© JM Deguine Jacques Raynaud, Président de la Fondation ARC Le moteur de nos recherches, c’est vous ISSN 1958-7961 Zoom sur… L'IMMUNOTHÉRAPIE EN MARCHE Découvertes et avancées prometteuses en marche © Fotolia Édito Ce dernier numéro de l’année est véritablement placé sous le signe de l’espoir. En effet, les résultats sont nombreux et concrets, comme la découverte récente qui permettra de lutter contre les lymphomes résistants que vous découvrirez dans cette lettre. Cette avancée significative représente une réelle espérance pour contrer la résistance de ces cancers aux traitements actuels. Mais il faut faire plus et sur tous les fronts. La Fondation ARC a ainsi choisi de soutenir un axe de recherche en cancérologie en plein essor : l’immunothérapie. Cette stratégie de traitement repose sur la mobilisation des défenses naturelles de l’organisme contre les cancers. Elle permet d’envisager d’ores et déjà des solutions thérapeutiques de plus en plus efficaces pour traiter différents cancers dont les mélanomes, les cancers du poumon, du rein ou encore du côlon. Grâce à votre soutien, ce sont des espoirs concrets et réalistes que vous offrez aux chercheurs et aux malades. Votre participation reste essentielle pour atteindre notre objectif de vaincre le cancer. Un grand merci à tous pour votre soutien et très bonnes fêtes de fin d’année. | DÉCEMBRE 2013 | N° 27 | action contre les tumeurs : c'est le principe de l'immunothérapie, une branche de la cancérologie actuellement en plein essor. Parmi les stratégies envisagées, certaines ont déjà abouti à des molécules disponibles et d'autres sont actuellement en cours d’étude. Comment mobiliser les défenses naturelles de l’organisme pour qu'elles agissent de façon efficace contre les tumeurs ? État des lieux des différentes voies de recherche. P our lutter contre les maladies, notre organisme mobilise ses défenses naturelles, nommées système immunitaire. Composé de différents types de cellules chargées d’éliminer les intrus et les cellules anormales comme les cellules cancéreuses, il est souvent dépassé devant la prolifération de ces dernières. Les chercheurs s’attellent à renforcer son S o m m a i r e Zoom sur À savoir La recherche en action | SG_Lettre_ARC_27.indd 1 1 4 À partager Actualités 6 7 8 5 La Lettre de l'ARC | Multiplier les globules blancs L’une de ces stratégies est appelée « vaccination thérapeutique » : son objectif est d’« éduquer » le système immunitaire du malade pour qu’il s’attaque à la tumeur (alors que les vaccins préventifs, plus connus, « apprennent » au système immunitaire d’individus sains à réagir en cas d’infection). Pour entraîner une réponse immunitaire antitumorale efficace, les biologistes cherchent à multiplier chez le patient une catégorie de globules blancs : il s’agit de lymphocytes T capables de détruire spécifiquement les cellules décembre 2013 | N°27 | > 1 12/11/13 16:20 Zoom sur… > cancéreuses. Pour cela, on administre directement au Cette nouvelle génération d'immunothérapies s'annonce prometteuse. Elle compte notamment l'ipilimumab, qui est autorisée depuis 2011 en France pour le traitement des mélanomes avancés. Les thérapies anti-PD-L1 et anti-PD1 (du nom des protéines impliquées dans le mécanisme d’échappement immunitaire), ont obtenu, lors d’essais cliniques de phase précoce, des résultats encourageants contre différents cancers (dont mélanome, poumon, rein, côlon). Les régressions tumorales obtenues par ces traitements, qui ont marqué le dernier congrès de la Société américaine d'oncologie clinique (Asco) en juin 2013, doivent être confirmées lors d’essais cliniques à plus large échelle. patient des antigènes* tumoraux, des molécules qui différencient les cellules cancéreuses des cellules saines : on peut ainsi stimuler la production