Licence de mathématiques AN3 2010-2011 Examen (15 décembre 2010, durée 2h) Documents et calculatrices sont interdits Questions de cours (2,5 points) 1) Énoncer le théorème des valeurs intermédiaires. 2) Soit f une fonction définie sur un intervalle I. Donner la définition de « f est uniformément continue sur I ». 3) Soit E une partie de R. Donner la définition de « E est dense dans R ». 4) Donner le développement limité de (1 + x)1/3 à l’ordre 4 en 0. On écrira les coefficients sous forme de fractions rationnelles irréductibles. 5) Donner le développement limité de ln(1 + x) à l’ordre 5 en 0. Exercice 1. (2 points) Dans cet exercice on utilisera la définition de la limite à gauche (avec les , ∃,...) (ou sa caractérisation séquentielle, mais ce n’est plus simple ici). Soit f une fonction croissante définie sur R. Montrer que, pour tout x ∈ R, f a une limite à gauche en x. Exercice 2. (2,5 points) Dans cet exercice on utilisera uniquement la définition de la limite d’une fonction en l’infini (avec les , ∃,...). Soient f et g deux fonctions définies sur R. Supposons que f (x) tend vers le nombre réel l lorsque x tend vers +∞, que g(x) tend vers le nombre réel l0 6= 0 lorsque x tend vers +∞. Montrer qu’il existe M ∈ R tel que, pour tout x ≥ M , le quotient f (x)/g(x) est défini. Montrer que le quotient f (x)/g(x) tend vers l/l0 lorsque x tend vers +∞. Exercice 3. (3 points) Donner le développement limité des deux fonctions suivantes aux points et ordres indiqués : ln(1 + sin(x)) cos(x) en 0 à l’ordre 4 et x3/2 en 4 à l’ordre 3. Exercice 4. (5 points) On considère une fonction f définie sur R, de classe C 2 sur R, croissante sur ] − ∞, 0], décroissante sur [2, +∞[ telle que f (0) = f (2) = 1, f (1) = −1. 1) Montrer que f s’annule au moins deux fois. 2) Montrer que f 0 s’annule au moins trois fois. 3) On suppose, de plus, que f a un maximum local en 0. Montrer que f 00 (0) ≤ 0 et que, si f 00 ne s’annule pas sur R− , alors f tend vers −∞ en −∞. 1 Licence de mathématiques AN3 2010-2011 Exercice 5. (5 points) Considérons G un sous-groupe additif de R c’est-à-dire une partie de R contenant 0 telle que si x et y appartiennent à G alors x − y aussi. 1) Montrer que si ∀ δ > 0 ∃ y, x ∈ G t.q. 0 < y − x < δ alors G est dense dans R (on pourra calquer la démonstration sur celle de la densité de Q dans R ; mais attention les éléments de G ne sont pas forcément des nombres rationnels). La négation de la phrase logique précédente est ∃ δ > 0 ∀ y, x ∈ G (0 < y − x ⇒ δ < y − x) (1) Dans toute la suite de l’exercice G est toujours un sous-groupe additif de R et on suppose la condition (1) satisfaite. On désignera par δ un nombre strictement positif tel que ∀ y, x ∈ G (0 < y − x ⇒ δ < y − x) (2) et par E l’ensemble {x ∈ G / x > 0}. 2) Donner un exemple de sous-groupe de R pour lequel E est vide. On suppose désormais que E n’est pas vide. 3) Justifier l’existence de m = inf E. 4) Soit (xn ) une suite d’éléments de E convergeant vers m. Écrire la définition de « (xn ) converge vers m ». 5) Écrire l’implication contraposée de (0 < y − x ⇒ δ < y − x). 6) Montrer que (xn ) est constante, égale à m, à partir d’un certain rang (utiliser la propriété (2)). En déduire que m est le plus petit élément de E. 7) Montrer que E est l’ensemble des multiples entiers positifs de m. 2