Réhabilitation de l'Hôtel Tyndo conservatoire de musiques et de danses centre d'art dramatique dossier de presse Communauté de Communes du Thouarsais maître d'ouvrage arc & sites architectes du patrimoine architecte mandataire contact presse IPC Dominique du Jonchay 06 16 17 11 14 [email protected] Sanja Cindric 06 03 99 55 41 [email protected] Sommaire - Contexte historique et urbain - Reconversion de l'hôtel Tyndo, de la réflexion à la décision - Le projet urbain - Implantation du programme et parti d’aménagement - Performance technique et environnementale - Chantier et mises en œuvre - Interventions artistiques - Traitement des espaces publics - Fiche technique - Communauté de communes du Thouarsais - Arc & Sites, références et projets en cours - Nunc, références et projets en cours - Les artistes, Sarah Dreaper et Nicolas Boudvin - Planche contact des visuels disponibles pour la presse Annexes Contexte historique et urbain L’hôtel du Président Tyndo est construit à la fin du XVe siècle, en bordure de la ville médiévale de Thouars, à l’emplacement d'une ancienne résidence des rois d'Angleterre 1. Cette particularité – tel le Palais Jacques Cœur construit à Bourges quelques années plus tôt – constitue une nouveauté dans l’histoire de l’architecture résidentielle du XVe siècle en France, avec, en bordure de la ville médiévale, l'aménagement de grands espaces libres offrant de nouvelles perspectives à l’architecture civile. Sa position urbaine privilégiée et l’ampleur du site va conduire la Ville de Thouars à acquérir l’hôtel en 1873 pour y établir la nouvelle école des filles. Ce premier changement d’usage va nécessiter un agrandissement et des transformations de l’hôtel médiéval. Une nouvelle aile est construite dans un style néo-médiéval de grande qualité. Elle abrite les salles de classe lumineuses et le grand dortoir du pensionnat. Un siècle plus tard, en 1979, le départ de l’école va conduire la Ville de Thouars à chercher un nouvel usage à l’édifice. Le site mis à disposition du District et d’associations trouvera trente années après le départ des élèves, une nouvelle destinée à l’échelle de la Communauté de communes du Thouarsais. Les bâtiments sont aujourd’hui protégés au titre des Monuments historiques. La tourelle d’escalier médiévale est classée Monument historique depuis 1889. Le reste de l’hôtel est inscrit à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques (ISMH), de même que les bâtiments du XIXe siècle. Art & Histoire La ville de Thouars bénéficie depuis 2001 du label Art & histoire – attribué par le ministère de la Culture et de la Communication, après avis du Conseil national des Villes et Pays d'art et d'histoire – s'inscrivant ainsi dans la dynamique d'un réseau dont plusieurs villes du Sud Ouest – Bordeaux, Bayonne, Saint-Jean-de-Luz – font partie. Le projet culturel "Villes et Pays d’art et d’histoire" associe dans sa démarche tous les éléments – patrimoine naturel et paysager, architectural, urbain et mobilier, patrimoine technique et ethnologique – qui contribuent à l’identité d’un territoire en associant les citoyens et en impliquant les acteurs qui participent à la qualité architecturale et paysagère du cadre de vie. 1 La ville de Thouars, tiraillée entre Capétiens et Plantagenets, est rattachée par du Guesclin à la couronne de France en 1372. Reconversion de l'hôtel Tyndo, de la réflexion à la décision La conjonction des nouveaux besoins de l'ancien Conservatoire au rayonnement intercommunal (CRI), la nécessité de revitaliser le centre historique de la ville et le désir de sauvegarder un exceptionnel patrimoine collectif ont conduit en effet les autorités à entreprendre en 2011 une réflexion sur l'avenir de l'édifice puis à prendre la décision de le transformer en un lieu d'enseignement et de culture en y établissant le nouveau conservatoire de musiques, de danses et scène d'art dramatique de la Communauté de Communes du Thouarsais. Cette décision n'a pas été acquise d'emblée, face à un projet de construction neuve soutenu par des élus de toutes sensibilités politiques, réticents à l'idée de réutiliser un monument ancien. Les enjeux patrimoniaux et touristiques de ce bâtiment, intimement lié à l’histoire de la ville de Thouars, l'ont finalement emporté. Le programme du CRI a été établi par le Directeur du conservatoire, le Directeur général des services et l’architecte conseil de la Communauté de communes du Thouarsais. Une étude de faisabilité a ensuite été confiée à l'agence d’architecture Beaudoin, qui a chiffré les coûts des travaux pour les 2 scénarios envisagés, construction neuve en périphérie ou réutilisation de l’hôtel Tyndo, qui a mis en évidence un coût moindre pour la construction neuve. Le maître d'ouvrage a pré-sélectionné 5 équipes qui ont ont travaillé selon une procédure dite « procédure négociée spécifique ». Pour l’architecte Rémi Desalbres, « c’est un pari souvent difficile pour de nombreux élus qui voient dans la construction neuve une certaine facilité et une maîtrise des coûts. Contrairement aux idées reçues, la réutilisation de bâtiments anciens est généralement plus économique que de construire. Elle participe également ici à un développement urbain responsable, en régénérant la ville existante. » Par ailleurs, la Communauté de Communes est engagée depuis plusieurs années dans une politique environnementale volontariste, avec une perspective de développement