par l'organisme d'un grand nombre de lymphocytes T, qui vont ensuite reconnaître les cellules cancéreuses, porteuses des mêmes antigènes, et les détruire. Le premier vaccin thérapeutique a été mis sur le marché en Europe cette année : il s’agit du sipuleucel-T, prescrit contre le cancer de la prostate métastatique résistant au traitement hormonal. Ce vaccin utilise une stratégie voisine. Des cellules dendritiques* sont préalablement mélangées avec des extraits de cellules cancéreuses prostatiques pour leur « apprendre » à reconnaître la tumeur. Elles sont alors injectées au patient où elles vont stimuler des lymphocytes T antitumoraux capables de cibler ce type particulier de tumeurs pour la détruire. © NOAK Le Bar Floréal Associer différentes thérapies Enfin, les travaux scientifiques ont montré que le système immunitaire est impliqué dans d'autres thérapies anticancéreuses que l'immunothérapie. L'équipe du Pr Guido Kroemer, récent lauréat du Prix Fondation ARC Leopold Griffuel, et du Pr Laurence Zitvogel a notamment montré que la radiothérapie peut accroître l'intensité de la réponse immunitaire antitumorale. Il en va de même pour certaines chimiothérapies qui stimulent le système immunitaire. En couplant l'immunothérapie à ces thérapies, les médecins pensent atteindre une efficacité optimale. Grâce aux efforts des chercheurs, le système immunitaire devient un allié de plus en plus efficace contre le cancer. Article rédigé avec la collaboration du Pr Marc Bonneville, Centre de Recherche en Cancérologie Nantes - Angers. Chiffres clés Réactiver la réponse immunitaire bloquée par la tumeur Si la vaccination thérapeutique a permis d'importantes avancées, elle se confronte toutefois à un problème : l'échappement immunitaire des cellules cancéreuses. Par ce terme, les biologistes désignent la capacité des tumeurs à bloquer l'action des lymphocytes T contre elles. Les chercheurs ont appris que les lymphocytes T pouvaient être « désactivés » par l’action de certaines molécules produites par la tumeur. L'objectif est donc de développer de nouveaux médicaments pour empêcher que les lymphocytes T reçoivent ces signaux inhibiteurs et ainsi rétablir une réponse antitumorale efficace. 385 projets en lien avec l’immunologie et l’immunothérapie ont reçu le soutien de la Fondation ARC pour un montant global de 18,4 millions d’euros au cours des cinq dernières années. 8 essais cliniques portant sur de nouvelles immunothérapies sont actuellement en cours en France Glossaire * Antigène * Cellule dendritique Molécule (produite par un agent infectieux, une cellule cancéreuse, etc.) reconnue par le système immunitaire, et capable de déclencher une réaction de défense de l’organisme. 2 SG_Lettre_ARC_27.indd 2 | La Lettre de l'ARC Cellule qui joue un rôle majeur dans la stimulation de réponse immunitaire menée par les lymphocytes T. | décembre 2013 | N°27 | 12/11/13 16:20 Zoom sur… VIRUS CONTRE TUMEURS : LA BATAILLE EST ENGAGÉE © NOAK Le Bar Floréal Des virus peuvent s'attaquer aux cellules cancéreuses Certaines cellules cancéreuses ne déclenchent pas de réponse du système immunitaire. Des chercheurs sont pourtant parvenus à développer des immunothérapies visant ces cellules grâce à des virus dits oncolytiques, capables de les cibler et de les détruire tout en épargnant les cellules saines. On parle de virothérapie. Parmi les nombreux projets en cours, on peut citer les travaux de l'équipe du docteur Marc Grégoire (Centre de recherche en cancérologie NantesAngers) qui a montré, avec le soutien de la Fondation ARC, que le virus atténué de la rougeole pouvait infecter et tuer les cellules du cancer de la plèvre (aussi appelé mésothéliome). Un second e f f e t i n d i re c t a c c ro î t l'efficacité de cette virothérapie : elle crée un environnement