Thermodynamique - 3 P. Damman Lab Interfaces & Fluides Complexes 1/40 Outline 7. Equilibre et stabilité 8. Application des critères de stabilité 9. Thermodynamique des transitions de phase 2/40 plément : Démonstration de l’identité thermodynamique Equilibre thermodynamique mpérature thermodynamique le système isolé ci-contre. Il est formé de 2 sous-systèmes de V1 et V2 , pouvant échanger de la chaleur entre eux. Soient Ui l’entropie et l’énergie Système isoléinterne, respectivement du système ous-système i (i = 1 ou 2). U = U1 + U2 est une constante. fixe U2 ) de U , V1 , tale S V =1S,1V (U21,, VU S2 (U(U estUune fonction 1+ 1) + 2 , V2 )= équilibre est atteint lorsqu’elle est maximale. On doit donc dU + dU = 0 1 2 xtréma de cette fonction en fonction du seul paramètre libre : )U,V1 ,V2dU =0= se traduit T dS par − P dV + µdn " " ! ! ∂S1 ∂S2 = . ∂U1 V1 ∂U2 V2 paroi diatherme fixe U1 U2 V1 V2 S1 S2 isolant thermique ndition d’équilibre doit être équivalente la condition physiquement intuitive qui est celle de I Entropie S = S1à(U 1 ) + S2 (U 2) températures (cf. le “principe zéro de la thermodynamique”, chap. I, section 3), de sorte que I i /∂U déduire que (∂S équilibre maximise Spuisse (dSpréciser = 0) la forme de la fonction f (T ) (qui i )Vi = f (T i ) sans que l’on nt être positive d’après la définition de l’entropie, cf. section 1). en équilibre l’un ns ensuite que les deux sous-systèmes sont initialement séparés, proches d’être ∂S1 supérieure ∂S ∂S ∂S2 le avec, par exemple, T2 très légèrement à T12) dU et sont= mis en contact 1pour former dS = dU + dU − = 2 1 . Chacun des sous-systèmes voit ∂U son énergie1 interne à l’état ∂Uet2son entropie varier pour ∂U1arriver∂U 1 2 nal (de dUi et dSi respectivement, i = 1, 2). On a dU1 = −dU2 et dSi = f (Ti ) dUi . L’entropie otal ne peut qu’augmenter (il est isolé et la transformation est irréversible), ce qui se traduit par I dS2 = [f (T1 ) − f Condition (T2 )]dU1 > 0. Ild’équilibre est très légitime3 d’imposer dU1 > 0, et donc f (T1 ) > f (T2 ). à que f est positive, on voit en outre que c’est une fonction décroissante de la température. ∂Ssur2 cette fonction, 1 que1l’on choisit de c positive et décroissante. On ne peut rien∂S dire 1 de plus ou = me valant 1/T [d’où le premier terme de la formule=(2)]4 . ssion ∂U1 ∂U2 T1 0 T2 3/40 Idem avec toutes les variables ... I Différentielle de l’entropie dS = ∂S1 ∂S2 ∂S1 ∂S2 ∂S1 ∂S2 dU1 + dU2 + dV1 + dV2 + dn1 + dn2 ∂U1 ∂U2 ∂V1 ∂V2 ∂n1 ∂n2 I comme U, V, n sont fixés dU1 = −dU2 , dV1 = dV2 , dn1 = dn2 ∂S1 ∂S2 ∂S1 ∂S2 ∂S1 ∂S2 dS = − dU1 + − dV1 + − dn1 ∂U1 ∂U2 ∂V1 ∂V2 ∂n1 ∂n2 I comme 1 = T I ∂S ∂U , V,n P = T ∂S ∂V U,n , − µ = T ∂S ∂n U,V Equilibre T1 = T2 , P1 = P2 , µ1 = µ2 4/40 Stabilité de l’équilibre I Système isolé Ut , Vt , nt fixés (dUt = dVt = dnt = 0) I Fluctuations Ui et Vi (simplification: pas de fluctuations pour n) I Critère de stabilité face aux fluctuations (2nd principe) ∆St < 0 I système multiphases M X ∆St = (Si − Si0 ) i=1 M nbre de sous-syst./phases 5/40 I Développement en série de ∆St (équilibre dS = 0) X X 1 2 1 2 d Si < 0 ∆St = dSi + d Si + ... = 2 2 i i I Considérons des fluctuations d’énergie uniquement X ∂2S X ∂ ∂S 2 2 d S= dU = dU 2 ∂U 2 i i ∂U ∂U i i i i X ∂ 1 1 X ∂T 2 = dU = − 2 dU 2 ∂U T i i T ∂U i i i i 1 X 1 =− 2 dUi2 T Cvi i I Critère de stabilité, d2 S < 0 (dUi variables indépendantes !) 1 > 0 ∀i Cvi 6/40 I Considérons des fluctuations d’énergie et de volume ∂S ∂S 0 Si = Si + ∆Ui + ∆Vi + ... ∂U i ∂V i 2 2 1 ∂ S ∂ S 2 + (∆Ui ) + ∆Ui ∆Vi + ... 