durable, spécificité où elle a acquis un savoir-faire devenu sa marque de fabrique. La solution privilégiée par les élus – la réaffectation d’un bâtiment situé dans le centre ancien – répondait à ces objectifs car elle permettait : - de limiter l’étalement urbain en favorisant le renouvellement de la ville sur elle-même, - de privilégier la densification urbaine, modèle économe en énergie, - de réhabiliter plutôt que de construire, ce qui réduit l’empreinte carbone de l’opération en évitant des dépenses d’énergies considérables liées à une démolition/reconstruction et en mutualisant ici les infrastructures, consommatrices de surfaces et très onéreuses (espaces de stationnements et la voirie notamment). De plus, l’attachement de la population à cet édifice qui a vu grandir des générations de Thouarsais favorise l’appropriation par tous du nouvel équipement. Enfin, un tel projet est aussi l’occasion de maintenir localement des artisans qualifiés et de valoriser leurs savoirfaire auprès de la population. Ainsi à l'initiative de la Communauté de Communes du Thouarsais, l'agence Arc & Sites, architectes du patrimoine mandataire de l’opération, s'est vue confier, en collaboration avec l’agence Nunc la mission de transformer l'hôtel Tyndo en Conservatoire de musique, de danse et scène d'art dramatique. Une fois les locaux libérés, les architectes ont mené des études approfondies des bâtiments et du site, avant de démarrer en septembre 2013 le chantier qui vient de s'achever à l'été 2015. Le nouvel équipement Tyndo fait sa rentrée en septembre avec deux évènements, l'accueil des des 5 e Rencontres Nationales « Énergie et Territoires ruraux : vers des territoires à énergie positive (TEPos) du 2 au 4 septembre (labellisé COP21), et l'ouverture au public le 19 septembre à l'occasion des Journées du Patrimoine 2015. Le projet urbain La parcelle aménagée est devenue un espace public traversant, reliant la ville haute à la ville basse, où les visiteurs peuvent librement circuler d'une cour à l'autre par un large escalier public en béton blanc construit sous l’aile sud. La cour de l’hôtel retrouve son rôle d’espace de représentation ouvert sur la ville. La mise en valeur du rempart médiéval nouvellement libéré après la démolition d’une construction tardive, permet ainsi une promenade ouverte sur le grand paysage de la vallée du Thouet. C’est aussi à la suite de l’analyse du site que l’agence Arc&Sites a proposé de redonner à la tour du Prince de Galles sa vocation de porte de ville en réouvrant son accès. Au niveau de l’ancien préau de l’école, un jardin d’agrément dessiné par l’agence nunc remplace l’ancien parking. Ouvert sur la ville, ce nouveau jardin contemporain signale l’entrée de l’équipement et invite les riverains à la promenade. Avec la mise en valeur du patrimoine, les déplacements piétons dans la ville historique de Thouars sont facilités, la coupure entre ville haute et ville basse effacée, la ville unifiée. Un signal dans la ville La tour du XVe siècle, les façades du corps de logis et de l’aile sud, en tuffeau, ont été restaurées. De teinte claire, les nouveaux enduits à la chaux naturelle s’harmonisent avec la pierre de taille et signalent l’édifice dans la ville. Le programme initial prévoyait de démolir le bâtiment sur rue trop étroit pour accueillir les salles de danse. C’est à l’issue d’un diagnostic approfondi que l'agence Arc&Sites a proposé de le conserver, en intégrant aux étages un bardage en bois ligné de teinte naturelle. Les ébrasements des baies sont traités en acier corten. Une extension construite sous la forme d’une tour de bois prolonge le bâtiment sur rue. Elle intègre un élévateur pour instruments et un escalier qui enveloppe le grand pin douglas, œuvre de l’artiste Simon Boudvin. Implantation du programme et parti d’aménagement Rémi Desalbres souligne que « L’un des principaux enjeux de la réhabilitation consiste à trouver une juste affectation des espaces et à faciliter les déplacements intérieurs par l’implantation judicieuse des éléments du programme. » Cette démarche se base sur une analyse des qualités de l’architecture ancienne, garantissant la cohérence et la performance fonctionnelle, technique et esthétique du projet de réutilisation. La connaissance du bâti ancien va permettre aux architectes de tirer le meilleur parti de l’existant. Le projet a consisté ici à révéler la qualité oubliée des espaces intérieurs, pour la plupart morcelés. C’est ainsi que les découvertes révélées en cours d’études et de chantier, notamment des cheminées de la Renaissance parmi les plus exceptionnelles de la Région, ont été intégrées au projet. L’entrée principale du conservatoire se fait par le nouveau jardin au droit de l’ancien préau situé dans l’aile sud du XIXe siècle. Les arcades ont ainsi été fermées par des baies vitrées. Le grand escalier créé à la jonction du corps de logis et de l’aile sud assure la distribution de l’équipement. Véritable colonne vertébrale du projet, il dessert avec son ascenseur l’ensemble des étages, gérant ainsi les différences de niveaux. Les salles d’enseignement sont aménagées à l’étage de l’aile sud qui retrouve ainsi sa vocation initiale liée à l’enseignement. Au second étage, la salle d’orchestre d’une capacité de 280 personnes est implantée au droit de l’ancien dortoir et de sa salle d’eau unifiés suite à la dépose du mur de refend. Un studio de répétition indépendant et