Ajustements posturaux anticipateurs

publicité
Posture
et
Equilibre
Posture :
Attitude particulière du corps.
Position :
Maintien du corps ou d’une partie du corps. position
assise, position debout.
ÉQUILIBRE
Équilibre. n. m. :
État des corps maintenus en repos sous
l'influence de plusieurs forces qui se contrebalancent exactement...
Mettre une chose en équilibre, Faire que son poids se partage
également des deux côtés d'un point d'appui, en sorte qu'elle
reste immobile, et ne penche ni de l'un ni de l'autre côté.
On dit dans le même sens: Être, se tenir en équilibre. Garder,
perdre l'équilibre. Déranger l'équilibre...
Dictionnaire de L'Académie française,
6
ème
Edition (1832-5)
Equilibre (suite)
Un corps est dit « en équilibre » s'il est à l'état de
repos par rapport à d'autres corps matériels.
Si ces autres corps matériels sont immobiles, le
corps est dit « en équilibre absolu ».
En pratique, on considère que les corps en
équilibre par rapport à la Terre (ou à des corps
liés à la Terre) sont en équilibre absolu.
Posture orthostatique
La posture est organisée essentiellement contre
la force de gravitation.
Un jeune mammifère se redresse sur ses quatre
pattes dans les heures qui suivent sa naissance
sans que ceci puisse être interprété comme le
résultat d’un apprentissage. Il existe une
posture correspondant à la station debout
probablement déterminée génétiquement.
Dans les deux heures qui suivent sa
naissance, un jeune poulain est sur
ses pattes. Il est donc probable qu’il
existe un programme inné,
génétiquement déterminé, à l’origine
de la posture érigée.
Ceci est probablement vrai
chez les herbivores mais
qu’en est-il chez les
animaux immatures à la
naissance (carnivores,
primates , hommes) ?
placenta
Muscles extenseurs du cou
Muscles extenseurs du dos
Muscle masseter
(fermeture de la machoire)
Quels sont les muscles
anti-gravifiques des
membres supérieurs ?
Muscles extenseurs
des membres inférieurs
Le tonus postural intéresse
principalement les muscles
anti-gravifiques.
Le tonus postural intéresse principalement les
muscles antigravifiques :
- muscles extenseurs des membres ;
- muscles extenseurs du dos ;
- muscles extenseurs du cou ;
- muscle masseter (fermeture de la machoire).
Le tonus postural nécessite l’intégrité de la
boucle du réflexe myotatique.
La rigidité de décérébration exacerbe ce tonus
postural et donne une posture caractéristique.
Quadriceps
Quadriceps
Motoneurones agonistes
+
Ia
fuseaux
Activation monosynaptique
des motoneurones
des
muscles agonistes .
Inhibition des motoneurones
des muscles antagonistes
par l'intermédiaire d'un
interneurone inhibiteur
+
Interneurone
Ia
Motoneurones antagonistes
Réflexe myotatique et innervation réciproque
Biceps femoris
Le système tonique postural permet l'équilibre
dans l'espace aussi bien en position immobile
stable ou instable qu'en mouvement.
Equilibre stable
Un équilibre stable est un
équilibre où les forces externes
tendent à ramener le corps à sa
position d’équilibre lorsque qu’il
s’en éloigne.
Axe
Equilibre
Ecart
Retour à l’équilibre
Equilibre instable
Un équilibre instable est un équilibre où les forces
externes agissant sur un corps accentuent tout
écart par rapport à la position d’équilibre.
Le corps tourne sous l’effet d’un
couple de forces dont le moment
s’accentue au fur et mesure qu’il
s’écarte de sa position d’équilibre.
Equilibre
L’équilibration concerne la stabilisation du
corps considéré dans son entier et soumis à
l’action de la pesanteur.
En l’absence de mouvement, les conditions d’un
équilibre « statique » correspondent au cas où
le centre de masse se projette sur la surface
dite de sustentation.
