La romanisation de la Gaule

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La romanisation de la Gaule
Introduction :
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Comment les Romains ont conquis et annexé les territoires gaulois ? Aspect militaire de la conquête.
Comment la présence romaine en gaule a contribué à intégrer ce territoire dans l'Empire en façonnant la civilisation
gallo-romaine ? Aspect héritage et acculturation de la conquête.
La romanisation de la Gaule n'est pas la conquête militaire et La guerre des Gaules relatée par César (en 8 volumes) : elle fut
lente, progressive, pacifiste, sociale et culturelle, urbaine et rurale.
La Gaule du sud, la Narbonnaise, est déjà romaine au I°s avant JC, elle est un prolongement de l'Italie en terre gauloise (suite
aux guerres contre les Carthaginois le passage vers les routes ibériques doit être contrôlé par Rome), par le climat, les
comptoirs installés et la présence des légions romaines. Les voies et échanges commerciaux sont déjà nombreux. La Gaule du
Nord est surnommée la Gaule chevelue.
Nommé proconsul de la Cisalpine, il intervient dans une querelle divisant les Eduens et les Helvètes, profitant des rivalités entre
Gaulois pour mener ses conquêtes. Les Romains sont intéressés par les richesses agricoles (pays riche en céréales, bovins et
porcs) et forestières de la Gaule. C’est aussi un pays qui a su élaborer une métallurgie de qualité, établir des réseaux
commerciaux prospères le long d’axes de circulation. César souhaite conquérir la Gaule pour affirmer son pouvoir à Rome.
César et ses adjoints mènent en Gaule entre 58 et 51 une succession d’opérations militaires, les légions sont sur le territoire
gaulois. En 52 av. J.-C, les chefs gaulois décident de s’unir sous la direction de Vercingétorix (un Arverne) et de se soulever
contre les Romains : l’occupation romaine provoque ainsi la première unité du monde gaulois. Les Carnutes lancent les
premières opérations de révolte en massacrant l'armée romaine ; Vercingétorix inflige d’abord un grave échec à César devant
Gergovie (en 52 avant J.-C). Il rejoint ensuite Alésia et s’y enferme en demandant de l’aide à tous les peuples de la Gaule. César
est en repli, il décide le siège d'Alésia pour affaiblir les assiégés de l'oppidum, et pour les couper de toute aide de renfort des
troupes extérieures. Les fouilles (et photos aériennes) ont permis de situer Alésia à Alise-Sainte-Reine, bien que le site fasse
objet de controverse.
La Gaule est alors administrativement divisée en deux, la Narbonnaise (province sénatoriale) et le
reste des territoires conquis (provinces impériales) : la Belgique, la Lyonnaise, l'Aquitaine, dont Lyon
(Lugdunum, colline de Lug -dieu gaulois-, fondé en -43 avt JC) est la capitale (« Lyon capitale des
Gaules »)
Comment et en quoi la romanisation de la Gaule a donné naissance à une civilisation originale ?
La romanisation n'est pas la conquête militaire, c'est un phénomène d'acculturation, les Gaulois conservant nombre de
coutumes, traditions, dieux, tout en adoptant ceux du vainqueur.
C'est un processus pluriel : juridique, avec la diffusion de la citoyenneté romaine ; politique : l’empereur Claude en 48 après J.C, permettant aux élites gauloises de siéger parmi les sénateurs de Rome ; culturel et artistique : la pratique du latin, de
nouveaux modes de vie, des infrastructures telles que les aqueducs, thermes, arènes, urbanisme (cf. histoire des arts). On peut
parler d’acculturation : les deux cultures en contact modifient réciproquement leurs structures. L’association des deux adjectifs
« gallo » et « romain » traduit ces échanges.
Dans les campagnes : les terres sont recensées, les impôts fonciers sont dûs envers Rome. Apparition de la villa gallo-romaine,
grand domaine foncier : autour d'une cour centrale sont regroupés les appartements du propriétaire, des esclaves, les thermes,
les granges, les celliers, les étables, les granges, les ateliers ; construction en dur. (cf histoire des arts : la mosaïque St romain
en Gal)
Dans les cités : les opidda se transforment en véritables cités (80 environ, par exemple Besançon) ou d'autres cités sont créées
à côté (Bibracte - Autun); politique urbaine des romains importante en Gaule, les villes sont construites à l'image de Rome et
dotées de monuments publics (cf histoire des arts : la ville de Lyon). Ces villes gallo-romaines sont construites pour afficher la
grandeur et la puissance de Rome, développer l’activité industrielle et les échanges ; diffuser la culture romaine. En installant un
nouveau mode de vie fait de confort, de convivialité et de prospérité, la ville joue un rôle de premier plan dans la romanisation
de la Gaule. Les Gaulois prennent progressivement goût à la vie urbaine.
