Des mesures hardie pour éviter l`épidémie

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fièvre hémorragique à virus
lassa ou Bénin
Des mesures hardie pour éviter l'épidémie
Après Tanguiéta dans le département de la Donga en ­
novembre 2014, c'est le tour des communes de Tchaou­
rou dan les départ m nts du Borg ou-AI/bori et de
IJ
&JlfI. /G lou-Coll/II • d nT Il Ir 1 ri p U/ II P IJ
de d éca du., à la fièvre h 6morragique il virus Lassa. a
recruaescence ae ceHe eplaem/o qUI a deja TaI! 9 mOrfS
mérite qu'on s'y attarde pOUl' /Ion seulemoll t connaTtre
s manife.5ta lians, m III Ur/o u t m ftriser les méthodes
préventives. C'est dans ce cadre que le ministre de la
Santé, Pascal Dossou Togbé a organisé, mardi 2 février à
Cotonou, une conférence de presse.
- - - - - - - - - - - - - P a r Désiré GBODOUGBE
L
e Bénin a connu entre
le 15 octobre 2014 et le
8 janvier 2015 un épi­
sode épidémique de fiévre
hémorragique à virus Lassa,
Au cours de cette période, 16
cas avaient été enregistrés
dont neuf décés. Sur ces
neuf décés, la fiévre avait
été confirmée dans deux cas.
Depuis le début de cette année
à ce jour, 20 cas suspects ont
été enregistrés dont 9 décés.
Parmi ces décés, il y a un seul
cas confirmé positif à la fiévre
de Lassa et 8 cas probables.
Des 9 décés, 5 sont membres
du personnel de la santé. Les
communes les plus touchées
sont Tchaourou, Bembéré­
ké, Nikki et Parakou dans le
Borgou et Ouéssé dans les
Collines. Le Borgou à lui seul
totalise 7 décés.
Pendant ce temps, au Nigeria,
les autorités dénombrent 168
cas dont 84 décés dans 17
Etats du pays, y compris ceux
du Niger et d'Oyo qui sont
frontaliers au Bénin. Cette
situation qui prévaut en cette
période d'harmattan et de pré
campagne où les tournées
se multiplient dans ces loca­
lités, nécessite qu'on ait une
connaissance des manifesta­
tions du mal et d'en maîtriser
les méthodes préventives.
communément appelé «rat à mamelles multiples». L'infec­ lion ne le rend pas malade.
mais il excréte le virus dans
ses urines et ses excréments.
L'évolution clinique de la mala­
die étant trés variable, la dé­
tection de la maladie chez les
personnes touchées est diHi­
cile. Cependant, quand la pré­
sence de la maladie est confir­
sous protection ou de mesures spécialisés. Le diagnostic pré­
Aucune donnée épidémiolo­
mée dans une communauté,
de lutte contre l'infection.
coce de la fièvre de Lassa
gique n'atteste la transmission
l'isolement rapide des sujets
est conseillé. Il permet, d'une
aérienne d'homme à homme.
touchés, de bonnes pratiques
Diagnostic et traitements
part, de mettre en place les
La transmission interhumaine
de protection contre l'infection
s'observe au 'sein de la com­
mesures de quarantaine pour
et la recherche rigoureuse des
En
fonction
des
symptômes
de
éviter les infections nosoco­
munauté et en milieu médical,
contacts peuvent permettre
la
fièvre
hémorragique
à
virus
miales, d'autre part, de lancer
où le virus peut être transmis
d'endiguer la flambée.
Lassa, les traitements sont trés
un traitement antiviral. Un médi­
par du matériel médical conta­
La maladie débute graduel­
variables et peu spécifiques. Le . cament antiviral, la Ribavirine,
lement avec des malaises , miné, par exemple des aiguillés
diagnostic clinique est souvent est actif dans le traitement de
réutilisées. La transmission par
la fiévre, des céphalées, des
difficile, surtout aux premiers cette fièvre par voie orale ou
voie sexuelle a été signalée. La
maux de gorge, des nausées,
par voie intraveineuse. Admi­
stades de la maladie. Il est dif­
fièvre de Lassa touche toutes
des vomissements , myalgies
ficile de la distinguer d'autres nistré à un stade précoce, dans
les tranches d'âge et les deux
et douleurs thoraciques et
les 6 jours suivant la survenue .
sexes . Les personnes les plus 'fièvres hémorragiques virales,
abdominales. La fiévre est
comme la maladie, à virus Ebo­
exposées sont les habitants
des premiers symptômes, il
persistante ou par poussées
de zones rurales où vivent des
la, et beaucoup d'autres mala­
diminue statistiquement le taux
intermittentes. Une inflam­
dies provoquant de la fiévre,
rats Mastomys, surtout dans
de mortalité chez les patients
mation et une exsudation du
les communautés surpeuplées
notamment le paludisme, la infectés. Le traitement antiviral
pharynx et de la conjonctive
manquant de moyens d'assai­
shigellose, la fièvre typhoïde et à la Ribavirine semble efficace,
sont fréquentes. Dans les cas
la fièvre jaune,
nissement. Les agents de santé
s'il est administré au début de
graves, un œdéme de la face,
Le diagnostic de certitude exige l'évolution clinique. Actuelle­
sont exposés, s'ils traitent des
une pleurésie, une hémorragie
des examens qui se font uni­
porteurs du virus sans appliquer
ment, aucun vÇlccin ne protége
buccale. nasale, vaginale ou
de bonnes techniques de soins
quement dans des laboratoires contre. cette fièvre.
digestive et une hypotension
peuvent apparaître. A un stade tardif, on peut trouver un état de choc, des convulsions, des tremblements, une désorien­
é Teprésentant résident de l'Oms au protection et le pro.tocole de ' traitement de la
tation pouvant aller jusqu'au
Bénin, ;Dr Pierre Mpele Kilebou a expli- maladie, ainsi que sur la recherche de C<;lS
Virus de Lassa et ses mani­
coma. La surdité survient chez
qué qu'en pratique, la préver,llion repose sur contacts.