Un corps au repos, soumis à la force de
pesanteur, est à l’état d’équilibre si la
verticale abaissée du centre de gravité
de ce corps passe à l’intérieur du
polygone de sustentation.
Le polygone de sustentation est la plus
petite surface convexe contenant la
totalité des points d’appui au sol.
Appui bipodal
Appui bipodal
Polygone de sustentation
Surface d’appui au sol
Ajustements posturaux
Les ajustements posturaux peuvent être
correcteurs et survenir après ou pendant le
mouvement et corriger, compenser les effets de
ce mouvement sur l’équilibre du corps.
Ces ajustements posturaux peuvent survenir
aussi
avant
un
mouvement
et
être
anticipateurs.
Ajustements posturaux anticipateurs
Un type d’ajustements de la posture qui
précèdent le mouvement sont appelés
« ajustements posturaux anticipateurs ».
Il s’agit dans ce cas de mécanismes de
proaction (feedforward) et non pas de
mécanisme de rétroaction. Les ajustements
posturaux anticipateurs modifient la posture
avant l’initiation du mouvement et facilitent sa
réalisation.
Les ajustements
permettent :
posturaux
anticipateurs
-
de préparer le mouvement, en
particulier lorsqu’il est réalisé par les
membres inférieurs et nécessite un
déplacement des appuis ;
-
de
minimiser
les
perturbations
posturales qui seront engendrées par le
mouvement à venir.
Ces ajustements posturaux anticipateurs sont
modifiables par l’apprentissage.
La formation réticulée semble indispensable à
la réalisation des ajustement posturaux
anticipateurs mais pas des ajustements
correcteurs.
Les noyaux gris centraux participeraient aussi
à la mise en jeu des ajustements posturaux
anticipateurs,
comme
le
suggère
leur
perturbation dans la maladie de Parkinson.
Ajustements posturaux correcteurs
Les ajustements posturaux correcteurs
correspondent
à
des
mécanismes
de
rétroaction (feedback).
Ils ont pour origine des afférences diverses :
musculaires (fuseaux,organe tendineux de golgi...)
articulaires,
vestibulaires,
visuelles.
Etude des stratégies
d’équilibration
Stratégie de cheville
Stratégie de hanche
Quelles sont
les structures anatomiques
mises en jeu
dans la posture
et l’équilibration ?
La posture et l'équilibration mettent à
contribution différentes structures de l’oreille
interne, des récepteurs de la somesthésie
(mécano-récepteurs des muscles, de la peau,
des pieds…), de l’œil et différentes centres
nerveux en particulier le cervelet (lobe flocculonodulaire et vermis)…
Physiologie
vestibulaire
Os temporal (rocher)
Labyrinthe osseux
Endolymphe
Périlymphe
Labyrinthe membraneux
L'oreille interne ou labyrinthe osseux, situé dans
le tiers moyen de la pyramide pétreuse (rocher),
est constituée de 2 parties :
- l’organe de l’équilibration ou labyrinthe
postérieur comprenant le vestibule et 3
canaux semi-circulaires ;
- l’organe de l’audition ou labyrinthe antérieur
ou cochlée (limaçon).
Le labyrinthe postérieur ou vestibulaire
comprend deux types de structures :
- les organes otolithiques, utricules et
saccules, récepteurs des accélérations
linéaires du crâne, donnant des informations
sur l'orientation de la tête par rapport à la
gravité et sur ses déplacements linéaires ;
- les canaux semi-circulaires, récepteurs
sensibles aux accélérations angulaires.
Canaux
semi-circulaires
Utricule
Saccule
Le saccule et l'utricule présentent un
épithélium sensoriel, la macule (tâche),
localisé sur une surface restreinte de leur paroi.
Cette région particulière des parois utriculaires
et sacculaires est couverte d'une couche de
cellules ciliées, dont les cils apicaux sont pris
dans une couche gélatineuse contenant des
dépôts de carbonate de calcium (otolithes).
Utricules et saccules sont ainsi parfois nommés
organes otolithiques.