inflammatoire au niveau de la tumeur, déclenchant une réponse immunitaire qui n'aurait pas eu lieu sans l'attaque préalable du virus. D'autres virus sont actuellement en cours d'évaluation pour traiter des mélanomes ou certaines tumeurs cérébrales, les glioblastomes. Le Docteur Nathalie Chaput et son équipe évaluent à Gustave Roussy (Villejuif) l'efficacité d'un vaccin thérapeutique d'un genre nouveau contre certains cancers du poumon. N ous travaillons sur le cancer bronchique dit non à petites cellules, qui représente environ 11 % des nouveaux cas de cancer en France. Les résultats « | SG_Lettre_ARC_27.indd 3 progressent mais ne sont pas suffisants, d'où notre volonté d'explorer de nouvelles thérapies, comme la vaccination antitumorale qui vise à stimuler les défenses naturelles contre la tumeur. Notre essai clinique de phase II a été mis en place début 2010 dans quatre centres en France. Il concerne 26 patients diagnostiqués à un stade avancé, inopérables, qui ont subi une chimiothérapie standard ayant permis de stabiliser la progression tumorale. Notre vaccin est fabriqué pour chaque patient à partir des globules blancs prélevés dans son sang. Transféré dans notre laboratoire de thérapie cellulaire, l'échantillon sanguin est trié pour séparer un type de globules blancs, les monocytes, à partir desquels sont obtenues des cellules dendritiques*. Celles-ci sont cultivées en présence d'antigènes* spécifiques de la tumeur : on récupère alors de petites vésicules sécrétées par les cellules dendritiques, qui présentent les mêmes propriétés immunitaires antitumorales que cellesci. Ces vésicules constituent le vaccin qui sera injecté chez le patient. Notre protocole est long et relativement coûteux (environ 10 000 € pour un lot de vaccins spécifique à une personne) : sans le soutien de la Fondation ARC, La Lettre de l'ARC | il serait impossible de mener ce type d'études dans un centre de recherche hospitalier. Nous allons maintenant rentrer dans la phase d'analyse des résultats, afin de savoir si le vaccin a permis une amélioration de la survie des patients et s'il a stimulé efficacement leur système immunitaire. Les premières conclusions sont attendues d'ici un an. Si les résultats sont bons, on pourra envisager cette vaccination thérapeutique à des stades plus précoces de la maladie. © iStock © DR UN VACCIN POUR RENFORCER LE SYSTÈME IMMUNITAIRE décembre 2013 | N°27 | 3 12/11/13 16:20 À savoir Info+ © Etienne Begouen - Inserm Le mot du chercheur LA FLORE INTESTINALE IMPLIQUÉE DANS LES CANCERS COLORECTAUX ? Membre de l'Académie des sciences, professeur au Collège de France, le Professeur Philippe Sansonetti, spécialiste des infections microbiennes, dirige une unité Inserm à l'Institut Pasteur de Paris. Professeur Philippe Sansonetti, Directeur de recherche à l'Inserm de cellules souches intestinales, peuvent perturber le fonctionnement de ces cellules et jouer un rôle dans la survenue des cancers colorectaux. Cet environnement intestinal pourrait également être impliqué dans certaines tumeurs du pancréas et dans des lymphomes intestinaux. Parmi les questions en suspens, nous devons déterminer si un microbe particulier joue un rôle dans la survenue de ces cancers ou si un déséquilibre plus global du microbiote est en cause. Dans notre équipe, nous étudions l'influence de la bactérie Streptococcus gallolyticus, présente chez un grand nombre de patients atteints d'un cancer colorectal. Quel rapport entre microbes intestinaux et cancer ? C © iStock es dernières années, un coup de projecteur a été porté sur la diversité du microbiote (aussi appelé flore intestinale). On a compris que des déséquilibres du microbiote, en particulier dans des zones clés du côlon comme la crypte colique où le tissu se régénère en permanence à