Traduire / Transmettre Deuxièmes rencontres de la traduction théâtrale L’Espagne Du 2 au 7 mai 2011 A l’Atalante PEDRO CALDERON DE LA BARCA JUAN MAYORGA Bilan 1 Pour cette deuxième saison, nous avions choisi l’Espagne et le castillan. Denise Laroutis en était l’invitée d’honneur. Sa présence et son engagement dans la préparation et le déroulement de ces rencontres ont été enthousiasmants. La manifestation s’affirme. Elle semble plus repérée que l’année dernière, en a d’ailleurs témoigné la fréquentation (76% de la jauge de l’Atalante, qui est de 60 places). La fidélisation des spectateurs (venus en moyenne assister à trois soirées) a imprimé à cette semaine comme une ambiance de festival. Le dynamisme du comité hispanique de la Maison Antoine Vitez a été tel, que nous avons pu bénéficier de traductions originales : Denise Laroutis a traduit pour nous deux pièces courtes de Miguel Hernandez Le Petit Homme et Le Réfugié. Claude Murcia a réalisé la version française de la pièce - fleuve de Max Aub San Juan. La participation active des universitaires Serge Salaün et Evelyne Ricci a été extrêmement précieuse. Nous nous félicitons également d’avoir pu associer Jacques Le Ny et l’Atelier européen de la traduction, ainsi qu’Yves Lebeau. Le Centre National du Théâtre a apporté un soutien précieux. Pour la première fois, Traduire/Transmettre a été partenaire du festival Paris en toutes lettres, qui a assuré la promotion des deux soirées consacrées aux auteurs contemporains. Denise Laroutis Denise Laroutis est membre du comité littéraire espagnol de la Maison Antoine Vitez. Anciennement lectrice aux éditions Gallimard, elle dirige actuellement la collection Feuilles des éditions Beauchesne. Elle a traduit des textes littéraires de Javier Tomeo (souvent adaptés pour la scène), Manuel Vazquez Montalban, Rafael Chirbes, Juan Carlos Onetti (Uruguay), Rosa Chacel , María Luisa Bombal (Chili), Alvaro Pombo, Enrique Vila-Matas, Joel Cano (Cuba), Pedro Mairal (Argentine), Alejandro Zambra (Chili) entre autres, soit plus de soixante-dix volumes, aux éditions Christian Bourgois, 10/18, Rivages, José Corti, Ramsay, Seuil, Gallimard. Pour le théâtre, on lui doit des traductions de Marco Antonio de la Parra (Chili), Pilar Campos Gallego (Espagne), Lola Arias (Uruguay/Argentine), Victor Viviescas (Colombie), Luis Araujo (Espagne), Jaime Chabaud (Mexique), Pau Miro, Andrés Caicedo (Colombie), Rodrigo García (Argentino-Espagnol). Sa traduction de Yerma, de Federico García Lorca, lui a été commandée par René Loyon (elle a été reprise en 2008 à la Comédie-Française, dans une mise en scène de Vicente Pradal) Denise Laroutis coordonne la collection Théâtre de Calderon aux Editions Théâtrales (2 volumes parus). 2 LUNDI 2 MAI 2011 En ouverture des rencontres Jacques Baillon, Alain Barsacq, René Loyon et Laurent Muhleisen rappellent le principe et l’esprit de la manifestation. Puis, Christilla Vasserot rend hommage à Denise Laroutis. S’ensuit un débat passionnant où sont déjà abordés les problèmes de la traduction théâtrale. Cette première soirée est consacrée au Siècle d’Or. Le Peintre de son déshonneur de Pedro Calderón de la Barca traduction : Denise Laroutis mise en voix : Igor Mendjisky avec Clément Aubert, Claire Barrabès, Romain Cottard, Paul Jeanson, Eléonore Joncquez, Arnaud Pfeiffer, Alexandre Soulié, Esther Van Den Driessche, Frédéric Van Den Driessche Cette lecture est l’occasion de vérifier à quel point nous méconnaissons les grands classiques. Comme l’année dernière avec Ostrovski, dont quelques pièces seulement sont jouées en France, nous avons le sentiment avec Calderón d’un trésor encore pour l’essentiel inaccessible au public francophone. Il est à noter que Denise Laroutis coordonne actuellement aux Editions Théâtrales une collection