Localisation des macules
Macule
utriculaire
Macule
sacculaire
De chaque coté, il existe deux organes
otolithiques :
- l’utricule sur lequel viennent s'implanter 3
canaux semi-circulaires ;
- le saccule relié à l'utricule.
La macule utriculaire fait 30° avec l'horizontale
alors
que
la
macule
sacculaire
est
perpendiculaire à l’horizontale, c’est-à-dire dans
le plan vertical.
L’élément ultime des récepteurs vestibulaires,
quels qu’ils soient, macules ou ampoules, est
constitué de cellules dites ciliées.
Ces cellules ciliées présentent à leur pôle
apical, une différentiation de la membrane
cytoplasmique sous la forme de cils.
Ces cils (stéréocils) sont de taille croissante
jusqu'à atteindre la taille d’un cils unique plus
grand que les autres, appelé kinocil.
stéréocils
kinocil
schéma d’une
cellule ciliée
Endolymphe
Membrane otolithique
Cellules
de soutien
Cellules
ciliées
Fibres
nerveuses
Structure de la macula de l'utricule
L’inclinaison des cils s’accompagne de
variations du potentiel de membrane des
cellules ciliées.
A leur pôle basal, ces cellules ciliées sont
enveloppées de l’extrémité de la fibre nerveuse
qui les innerve.
Entre ces cellules ciliées, se trouvent des
cellules de soutien.
Physiologie des cellules ciliées
Le potentiel de récepteur (potentiel local) naît
au niveau de la cellule ciliée
L’inclinaison des cils vers les kinocils
s’accompagne d’une dépolarisation des
cellules ciliées.
L’inverse est observé (hyperpolarisation et
diminution de la fréquence des potentiels
d’action) en cas d’inclinaison dans la
direction opposée au kinocil.
Réponses des cellules ciliées
à l'inclinaisons des poils
dépolarisation
Potentiel
du récepteur
hyperpolarisation
Potentiels d'action
de la fibre nerveuse
Réponses des cellules ciliées de la macula
de l'utricule à des inclinaisons latérales
Effet de la pesanteur
sur les otolithes
Inclinaison vers la gauche
Effet de la pesanteur
sur les otolithes
Position neutre
Inclinaison vers la droite
augmentation de la fréquence
diminution de la fréquence
fréquence des influx
des influx dans le nerf vestibulaire
des influx dans le nerf vestibulaire
moyenne
Histologie des canaux semi-circulaires
Au niveau des canaux semi-circulaires, les
cellules ciliées sont regroupées au niveau de
saillies (crètes) à l’intérieur des ampoules.
Leurs cils particulièrement développés se
rassemblent et sont collés dans des cônes de
substance gélatineuse et forment des structures
appelées cupules, équivalentes aux membranes
otolithiques.
Physiologie des canaux semi-circulaires
Les canaux circulaires sont sensibles aux
mouvements relatifs de l’endolymphe par
rapport aux parois des ampoules des canaux.
Les canaux semi-circulaires sont disposés dans
trois plans perpendiculaires deux à deux. Les
ampoules de ces canaux détectent les
accélérations
angulaires
relatives
de
l’endolymphe provoquées par des mouvements
rotatoires de la tête dans les trois directions.
Gauche
Sens de la
rotation
Droit
Canaux semi-circulaires
horizontaux
Sens du mouvement relatif
de l'endolymphe
dans les ampoules
Augmentation de la fréquence
des influx dans le nerf vestibulaire
Diminution de la fréquence
des influx dans le nerf vestibulaire
La sensibilité des canaux semi-circulaires est
élevée et permet de détecter des accélérations
angulaires de dixièmes de degrés par seconde
carrée. Elle dépend aussi de la fréquence du
mouvement.
Chaque canal possède sa propre orientation
géométrique et n’est sensible qu’à la
composante de l’accélération angulaire autour
d’un axe perpendiculaire à son plan.
Fonctions
de
l’appareil vestibulaire
Les réflexes vestibulo-spinaux et vestibulooculo-cervicaux permettent le maintien de la
posture en modifiant le tonus musculaire, en
modifiant le gain du réflexe myotatique.
