lettre arc 27 - Fondation ARC

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© JM Deguine
Jacques
Raynaud,
Président de la
Fondation ARC
Le moteur de nos recherches, c’est vous
ISSN 1958-7961
Zoom sur… L'IMMUNOTHÉRAPIE EN MARCHE
Découvertes et avancées
prometteuses en marche
© Fotolia
Édito
Ce dernier numéro de l’année
est véritablement placé sous
le signe de l’espoir. En effet,
les résultats sont nombreux et
concrets, comme la découverte
récente qui permettra de lutter
contre les lymphomes résistants
que vous découvrirez dans cette
lettre. Cette avancée significative
représente une réelle espérance
pour contrer la résistance de ces
cancers aux traitements actuels.
Mais il faut faire plus et sur tous
les fronts. La Fondation ARC a
ainsi choisi de soutenir un axe
de recherche en cancérologie en
plein essor : l’immunothérapie.
Cette stratégie de traitement
repose sur la mobilisation
des défenses naturelles de
l’organisme contre les cancers.
Elle permet d’envisager
d’ores et déjà des solutions
thérapeutiques de plus en plus
efficaces pour traiter différents
cancers dont les mélanomes,
les cancers du poumon, du
rein ou encore du côlon.
Grâce à votre soutien, ce sont des
espoirs concrets et réalistes que
vous offrez aux chercheurs et aux
malades. Votre participation reste
essentielle pour atteindre notre
objectif de vaincre le cancer.
Un grand merci à tous pour
votre soutien et très bonnes
fêtes de fin d’année.
| DÉCEMBRE 2013 | N° 27 |
action contre les tumeurs : c'est le principe de l'immunothérapie, une branche
de la cancérologie actuellement en plein
essor. Parmi les stratégies envisagées, certaines ont déjà abouti à des molécules
disponibles et d'autres sont actuellement
en cours d’étude.
Comment mobiliser les défenses
naturelles de l’organisme pour
qu'elles agissent de façon efficace
contre les tumeurs ? État des lieux
des différentes voies de recherche.
P
our lutter contre les maladies, notre
organisme mobilise ses défenses
naturelles, nommées système
immunitaire. Composé de différents
types de cellules chargées d’éliminer les
intrus et les cellules anormales comme les
cellules cancéreuses, il est souvent dépassé
devant la prolifération de ces dernières.
Les chercheurs s’attellent à renforcer son
S o m m a i r e
Zoom sur
À savoir
La recherche en action
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À partager
Actualités
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La Lettre de l'ARC
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Multiplier les globules blancs
L’une de ces stratégies est appelée « vaccination thérapeutique » : son objectif est
d’« éduquer » le système immunitaire du
malade pour qu’il s’attaque à la tumeur
(alors que les vaccins préventifs, plus
connus, « apprennent » au système immunitaire d’individus sains à réagir en cas
d’infection). Pour entraîner une réponse
immunitaire antitumorale efficace, les
biologistes cherchent à multiplier chez
le patient une catégorie de globules
blancs : il s’agit de lymphocytes T capables
de détruire spécifiquement les cellules
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Zoom sur…
> cancéreuses. Pour cela, on administre directement au
Cette nouvelle génération d'immunothérapies s'annonce
prometteuse. Elle compte notamment l'ipilimumab, qui
est autorisée depuis 2011 en France pour le traitement
des mélanomes avancés. Les thérapies anti-PD-L1 et
anti-PD1 (du nom des protéines impliquées dans le
mécanisme d’échappement immunitaire), ont obtenu,
lors d’essais cliniques de phase précoce, des résultats
encourageants contre différents cancers (dont mélanome, poumon, rein, côlon). Les régressions tumorales
obtenues par ces traitements, qui ont marqué le dernier
congrès de la Société américaine d'oncologie clinique
(Asco) en juin 2013, doivent être confirmées lors d’essais
cliniques à plus large échelle.
patient des antigènes* tumoraux, des molécules qui différencient les cellules cancéreuses des cellules saines :
on peut ainsi stimuler la production par l'organisme
d'un grand nombre de lymphocytes T, qui vont ensuite
reconnaître les cellules cancéreuses, porteuses des mêmes
antigènes, et les détruire.
