86 Analyse de l’état initial des espaces naturels et agricoles de la commune Cartographie des espaces agricoles et naturels de la commune Les espaces naturels et agricoles sont en étroite relation avec l’activité humaine qui est exercée sur place. Ainsi la sylviculture organise et conditionne le massif forestier, l’activité agricole marque le reste de l’environnement en laissant les prairies sur les sols impropres aux cultures, tandis que les céréales sont plantées sur les terres a bonne valeur agronomique. Les haies et bosquets structurent le reste du paysage. Nous pouvons constater la prédominance des grandes cultures qui représentent près de 60% de la surface communale. Viennent ensuite les boisements qui avec les ripisylves représentent près de 23% du territoire. Les prairies et prés vergers sont à 12,18%, tandis que les surfaces en eau représentent tout de même 11,61ha et 1,10% du territoire. Les haies et bosquets sont limités à une dizaine d’hectares. Ces haies, lisières forestières et boisements rivulaires représentent des écotones (milieux de transitions) qu’il est primordial de conserver et si possible développer pour améliorer le fonctionnement écologique local. Ces linéaires représentent plus de 39km sur la commune, actuellement valorisé dans la politique agricole commune sous forme de SIE (surface d’intérêt écologique), ils représentent également une valeur économique puisque les bois et rameaux récoltés peuvent être valorisés sous formes de plaquettes bois ou autres. Le territoire est fortement marqué par le milieu aquatique qui jadis jouait un rôle économique dans le village. En effet cet ensemble de cours d’eau affluents de l’Ill et alimentés par la nappe phréatique favorisent un complexe de zones humides qui sont source de biodiversité en concentrant la majorité des espèces patrimoniales. Ce sont également des corridors écologiques qui permettent aux espèces de se déplacer. Au sein du tissu urbain, la présence de haies et de jardins familiaux apporte une dimension verticale à l’espace qui est favorable à de nombreuses espèces telles que les passereaux et les insectes. 87 Cultures 627,1 59,27% Illhaeusern : Synthèse de l'occupation du sol Prairies Boisements Haies Eau Ripisylves 128,9 179,9 11,69 11,61 52,32 12,18% 17,00% 1,10% 1,10% 4,95% ELP 46,51 4,40% Total 1058,03 100,00% 88 89 Description des éléments naturels structurant le paysage et soutenant la biodiversité Les cultures Avec une activité agricole tournée vers la grande culture, les terres agricoles sont destinées à la production céréalière et quelques fourrages avec des prairies naturelles, des prairies artificielles en ray-grass ou légumineuses. Les terres labourées sont principalement ensemencées en céréales à paille (orge, blé) et surtout en maïs). Cet espace agricole qui présente un parcellaire de grande taille déséquilibre le fonctionnement des écosystèmes et limite le déplacement des espèces qui se trouvent à découvert ou dans un espace peu favorable. Par endroit, notamment sur la partie Sud-Est une mosaïque de culture, de prairies et de haies permet de préserver une véritable trame verte ouverte support de biodiversité et d’échanges migratoire pour la faune et la flore locale. Maïsiculture au Nord du village en rive droite de l’Ill. Prairies humides et maïsiculture entre la RD106 et la Forêt communale d’Elsenheim Les haies et bosquet de l’espace agricole Les haies forment un fin cordon entre les lisières forestières et l’espace agricole, composé entre autre de prunus, de sorbier, et de cornouiller, ces milieux sont très attractifs pour l’avifaune et l’entomofaune qui y trouve refuge et source d’alimentation. Les chiroptères utilisent ces linéaires comme voie de déplacement. Ces haies ne représentent que 6Km de linéaire. Par contre les ripisylves viennent en soutien et représentent un linéaire de 24Km. Vue sur les haies au Sud de la rue de Colmar 90 Le massif forestier Des forêts mixtes et caducifoliées se développent sur les parties humide avec notamment la Forêt de Ribeauvillé et d’Elsenheim qui représente le plus vaste et le plus bel ensemble sur la partie Est du territoire. On retrouve un boisement composé d’érables, de trembles et de frêne qui caractérisent le caractère humide. Cette forêt est riche en sous-bois avec des arbustes (troènes, fusain, cornouiller) et de l’ail des ours. Vue sur le massif forestier depuis la RD106 Les ripisylves et zones humides Les milieux humides sont omniprésents aux niveaux des dépressions et des anciens méandres, Ils forment des mouilles et des marais sur les zones de sources ou de stagnation en accompagnement de la nappe alluviale. Les boisements rivulaires des cours d’eau (saulaies blanche et aulnaie glutineuse) relèvent d’un habitat d’intérêt communautaire sont par endroit impactées par l’urbanisation et la pression agricole. Vue sur la ripisylve du Riedbrunnen depuis le Moulin du Ried 91 Les fonctionnalités écologiques, la trame verte et bleue communale Le SRCE met en évidence l’intérêt de préserver les ensembles forestiers identifiés comme réservoir de biodiversité, les corridors surfaciques et continuum (zone de divagation favorable pour la faune) pour le reste qui englobe les petits boisements et l’espace bocager limitrophe. Les réservoirs de biodiversité sont identifiés à juste titre sur les zones Natura 2000 et les ZNIEFF de type 1. Les rivières et zones de mobilité des cours d’eau sont également inclues dans les réservoirs de biodiversité. Afin de décliné localement cette trame verte est bleue dans le PLU, il est décidé de maintenir dans ce classement l’ensemble des réservoirs de biodiversité du SRCE, d’y inclure le réseau de haies et le lit mineur des cours d’eau avec leur ripisylve. Cette déclinaison se fera par la création d’EBC ou de classement au titre des continuités écologiques (article L.123-1-5 CU). Principe schématique de conception d’une trame verte et bleue et des corridors écologiques : Le réseau est défini à partir d’éléments paysagers supposés fonctionnels pour la conservation de la biodiversité, le fonctionnement des écosystèmes et des services écosystémiques : 92 93 94 Les enjeux et perspectives d’évolution Les enjeux écologiques portent sur la conservation et le développement de la matrice paysagère en reconnectant le réseau de haies et prairies vers les boisements et les zones humides, sur la reconstitution d’une ripisylve et de berges fonctionnelles où des dégradations sont constatées, sur la conservation des réservoirs de biodiversités (zones humides, boisements), sur la conservation du corridor forestier Nord-Sud et la conservation d’un espace perméable d’Est en Ouest pour permettre le déplacement d’un cours d’eau à l’autre par des corridors locaux. L’analyse écologique (en fonction de la valeur patrimoniale des milieux, de la présence d’espèces remarquables et de la potentialité du milieu) a permis de construire une carte de synthèse communale : 95 Les enjeux portent essentiellement sur la conservation et la renaturation du ried et des cours d’eau, avec une attention particulière sur la traversée de l’Ill et de l’Orchbach en centre bourg.