Le contrôle de la stabilisation du regard est
facilité par les réflexes vestibulo-oculaires.
Vestibules et équilibration
Les organes otolithiques vestibulaires sont
sensibles à la direction de la gravité et aux
accélérations linéaires.
Ces capteurs vestibulaires permettent mal de
faire la différence entre une inclinaison de la
tête et son accélération. Cette ambiguïté peut
être levée par la vision.
Les fibres provenant du labyrinthe se projettent
sur quatre noyaux vestibulaires
situés
bilatéralement à la jonction entre le bulbe et la
protubérance.
L’ensemble des noyaux vestibulaires peut être
schématisé par un losange composé de quatre
subdivisions :
- noyau supérieur (de Betcherew),
- noyau médian (de Schwalbe),
- noyau latéral (de Deiters),
- noyau inférieur (de Roller).
Représentation shématique
des noyaux vestibulaires
= noyau de Deiters
Latéral
Médian = noyau de Schwalbe
Supérieur = noyau de Betcherew
Inférieur = noyau de Roller
Supérieur
Supérieur
Latéral
Médian
Médian
Inférieur
Latéral
Inférieur
Ligne médiane
Les noyaux vestibulaires sont connectés aux
noyaux moteurs de la musculature cervicale.
Les actions sur les muscles du tronc et des
membres
empruntent
des
faisceaux
descendants spécifiques (faisceaux vestibulospinaux) et des faisceaux réticulo-spinaux.
Les faisceaux vestibulo-spinaux et réticulospinaux agissent sur les motoneurones alpha
et gamma des muscles extenseurs.
FRS = faisceaux réticulospinaux
FVSM = faisceaux vestibulospinaux médians
FVSL = faisceaux vestibulospinaux latéraux
Formation réticulée
FVSL
FVSM
FRS
FRS
FVSL
FVSM
Motoneurones alpha et gamma
Projections médulaires des noyaux vestibulaires
Fx.tecto-spinal
Fx. réticulo-spinal
Fx. vestibulo-spinaux
(médian et latéral)
III
IV
Noyaux des nerfs
oculomoteurs
Les noyaux vestibulaires médians et
supérieurs se projettent vers les
noyaux moteurs des muscles de la
nuque et les différents noyaux
moteurs des muscles oculaires.
VI
Noyaux moteurs
des muscles de la nuque
Réflexes vestibulo-spinaux
Réflexes vestibulo-spinaux
Les réflexes vestibulo-spinaux agissent par
l’intermédiaire des motoneurones innervant les
muscles du cou, du tronc et des membres.
Les réflexes vestibulo-spinaux peuvent être
subdivisés en :
- réflexes statiques, c’est-à-dire toniques,
positionnels et directionnels,
- réflexes
stato-cinétiques,
c'est-à-dire
toniques mais provoqués par le mouvement.
Réflexes vestibulo-spinaux statiques
Une position de la tête inclinée dans le plan
frontal (inclinaison latérale) ou sagittal (tête
fléchie ou étendue en arrière) est détecté par
les macule des utricules ou des saccules, ce qui
a pour effet de modifier les fréquences de
décharges des fibres les innervant.
Ces modifications des afférences vestibulaires
provoquent une modification de la répartition
du tonus des muscles des membres.
Ces modifications toniques ont pour résultat de
compenser l’inclinaison de la tête par une
modification de la posture du corps.
Ces modifications posturales peuvent être le
résultat d’une modification des appuis sur un sol
mouvant.
Ces modifications posturales faciliteraient le
maintien de la ligne du regard dans un plan
horizontal.
Réactions labyrinthiques
Réflexes vestibulo-spinaux stato-cinétiques
Ces réflexes vestibulaires ne sont pas la
conséquence d’une modification de la posture
mais la conséquence de mouvements.
Comme
pour
les
réflexes
statiques
directionnels, les macules sont à l’origine de
réflexes lors de déplacements linéaires.