partir Comment le microbiote intestinal peut-il engendrer un cancer colorectal ? Pour l'heure, plusieurs pistes existent. Il se peut qu'un microbe qui ne devrait pas se trouver dans la crypte colique entraîne des perturbations des cellules souches et, directement ou indirectement, des altérations de leur génome pour aboutir à leur cancérisation. Les microbes dangereux pourraient intervenir plus tard et stimuler la prolifération de cellules tumorales déjà présentes dans le côlon. Enfin, un déséquilibre microbien pourrait causer une inflammation qui, si elle n'est pas contrôlée, altérerait les tissus intestinaux. Quelles conséquences ces recherches pourraient avoir pour le traitement des patients ? Si l'on parvenait à bien caractériser les microbiotes associés à un risque accru de cancer colorectal par l’analyse de leur ADN, on pourrait mieux prédire les risques de cancer colorectal et éventuellement les prévenir. Aujourd'hui, cela reste toutefois du domaine de la recherche, car si l’étude de l’ADN d’une bactérie est techniquement « facilement » réalisable (les appareils sont disponibles et les coûts ont baissé), l'analyse bioinformatique des génomes de l’ensemble du microbiote reste un travail de titan. On pourrait également envisager des traitements par des antibiotiques, des bactériophages ou d'autres approches innovantes pour corriger les déséquilibres microbiens pathogènes. La Fondation ARC « relooke » ses publications ! Les supports d’informations édités par la Fondation ARC, consacrés à la maladie et la recherche, se présentent désormais sous une nouvelle forme. Celle-ci, moderne, aérée et structurée, est mise au service d’une lecture plus facile pour les patients et leur entourage. Ces changements ont également été l’occasion d’enrichir les contenus, de rendre les lexiques plus accessibles et les illustrations encore plus pédagogiques. Ainsi, la collection « Comprendre et agir », qui rassemble deux formats (brochures et fiches), proposera à terme plus d’une trentaine de titres sur les cancers et les questionnements précis que peuvent se poser les malades au cours de leur traitement. Venez dès à présent découvrir et commander gratuitement les premiers titres disponibles sur notre site(1) ou auprès de votre service Relations Donateurs(2). www.fondation-arc.org (rubrique Publications) (2) Tél : 01 45 59 59 09 – email : [email protected] (1) La Lettre de l’ARC – Fondation ARC pour la recherche sur le cancer – BP 90003 - 94803 Villejuif Cedex – Tél. : 01 45 59 59 09 - www.fondation-arc.org – Directeur de la publication : Jacques Raynaud – Comité éditorial : Axelle Davezac, Sylvie Anger, Sylvie Droubay Luneau, Chantal Le Gouis, Claude Soto – Rédaction : Laurence André, Swan Bargue, Guillaume Frasca, Hélène de Forges, Gwendoline de Piedoue, Nicolas Reymes – Réalisation : Studio Goustard – Commission paritaire : 1014H85509 – Dépôt légal : décembre 2013 – Impression : Vincent Imprimerie – Tirage : 209 000 exemplaires. La Lettre de l'ARC n°27 est accompagnée d'un supplément legs – donations – assurances-vie. 4 SG_Lettre_ARC_27.indd 4 | La Lettre de l'ARC | décembre 2013 | N°27 | 12/11/13 16:20 La recherche en action UNE DÉCOUVERTE POUR LUTTER © DR CONTRE LA RÉSISTANCE THÉRAPEUTIQUE DANS LES LYMPHOMES Mieux comprendre PRÉSERVER LA FERTILITÉ Le Docteur Mary Callanan, enseignant-chercheur spécialisée dans la recherche contre les cancers, et son équipe de l’Institut Albert Bonniot à Grenoble, en collaboration avec les équipes de Jérôme Garin et de Saadi Khochbin, ont découvert comment contrer la résistance thérapeutique des lymphomes non-hodgkiniens, des cancers liés à la prolifération anormale de cellules immunitaires. Dans certaines situations, les cancers et leurs traitements peuvent altérer la fertilité des patients. Ainsi, les