Le premier vaccin thérapeutique a été mis sur le marché
en Europe cette année : il s’agit du sipuleucel-T, prescrit
contre le cancer de la prostate métastatique résistant
au traitement hormonal. Ce vaccin utilise une stratégie
voisine. Des cellules dendritiques* sont préalablement
mélangées avec des extraits de cellules cancéreuses prostatiques pour leur « apprendre » à reconnaître la tumeur.
Elles sont alors injectées au patient où elles vont stimuler
des lymphocytes T antitumoraux capables de cibler ce
type particulier de tumeurs pour la détruire.
© NOAK Le Bar Floréal
Associer différentes thérapies
Enfin, les travaux scientifiques ont montré que le système
immunitaire est impliqué dans d'autres thérapies anticancéreuses que l'immunothérapie. L'équipe du Pr Guido
Kroemer, récent lauréat du Prix Fondation ARC Leopold
Griffuel, et du Pr Laurence Zitvogel a notamment montré
que la radiothérapie peut accroître l'intensité de la réponse
immunitaire antitumorale. Il en va de même pour certaines
chimiothérapies qui stimulent le système immunitaire. En
couplant l'immunothérapie à ces thérapies, les médecins
pensent atteindre une efficacité optimale.
Grâce aux efforts des chercheurs, le système immunitaire devient un allié de plus en plus efficace contre le
cancer. Article rédigé avec la collaboration du Pr Marc Bonneville,
Centre de Recherche en Cancérologie Nantes - Angers.
Chiffres clés
Réactiver la réponse immunitaire
bloquée par la tumeur
Si la vaccination thérapeutique a permis d'importantes
avancées, elle se confronte toutefois à un problème :
l'échappement immunitaire des cellules cancéreuses. Par ce
terme, les biologistes désignent la capacité des tumeurs à
bloquer l'action des lymphocytes T contre elles. Les chercheurs ont appris que les lymphocytes T pouvaient être
« désactivés » par l’action de certaines molécules
produites par la tumeur. L'objectif est donc de développer
de nouveaux médicaments pour empêcher que les lymphocytes T reçoivent ces signaux inhibiteurs et ainsi
rétablir une réponse antitumorale efficace.
385 projets
en lien avec l’immunologie et l’immunothérapie ont
reçu le soutien de la Fondation ARC pour un montant
global de 18,4 millions d’euros au cours des cinq
dernières années.
8 essais cliniques
portant sur de nouvelles immunothérapies sont
actuellement en cours en France
Glossaire
* Antigène
* Cellule dendritique
Molécule (produite par un agent infectieux, une cellule
cancéreuse, etc.) reconnue par le système immunitaire, et
capable de déclencher une réaction de défense de
l’organisme.
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La Lettre de l'ARC
Cellule qui joue un rôle majeur dans la stimulation
de réponse immunitaire menée par les lymphocytes T.
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VIRUS CONTRE TUMEURS :
LA BATAILLE EST ENGAGÉE
© NOAK Le Bar Floréal
Des virus peuvent
s'attaquer aux cellules
cancéreuses
Certaines cellules cancéreuses
ne déclenchent pas de réponse
du système immunitaire. Des
chercheurs sont pourtant
parvenus à développer des
immunothérapies visant ces
cellules grâce à des virus dits
oncolytiques, capables de les
cibler et de les détruire tout
en épargnant les cellules
saines. On parle de
virothérapie. Parmi les
nombreux projets en cours,
on peut citer les travaux de
l'équipe du docteur Marc
Grégoire (Centre de recherche
en cancérologie NantesAngers) qui a montré, avec le
soutien de la Fondation ARC,
que le virus atténué de la
rougeole pouvait infecter et
tuer les cellules du cancer de
la plèvre (aussi appelé
mésothéliome). Un second
e f f e t i n d i re c t a c c ro î t
l'efficacité de cette
virothérapie : elle crée un
environnement inflammatoire au niveau de la tumeur,
déclenchant une réponse
immunitaire qui n'aurait pas
eu lieu sans l'attaque préalable du virus. D'autres virus
sont actuellement en cours
d'évaluation pour traiter des
mélanomes ou certaines
tumeurs cérébrales, les
glioblastomes. Le Docteur Nathalie Chaput et
son équipe évaluent à Gustave
Roussy (Villejuif) l'efficacité d'un
vaccin thérapeutique d'un genre
nouveau contre certains cancers
du poumon.