Les macules détectent une accélération verticale
ou horizontale et provoquent des modifications
du tonus des membres.
Ces réactions toniques à des accélérations
verticales peuvent être ressenties lors de
montées et de descentes rapides en ascenseur.
- une descente rapide s’accompagne d’une
augmentation réflexe du tonus des muscles
extenseurs des membres inférieurs ;
- une montée rapide s’accompagne d’une
diminution du tonus de ces mêmes muscles.
Réflexes
vestibulo-oculaires
Les
noyaux
vestibulaires
sont
reliés
bilatéralement aux noyaux moteurs oculaires
par différents faisceaux du tronc cérébral.
Comme les réflexes vestibulo-spinaux, les
réflexes vestibulo-oculaires peuvent aussi être
subdivisés en réflexes :
- statiques,
- stato-cinétiques (nystagmus vestibulaire).
Les réflexes statiques vestibulo-oculaires
compensent les déplacements de la tête et du
corps par des contractions des muscles
oculaires déplaçant les globes oculaires dans le
sens inverse.
Ceci limite le déplacement du champ visuel qui
accompagnerait autrement tout déplacement de
la tête et du corps.
Les ampoules des canaux semi-circulaires sont
à l’origine de réactions aux déplacements
rotatoires :
- au démarrage : mouvements de la tête et
des yeux en sens inverse du déplacement ;
- à l’arrêt : inversion du sens des mouvements
compensatoires.
Réflexe vestibulo-oculaire
0°
Direction
du regard
- 90°
90°
Canaux semi-circulaires
horizontaux
Sens du mouvement relatif
de l'endolymphe dans les ampoules
Sens de la
rotation de la tête
Réflexe vestibulo-oculaire
0°
Direction
du regard
- 90°
90°
Mouvement des yeux
par rapport à la tête
Direction
de la tête
Réflexe vestibulo-oculaire
Angle de la tête
Angle (degrés)
0
- 10
- 20
- 30
- 40
40
Angle de l’oeil par rapport à la tête
Direction du regard
30
20
10
0
90
60
30
0
temps
Lorsque qu’une rotation de la tête et du corps
est trop importante pour être compensée par
une rotation en sens inverse des globes
oculaires, on observe un retour très rapide du
globe oculaire en position médiane suivi à
nouveau d’une déviation oculaire corrigeant la
rotation de la tête.
Lorsque la rotation de la tête est continue, un
observateur accompagnant le sujet pendant sa
rotation verrait les globes oculaires animés d’un
mouvement de balayage composé d’une
succession de déplacements plus ou moins
lents entrecoupés de saccades très rapides.
Ce comportement moteur oculaire involontaire
et réflexe qui est observé même lorsque le sujet
a les yeux fermés, est appelé nystagmus
vestibulaire.
Réflexe vestibulo-oculaire : Nystagmus
Angle de la tête
Angle de l’oeil par rapport à la tête
Angle (degrés)
0
- 30
- 60
- 90
- 120
40
30
20
10
0
phase lente
phase
rapide
90
60
30
0
Direction du regard
temps
Nystagmus optocinétique
Un comportement moteur oculaire similaire peut
être observé lorsqu’un sujet regarde un objet
animé d’un mouvement continu, réel ou
apparent (c’est le sujet qui se déplace et non
pas l’objet) de translation.
Un observateur examinant le regard d’un sujet
regardant un paysage bordé d’arbres par la
fenêtre d’un train constate que le regard est
animé d’un mouvement alternant déplacements
lents et retours rapides en position neutre.
Le vestibule n’est pas à l’origine du nystagmus
optocinétique. Il existe des situations ou les
nystagmus
vestibulaire
et
optocinétique
agissent de concert.
