Les déterminants de la non-‐adhésion à un traitement à long terme

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Les déterminants de la non-­‐adhésion à un traitement à long terme Il existe de nombreux facteurs de non-­‐adhésion à un traitement. Ci-­‐après quelques-­‐uns des éléments à prendre en compte. Ces derniers peuvent éclairer l’intervenant sur les leviers possibles pour trouver avec le patient des solutions à cette situation de non-­‐adhésion. 1
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Le ressenti de symptômes : si des douleurs sont soulagées par un traitement, celui-­‐ci sera mieux observé qu’en cas de maladie silencieuse. La nature de la pathologie : dans les pathologies psychiatriques, la non-­‐adhésion est très fréquente. La gravité de la maladie joue aussi un rôle, la peur étant un aiguillon puissant, mais pouvant aussi se retourner à l’encontre du traitement, ce qui aurait un effet inverse. Les effets indésirables ont une incidence majeure. La perception subjective de l’efficacité du traitement est importante. Le rapport aux médicaments génériques est à prendre en compte. Plus le traitement est complexe, plus faible est l’adhésion. Un nombre élevé de comprimés est préjudiciable, de même que le temps quotidien dédié aux soins. Un nombre de prises supérieur à deux, ou une prise en milieu de journée est à éviter. La posologie idéale est une fois par jour. Des contraintes horaires : rapports aux repas, au sommeil. La polymédication : plus de quatre médicaments altèrent l’adhésion aux traitements. La présentation du médicament : de gros comprimés difficiles à avaler sont rébarbatifs. Des changements de mode de vie (dépendances, exercice physique, alimentation…). Le coût des traitements et les frais accessoires non couverts par les programmes d’assurance publics ou privés (aides techniques, déplacements, accessoires, etc.). Le patient »
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Pas de profil particulier en termes psychologiques. De même, il n’existe pas de lien avec l’état matrimonial, le sexe, le niveau de formation. Troubles cognitifs, visuels, ou de la personnalité. L’âge a son importance : • L’adhésion de l’enfant est dépendante de celle de ses parents; la forme et le goût du médicament seront importants à considérer; • Les adolescents connaissent une période très délicate en matière de prise de traitement; • Les personnes âgées sont souvent polymédiquées. Il existe des risques accrus d’interactions médicamenteuses. Les effets indésirables sont plus fréquents, des altérations cognitives et sensorielles engendrent des risques d’erreurs. Une baisse de la dextérité et des troubles de la déglutition peuvent être présents. L’environnement socioprofessionnel et culturel • La précarité peut rendre très difficile une adhésion aux traitements. Lorsque des problèmes de logement, de chauffage, d’alimentation surviennent, le traitement peut passer en second. De plus, l’accès aux soins et aux services peut être limité. Attribution -­‐ Pas d’Utilisation Commerciale CC BY-­‐NC Cette licence permet aux autres de remixer, arranger, et adapter votre œuvre à des fins non commerciales et, bien que les nouvelles œuvres doivent vous créditer en citant votre nom et ne pas constituer une utilisation commerciale, elles n’ont pas à être diffusées selon les mêmes conditions. 1 Les déterminants de la non-­‐adhésion à un traitement à long terme »
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• Un faible niveau de scolarité, une faible littératie en santé ne favorisent pas l’adhésion au traitement à long terme. • Une activité professionnelle avec des horaires contraignants. • Des facteurs ethniques ou culturels, p. ex. en cas de jeûne…ne favorisent pas l’adhésion régulière à un traitement. L’état émotionnel : un état dépressif est fortement préjudiciable à une bonne adhésion au traitement; de même, une faible estime de soi, des troubles de la personnalité ou du comportement. Le cas de l’anxiété est ambigu, car celle-­‐ci peut pousser à prendre un traitement comme à l’éviter. Les dépendances sont aussi un facteur majeur de difficultés. Les facteurs liés aux connaissances sur la maladie ou le traitement. Des patients qui ne comprennent pas les modalités du traitement auront une mauvaise adhésion (5 à 53 % ne comprennent pas ce qui a été dit). Également, 70 % des patients qui ont compris suivent leur traitement contre 15 % qui n’ont pas compris. Les oublis sont fréquents : 40 % de ce qui se dit en consultation est oublié. Dans un service d’urgence, il a été montré que 59 % des informations étaient correctement comprises par le patient. Les facteurs liés aux croyances sur la santé et aux mécanismes mentaux. Les représentations de la maladie et du traitement, le sentiment de vulnérabilité, de gravité de la maladie, le sentiment d’efficacité du traitement et des contraintes à le prendre, la temporalité du patient selon son stade d’acceptation, ou sa capacité à changer, son estime de soi, son lieu de maîtrise interne ou externe (locus of control), son sentiment d’efficacité personnelle, sa motivation, les pratiques culturelles ou religieuses. De mauvaises expériences antérieures avec le traitement en question. Les facteurs liés à l’entourage : isolement social, manque de soutien, conflits familiaux, secret familial. La relation médecin-­‐patient : la prise en compte du patient dans la relation : • Un patient est interrompu en moyenne au bout de 18 secondes, et 23 % seulement des patients terminent leur discours. Alors que l’exposé du motif de la consultation ne dure qu’entre 1 minute et 2 minutes 30 secondes à entendre! • La recherche de l’implication du patient en demandant son avis est inférieure à 50 % des cas. • Le manque de conviction du médecin face aux différentes options de traitements recommandés scientifiquement. • L’effet « blouse blanche » : l’observance est améliorée 5 jours avant et après une visite médicale. Système de santé et de services sociaux : manque d’accessibilité, de ressources, de disponibilité des intervenants, de structuration et de cohérence des discours des intervenants, de coordination des soins et services, surtout en cas de polypathologies. Adapté de : X. de la Tribonnière (dir.). Pratiquer l’éducation thérapeutique : L’équipe et les patients, pp. 273-­‐274. Copyright © 2016 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Attribution -­‐ Pas d’Utilisation Commerciale CC BY-­‐NC Cette licence permet aux autres de remixer, arranger, et adapter votre œuvre à des fins non commerciales et, bien que les nouvelles œuvres doivent vous créditer en citant votre nom et ne pas constituer une utilisation commerciale, elles n’ont pas à être diffusées selon les mêmes conditions. 2 
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