Un seul Dieu, un seul chemin (Actes 3.12-26) Est-ce que toutes les religions se valent ? À l’Église évangélique libre de Nîmes, nous croyons que ce Dieu s’est révélé à l’humanité en venant à notre rencontre dans la personne de Jésus. Pourquoi croire à cette vérité plutôt qu’à une autre ? Finalement, y a-t-il une religion plus proche de la vérité qu’une autre ? Si l’on interrogeait nos contemporains à ce sujet, beaucoup répondraient que toutes les religions se valent et que chercher à savoir qui a raison ne mènerait qu’à des conflits. Mais qu’en dit la Bible ? Dans le texte que je vous propose de lire ici, l’apôtre Pierre, disciple de Jésus, s’adresse à des Juifs qui ne croient pas en Jésus. Voyons comment il leur parle et surtout ce qu’il leur dit. Ce texte se trouve dans le livre des Actes au chapitre 3, des versets 12 à 26. Pierre prend la parole juste après la guérison d’un boiteux. Comme la foule est impressionnée par le miracle, elle s’assemble autour de Pierre. Voici comment celui-ci s’adresse au peuple : 12 Quand Pierre vit cela, il dit au peuple: «Israélites, pourquoi vous étonnez-vous de ce qui s’est passé? Pourquoi fixez-vous les regards sur nous, comme si c’était par notre propre puissance ou par notre piété que nous avions fait marcher cet homme? 13 Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Dieu de nos ancêtres, a révélé la gloire de son serviteur Jésus, celui que vous avez fait arrêter et renié devant Pilate qui était, lui, d’avis de le relâcher. 14 Mais vous, vous avez renié celui qui était saint et juste et vous avez demandé qu’on vous accorde la grâce d’un meurtrier. 15 Vous avez fait mourir le Prince de la vie que Dieu a ressuscité, nous en sommes témoins. 16 C’est par la foi en son nom qu’il a raffermi celui que vous voyez et connaissez; c’est la foi en Jésus qui a donné à cet homme une entière guérison en présence de vous tous. 17 »Maintenant, frères, je sais que vous avez agi par ignorance, tout comme vos chefs. 18 Mais Dieu a ainsi accompli ce qu’il avait annoncé d’avance par la bouche de tous les prophètes, à savoir que son Messie devait souffrir. 19 »Changez donc d’attitude et convertissez-vous pour que vos péchés soient effacés! 20 Alors, des temps de rafraîchissement viendront de la part du Seigneur et il enverra le Messie qui vous était destiné, Jésus. 21 C’est lui que le ciel doit accueillir jusqu’au moment de la restauration totale dont Dieu a parlé depuis longtemps par la bouche de [tous] ses saints prophètes. 22 Moïse a dit [en effet à nos ancêtres]: Le Seigneur votre Dieu fera surgir pour vous, parmi vos frères, un prophète comme moi; vous l’écouterez dans tout ce qu’il vous dira; 23 celui qui n’écoutera pas ce prophète sera exterminé du milieu du peuple. 24 Tous les prophètes qui ont parlé depuis Samuel et ses successeurs ont aussi annoncé ces jours-là. 25 Vous êtes les héritiers des prophètes et de l’alliance que Dieu a conclue avec nos ancêtres en disant à Abraham: Toutes les familles de la terre seront bénies en ta descendance. 26 C’est pour vous d’abord que Dieu a fait surgir son serviteur [Jésus], et il l’a envoyé pour vous bénir en détournant chacun de vous de ses mauvaises actions.» [1. Un seul Dieu] Comme précisé plus haut, ce discours est prononcé juste après la guérison d’un homme boiteux à l’entrée du temple de Jérusalem. Pierre et Jean avaient invité cet homme à se lever au nom de Jésus, et instantanément, il s’est mis à marcher et à louer Dieu. Par ce miracle, les deux disciples ont attiré l’attention de la foule. Le peuple s’est mis à les suivre. Pierre en profite alors pour s’adresser à eux. Il leur explique de qui vient ce miracle (cf. message précédent sur Actes 3.1-16). Voici le premier mot de son discours : « L’apôtre s’adresse à des Juifs. Il faut savoir même est Juif, un Juif qui a mis sa foi auditeurs, eux, n’ont pas mis leur foi en justement à cela qu’il va les inviter. Israélites ». que Pierre luien Jésus. Ses Jésus et c’est Premièrement, on peut remarquer que Pierre fait référence au Dieu qu’ils ont en commun. Il s’agit du Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. C’est le Dieu de leurs ancêtres. Pierre insiste énormément sur ce point. Il le répète à trois reprises : au verset 13, au verset 22 et au verset 25. Le Dieu qui a guéri l’homme boiteux est bien le Dieu de leurs ancêtres. Il ne leur annonce pas un nouveau Dieu, mais le Dieu unique, celui