Séminaire Delange-Pisot-Poitou. Théorie des nombres M AURICE M IGNOTTE Sur la résolution de systèmes linéaires en nombres entiers Séminaire Delange-Pisot-Poitou. Théorie des nombres, tome exp. no G16, p. G1-G5 15, no 2 (1973-1974), <http://www.numdam.org/item?id=SDPP_1973-1974__15_2_A11_0> © Séminaire Delange-Pisot-Poitou. Théorie des nombres (Secrétariat mathématique, Paris), 1973-1974, tous droits réservés. L’accès aux archives de la collection « Séminaire Delange-Pisot-Poitou. Théorie des nombres » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/legal.php). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright. Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques http://www.numdam.org/ Séminaire DELANGE-PISOT-POITOU G16-01 (Groupe d’étude de Théorie des nombres) 15e année, 1973/74, n° G16, 5 p. 20 mai 1974 SUR LA RÉSOLUTION DE SYSTÈMES LINÉAIRES EN NOMBRES ENTIERS par Maurice MIGNOTTE Introduction. questions abordées Les classiques, attribués à C. L. systèmes d’équations ou d’inéqua- tournent autour de lemmes SIEGEL, sur la résolution tions linéaires. nombres entiers de en résolution de systèmes d’inéquations permet de résoudre des sysen améliorant même les résultats antérieurs. Ensuite, des techni- On montre que la tèmes d’équations ques probabilistes ou de géométrie des nombres permettent d’obtenir certains raf- finements. résultats sont tout particulièrement utiles en théorie des nombres transcendants. On donne, en prime, une forme effective du théorème de l’élément Tous ces primitif qui, aussi, peut servir dans cette théorie. elle Le résultat classique. 1. PROPOSITION 1. - Soient les Soient X Inapplication L E (L , = positifs ", , x n entiers, non x , Démonstration. - Soit Partageons C l’ensemble des ... , en L) La Inutilité des proposition 1 THÉORÈME tous Zn x de E dans cubes un égaux. Alors il nuls, tels cube . Alors x = 0 : avec hypercube lm Donc des tiroirs : Deux éléments x’ x’ - x~ que xi X y de côte C card E et i=1,...,n. x" = (X de E nDX + 1)m; sont convient. permet de démontrer le théorème suivant. K 1 i 03BD , 1 j , de nombres des entiers de on a tels que systèmes d’inégalités. 1. - Soit rationnel. Si envoie lm petits peut appliquer principe envoyés par L dans un même petit le on 2. De formes linéaires des nombres entiers existe des éléments dans m 03BD > alors le de degré K . Soit système A 03B4 sur maxi,j Q . Soient |ai,j|, A ai,j , entier admet Une ( x i , ... , solution Démonstration. - Soient donc où K a K de é = i= proposition Z~ non - dans Ç , k==1~..~6. 1 formes aux L. j = 03A303BDi=103C31(ai,j) ij i= (xj .Î .s X trivial tel que ij ’à,1 ’vérifient n’admet pas de plongement réel, la réelles et imaginaires On , xi. et ... alors = 0 . = ... cas plongements la xn) (x ~ , ... , algébriques ~jj Les entiers Dans le les Q~ qu’on peut appliquer D’où l’existence de on a , , réel. Les valeurs Supposons d’abord ~~ sont telles Z03BD non triviale et telle que G on présence montré qu’on peut remplacer la constante 2 considère les composantes du facteur 2. lorsque par 1 K n’est pas totalement imaginaire. Il est intéressant de comparer le théorème 1 lequel où CK la majoration précédente est une constante, Dans la démonstration soud un non des calculée, qui dépend classique, Le résultat donné ici améliore sur la proposition résultat classique analogue dans est on choisit une à coefficients entiers de système 3. Retour ~i au légèrement de K (voir ~4~, Appendice). base d’entiers de on ré- équations. un résultat publié en [5J (lemme 1.3.1). 