe d’eau était présente en fin de profil, à la limite de la tarière.
Conclusion
Le profil effectué sur la parcelle n°4 montre un
rédoxysol
primaire
typique
d’un
sol
temporairement engorgé.
Les traces d’hydromorphie débutant dès l’horizon
« A1 cutural » sont difficiles à mettre en évidence à
ce niveau mais deviennent flagrantes sous la
semelle de labour.
Les profils effectués sur les parcelles 3, 13, 16 et 18
sont similaires à celui de la parcelle n°4 et rendent
toutes ces parcelles éligibles en zone humide au
titre des critères pédologiques.
Les parcelles 5 et 9, non examinées, sont également
éligibles compte tenu de leur similitude avec les
parcelles adjacentes et de leur position
topographique.
Reconstitution complète du profil
effectué sur la parcelle 4
17
Sur les parcelles 1 et 17, le sol est de texture
sableuse jusqu’à environ -70cm où
apparaissent seulement les premières traces
d’hydromorphie.
Ces deux parcelles ne sont pas éligibles en
zone humide sur la base des critères
pédologiques.
La photographie ci-contre montre l’absence
de l’horizon bariolé typique des rédoxysols.
Reconstitution complète du profil effectué
sur la parcelle 17
Carte n°7 : Synthèse sur l’éligibilité des parcelles en zones humides au titre des sols
18
2.4.- Conclusion
Les constats effectués pour les habitats, la flore et les sols sont concordants et
témoignent de la présence d’une zone humide sur le site étudié.
Celle-ci se répartie en deux zones :
- une zone humide évidente occupée par des roselières mais qui reste malgré tout peu
marécageuse ;
- une zone humide peu marquée, hébergeant des végétations mésohygrophiles
perturbées et dégradées par une mise en culture sur des sols à hydromorphie
temporaire.
Carte n°8 : Synthèse globale sur l’éligibilité des parcelles en zones humides
Au sein de la zone humide moins marquée, les parcelles 4, 5, 9 et 10 paraissent les plus
humides en raison de leur position topographique et comme en témoigne les fossés à
Phragmites les ceinturant.
La parcelle 9 est bordée de fossés à Phragmite, celui-ci s’avance largement sur les marges de
la parcelle en gagnant du terrain sur la friche post-culturale
19
CHAPITRE III : Diagnostic écologique
A.- FLORE ET MILIEUX NATURELS
1.- Méthode
1.1.- Cartographie et description de la végétation
Une pré-carte de la végétation et des unités écologiques visibles a été établie à partir de la
photographie aérienne la plus récente. Cette pré-carte a ensuite été corrigée par un passage
systématique sur le terrain.
Les unités écologiques ont été identifiées sur la base de la structure de la végétation et de la
composition floristique (cultures, haies, friches, roselières…).
1.2.- Inventaires des espèces
Le site a été systématiquement prospecté une fois par mois en Avril, Mai, Juin, Juillet et Août
2010. Tous les taxons observés ont été identifiés au moins jusqu’à l’espèce en dehors de
quelques groupes complexes (Rubus, Taraxacum…). Dans ce cas, il est mentionné s.l. (sensu
lato) incl. (incluant) ou s.s. (sensu stricto) excl. (excluant), afin d’indiquer le degré de
précision de l’identification ou sp (species) lorsque le genre seulement a été reconnu.
1.3.- Analyse patrimoniale
1.3.1. Valeur patrimoniale floristique
1.3.1.1.- Définition du statut de rareté des espèces
Les statuts ont été élaborés à partir de l’atlas des plantes vasculaires de Basse-Normandie
(Provost, 1998) et de la flore correspondante (Provost, 1998), modifiés et adaptés. A titre
indicatif, l’échelle suivante a pu être appliquée pour modifier le statut de certaines espèces :
Très rare (TR) = espèce présente dans moins de 1% des mailles de l’atlas (1-6 mailles)
Rare (TR) = espèce présente dans 2 à 5% des mailles de l’atlas (7-30 mailles)
Assez rare (AR) = espèce présente dans 6 à 10% des mailles de l’atlas (31-60 mailles)
Assez commune (AC) = espèce présente dans 11 à 25% des mailles de l’atlas
Commune (C) = espèce présente dans 25 à 50% des mailles de l’atlas
Très commune (TC) = espèce présente dans 51 à 100% des mailles de l’atlas (soit 620 mailles)
Cependant, quelque soit l’échelle de cotation adoptée, les seuils choisis contiennent toujours
une part d’arbitraire. L’essentiel n’est pas tant d’établir une « cotation absolue », mais
d’identifier les taxons les plus intéressants dans un système hiérarchisé.
Par ailleurs, il ne faut pas dogmatiser l’apparente précision mathématique de ce type de
classification. Une analyse critique est évidemment nécessaire, en particulier pour les espèces
dont la fréquence est proche d’un seuil. Ainsi, la régression ou l’extension d’un taxon et de
son biotope sont des facteurs importants.
20
L’abondance des populations est un autre critère intéressant à examiner. En premier lieu, il
faut souligner qu’une espèce peut être rare ou très rare mais abondante dans ses stations
(espèces sociales). Le statut de rareté étant défini sur une fréquence, ces deux notions ne
doivent pas être confondues.
Inversement, il faut également noter qu’une espèce peut présenter une aire de répartition assez
dense mais des habitats et des populations de petites tailles, disséminés sur l’ensemble du
territoire. Dans ce cas, la fréquence peut éventuellement être pondérée. Cette catégorie
d’espèces concerne surtout les degrés assez communs et assez rares et correspond
globalement à la définition suivante : « Espèce peu commune, liée à un habitat ou groupe
d'habitats spécialisés et/ou encore présente dans de nombreux milieux mais aux populations
très faibles ».
Les cotations du Conservatoire Botanique National de Brest pour la Basse-Normandie ont
également été prises en compte (CBN, 2010) dans cette synthèse.
1.3.1.2.- Définition de la valeur patrimoniale floristique
Le tableau n°2 indique la démarche appliquée pour la détermination de la valeur patrimoniale
floristique. Cette estimation n’est pas mathématique mais reste au final, une appréciation
(expertise).
Tableau n°2 : Critère de détermination de la valeur patrimoniale floristique
Caractéristiques de la station
Valeur patrimoniale
Absence d’espèce remarquable
FAIBLE
Quelques espèces assez rares
MOYENNE
Quelques espèces assez rares, 1 ou 2 espèces rares ou très rares
ASSEZ FORTE
Nombreuses espèces assez rares, plusieurs espèces rares, très
rares et/ou légalement protégées
FORTE
Nombreuses espèces assez rares, rares et très rares et/ou
légalement protégées
EXCEPTIONNELLE
Les espèces allochtones récentes (à compter du début du XXème siècle) ne sont pas prises en
compte dans la valeur patrimoniale floristique (espèces introduites, plantées, naturalisées et
subspontanées).
La Gesse à larges feuilles (Lathyrus
latifolius), une espèce subspontanée dont le
statut n’est pas pris en compte pour
l’estimation de la valeur patrimoniale
21
1.3.2. Valeur patrimoniale des habitats
Le tableau n°3 résume la méthode utilisée pour déterminer la valeur patrimoniale des habitats. A l’instar de la méthode utilisée pour la valeur
floristique, elle n’est pas mathématique mais indicative de la démarche d’expertise appliquée dans cette étude.
Tableau n°3 : Détermination de la valeur patrimoniale des habitats
Types d’habitats
Exemples
Habitats fréquents et hautement artificialisés cultures et prairies intensives, maraîchages,
dont la flore est banale
urbanisées, plantations de résineux, etc.
Valeur patrimoniale
zones
FAIBLE
Habitats fréquents mais peu artificialisés
cultures et prairies extensives, boisements spontanées,
hébergeant parfois quelques espèces assez rares
MOYENNE
vieilles haies : « nature ordinaire bien conservée »
Habitats peu fréquents et peu dégradés,
ponctuels ou linéaires, disséminés sur le
Rivières, mares, friches hygrophiles, vieux arbres creux, etc.
territoire et hébergeant parfois des espèces
remarquables
ASSEZ FORTE
Habitats spécialisés et rares, hébergeant le plus Pelouses
calcicoles,
pelouses
siliceuses,
prairies
souvent des espèces remarquables et/ou marécageuses oligotrophes, bas-marais acides ou alcalins, FORTE
légalement protégées
etc.
Habitats spécialisés et très rares, hébergeant le
plus souvent un grand nombre d’espèces Tourbières actives, havres, pannes dunaires, etc.
remarquables et/ou légalement protégées
EXCEPTIONNELLE
22
1.3.3. Synthèse flore / habitats
Un croisement des critères utilisés pour la flore, la faune et les habitats permet de hiérarchiser
le territoire en 5 niveaux de sensibilité flore / habitats : faible, moyenne, assez forte, forte et
exceptionnelle. Ces résultats sont reportés sur une carte de synthèse.
2.- Résultats
2.1.- Description des unités écologiques
7 unités de végétation surfaciques ont été distinguées sur la carte n°5 auxquelles s’ajoutent 7
unités linéaires soit 14 éléments au total.
2.1.1.- Potager
Un petit potager est entretenu sur le site
d’étude. Quelques espèces adventices des
cultures (« mauvaises herbes ») accompagnent
sur les marges les végétaux cultivés comme le
Mouron des oiseaux (Stellaria media), le
Chénopode blanc (Chenopodium album), la
Sénebière didyme (Coronopus didymus), etc.
Le « potager »
La Sénebière didyme (Coronopus didymus)
Aspect des cultures
2.1.2.- Jeunes friches post-culturales mésophiles
La végétation des parcelles
cultivées abandonnées récemment
a évolué naturellement vers de
jeunes friches post-culturales (cf.