N
ous travaillons sur le
cancer bronchique dit
non à petites cellules, qui
représente environ 11 % des nouveaux
cas de cancer en France. Les résultats
«
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progressent mais ne sont pas suffisants, d'où notre volonté d'explorer de nouvelles thérapies, comme la
vaccination antitumorale qui vise à
stimuler les défenses naturelles contre la
tumeur. Notre essai clinique de phase II
a été mis en place début 2010 dans
quatre centres en France. Il concerne
26 patients diagnostiqués à un stade
avancé, inopérables, qui ont subi une
chimiothérapie standard ayant permis
de stabiliser la progression tumorale.
Notre vaccin est fabriqué pour chaque
patient à partir des globules blancs
prélevés dans son sang. Transféré dans
notre laboratoire de thérapie cellulaire,
l'échantillon sanguin est trié pour
séparer un type de globules blancs,
les monocytes, à partir desquels sont
obtenues des cellules dendritiques*.
Celles-ci sont cultivées en présence
d'antigènes* spécifiques de la tumeur :
on récupère alors de petites vésicules
sécrétées par les cellules dendritiques,
qui présentent les mêmes propriétés
immunitaires antitumorales que cellesci. Ces vésicules constituent le vaccin
qui sera injecté chez le patient. Notre
protocole est long et relativement coûteux (environ 10 000 € pour un lot de
vaccins spécifique à une personne) :
sans le soutien de la Fondation ARC,
La Lettre de l'ARC
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il serait impossible de mener ce type
d'études dans un centre de recherche
hospitalier.
Nous allons maintenant rentrer dans
la phase d'analyse des résultats, afin
de savoir si le vaccin a permis une
amélioration de la survie des patients
et s'il a stimulé efficacement leur
système immunitaire. Les premières
conclusions sont attendues d'ici un an.
Si les résultats sont bons, on pourra
envisager cette vaccination thérapeutique à des stades plus précoces de la
maladie.
© iStock
© DR
UN VACCIN POUR RENFORCER LE SYSTÈME IMMUNITAIRE
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À savoir
Info+
© Etienne Begouen - Inserm
Le mot du chercheur
LA FLORE INTESTINALE
IMPLIQUÉE DANS LES
CANCERS COLORECTAUX ?
Membre de l'Académie
des sciences, professeur
au Collège de France,
le Professeur Philippe
Sansonetti, spécialiste
des infections
microbiennes, dirige
une unité Inserm à
l'Institut Pasteur de
Paris.
Professeur
Philippe Sansonetti,
Directeur de recherche à l'Inserm
de cellules souches intestinales, peuvent perturber le
fonctionnement de ces cellules et jouer un rôle dans
la survenue des cancers
colorectaux. Cet environnement intestinal pourrait
également être impliqué
dans certaines tumeurs du
pancréas et dans des lymphomes intestinaux. Parmi
les questions en suspens,
nous devons déterminer si
un microbe particulier joue
un rôle dans la survenue de
ces cancers ou si un déséquilibre plus global du microbiote est en cause. Dans
notre équipe, nous étudions
l'influence de la bactérie
Streptococcus gallolyticus,
présente chez un grand
nombre de patients atteints
d'un cancer colorectal.
Quel rapport entre
microbes intestinaux et
cancer ?
C
© iStock
es dernières années,
un coup de projecteur a été porté sur la
diversité du microbiote (aussi
appelé flore intestinale). On
a compris que des déséquilibres du microbiote, en particulier dans des zones clés
du côlon comme la crypte
colique où le tissu se régénère en permanence à partir
Comment le microbiote
intestinal peut-il
engendrer un cancer
colorectal ?