1. Nous donnerons deux démonstrations de résultats essentiellement chronologique où nous les avons rencontrées. proposition 1 et de sa démonstration. l’ordre la K , puis équivalents, dans Les notations sont celles de 3.1. Principe des tiroirs et considérations probabilistes. d’expliquer l’idée qui suit, considérons le cas m = 1 . Pour n = 1 , est constitué par des points équidistribués sur un intervalle l’ensemble fini. Par contre, si n > 2 , les points de sont distribués de manière irAfin de ce L 1 ~~~ proportion d’entre eux étant concentrés autour d’une valeur moyenne. De manière plus précise, leur distribution s’approche, pour n tendant vers l’infini, de celle de la loi de Gauss (théorème central-limite). On n’appli- régulière, une forte quera donc pas le principe des tiroirs à L.i (E) tout entier, mais à une partie de L(E) où les points sont suffisamment denses. La démonstration qui suit est extraite de [2]. PROPOSITION 2. - Les notations sont proposition X 1. Pour tout =(x1,(-Iii. . ,U(X il existe x (log( 18m)) 112 xn) ~ Zn 1) )/«x nonl)n/mnul- 2)tel. (X + 1)n/m > max|xi en|tier te.l que X et max |Lj(x)2,| que de la celles + + Démonstration. - Posons /~ , Majorons d’abord N~ , On a d’une 1 l’inégalité D’où N! $: 2N exp(J utilisant lecteur. dont la 6B~) , . 2X construction, 1~ image Vn U(X + maintenant 1) . C’ au ~ de F L par est contenue dans un cube C~ de côté plus grand entier tel que h~ Découpons h petits cubes, et appliquons le principe des tiroirs. Ceci Soit alors en démonstration est laissée et ainsi . Par l’expression part et, d’autre part, en et pour cela considérons (x, y montre l’existence de h le ..., Un calcul immédiat achève la x_) e non nul, tel et que démonstration. 3.2. Géométrie des nombres et formes quadratiques. La méthode employée ci-dessous est due à K. MAHLER (voir chap. 1), mais les détails diffèrent quelque peu. 1. - Soit discriminant F(x~ ~ ... , x~) D. Alors il existe Démonstration. - Soit t un une x e nombre quadratique définie positive non nul, tel que forme Z~ ~ positif. Alors, l’ellipsoïde ?(x) $ de t a V pour volume = tn/2 ellipsoïde contient cet r(l D"" élément un + n 2)-1.Z~D’après si V(t) vérifie t nul de non le théorème de Minkowski, = 2" . + ~xj) , D’où le résultat, On applique ~x~2 x21 = + ... Par souci de [ij. en a simplicité, assure bornons-nous D l’ existence de où 1 , le = général cas est traité ,~’ non nul, tel que obtenu le résultat suivant. entier Alors, +l)~~ , un pour :~Vn~l’Ut-~) . Complément : =~(~. ~ K Alors il existe des entiers i= 1 , ... , k, (i. K positif. Soit il existe x~ Z~ tel a~ ~ «. un y + a203B12 + ... + ak 03B1k d. pour K engendre =~(cy) ). plongements distincts les cas k élément ~ C : dans (d(d - l))/2 . ce P racines. D’où l’existence de ~n est un on pour Considérons le qui précède, a = p Nous allons montrer que l’un des Remarquons d’abord que, 6i(a2~ ~ Q~(a2~ . 2 . Le corps = sont distincts. Considérons les éléments L’élément degré corps de nombres de l))/2 le nombre et primitif. ... , Démonstrat ion. - Il suffit de considérer le D’après 0})x)jt , tel que forme effective du théorème de l’élément une PROPOSITION 4. - Soit 0 : m au cas x E n e. = vérifie F de PROPOSITION 3. - Soit JL(x))Î F(x) s I. quadratique U-1. s + Le discriminant Le lemme 1 On résultat à la forme ce a cr. = p K + (Y. admet engendre d K est tel que ou polynôme tel que générateur de 0 ~ n $: K . si pour et donc n’est pas nul ; il admet donc n e K au (d(d - 1))/2 plus et (d(d - 1) )/2 P~n~ ~ 0 . G16-05 Ce résultat s’avère en particulier utile pour l’étude de née de nombres transcendants par des nombres l’approximation simulta- algébriques (voir E3~]). BIBLIOGRAPHIE (Kurt). - Lectures on transcendental numbers (manuscrit). MIGNOTTE (Maurice). - Sur les multiples des polynômes irréductibles (manuscrit). MIGNOTTE (Maurice) et WALDSCHMIDT (Michel). - Approximation des valeurs de fonctions transcendantes, II (en préparation). [4] SCHNEIDER (Theodor). - Einführung in die transzendenten Zahlen. - Berlin, Springer-Verlag, 1957 (Grundlehren der matematischen Wissenschaften, 81) et [en français] Introduction aux nombres transcendants. - Paris, Gauthier- [1] [2] [3] MAHLER Villars, 1959. [5] (Michel). - Un premier Berlin, Springer-Verlag (Lecture WALDSCHMIDT cours sur Notes in les nombres transcendants. - Mathematics) (à paraître). . (Texte Maurice MIGNOTTE 158 boulevard Galliéni 92390 VILLENEUVE LA GARENNE reçu le 20 mai 1974)