Chapître II §2.1).
Aspect d’une jeune friche post-culturale (parcelle 17)
23
Le tapis végétal est dominé par les annuelles et les bisannuelles comme la Picride-fausse
vipérine (Picris echioides), la Ravenelle (Raphanus raphanistrum), le Séneçon jacobé
(Senecio jacobaea), parfois vivace comme le Chardon des champs (Cirsium arvense). Ces
grandes plantes hirsutes et plus ou moins piquantes donnent un aspect hérissé et coloré
souvent mal perçu par le grand public (« mal entretenu », « pas propre »…).
La Picride fausse-vipérine (Picris echioides)
Le Chardon des champs (Cirsium arvense)
Séneçon jacobé (Senecio jacobaea),
(photographie hors site)
La Ravenelle (Raphanus raphanistrum)
Quelques espèces cultivées se maintiennent de manière résiduelle sur les parcelles comme le
Choux cultivé (Brassica oleracea), la Fèverolle (Vicia faba) ou encore le Salsifi violet
(Tragopogon porrifolius) présent le long de la piste cyclable.
Fèverolle (Vicia faba)
Salsifi violet
(Tragopogon porrifolius)
Choux cultivé
(Brassica oleracea)
24
Les friches post-culturales sont des milieux favorables au développement d’espèces
introduites. La proximité de l’urbanisation est localement un facteur important expliquant le
grand nombre de ces adventices découvertes sur le site : Brome purgatif (Bromus catharticus),
Millepertuis à odeur de bouc (Hypericum hircinum), Gynérium argenté (Cortaderia solloana),
Hirschfeldie grisâtre (Hirschfeldia incana), Gesse à larges feuilles (Lathyrus latifolius), etc.
Population de Phéole
indéterminée
Une Phléole introduite
indéterminée
(Phleum sp)
Millepertuis à odeur de bouc
(Hypericum hircinum)
d’après Coste (1900-1906)
La plupart de ces espèces sont rares à l’état naturel (espèces subspontanées) mais elles
peuvent parfois devenir communes (espèces naturalisées).
Peuplement d’Hirschfeldie grisâtre (en jaune)
Cette espèce introduite récemment est
donnée comme très rare par Provost (1998)
mais est devenue commune sur toute la côte
de la Manche et dans les friches
anthropiques.
Les friches post-culturales présentent parfois un intérêt floristique en permettant le
développement de compagnes de culture éliminées par les phytocides dans les zones cultivées
classiques. Ces milieux extensifs sont également favorables aux invertébrés.
Sur la zone d’étude, la proximité du littoral, les caractéristiques édaphiques et l’extensivité de
ces milieux ont permis l’installation de plusieurs espèces remarquables : la Petite Brize (Briza
minor), la Laitue vireuse (Lactuca virosa), l’Ortie brûlante (Urtica urens), la Luzerne
polymorphe (Medicago polymorpha), etc.
On note également dans ces jeunes
friches la présence de quelques
prairiales annonçant l’évolution de
la végétation vers les stades
dynamiques ultérieurs.
Souche d’Avoine bulbeuse
(Arrhénatherum elatius ssp
bulbosum)
Grande berce
(Heracleum sphondylium)
25
Carte n°9 : Localisation des unités de végétation
26
2.1.3.- Jeunes friches post-culturales mésohygrophiles
Cette formation végétale est proche de la précédente mais caractérisée par la présence
d’espèces hygrophiles comme divers épilobes (Epilobium hirsutum, E. obscurum, E.
parviflorum, E. ciliatum), la Pulicaire (Pulicaria dysenterica), l’Eupatoire chanvrine
(Eupatorium cannabinum), etc.
Aspect du tapis végétal
Epilobe hérissé (Epilobium hirsutum)
Une graminée hygrophile colonise rapidement ces friches, l’Agrostide stolonifère (Agrostis
stolonifera), annonçant le stade dynamique suivant de prairie mésohygrophile. La Houlque
laineuse (Holcus lanatus) et la Renoncule rampante (Ranunculus repens), espèces de prairies
fraîches, sont également bien présentes.
Agrostide stolonifère (Agrostis stolonifera)
Houlque laineuse (Holcus lanatus)
2.1.4.- Friches post-culturales anciennes mésohygrophiles
Lorsque l’abandon est plus ancien, les espèces annuelles et bisanuelles régressent, les
herbacées vivaces envahissent le tapis végétal et les arbustes commencent à coloniser les
parcelles.
27
Les saules, et notamment le Saule roux (Salix acuminata), probablement en partie hybridé
avec le Saule à oreillettes (Salix aurita), se développent rapidement en raison des conditions
édaphiques mésohygrophiles qui leur sont favorables.
Vue sur la parcelle 16 envahie par les saules
2.1.5.- Ourlet à Dactyle
Cette formation végétale est anecdotique et marginale sur le site. C’est une petite parcelle
recouverte de Dactyle (Dactylis glomerata), une graminée caractéristique des ourlets herbacés
mésophiles.
2.1.6.- Roselières
Les roselières sont des formations végétales dominées par le Roseau (Phragmites australis).
Sur la zone d’étude, elles sont floristiquement pauvres et denses (peu d’espèces sont présentes
en dehors du roseau), peu marécageuses et plus ou moins rudéralisées comme en témoigne la
présence de nitrophytes comme la Grande ortie (Urtica dioica) ou le Liseron des haies
(Calystegia sepium).
Roselière avec une ancienne oseraie plantée
de Saule blanc (Salix alba ssp vitellina) en arrière plan
28
2.1.7.- Roselières plus ou moins envahies par les ronces
Il s’agit ici d’une formation végétale annexe de la précédente où la ronce est bien présente,
envahissant le plus souvent les parcelles par les marges moins hygrophiles.
Aspect des roselières sur les parcelles 6 et 7
2.1.8. Les haies
3 types de haies ont été distinguées sur la zone d’étude :
-
haie de saule blanc ;
haies de troène à larges feuilles ;
haie de Sureau noir.
Seule la haie de Sureau a une origine spontanée, les deux autres types de haies ont été
plantées. Ce sont des haies arbustives sans grand intérêt.
Saule blanc
(Salix alba ssp vitellina)
Haie de troène séparant les parcelles 17 et 18 : remarquez
l’ourlet dynamique (ronces, espèces de lisière…) progressant
spontanément vers l’intérieur de la parcelle 17
Des haies ornementales ont également été plantées en bordure de la zone d’étude dans les
jardins des habitations jouxtant les parcelles, notamment une grande haie de Cyprès
(Cupressus sp) le long de la parcelle 1.
Ces haies ne sont pas localisées « dans » la zone d’étude et n’ont pas été cartographiées.
29
Haie taillée bordant un jardin à l’angle de la parcelle 18,
remarquez également ici l’ourlet nitrophile herbacé
progressant vers l’intérieur de la parcelle : Grande ortie
(Urtica dioica), Ortie blanche (Lamium album), Gaillet
gratteron (Galium aparine), ronce (Rubus ssp)…
Grande pervenche (Vinca major)
Lamier blanc, Grande ortie et
Gaillet gratteron
Fraisier
(Fragaria vesca)
Des échappées de jardins se retrouvent souvent
le long des habitations comme les 2 espèces ci-dessus
2.1.11.- Les vieux murs
D’anciens murets limitent les parcelles sur le
terrain. Ils présentent un intérêt esthétique,
paysager et aussi écologique. En effet, ils
hébergent une végétation particulière
composée de lichens et de mousses ainsi que
les 3 espèces de Polypode français dont l’une
est
très
rare
en
Basse-Normandie
(Polypodium cambricum).
Vieux mur séparant les parcelles 3 et 4
30
Homalothecium sericeum, une mousse fréquente sur les vieux murs
et 2 petites frondes de polypode
Certains murets sont très dégradés et devenus à peine visibles au sein de la végétation
envahissante, notamment la ronce.
La Ronce (Rubus fruticosus s.l.)
Vieux murs traversant les parcelles 8 et 11 envahis
par les ronces
2.1.13.- Les fossés
D’anciens fossés de drainage limitent les
parcelles. Certains étaient en eaux en Avril
mais ils se sont rapidement asséchés.
Il a été distingué dans la cartographie les
fossés
présentant
une
végétation
hélophytique (grandes espèces hygrophiles
dont les bourgeons passent l’hiver dans la
vase) de ceux où aucune végétation
hygrophile n’était visible.
Fossé séparant les parcelles 4 et 5
31
2.2.- Inventaires floristiques
Au total 147 espèces ont été répertoriées. Ce chiffre est assez élevé compte tenu de la faible
superficie du site (6ha).
Cependant, il faut souligner que la richesse spécifique (nombre d’espèces) n’est pas en soit un
critère d’évaluation de la valeur patrimoniale. Une tourbière véritable peut héberger seulement
quelques dizaines de taxons alors que des friches industrielles et autres décharges peuvent
présenter 200 à 300 espèces. Par conséquent, la rareté des taxons et des habitats est le
principal critère utilisé pour estimer la valeur patrimoniale écologique.
2.3.- Analyse patrimoniale
2.3.1. Flore
La répartition des statuts patrimoniaux des 147 taxons répertoriés sur le site est synthétisée par
la figure ci-dessous :
67
70
60
50
40
30
24
21
20
7
6
10
1
5
5
4
3
4
0
TR
R
AR
AC
C
TC
T
NA
Pl a
n té
es
B
SU
C
?