2 ∂U 2 i ∂U ∂V i I Considérons que 2 2 ∂S ∂ S ∂ S ∆ = ∆U + ∆V 2 ∂U ∂U ∂U ∂V I Variation totale d’entropie (équilibre, les dérivées 1ère s’annulent) 1X ∂S ∂S ∆St = ∆ ∆Ui + ∆ ∆Vi 2 ∂U i ∂V i i 1X 1 P = ∆ ∆Ui + ∆ ∆Vi 2 T i T i i puisque dS = dU/T + P/T dV − µ/T dn 7/40 I Après ré-écriture ∆St = − I 1 X [∆Ti ∆Si − ∆Pi ∆Vi ] 2T i développons ∆S et ∆P en T, V , plus la relation de Maxell (∂S/∂V )T = (∂P/∂T )V " # i 1 X ∂S i ∂P ∆St = − (∆Ti )2 − (∆Vi )2 2T ∂T V ∂V T i I critère de stabilité ∆St < 0 1 T ∂S ∂T V = cv ≥ 0 et − 1 V ∂V ∂P T =κ≥0 Rmq. Comme cp ≥ cv , nous avons aussi cp ≥ 0 8/40 Principe de Le Chatelier (1884) “Lorsque les modifications extérieures apportées à un système physico-chimique en équilibre provoquent une évolution vers un nouvel état d’équilibre, l’évolution s’oppose aux perturbations qui l’ont engendrée et en modère l’effet.” I I Stabilité thermique Si cv > 0, un transfert de chaleur local entraine une élévation de température et donc un flux de chaleur en sens inverse pour restaurer l’équilibre (JQ = −k∇T ) Stabilité mécanique Si un élément de volume augmente, la pression décroit par rapport à l’extérieur. Cette différence de pression va restaurer le volume de départ. 9/40 Critères de stabilité pour l’énergie libre F dF = −SdT − P dV + µdn I Stabilité thermique cv > 0 2 ∂ F ∂S cv =− =− <0 2 ∂T V ∂T V T I stabilité mécanique 2 ∂ F ∂P 1 >0 =− = 2 ∂V ∂V T Vκ T Pour un système stable, F est une fonction concave de T et convexe de V Sinon, le système est instable et une transition de phase est observée ! 10/40 Outline 7. Equilibre et stabilité 8. Application des critères de stabilité 9. Thermodynamique des transitions de phase 11/40 Application: Transition liquide-gaz et point critique Préambule : Quantité de liquide/vapeur durant la transition ? Règle du levier vD = Nl vl + Ng vg avec vl , vg = vE , vC et Nl , Ng les fractions molaires en D Comme Nl + Ng = 1 on a vD − vg vl − vD , et Ng = vl − vg vl − vg vg − vD Nl = Ng vD − vl Nl = 12/40 Modèle théorique de la transition L-G, équation de VdW P+ a (v − b) = RT v2 Critères de stabilité P − v 1 ∂v κ=− ≥0 v ∂P T ∂P <0 ou bien ∂v T 2 ∂ F et >0 ∂V 2 T Domaine instable ! (zone non physique) 13/40 qui est l’aire comprise entre la courbe de Van der Waals et l’horizontale derecherchée. P −Pourvannuler à Fcette−airevet satisfaire ainsi l’égalité des potentiels chimiques, il suffit d’équilibrer les aires de part et d’autre de l’horizontale. Ainsi, la construction de Maxwell permet de définir géométriquement la zone de coexistence dans la diagramme (P, V ). −P = (∂F/∂v)T , −(∂P/∂v) = (∂ 2 F/∂v 2 ) Construction de Maxwell. Courbe de coexistence et courbe spinodale. Deux phases en équilibre ? (construction de Maxwell) Si l’on reprend une isotherme de Van der Waals dans la zone de coexistence, on peut également construire la spinodale qui est le lieu des points représentant les états à la limite de la stabilité. Sous la spinodale, l’équation d’état de Van der Waals n’est plus valide. Entre la courbe de coexistence et la spinodale, on retrouve les états métastables de surchauffe et de phase −P = surfondue. Egalité des Pi , Ti , µi Le gaz de Van der Waals conduit donc à un point critique alors que le gaz parfait est vierge de toute transition. Ce sont les interactions définies entre (∂F/∂v)T = (Fl − Fg /vl − vg ) 14/40 Domaines stable-metastable-instable Sur l’isotherme, dT = dN = 0 et donc Evolution: Minimisation de F , (dF )T,V < 0 Energie du système biphasique ? ! G(2) − G(1) = V dP Fl − Fg (v − vl ) = Nl Fl + Ng Fg F = Fl + vl − vg qui est l’aire comprise entre la courbe de Van der Waals et l’horizontale recherchée. Pour annuler cette aire et satisfaire ainsi l’égalité des potentiels vD − vgd’équilibrer les aires devlpart − vd’autre D de l’horizontale. chimiques, il suffit en considérant que Nl = Ngpermet = de définiret géométriquement Ainsi, la construction, deet Maxwell la zone vl − vdans de coexistence g la diagramme (P, V ).vl − vg 2 1 Construction de Maxwell. Courbe de coexistence et courbe spinodale. Mécanismes de la transition de phase: Nucléation - croissance VS Spinodale Si l’on reprend une isotherme de Van der Waals dans la zone 15/40 de coexis- Construction de Maxwell P − v Cherchons les 2 phases en équilibre, C, G dµ = −sdT + vdP Pour une isotherme Z µ2 − µ1 = P2 v(P )dP P1 Intégration par segments, µC = µG (équilibre) 0= ou → égalité des aires ! Z Z PD + PC PD PC − Z Z PE + PD PD PE Z PF + PE PE = Z PF Z PG PF PG − Z PF ... ou intégration par parties. 16/40 Loi des états correspondants Guggenheim (utilisation des Tc , vc , Pc pour créer des variables sans dimensions T v P ρ , ṽ = , P̃ = , ρ̃ = , Tc vc Pc ρc Courbes de coexistence T̃ = 17/40 Equation de VdW - Théorème des états correspondants P+ a (v − b) = RT v2 Point critique ∂P =0 ∂v T 2 ∂ P =0 ∂v 2 T Système d’équations: Pc = a , 27b2 vc = 3b, Tc = 8a 27bR 18/40 3 P̃ + 2 ṽ (3ṽ − 1) = 8T̃ 19/40 Outline 7. Equilibre et stabilité 8. Application des critères de stabilité 9. Thermodynamique des transitions de phase 20/40 Cas général : Système thermodynamique : différentes phases 21/40 I I Critères d’évolution pour T, P (dG)T,P,n < 0 pour T, V (dF )T,V,n < 0 ou dµ < 0 Critères de stabilité c ≥ 0 et κ ≥ 0 2 v 2 ∂ F ∂ F < 0 et >0 ∂T 2 V ∂V 2 T I Lors d’une transition de phase (équilibre) T1 = T2 = ..., P1 = P2 = ..., et µ1 = µ2 = ... 22/40 Diagrammes de phase “classiques” S-L-G I 3 grandeurs intensives (Pression, Température et Volume molaire) Diagramme P-v-T I Plutôt illisible ! → Utilisation de plans de coupe P-V ou P-T 23/40 24/40 diagramme de phase P, T 25/40 Construction du diagramme de phase S-L-G I Variables T, P Potentiel G, µ dµ = −Sm dT − Vm dP I Critère d’évolution : minimisation de µ ∂µ ∂T P = −Sm S , SL , SG ? Sm m m ∂µ = Vm ∂P T VmS , VmL , VmG ? (Eau ∆Hf us = 330, ∆Hvap = 2260 J/g) Evolution avec P ? 26/40 Evolution avec P Solide-Liquide Patineurs sur glace ! 27/40 Transition de phase du 1er ordre (discontinuité de la dérivée première de G, F, ...) ∂G f ∂G i ∆S = Sf − Si = − ∂T P ∂T P ∆H = Gf + T Sf − Gi − T Si = T ∆S Chaleur latente de transition 28/40 I Transition de phase continue (discontinuité d’une dérivée d’ordre supérieur de G, F, ...) Changement de symétrie du système I 1er ordre : pas de relation entre les symétries I Continue : brisure continue de symétrie (cfr Théorie de Landau-Ginzburg) 29/40 Règle des phases I Système : C constituants, φ phases en équilibre diagramme P, T : énergie libre de Gibbs G, pour chaque phase, K X j j j j j dG = −S dT + V dP + µji dnji i=1 I Variables indépendantes ? F =K +2−φ En considérant, l’équilibre des phases (T, P, µ) et les variables extensives à éliminer (φ). 30/40 F =K +2−φ Fixe le nombre max de phases en équilibre ! 31/40 Courbes de coexistence : équation de Clapeyron-Clausius Co-existence : T, P, µ égaux µα (T0 , P0 ) = µβ (T0 , P0 ) µα (T, P ) = µβ (T, P ) → dµα = dµβ 32/40 I Potentiel chimique dµ = −Sm dT + Vm dP = −sdT + vdP I équilibre dµf = dµi v f dP − sf dT = v i dP − si dT I Courbe de coexistence définie par sf − si ∆s dP = f = i dT coex v − v ∆v I avec la chaleur latente (∆h = T ∆s), équation de Clapeyron-Clausius dP ∆h = dT coex T ∆v 33/40 I Courbe d’ébullition (P V = RT ) ∆h ∆h P ∆h dP = ' = dT coex T ∆v T vg RT 2 I Par intégration (ln P/P0 = −∆h/R(1/T − 1/T0 )) P = P0 e−∆hvap /RT Augmentation exponentielle de P avec T ! idem pour la sublimation, ln P ∆hsub 1 1 =− ( − ) P0 R T T0 mesure de ∆hsub ! Quid de la fusion ? 