Mécanorécepteurs
et
Equilibration
Fuseaux et organes de Golgi
Mécano-récepteurs
Récepteurs articulaires
Récepteurs cutanés
tendon proximal
Organes
de Golgi
Lame fibreuse
Fuseaux neuromusculaires
Fibres musculaires squelettiques
Lame fibreuse
tendon distal
Comparaison de la disposition des
fuseaux neuro-musculaires et
des organes musculo-tendineux de
Golgi par rapport aux fibres
musculaires squelettiques : exemple d'un
muscle penniforme
Membres et tronc
Mécano-récepteurs
et équilibration
Nuque
Pied
Les muscles soleus et quadriceps sont des muscles
synergiques dans leur action contre la force de pesanteur.
Motoneurones Quadriceps
(projection hétéronyme)
Ia Soleus
Motoneurones Soleus
(projection homonyme)
Les afférences Ia se projettent non seulement sur les motoneurones
du muscle homonyme (ici soleus) mais aussi sur ceux de muscles
hétéronymes agissant sur différentes articulations. Ceci faciliterait les
synergies musculaires (par exemple maintien de la posture debout).
Les muscles squelettiques sont riches en
mécano-récepteurs (fuseaux, Golgi...).
Le déplacement vers l’avant du centre de
gravité s’accompagne d’un étirement des
muscles postérieurs.
Le déplacement vers l’arrière du centre de
gravité s’accompagne d’un étirement des
muscles antérieurs.
Des réflexes ayant ces muscles pour
origines, participent aux ajustements
posturaux.
Membres et tronc
Mécano-récepteurs
et équilibration
Nuque
Pied
Réflexes toniques cervicaux
de Magnus
Les réflexes vestibulaires sont associés à des
réflexes toniques (réflexes de Magnus), partant
de récepteurs articulaires et musculaires
cervicaux, qui tendent à maintenir alignés la
colonne cervicale et le reste de la colonne
vertébrale.
Les réflexes de Magnus sont cervico-spinaux et
cervico-cervicaux.
La rotation de la tête s’accompagne d’une
extension des membres du même coté et d’une
flexion du coté opposé.
La flexion de la nuque s’accompagne d’une
flexion des membres antérieurs et d’une
extension des membres postérieurs.
A l’inverse, une extension de la nuque
s’accompagne d’une extension des membres
antérieurs et d’une flexion des membres
postérieurs de l’animal.
Réflexes de Magnus
La flexion du cou par rapport
à la colonne vertébrale
provoque une modification
du tonus des membres
antérieurs et postérieurs qui,
en retour, diminue cette
flexion.
La mise en évidence de ces réflexes toniques
cervicaux nécessite la fixation de la tête pour
éviter les interférences avec les réflexes
vestibulaires.
Ces réflexes toniques chez l’animal peuvent
être extrapolés à l’homme où les membres
supérieurs et inférieurs correspondent aux
membres antérieurs et postérieurs.
La présence de neurones proprio-spinaux
courts et longs permet la réalisation de ces
réflexes mettant en jeu de nombreux étages
médullaires plus ou moins éloignés.
Moelle au niveau de la sixième cervicale
Liaisons entre métamères
ascendantes et descendantes
Faisceaux proprio-spinaux
interneurone
propriospinal court
Noyaux moteurs
des muscles distaux
Neurones proprio-spinaux courts
(quelques métamères)
interneurone
propriospinal long
Noyaux moteurs
des muscles proximaux
et du tronc
Neurones proprio-spinaux longs
(nombreux métamères)
Importance de la posture de la tête
Chez l’animal, la position de la tête est
essentielle pour la perception et l’action :
- l’orientation de la tête intervient non
seulement dans la vision mais aussi
l’audition et l’olfaction,
- utilisation de la bouche et des mâchoires
pour manger ou mordre…
De nombres réactions posturales commencent
donc par le positionnement de la tête.
Certaines réactions posturales, consistent en
réponses motrices successives débutant avec
l’orientation de la tête :
- orientation de la tête et des yeux,
- mouvements de la nuque,
- réactions toniques posturales des membres
inférieurs.