opérations chirurgicales des cancers de l’ovaire, de l’utérus ou des cancers urologiques peuvent compromettre la capacité des patients à donner naissance à des enfants. Les protocoles de radiothérapie ciblant la région abdomino-pelvienne présentent également un risque pour les ovaires ou l’utérus chez les femmes et pour la production des spermatozoïdes chez les hommes. Enfin, la chimiothérapie peut altérer la production des ovules ou des spermatozoïdes ; de même, l’hormonothérapie, qui agit en bloquant le système hormonal, interrompt la production d’ovules ou de spermatozoïdes. L’infertilité induite par ces traitements est alors le plus souvent temporaire, mais peut s’avérer définitive chez certains patients. Quels sont les enjeux actuels dans la prise en charge des lymphomes non-hodgkiniens ? ous étudions les lymphomes non-hodgkiniens à cellules B, dont le nombre de nouveaux cas est en augmentation constante depuis plusieurs années. Une avancée significative dans le traitement de ces cancers a été l’introduction du Rituximab, une thérapie ciblée administrée avec ou après la chimiothérapie, qui diminue le risque de rechute. Cependant chez de nombreux patients, des résistances thérapeutiques au Rituximab sont observées. Contrer ces résistances est devenu un enjeu majeur dans la prise en charge des patients atteints de lymphomes. N Pour permettre aux patients d’envisager un projet de grossesse, les médecins peuvent proposer plusieurs solutions. Pour les femmes, en cas de radiothérapie, les ovaires peuvent être protégés des rayons en les déplaçant légèrement, par une opération chirurgicale, dans le ventre de la patiente. La congélation d’un fragment d’ovaire, technique récente et en cours d’évaluation, peut aussi être envisagée. Cela permet aux médecins de pouvoir procéder ultérieurement à l'autogreffe de ce fragment. Pour les hommes, 1 à 3 éjaculats peuvent être congelés : on parle de cryoconservation de spermatozoïdes. Enfin, pour les couples, une fécondation in vitro peut être envisagée. Elle permet de générer un embryon qui sera conservé par congélation le temps du traitement. Quels sont les espoirs apportés par cette découverte ? L’originalité de notre travail est d’avoir identifié un processus de contrôle de CYCLON, impliquant la protéine Myc connue pour son rôle dans la formation des cancers. Or il existe une molécule qui bloque la production de Myc et qui agit également sur celle de CYCLON. Cette molécule appartient à une nouvelle classe de thérapie anti-cancéreuse qui suscite un intérêt vif comme thérapie ciblée innovante dans le domaine du cancer. Ce traitement permet de restaurer la sensibilité des cellules de lymphomes devenues résistantes au Rituximab. La toxicité de cette molécule est en évaluation, un essai clinique chez des patients atteints de lymphome sera ensuite envisagé par les médecins du CHU de Grenoble. | SG_Lettre_ARC_27.indd 5 La Lettre de l'ARC | © iStock Quelles recherches avez-vous menées avec le soutien de la Fondation ARC ? En faisant « l’inventaire » des protéines présentes dans les cellules de lymphomes comparé à celles des cellules immunitaires normales, nous avons découvert une quantité très élevée de la protéine CYCLON dans les cellules des lymphomes les plus agressifs et les plus résistants aux traitements actuellement utilisés en clinique. Capable de modifier l’activité d’un millier de gènes, CYCLON est en temps normal active uniquement dans les testicules. Son activité anarchique favorise la prolifération des cellules de lymphomes et les rend insensibles au Rituximab. décembre 2013 | N°27 | 5 12/11/13 16:20 Àp partager g Témoignage Questions | Réponses Qu’est-ce que le syndrome de Lynch ? © DR Le syndrome de Lynch, aussi appelé syndrome HNPCC*, est une prédisposition génétique