Bases génétiques de la résistance et de l’identification Les mycobactéries responsables de la tuberculose sont sensibles à un tout petit nombre d'antibiotiques dits antituberculeux. Dès leur utilisation chez l'homme, on a observé des phénomènes de sélection de mutants résistants pour tous les antituberculeux. L'étude des mécanismes acquis de résistance, faite grâce au progrès de la génétique des mycobactéries, a permis de préciser le mode d'action des antituberculeux. L'isoniazide, le pyrazinamide, l'éthionamide et l'éthambutol sont spécifiquement actifs sur les mycobactéries car ils inhibent la synthèse des acides mycoliques, composants spécifiques de la paroi. Les mutations responsables de la résistance à ces antibiotiques sont soit localisées dans les gènes codant pour des enzymes activatrices (katg pour isoniazide, pncA pour pyrazinamide), soit dans les gènes codant pour leur cible (inhA pour isoniazide/éthionamide, embB pour éthambutol). Les rifamycines, les aminosides et les quinolones ont le même mécanisme d'action et de résistance que pour les bactéries autres que les mycobactéries. Rifampicine sur RpoB, quinolones sur les gyrases (gyrA, gyrB) et les amonosides sur rrs. Ainsi, la mise en évidence de mutations majeures dans les principaux gènes cibles (rpoB, katG, embB, pncA, gyrA, rrl) pourrait constituer une détection efficace et rapide de la résistance même si ce moyen n’est jusqu’à présent appliqué que pour la détection de la résistance à la rifampicine et de l’isoniazide. Il n'a pas été décrit de plasmide, ou de transposons de résistance chez M. tuberculosis. Les différentes espèces mycobactériennes peuvent être identifiées grâce à des signature et cibles génomiques spécifiques d’espèces retrouvées à l’intérieur de gènes conservés. Différentes cibles génomiques sont ainsi utilisées pour des identifications précises et rapides par amplification et séquençage direct (l’ARNr 16S, espace inter génique 16S-23S, les gènes codant pour hsp65, rpoB, gyrB). Pour éviter le besoin d’un séquenceur, équipement très onéreux, l'amplification de certains gènes peut être suivie d’une restriction par digestion endonucleasique. Certains kits commerciaux permettent de détecter des allèles spécifiques de gènes conservés par hybridation directe ou inverse après amplification par PCR. Le génome de certaines mycobactéries contient des séquences répétées spécifiques de l’espèce, permettant leur identification rapide et directe par PCR, le séquençage et l’hybridation n’étant alors plus nécessaires. Les séquences répétées les plus largement utilisées sont les séquences d'insertion (IS), généralement présentes en plusieurs copies dans différentes régions du génome. Le génome de M. tuberculosis contient un nombre variables de copies d’IS6110, une séquence répétée d'ADN spécifique, utilisé pour son identification par PCR.