Ces réactions font donc intervenir de nombreux
structures sensorielles et motrices : cochlée et
rétine, vestibules, cervelet et tronc cérébral,
récepteurs articulaires et musculaires de la nuque
et des membres, neurones proprio-spinaux…
Certains animaux, comme le chat, sont
capables de se retourner et de retomber
sur leurs pattes lorsqu’ils sont lâchés.
Ce redressement postural commence par
un replacement de la tête grâce à l’action
des organes vestibulaires.
Redressement postural
Cet ajustement du placement de la tête est
suivi du positionnement des membres
grâce à l’intervention de réflexes
cervicaux spinaux.
Adapté d’après Marey
Membres et tronc
Mécano-récepteurs
et équilibration
Nuque
Pied
Pied
et
Equilibre
Pied et équilibration
Le pied pourvus de récepteurs sensoriels aux
niveaux cutané, articulaire, tendineux et
musculaire est un organe sensoriel essentiel à
l'équilibration.
La sensibilité du pied nous informe sur la
géométrie de l'appui au sol et sur les
caractéristiques de la force de réaction au sol.
Les soles plantaires indiquent en permanence
la différence de pression entre les deux voûtes
plantaires.
La pression des soles plantaires est, ainsi, à
l’origine d’un réflexe ipsilatéral d’extension.
Elles permettent aussi de percevoir les
irrégularités du sol et d'adapter des réflexes
d'équilibre en conséquence.
Vision et équilibre
Œil et équilibration
L’oeil fournit deux types d'informations :
- informations visuelles provenant de la
rétine,
- informations proprioceptives provenant des
muscles oculomoteurs.
Ces informations ne sont pas indispensables
aux processus d’équilibration mais y participent.
La netteté des images rétiniennes nécessite
deux adaptations au niveau de l’oeil :
!
une accommodation, c’est-à-dire une
adaptation de la distance focale du
cristallin ;
!
une convergence des globes oculaires
vers un objet (fixation du regard).
L’importance de la convergence nécessaire
pourrait représenter un indice de proximité
des objets situés à moins de 2 mètres.
La tension des six muscles oculomoteurs
jouent le rôle de récepteurs proprioceptifs grâce
aux fuseaux neuro-musculaires qui donnent au
système nerveux la position exacte de l'œil
dans l'orbite.
La perception de la convergence oculaire
peut ainsi renseigner sur la distance des
objets de l’environnement
La participation de la vision aux processus
d’équilibration est attestée par les expériences
suivantes :
- l’occlusion oculaire pendant la manœuvre de
Romberg
accentue
les
oscillations
posturales ;
- un animal délabyrinthé, lâché dans le vide,
est capable de se redresser et de retomber
sur ses pattes si la vision est préservée.
Certains animaux, comme le chat, sont
capables de se retourner et de retomber
sur leurs pattes lorsqu’ils sont lâchés.
Ce redressement postural commence par
un replacement de la tête suivi du
positionnement des membres grâce à
l’intervention de réflexes cervicaux
spinaux..
Vision et redressement postural
Ce redressement postural reste possible
chez un chat délabyrinthé si la vision
est préservée.
Adapté d’après Marey
Verticale
Verticale
L’évaluation de la verticale dépend non seulement du vestibule
mais aussi de la vision et du traitement de l’image par le cerveau.
Certains objets de l’environnement sont généralement verticaux,
ce qui peut être à l’origine d’érreurs d’évalation lorsque ceci n’est
pas le cas. On observe alors une déviation du corps vers la
verticale perçue et non pas réelle.
La rétine donne des informations sur la position
et le mouvement du corps dans l'espace.
La vision fovéale permet l'identification des
objets et donne la direction du regard par
rapport à la position de la tête et du corps.
La vision périphérique renseigne sur
l'orientation du sujet par rapport à son
environnement,
et
le
mouvement
de
l'environnement par rapport à la rétine,
information particulièrement intéressante dans
l'équilibre dynamique.
Nerf optique
Fovea
Rétine
vision périphérique
vision fovéale
Rétine
Le champ visuel fovéal est très sensible au
contraste et à la couleur.