Théâtre de Calderón, dont 2 volumes sont déjà parus. Calderón étant l’auteur de quelques deux cent pièces, la tâche des traducteurs s’annonce copieuse. La rencontre avec Denise Laroutis et Claude Murcia (traductrices de Calderón) et Igor Mendjisky (metteur en scène) est l’occasion de visiter avec les traductrices le théâtre foisonnant du Siècle d’Or. La pièce A Naples (qui appartient au royaume d’Aragon), Serafina aime secrètement Alvaro, qui part pour l’Espagne, envoyé par son père. Son navire fait naufrage, Alvaro disparaît. Serafina est mariée au noble catalan Juan Roca, peintre. Ils vont quitter Naples quand Alvaro réapparaît, de retour sur les galères du prince d’Ursino … Les personnages sont épatants, les valets efficaces. Les lieux sont très beaux, on voyage, il y a comme un vent d’air frais dans cette pièce écrite par un vieil homme, un savoir-faire des ressorts du théâtre, une dramaturgie à toute épreuve, avec des coups de canons, d’arquebuse, un incendie, un carnaval, une voiture, un mélange de sophistication et de populaire. Et le plus subtil, à mon goût, et le plus beau, toute une réflexion sur l’âge, d’abord, sur l’honneur ; mais surtout, et c’est admirablement théâtralisé, sur la réalité et l’apparence, le regard (matérialisé par le regard du peintre, nœud de l’histoire), la réflexion de toute la philosophie de l’époque sur la « camera obscura » et la saisie du réel. C’est admirable ! Denise Laroutis 3 MARDI 3 MAI 2011 : LA TRANSITION XIXE – XXE Le Bel Habit du défunt de Ramon del Valle Inclán traduction : Jean-Jacques Préau mise en voix : Olivia Kryger avec Claire Barrabès, François Cognard, Claudie Decultis, Gaëtan Gallier, René Hernandez, Roman Kossowski, Olivia Kryger, Philipp Weissert La soirée est dédiée à Jean-Jacques Préau, enseignant, comédien, puis dramaturge, traducteur et assistant à la mise en scène au Centre dramatique national du Languedoc-Roussillon auprès de Jacques Nichet. Membre de la Maison Antoine-Vitez, il a traduit : La Savetière prodigieuse et Mademoiselle Rose de Federico Garcia Lorca, Le Magicien prodigieux de Pedro Calderón de la Barca, Le Bel Habit du défunt de Ramón del Valle Inclan, Le Siège de Numance de Miguel de Cervantes (en collaboration avec Philippe Minyana), Caresses de Sergi Belbel, Timeball de Joel Cano. Jean-Jacques Préau est disparu prématurément en 1997. La traduction du Bel Habit du défunt, encore inédite, avait été confiée pour relecture par JeanJacques Préau à Serge Salaün. Elle a été revue pour la lecture de ce soir par son œil bienveillant et avisé. La lecture est suivie d’une rencontre avec Serge Salaün (Université Paris III) et Olivia Kryger (metteur en scène). La pièce Un jeune soldat revient au pays, couvert de médailles mais sans le moindre sou pour s'offrir une prostituée du port. Pour la séduire, il ira voler au cimetière le costume trois pièces de son logeur : un apothicaire, vieil avare, ronchonneur atrabilaire qui vient de mourir très opportunément… Le Bel Habit du défunt est l'exemple type de ce que Valle Inclán appelait un « esperpento ». La réalité s'y reflète, déformée par un miroir convexe. Le héros est un Don Juan grotesque et pathétique, cynique, amoral, pourfendeur désabusé des valeurs établies. Valle Inclán a placé en 1930 cette pièce drôle et brutale en tête de sa trilogie « Martes de Carnaval » (il s'agit du Dieu Mars dans ses avatars ridicules) où il se livre à une féroce satire du militarisme et de la dictature. J.