héréditaire qui entraîne un surrisque de cancer colorectal (de l’ordre de 40 % à 70 ans) et dans une moindre mesure de l’endomètre, de l’ovaire, de l’intestin, de l’estomac, des voies biliaires et urinaires. Il est suspecté chez une personne qui déclare tôt un cancer colorectal ou quand les proches ont été atteints jeunes par une tumeur liée au même syndrome. Lorsque ce syndrome est diagnostiqué, les patients bénéficient d’un suivi médical spécifique. Cet été, trois jeunes Rémois se sont lancé un double défi : parcourir plus de 3 000 km à vélo à travers l’Europe et collecter 1€ par kilomètre au profit de la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer. A mis depuis bientôt 6 ans, nous aimons voyager loin et partir à l’aventure pour nous tester dans des situations qui nous sortent de notre routine. En 2011, nous avions traversé la Chine avec juste un sac à dos et un guide touristique ! Tous les trois, nous faisons beaucoup de sport et nous sommes encore étudiants, aussi nous avions du temps cet été pour nous lancer ce défi. « *Hereditary Non-Polyposis Colorectal Cancer Quels sont les facteurs de risque du cancer de la thyroïde ? Deux d’entre nous sont étudiants en médecine, aussi nous sommes très souvent confrontés au cancer et nous avons souhaité donner un sens à ce projet. Nous nous sommes rapprochés de la Fondation ARC pour soutenir leur action à travers une collecte de dons. Cela nous tient à cœur de prouver que c’est dans la difficulté que naît la solidarité ! Pour chaque euro donné, nous nous sommes engagés à parcourir 1km à vélo, avec l’objectif d’atteindre 3000 €. L’exposition à la radioactivité est le principal facteur de risque connu. Le risque est d’autant plus élevé que la dose de rayonnements est élevée et la personne exposée jeune. Plusieurs dizaines d’années après les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki ou l’accident de Tchernobyl, une forte augmentation du nombre de cas a été observée localement. Les Après plusieurs mois de préparation et de recherche de donateurs parmi nos proches et des entreprises, nous avons pris le départ le 4 juillet. Partis de Reims, nous avons traversé la Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Autriche, la Slovaquie, la Hongrie, la Croatie, la Slovénie et l’Italie avant d’arriver à Nice le 26 août. Il y a eu de beaux moments, des rigolades, de belles rencontres… Tout au long du périple, nous avons publié des photos sur Facebook et notre site internet, http://roulonscontre-le-cancer.jimdo.com/. Le dernier jour de notre voyage, au lever du soleil, nous avons commencé à réaliser que nous avions accompli quelque chose d’exceptionnel… SG_Lettre_ARC_27.indd 6 La Lettre de l'ARC Les médicaments de chimiothérapie s’attaquent aux cellules tumorales en ciblant leur capacité à se diviser de façon rapide et anarchique. Or d’autres cellules saines présentent cette même propriété, comme les cellules à l’origine des cheveux, celles de la paroi de l’estomac ou du sang. En détruisant ces cellules en même temps que les cellules tumorales, les médicaments entraînent la chute des cheveux, des nausées et vomissements, des chutes du nombre de cellules sanguines… Si ces symptômes dépendent de l’âge et de l’état de santé général du malade, la fatigue qu’ils entraînent est partagée par tous les patients. Fondation ARC - BP 90003 - 94803 Villejuif Cedex Téléphone : 01 45 59 59 09 E-mail : [email protected] www.fondation-arc.org Vous souhaitez vous aussi relever un défi au profit de la lutte contre le cancer ? Contactez le service Relations Donateurs au 01 45 59 59 09 ou [email protected] | Pourquoi la chimiothérapie fatigue ? La Fondation ARC à votre écoute Un grand merci à toutes les personnes qui nous ont soutenus et surtout à nos donateurs grâce auxquels la recherche