d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. On constate que Pierre fait référence à l’autorité suprême des Juifs, à savoir l’Éternel, le Seigneur, le tout-puissant. Sur ce point, ils se rejoignent. Pour Pierre, c’est une base pour commencer à témoigner du Christ. Lorsque nous témoignons de Jésus, nous pouvons nous aussi rejoindre nos contemporains un peu de la même manière que Pierre. En France, beaucoup de personnes croient en un Dieu ou en une puissance spirituelle. La France est quand même un pays où beaucoup de gens consultent leur horoscope en y croyant. Quand le vendredi tombe sur le 13 du mois, les Français jouent davantage au loto, car ils croient en la chance. Dans les librairies, les livres sur l’occultisme se vendent de plus en plus. Une bonne partie de la population a déjà consulté un voyant au moins une fois dans sa vie. À côté de ces pratiques, plusieurs religions sont présentes dans notre pays, il y a le christianisme, le judaïsme, l’islam, le bouddhisme, le zen et encore beaucoup d’autres. (On a beau dire que le bouddhisme n’est pas une religion, peu importe les mots qu’on utilise, dans le bouddhisme, on croit en un monde invisible et en un paradis.) Beaucoup de nos contemporains croient donc en une puissance spirituelle, en un Dieu ou en un monde invisible. Est-ce que ces points communs suffisent pour dire qu’après tout, nous avons une foi semblable ? Pour l’apôtre Pierre, ce n’est pas le cas. Dans son discours, c’est vrai qu’il rejoint ses auditeurs en parlant de Dieu, mais il n’en reste pas là. Entre la foi de Pierre et la foi de ses auditeurs, il y a des différences et ces différences sont importantes car elles changent tout. Pierre affirme que Dieu nous offre la vie éternelle seulement par la foi en Jésus. Or, la foule ne croyait pas en Jésus. Finalement, ils avaient le même Dieu, mais pas la même foi. C’est pour cela que Pierre leur parle de Jésus, afin qu’ils puissent eux aussi mettre leur foi en Jésus et recevoir la vie éternelle. [2. Un seul sauveur] Voici comment l’apôtre Pierre leur présente le Christ : Au verset 13, il leur annonce que Dieu « a révélé la gloire de son serviteur Jésus ». Dans ce verset, Jésus est présenté comme le serviteur de Dieu. Il est venu sur terre pour accomplir la mission que Dieu lui a donnée : sauver l’humanité de la perdition. Au verset 14, Jésus est présenté comme le saint et le juste. Dans la Bible, une personne sainte est une personne entièrement consacrée à Dieu, elle appartient à Dieu. Et une personne juste est une personne qui ne commet aucun péché. Jésus est le saint et le juste par excellence, il est consacré à Dieu et il est lui-même Dieu. Il n’a jamais péché et c’est pour cela que la mort n’a eu aucune emprise sur lui. Au verset 15, Jésus est appelé « le Prince de la vie ». En effet, Jésus a vaincu la mort et il est ressuscité. C’est en mettant notre foi en Jésus que nous avons nous aussi la vie éternelle. Dans les versets 18, 21, 22, 23, 24, 25 et 26, dans chacun de ces versets, Pierre fait remarquer que Jésus a été annoncé par les prophètes de la Torah, c’est-à-dire les prophètes de l’Ancien Testament. Au verset 25, il est dit que c’est par le messie que toutes les familles de la terre seront bénies. Dans les prophéties, le messie ne viendra pas uniquement pour le peuple juif, il viendra pour la Terre entière. Pierre annonce que la venue de Jésus est l’accomplissement de cette promesse. Jésus est venu pour sauver la terre entière. C’est ainsi que Pierre présente Jésus : il est le serviteur de Dieu, le saint et le juste, le prince de la vie et le messie annoncé par les prophètes. Autrement dit, Jésus est le sauveur de l’humanité, lui seul peut nous offrir la vie éternelle. En leur présentant le sauveur, Pierre invite la foule à se convertir. Verset 19 : « Changez donc d’attitude et convertissez-vous pour que vos péchés soient effacés ! » [3. Un seul chemin] Cet appel à la conversion peut paraître étrange. Les Juifs croient déjà en Dieu ! Pourquoi devraient-ils se convertir ? Se convertir signifie littéralement « changer de direction ». Pour utiliser une image, se convertir, c’est comme changer de chemin. Pour changer de chemin, il faut d’abord accepter de quitter le chemin sur lequel nous nous trouvons. C’est seulement après cela que nous pouvons nous engager sur le nouveau chemin. Le peuple devait se convertir, car il n’était pas sur le bon chemin. En invitant les Juifs à se convertir, Pierre leur rappelle qu’ils ont renié Jésus et que c’était une erreur. Il les appelle à reconnaître qu’ils avaient tort et à mettre leur foi en Jésus parce qu’il est le seul à pouvoir leur offrir la vie éternelle. Aux versets 22 et 23, Pierre cite Moïse. Celui-ci annonce que ceux qui n’écouteront pas l’envoyé de Dieu seront perdus. 