Pour l'heure, plusieurs pistes
existent. Il se peut qu'un
microbe qui ne devrait pas
se trouver dans la crypte
colique entraîne des perturbations des cellules souches
et, directement ou indirectement, des altérations de
leur génome pour aboutir à leur cancérisation. Les
microbes dangereux pourraient intervenir plus tard et
stimuler la prolifération de
cellules tumorales déjà présentes dans le côlon. Enfin,
un déséquilibre microbien pourrait causer une
inflammation qui, si elle
n'est pas contrôlée, altérerait les tissus intestinaux.
Quelles conséquences
ces recherches pourraient
avoir pour le traitement
des patients ?
Si l'on parvenait à bien
caractériser les microbiotes
associés à un risque accru
de cancer colorectal par
l’analyse de leur ADN, on
pourrait mieux prédire les
risques de cancer colorectal et éventuellement les
prévenir. Aujourd'hui, cela
reste toutefois du domaine
de la recherche, car si
l’étude de l’ADN d’une
bactérie est techniquement « facilement » réalisable (les appareils sont
disponibles et les coûts ont
baissé), l'analyse bioinformatique des génomes de
l’ensemble du microbiote
reste un travail de titan.
On pourrait également
envisager des traitements
par des antibiotiques, des
bactériophages ou d'autres
approches innovantes pour
corriger les déséquilibres
microbiens pathogènes. La Fondation ARC
« relooke » ses
publications !
Les supports d’informations
édités par la Fondation ARC,
consacrés à la maladie et
la recherche, se présentent
désormais sous une nouvelle
forme. Celle-ci, moderne,
aérée et structurée, est mise
au service d’une lecture plus
facile pour les patients et leur
entourage. Ces changements
ont également été l’occasion
d’enrichir les contenus, de
rendre les lexiques plus
accessibles et les illustrations
encore plus pédagogiques.
Ainsi, la collection
« Comprendre et agir », qui
rassemble deux formats
(brochures et fiches), proposera
à terme plus d’une trentaine
de titres sur les cancers et les
questionnements précis que
peuvent se poser les malades
au cours de leur traitement.
Venez dès à présent découvrir
et commander gratuitement
les premiers titres disponibles
sur notre site(1) ou auprès de
votre service Relations
Donateurs(2).
www.fondation-arc.org
(rubrique Publications)
(2)
Tél : 01 45 59 59 09 – email :
[email protected]
(1)
La Lettre de l’ARC – Fondation ARC pour la recherche sur le cancer – BP 90003 - 94803 Villejuif Cedex – Tél. : 01 45 59 59 09 - www.fondation-arc.org
– Directeur de la publication : Jacques Raynaud – Comité éditorial : Axelle Davezac, Sylvie Anger, Sylvie Droubay Luneau, Chantal Le Gouis, Claude Soto –
Rédaction : Laurence André, Swan Bargue, Guillaume Frasca, Hélène de Forges, Gwendoline de Piedoue, Nicolas Reymes – Réalisation : Studio Goustard –
Commission paritaire : 1014H85509 – Dépôt légal : décembre 2013 – Impression : Vincent Imprimerie – Tirage : 209 000 exemplaires. La Lettre de l'ARC n°27
est accompagnée d'un supplément legs – donations – assurances-vie.
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La Lettre de l'ARC
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La recherche en action
UNE DÉCOUVERTE POUR LUTTER
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CONTRE LA RÉSISTANCE THÉRAPEUTIQUE
DANS LES LYMPHOMES
Mieux
comprendre
PRÉSERVER
LA FERTILITÉ
Le Docteur Mary Callanan,
enseignant-chercheur spécialisée
dans la recherche contre les cancers, et
son équipe de l’Institut Albert Bonniot
à Grenoble, en collaboration avec les
équipes de Jérôme Garin et de Saadi
Khochbin, ont découvert comment
contrer la résistance thérapeutique des lymphomes
non-hodgkiniens, des cancers liés à la prolifération
anormale de cellules immunitaires.