34/40 Diagramme de phase P − V (de Clapeyron) I isothermes P (v) (pente ∂P/∂v < 0, critère de stabilité) I discontinuité de v (transitions 1er order L-G, S-G) I Point critique C 35/40 36/40 Transition liquide-Gaz, la cavitation Physics and Control of Cavitation Figure 2: Travelling Bubble Cavitation on the Suction 37/40 1 Vapour Pressure he development of cavitation in a liquid flow is characterized by a phase change from liquid to vapour at most constant temperature. In the pressure / temperature chart of the fluid schematically shown in Figure the red curve is the vapour pressure curve of the fluid which separates the liquid phase (in the upper left rt of the diagram i.e. at low temperature and high pressure) from the vapour one (in the lower right part high temperature and low pressure). Nucléation d’une phase - Interfaces ! I transition de phase I Figure 1: Schematic Phase Diagram of Water. création de surfaces ! avitation is typically represented by a vertical path at constant temperature in this diagram contrary to assical boiling which corresponds to a horizontal path at constant pressure. This is a major difference 3 2 tween cavitation and boiling. For boiling, the driving phenomenon for phasevchange is an increase in mperature whereas phase change is caused by pressure reduction in the case of cavitation. 4 ∆G = πr ∆G + 4πr γ 3 I areSurfusion, cavitation, verglas, evertheless, there similarities between cavitation and boiling. Figure ... 2 presents a typical visualization travelling bubble cavitation on a foil section in a hydrodynamic tunnel. Cavitation appears here in the I Favoriser la transition ? nucléation rm of separate bubbles which grow on the suction side of the foil and which are hétérogène similar to some extend bubbles produced by a boiling liquid on a heated wall. 38/40 Physics and Control of Cavitation Nucléation hétérogène I I Noyaux : microbubbles (gaz dissous + vapeur) Physics and Contr any nucleus characterized by a given value of K, Equation (9) allows the co équilibre de pression (P Laplace, For equilibrium radius R for any pressure p . The corresponding equilibrium curve is show Second semestre !) ∞ Figure 9: Microbubble in a Liquid. 2γ a liquid is submitted to a low pressure (as for instance if it is degassed by vacuum), microb Pg + Pv = When P formed. + They contain non condensable gas (oxygen and nitrogen for instance) and also vapo are ∞ R partial pressure of non condensable gas inside the bubble is denoted p g and the partial pressure of is assumed to be equal to the vapour pressure. This means that thermodynamic equilibrium is assu I the microbubble interface.3 gaz dissous, gaz pft, Pg = K/R The equilibrium of pressure on both sides of the interface requires that the following condition is sat 2γ K 2S p g + pv = p ∞ + + Pv = P∞ + 3 R R R This Kequation2means γ that the total pressure inside the bubble pg + pv is larger than the pressure P∞ = Pv +liquid3outside − p∞ because ofA surface remarkable feature Sof. the equilibrium curve is the existence of a minimum defined tension values of radius and pressure: R R s 3K 2.2 Critical Pressure R = 2S noyaux critiques The problem addressed here is the determination of the 3K 4γ equilibrium pradius R4 Sas a function of the = p −P − Rc = ; Pc = 3 Rv pressure transition pour R > Rcp∞ . 2γ 3Rc Figure 10: Radius of Equilibrium of a Microbubble as a Function of Pressur I c c v c These values are called critical for reasons which will become clear from the consideratio A given nucleus is characterized by a given mass of non condensable gas which is assumed c 39/40 whatever may be the evolution of the nucleus. Transfer of mass by diffusion through the interface ... et les fougères ! 40/40