La citoyenneté : les élites gauloises gèrent la cité, Rome ne pouvant les administrer toutes ; les fonctions politiques et
administratives leur sont ainsi confiées, ce qui leur confèrera la citoyenneté romaine, donnant des avantages juridiques et
fiscaux → moyen de s'assurer de la fidélité des espaces conquis. Pour les humbles, libres, des carrières militaires offraient au
terme d’un long engagement (25 années d’engagement dans les armées romaines) la possibilité d’accéder à la pleine
citoyenneté romaine et de disposer d’un lot de terre. Pour les habitants de l’Empire romain, l’accession à la citoyenneté est un
honneur, elle est aussi une condition indispensable pour gravir les échelons de la société. Il faut attendre 212 et l'édit de
l'empereur romain Caracalla pour que la citoyenneté soit donné à tous les habitants de l'Empire.
La mise en place d’un réseau de communications performant. Pour relier ces villes, les Romains entreprennent la construction
d’un réseau rayonnant de routes : ce sont les voies romaines (via romana) et de ponts. Ces voies facilitent les déplacements
des armées ; facilitent les échanges commerciaux ; animent la vie économique ; rayonnent à partir de la capitale des « trois
Gaules » : Lyon. Les voies romaines sont un facteur de romanisation rapide de la Gaule. De multiples via romana, pavées de
pierre sont construites ou améliorées. Tous les milles (1500 m), on place une borne routière, appelée « borne militaire »,
cylindre de pierre de 2 m de haut, des gîtes d’étapes sont installés pour la poste impériale, le transport de troupes ou pour les
voyageurs.
Religion : les druides sont interdits car dangereux (rôle puissant ils peuvent être contestataires), toutefois il n'y eut pas abandon
des dieux gaulois au profit du culte de l'Empereur auquel chacun doit sacrifier (cf histoire des arts : maison carrée de Nîmes),
romanisation des dieux gaulois ou inversement (Epona adoptée par les romains). La politique religieuse est tolérante et
syncrétique (la fusion des dieux et des rituels romains et gaulois appelée interpretatio romana, est une forme de syncrétisme
religieux), [Sucellus, le dieu au maillet des Gaulois, assimilé à Jupiter ] à condition d'honorer le culte impérial. Véritable religion
politique, ce culte se diffuse localement grâce aux anciennes divinités mises au service de l’empereur. Les Romains apportent
aussi aux Gaulois le temple, monument religieux par excellence qui permet d’enfermer l’exercice de la religion dans un édifice
sacré, et le calendrier (les Gaulois passent du calendrier lunaire au calendrier solaire).
Parallèlement au développement rapide du latin en milieu urbain se développe un attrait pour le mode de vie romain =
romanisation progressive : des patronymes ; de la tenue vestimentaire ; des loisirs (fréquentation des thermes par exemple)
Conclusion : : La romanisation a aussi ses limites. La diffusion de la civilisation romaine a touché davantage les villes que les
campagnes, et plus le sud et l’est de la Gaule. Elle a concerné essentiellement certains secteurs comme l’armée, où on utilise le
latin, l’administration, les équipements publics et les spectacles. Certaines croyances gauloises et tenues vestimentaires se
maintiennent. Il s'agissait d'offrir à l'Empire un territoire riche en ressources, aux artisans réputés. qu’Auguste met fin aux
guerres civiles de la République en instaurant l’Empire à la fin du Ier s. av. J.-C. La paix ainsi restaurée va apporter la prospérité
et se prolonger dans les limites de l’Empire durant 300 ans. Cette période de paix tout-à-fait exceptionnelle dans l’histoire
romaine est désignée par les historiens sous le terme de « pax romana » (la paix romaine).
Histoire des arts :
À proximité du sanctuaire des Trois Gaules, fut édifié un
amphithéâtre destiné à organiser des jeux (combat de
gladiateurs et d’animaux sauvages). Les archéologues ont
retrouvé une stèle indiquant le nom du généreux donateur
qui finança la construction : « Pour le salut de l’empereur
[…] Tibère César Auguste, Caius Julius Rufus, fils de Caius,
prêtre de Rome et d’Auguste, de la cité des Santons1, [et
d’autres membres de sa famille] ont fait construire à leur
frais cet amphithéâtre […] avec son podium » (Santon =
Saintes)
Lugdunum est le nom latin de Lyon. En 43 av. J.-C. les Romains
y fondent une colonie.
Située à la jonction des voies fluviales que sont la Saône et le
Rhône, la ville est un carrefour incontournable pour le commerce
entre l’Italie, la Gaule et la Germanie. Profitant de cette position
avantageuse, la ville s’agrandit rapidement. Les premiers
empereurs apprécient la cité : Auguste y séjourne à plusieurs
reprises et finit par en faire la capitale des Gaules. Tibère y
séjourne également plusieurs fois et l’empereur Claude y est né
en 10 av. J.-C.
