Paris, le 17 mai 2010 COMMUNIQUE DE PRESSE La Société Française de Radiologie lance un appel à la mobilisation en faveur du PACS Les technologies de l’information et de la communication investissent la santé. L’imagerie médicale portée par les progrès de la technologie (capteurs plans, scanners multi-coupes, IRM, TEP, mammographie numérisée), est passée au tout numérique. Parallèlement, le besoin d’accès et de partage de données d’imagerie augmente. Les enjeux sont d’autant plus importants que l’imagerie, au carrefour des interventions médicales, tient une place essentielle et sans cesse croissante dans la prise en charge des patients. Cette évolution incontournable rend aujourd’hui les systèmes d’information et de communication d’imagerie que sont les PACS, indispensables pour l’exercice de la pratique radiologique et médicale. « Il y a à peine dix ans encore, les appareils de radiologie conventionnelle produisaient des coupes séquentielles d’une centaine d’images. Les scanners d’aujourd’hui ont la capacité d’explorer un patient de la tête aux pieds en une seule acquisition et produisent des milliers d’images, bouleversant ainsi totalement l’exercice médical », explique le vice-président de la SFR, le Dr Laurent Verzaux, radiologue libéral au Havre. Définition et fonctions du PACS Le PACS - Picture Archiving and Communication System - est un système de gestion électronique des images médicales avec des fonctions d'archivage, de stockage et de communication rapide. Ses capacités sont très supérieures à tous les équipements existants et offrent des perspectives de développement des réseaux d’imagerie à grande échelle et sur le long terme. Il est le complément indispensable du système réseautique de gestion des activités d’un service radiologique (RIS) pour la gestion des images. 1 Les principales fonctions du PACS sont : Le stockage de tous les examens radiologiques. La gestion et la mise en réseau de toute la production d’images numérisées avec un accès simultané à la même image à partir de n’importe quel poste de travail. L’archivage, en assurant la conservation des images numériques sans risque de perte ou de détérioration de leur contenu. La consultation d’examens radiologiques sur des stations ou consoles de visualisation pour faciliter le diagnostic. Le partage et l’envoi d’images dans et en dehors du service ou de l’hôpital pour rendre l’accès facile et rapide à toutes les images pour tous les médecins concernés. L’échange d’informations administratives avec les systèmes informatiques radiologiques (RIS) et hospitaliers (SIH). La fonction d’archivage assurée par le PACS est la condition pour utiliser au mieux les images en garantissant leur bonne conservation et leur accès rapide. Cette fonction permet une meilleure qualité de soins et est particulièrement cruciale pour les programmes de dépistage et la prise en charge des maladies chroniques. Le PACS, pivot de la prise en charge des patients Le PACS est un outil clé pour la prise en charge des patients et la cohérence des soins. Il est indispensable pour l’exercice quotidien de la médecine où la surveillance et le suivi nécessitent des comparaisons avec les images antérieures. C’est le cas en radiologie conventionnelle, en orthopédie par exemple, pour le suivi des fractures. C’est également le cas dans d’autres domaines comme : la cancérologie où la surveillance est très rapprochée, les urgences où la prise de décision rapide est décisive pour la survie du patient, ou encore les campagnes de dépistage où l’archivage systématique et la double lecture des images s’imposent. Il facilite, en outre, l’intégration des images au dossier informatisé des patients par la collecte et l’archivage systématique des données. Le transfert de données d’imagerie est, au-delà de l’archivage et du partage d’images, la deuxième application du système PACS. C’est aussi un atout majeur pour répondre aux enjeux de la téléradiologie et de la télémédecine qui préfigurent la médecine en réseau de demain. La France, toujours en retard en matière d’équipements réseautiques d’imagerie La France accuse un fort retard en matière d’équipements réseautiques d’imagerie médicale. Le parc d’équipements en RIS et en PACS a augmenté très lentement1 au cours des dernières années. Il n’atteignait, en effet, en 2006-2007, que 128 structures dont 48 hôpitaux (12 CHU et 38 CHR/CHD/CH) sur les 1 060 établissements français de plus de 100 lits aigus qui disposent d’au moins deux installations d’imagerie médicale. Un nombre encore très insuffisant qui plaçait, à l’époque, la France en queue de peloton européen avec un taux d’équipement en PACS de 12 %. 1 Rapport ISA 2008 « Réseaux d’imagerie médicale et systèmes d’information au service du patient » réalisé par MBSI. 2 En dépit de ses récents progrès, la France peine à combler le retard considérable accumulé alors que de nombreuses régions du monde ont mis en place avec succès des systèmes de PACS. L’Allemagne, la Belgique et l’Italie, sans parler de l’Angleterre qui a équipé l’ensemble de ses établissements de soins de PACS en trois ans (2005-2008), ont un taux d’équipement nettement supérieur à celui de la France. Si la volonté politique exprimée dans le plan Hôpital 2012 encourage l’informatisation des structures hospitalières, nombre de questions, propres à la situation française, qui touchent à l’identifiant patient et à la mise en place du dossier médical informatisé, à la généralisation des normes DICOM nécessaires à la cohérence des réseaux ou à la récente suppression de l’avenant 24 destiné à financer l’archivage des images et le passage au PACS des radiologues libéraux, n’ont pas encore trouvé de réponses. Elles sont autant de points de difficultés qui, au-delà du manque de moyens financiers, entravent la progression des PACS en France. Au niveau national, des progrès ont été accomplis dans les grosses structures mais la communication inter-hospitalière n’en est qu’à ses balbutiements et les moyennes et petites structures accusent toujours un retard important. Au niveau régional, la mutualisation des équipements offrirait une solution adaptée au manque de ressources financières et des initiatives intéressantes, dans cet esprit, voient tout juste le jour, comme le projet « Région sans film » lancé dans différentes régions. En Ile de France, l’Agence Régionale de l’Hospitalisation de l’Ile de France (ARHIF) en a fait un projet de grande envergure : le plus important projet actuellement dans notre pays, d’un budget de 24 millions d’euros destiné à mettre en place des PACS dans plus de 90 établissements (publics, privés, PSPH…) de santé de la région parisienne. Un projet prometteur mais qui fait ses premiers pas. Pour une mobilisation en faveur du PACS La Société Française de Radiologie a fait du soutien à l’installation des réseaux d’information en imagerie une de ses priorités, et l’a inscrite à l’article 3 de son Plan d’urgence en 10 points : « Soutenir l’installation des réseaux d’information qui permettent l’archivage et le partage des clichés d’imagerie afin de renforcer l’efficacité des soins ». Elle lance aujourd’hui un appel à la mobilisation. « Aujourd’hui, l’enjeu n’est pas tant de développer des technologies sans films mais d’assurer l’amélioration de la qualité des soins dans le cadre des contraintes de dépenses publiques et de déficit en ressources humaines » affirme le Dr Sylvia Neuenschwander, présidente de La SFR. Obligations légales d’assurer le droit d’accès des patients à leur dossier médical, suivi personnalisé des malades prévu dans le Plan Cancer, développement de programmes de dépistage qui nécessitent le suivi et le rappel des patients, réorganisation territoriale de l’offre de soins, développement de procédures d’accréditation des structures de santé sur des critères de qualité de service rendu ou de systèmes d’évaluation des pratiques médicales sont, en effet, autant d’éléments qui plaident pour le développement des réseaux d’imagerie. Service de presse et de communication : MHC Communication Marie-Hélène Coste / Véronique Simon 38 avenue Jean Jaurès - 94110 Arcueil Tél. : 01 49 12 03 40 - Fax : 01 49 12 92 19 : [email protected] 3