22 Moïse a dit [en effet à nos ancêtres]: Le Seigneur votre Dieu fera surgir pour vous, parmi vos frères, un prophète comme moi; vous l’écouterez dans tout ce qu’il vous dira; 23 celui qui n’écoutera pas ce prophète sera exterminé du milieu du peuple. Le prophète dont il est question, c’est Jésus. Celui qui ne l’écoutera pas sera exterminé du milieu du peuple. Je trouve ce verset particulièrement dur, il est même très sévère. J’aimerais bien qu’il en soit autrement. Cependant, Dieu dit bien que nous ne pouvons pas être sauvés à moins d’accepter la vie que Jésus nous offre. Ce n’est pas seulement le fait de croire en Dieu qui sauve, le Seigneur nous demande avant tout de nous en remettre à celui qui a vaincu la mort, c’est-à-dire Jésus. [4. Les religions se valent-elles ?] Revenons maintenant à notre question de départ : est-ce que toutes les religions se valent ? Beaucoup de gens disent que peu importe la religion, nous avons le même Dieu et c’est ça qui compte le plus. L’apôtre Pierre n’est pas de cet avis. Il demande à des Juifs de se convertir ! Ce qui compte le plus ce n’est pas de croire en un même Dieu. Ce qui importe le plus c’est d’écouter Dieu qui nous demande de croire en Jésus. Remarquez que Pierre expose l’Évangile en demandant à ses auditeurs d’être cohérents avec ce qu’ils croient. S’ils croient en Dieu, alors ils devraient écouter les prophètes qui ont annoncé la venue de Jésus. Finalement, Pierre les a invités à rechercher la vérité. Nous aussi, tout comme Pierre, nous pouvons inviter nos contemporains à rechercher la vérité, par exemple en les interrogeant sur le bien-fondé de leur religion et en racontant à notre tour le message de la Bible. Vous me direz peut-être que « tout le monde n’a pas de religion ». Mais en réalité, tout le monde en a une. Voici comment nous pourrions définir la religion : une religion c’est « un ensemble de croyances qui expliquent ce qu’est la vie et ce que nous sommes, et qui indiquent aux humains quelles sont les activités les plus importantes auxquelles ils doivent consacrer leur temps. » « Certains pensent par exemple que rien n’existe en dehors de ce monde matériel, que nous sommes ici par accident et qu’à notre mort, seule la pourriture nous attend ; le plus important à leurs yeux est donc de choisir de faire ce qui nous rend heureux sans laisser les autres nous imposer leurs croyances. » (Timothy Keller) Vous remarquerez que cette croyance « contient une explication du sens de la vie ainsi que des recommandations sur la manière de vivre, basée sur cette explication ». Ce n’est rien d’autre qu’une religion. Dans ce sens, tout le monde a une religion. C’est peut-être un point de départ pour présenter l’Évangile. Nous pourrions demander à nos contemporains quelle est leur vision du monde, ce qu’ils croient et pourquoi ils le croient. Très vite, ces questions peuvent ouvrir des discussions et des opportunités de présenter la vision biblique du monde. Nous ne sommes pas appelés à initier des « batailles d’arguments », mais plutôt à ouvrir des dialogues. Cela peut ainsi être l’occasion pour nous de mieux comprendre la pensée des personnes qui nous entourent et aussi de réfléchir aux fondements du message biblique. Nous ne sommes pas appelés non plus à « convaincre » nos interlocuteurs que Jésus est la vérité. En effet, recevoir Jésus avec foi est un choix libre et personnel et non un choix contraint. En revanche, nous sommes appelés, tout comme Pierre, à présenter Jésus comme l’envoyé de Dieu, venu pour nous offrir la vie éternelle. [Conclusion] Pour terminer, mentionnons que suite au discours de Pierre, nous apprenons au chapitre 4 que plusieurs milliers de Juifs se sont convertis et sont devenus disciples de Jésus. En même temps que Pierre parlait, le Saint-Esprit agissait dans le cœur des auditeurs. Nous aussi, n’ayons pas peur d’annoncer ce que Dieu a fait pour nous, soyons conscients qu’il accompagne nos paroles lorsque nous parlons de lui. Il nous demande de témoigner et le résultat lui appartient. Christian Huy