accessible à tous est également aménagé dans l’aile sud. L’aile sur rue est principalement affectée à la danse avec deux salles superposées de 250 m 2. Une salle d’orgue et une salle de percussion sont aménagées au second étage. Une extension sous la forme d’une tour de bois abrite un monte-charge pour la manutention des instruments de musique volumineux et un escalier de secours. Dissociée du bâtiment existant, elle crée une respiration dans laquelle se glissent les paliers de communication, dans le respect du gabarit du bâtiment en R+2 et l’alignement sur la rue du Président Tyndo. Dans l’hôtel médiéval, la médiathèque a été aménagée au rez-de-chaussée à l’emplacement d’un ancien salon dont les boiseries datent du XVIII e siècle. Derrière l’une des boiseries, une cheminée parmi les plus exceptionnelles de la Renaissance française a été découverte en cours de chantier. Les architectes ont imaginé un système mobile permettant de présenter cette découverte à l’occasion de visites. La salle de formation musicale a été aménagée à l’étage. L’intervention a permis de restituer ici les dispositions anciennes d’une grande salle médiévale oubliée suite à son morcellement au début du XXe siècle en petites pièces. Pour François Goutal, directeur du Conservatoire, « Parmi d'autres, ce choix témoigne de la capacité des architectes à marier enseignement et révélation du patrimoine. » L’administration est installée dans la partie nord de l’hôtel, plus exiguë, n’étant pas soumise aux mêmes contraintes d’accessibilité que les parties ouvertes au public. Un local régie est aménagé à rez-de-chaussée d’un bâtiment XIXe situé côté nord de l’hôtel. Le bâtiment du XVe siècle retrouve sa cohérence et ceux du XIX e siècle, leur vocation initiale liée à l’enseignement. Performance technique et environnementale La mise en œuvre de solutions techniques spécifiques a permis d’atteindre un niveau de performance acoustique, thermique et structurelle élevé. Pour atteindre les capacités portantes des planchers exigées par la réglementation, les planchers existants ont été renforcés en connectant les poutres anciennes en bois avec une dalle en béton armé par l’intermédiaire de connecteurs métalliques. Ce procédé permet de conserver aux poutres anciennes leur rôle porteur, donc de ne pas les considérer comme des éléments de décors. A la différence des planchers BA neufs, les ancrages dans les murs porteurs sont ici ponctuels et les quantités de béton et de ferraillage fortement réduites. La difficulté de justifier la stabilité au feu des structures anciennes en bois (1h pour certains planchers et 1/2h pour les charpentes) a été compensée par la mise en place d’une détection incendie généralisée au bâtiment, conforme à la demande des pompiers. Ce principe a permis de conserver ainsi les structures anciennes et de mettre en valeur des charpentes des XVe et XIXe siècles dans le cadre du projet d’aménagement. Les fenêtres ont également fait l’objet de traitements diversifiés. La création de doubles fenêtres isolantes placées côté intérieur s’est révélée particulièrement efficace et économique. Elle a permis de préserver les anciennes menuiseries à petits bois caractéristiques de l’ancien bâtiment scolaire du XIXe siècle, et de répondre ainsi aux exigences en matière de mise en valeur du patrimoine. Ce parti permet d’atteindre aisément l’affaiblissement acoustique souhaité des salles les plus sonores (jusqu’à 43 dB) et une isolation thermique performante. Tyndo combine donc la solution de la double fenêtre et de fenêtres haute performance thermique et acoustique. Dans l’aile du XVe siècle, les menuiseries ont été remplacées dans la typologie propre aux bâtiments médiévaux, avec meneaux, traverses et volets en bois intérieurs qui contribuent également à la régulation thermique. Les vitraux sont associés à des châssis à vitrage isolant positionnés côté intérieur de la menuiserie. Un système de cadre métallique intégré en feuillure a été mis au point lors de la conception de la menuiserie. Là encore, performance énergétiques et patrimoine vont de pair. Pour des raisons acoustiques, les salles de musique et de danse ont également été équipées de dalles flottantes, sur ressorts (studio d’enregistrement et salle de percussion, etc) ou sur plots néoprène (salle d’orchestre, de travail, studio de danse, etc). Les architectes ont privilégié ici l’utilisation de matériaux naturels et durables, et les filières courtes économes en énergie. Les murs intérieurs ont ainsi été peints avec une peinture à l’argile 100% naturelle (ARGILUS) produite dans le département voisin (Vendée). La chaux naturelle utilisée en façade provient des fours à chaux de Saint-Astier en Dordogne. La pierre de tuffeau est extraite des carrières régionales d’Usseau et de Marigny-Brissay. Le bardage de l’aile de danse est en pin douglas, bois retenu pour sa durabilité naturelle, évitant ainsi tout traitement. Sur le plan thermique, les exigences de la réglementation thermique pour les bâtiments existants définie par élément sont atteintes en développant des solutions spécifiques pour concilier les besoins avec la mise en valeur architecturale des espaces. Une chaudière au gaz naturel à condensation assure la production de chaleur. Les radiateurs, ventilo-convecteurs et convecteurs intégrés en sol sont alimentés par des circuits de distribution différenciés. Un circuit spécifique alimente les batteries