-J. Préau 4 MERCREDI 4 MAI 2011 : LA REPUBLIQUE ET LA GUERRE CIVILE Sans titre de Federico Garcia Lorca traduction : André Belamich Radio Séville de Rafael Alberti traduction : François Lopez Le Petit Homme et Le Réfugié de Miguel Hernandez traduction inédite : Denise Laroutis mise en voix : René Loyon avec Cécile Cotté, Elisabeth de Ereno, Xavier Legrand, Laurent Orry, François Pick, Emile Salvador, Michèle Séeberger 5 Cette soirée, construite d’une manière un peu particulière, a été l’occasion d’entendre plusieurs textes courts de la période de la République et de la Guerre civile, écrits par des poètes. La pièce de Lorca met en scène une représentation théâtrale sur fond d’émeutes. Elle fait communiquer la scène, la salle et la rue. Elle est demeurée inachevée et demeure le seul vestige du programme de pièces engagées que Lorca se proposait d’écrire peu avant sa mort. Radio Séville, de Rafael Alberti, fut écrit et représenté à la fin de 1937. La pièce a pour héros le général Gonzalo Queipo de Llano, qui s’était emparé de Séville dans les premiers jours de la rébellion franquiste, et moque férocement ses diatribes grotesques et avinées au micro de la radio sévillane. Le Petit Homme et Le Réfugié de Miguel Hernandez sont des textes d’intervention où la poésie du quotidien, dans sa simplicité, est d’une poignante efficacité. On y retrouve la douleur de la guerre, la nécessité de l’engagement, la douceur d’une nature méditerranéenne où partager une poignée d’olives devient un geste politique. Ces deux derniers textes ont été spécialement traduits par Denise Laroutis pour la deuxième édition de Traduire/Transmettre. Les lectures ont été suivies d’une rencontre avec Evelyne Ricci (Université de Dijon) et René Loyon (metteur en scène). Evelyne Ricci a apporté des précisions passionnantes sur l’œuvre d’Alberti et sur sa réception en Espagne. René Loyon, qui a beaucoup monté Lorca, a trouvé fort intéressant de confronter les écritures et de donner ainsi une petite idée de la diversité et de la vivacité de la production dans une période troublée. Denise Laroutis a évoqué brillamment la poésie de Miguel Hernandez. Beaucoup d’émotion a traversé la discussion avec le public. Les comédiens ont partagé avec la salle leur plaisir d’endosser ces textes tragiques ou burlesques. 6 JEUDI 5 MAI 2011 : L’EXIL San Juan de Max Aub mise en voix : Alain-Alexis Barsacq traduction inédite : Claude Murcia avec Lise Akoka, Pierre Barrat, Alain-Alexis Barsacq, Anne de Broca, Zbigniew Horoks, Michel Ouimet, Olivier Pilloni, Adrien Popineau, Jonathan Salmon, Cécile Salmon, Michèle Simonnet Nous découvrons ce soir-là San Juan, oeuvre théâtrale emblématique mais inconnue en France, de Max Aub, dont ne sont traduits en français à ce jour que quelques romans et nouvelles. Claude Murcia a traduit spécialement pour Traduire / Transmettre ce texte foisonnant. La lecture est suivie d’une rencontre avec Claude Murcia (Université Paris VII), Alain Alexis Barsacq (metteur en scène) et Serge Salaün (Université Paris III). Quelques précisions sur l’auteur : Max Aub (1903-1972) Né à Paris d’une mère française et d’un père allemand, le jeune Max Aub se retrouve exilé à Valence en Espagne avec sa famille quand éclate la guerre de 14. Devenu espagnol, il combat pour la République. Arrêté par le gouvernement de Vichy, il s’échappe du camp de Djelfa (camp dit « de séjour surveillé ») et gagne le Mexique. Romancier, dramaturge, essayiste, scénariste, poète, Max Aub est l’auteur d’une oeuvre multiple et d’une grande richesse. Claude Murcia Professeur de littérature comparée et d’études cinématographiques à l’Université Paris VII - Denis Diderot, et traductrice littéraire, elle a introduit en France l’oeuvre de Juan Benet (8 volumes traduits). Elle a également traduit des romans de Juana Salabert, Vicente Molina Foix (Espagne), Jorge Benavides (Pérou). Pour le théâtre, on lui doit des traductions de Pedro Calderón de la Barca (Le grand théâtre du monde et La dame lutin) et de plusieurs pièces contemporaines : Agonia confutans de Juan Benet (Espagne), La cathédrale de la lumière de Pablo Alvarez (Chili), Volée de plombs et Les îles du temps d’Antonio Fernández Lera (Espagne), La Soirée de l’iguane de Juan Martins (Vénézuela) San Juan Tragédie, écrite en 1943, peu après l’arrivée de Max Aub au Mexique, San Juan a pu être pensé par l’auteur dans les soutes du bateau qui le conduisait vers les camps d’Algérie. Eté 1938, une foule est entassée à bord du cargo San Juan… bateau de la mort transportant des Juifs fugitifs qui ne trouveront pas de port. . 