Homelie_Fete_Dieu_Prat_2011A

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Aujourd'hui la liturgie de notre messe nous amène à méditer le sens de
l’eucharistie.
Et nous le vivons à l’occasion du pardon st Pêr. Un pardon, c’est un rappel de la
mémoire, une invitation à la communion entre nous. Le pardon nous invite à être
reconnaissants pour l’héritage transmis par une communauté d’hommes et de
femmes, c'est-à-dire nos ancêtres ou prédécesseurs sur cette terre de Prat,
chrétienne depuis environ 15 siècles.
Il est en effet bon de rendre grâce de remercier pour cela, car -on pourrait
parfois l’oublier-, personne ne se fait tout seul. Nous avons besoin les uns des
autres, afin tracer la route dans la dignité et la confiance. Afin de vivre debout.
Aujourd'hui nous sommes menacés d’être des gens sans mémoire, déracinés par
les vents contraires de la dispersion et de la confusion : perte des repères
moraux, destruction de viviers économiques, éclatement des familles. Nous
entendons par exemple parler de la souffrance de parents ou de grands-parents
qui après une vie de dure travail souffrent de l’ingratitude de leurs enfants ou
petits-enfants. Sur le terrain de la culture : diffusion d’une sous culture qui
empêche de penser aux vraies questions, au sens de la vie, au travail, à
l’éducation, à la créativité. Dans le contexte de la mondialisation et du tout
financier, c’est la destruction des cultures traditionnelles, la danger de
l’uniformisation et l’appauvrissement du monde qui en résulte.
Mais il ne faut pas être négatif, car il existe des exemples et des initiatives
positives qui donnent envie de vivre qui forcent le respect. Beaucoup de gens
savent réchauffer le feu de l’amour et de la dignité dans leur famille et leur
environnement. Mais nous sentons bien que nous avons besoin de relèvement,
car nous sommes à un tournant. Il revient à chacun d’essayer de créer des
solidarités et du lien, car l’individualisme absolu est un chemin de mort. Alors
nous comprenons pour nous même et pour ceux-là que nous aimons, nous
avons besoin de nous tourner vers Dieu, pour qu’il nous montre le chemin de la
foi ; ce matin nous pouvons dire : « Seigneur merci d’être là avec toi, et viens en
aide à mon manque de foi »
La figure St Pierre est intéressante ici. Elle occupe une place éminente dans
l’histoire de la foi et de l’Eglise. A travers des hauts et des bas, l’apôtre Pierre a
peu à peu découvert l’étendue de l’amour de Dieu. Un amour gratuit. Celui d’un
Dieu auquel il pouvait faire pleinement confiance. Pierre est souvenez-vous celui
auquel Jésus demanda par trois fois « m’aimes-tu », « Pierre m’aimes-tu ? ». La
foi n’est donc pas d'abord un affaire intellectuelle. C’est un appel à l’amour qui
mobilise toute les ressources de l’être, y compris notre affectivité, nos goûts,
notre mémoire. C’est une adhésion de cœur et d’esprit à la personne de Jésus.
A travers la mémoire de l’eucharistie que nous fêtons Aujourd'hui, Jésus nous
invite à redécouvrir son amour infini pour chacun de nous. Qui dit amour dit
présence. Je ne peux dire que j’aime quelqu'un sans lui être présent. Jésus qui
ne nous abandonne pas a désiré continuer à être présent au milieu de nous.
Comment le rencontrer sa présence ?: à travers la Parole, la prière, à travers nos
frères ; mais aussi à travers l’eucharistie. La présence eucharistique est la
présence d’une personne, le Christ lui-même. On assiste à une vraie discussion
dans l’évangile de ce dimanche : « Comment cet homme-là peut-il donner sa
chair à manger » ?. Dans la mentalité biblique précisément, les expressions
« ceci est mon corps », ou « ma chair et mon sang » signifient « c’est moimême ». C‘est toute la personne de Jésus qui se donne à nous en son corps et
en son sang de ressuscité. Par la prière de l’ES, le pain et le vin deviennent
communion à la résurrection. Et le seigneur nous demande le soir du Jeudi Saint,
de nous engager : « Prenez et mangez prenez et buvez ».
Car il crée une relation qui relève de la foi, entre Lui-même et nous. Cette
présence d’un caractère unique nous met en relation avec Jésus-Christ ressuscité
pour que se réalise l’unité entre Lui et nous. Ainsi la nouvelle et éternelle alliance
est accomplie. Nous entrons dans l’intimité de l’amour trinitaire, communion de
personne à personne, pour accueillir la vie de Dieu. Nous sommes en effets des
être spirituels. Si nous mettons Dieu en dehors de notre vie, nous perdons une
dimension de nous-mêmes. Car la promesse de Jésus est de venir demeurer en
nous, et nous donner la vie. En raison même de cet échange de vie, il est normal
qu’après avoir communié nous consacrions du temps à l’action de grâce, c'est-àdire à l’accueil, au remerciement.
L’Esprit de Jésus en ce jour nous console par sa présence. Qu’il nous réconforte
et rafraichisse notre foi. Qu’il nous guérisse et nous libère de nos ingratitudes et
de nos pertes de mémoire.
Dans la joie et la simplicité, soyons avec l’aide de l’ES en ce jour de pardon et de
fête, des personnes qui créent ou recréent de la relation et du lien avec Dieu et
avec nos prochains.
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