Le
champ
visuel
périphérique
est
essentiellement sensible à certains types de
mouvement, ce qui nous permet de prendre
conscience de l’activité autours de nous même
quand nous concentrons notre champ fovéal sur
un point particulier de l’espace.
Les mouvements rapides sont facilement
détectés en vision périphérique alors que les
mouvements lents sont plus facilement vus
dans la région centrale, fovéale.
Œil et Vection
Une personne assise dans un train à l’arrêt et
voyant le train d’à coté sortir de la gare peut
avoir l’impression de se déplacer dans le sens
contraire.
Une scène visuelle, réelle ou simulée, se
rapprochant ou s’éloignant du sujet provoque
en lui une illusion du mouvement de son
corps en sens inverse et une modification de la
posture.
Cette illusion perceptuelle est appelée vection.
Lors
d'un
déplacement
dans
environnement immobile, le glissement
la rétine de l'ensemble du monde visuel
flux optique) constitue, pour le sujet,
source d'information sur la structure de
déplacement (forme, direction, vitesse).
un
sur
(ou
une
son
Le rôle fonctionnel de ce flux visuel a été
démontré dans les situations de conduite
Les types les plus simples sont les vections
circulaires et les vections linéaires.
Une vection circulaire rotatoire peut être
provoquée en faisant tourner un cylindre
recouvert de lignes parallèles verticales autour
d’un sujet assis sur une chaise.
Une vection linéaire peut être provoquée par la
présentation d’objets qui semblent s’approcher
ou s’éloigner.
Vection linéaire
Déplacement des barres
Déplacement perçu
Déplacement du corps
Vection rotatoire
Une image de grande dimension, tournant en
face du sujet, provoque, en lui, l’impression de
tourner dans l’autre sens et s’accompagne
d’une inclinaison corporelle dans le sens de
rotation de l’image.
La rétine périphérique serait essentielle pour la
vection et l’orientation spatiale tandis que la
vision centrale dominerait dans la perception du
mouvement des objets et la poursuite des
objets mobiles.
Posture et Equilibration :
Cervelet
Posture et Equilibration :
Cervelet
afférences vestibulaires
Les labyrinthes et noyaux vestibulaires
coopèrent avec le lobe flocculo-nodulaire et le
du cervelet (paléo-cervelet ou vestibulocerebellum) et le vermis médian.
Vue de dessus
Hémisphères Cérébelleux
Vermis
Pédoncules
cérébelleux
Flocculus
Vue latérale
Flocculus
Cervelet et vestibule
Vue de face
Le cervelet (lobe flocculo-nodulaire et vermis)
par ses relations avec les noyaux vestibulaires
exerce un contrôle inhibiteur des réflexes à
point de départ vestibulaire.
Posture et Equilibration :
Cervelet
afférences proprioceptives
Vue de dessus
Hémisphères cérébelleux
Zone du cervelet
en rapport avec la moelle
Vermis
Cervelet intermédiaire
Cartes somatotopiques du corps entier
tronc : vermis ;
membres : zones intermédiaires)
Importance des différents types d’afférence
sur l’équilibre postural
les déplacements du centre de pression
sur une plate-forme de force en cas
d’altération isolées ou associée d’un ou
plusieurs types d’afférence renseignent
sur l’importance de ces afférences dans
l’équilibre orthostatique.
Altération
vestibule
+4%
Altération
vision
+ 41 %
Altération
proprioception
+ 66 %
Altération
vision + vestibule +proprioception
+ 250 %
Altération
vision + proprioception
+ 150 %
Altération
vestibule + proprioception
+ 72 %
Altération
vestibule + vision
+ 61 %
Adapté d’après Simoneau 1995
Le vestibule semble intervenir peu dans
l’équilibre postural orthostatique chez
certains sujets. L’importance posturale du
vestibule pourrait être plus importante dans
le cas de mouvements.
L’oreille interne pourrait être plus
particulièrement au service de la stabilité de
la vision et de la coordination de la motricité
oculaire et celle du cou et du tronc.
Téléchargement