7 VENDREDI 6 MAI 2011 : THEATRE D’AUJOURD’HUI 1 Belgrade d’Angélica Liddell traduction : Christilla Vasserot mise en voix : Susana Lastreto avec Elisabeth Catroux, Paul Jeanson, Julian Negulesco Nous regrettons l’absence d’Angélica Liddell, en création à Madrid de son nouveau spectacle. Christilla Vasserot (Université Paris III), traductrice de l’ensemble de son œuvre, et Susana Lastreto (metteur en scène) nous font partager, après les formidables comédiens, la jubilation de cette langue débordante et charnelle. Angélica Liddell : Angélica Liddell est née à Figueres en 1966. Auteur et metteur en scène, son œuvre se compose de textes narratifs, de poésie, de pièces de théâtre dont treize ont été jouées en Espagne, au Brésil, en Colombie, en Bolivie, au Portugal, en Allemagne, au Chili et en République Tchèque. Elle dirige la compagnie Atra Bilis Teatro depuis 1993. Prix obtenus : Prix de la SGAE, 2004. Prix Ojo Crítico Segundo Milenio, 2005. Finaliste du Premio de Teatro Caja de España, 2005. En 2010, elle incendie le Festival d’Avignon avec La Casa de la fuerza (La Maison de la force) et El Año de Ricardo (L'Année de Richard). Christilla Vasserot Traductrice, maître de conférences à l'Université de Paris III - Sorbonne Nouvelle, coordinatrice du comité littéraire hispanique à la Maison Antoine Vitez, Christilla Vasserot est spécialiste du théâtre cubain. Elle a coordonné le cahier Théâtre cubain de la Maison Antoine Vitez et le volume Le corps grotesque – théâtre espagnol et argentin publié aux éditions Lansman. Ses principales traductions : Romans, nouvelles (essentiellement chez Christian Bourgois) de Homero Aridjis (Mexique), Joel Cano (Cuba), José Manuel Prieto (Cuba), Martín Solares (Mexique). Correspondance de Frida Kahlo (Mexique) Théâtre de Sergi Belbel (Catalogne), Sabina Berman (Mexique), Joel Cano (Cuba), Rodrigo García (Argentine) - 12 pièces publiées aux Solitaires intempestifs -, Angélica Liddell (Espagne), Carlos Marquerie (Espagne), Luis Enrique Gutiérrez O.M. (Mexique), Virgilio Piñera (Cuba), Francisco Portes (Espagne), Diego Aramburo (Bolivie), Javier Daulte (Argentine), Abilio Estévez (Cuba), Virgilio Piñera (Cuba), Juan Radrigán (Chili), Pedro Sedlinsky (Argentine). Belgrade 2007 – 2009 pour la traduction La Serbie à l’heure des funérailles de Slobodan Milosevic. Une mosaïque de voix pour dire la douleur, la colère, la violence, la misère, la haine, le vide, les frustrations et les contradictions. Les personnages sont à l’image du pays qu’ils habitent ou qu’ils visitent : meurtris jusque dans leur chair. Les filiations, plus qu’un repère, sont un tourment. Et les rencontres, plus qu’un échange, sont un affrontement ou un règlement de comptes. La décomposition d’un pays devient déconstruction du texte : les voix s’enchaînent sans jamais vraiment parvenir à se répondre. Le langage est cru, souvent dérangeant car, dans les textes d’Angélica Liddell, les mots qui sont assénés sont parfois ceux que l’on ne veut pas entendre. Christilla Vasserot 8 SAMEDI 7 MAI 2011 THEATRE D’AUJOURD’HUI 2 Si je savais chanter, je serais sauvé(e) de Juan Mayorga traduction : Yves Lebeau mise en voix : Chantal Deruaz avec François-Régis Marchasson et Lionel Tua Agathe Alexis, retenue à l’étranger par des représentations supplémentaires d’un autre spectacle, n’a pu