ExpoBaobab-Recherche

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Les baobabs
des géants
bien mystérieux
Recherche
Une nuit avec les papillons
Quand les baobabs
coopèrent avec les papillons de nuit
pour un bénéfice mutuel
Les papillons sont des insectes
suceurs très friands de nectar
de fleur. Pour l’aspirer, ils doivent
dérouler intégralement leur trompe.
Mais pour que le papillon soit
un pollinisateur, il faut que son corps
lors du butinage soit au niveau
des étamines afin de se charger
de grains de pollen. Si la trompe
est trop courte ou trop longue,
ce n’est qu’un resquilleur…
De nombreuses espèces de papillons
ont été capturées à proximité des
fleurs de baobab et leurs trompes
mesurées.
Des espèces ont montré des trompes
plus ou moins longues, le record
étant pour Coelonia solani et
Xanthopan morganii dont les
trompes mesurent jusqu’à 20 cm !!!
Il est probable que ces deux espèces
puissent être les pollinisateurs
d’A. perrieri dont la fleur est
de très grande taille.
Pour les autres Longitubae,
les « bons candidats » doivent
avoir une trompe d’une longueur
supérieure à 11 cm. C’est le cas
d’Agrius convolvuli.
Les espèces de la section des
Brevitubae ont les étamines
relativement courtes ; leurs
pollinisateurs potentiels sont
Nephele comma et Panogena jasmini
dont les trompes mesurent
respectivement 4,5 et 7 cm.
Photo : Pascal Danthu
ExpoBaobab-B2-Papillons
ExpoBaobab-B2-Papillons-80x200-v3.indd 1
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Mais qu’est-ce qui fait donc fleurir les baobabs ?
Toutes les espèces de baobabs font leurs
feuilles au moment de la saison des pluies
et les perdent en saison sèche. Mais pour
certains baobabs, la floraison semble obéir
à d’autres rythmes !
Les chercheurs ont suivi
des populations de baobabs
pendant trois années consécutives
afin d’étudier les changements de
phénologie de ces arbres (feuillaison,
floraison, fructification) et d’analyser
d’éventuelles relations avec les
variables du climat (températures
et précipitations).
En revanche, pour la floraison,
Longitubae et Brevitubae diffèrent.
Les premiers fleurissent en saison des
pluies en même temps qu’ils portent
leurs feuilles, alors que les seconds
fleurissent au cœur de la saison
sèche. Probablement une stratégie
pour s’adapter à leurs pollinisateurs
respectifs…
Les cycles de feuillaison/défeuillaison
sont les mêmes pour toutes les
espèces de baobabs qui mettent
leurs feuilles en saison des pluies
et les perdent en saison sèche pour
limiter les pertes en eau. Classique !
Photo : Cyrille Cornu
ExpoBaobab-B4-Phenologie
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Une curieuse façon d’évoluer !
Pour évoluer et s’adapter, les baobabs
développent l’introgression génétique
qui implique des croisements
entre espèces
Depuis Charles Darwin, la théorie
de l’évolution explique que les
espèces vivantes ne sont pas fixes
dans le temps mais se diversifient
progressivement.
L’évolution est liée à l’apparition
de variations pour des caractères
héréditaires au sein d’une espèce.
Ceux-ci sont sélectionnés et transmis
aux générations suivantes s’ils sont
favorables à l’espèce ou au contraire
éliminés s’ils lui sont défavorables.
Pour faire évoluer son patrimoine
génétique et s’adapter aux
changements environnementaux,
le baobab procède un peu
différemment : il se croise
avec une autre espèce
de baobabs afin de s’approprier
une partie de son patrimoine
génétique et le transmettre
à ses descendants qui récupèrent
ainsi des caractères nouveaux…
et peut-être très utiles.
C’est ce que les chercheurs appellent
l’« introgression génétique ».
Une preuve de cette introgression est
donnée par la comparaison des fleurs
trouvées lors d’une mission de prospection
dans le sud de Madagascar.
Les chercheurs s’attendaient à trouver
des baobabs de l’espèce A. za classiquement
avec des fleurs jaunes… et ils ont vu
des arbres ressemblant à des A. za,
mais avec des fleurs rouges ou striées
de jaune et de rouge… Preuve qu’ils portent
en eux des gènes d’une autre espèce,
A. madagascariensis, qui est caractérisée
par des fleurs rouges.
Photo : Cyrille Cornu
ExpoBaobab-B5-Evolution
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Un arbre sans cœur ni cernes
Combien de belles planches pourrait-on faire
dans un tronc de baobab ? Eh bien, aucune !
Le bois de baobab est très spécial et n’a aucun
intérêt pour le menuisier. Mais il réserve de
belles surprises aux chercheurs
Le bois de baobab est gorgé d’eau :
à peu près 85 % de son poids.
Une fois sec, il est extrêmement
léger (ce n’est pas pour rien que
le baobab appartient à la même
famille que le balsa !).
Quand on observe une souche
de baobab, les cernes que l’on voit
ne sont pas des cernes de croissance,
mais des bandes de parenchyme.
Les vrais cernes de croissance sont
beaucoup plus discrets et seulement
visibles au microscope.
Le baobab ne fait jamais de bois
de cœur (que les spécialistes
appellent « duramen »).
Jusqu’au centre de son tronc,
il conserve des cellules vivantes !
Elles lui donnent des propriétés
cicatrisantes exceptionnelles.
Le tronc des arbres contient surtout du bois,
constitué à partir d’un tissu spécial, le cambium,
qui se trouve juste sous l’écorce. Les cellules de
bois sont formées de façon centripète du cambium
vers le centre. Les couches avec les cellules
les plus jeunes se trouvent vers l’extérieur.
Parmi les cellules de bois, il y a des cellules mortes
comme les fibres qui renforcent le tronc et
les éléments de vaisseaux qui transportent la sève.
Il y a aussi des cellules vivantes : ce sont
des petites usines biochimiques qu’on
appelle « le parenchyme ».
Souvent, l’activité du cambium est saisonnière.
Les divisions de cellules ralentissent ou s’arrêtent
en saison sèche, reprennent en saison des pluies.
Pour certaines espèces, cette saisonnalité se
traduit par des cernes annuels de croissance
permettant de dater l’âge de l’arbre selon
l’équation : un cerne égale un an.
Photo : Cyrille Cornu
ExpoBaobab-B7-Cœur
ExpoBaobab-B7-Cœur-80x200-v3.indd 1
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