Samedi 19 novembre 2016 10h30-11h30 Restitution des ateliers Modérateur : Dr Jean-Pierre DAULOUEDE • Comorbidités psychiatriques : que nous révèle la partie immergée de l’iceberg ? Pr Amine BENYAMINA, Pr Georges BROUSSE Comorbidités psychiatriques : que nous révèle la partie immergée de l’iceberg ? Pr Amine BENYAMINA, Pr Georges BROUSSE 2 Dual disorders • Addiction et troubles mentaux = troubles étroitement liés • Plus de 40 % des patients avec addiction ont une pathologie mentale associée (2 fois plus versus population générale) • Prévalence vie entière des troubles de l’usage chez les personnes souffrant d’un trouble mental : 30 à 50 % • Troubles mentaux : • Les principaux : troubles BP, anxiété, dépression et état de stress post-traumatique + TDAH • Souvent sous-estimés • Diagnostic complexe • Caractéristiques de ces patients : • Symptômes exacerbés, plus de rechutes et d’hospitalisations, patients instables Dual disorders : les conséquences des comorbidités • Problèmes majeurs 3 • • • • • • • • Fréquentes poly-consommations Les symptômes de la pathologie mentale sont plus sévères et exacerbés Les rechutes sont plus fréquentes Les hospitalisations sont plus fréquentes, rejets des patients L’évolution de la maladie est péjorative par rapport aux patients souffrant de l’un ou l’autre des troubles, coût sanitaire Fréquence élevée de suicides Fréquence plus élevée de comorbidités somatiques Fréquence élevée de violence et d’incarcération, d’exclusion sociale et de marginalisation en particulier pour schizophrénie 1. Berkson (1949) 2.Bellack et al (2006) 3. Dixon (1999)4. Bennett et Barnett (2003) 1. Griffin (2014) Différence entre DD et non DD 360 patients opiacés dépendants 5 Dual disorders et chronologie du trouble chez patients opioïdes dépendants • Etude rétrospective (1994 /2005) explorant l’occurrence des troubles 1 • 1090 patients suivis pour dépendance aux opiacés • 574 (52%) DD comparés aux non DD DD VS Non DD – 574 (52%) DD – âge 30 – Psychose 16% – Dépression 45% – BP 26% – Trouble anxieux :13% Toujours traiter le SUD: porte d’entrée dans 2/3 des cas 1. Maremmani 2011 •Polytoxicomanie, cumul de traitements •Dépendants depuis moins longtemps •Difficulté a // héroïne •H moins fréquent mais moins stable •Recherche de TTT précocement •Complications somatiques •Pb au travail •Pb avec la justice •Thérapeutiques échecs •Addiction + sévère •Dépression et BiP 6 Les diagnostics des duals disorders chez des patients sont complexes 1. Les symptômes d’une intoxication aigue peuvent masquer ceux d’un trouble psychiatrique 2. Les prises de produits ont parfois des effets paradoxaux chez les usagers souffrant de duals disorders 3. Les parcours de vie des patients peuvent masquer le diagnostic de symptômes déficitaires de type schizophréniques 7 Dual disorders : place des TAO • Intérêt des TSO pour les troubles de l’humeur1 • • • • • Anti dysphoriques (MT et BHD) Anxiolytiques Anti agressifs Lien entre dépression et dysrégulation du système opioïdergique (augmentation des récepteurs μ cortex préfrontal dans dépression/suicide) Effet antidépresseur des endorphines (5 études 1977 1981): rapide • Des observations cliniques vont dans le sens de l’efficacité de la méthadone pour traiter les troubles de l’humeur • Utilisation de méthadone dans les années 50 pour traiter troubles de l’humeur: effet sur μ, blocage recapture catécholamines (5HT), anti NMDA, relation dose (concentration plasmatique)/ effet antidépresseur • Des observations cliniques vont dans le sens de l’efficacité de la buprenorphine pour traiter les troubles de l’humeur • • Efficacité antidépressive de l’antagonisme kappa Buprenorpine efficace dans dépression (11 études) et dépressions résistantes chez patients DD ou non 1. Lalanne et al (2016) Effets des traitement TSO sur symptômes psychiatriques 1. Gerra et al (2001) • Etude 154 sujets METH (78) BUP (76) 12 semaines trouble humeur TSO permettent une bonne rétention dans les programmes de soins/ non DD (au moins équivalente avec méthadone), meilleur avec buprénorphine / non DD 9 Dual disorders : les enjeux de la prise en charge • Améliorer le dépistage • Eviter de désaffilier ces patients : transition progressive vers la prise en charge en ville • Fonctionner de façon dimensionnelle plutôt que catégorielle • Privilégier une prise en charge intégrée et multidisciplinaire • Élaborer des guidelines Dual disorders : vos questions • Que faire face à un patient DD qui demande une diminution du TSO ? • Patient stabilisé: maintenir les 2 traitements le plus longtemps possible • Accepter les fluctuations sans rompre le lien avec le patient • Quid de la place des BZD ? • Prescription des BZD facile • Cas de dépression respiratoire • A limiter au maximum pour éviter le transfert des addictions • Comment poser formellement le diagnostic de DD ? • Se donner du temps avant de poser le diagnostic • Repérer les éléments: errance, hospitalisations, précocité de la pathologie addictive, difficulté à se maintenir dans un programme de soin, capacité à se stabiliser…