SM
"h y
b ri
de "
0
Répartition des 147 espèces végétales par classes de statut en Basse-Normandie
(Légendes de la figure : ? = indéterminées TC = très communes C = communes AC = assez communes AR =
assez rares R = rares TR = très rares SMC = Statut mal connu NAT = naturalisées)
32
Sur les 147 taxons répertoriés, 9 sont susceptibles de présenter un intérêt patrimonial.
Tableau n°4 : Liste des espèces végétales remarquables
Espèces
Statuts définis
dans l’étude
Provost (1998)
Cotation
CBN
Briza minor L.
R
Lactuca virosa L.
Medicago polymorpha L. ssp
polycarpa
Polypodium cambricum L.
R
AR, surtout présente
dans la Manche
AC
R et irrégulièrement répartie
AR, en grande raréfaction
depuis 1 siècle
AR
R et présente
seulement sur silice
RR
R
R
R
R
R
TR
Cyperus longus L.
AR
Dactylorhiza praetermissa
Lamium hybridum Vill.
AR
AR
Urtica urens L.
AR
Vulpia myuros var. myuros
AR
Déterminante Liste rouge
ZNIEFF BN armoricaine
AR
AR
AR
annexe 2
R
AR
R
R
Les caractéristiques écologiques de ces espèces remarquables sont le reflet du contexte local.
En effet, ces 9 espèces sont pour la majorité des annuelles compagnes des cultures et des
jeunes friches (6 espèces), 2 espèces des milieux humides et 1 espèce liée aux vieux murs.
Tableau n°5 : Ecologie des espèces végétales remarquables recensées
Espèces
Cyperus longus L.
Dactylorhiza praetermissa
Lamium hybridum Vill.
Urtica urens L.
Vulpia myuros var. myuros
Briza minor L.
Lactuca virosa L.
Medicago polymorpha L. ssp polycarpa
Polypodium cambricum L.
Statuts définis dans l’étude
Friche hygrophile
Prairie humide
Annuelles compagnes des cultures et des
jeunes friches
Annuelles compagnes des cultures et des
jeunes friches
Annuelles compagnes des cultures et des
jeunes friches
Annuelles compagnes des cultures et des
jeunes friches
Annuelles compagnes des cultures et des
jeunes friches
Annuelles compagnes des cultures et des
jeunes friches
Vieux murs et affleurements rocheux
2.3.1.1.- Les espèces assez rares en Basse-Normandie
5 espèces assez rares en Basse-Normandie ont été découvertes sur la zone d’étude dont 3 sont
en forte régression : le Souchet odorant (Cyperus longus), l’Orchis négligée (Dactylorhiza
praetermissa) et l’Ortie brûlante (Urtica urens).
33
Ortie brulante (Urtica urens)
Signalée
comme
aussi
commune que sa grande
sœur par Corbière (1893),
l’Ortie brûlante est une
espèce annuelle en grande
raréfaction
comme
de
nombreuses compagnes des
cultures décimées par les
phytocides.
Répartition en Basse-Normandie
d’après Provost (1999)
Le Lamier hybride est une
compagne
des
cultures
encore assez commune dans
la plaine de Caen mais
beaucoup plus rare dans la
Manche.
Lamier hybride (Lamium
hybridum) d’après Coste (1906)
Il a été découvert avec
l’Ortie brûlante dans le petit
potager.
Le Souchet odorant est une
plante typique des marais
arrière littoraux de la
Manche où il est encore bien
présent mais devient très rare
ailleurs en Basse-Normandie.
Il est en régression, comme
beaucoup
d’espèces
de
milieux humides. Une petite
Souchet odorant (Cyperus longus) station est présente en
bordure de la parcelle 11.
Répartition en Basse-Normandie
d’après Provost (1999)
Répartition en Basse-Normandie
d’après Provost (1999)
L’Orchis négligée est une
belle orchidée des prairies
humides (malheureusement
défraîchie
sur
la
photographie ci-jointe) en
régression et inscrite à
l’annexe 2 de la Liste Rouge
Armoricaine.
Orchis négligée
(Dactylorhiza praetermissa)
Quelques pieds ont été
découverts sur la parcelle 13
en bordure des roselières.
Répartition en Basse-Normandie
d’après Provost (1999)
34
La Vulpie queue de rat est
une espèce typique des
friches sableuses sèches.
La parcelle 1 héberge une
belle population de cette
graminée discrète.
Répartition en Basse-Normandie
d’après Provost (1999)
Vulpie queue de rat
(Vulpia myuros)
2.3.1.2.- Les espèces rares en Basse-Normandie
4 espèces rares en Basse-Normandie ont été découvertes sur la zone d’étude.
La Petite Brize (Briza minor) est une élégante petite graminée des sols sableux, secs et acides.
Elle formait une belle population le long de la haie dans la parcelle 17. Elle a également été
découverte ponctuellement au Nord de la parcelle 18.
La Petite brize (Briza minor)
(photographie hors site)
Répartition en Basse-Normandie
d’après Provost (1999)
La Luzerne polymorphe (Medicago polymorpha) est une méditerranéenne atlantique dont la
plupart des mentions dans le Cotentin date d’avant 1930. Une belle population se développait
dans la parcelle 3.
Luzerne polymoprhe (Medicago
polymorpha) (Photographie hors site)
Répartition en Basse-Normandie
d’après Provost (1999)
35
A l’instar des 2 espèces précédentes, la Laitue vireuse (Lactuca virosa) est une grande espèce
compagne des friches et cultures sub-méditerranéenne atlantique. Proche de la Laitue scariole
(Lactuca serriola), elle s’en distingue par la disposition de ses feuilles et l’aspect de ses fruits.
Quelques pieds ont été observés sur la parcelle n°1.
Répartition en Basse-Normandie
d’après Provost (1999)
La zone d’étude héberge les 3 espèces de Polypodes français sur les vieux murs. 2 d’entre
elles sont banales mais le Polypode austral (Polypodium cambricum) est une petite fougère
bien rare en Basse-Normandie et dans la moitié Nord de la France.
Polypode austral (Polypodium cambricum)
Répartition en Basse-Normandie
d’après Provost (1999)
36
Tout comme les 3 autres espèces, c’est
encore une méditerranéenne atlantique
en limite d’aire de répartition qui
atteint dans le Cotentin sa limite Nord.
Répartition en France du Polypode austral
(Polypodium cambricum) d’après Prelli (2001)
2.3.1.3.- Les espèces très rares en Basse-Normandie
Aucune espèce très rare n’a été découverte sur la zone d’étude.
2.3.1.4.- Autres espèces
3 autres taxons dont 2 au Statut Mal Connu (SMC) et 1 inscrit à la liste rouge armoricaine
méritent également d’être signalés.
Tableau n°6 : Autres espèces
Statuts définis
dans l’étude
Espèces
Blackstonia perfoliata
Epilobium obscurum Schreber
Epilobium tetragonum L. ssp
tetragonum
AC
SMC (AC ?)
SMC (R ?)
Provost (1998)
AC, surtout sur calcaire et
littoral
AR mais aussi mal connue
R mais peut être aussi mal
connue
Cotation
CBN
Déterminante Liste rouge
BN
armoricaine
non rare
annexe 2
AR
non citée
Quelques pieds d’une belle orchidée, l’Ophrys abeille (Ophrys apifera) ont également été
découverts mais toutes les orchidées ne sont pas des espèces rares et celle-ci est assez
commune en Basse-Normandie.
Chlore perfoliée (Blackstonia perfoliata)
Ophrys abeille (Ophrys apifera)
37
2.3.2.- Les habitats naturels remarquables
Les deux principaux types d’habitats rencontrés sur la zone d’étude sont peu fréquents.
En effet, les jeunes friches post-culturales sont des milieux extensifs fugaces, apparaissant
ici ou là, souvent sur de faibles superficies mais toujours assez rares à l’échelle de la région.
De plus, sur la zone d’étude, ces friches sont installées sur des sols sableux à proximité du
littoral, ce qui augmente beaucoup leur intérêt et leurs potentialités, surtout pour la flore
supérieure et les invertébrés.
Les roselières sont des habitats spécialisés et localisés. Sur le site, elles sont peu
marécageuses et plus ou moins dégradées (rudéralisation liée à la proximité des cultures, des
zones urbaines, de la piste cyclable et de l’ancienne décharge). Elles conservent néanmoins un
intérêt non négligeable, en particulier un intérêt structurel pour une avifaune spécialisée
(fauvettes paludicoles).
Les vieux murets limitant les parcelles sont également des habitats particuliers à prendre en
compte. Bien que dégradés par l’envahissement de la végétation, ils hébergent une espèce de
fougère remarquable et présentent une potentialité non mesurée pour la flore inférieure, les
lichens notamment.
Ces 3 habitats peuvent être qualifiés de assez rares dans la région et d’un intérêt
patrimonial « assez fort ».
2.3.3.- Synthèse sur l’intérêt patrimonial flore / habitats
La synthèse des éléments patrimoniaux répertoriés conduit à une hiérarchisation du territoire
vis-à-vis de sa sensibilité floristique et des habitats naturels. Cette hiérarchisation est un avis
qui ne découle pas d’un calcul scientifique, la détermination de la valeur patrimoniale n’étant
pas une science mais une « valeur sociale » bien difficile à définir.
Globalement, l’intérêt patrimonial de la zone d’étude vis-à-vis de la flore et des habitats
naturels peut être qualifié de moyen à assez fort à l’échelle régionale et faible aux
échelles nationales et européennes.
38
2.4.- La flore inférieure
La flore inférieure (Lichens, champignons, algues et mousses) n’est généralement pas étudiée
dans les études d’impacts classiques en raison de contraintes multiples (groupes difficiles à
étudier, souvent peu connus, budgets et délais trop faibles, etc.).