chaudes des centrales de traitement d’air. Dans les salles de musique, le chauffage est complété par des centrales de traitement d’air double flux à très basse vitesse pour assurer un confort acoustique irréprochable (cible HQE). Une centrale de traitement d’air récupérant les calories complète le dispositif. Le confort d’été est obtenu à partir de la ventilation double-flux (air tempéré) et de la forte inertie du bâtiment. L’équipement est muni d’un système de gestion technique centralisé (GTC) avec régulation de température de type communicante. Ce système apporte une sécurité accrue des infrastructures et une gestion économique de l’énergie, en gérant un nombre important de paramètres à partir des données envoyées par des capteurs. Le projet concilie ainsi performance technique et respect du patrimoine dans le cadre d’un coût particulièrement économique (1 850€ HT/m2), très inférieur à la construction neuve d’un équipement comparable. Confortant le choix de transformation du patrimoine, le projet affirme sa compatibilité avec un modèle économe en ressources et évitant le gaspillage. Au-delà de la phase chantier, la Communauté de Commune du Thouarsais souhaite poursuivre ces efforts durant la phase d’exploitation, pour optimiser la gestion quotidienne du bâtiment, facilitée par les nouvelles technologies mises en œuvre, comme la télégestion pour le chauffage, la ventilation double-flux et la détection de présence notamment. L’impact environnemental du nouveau conservatoire doit donc être évalué depuis le choix de sa localisation à Tyndo, lors de sa transformation, jusqu’à son fonctionnement. Chantier et mises en œuvre Restauration et création de nouvelles façades Les façades des bâtiments existants, en tuffeau, étaient particulièrement dégradées et ont été restaurées. Plus de 80 m3 de pierre de taille ont été nécessaires pour cette importante restauration. Tailleurs de pierre, sculpteurs et maçons animaient durant plus de 20 mois le chantier. La sculpture et les fleurons des lucarnes ont notamment été rétablis. Les enduits au ciment ont été remplacés par des enduits à la chaux naturelle de teinte claire, qui respirent et s’harmonisent avec la pierre de taille. Compte tenu de son état de dégradation très avancé, la tourelle d’escalier hors œuvre située en haut de la tour était ceinturée pour éviter son effondrement. Un mode opératoire spécifique a permis aux compagnons tailleurs de pierre de remplacer le parement en pierre de taille tout en évitant de déposer la toiture. Dans le prolongement de l’hôtel médiéval, la façade du bâtiment nord, côté rempart, a été recomposée suite à la suppression d’un bâtiment du XIXe siècle. Telles des meurtrières, des fenêtres de proportions verticales ont été créées avec des linteaux en béton blanc et rythment cette élévation. Elles permettent d’apporter lumière et vue depuis les espaces occupés par l’administration. Les architectes ont également utilisé le béton blanc brut pour la réalisation d’escaliers, notamment le grand escalier extérieur créé sous le préau. Sa teinte s’harmonise parfaitement avec la pierre de tuffeau blanche. Au niveau de la cour haute, un autre escalier conçu en porte à faux dessert la nouvelle galerie. En acier corten, il prend appui sur un socle en béton blanc. Le choix de création de vitraux a été privilégier pour redonner une cohérence aux baies médiévales du corps de logis. Les couvertures en ardoise ont également été restaurées. Elles intègrent des châssis de désenfumage habillés d’ardoises permettant de les dissimuler dans les couvertures des bâtiments anciens. L’aile sur rue est habillée aux étages d’un bardage vertical en bois ligné. IL était initialement prévu de démolir ce bâtiment particulièrement dégradé. Le bardage donne l’impression d’un nouveau volume qui appuie sur un rez-dechaussée en pierre de taille formant un socle à la nouvelle silhouette. Ce bardage intègre une isolation permettant de conserver une largeur minimale de 8 mètres pour les salles de danse. Les ébrasements des baies sont traités en acier corten. Côté rue, c’est l’unité de la façade qui a été privilégiée avec un bardage ajouré devant les ouvertures pour filtrer les vues. Une extension prolonge ce bâtiment. Elle est également traitée avec le même bardage qui laisse apparaître, par transparence entre les lames de bois, le grand escalier extérieur au milieu duquel l’artiste Simon Boudvin a intégré un pin douglas de plus de 15 mètres de haut. Les élévations sont rythmées horizontalement par des bandeaux en acier corten qui soulignent les niveaux de plancher. Dans l’hôtel médiéval, le grand escalier est porté par un pylône métallique indépendant des murs. Les paliers et les volets sont également désolidarisés des maçonneries anciennes permettant d’assurer la lisibilité entre les ajouts contemporains et les parties médiévales. Le mur sud de la cage d’escalier contient deux anciennes cheminées mises en valeur grâce à un vide permettant de maintenir le visiteur à distance. Les garde-corps en acier corten sont munis de filet inox assurant une transparence totale. Les marches et les paliers sont habillés de chêne massif en relation avec les espaces desservis. Au centre, la cage d’ascenseur est habillée en acier corten. L’une des faces est ajourée d’un mille-fleur - réinterprétation des décors peints des cheminées – réalisé par découpe laser selon le plan de l’artiste Sarah Dreaper. Ce