Dans certaines situations, les cancers et leurs traitements peuvent altérer la fertilité des patients. Ainsi,
les opérations chirurgicales des cancers de l’ovaire,
de l’utérus ou des cancers urologiques peuvent compromettre la capacité des patients à donner naissance
à des enfants. Les protocoles de radiothérapie ciblant
la région abdomino-pelvienne présentent également
un risque pour les ovaires ou l’utérus chez les femmes
et pour la production des spermatozoïdes chez les
hommes. Enfin, la chimiothérapie peut altérer la production des ovules ou des spermatozoïdes ; de même,
l’hormonothérapie, qui agit en bloquant le système
hormonal, interrompt la production d’ovules ou de
spermatozoïdes. L’infertilité induite par ces traitements
est alors le plus souvent temporaire, mais peut
s’avérer définitive chez certains patients.
Quels sont les enjeux actuels dans la prise en
charge des lymphomes non-hodgkiniens ?
ous étudions les lymphomes non-hodgkiniens à
cellules B, dont le nombre de nouveaux cas est en
augmentation constante depuis plusieurs années.
Une avancée significative dans le traitement de ces cancers a été l’introduction du Rituximab, une thérapie ciblée
administrée avec ou après la chimiothérapie, qui diminue le risque de rechute. Cependant chez de nombreux
patients, des résistances thérapeutiques au Rituximab
sont observées. Contrer ces résistances est devenu un
enjeu majeur dans la prise en charge des patients atteints
de lymphomes.
N
Pour permettre aux patients d’envisager un projet de
grossesse, les médecins peuvent proposer plusieurs
solutions. Pour les femmes, en cas de radiothérapie,
les ovaires peuvent être protégés des rayons en les
déplaçant légèrement, par une opération chirurgicale,
dans le ventre de la patiente. La congélation d’un
fragment d’ovaire, technique récente et en cours
d’évaluation, peut aussi être envisagée. Cela permet
aux médecins de pouvoir procéder ultérieurement
à l'autogreffe de ce fragment. Pour les hommes, 1 à
3 éjaculats peuvent être congelés : on parle de cryoconservation de spermatozoïdes. Enfin, pour les
couples, une fécondation in vitro peut être envisagée.
Elle permet de générer un embryon qui sera conservé
par congélation le temps du traitement. Quels sont les espoirs apportés par cette
découverte ?
L’originalité de notre travail est d’avoir identifié un processus de contrôle de CYCLON, impliquant la protéine Myc
connue pour son rôle dans la formation des cancers. Or il
existe une molécule qui bloque la production de Myc et
qui agit également sur celle de CYCLON. Cette molécule
appartient à une nouvelle classe de thérapie anti-cancéreuse qui suscite un intérêt vif comme thérapie ciblée
innovante dans le domaine du cancer. Ce traitement permet de restaurer la sensibilité des cellules de lymphomes
devenues résistantes au Rituximab. La toxicité de cette
molécule est en évaluation, un essai clinique chez des
patients atteints de lymphome sera ensuite envisagé par
les médecins du CHU de Grenoble. |
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La Lettre de l'ARC
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© iStock
Quelles recherches avez-vous menées avec le
soutien de la Fondation ARC ?
En faisant « l’inventaire » des protéines présentes dans
les cellules de lymphomes comparé à celles des cellules
immunitaires normales, nous avons découvert une quantité très élevée de la protéine CYCLON dans les cellules
des lymphomes les plus agressifs et les plus résistants aux
traitements actuellement utilisés en clinique. Capable de
modifier l’activité d’un millier de gènes, CYCLON est en
temps normal active uniquement dans les testicules. Son
activité anarchique favorise la prolifération des cellules
de lymphomes et les rend insensibles au Rituximab.
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Àp
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Témoignage
Questions | Réponses
Qu’est-ce que le syndrome
de Lynch ?
