Rapport de mission à Kofakoi/ Débarcadère (Cote d’Ivoire) en Février 2014 par Maurice Cantaloube Contexte : Deuxième expérience en tant que volontaire d’U A après avoir passé 1 mois à Kouma Konda au Togo en 2013 . L’expérience 2013 m’avait séduit aussi je souhaitais renouveler le volontariat en 2014 tant que ma santé me le permet, car âgé de 71 ans il me reste peu d’années d’activité… solidaire !! L’Afrique de l’Ouest est une région particulièrement attachante à la fois par ses hommes et sa nature exubérante. Déroulement Départ le Samedi 2 février de Toulouse et arrivée vers 19 h à Abidjan après 5 h de vol entre Paris et Abidjan avec Air France. A l’arrivée, un chauffeur m’a conduit à la villa d’Alain Lombard en ville ou j’ai passé la première nuit. Le lendemain Belinda m’a conduit avec un chauffeur au village de Kofakoi (commune de Débarcadère ) ou j’ai vécu pendant 1 mois la vie calme mais dure des habitants de ce village magnifique situé en bord de la lagune d’Enghien. C’était la saison chaude (jusqu’à 36 ° le jour et 30° la nuit) mais supportable, du moins pour moi qui travaillais dehors et me mettais aussi à l’ombre de temps en temps. Je vais essayer de vous décrire mon activité type journalière pour tenter de répondre aux interrogations que l’on se pose avant de partir. Je vous conseille cette destination car vous verrez l’Afrique, ses hommes, sa végétation, ses fleurs et ses fruits tels que les vieux livres d’histoire nous l’ont montré et cela à 50 km d’Abidjan , ville en pleine explosion économique et humaine. La crise politique est bien terminée… et tout redémarre très vite même les constructions un peu anarchiques qui risquent d’atteindre et défigurer Débarcadère et Kofakoua. Choix justifié et heureux de ce village par U.A. qu’il faut encourager par notre aide la cinquantaine habitants (et autant d’enfants) très attachés à leur terre. Logé et nourri par Casimir et sa famille (2 enfants Junior 11ans et Agnès 7 ans), ma chambre se situait dans leur maison en dur couverte par des tôles alu et ventilée par un puissant ventilateur. Maison avec terrasse agréable, située près de la place du village avec une cour donnant sur d’autres habitations. Cela permet de voir de près la vie quotidienne des gens surtout femmes et enfants. Rapper et cuire le manioc ou occire les poulets bicyclettes.. et pour moi revoir les gestes d’antan de mon village natal en Aveyron. Les enfants sont nombreux et magnifiques malgré leurs bobos ; les ballons de foot et maillots offerts ont réjoui grands et petits et le Dimanche j’avais droit au spectacle d’un match de foot de qualité sur la belle place du village suivi d’un bain chaud dans l’eau douce de la lagune. Lever vers 7 heures…. après le chant des coqs et déjeuner préparé par Chantal, je mettais ma tenue de gala pour aller travailler à la pépinière ou dans un champ d’un Africain. Les jeunes avaient commencé à défricher un terrain vierge et avec l’aide de quelques-uns nous préparions la terre de cette future pépinière avec un coin légumes et un coin fruits. Quel travail fatiguant car pas de mécanisme seul la pioche et le coupe coupe sont disponibles. Aussi en attendant que la terre soit prête, j’ai décidé de semer les graines, emmenées ou achetées à Abobo, dans des poches plastiques . Bonne idée car cela permit de donner, 15 jours après le semis, des plants à chaque famille du village et les aider à les planter près de chez eux notamment tomates et courgettes …Il sont habitués à travailler des tubercules (manioc, ignames, maïs etc ) dans des champs souvent loin de leur habitation car la forêt présente partout ne leur laisse que peu de terrain cultivable facilement . Arrêt vers 11h puis douche au seau avant le repas de midi : avocat, salades, pates ou riz ou manioc puis beaucoup de fruits(le tout acheté à Abobo et transporté à dos par Casimir). Sieste puis reprise des activités vers 16h, heure à laquelle les jeunes me rejoignaient à la pépinière. Rires, travail, discussions jusqu’au coucher du soleil sur la lagune. Repas du soir (idem) et repos au frais sur la terrasse de Casimir avant le coucher vers 22 h . Visites Découvertes Les weekend j’ai un peu visité la région proche environante, notamment Agboville, Abidjan, Abobo, Grand Bassam soit par taxis locaux ou en empruntant les transports en communs . Les déplacements sont pénibles sous la chaleur et avec les moyens locaux : - ainsi pour aller à Abobo acheter ma nourriture et les graines …et autres produits, Casimir et moimême allions à pieds,dès 7 h, de la maison à la lagune puis prenions la pirogue pour traverser le lac puis marchions jusqu’ au point d’arrêt du Waka puis demi-heure de ce taxi de brousse en surcharge puis marche à pied dans ABOBO et l’immense marché et idem pour le retour vers 16h en portant nos provisions notamment l’eau en bouteilles (pack de 12 pour la semaine) . Dur mais captivant pour un européen de vivre au rythme lent de l’Afrique rurale. - Abidjan , sans intérêt pour moi mais fascinant car la ville se développe à grande vitesse (bouchons !!!!) Grand Bassam ville coloniale morte, située sur la plage océan Visite d’une plantation de fruits de la passion près d’Agboville avec Alain et Bellinda. Intéressant pour la connaissance de ce fruit et la réalisation d’une future plantation à Kofakoi Remarques évolutions Voici quelques remarques relatives à mon séjour : Kofakoi : village magnifique à aider au niveau culture maraichère et fruitière (champs de légumes et vergers à développer car les habitants doivent tout acheter à ABOBO excepté les tubercules…. Incroyable vu la qualité de la terre et pluies et chaleur. Il semble difficile de faire participer les jeunes à la pépinière, plus intéressés au travail de manœuvre à la journée qu’à un travail d’agriculteur ou jardinier. Leur fournir plants, graines de légumes et fleurs serait une puissante aide et motivation. Un puits serait à creuser car les femmes doivent porter l’eau sur leur tête pour la nourriture et les toilettes…. etc. C’est très dur pour les personnes âgées et avec risques de santé (typhoïde attrapé par un jeune) pour tous. Le petit pont en bois qui emmène les enfants à l’école de Débarcadère est en très mauvais état. Que faire vu sa grande longueur et le coût de réparation ? Les petits enfants parlent bien le français ce qui valorise l’aide de U.A. pour leur assistance Un moyen de transport de la nourriture et de locomotion serait nécessaire à Casimir pour développer cette antenne. Plantation d’avocatiers et de fruits de la passion et pépinières de légumes à envisager avec les conseils de Casimir et Samy pour le choix des terrains. Ils sont de bons connaisseurs et travailleurs de leur terre et forêt. Le semis d’environ cent plants de fruits est en bon état. Idem pour les plants de légumes car les habitants se nourriraient mieux et même pourraient les vendre au marché d’Abobo . Il manque des volontaires UA pour travailler et trimer avec eux, car discussions , palabres et conseils valent peu par rapport à l’exemple. En conclusion, je garde un très bon souvenir de ce séjour et de l’accueil chaleureux qui y est fait. La bonne volonté de chacun est limitée faute de moyens et de conditions de travail. J’aurai plaisir à y revenir. Le 08.04.2014 Maurice CANTALOUBE