motif fait écho à la cheminée aux oiseaux. Interventions artistiques C’est aussi l’intégration de solutions contemporaines et la création artistique autour du projet qui suscitent aujourd’hui l’intérêt des visiteurs. La recherche de l’agence Arc&Sites porte depuis plusieurs années sur la façon de conjuguer art et architecture. La démarche artistique s’inscrit également dans la ligne de la politique de la Ville de Thouars dans le domaine de l'art contemporain. Sarah Dreaper, artiste anglaise a réinterprété pour la cage d'ascenseur en verre et acier corten du nouvel escalier, les motifs floraux des cheminées peintes au début du XVII e siècle. « L’idée de Rémi Desalbres de créer un “mille-fleurs", pour rappeler les décors des cheminées de l'hôtel Renaissance du Président Tyndo, m’a beaucoup inspirée. Initialement, j’avais imaginé un dessin à raccord, comme du papier peint, mais cela n’était pas possible à cause des contraintes techniques ; les onze panneaux qui constituent la cage d’ascenseur étant séparés, il a fallu les concevoir indépendamment les uns des autres, tout en donnant une impression de continuité. Certains panneaux sont identiques, alors que d’autres sont composés de motifs répétés et d’autres élément décoratifs. La perforation de la tôle en acier corten donne l’impression d’un immense pochoir ; la lumière pénètre là où l’encre créerait une impression. L’échelle et la proportion étaient évidemment très importants, et le dessin ne pouvait pas comporter d’angles aigus, ni être trop compliqué, mais devait être lisible de près car les panneaux sont à peine visibles d’un étage à l’autre. » Simon Boudvin, artiste-plasticien choisi par la Communauté de communes du Thouarsais en 2013 dans le cadre du 1 % artistique, a réalisé une œuvre qui se décline en quatre volets en lien avec les matériaux utilisés sur le site de Tyndo, le tuffeau, l'ardoise, le Pseudotsuga Menziesii, les graffitis. C'est avec les architectes que, dans le prolongement du bâtiment sur rue, il a imaginé une cage d’escalier extérieure avec, en son centre, un pin douglas de plus de 11mètres de haut (la hauteur du faîtage). L'arbre, un Pseudotsuga Menziesii planté en novembre 2014, incarne la provenance du bardage qui habille l’aile moderne de l’hôtel. Planté adulte à 20 ans, il déploie déjà ses branches sur le fond de planches de la même veine, et devrait atteindre la proportion monumentale de 50 mètres d'ici un siècle. Les tasseaux du bardage en Douglas sont espacés pour laisser entrer la lumière et sortir les branches de l'arbre. Ses autres interventions sont un travail photographique pour mettre en relation les murs de l’hôtel Tyndo avec des vues de carrières d’où ils ont été extraits ; un livre d'artiste édité par les éditions P (éditeur marseillais spécialisé en édition de livres d'artistes) sur ce qui demain sera invisible : des initiales, des noms, des cœurs, des dessins, des signes, témoignant des âges, des sentiments, de la bêtise, de l'amour des occupants et occupantes de l'hôtel pendant le siècle dernier ; enfin à partir des derniers blocs d'ardoise extraits des carrières de Trélazé avant leur fermeture, il a installé sept bancs et trois tables le long des remparts en juillet 2014, création à mi-chemin entre mobilier et sculpture. Fiche technique Maîtrise d'ouvrage Communauté de communes du Thouarsais Maîtrise d'oeuvre ARC&SITES Architectes - Architectes du patrimoine, mandataire Rémi Desalbres, architecte, Rémi Pottier, chef de projet Nunc Architectes et paysagistes Jakub Jakubik architecte AIA Ingénierie structure INTECH Ingénierie fluides thermiques LASA Ingénierie acoustiques ECRH Economiste de la construction Missions de l’équipe de maîtrise d’œuvre Mission complète + Diag. + EXE + OPC. Calendrier Début du chantier : septembre 2013. Livraison : août 2015 Surfaces Surface utile des bâtiments : 2 000 m2. Surface extérieure aménagée : 3 430 m2. Montant des travaux: 5,9 M €H.T. Coût au m2 de SHON : 1 850 €H.T. Entreprises Maçonnerie Gros-œuvre : EGDC (79) Pierre de taille / Pavage : SOPOREN (86) Charpente bois / Planchers : CRUARD (53) Couverture : LOPEZ (79) Bardage Bois : ATELIER D’AGENCEMENT (33) Métallerie / Serrurerie : METALNEO (17) Menuiserie Extérieure bois : LMB Martin Frères (49) Menuiseries Intérieures Parquets : PERRINSAS (49) Menuiseries Métalliques : Sarl Claude ROBIN(79) Vitraux : VERRIER D’ART ERIC BOUCHER (49) Plâtrerie /Isolation : CSI Bâtiment (86) Carrelage : GUERET (79) Electricité : INEOATLANTIQUE (79) Plomberie : CIGEC (79) Appareils élévateurs : THYSSENKRUPP (49) Peinture / Sols souples : Serge GABARD (79) VRD : ANJOU TRAVAUX PUBLIC (49) Espaces verts : FONTENEAU PAYSAGISTE (79) Arc&Sites Bordeaux - 128 rue du Docteur Albert Barraud 33000 Bordeaux 33 (0)5 56 52 01 86 [email protected] Arc&Sites Poitiers - 36 rue de l'abreuvoir 86440 Migné-Auxances Annexes La Communauté de Communes du Thouarsais Le District de Thouars a été créé entre les communes de Louzy, Missé, Saint- Jacques- de-Thouars, Saint-Jeande-Thouars, Sainte Radegonde, Thouars, par arrêté préfectoral du 29 Décembre 1972. Le District devient Communauté de Communes du Thouarsais, par arrêté préfectoral du 22 Décembre 1998. Depuis cette date, 6 communes ont rejoint l'intercommunalité : Sainte Verge en Janvier 1984, MauzéThouarsais/Rigné en Janvier 1997, Saint-Léger-de-Montbrun en Janvier 2000, Taizé/Maulais en Janvier 2003, Oiron et ses communes associées, Bilazais, et