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Le syndrome de Lynch, aussi
appelé syndrome HNPCC*, est
une prédisposition génétique
héréditaire qui entraîne un surrisque de cancer colorectal (de
l’ordre de 40 % à 70 ans) et dans
une moindre mesure de l’endomètre, de l’ovaire, de l’intestin,
de l’estomac, des voies biliaires
et urinaires. Il est suspecté chez
une personne qui déclare tôt un
cancer colorectal ou quand les
proches ont été atteints jeunes
par une tumeur liée au même
syndrome. Lorsque ce syndrome
est diagnostiqué, les patients
bénéficient d’un suivi médical
spécifique.
Cet été, trois jeunes Rémois se sont lancé un double défi :
parcourir plus de 3 000 km à vélo à travers l’Europe et collecter 1€ par kilomètre au profit de la Fondation ARC pour la
recherche sur le cancer.
A
mis depuis bientôt 6 ans, nous aimons voyager
loin et partir à l’aventure pour nous tester dans
des situations qui nous sortent de notre routine.
En 2011, nous avions traversé la Chine avec juste un sac à
dos et un guide touristique ! Tous les trois, nous faisons beaucoup de sport et nous sommes encore étudiants, aussi nous
avions du temps cet été pour nous lancer ce défi.
«
*Hereditary Non-Polyposis Colorectal Cancer
Quels sont les facteurs
de risque du cancer de
la thyroïde ?
Deux d’entre nous sont étudiants en médecine, aussi nous
sommes très souvent confrontés au cancer et nous avons
souhaité donner un sens à ce projet. Nous nous sommes rapprochés de la Fondation ARC pour soutenir leur action à travers une collecte de dons. Cela nous tient à cœur de prouver
que c’est dans la difficulté que naît la solidarité ! Pour chaque
euro donné, nous nous sommes engagés à parcourir 1km à
vélo, avec l’objectif d’atteindre 3000 €.
L’exposition à la radioactivité
est le principal facteur de risque
connu. Le risque est d’autant
plus élevé que la dose de rayonnements est élevée et la personne exposée jeune. Plusieurs
dizaines d’années après les
bombardements d’Hiroshima
et de Nagasaki ou l’accident
de Tchernobyl, une forte augmentation du nombre de cas
a été observée localement. Les
Après plusieurs mois de préparation et de recherche de donateurs parmi nos proches et des entreprises, nous avons pris
le départ le 4 juillet. Partis de Reims, nous avons traversé la
Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Autriche, la Slovaquie,
la Hongrie, la Croatie, la Slovénie et l’Italie avant d’arriver à
Nice le 26 août. Il y a eu de beaux moments, des rigolades, de
belles rencontres… Tout au long du périple, nous avons publié
des photos sur Facebook et notre site internet, http://roulonscontre-le-cancer.jimdo.com/. Le dernier jour de notre voyage,
au lever du soleil, nous avons commencé à réaliser que nous
avions accompli quelque chose d’exceptionnel…
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La Lettre de l'ARC
Les médicaments de chimiothérapie s’attaquent aux cellules
tumorales en ciblant leur capacité à se diviser de façon rapide et
anarchique. Or d’autres cellules
saines présentent cette même
propriété, comme les cellules à
l’origine des cheveux, celles de la
paroi de l’estomac ou du sang. En
détruisant ces cellules en même
temps que les cellules tumorales,
les médicaments entraînent la
chute des cheveux, des nausées
et vomissements, des chutes du
nombre de cellules sanguines…
Si ces symptômes dépendent
de l’âge et de l’état de santé
général du malade, la fatigue
qu’ils entraînent est partagée
par tous les patients. Fondation ARC - BP 90003 - 94803 Villejuif Cedex
Téléphone : 01 45 59 59 09
E-mail : [email protected]
www.fondation-arc.org
Vous souhaitez vous aussi relever un défi au profit de la lutte
contre le cancer ? Contactez le service Relations Donateurs
au 01 45 59 59 09 ou [email protected]
|
Pourquoi la chimiothérapie
fatigue ?