Thalle et corbeille de propagules
Peuplement de lichens corticoles
(Xanthoria parietina)
Archégoniophores
Marchanti polymorpha, une mousse terricole banale
dans la région
Toutefois, la zone d’étude ne nous semble pas présenter de potentialités particulières
pour la flore inférieure.
Seuls les vieux murs pourraient héberger des peuplements de lichens saxicoles susceptibles de
présenter un intérêt particulier.
Peuplement de lichens saxicoles sur un vieux mur avec au premier plan un lichen fruticuleux
du genre Ramalina et divers lichens crustacés (en forme de « croute »)
39
B.- FAUNE
1.- Vertébrés
1.1.- Avifaune
1.1.1. Méthodes
1.1.1.1.- Inventaires
Les oiseaux ont été recensés à vue et au chant au cours de 2 prospections spécifiques le 22
Avril et le 05 Mai 2010. Au cours de chacune de ces prospections, des points d’écoute d’une
dizaine de minutes ont été réalisés à divers endroits du site durant la matinée.
Quelques observations ponctuelles réalisées lors des autres prospections (flore, reptiles et
mammifères, etc .) ont également été prises en compte.
Pour chaque espèce, les indices de nidification ont été recherchés et notés (GONm, 2009) :
Nicheur possible
1 = oiseau vu en période favorable dans un milieu favorable
2 = mâle chantant en période de reproduction
Nicheur probable
3 = couple en période de reproduction, chant du mâle répété sur un même site
4 = territoire occupé
5 = parades nuptiales
6 = sites de nids fréquentés
7 = comportements et cris d’alarme
8 = présence de plaques incubatrices sur un oiseau tenu en main
Nicheur certain
9 = construction et aménagement d’une cavité
10 = adulte simulant une blessure ou cherchant à détourner un intrus
11 = découverte d’un nid vide ou de coquilles d’oeufs
12 = juvéniles non volants
13 = nid fréquenté inaccessible
14 = transport de nourriture ou de sacs fécaux
15 = nid garni d’œufs
16 = nid garni de poussins
Les espèces contactées aux abords immédiats du site ont également été prises en compte. En
effet, le site n’est pas un espace clos et de nombreux échanges ont lieu en particulier avec les
jardins d’habitations proches et les ronciers et friches entourant la « Mare de Tourlaville ».
1.3.1.1.- Statuts
Les statuts légaux, européens, nationaux et régionaux sont établis d’après les publications
suivantes :
40
- Debout, 2009. - Atlas des oiseaux nicheurs de Normandie 2003-2005. Le Cormoran, 17 (12) 448 p.
- GONm., 2003. - Oiseaux nicheurs menacés en Normandie, liste rouge et orange. 4p.
- Dubois & al., 2008, Nouvel inventaire des oiseaux de France. Delachaux & Niestlé. 560 p.
- Arrêté du 29 Octobre 2009 fixant les listes des oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire
et les modalités de leur protection.
- UICN France / MNHN - 2008.- Liste rouge des oiseaux menacés en France. 7p.
- Directive CEE n°79/409 du 2 Avril 1979 concernant la conservation des oiseaux sauvages
(modifiée par directive n°85/411 du 25 Juillet 1985).
- Hagemeijer & Blair (Editors), 1997.- The EBCC Atlas of European Breeding Birds : Their
distribution and Abundance. T & A.D. Poyser, London, 903p.
- Papazoglou & al., 2004. Birds in the European Union: a status assessment. Birdlife
international, 51p.
Les éléments issus de ces ouvrages sont reportés dans le tableau n°7.
Une cotation de rareté à l’échelle régionale (Normandie) des espèces nicheuses a été établie
dans cette étude à partir de deux principaux critères : la répartition spatiale et le nombre de
couples éventuellement ajustés par les tendances dynamiques.
Espèce très rare (TR) = moins de 20 couples nicheurs en Normandie
Espèce rare (R) = moins de 200 couples nicheurs en Normandie
Espèce assez rare (AR) = moins de 2000 couples en Normandie et/ou espèce
spécialisée inféodée à un milieu assez rare à rare (roselière, littoral, etc.) mais pouvant
présenter des effectifs plus importants de quelques milliers de couples
Espèce assez commune (AC) = moins de 20 000 couples en Normandie et/ou plus ou
moins localisée
Espèce commune (C) = espèce aux effectifs abondants en Normandie mais présentant
une répartition plus ou moins lacunaire
Espèces très commune (TC) = espèce aux effectifs abondants et présente sur tout le
territoire de la Normandie
1.1.2. Résultats
1.1.2.1.- Description du peuplement
28 espèces ont été recensées. 22 sont des nicheurs possibles, probables ou certains sur la zone
d’étude ou à proximité immédiate (jardins, pourtour de la « Mare de Tourlaville »).
Le peuplement se compose d’espèces plus ou moins anthropophiles comme le Moineau
domestique, la Tourterelle turque, le Serin cini ou le Verdier d’Europe. La plupart ne nichent
pas directement sur le site mais dans les jardins bordant toute la partie Est et Sud. Certaines
pénètrent le site pour s’y nourrir (Moineau, Verdier…) également utilisé comme zone de
nourrissage par des anthropophiles non nicheurs comme l’Hirondelle rustique ou le Martinet
noir.
41
Tableau n°7 : Liste des espèces d’oiseaux observés sur le site et statuts
Statuts locaux
Noms scientifiques
Noms vernaculaires
Prunella modularis
Cettia cetti
Anas platyrhynchos
Carduelis carduelis
Cisticola juncidis
Accipiter nisus
Falco tinninculus
Sylvia borin
Larus argentatus
Turdus philomelos
Hirundo rustica
Carduelis cannabina
Apus apus
Parus caeruleus
Parus major
Passer domesticus
Pica pica
Columba palumbus
Fringilla coelebs
Phylloscopus trochilus
Phylloscopus collybita
Acrocephalus scirpaceus
Serinus serinus
Streptopelia decaocto
Troglodytes troglodytes
Carduelis chloris
Turdus merula
Gallinula Chloropus
Accenteur mouchet
Bouscarle de Cetti
Canard colvert
Chardonneret élégant
Cisticole des joncs
Epervier d’Europe
Faucon crécerelle
Fauvette des jardins
Goéland argenté
Grive musicienne
Hirondelle rustique
Linotte mélodieuse
Martinet noir
Mésange bleue
Mésange charbonnière
Moineau domestique
Pie bavarde
Pigeon ramier
Pinson des arbres
Pouillot fitis
Pouillot véloce
Rousserolle effarvatte
Serin cini
Tourterelle turque
Troglodyte mignon
Verdier d’Europe
Merle noir
Poule d’eau
28 espèces
Statuts régionaux
Site de Tourlaville
Statuts
définis
dans cette
étude
Dynamique
populations
nicheuses
Nicheur probable
Nicheur possible
Non nicheur
Nicheur probable
Nicheur probable
Non nicheur
Non nicheur
Nicheur probable
Non nicheur
Nicheur probable
Non nicheur
Nicheur probable
Non nicheur
Nicheur probable
Nicheur probable
Nicheur probable
Nicheur possible
Nicheur certain
Nicheur probable
Nicheur probable?
Nicheur probable
Nicheur probable
Nicheur probable
Nicheur probable
Nicheur probable
Nicheur probable
Nicheur probable
Nicheur possible
TC
AR
AC
TC
AR
AC
AC
C
AC
TC
TC
C
TC
TC
TC
TC
TC
TC
TC
AR?
TC
AR
AC
TC
TC
TC
TC
C
↑
↑
↑
→
↑
↑
↑
→
↓
↑
→
↑?
?
↑
↑
↓
↓
↑
↑
↓
↓
→
→?
→
→
↑
↑
↑
6 non nicheurs et 22
nicheurs possibles,
probables ou certains
Statuts nationaux
Nicheurs
menacés
(GONm
2003)
+
Echelle Normandie :
3 nicheurs assez rares en Normandie
Statuts européens
Statut légal
Nicheurs
menacés
MNHNUICN 2010
Red
List
UICN
2009
PN
PN
CH
PN
PN
PN
PN
PN
PN
CH
PN
PN
PN
PN
PN
CH-NU
CH
PN
PN
PN
PN
PN
CH
PN
PN
CH
CH
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
VU
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
NT
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
Echelle France :
1 nicheur vulnérable
1 nicheur quasi-menacé
Ann I
Menace Europe
Conv
Dir.
Berne
Ois.
EBCC SPEC EU
1997 2004 2004
II
II
III
II
II
II
II
D
↓
3
II
III
II
II
III
II
II
III
II
II
II
II
III
II
II
III
III
D
3
2
↓
↓
3
↓
↓
Echelle Europe :
5 espèces à statut défavorable ou en déclin
42
Le peuplement comporte également des ubiquistes d’écologies diverses, cavernicoles comme
les Mésanges bleues et charbonnières, arboricoles comme le Pinson des arbres, la Pie bavarde
ou le Pigeon ramier ou encore des espèces plastiques plutôt liées aux arbustes et haies comme
le Merle noir, le Troglodyte mignon ou la Grive musicienne.
Forge de Grive musicienne au
sommet d’un vieux mur
Escargot petit gris et des bois
consommés par la grive
Le groupe écologique le plus typique du site est constitué d’espèces des milieux
buissonnants, d’ubiquistes comme l’Accenteur mouchet (dont la densité de reproducteurs sur
le site est élevée) ou le Chardonneret élégant, d’espèces plus spécialisées comme la Linotte
mélodieuse ou la Fauvette des jardins ou encore marquant une préférence pour les zones
humides comme la Bouscarle de cetti. L’importance des ronciers autour de la « Mare de
Tourlaville » et sur les pourtours des roselières plus ou moins envahies par la ronce est
favorable à cette guilde d’oiseaux.