assurer la mise en voix du texte de ce soir. Chantal Deruaz a aimablement accepté de prendre le relais. Juan Mayorga a lui aussi été malheureusement contraint de décliner notre invitation pour cette soirée. Jacques Le Ny (directeur de L’Atelier européen de la traduction) et Yves Lebeau (traducteur des textes de Juan Mayorga) présentent son œuvre. Il est beaucoup question de son écriture, de sa langue et du bonheur de le traduire. Juan Mayorga : Né en 1965 à Madrid. Licencié en 1988 en Philosophie et en Mathématiques à l'Université de Madrid. Il poursuit ses études à Münster, à Berlin et à Paris. Doctorat de Philosophie en 1997. Ses recherches philosophiques autour des thèmes de la politique et de la mémoire chez Walter Benjamin ainsi que de nombreux essais sur le rapport du théâtre, de la dramaturgie avec l'histoire, sont publiés dans des revues spécialisées en Espagne et en Allemagne. Depuis 1998 il enseigne la dramaturgie et la philosophie à l'Ecole Royale Supérieure d'Art Dramatique à Madrid. Cofondateur du Collectif théâtral El Astillero. Lauréat de plusieurs Prix dont le Prix Celestina du meilleur auteur de la saison 1999 / 2000 et Prix Borne pour sa pièce Lettres d'amour à Staline, Prix Calderon de la Barca pour Mas ceniza (Plus de cendres) en 1992. Sa pièce Hammelin a reçu le Prix National de Théâtre en 2005. Il a reçu le Prix National de Théâtre en 2007 pour l'ensemble de son œuvre. Yves Lebeau Acteur, metteur en scène, auteur et traducteur, Yves Lebeau est également lecteur aux "Editions Théâtrales", conseiller littéraire à France-Culture (1995/1997) et membre du comité professionnel radio de la SACD. Il a obtenu en 1981 le Grand prix Paul Gilson, en 1984 le prix des Talents nouveaux et en 1991 le prix Radio de la SACD. Ses pièces Le Chant de la baleine abandonnée, Comptine et Homme avec Femme, Arbre et Enfant ont été créées par les Comédiens Français. Ses traductions de pièces de Juan Mayorga sont publiées aux Solitaires Intempestifs : Himmelweg Hamelin - Les Insomniaques - Copito - La Tortue de Darwin - La Paix perpétuelle. Si je savais chanter, je serais sauvé(e) 2009 – 2010 pour la traduction Le soir de sa première, l’auteur dramatique (Scarpa), rend visite à son critique, (Volodia). Il vient au domicile de ce dernier. Qu’il dérange : Volodia se prépare en effet à écrire la critique du spectacle auquel il vient d’assister. Auteur et critique engagent une conversation à fleurets mouchetés… Leur face-à-face n’est pas un simple découpage de la pensée mais un corps à corps brutal — les mots sont autant de coups. La métaphore pugilistique est largement développée, dans la scène centrale, — on pense à Francis Bacon : combat à mots nus d’un érotisme franc. Yves Lebeau 9 Cette deuxième édition a été extrêmement bien accueillie par un public fidèle. De soir en soir, la présence dans la salle de l’ensemble des traducteurs a donné une haute tenue aux échanges. L’apport de l’Université, représentée par Evelyne Ricci et Serge Salaün – ainsi que par Christilla Vasserot également traductrice membre de la Maison Antoine Vitez-, a été un enrichissement important. La présence régulière d’étudiants a été notable. Nous avions fait le choix de programmer des textes de deux auteurs contemporains déjà bien repérés, dont nous avons regretté l’absence mais qui ont été fort bien représentés par leurs traducteurs. Peut-être pour une prochaine édition, donnerons-nous la priorité à des auteurs émergeants, afin de donner à entendre des textes peu ou pas connus. Nous souhaitons également nous assurer de leur présence, afin de privilégier l’échange public entre l’auteur et son traducteur. La saison prochaine, qui verra célébrer le cinquantenaire de l’Institut Goethe, nous envisageons de dédier la manifestation aux auteurs allemands. 10 11