Université d’Orléans UFR Sciences Département de Mathématiques Master de Mathématiques M1S1MT05 – Analyse fonctionnelle Automne 2007 Page web : http : //www.univ–orleans.fr/mapmo/membres/anker/enseignement/AF1.html 1. Le théorème de Baire et ses conséquences Définition : Un espace de Baire est un espace topologique X vérifiant les conditions équivalentes suivantes : T 1 • Toute intersection au plus dénombrable U = n Un d’ouverts denses dans X est dense dans X, S 2 • Toute réunion au plus dénombrable F = n Fn de fermés d’intérieur vide a un intérieur vide. Remarque : Un espace de Baire non vide X jouit en particulier des propriétés suivantes : • Toute famille au plus dénombrable d’ouverts denses dans X a une intersection totale non vide, • X n’est pas maigre i.e. X n’est pas une réunion au plus dénombrable d’ensembles An ◦ avec An = ∅ . Lemme d’intersection de Cantor : Dans un espace métrique complet X, considérons une suite décroissante F0 ⊃ F1 ⊃ . . . d’ensembles fermés non vides dont le diamètre T diam Fn = sup x,y ∈Fn d (x, y) tend vers 0 . Alors F = n Fn est un singleton. Théorème de Baire : Tout espace métrique complet X est de Baire. Remarques : • Tout espace de Banach est de Baire. 3 • Toute partie ouverte U d’un espace métrique complet est de Baire (corollaire de la démonstration du théorème de Baire). • Tout espace localement compact est de Baire (annexe). Le théorème de Baire implique des résultats de continuité automatique. Théorème de la borne uniforme (Banach–Steinhaus) : Soient E un espace de Banach et F un espace normé . Les conditions suivantes sont équivalentes, pour une partie A de L(E, F ) : • A est bornée dans L(E, F ) : sup T ∈A |||T ||| < +∞ , i.e. A est bornée localement uniformément : ∀ r > 0 , sup T ∈A, kxk≤r ||T x|| < +∞ . • A est bornée ponctuellement : ∀ x ∈ E , sup T ∈A ||T x|| < +∞ . Corollaire : Avec les mêmes hypothèses, si (Tn ) est une suite d’applications linéaires continues de E dans F convergeant simplement vers une application T : E → F , alors T est linéaire continue. 1 U n’est pas ouvert, en général. F n’est pas fermé, en général. 3 U n’est pas complet, en général. 2 Théorème de l’application ouverte (Banach) : Soit T : E → F une application linéaire continue surjective entre espaces de Banach. Alors T est ouverte i.e. l’image par T de tout ouvert de E est un ouvert de F . Corollaire : Les conditions suivantes sont équivalentes, pour une application linéaire bijective T : E → F entre espaces de Banach : • T est bicontinue : ∃ 0 < C1 ≤ C2 < +∞ , ∀ x ∈ E , C1 kxk ≤ kT xk ≤ C2 kxk ; • T est continue : ∃ C ≥ 0 , ∀ x ∈ E , kT xk ≤ C kxk ; • T est ouverte : ∃ C > 0 , ∀ x ∈ E , kT xk ≥ C kxk . Théorème du graphe fermé : Les conditions suivantes sont équivalentes, pour une application linéaire T : E → F entre deux espaces de Banach : • T est continue , • le graphe de T est fermé dans E × F .