Noizé, en Janvier 2004, et Brie en Janvier 2005. En Janvier 2012, 6 nouvelles communes viennent élargir le territoire communautaire : Brion-près-Thouet, Pasde-Jeu, Saint-Cyr-la-Lande, Saint-Martin-de-Mâcon, Saint-Martin-de-Sanzay et Tourtenay. Avec l’entrée de 15 nouvelles communes au 1er janvier 2014, la Communauté de Communes rassemble 33 communes et une population de 36 382 habitants LES COMPETENCES DE LA COMMUNAUTE DE COMMUNES DU THOUARSAIS La Communauté de Communes du Thouarsais a vocation à associer les communes membres au sein d'un espace de solidarité, en vue de la mise en œuvre de projets communs, de développement, et d'aménagement de l'espace. A ce titre, la Communauté de Communes exerce, pour la conduite d'actions d'intérêt communautaire, des compétences obligatoires dans les domaines suivants : aménagement du Territoire / protection et mise en valeur de l'environnement / développement économique / promotion touristique / développement social et cadre de vie / culture et sport / communication d'intérêt pays. La Communauté de Communes du Thouarsais est composée de 33 communes et représentée par 14 viceprésidents et son Président (36 349 hab. (2011). Les architectes ARC&SITES architectes du patrimoine, mandataire Fondée à Bordeaux en 2005 par Rémi Desalbres, l’agence ARC&SITES, également présente à Poitiers depuis 2013, associe des architectes ensais/insa et dplg tous diplômés de l’École de Chaillot. Son gérant, Rémi Desalbres, préside actuellement l’association nationale des Architectes du Patrimoine. L’agence ARC&SITES a fait de la création d’équipements culturels en site patrimonial sa spécialité, notamment la reconversion de bâtiments anciens à un nouvel usage répondant aux besoins actuels de la société. Rémi Desalbres conçoit le caractère patrimonial d’un site comme autant d’opportunités de révéler les qualités architecturales et paysagères, jamais comme une contrainte. L’un des principaux enjeux d’une réhabilitation consiste à trouver une juste affectation des espaces pour tirer le meilleur parti de l’existant. ARC&SITES cherche à maintenir « l’intelligence » du bâti d’origine tant dans sa structure que dans son aménagement pour un nouvel usage. L’implantation judicieuse des éléments de programme en fonction des qualités patrimoniales et des contraintes associées est source d’économies substantielles dans le coût de réalisation des travaux. La démarche d’ ARC&SITES est fondée sur une analyse des qualités de l’architecture et de la ville ancienne, pour garantir lacohérence et la performance fonctionnelle, technique et esthétique du projet de réutilisation. Cette approche favorise l’intégration harmonieuse d’ajouts contemporains dans l’existant. En recherche constante d’un équilibre entre respect du patrimoine et de l’environnement, performance technique et création, Rémi Desalbres, membre du Frac Aquitaine et proche d’artistes et d’artisans d’art, perçoit aussi dans la création artistique une opportunité de prolonger le patrimoine. Chaque nouveau chantier offre aussi l’opportunité de transmettre, d’entretenir et de renouveler les savoir-faire des métiers du patrimoine et des métiers d’art. C’est également l’occasion d’innover avec les bureaux d’études spécialisés en adaptant et en intégrant des solutions techniques contemporaines au bâti ancien. L’agence a ainsi développé une compétence particulière de la gestion de la performance énergétique en bâti ancien dans le cadre de la réhabilitation énergétique de l’ambassade de France à Belgrade, monument Arts Déco de l’architecte Roger Henri Expert. La volonté de conjuguer patrimoine, art et modernité dans une architecture responsable est au coeur du travail de l’agence ARC&SITES depuis plus de 10 ans. Leur récente création d’un centre des métiers d’art et médiathèque dans une maison médiévale en Béarn à Morlanne (64) a été distinguée en 2013 par le Prix national « Les rubans du Patrimoine ». Projets en cours : Création d’un centre culturel dans l’ancien couvent des Récollets, monument historique du XVIIe siècle, à Saint Jean de Luz – Ciboure (64). Le couvent des Récollets de Ciboure a été construit à partir de 1613 sur une île de la Nivelle pour sceller la paix entre Saint-Jean-de-Luz et Ciboure. De rayonnement culturel et religieux national, Louis XIV et l'infante MarieThérèse d’Espagne viennent s’y recueillir la veille de leur mariage. Le couvent est vendu comme bien national à la Révolution. Le programme intègre la création d’un auditorium et d’une salle d’exposition dans l’ancienne chapelle, la création d’un centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine dans l’aile ouest où des décors peints du XVIIe siècle ont été découverts à l’occasion du diagnostic, ainsi qu’un pôle de recherche pour la pêche dans l’ancienne maison des Évêques. Le projet intègre la création d’un bâtiment contemporain en charpente bois, pour l’accueil des visiteurs. Réhabilitation énergétique de l’ambassade-résidence de France à Belgrade, Serbie Construite par l’architecte Roger-Henri Expert entre 1928 et 1932, l’ambassade-résidence de France à Belgrade constitue un véritable chef d’œuvre du style Art Déco. Le sculpteur Sarrabezolles participa aux décors des façades et réalisa le groupe des Trois Grâces restauré dans le cadre de l’opération. Soumis à de fortes variations de température, le bâtiment a fait l’objet d’importants travaux d’amélioration énergétique et