Proche de cette guilde et également représentative du site, on relève la Rousserolle effarvatte
inféodée aux roselières au sens large et la Cisticole des joncs caractéristique des milieux
herbacés denses, le plus souvent en zone humide.
C’est parmi ces 2 groupes d’oiseaux que l’on relève les espèces nicheuses présentant un
intérêt patrimonial. Le Pouillot fitis, espèce en régression en Normandie et France, pourrait
être rattaché à ces 2 groupes car il apprécie les zones humides semi-ouvertes par exemple les
saulaies entrecoupées de milieux herbacés denses. Cependant, il est probable que les indices
recueillis ne proviennent que d’individus en migration, ce pouillot étant connu pour chanter en
cours de migration. En effet, le site semble peu favorable à l’hébergement de nicheurs de cette
espèce.
De manière anecdotique, on relève également :
- 2 espèces aquatiques, le Canard colvert et la Poule d’eau, qui ne nichent pas sur le site mais
utilisent la « Mare de Tourlaville » et les bassins proches ;
- 1 espèce littorale, le Goéland argenté, observée uniquement en vol de passage au dessus du
site ;
- 2 rapaces diurnes, le Faucon crécerelle observé une fois chassant sur le site et l’Epervier
d’Europe (1 individu en vol de passage au dessus du site).
43
1.1.2.2.- Analyse patrimoniale
La figure ci-dessous illustre la répartition des statuts en Normandie des 22 espèces nicheuses
recensées sur le site.
14
14
12
10
8
6
4
3
4
1
2
0
0
0
TC
C
AC
AR
R
TR
Statuts en Normandie des 22 espèces d’oiseaux nicheurs possibles, probables ou certains
4 espèces nicheuses assez rares en Normandie sont susceptibles de présenter un intérêt
patrimonial : la Bouscarle de cetti, la Cisticole des joncs, la Rousserolle effarvatte et le
Pouillot fitis.
Répartition en Normandie de la Bouscarle de cetti (Debout, 2009)
44
Répartition en Normandie de la Cisticole des joncs (Debout, 2009)
Répartition en Normandie de la Rousserole effarvatte (Debout, 2009)
Toutes sont des espèces plus ou moins spécialisées exigeant des habitats particuliers assez
rares en Normandie. Le site, de petite taille, héberge des densités faibles de ces espèces
estimées à 1 couple pour la Bouscarle, 1 couple pour la Cisticole et 2 à 3 couples pour la
Rousserolle effarvatte.
A ces 4 espèces, il convient d’ajouter la Linotte mélodieuse, banale en Normandie mais
indiquée comme vulnérable à l’échelle nationale et à statut défavorable en déclin au niveau
européen.
Malgré une superficie réduite, l’intérêt ornithologique du site apparaît comme moyen à
assez fort à l’échelle régionale et faible aux échelles nationales et européennes.
45
1.2.- Herpétologie
1.2.1. Méthodes
1.2.1.1.- Batraciens
L'inventaire des amphibiens est basé sur des écoutes ponctuelles (reconnaissance des
émissions sonores des Anoures), des pêches à l'épuisette dans les points d’eau et des
prospections nocturnes à la lampe.
1.2.1.2.- Reptiles
Les reptiles comportent peu d’espèces en Basse-Normandie (5 lézards et 5 serpents). Le
peuplement régional s’appauvrit encore dans la Manche (manque de biotopes thermophiles)
puis dans la Cotentin (effet presqu’île).
La plupart des espèces a de mœurs souvent discrètes et difficiles à observer. La détection des
reptiles consiste en une progression lente et précautionneuse, avec exploration des lieux où ces
animaux, par ailleurs assez homochromiques, sont susceptibles de réguler leur température en
s’exposer au soleil ou à l’ombre (lisières par exemple). En dehors de l’observation directe, les
indices de présence telle que les mues ou les cadavres sont également pris en compte mais ces
découvertes sont rares.
Une partie du temps a été consacrée à la recherche des reptiles lors de chacune des sorties (22
Avril, 05 Mai, 29 Juin, 05 Juillet, 19 Août), en parallèle avec la recherche des indices de
présence de mammifères.
1.2.2. Résultats
1.2.2.1.- Batraciens
Aucune espèce de batracien n’a été observée.
En raison de l’absence de point d’eau, l’intérêt patrimonial de la zone d’étude pour les
batraciens apparaît comme faible à l’échelle régionale, nationale et européenne malgré la
proximité de la « Mare de Tourlaville », mare dégradée (saumâtre ?) et rudéralisée.
1.2.2.2.- Reptiles
Aucune espèce n’a été observée sur la zone d’étude mais certaines sont peut être présentes
(Orvet, Lézard vivipare, Vipère péliade). Toutefois, l’isolement et la faible taille du site ne
sont pas favorables à ce groupe d’espèces.
En l’état actuel des connaissances, l’intérêt patrimonial du site pour les reptiles peut être
qualifié de faible à l’échelle régionale, nationale et européenne.
46
1.3.- Mammifères
1.3.1. Méthode
1.3.1.1.- Inventaires
Les mammifères sont, d’une façon générale, des hôtes particulièrement discrets et la plupart
sont nocturnes. Leur observation n’est donc pas aisée.
L'inventaire des espèces a été basé sur l'observation directe et sur la recherche d'indices de
présence (terriers, coulées, nids, cris, couches, empreintes, fèces, reliefs de repas...). Une
partie du temps a été consacrée à la recherche des indices lors de chacune des sorties (22
Avril, 05 Mai, 29 Juin, 05 Juillet, 19 Août), en parallèle avec la recherche des reptiles.
Pour les Chiroptères, des études spécifiques à l’aide de détecteurs à ultrasons peuvent être
réalisées mais n’ont pas été mises en œuvre dans cette étude ou les potentialités du site sont
faibles.
1.3.1.1.- Statuts
Les statuts légaux, européens, nationaux et régionaux sont établis d’après les publications
suivantes :
- Groupe Mammalogique Normand, 2004.- Les mammifères sauvages de Normandie :
statuts et répartition. 306p.
- Fiers & al., 1997.- Statut de la faune de France métropolitaine. Statuts de protection, degré
de menace, statuts biologiques. MNHN. 225p.
- SFEPM (Société Française pour l’Etude et la Protection des Mammifères), 1984. – Atlas des
mammifères sauvages de France. MNHN, Paris, 294 p.
- Arrêté du 23 Avril 2007 fixant les listes des mammifères protégés sur l'ensemble du
territoire et les modalités de leur protection.
- UICN France / MNHN - 2009.- Liste rouge des mammifères menacés en France. 4p.
- Temple & Terry, 2007. The status and distribution of european mammals. 48p.
- Mitchell-Jones & al., 1999. The atlas of european mammals. Poyser natural hitory. Societas
Europaea Mammalogica. 484 p.
- Directive CEE n°92/43 du 21 Mai 1992 portant sur la conservation des habitats naturels et
des habitats d'espèces ("Directive habitats").
1.3.2. Résultats
3 espèces de mammifères ont été détectées sur le site : le Chat domestique, le Lapin
(Oryctolagus cuniculus) et le Ragondin (Myocastor coypus).
Vieille crotte de chat sur la parcelle 1 à proximité des habitations
47
Le Lapin de garenne est peu présent sur le
site. Quelques crottiers ont été observés le
long de la piste cyclable. Cette espèce est par
ailleurs bien présente sur la friche dans le
secteur de la « Mare de Tourlaville » et vient
sans doute se nourrir sur la zone herbeuse
bordant la zone d’étude.
Le Lapin est une espèce qui reste commune dans toute la Normandie. Cependant, il semble en
forte régression en France en raison des épidémies virales (myxomatose, VHD) et de la
modification des milieux (urbanisation, culture intensive, arrachage des haies, etc.). Pour cette
raison, il est inscrit comme étant « quasi menacé » sur la liste rouge UICN France (2009).
Le cadavre d’un jeune Ragondin (Myocastor coypus) a été découvert sur la parcelle n°1.
Cadavre du jeune Ragondin (Myocastor coypus)
Vue rapprochée faite en laboratoire
dentition
Cette espèce introduite en France dans la 2ème moitié du XXème siècle était encore rare dans
les années 70-80 mais a conquis la quasi-totalité de la Normandie depuis. La « Mare de
Tourlaville », les chenaux en eau, la petite zone humide sur le site sont autant de facteurs
favorables à son installation.
Malgré un inventaire fragmentaire, l’intérêt du site pour les mammifères apparaît comme
faible à l’échelle régionale, nationale et européenne.
48
2.- Invertébrés
2.1.- Lépidoptères (Papillons)
2.1.1. Méthode
2.1.1.1- Inventaires
Les papillons sont recherchés à vue avec, si nécessaire, capture au filet pour identification. Les
larves (chenilles) sont également prises en compte dans la mesure du possible.
Capture d’une Pieridae au filet afin de
vérifier les nervures de la face inférieure des
ailes montrant ici Pieris napi aux nervures
enfumées (Sartilly, Manche, 2010).
Tous les individus de papillons de jour (Rhopalocères) et de macro-hétérocères diurnes (« gros
papillons de nuit » volant de jour) rencontrés sur le site ont été systématiquement pris en
compte à chacune des sorties effectuées (22 Avril, 05 Mai, 29 Juin, 05 Juillet, 19 Août).