avance jour après jour ! Michael Treport, Nicolas Huet et Michael Hoang 6 rayonnements utilisés en médecine (radiothérapie et dans une moindre mesure, imagerie médicale), de plus faible intensité, peuvent augmenter modérément le risque de cancer de la thyroïde, d’autant plus si le patient exposé est jeune. Des mesures de radioprotection sont donc mises en place par les professionnels. D’autres facteurs potentiels (génétiques, hormonaux ou nutritionnels) sont aujourd’hui étudiés www.facebook.com/ARCcancer https://twitter.com/ARCcancer | décembre 2013 | N°27 | 12/11/13 16:20 Actualités © DR 160 JEUNES CHERCHEURS EN CANCÉROLOGIE RÉUNIS PAR LA FONDATION ARC Les 23 et 24 octobre derniers, les « Journées Jeunes Chercheurs » ont réuni à Paris 160 jeunes chercheurs. Au cours de ces journées, 52 exposés et 20 articles de vulgarisation scientifique ont été présentés par des chercheurs issus des divers domaines de la recherche avec des profils académiques diversifiés (médecins, pharmaciens, scientifiques, physiciens...). Premier financeur privé de jeunes chercheurs en cancérologie, la Fondation ARC organise ce colloque national pour encourager ces jeunes talents qui contribuent de manière significative aux grandes avancées dans la lutte contre le cancer. Dans ce but, les chercheurs ont pu également concourir pour les Prix Hélène Starck et le Prix Kerner. Ces prix, créés grâce à la générosité de nos donateurs et testateurs, récompensent l’excellence de leurs projets et leur capacité à rendre leurs découvertes accessibles à tous. Soixante-dix donateurs ont pu découvrir la qualité des travaux, échanger avec les chercheurs et écouter une conférence sur la neurochirurgie cognitive éveillée. Heureux d’échanger sur leur recherche, les jeunes chercheurs, enthousiasmés par ces rencontres, ont chaleureusement remercié tous les donateurs de la Fondation ARC pour leur soutien. FIL INFOS CANCER > Vers un dépistage du cancer du poumon ? Une équipe américano-canadienne développe un logiciel informatique permettant de distinguer, à partir des lésions observées par scanner du thorax, celles qui pourraient évoluer vers une tumeur. Objectif : évaluer le risque individuel de développer un cancer du poumon afin de proposer une surveillance active aux personnes à risque, et ainsi diagnostiquer au plus tôt la maladie. © iStockphoto Agir ensemble > Un examen d'urine pour détecter des métastases La présence de deux molécules dans les urines de patients atteints d'un cancer colorectal pourrait signaler l'existence de métastases au niveau du foie, selon une étude néerlandaise. Pour les chercheurs, la production en quantité anormale de ces deux biomarqueurs tumoraux serait causée par l'envahissement du foie par des cellules cancéreuses. SOUTENIR LA MÉDECINE PERSONNALISÉE L a Fondation ARC met un accent particulier sur les projets de recherche clinique, afin d’accélérer le développement de la médecine personnalisée. Grâce à l’amélioration des connaissances de la biologie des cancers et à l’émergence des thérapies ciblées, cette nouvelle approche s’appuie sur l’identification, chez chaque patient, des caractéristiques moléculaires des tumeurs pour adapter la stratégie thérapeutique. La Fondation ARC est ainsi partenaire du 1er essai clinique du programme AcSé (accès sécurisé à des thérapies ciblées innovantes) aux côtés d’Unicancer et de l’Institut national du cancer. Cet essai permet de proposer à des patients en situation d’échec thérapeutique d’accéder à une nouvelle molécule, le crizotinib. Jusqu’alors, l’utilisation de cette thérapie ciblée était limitée aux patients atteints d’un cancer du poumon et dont la tumeur présentait une anomalie génétique (la translocation activatrice du gène ALK). Or cette anomalie est retrouvée dans plus de 10 cancers