.
festations
25% des malades qui survivent
les mesures de ,quarantaine pour éviter les Par ailleurs, une équipe de professionnels plu­
à la maladie. La moitié d'entre
infections nosocomiales. La prévention de ridisciplinaires se trouve déjà sur les lieux pour
Selon les explications du mi­
eux recouvrent en partie l'ouïe
la fièvre hémo,rragique à virus Lassa passe assurer le renfort technique; des séances de
nistre de la Santé, Pascal au bout d'un à trois mois. On
par la promotion d'une bonne «hygiéne com- sensibilisation de la population et des autorités
Dossou Togbé, la fiévre de peut observer des chutes de
Lassa est une fiévre hémorra­
cheveux passagéres et des ._ munautaire·» pour éviter que les rongeurs sont en train d'être organisées; une stratégie
ne pénètrent dans les habitations. Parmi les de recherche ' des personnes contàcts a été,
gique virale.aiguë d'une durée troubles de la marche au cours mesures efficaces, il y a la conserVation. des élaborée pour assurer la par.ticipation des
d'une à quatre semaines qui
de la convalescence.
.
céréales et plus généralement des denrées communautés dans l'identification de cas
sévit en Afrique occidentale.
Dans les cas mortels, le décés alimentaires dans des contenants résistant suspects. Le Bénin n'est pas à l'abri
survient généralement dans aux rongeurs, .l'élirrirnatiori des 'ordures loin En dehors de ces dispositions d'or.dre pra­ dudit virus qui se transmet les 14 jours qui suivent l'ap­ des habitations, le maintien de la propreté à tique, d'autres sont préconisées. Ainsi, dès les
à l'homme par contact avec parition des symptômes. La l'intérieur dé c'elles-ci et la présence de chats. premiers signes, il est impératif de se rendre
des aliments ou des articles
pathologie est particulièrement
Dans'un communiqué conjoint rendu public le immédiatement au centre de santé le plus
ménaqers contaminés par Ç1rave lorsqu'elle se dèclare en
lundi 't" février dernier lJélrTOMS, l'Ullit:ef ",t le ' 1J,·ud ,"': L", tr"it.,ill.",t ,.,,,t .,m""".,,,i 1'"drlli'IÎ,,­
l'urine ou les excréments de fin de grossesse, le décès de
ministére de. la Santé,une série de mesures" tration de médicaments e,s t faite rapidement. Il
rongeurs. La transmission
la mére et du fœtus survenant a été' retenue . Ces différentes mesures ont faut se laver régulièrement les mélins à l'eau et
interhumaine et au laboratoire
dans plus de 80% des cas été c;onfirmées par I.e ministre de la Santé au savqn ; bien protéger les re.stes et réserves
se produit également, en par­
observés durant le troisième
Pascal. Dossou Togbé lors de la Conférence de nourritures dans les maisons; éviter la ma­
ticulier dans les hôpitaux où
trimestre. de presse mardi 2 février. Pour une risposte nipulation et la consommation des rats; éviter
les mesures de prévention et contre la fièvre de Lassa, une unité d'isolement tout contact avec une personne suspecte ou
de lutte anti-infectieuse sont
Transmissiqn
a été.installée à l'·hôpital de zone St Martin de malade de la fièvre de Lassa; et éviter tout
encore précaires.
Papané; des.stocks de médicaments ' Ribavi- contact avec ,les selles, l'urine, la salive, les
La fiévre hémorragique à
Selon le ministre Pascal Dos­
rine ont également été prépositionnés à Coto- vomissures et lès objets contaminés d'une
virus Lassa est endémique en
sou Togbé, l'homme est gé­
Guinée. au Liberia, en Sierra
néralement contaminé paf nou et dans la commune de Tchaourou ; des personne ~uspecte, malade ou 'décédée de la
Eq!Jipements dé protection ,indivjduellè (EPI) fiévre de Lassa. Ne pas toucher le corps d'une
Leone et dans des localités exposition à l'urine ou aux pour le personnel·de santé, thermomètres personne suspectée d'être' décédée de la
du Nigeria.
excréments de rats Mastomys
infrarouges, du matériel médical et de labora- ' fiévre de Lassa, y,compris lors des rites funé­
infectés. Le virus peut aussi se
Elle est une zoonose. Ce qui
toire et des produits de décontamination ont raires, Pour apaiser les populations, Dr Pierre
signifie que l'homme est contatransmettre d'homme à homme été mis à disposition; le personnel de santé Mpele Kilebo!J les a invité à ne pas s'inquiéter
miné par contact avec des par contact direct avec le sang, qerHôpitiil de zone St Martin de Papané et les mais à bien observer les régies retenues par
animaux infectés. Le réservoir
l'urine, les excréments ou
agents de santé de la commune de Tchaourou les autorités nationales de commun accord
autres sécrétions organiques
animal, ou hôte du virus est un
ont été forJllés su~ l'utilisation du maté rie.! de avec les institutions internatipnales.
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d'une
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.Pour contrôlerJ'épidémie...
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