2.1.1.2- Statuts
Les statuts légaux, européens, nationaux et régionaux sont établis d’après les publications
suivantes :
- Dardennes & al., 2008.- Papillons de Normandie et des îles Anglo-Normandes. Atlas des
Rhopalocères et des Zygènes. AREHN. 200p.
- Guérard & al., 2004.- Inventaire des macrolépidoptères de la Manche. Mémoires de la
Société Nationale des Sciences Naturelles et Mathématiques de Cherbourg. Tome XLIV
(2003-2004) pp. 101-190.
- Lafranchis, T., 2000.- Les papillons de jour et leur chenilles. Biotope. 448p.
- Arrêté du 23 Avril 2007 fixant les listes des insectes protégés sur l'ensemble du territoire et
les modalités de leur protection.
- Directive CEE n°92/43 du 21 Mai 1992 portant sur la conservation des habitats naturels et
des habitats d'espèces ("Directive habitats").
Une cotation de rareté est établie dans l’étude au niveau régionale à partir de la synthèse
de ces différents ouvrages, de la biologie des taxons et de notre connaissance personnelle des
espèces (cotation d’expert).
49
2.1.2. Résultats
10 espèces de Rhopalocères (papillons de
jour) et 2 espèces de macrohétérocères
(« gros papillons de nuit ») ont été observées
sur la zone d’étude.
Tableau n°8 : Liste des papillons de jour observés sur la zone d’étude
Noms scientifiques
Noms vernaculaires
Aglais urticae
Papilio machaon
Pieris rapae
Pyronia tithonus
Maniola jurtina
Inachis io
Vanessa atalanta
Tyria jacobaeae
Polyommatus icarus
Pararge aegeria
Petite tortue
Machaon
Piéride de la rave
Amaryllis
Myrtil
Paon de jour
Vulcain
Goutte de sang
Azuré de la bugrane
Tircis
Statuts régionals définis dans
cette étude
TC
C
TC
TC
TC
TC
TC
C
TC
TC
Tableau n°9 : Liste des macrohétérocères observés sur la zone d’étude
Autographa gamma
Euproctis chrysorrhoea
Gamma
Cul brun
Chenille et imago de la Goutte de sang
(Tyria jacobaea)
TC
C
Bourse (« colonie ») et chenille du Cul brun
(Euproctis chrysorhoea)
Toutes les espèces de papillons répertoriées sont banales en Basse-Normandie et l’intérêt
patrimonial de la zone d’étude pour les lépidoptères peut être considéré comme faible à
moyen à l’échelle régionale et faible à l’échelle nationale et européenne.
50
2.2.- Odonates (Libellules et demoiselles)
2.2.1. Méthode
2.2.1.1- Inventaires
Les Odonates ont été recherchées à vue avec, si nécessaire, capture au filet pour identification.
Les larves sont également prises en compte dans la mesure du possible (pêche au filet
troubleau, recherche d’exuvies).
2.2.1.2- Statuts
Les statuts légaux, européens, nationaux et régionaux sont établis d’après les publications
suivantes :
- Cercion, 2010.- Bulletin annuel de liaison du Collectif d'Etude Régional pour la
Cartographie et l'Inventaire des Odonates de Normandie. 28.
- SFO/ programme INVOD: http://www.libellules.org/fra.
- Dijkstra, K.-D.B., 2006.- Guide des libellules de France et d’Europe. 320.
- Arrêté du 23 Avril 2007 fixant les listes des insectes protégés sur l'ensemble du territoire et
les modalités de leur protection.
- Directive CEE n°92/43 du 21 Mai 1992 portant sur la conservation des habitats naturels et
des habitats d'espèces ("Directive habitats").
Une cotation de rareté est établie dans l’étude au niveau régional à partir de la synthèse de
ces différents ouvrages, de la biologie des taxons et de notre connaissance personnelle des
espèces (cotation d’expert).
2.2.2. Résultats
Une seule espèce d’Odonate a
été contactée dans cette
étude :
l’Agrion
élégant
(Ischnura elegans). Cette
espèce se reproduit dans la
mare
dite
« Mare
de
Tourlaville »
localisée
à
proximité du site.
Agrion élégant (Ischnura elegans) (Quettehou, Manche, 2006)
Tableau n°10 : Liste des Odonates observées sur la zone d’étude
Noms scientifiques
Noms français
Ischnura elegans Vander Linden
Agrion élégant
Statuts en Basse-Normandie
défini dans cette étude
TC
51
Cette espèce est banale dans toute
la Normandie.
Répartition en Normandie de l’Agrion élégant d’après le
Bal du Cercion n°5-6 (2010)
En l’absence de milieux aquatiques (mares, fossés en eau), l’intérêt patrimonial du site pour
les Odonates peut être considéré comme faible à l’échelle régionale, nationale et
européenne.
2.3.- Orthoptères (Sauterelles, Grillons, Criquets)
2.3.1. Méthode
2.3.1.1- Inventaires
Les Orthoptères sont recherchés à vue et au chant. Si nécessaire, des enregistrements sonores
sont effectués et traités au laboratoire.
Enregistreur numérique
Exemple de spectre sonore obtenu sur le
logiciel Cool edit
L’utilisation d’un détecteur à ultrasons en mode hétérodyne (modèle Peterson D200) permet
de compléter les écoutes effectuées dans l’audible.
Un passage spécifique de prospection a été réalisé pour ce groupe à phénologie tardive le 19
Août 2010.
52
2.3.1.2- Statuts
Les statuts légaux, européens, nationaux et régionaux sont établis d’après les publications
suivantes :
- Coordination orthoptérique normande, 2007. Cartes de répartition des espèces en
Normandie. 12p.
- Voisin, J.-F. (Coordinateur), 2003.- Atlas des Orthoptères (Insecta: Orthoptera) et des
Mantidés (Insecta: Mantodea) de France. MNHN, coll. Patrimoine naturel n°60. 104p.
- Arrêté du 23 Avril 2007 fixant les listes des insectes protégés sur l'ensemble du territoire et
les modalités de leur protection.
- Directive CEE n°92/43 du 21 Mai 1992 portant sur la conservation des habitats naturels et
des habitats d'espèces ("Directive habitats").
2.3.2. Résultats
5 espèces d’Orthoptères ont été recensées sur la zone d’étude.
Tableau n°11 : Liste des Orthoptères observés sur la zone d’étude
Statuts en BN définis dans
Noms scientifiques
Noms français
cette étude
Criquet marginé
C
Chortippus albomarginatus
Criquet mélodieux
TC
Chortippus biguttulus
Criquet des pâtures
TC
Chortippus paralellus
Conocéphale bigarré
C
Conocephalus discolor
Decticelle bariolée
C
Metrioptera roeselii
Metrioptera roeselii [Decticelle bariolée]
Toutes sont banales en
Normandie. Toutefois, la
présence de la Decticelle
bariolée (Metrioptera roeseli)
est à signaler.
Nombre total de données: 1043
Nombre total d'individus: 1054
Nombre de mailles couvertes: 390
Comme pour d’autres groupes
d’espèces,
on
constate
fréquemment
un
appauvrissement
du
peuplement dans le Cotentin
(effet presqu’île) et cette
decticelle n’était pas encore
citée
de
la
partie Répartition en Normandie de la Decticelle bariolée d’après la
Coordination Orthoptérique Normande (2007)
septentrionale du Cotentin.
2001 à 2001 : 6 individus
2000 à 2000 : 1048 individus
Prospection 30/07/2006
L’intérêt patrimonial du site pour les Orthoptères peut être considéré comme faible à
l’échelle régionale, nationale et européenne.
53
2.4.- Autres invertébrés
Il n’a pas été mis en œuvre de protocoles spécifiques pour l’inventaire des autres groupes
d’invertébrés. Quelques photographies et données éparses ont été prises au hasard des
prospections réalisées pour les autres groupes étudiés.
Le panel photographique ci-dessous donne un aperçu de la biodiversité des autres groupes
d’invertébrés.
Colonie de micro-araignées
Argiope (Argiope bruennichi)
sur sa toile
Psilothrix viridicoerulea
(Coléoptères Dasytidae)
Trous de sortie d’un Coléoptère
saproxylophage sur une branche morte
de Sureau noir
Misumena vatia capturant
un Hyménoptères
Ragonycha fulva
(Coléoptère Cantharidae)
Coquille d’escargot Petit gris (Cryptomphalus
asperus) et d’Escargot des haies (Cepaea
nemoralis) dévoré par une grive
54
Les jeunes friches post-culturales sont des milieux extensifs où les floraisons sont abondantes.
De nombreux Hyménoptères Apoïdes (abeilles sauvages, bourdons) profitent de cette
abondante nourriture. D’autre part, le sol sableux affleurant et les vieux murs fournissent
également des habitats pour l’installation de colonies pour ces espèces souvent terricoles.
Le panel photographique ci-dessous illustre cette diversité remarquable (déterminations des
taxons : Eric Dufrêne).
Reine de Bombus terrestris s.l.
Bombus sp mâle
Lasioglossum sp femelle
Andrena sp femelle
Andrena sp femelle
Andrena sp femelle
Microandrena sp femelle
Dasypoda hirtipes mâle
Dasypoda hirtipes femelle
55
On trouve également de nombreux butineurs parmi les Diptères Syrphidae qui ressemblent
souvent à des abeilles mais qui sont des mouches de la famille des syrphes.