différents, notamment dans certaines formes de lymphomes, de cancers colorectaux, de cancers du sein, de neuroblastomes… Ainsi l’essai AcSé crizotinib vise à évaluer l’effet du crizotinib chez des patients atteints de ces cancers et dont les tumeurs présentent cette anomalie génétique. Ce 1 er essai se déroule dans toute la France et pourra concerner jusqu’à 500 patients. La Fondation ARC finance 80 % des coûts de l’essai clinique, soit 1,6 million d’euros. | SG_Lettre_ARC_27.indd 7 La Lettre de l'ARC | décembre 2013 Recevez par email notre newsletter sur les avancées de la recherche, inscription sur www.fondation-arc.org Agenda 4 février • Journée mondiale contre le cancer et lancement du 3e Plan Cancer pour la période 2014-2018, qui a pour but d’améliorer la lutte contre le cancer et la prise en charge des malades. 22 mars • La Fondation ARC sera présente aux Rencontres Infirmières en Oncologie à Paris (évènement réservé aux professionnels de santé). N’hésitez pas à nous contacter pour plus d’information. | N°27 | 7 12/11/13 16:20 Actualités CANCER, RISQUE, RECHERCHE : CE QUE VOUS NOUS EN DITES © JM Deguine Voici ci-dessous la synthèse de 9 000 de vos réponses à notre grande enquête* sur le cancer diffusée l’été dernier par courrier ou sur notre site internet. Zoom sur une menace Quel que soit votre âge, vous percevez tous (90 %) le cancer comme une menace. Trio de tête des facteurs de risque de cancer identifiés : 78 % le tabac l'hérédité 43 % 42 % Cap sur la prévention … Vous croyez massivement (98 %) aux enjeux d’une recherche scientifique sur les facteurs de risque et sur la prévention. Cela nous conforte dans notre stratégie. • Tabac : ennemi numéro 1 Un combat commun en mémoire de vos proches © Corbis En ce qui concerne les facteurs de risque de cancer, le tabac est envisagé comme l’ennemi numéro un par 78 % d’entre vous, il se situe loin devant tous les autres facteurs de risque identifiés. • Une identification moyenne des autres risques comportementaux Loin derrière le tabac, vous identifiez, et à raison, la consommation d’alcool (43 %) – choix plus souvent masculin, et l’exposition prolongée au soleil (39 %) réponse plus souvent féminine. • Alcool : un risque sous-estimé pour les moins de 40 ans © Fotolia La consommation d’alcool ne figure pas dans le trio de tête des risques identifiés par les plus jeunes d’entre vous. Avec seulement 27 % des moins de 40 ans identifiant l’alcool comme un risque majeur (contre 46 % chez les plus de 60 ans). Nous disposons ici d’un signal pour le renforcement de notre politique d’information. • Facteurs externes : risques moyens Les risques génétiques ou environnementaux, non maitrisables individuellement, font partie des risques « moyens » de votre hiérarchie : 42 % d’entre vous mentionnent le risque héréditaire, 41 % le risque lié à la pollution environnementale - avec une sensibilisation féminine très nette sur ce sujet. 8 SG_Lettre_ARC_27.indd 8 | La Lettre de l'ARC | Vous êtes plus de 80 % à avoir soutenu la recherche sur le cancer après avoir été touché par la maladie ou après avoir perdu un proche des suites d’un cancer. Cette réalité donne un poids supplémentaire à nos responsabilités dans ce combat, à notre exigence en termes de résultats, notamment sur les trois missions que vous jugez importantes : © Getty Images l'alcool pour 80 % accélérer la mise à disposition pour les malades des découvertes issues de la recherche pour 60 % fédérer les meilleures équipes de chercheurs dans toute la France pour 65 % révéler et accompagner les jeunes chercheurs, porteurs d’innovation. 92 % d’entre vous êtes prêts à renouveler votre soutien : MERCI POUR VOTRE ENGAGEMENT ET CONFIANCE ! *enquête adressée par courrier à 120 000 donateurs pris au hasard décembre 2013 | N°27 | 12/11/13 16:20