La Fondation ARC à votre écoute
Un grand merci à toutes les personnes qui nous ont soutenus
et surtout à nos donateurs grâce auxquels la recherche avance
jour après jour ! Michael Treport, Nicolas Huet et Michael Hoang
6
rayonnements utilisés en médecine (radiothérapie et dans une
moindre mesure, imagerie médicale), de plus faible intensité,
peuvent augmenter modérément le risque de cancer de
la thyroïde, d’autant plus si le
patient exposé est jeune. Des
mesures de radioprotection
sont donc mises en place par
les professionnels. D’autres facteurs potentiels (génétiques,
hormonaux ou nutritionnels)
sont aujourd’hui étudiés
www.facebook.com/ARCcancer
https://twitter.com/ARCcancer
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Actualités
© DR
160 JEUNES CHERCHEURS EN CANCÉROLOGIE RÉUNIS PAR LA
FONDATION ARC
Les 23 et 24 octobre derniers, les « Journées Jeunes Chercheurs » ont réuni à
Paris 160 jeunes chercheurs. Au cours de ces journées, 52 exposés et 20 articles
de vulgarisation scientifique ont été présentés par des chercheurs issus des
divers domaines de la recherche avec des profils académiques diversifiés (médecins, pharmaciens, scientifiques, physiciens...).
Premier financeur privé de jeunes chercheurs en cancérologie, la Fondation ARC
organise ce colloque national pour encourager ces jeunes talents qui contribuent de manière significative aux grandes avancées dans la lutte contre le
cancer.
Dans ce but, les chercheurs ont pu également
concourir pour les Prix Hélène Starck et le Prix
Kerner. Ces prix, créés grâce à la générosité
de nos donateurs et testateurs, récompensent
l’excellence de leurs projets et leur capacité
à rendre leurs découvertes accessibles à tous.
Soixante-dix donateurs ont pu découvrir la
qualité des travaux, échanger avec les chercheurs et écouter une conférence sur la neurochirurgie cognitive éveillée.
Heureux d’échanger sur leur recherche, les
jeunes chercheurs, enthousiasmés par ces
rencontres, ont chaleureusement remercié
tous les donateurs de la Fondation ARC pour
leur soutien. FIL INFOS CANCER
> Vers un dépistage du cancer
du poumon ?
Une équipe américano-canadienne développe un logiciel informatique permettant
de distinguer, à partir des lésions observées par scanner du thorax,
celles qui pourraient évoluer
vers une tumeur. Objectif :
évaluer le risque individuel
de développer un cancer du
poumon afin de proposer
une surveillance active aux
personnes à risque, et ainsi
diagnostiquer au plus tôt la
maladie.
© iStockphoto
Agir ensemble
> Un examen d'urine pour
détecter des métastases
La présence de deux molécules dans les
urines de patients atteints d'un cancer
colorectal pourrait signaler l'existence de
métastases au niveau du foie, selon une
étude néerlandaise. Pour les chercheurs,
la production en quantité anormale de
ces deux biomarqueurs tumoraux serait
causée par l'envahissement du foie par
des cellules cancéreuses.
SOUTENIR LA MÉDECINE PERSONNALISÉE
L
a Fondation ARC met un accent particulier sur les projets de recherche
clinique, afin d’accélérer le développement de la médecine personnalisée.
Grâce à l’amélioration des connaissances de la biologie des cancers et à
l’émergence des thérapies ciblées, cette nouvelle approche s’appuie sur l’identification, chez chaque patient, des caractéristiques moléculaires des tumeurs pour
adapter la stratégie thérapeutique.
La Fondation ARC est ainsi partenaire du 1er essai clinique du programme AcSé
(accès sécurisé à des thérapies ciblées innovantes) aux côtés d’Unicancer et de
l’Institut national du cancer. Cet essai permet de proposer à des patients en
situation d’échec thérapeutique d’accéder à une nouvelle molécule, le crizotinib.
Jusqu’alors, l’utilisation de cette thérapie ciblée était limitée aux patients atteints
d’un cancer du poumon et dont la tumeur présentait une anomalie génétique (la
translocation activatrice du gène ALK). Or cette anomalie est retrouvée dans plus
de 10 cancers différents, notamment dans certaines formes de lymphomes, de
cancers colorectaux, de cancers du sein, de neuroblastomes… Ainsi l’essai AcSé
crizotinib vise à évaluer l’effet du crizotinib chez des patients atteints de ces
cancers et dont les tumeurs présentent cette anomalie génétique.