Panurgus sp mâle
(Diptère Syrphidae)
Eristalinus sp
(Diptère Syrphidae)
Eristalis tenax (D. Syrphidae)
femelle posé à coté d’un Paon
de jour (Inachis io)
L’intérêt patrimonial de la zone d’étude apparaît comme faible à moyen à l’échelle
régionale, nationale et européenne. Le caractère extensif et plus ou moins hygrophile de la
zone d’étude est globalement favorable aux invertébrés et cet intérêt pourrait être assez fort
pour certains groupes : Coléoptères ? Macrohétérocères ?
56
Carte n°10 : Synthèse de l’intérêt patrimonial du site pour la faune, la flore et les habitats
57
C.- SYNTHESE
Un croisement des critères utilisés pour la flore, la faune et les habitats permet de hiérarchiser
le territoire en 5 niveaux de sensibilité flore / habitats : faible, moyenne, assez forte, forte et
exceptionnelle. Ces résultats sont reportés sur la carte n°10.
Cette carte montre une sensibilité écologique globale de la zone d’étude moyenne à assez
forte.
Malgré des dégradations multiples (rudéralisation, intrans, drainage…), la zone d’étude
présente encore une potentialité écologique assez forte en raison d’une part de ses sols
sableux plus ou moins hydromorphes et, d’autre part, de sa localisation à proximité du littoral
(climat, couloir de dissémination…). Le caractère extensif récent lié à l’abandon de
l’exploitation agricole est également un élément favorable actuel pour la biodiversité
(avifaune, invertébrés, flore des friches).
D.- CONCLUSION
Localisée en périphérie urbaine, la zone d’étude est une enclave naturelle présentant un
potentiel assez important.
Construction de cabane sur le site
Un marteau oublié…
La piste cyclable longeant le site est bien
fréquentée par les cyclistes mais également
les piétons et les promeneurs.
Ainsi, le secteur de la « Mare de
Tourlaville » pourrait être réfléchi comme un
espace de respiration au sein d’une zone
urbaine en plein développement et dont
l’urbanisation se densifie.
58
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14. Fournier, P. (1952) - Flore illustrée des jardins et des parcs: arbres, arbustes et fleurs de
pleine terre. Vol. 2 (dicotylédones). Paris: Lechevalier. 549.
15. Fournier, P. (1952) - Flore illustrée des jardins et des parcs: arbres, arbustes et fleurs de
pleine terre. Vol. 3 (sympétales au gamopétales). Paris: Lechevalier. 535.
16. Fournier, P. (1952) - Flore illustrée des jardins et des parcs: arbres, arbustes et fleurs de
pleine terre. Vol. 4 (atlas). Paris: Lechevalier.
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59
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20. Guérard, P., Lepertel N. & Quinette J.-P. (2004) - Inventaire des macrolépidoptères de la
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21. Jauzein, P. (1995) - Flore des champs cultivés. Paris: INRA. 898.
22. Kerguélen, M. (1993) - Index synonymique de la flore de France. Vol. 8. Paris: Collection
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28. Papazoglou, C., Kreiser K., Walickky Z. & Burfield I. (2004) - Birds in the European
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29. Prelli, R. (2001) - Les fougères et plantes alliées de France et d'Europe occidentale. Paris:
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30. Provost, M. (1993) - Atlas des plantes vasculaires de Basse-Normandie. Caen: Presse
Universitaire de Caen. 90 + 237 planches.
31. Provost, M. (1998) - Flore vasculaire de Basse-Normandie. Vol. 1. Caen: Presse
Universitaire de Caen. 410.
32. Provost, M. (1998) - Flore vasculaire de Basse-Normandie. Vol. 2. Caen: Presse
Universitaire de Caen. 492.
33. Provost, M. (1999) - Flore vasculaire de Basse-Normandie: version informatique sur
CDrom. Caen: Presse Universitaire de Caen. 1 CDrom.
34. Svensson, L., Mullarney K., Zetterstrom D. & Grant P. (1999) - Le guide ornitho. Edition
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35. Temple, H. & Terry A. (2007) - The status and distribution of european mammals.
Luxembourg: Office for Official Publications of the European Communitie. 48.
36. Voisin, J.-F. (2003) - Atlas des Orthoptères (Insecta: Orthoptera) et des Mantidés (Insecta:
Mantodea) de France. Patrimoine naturel, 60: 104
37. Bellmann, H. & Luquet G. (2009) - Guide des sauterelles, grillons et criquets d'Europe
occidentale. 2ème édition. Paris: Delachaux & Niestlé. 383.
60
ANNEXE 1
Appréciation tactile de la texture au champ
61
62
63
ANNEXE 2
Liste des espèces végétales observées et statuts
Commune de Tourlaville (50) 2010
Nomenclature d'après KERGUELEN (1993) sauf certaines introduites (FOURNIER, 1952) et
non citées (sources diverses)
NAT = espèces naturalisées
SUB = espèces subspontanées
SMC = espèces au statut mal connu
? = espèces indéterminées
TC = espèces très communes en Basse-Normandie
C = espèces communes en Basse-Normandie
AC = espèces assez communes en Basse-Normandie
AR = espèces assez rares en Basse-Normandie
R = espèces rares en Basse-Normandie
TR = espèces très rares en Basse-Normandie
"hybride"
?
SMC
SUB
Plantées
NAT
TC
C
AC
AR
R
TR
Total
1
6
3
7
4
4
67
24
22
5
1
3
147
Dont 0 déterminante ZNIEFF et 2 espèces en annexe 2 de la liste rouge armoricaine.
64
Statuts en BN
définis dans
cette étude
TC
TC
TC
TC
C
?
NOMS SCIENTIFIQUES
NOMS FRANCAIS
Achillea millefolium L.
Agrostis capillaris L.
Agrostis stolonifera L. s.s. (excl. gigantea)
Anthoxanthum odoratum L.
Arabidopsis thaliana (L.) Heynh.
Arctium minus Bernh. s.l. (incl. nemorosum & pubens)
Arrhenatherum elatius (L.) P. B. ex J. & C. Pr. ssp.
bulbosum (W.) S. & M.
Arrhenatherum elatius (L.) P. Beauv. ex J. & C. Presl
ssp elatius
Artemisia vulgaris L.
Arum maculatum L.
Bellis perennis L.
Betula pendula Roth
Achillée millefeuille
Agrostide vulgaire
Agrostide stolonifère
Flouve odorante
Arabette de Thalius
gr des Bardanes à pétiole fistuleux
Blackstonia perfoliata (L.) Hudson
Brassica oleracea L.
Chlora perfoliée
Chou sauvage
Briza minor L.
Bromus catharticus Vahl
Bromus diandrus Roth s.l. (incl. ssp maximus)
Bromus hordeaceus L. ssp hordeaceus
Buddleja davidii Franchet
Calystegia sepium (L.) R. Br. s.s. (excl. silvatica)
Cardamine hirsuta L.
Carex sp
Cerastium glomeratum Thuill.
Chenopodium album L. ssp album
Cirsium arvense (L.) Scop.
Cirsium vulgare (Savi) Ten.
Conium maculatum L.
Convolvulus arvensis L.
Conyza canadensis (L.) Cronq. s.s. (excl. floribunda,
sumatrensis, etc.)
Conyza floribunda H.B.K.
Coronopus didymus (L.) Sm.
Cortaderia selloana (S. & Schultes fil.) A. & G.
Cotoneaster sp
Crataegus monogyna Jacq.
Brize naine
Brome purgatif
Brome à 2 étamines
Brome mou
Arbre aux papillons
Liseron des haies
Cardamine hérissée
Laîche indéterminée
Céraiste aggloméré
Chénopode blanc
Cirse des champs
Cirse vulgaire
Grande ciguë
Liseron des champs
R
SUB
AC
TC
NAT
TC
TC
?
TC
TC
TC
TC
C
TC
Erigéron du Canada
C
Provost 1998
AC
AC dans la moitié occidentale de la région
Fromental élevé
TC
CCC
Armoise vulgaire
Gouet tacheté
Pâquerette vivace
Bouleau verruqueux
C
TC
TC
C
C, en dehors du bocage
CC, en dehors du bocage
CCC
C
Vergerette à nombreuses fleurs
Corne de cerf à fruit didyme
Gynérium argenté
Cotonéaster
Aubépine à un style
NAT
NAT
SUB
SUB
TC
Déterminante
BN
Liste rouge
armoricaine
CCC
CC
CC
CC, sauf sur calcaire pur
C
-
Fromental bulbeux
AC
plantée
Cotation
CBN Brest
BN
AC, surtout sur calcaire et littoral
non citée
R et présente seulement sur silice
RR, adventice subspontanée
CC
R, sur calcaires et dans les zones péri-urbaines
CCC
CC
CC
CCC
CCC
CC
C en dehors des sols pauvres
CC en dehors du bocage
non rare
annexe 2
R
AC, en expansion
non citée
AR adventice naturalisée
non citée
non citée
CCC
65
Crepis biennis L.
Crépide des prés
AC
AC vers l'est
Crepis capillaris (L.) Wallr.
Crépide capillaire
TC
CCC
Cyperus longus L.
Dactylis glomerata L.
Souchet odorant
Dactyle aggloméré
AR
TC
AR, surtout présente dans la Manche
CCC
AR
Dactylorhiza praetermissa (Druce) Soo
Diplotaxis tenuifolia (L.) DC.
Dryopteris dilatata (Hoffm.) A. Gray
Dryopteris filix-mas (L.) Schott s.s. (excl. affinis)
Elytrigia repens (L.) Devs. ex Nevski
Epilobium angustifolium L.
Epilobium ciliatum Rafin.
Epilobium hirsutum L.