de restauration. Un diagnostic architectural et thermique a permis de concilier performance énergétique et respect du patrimoine. Le projet privilégie l’utilisation de matériaux naturels et durables et la mise en œuvre de solutions spécifiques et intégrées, notamment une ventilation naturelle (free cooling) conçue par Arc&Sites en collaboration avec le bureau d’étude Alsacien IMAEE. Création d’un centre d’Art contemporain et des patrimoines vivants dans l’ancienne maison des douanes, à Saint Palais sur mer (17). Située en site classé en bordure de l’estuaire de la Gironde, la réutilisation de la maison des douanes en centre d’Arts et maison des Patrimoines vivants a nécessité la création d’une extension contemporaine pour permettre un accueil du public de qualité, bénéficiant ainsi de vues exceptionnelles sur l’Océan. Construite de plain-pied, elle semble émerger du socle rocheux et s’inscrit dans la pente de ce site classé. Un parcours d’interprétation réalisé avec le scénographe GULIVER est aménagé sur le sentier des douaniers. Restauration et réhabilitation du château des Verrières à Toulouse (31). L’ancienne résidence et galerie d’exposition des savoir-faire de la manufacture de Louis-Victor Gesta, grand maître verrier du XIXe siècle, retrouvera un nouvel usage après plusieurs années d’abandon et de transformation. Le projet de restauration constitue un laboratoire de savoir-faire mettant en valeur un art véritablement complet (sculpture ornementale sur pierre et bois, vitraux, décors peints, et ferronnerie d’art notamment). nunc architectes nunc est un groupement d’architectes créé en 1989 qui a délibérément choisi de s’établir en quatre pôles Alsace, Bretagne,Savoie et Paris. L’équipe est structurée pour favoriser le travail de groupe et les échanges tout en préservant la liberté individuelle d’action et de création de chacun. L’équipe nunc s’est engagée très tôt dans une démarche environnementale et sociale récompensée par de nombreuses publications et distinctions. Cette quête, proche de l’usager et de notre cadre de vie, défend une architecture responsable, affirmée et prospective. L’agence nunc a été nominée pour les Archi Design Anwards en 2015 mais également pour le prix Equerre d’argent – le Moniteur pour son projet de Centre d’interprétation du patrimoine archéologique à Dehlingen (67). Projets livrés et en cours : Centre d’interprétation du patrimoine archéologique à Dehlingen (67). 120 logements, crèche, commerce à Bagneux (92). Objectif énergétique MINERGIE-P et BBIO-20%. 107 logements, crèche, commerce à Paris18 ème. plan climat de la ville de Paris < 50kWh/m².an. Collège 600 à Châtelaudren Plouagat – 22 (BBC -30%) Palais de Justice de Haguenau (67) Hôpital local de Modane (73) Les bureaux d'étude LASA – ingénierie acoustique Créé en 1975, le BET LASA est l’un des acteurs de tout premier plan parmi les bureaux d’études acoustiques en France. L’équipe de 33 ingénieurs et techniciens spécialisés, la performance de ses outils de mesure et de calcul (laboratoire interne), les collaborations étroites qu’il maintient avec le monde professionnel et la recherche, lui permettent d’apporter pour chaque projet des réponses spécifiques intégrant les critères acoustiques, sans négliger les aspects thermiques, esthétiques, HQE et économiques. Chaque jour, il participe à l'amélioration de l'environnement de vie ou de travail en agissant sur le confort sonore, à l'optimisation de la performance acoustique des bâtiments et des systèmes et à la maîtrise du son. Philippe GUIGNOUARD, docteur en acoustique et Directeur de LASA développe personnellement l’agence de Bordeaux et travaille avec Rémi DESALBRES sur plusieurs projets de reconversions de monuments historiques pour un nouvel usage culturel, notamment le pôle culturel de la Bande dessinée à Carbon Blanc, le couvent des Recollets à Ciboure-Saint Jean de Luz. Par ailleurs, le LASA a participé, entre autres, aux projets de réhabilitation suivants : Les Grands Communs de Versailles (78), Le Centre Culturel et de Congrès de Montrouge (92) , Le Château d’Hardelot à Condette (62), le Musée Ziem à Martigues (13) et le Théâtre de Fontainebleau (77). AIA INGENIERIE - bureau d'études structures ( groupe AIA : Architectes Ingénieurs Associés ) Le groupe AIA Ingénierie est reconnu pour être l'un des bureaux d'études français les plus compétents dans le domaine de la restauration et la consolidation des structures anciennes ( Hôtel Dieu à Lyon, château des Ducs de Bretagne à Nantes, Assemblée Nationale, …) L’agence de Bordeaux bénéficie d’une longue expérience dans le patrimoine ancien ( Cathédrales de Bordeaux ; Bayonne et Auch ; Couvent les Récollets à Ciboure, Remparts de Bayonne, Collégiale de Castelnaudary ; Château d’Oiron, … ) et apporte à l'équipe de maîtrise d'œuvre, en plus des compétences structure, une compétence très précieuse vis à vis des problématiques d'accessibilité et de sécurité des personnes. Il approfondit avec l’architecte la recherche de solutions techniques adaptés. AIA ingénierie Bordeaux est en permanence en recherche de solutions innovantes adaptées au patrimoine ( Bois béton connecté, modélisation des ouvrages en pierre, scellement synthétiques dans les ouvrages en pierre,… ) Alain Popinet et Rémi Desalbres travaillent régulièrement ensemble, depuis leur collaboration dans le cadre d'une étude sur l'adaptation des normes et règlements au bâti ancien