Ce 1 er essai se déroule dans toute la France et pourra concerner jusqu’à
500 patients. La Fondation ARC finance 80 % des coûts de l’essai clinique, soit
1,6 million d’euros. |
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La Lettre de l'ARC
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Recevez par email notre newsletter
sur les avancées de la recherche, inscription
sur www.fondation-arc.org
Agenda
4 février
• Journée mondiale contre
le cancer et lancement du
3e Plan Cancer pour la période
2014-2018, qui a pour but
d’améliorer la lutte contre le
cancer et la prise en charge
des malades.
22 mars
• La Fondation ARC sera présente
aux Rencontres Infirmières en
Oncologie à Paris (évènement
réservé aux professionnels de
santé).
N’hésitez pas à nous contacter pour
plus d’information.
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Actualités
CANCER, RISQUE, RECHERCHE :
CE QUE VOUS NOUS EN DITES
© JM Deguine
Voici ci-dessous la synthèse de 9 000 de vos réponses
à notre grande enquête* sur le cancer diffusée l’été
dernier par courrier ou sur notre site internet.
Zoom sur une menace
Quel que soit votre âge, vous percevez tous (90 %)
le cancer comme une menace.
Trio de tête des facteurs de risque
de cancer identifiés :
78 %
le tabac
l'hérédité
43 %
42 %
Cap sur la prévention …
Vous croyez massivement (98 %) aux enjeux d’une
recherche scientifique sur les facteurs de risque et sur
la prévention. Cela nous conforte dans notre stratégie.
• Tabac : ennemi numéro 1
Un combat commun en mémoire de vos proches
© Corbis
En ce qui concerne les facteurs
de risque de cancer, le tabac
est envisagé comme l’ennemi
numéro un par 78 % d’entre
vous, il se situe loin devant tous
les autres facteurs de risque
identifiés.
• Une identification moyenne
des autres risques comportementaux
Loin derrière le tabac, vous identifiez, et à raison, la
consommation d’alcool (43 %) – choix plus souvent
masculin, et l’exposition prolongée au soleil (39 %) réponse plus souvent féminine.
• Alcool : un risque sous-estimé
pour les moins de 40 ans
© Fotolia
La consommation d’alcool ne
figure pas dans le trio de tête
des risques identifiés par les
plus jeunes d’entre vous. Avec
seulement 27 % des moins de
40 ans identifiant l’alcool comme un risque majeur (contre
46 % chez les plus de 60 ans). Nous disposons ici d’un signal
pour le renforcement de notre politique d’information.
• Facteurs externes : risques moyens
Les risques génétiques ou environnementaux, non
maitrisables individuellement, font partie des risques
« moyens » de votre hiérarchie :
42 % d’entre vous mentionnent le risque héréditaire,
41 % le risque lié à la pollution environnementale - avec
une sensibilisation féminine très nette sur ce sujet.
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La Lettre de l'ARC
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Vous êtes plus de 80 % à avoir soutenu la recherche
sur le cancer après avoir été touché par la maladie
ou après avoir perdu un
proche des suites d’un
cancer. Cette réalité donne
un poids supplémentaire à
nos responsabilités dans ce
combat, à notre exigence
en termes de résultats,
notamment sur les trois
missions que vous jugez
importantes :
© Getty Images
l'alcool
pour 80
%
accélérer la mise à disposition pour
les malades des découvertes issues de
la recherche
pour 60
%
fédérer les meilleures équipes de
chercheurs dans toute la France
pour 65
%
révéler et accompagner les jeunes
chercheurs, porteurs d’innovation.
92 %
d’entre vous êtes prêts à
renouveler votre soutien :
MERCI POUR VOTRE
ENGAGEMENT ET CONFIANCE !
*enquête adressée par courrier à 120 000 donateurs pris au hasard
décembre 2013
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N°27
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12/11/13 16:20
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