Orchis négligé
Diplotaxe vulgaire
Dryoptéris dilaté
Fougère mâle
Chiendent rampant
Epilobe en épi
Epilobe cilié
Epilobe hérissé
AR
C
C
TC
TC
AC
NAT
C
AC
C sur le littoral
C
CC
CC
AC
R
C
AR
Epilobium obscurum Schreber
Epilobium parviflorum Schreber
Epilobium tetragonum L. ssp lamyi (F.W. S.) N.
Epilobe vert-foncé
Epilobe à petites fleurs
Epilobe de Lamy
AR mais aussi mal connue
AC en dehors du bocage
AC
AR
Epilobium tetragonum L. ssp tetragonum
Equisetum arvense L.
Erodium cicutarium (L.) L'Hérit.
Eupatorium cannabinum L.
Festuca arundinacea Schreber s.s. (excl. pratensis)
Festuca rubra L. s.l. (incl. divers ssp)
Foeniculum vulgare Miller
Fumaria muralis S. ex Koch ssp boroei (J.) Pug.
Galium aparine L. ssp aparine
Geranium dissectum L.
Geranium molle L.
Hedera helix L.
Heracleum sphondylium L. var sphondylium
Hirschfeldia incana (L.) Lagrèze-Fossat s.s. (excl.
Brassica nigra)
Holcus lanatus L.
Hordeum murinum L. ssp murinum
Hypericum hircinum L.
Hypochoeris radicata L.
Juncus acutiflorus Enrh. ex Hoffm. s.l. (incl.
articulatus)
Juncus bufonius L. s.s. (excl. ambiguus & foliosus)
Juncus inflexus L.
Lactuca serriola L.
Epilobe à tige carrée
Prêle des champs
Bec de cigogne
Eupatoire chanvrine
Fétuque faux-roseau
groupe des Fétuques rouges
Fenouil
Fumeterre des murailles
Gaillet gratteron
Géranium découpé
Géranium mou
Lierre grimpant
Berce des prés
SMC (AC ?)
AC
TC
SMC (R ?)
TC
C
TC
TC
?
AC
AC
TC
TC
C
TC
TC
Roquette bâtarde
NAT
Houlque laineuse
Orge queue de rat
Millepertuis à odeur de bouc
Porcelle enracinée
TC
AC
SUB
TC
groupe des Joncs sylvatiques
?
Jonc des crapauds
Jonc glauque
Laitue scariole
TC
C
AC
R mais peut être aussi mal connue
CC
AR en dehors du littoral sableux
CC
CC, en expansion au bord des routes
AR, probablement adventice naturalisé
AC
CCC
CC
C
CCC
CCC
RR, semble cantonnée au secteur maritime du
département de la Manche
CCC
AC sauf dans le bocage et le pays d'Auge
R et localisée, adventice naturalisée
CCC
annexe 2
non citée
AR
CC
C, en secteurs calcaires
AC, surtout sur calcaires
66
Lactuca virosa L.
Lamium album L.
Laitue vireuse
Lamier blanc
Lamium hybridum Vill.
Lamium purpureum L. s.s. (excl. hybridum)
Lathyrus latifolius L.
Leucanthemum vulgare Lam.
Ligustrum ovalifolium
Malva sylvestris L.
Matricaria perforata Mérat
Matricaria recutita L.
Medicago arabica (L.) Hudson
Medicago lupulina L.
Lamier hybride
Lamier pourpre
Gesse à larges feuilles
Marguerite
Troène à feuilles ovales
Mauve sauvage
Matricaire inodore
Petite camomille
Luzerne tachée
Minette
Medicago polymorpha L. ssp polycarpa (W.) R. Z.
Mercurialis annua L. ssp annua
Myosotis arvensis (L.) Hill.
Ophrys apifera Hudson
Parietaria judaica L.
Pastinaca sativa L. s.l. (incl. divers ssp)
Phragmites australis (Cav.) Steudel
Picris echioides L.
Picris hieracioides L.
Plantago coronopus L.
Plantago lanceolata L.
Poa annua L.
Polygonum amphibium L.
Polygonum aviculare L. s.l. (incl. divers ssp)
Luzerne polymorphe à nombreux fruits
Mercuriale annuelle
Myosotis des champs
Ophrys abeille
Pariétaire judaïque
Panais commun
Roseau commun
Picride fausse-vipérine
Picride fausse-épervière
Plantain corne-de-cerf
Plantain lancéolé
Paturin annuel
Renouée amphibie
Traînasse
Polypodium cambricum L.
Polypodium interjectum Shivas
Polypodium vulgare L. s.s. (excl. interjectum &
cambricum)
Potentilla reptans L.
Pulicaria dysenterica (L.) Bernh.
Ranunculus acris L. ssp acris
Ranunculus repens L.
Raphanus raphanistrum L. ssp raphanistrum
Rubus fruticosus L. s.l. (incl. nombreux taxons!)
Rumex acetosa L.
Rumex conglomeratus Murray
Rumex crispus L.
Polypode austral
Polypode intermédiaire
Polypode vulgaire
Quintefeuille
Pulicaire dysentérique
Renoncule âcre
Renoncule rampante
Ravenelle
groupe des Ronces des bois
Oseille des prés
Patience agglomérée
Patience crépue
R
TC
AR
TC
SUB
TC
plantée
C
TC
C
C
TC
R
TC
TC
AC
C
AC
AC
C
AC
AC
TC
TC
AC
TC
R
SMC (C ?)
C
TC
TC
TC
TC
C
?
TC
AC
TC
RR
CC sauf en certains secteurs
R et irrégulièrement répartie
CC
AR, adventice subspontanée à naturalisée
CCC
non citée
C, surtout sur terrains calcaires
CC, en dehors du bocage
C, surtout sur sols riches, en raréfaction
C mais répartition un inégale
CC, en dehors du bocage
R
CC
CC, sauf dans la Manche
AC, sur calcaires
AR et très inégalement répartie
AC, sur calcaire
AC
C sur les terrains calcarifères
AC, surtout sur les terrains calcarifères
AR en dehors du littoral où elle est AC
CCC
CCC
AC
CCC
R
CC
R
AR
R
TR
C
CC, sauf dans le bocage
CC en dehors du bocage
Non citée
CCC
C
sans objet
CCC, sauf sur calcaires purs
AC
CC
67
Rumex obtusifolius L.
Patience à feuilles obtuses
Salix acuminata L. x aurita Miller
Salix acuminata Miller s.s. (excl. cinerea & aurita)
Salix alba L. ssp vitellina (L.) Schübl. & Martens
Salix caprea L.
Sambucus nigra L.
Senecio jacobaea L. s.s. (excl. erucifolius & aquaticus)
Senecio vulgaris L. ssp vulgaris
Sinapis arvensis L.
Sisymbrium officinale (L.) Scop.
Solanum dulcamara L.
Solanum nigrum L. s.l. (incl. ssp schultesii)
Sonchus asper (L.) Hill.
Sonchus oleraceus L.
Spergula arvensis L.
Spergularia rubra (L.) J. & C. Presl
Stachys sylvatica L.
Stellaria media (L.) Vill. s.s. (excl. pallida & neglecta)
Taraxacum officinale Weber s.l. (nombreuses espèces!)
Tragopogon porrifolius L.
Trifolium campestre Schreber
Trifolium dubium Ehrh.
Trifolium pratense L. s.l. (incl. divers ssp)
Tussilago farfara L.
Umbilicus rupestris (Salibs.) Dandy
Urtica dioica L.
hybride de saules roux et à oreillettes
Saule roux
Saule blanc à rameaux jaunes
Saule marsault
Sureau noir
Séneçon jacobé
Séneçon vulgaire
Moutarde des champs
Herbe-aux-chantres
Morelle douce-amère
Morelle noire
Laiteron épineux
Laiteron maraîcher
Spargoute des champs
Spergulaire rouge
Epiaire des bois
Mouron-des-oiseaux
groupe des Pissenlits officinaux
Salsifi violet
Trèfle champêtre
Trèfle douteux
Trèfle des prés
Pas-d'âne
Nombril de Vénus
Grande ortie
Urtica urens L.
Valerianella carinata Loisel.
Valerianella locusta (L.) Laterrade
Veronica hederifolia L. ssp hederifolia
Veronica persica Poiret
Vicia faba L.
Vicia hirsuta (L.) S.F. Gray
Vicia sativa L. ssp segetalis (Thuill.) Gaudin
Vicia sativa L. ssp. nigra (L.) Ehrh.
Vicia sativa ssp. sativa L.
Vinca major L.
Ortie brûlante
Valérianelle carénée
Mâche
Véronique à feuilles de lierre
Véronique de Perse
Féverolle
Vesce hérissée
Vesce des moissons
Vesce noire
Vesce cultivée
Grande pervenche
Vulpia myuros (L.) C.C. Gmelin var. myuros
Vulpie queue-de-rat
TC
CCC
"hybride"
TC
plantée
TC
TC
TC
TC
TC
TC
TC
TC
TC
TC
C
AC
TC
TC
?
SUB
AC
TC
TC
AC
C
TC
Non citée
CC en dehors du calcaire pur
Non citée
CC
CCC
CC
CCC
CC, surtout sur calcaires
CC en dehors du bocage
CC
CC, dans les cultures
CC
CC
C
AC
CC
CCC
sans objet
RR, adventice subspontanée ou naturalisée
AC, surtout sur calcaire
CCC
CCC
AC sur les terrains secondaires
C dans l'ouest du massif armoricain
CCC
AR
C
AC
C
TC
plantée
TC
C
C
TC
SUB
AR, en grande raréfaction depuis 1 siècle
C
AC mais inégalement répartie
C
CC
non citée
CC
non citée
C, surtout sur silice
CC
AC, subspontanée ou naturalisée
AR
AR
R
AR
68
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