pour le compte du Ministère de la Culture. INTECH – ingénierie TCE INTECH est un bureau d’études de taille régionale. Ses 26 acteurs administratifs et techniques, manageurs de projets et ingénieurs experts, donnent à INTECH une dimension lui permettant de répondre sur de grands projets dans les secteurs du bâtiment, du génie civil, de l’énergie. L’organisation du BET INTECH inscrit le développement durable comme une priorité conceptuelle dans l’ensemble de ses projets. Cette priorité est présente depuis le conseil préalable aux études jusque dans le management, le suivi et la réception de ses réalisations. Christian Dubreuil, ingénieur génie-électrique et co-gérant d'INTECH, travaille régulièrement avec ARC&SITES sur des projets d’aménagement et d’ouverture au public de Monuments Historiques et d’équipements culturels. Il assure par ailleurs de nombreuses missions liées à la sécurité des bâtiments, d'études thermiques complexes et de projets HQE. Les artistes Sarah Dreaper Née à Hong Kong en 1966, Sarah Dreaper est designer diplômée de l'Ecole d'Art et de Design Sir John Cass à Londres et de Middlesex Polytechnic. Elle a vécu entre le Kent - Le Jardin de l'Angleterre -, Hong Kong et Londres où elle fait ses études et travaille ensuite comme designer indépendante pour le textile. Sarah Dreaper s'installe à Paris en 1990 et collabore plusieurs années avec Sabina Fay Braxton qui réinterprète des motifs anciens pour les grands couturiers Christian Lacroix, Armani, Valentino, mais également pour les décorateurs et le cinéma. Depuis, elle réalise des décors pour des expositions et salons ainsi que des commandes privées de toiles et de tissus peints. Elle a également illustré un livre Le Cerf-volant Magique. Sarah Dreaper puise son inspiration dans des souvenirs et intérêts contrastés qui mêlent les jardins et la verdure de la campagne anglaise, la densité et la nervosité de la vie urbaine, les tissus imprimés français du XVIIIe sècle ainsi que les tatouages maori, le libre contre l'ordonné, le vide et le plein... enrichie par les voyages, les rencontres, et la vie quotidienne. Aujourd'hui établie à Bordeaux, Sarah Dreaper collabore avec Arc&Sites dans le cadre de projets d'aménagement de monuments historiques, à l'hôtel du Président Tyndo et au Grand-Théâtre de Bordeaux Simon Boudvin Simon Boudvin est né en 1979 au Mans, il vit et travaille à Bagnolet. Il a fait des études d'architecture à Paris Malaquais, et les Beaux-Arts dont il est sorti diplômé en 2004. Il enseigne, notamment comme professeur associé à l’école spéciale d’architecture, ESA, Paris et à l'école supérieure des Beaux-arts d'Angers où il a dirigé en 2014 l'atelier de recherches et créations. Il a aussi participé à de nombreux workshops et travaillé comme artiste invité en résidence – fondation Hermès à Bogny-sur-Meuse en 2011, au Ssamziespace, Séoul en 2004 – et dans bien d'autres lieux. Son travail a été présenté dans des expositions, personnelles ou collectives, en France et à l'étranger. L'intervention sur l'hôtel Tyndo est sa dernière commande publique après le musée du folklore de Mouscron, en collaboration avec l’agence V+ (Bruxelles) de 2012 à 2015, Genève Villes et Champs, avec V-olz (urbanistes), Etienne Haller (paysagiste) en 2014 et la scénographie de l’exposition 'Victor Horta' au Musée des Beaux-arts de Bruxelles, avec l’agence V+ (Sophie Dars) en 2011. Extrait d'une interview de Simon Boudvin par Caroline Soyez-Petithommede « Oscillant entre photographie et sculpture, son travail s’axe sur les formes construites en tous genres, l’architecture et les faces cachées de notre société moderne. Gaspillages, anomalies, dysfonctionnements, encombrements… de ces réalités, il en crée un langage plastique varié parlant des formes du monde d’aujourd’hui : « Des legs durs, des déchets monumentaux, des matières sans mémoire de formes, des tas, mais aussi des formes réinvesties par de nouvelles fonctions. Plusieurs observations, peu d’hypothèses, sinon celle d’une continuité matérielle dans le bâti et d’une possible interprétation de la ruine entre mission patrimoniale et positivisme économique. » C. S.-P. : Ton travail gravite autour de l’architecture moderne et contemporaine, 3 Toutes les formes construites m’intéressent. Celles-ci ont l’avantage d’avoir eu des programmes simples qui les ont lisiblement modelées. Les fonctions révolues y sont encore discernables, comme par empreinte. [ ……………… ] On pourrait dire d’un bâtiment, comme d’un objet, qu’il meurt quand il perd sa fonction ou quand il perd sa forme. Le matériau qui le constitue doit disparaître ou être requalifié. Selon moi, une histoire de l’architecture partant de la matière et non de la forme serait possible. Par exemple, l’asphalte est l’héritage matériel le plus important du XXe siècle, c’est la plus vaste empreinte artificielle sur les terres occidentales. Cette boue noire qu’est l’asphalte résulte directement du raffinage du pétrole. C’est donc le pendant résiduel de la motorisation (au même titre que le CO2) et il a fallu en normaliser l’emploi, utiliser pour créer des rues, des parkings, des toits. Si la plupart des constructions en Amérique ont des toitures planes, ce n’est pas tant par respect de la charte moderniste mais plutôt par nécessité d’écouler une production considérable d’asphalte. EXTRAIT D'UN ENTRETIEN AVEC SIMON BOUDVIN - CAIRN.INFO http://www.cairn.info/revue-multitudes- 2011.