Chapeau :Ce sujet de philosophie de Term. S et ES a été proposé

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Chapeau :Ce sujet de philosophie de Term. S et ES a été proposé en 2014. Il s'agit d'une explication de texte
concernant le thème « Le devoir ». La connaissance de la doctrine de l’auteur n’est pas requise. Il faut et il
suffit que l’explication rende compte, par la compréhension précise du texte, du problème dont il est
question. L’auteur est Aristote, philosophe grec connu pour avoir établi les premiers fondements de la
philosophie de la nature. C’est aussi le fondateur de la métaphysique.
Aristote, Éthique à Nicomaque
> Expliquer le texte suivant :
Pour tout homme, l’activité la plus désirable étant celle qui est en accord avec sa disposition propre, il en
résulte que pour l’homme de bien, c’est l’activité qui correspond à la vertu. Ce n’est pas dans le jeu que
consiste le bonheur. Il serait en effet étrange que la fin de l’homme fût le jeu, et qu’on dût se donner du
tracas et du mal pendant toute sa vie afin de pouvoir s’amuser ! Car, pour le dire en un mot, tout ce que
nous choisissons est choisi en vue d’une autre chose, à l’exception du bonheur qui est une fin en soi. Mais
se dépenser avec tant d’ardeur et de peine en vue de s’amuser ensuite est de toute évidence quelque chose
d’insensé et de puéril à l’excès ; au contraire, s’amuser en vue d’exercer une activité sérieuse, voilà la règle à
suivre. Le jeu est, en effet, une sorte de délassement, du fait que nous sommes incapables de travailler
d’une façon ininterrompue et que nous avons besoin de relâche. Le délassement n’est donc pas une fin, car
il n’a lieu qu’en vue de l’activité. Et la vie heureuse semble être celle qui correspond à la vertu ; or, une vie
vertueuse ne va pas sans un effort sérieux et ne consiste pas dans un simple jeu. Et nous affirmons, à la fois,
que les choses sérieuses sont moralement supérieures à celles qui font rire ou s’accompagnent
d’amusement, et que l’activité la plus sérieuse est toujours celle de la partie la meilleure de nous-mêmes ou
celle de l’homme d’une moralité plus élevée
Aristote, Éthique à Nicomaque, vers 335 avant J.-C.
Les clés du sujet
> Dégager la problématique du texte
. Qu’est-ce que l’homme poursuit quand il agit ? Qu’est-ce qu’il désire le plus ? S’il apprécie des activités
ludiques, le jeu est-il pour autant une fin en soi ? Il semble que le bien que l’homme recherche soit une
manière de réaliser ce qu’il y a de meilleur en lui, mais pour cela il ne va pas déployer toute une série
d’efforts pour simplement s’amuser. L’homme de bien fait des efforts pour trouver son bonheur dans la
vertu.
. Mais qu’est-ce que le bien pour Aristote ? Le bien moral correspond-il au bien de l’homme, son bonheur ?
. Et quelle peut être alors la fonction du jeu et pourquoi le recherche-t-on s’il nous éloigne de notre finalité
principale ?
> Repérer la structure du texte et les procédés d’argumentation
. Tout d’abord, Aristote affirme que la finalité de l’homme vertueux n’est pas le jeu.
. Il explique ensuite que le jeu est recherché non comme fin en soi mais comme moyen de délassement, qui
permet de continuer ensuite l’activité sérieuse de recherche de la vertu.
. En effet, l’homme de bien fait des efforts pour accomplir sa nature, pour son bien, et ne peut donc souffrir
du sérieux de son activité.
> Éviter les erreurs
Il y a plusieurs présupposés dans le texte qu’il convient de souligner pour ne pas rester dans des propos
confus.
. D’abord, Aristote affirme que chaque homme a une nature qui lui est propre, et son bonheur dépend de la
réalisation de cette nature.
. Ensuite, le bien recherché est à la fois le bien moral (l’exercice de la vertu) et le bien pour l’homme, c’est-àdire son bonheur. Sa philosophie est un eudémonisme.
. Enfin, l’idée de vertu désigne une excellence de son être et pas seulement une qualité morale.
. Il est préférable de maîtriser les distinctions fin/moyen et en puissance/en acte pour comprendre le texte.
Collection Annabac ©Editions Hatier
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