Pour remercier les empereurs de cet attachement, chaque
année, des ambassadeurs de toutes les cités gauloises viennent
célébrer le culte de l’empereur à Lugdunum. À cette occasion les
Gaulois organisent des fêtes en l’honneur de l’empereur.
« La ville même de Lugdunum, qui s’élève adossée à une colline,
au confluent de la Saône et du Rhône, est un établissement
romain. Il n’y a pas dans toute la Gaule, à l’exception cependant
de Narbonne, de ville plus peuplée, car les Romains en ont fait
le centre de leur commerce, et c’est là que leurs préfets font
frapper toute la monnaie d’or et d’argent. C’est là aussi qu’on
voit ce temple ou édifice sacré, hommage collectif de tous les
peuples de la Gaule, érigé en l’honneur de César Auguste : il est
placé en avant de la ville, au confluent même des deux fleuves,
et se compose d’un autel considérable, où sont inscrits les noms
de soixante peuples, d’un même nombre de statues, dont
chacune représente un de ces peuples, enfin d’un grand naos ou
sanctuaire. » D’après STRABON. Géographie. Livre IV,
Les mosaïques de St romain en Gal (Isère)
Le terme "mosaïque" trouve son origine à Rome, au 1er
siècle av. J.-C.. Venant du latin "musiuum opus", il désigne
les mosaïques ornant les grottes et fontaines consacrées aux
Détail : Labours et semailles
Détail : Le foulage du raisin
La Maison carrée de Nîmes
muses.
Les premières mosaïques datent du VIIIème siècle av. J.-C.. La
technique fut développée et perfectionnée par les artisans grecs
au Vème siècle av. J.-C.. L’apogée de la mosaïque correspond à
l’époque impériale romaine de 27 av. J.-C. à 476 ap. J.-C.. Les
Romains ont perfectionné les techniques de pose sur les murs et
sur les sols des luxueuses villas et maisons, puis des bâtiments
publics. C’est à l’époque romaine que la mosaïque de
pavement (sol) aura son plus bel essor devenant presque
banale et faisant de cet art une quasi industrialisation.
Découverte en 1891, cette mosaïque de pavement d’inspiration
romaine ornait le sol d’une riche demeure de Saint Romain en
Gal sur la rive droite du Rhône (ancien quartier de Vienne en
Isère). Cette réalisation illustre les activités agricoles et les fêtes
des quatre saisons sous la forme de 40 tableaux (seuls 27
subsistent). Cernés par une riche tresse décorative, ces
différents tableaux prennent place autour de 4 tableaux
centraux où quatre putti (petits anges) chevauchent des
animaux sauvages représentant chacun une saison : le sanglier
pour l’hiver, le lion pour l’été, le tigre pour l’automne et le
taureau pour le printemps. L’ensemble est bordé par un
ornement figurant des branchages d’acanthe disposés en
enroulement (rinceau). Les matériaux utilisés dans la réalisation
de cette mosaïque sont des tesselles en pâte de verre, en
marbre et en calcaire.
Édifiée à la fin du Ier siècle av. J.-C., la Maison Carrée de Nîmes
est un temple romain devenu une église au Moyen-Âge.
Aujourd’hui située dans le centre de Nîmes, elle est devenue un
musée des arts antiques. À Nîmes, la Maison Carrée est le seul
temple
du
monde
antique
intégralement
conservé.
La Maison Carrée de Nimes séduit par l’harmonie de ses
proportions car elle est inspirée par les temples d’Apollon et de
Mars Ultor à Rome. Avec un plafond du pronaos date du début
du XIXème siècle et une porte actuelle réalisée en 1824, la
Maison Carrée mesure 26 mètres de long sur 15 de large et 17
de hauteur.
Mise en place par Auguste, la Maison Carrée est considérée
comme l’une des expressions du nouveau pouvoir. Elle
constituait une famille impériale où se mettent en place des
lieux de manifestation et d’expression de l’autorité publique qui
était jadis concentrée dans les mains d’une personne.
Monuments, inscriptions, statues et portraits, éléments du décor
architectural, s’ordonnent et décrivent l’action et le devenir du
nouveau régime, chacun par un langage propre. Cette nouvelle
réalité politique de la Maison Carrée de Nîmes est authentifiée
par une inscription en lettres dorées mentionnant les deux
jeunes enfants adoptés par Auguste.
L'Arc de triomphe a pour fonction de rappeler que l'Empire et les
villes de Province sont nés de la conquête/ Il glorifie les victoires
tout en suggérant aux provinciaux non citoyens que le service
dans l'armée permet d'obtenir la citoyenneté romaine.
Arc de triomphe d'Orange
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