GROTTE DES CONTREBANDIERS, TÉMARA

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University of Pennsylvania, Philadelphia
Ministère de la Culture, Rabat
Programme de cooperation
GROTTE DES CONTREBANDIERS, TÉMARA
RAPPORT D’OPERATIONS
POUR L’ANNÉE 2006
Presenté par
Utsav Schurmans et Harold Dibble
University of Pennsylvania, Philadelphia
Mohamed Abdeljellil El Hajraoui
Patrimoine Culturel, Rabat
Avec la cooperation de:
Vera Aldeias, Kaye Reed
Table des matières
I.
Avant-propos et remerciements :
1
II.
Equipe scientifique pour 2006 :
3
III.
Historique :
Campagnes de fouilles et recherches :
Bibliographie de la grotte des Contrebandiers :
4
4
17
IV.
Durée de l’étude et objectifs de recherche :
19
V.
Convention de coopération scientifique entre l’INSAP et Penn
20
VI.
Etude de la collection J. Roche.
24
A.
Etude préliminaire de l’industrie lithique :
Méthodologie :
Numérotation des pièces :
Variétés de matières premières :
Description générale de la collection :
Niveau III :
Niveau IV :
Examen des pièces pédonculées :
Description générale de l’assemblage lithique :
24
24
25
25
29
29
32
34
34
B.
Etude préliminaire de la faune :
38
VII.
Topographie et planimétrie
VIII. Bibliographie :
44
46
I. Avant-propos et remerciements
La région de Témara, sur la côte atlantique du Maroc est une des régions clés pour
l’étude de notre passé préhistorique. Dans les nombreuses grottes creusées par l’océan
voici quelques 125 000 ans, nous trouvons les traces successives de nombreuses cultures
anciennes. Ceci inclus à la base des dépôts moustériens surmontés par des niveaux
renfermant des assemblages lithiques atériens. Suivant ces deux assemblages, appelés
Paléolithique moyen nous trouvons des dépôts renfermant de l’Ibéromaurusien qui
appartient au Paléolithique supérieur. Finalement, de nombreuses grottes ont également
été occupées par les premiers agriculteurs. Les importants dépôts de coquilles
(kjoekkenmoeddings) associés au Néolithique montre les relations étroites des premiers
agriculteurs avec les ressources marines.
L’Atérien est certainement l’une des industries les mieux connues du Paléolithique
moyen, mais en même temps l’une des plus mal comprises. L’extension géographique de
l’Atérien est exceptionnellement large et recouvre la majeure partie du nord de l’Afrique,
s’étendant de la côte atlantique du Maroc aux oasis du désert de l’est égyptien et des
côtes méditerranéennes à la Mauritanie et au Niger et à la limite sud du Sahara.
Cependant, la grande majorité des sites associés à de l’Atérien sont des sites de plein air,
qui présentent une lacune sur le plan de la stratigraphie et ne conservent aucun matériel
organique.
Ceci signifie que les seuls endroits où ont été trouvés des restes humains atériens sont les
grottes marocaines en général et celles de la région de Témara en particulier. Parmi ces
sites, la grotte des Contrebandiers offre l’opportunité unique d’étudier les comportements
de nos cousins atériens en combinant les résultats des études de leurs industries lithiques,
des restes fauniques et de leur propre matériel squelettique. De plus, cette grotte offre
l’opportunité de dater les occupations du site en utilisant différentes techniques de
datations. Plus important encore, la grotte des Contrebandiers offre des vestiges
archéologiques des Ibéromaurusiens, directement superposés aux dépôts atériens, ce qui
nous donne la chance de pouvoir examiner la question tant débattue de la transition du
Paléolithique moyen et du Paléolithique supérieur dans cette région. Les Ibéromaurusiens
renvoient à la fois à leur industrie et à leur population. Il s’agit d’individus caractérisés
par leur forte robustesse et leurs ressemblances avec les populations atériennes qui les ont
précédées. En fait, il a été suggéré une évolution in situ depuis le Moustérien et l’Atérien
vers l’Ibéromaurusien. Cependant, il semble que sur le plan archéologique, il existe une
nette cassure entre les traditions technologiques atériennes et ibéromaurusiennes.
Première de toutes, et contrairement à l’Atérien, la distribution de ces industries semble
confinée à une large partie côtière du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie. De plus, le
matériel archéologique a un aspect microlithique significatif, avec de nombreuses
lamelles à dos. Comme à Témara, de nettes séquences comprenant des niveaux
ibéromaurusiens et atériens ne sont présents que dans la grotte des Contrebandiers, ce site
1
nous permet donc de comparer directement les deux industries et d’examiner
attentivement la transition dans un même cadre.
*
*
*
Remerciements
Nous tenons à remercier les nombreuses personnes qui ont facilité nos recherches et ont
contribué à les rendre plus agréables :
Prof. A. El Hajraoui, directeur du Patrimoine
Dr. Samir Raoui, Conservateur du musée archéologique de Rabat
Dr. Aomar Akkeraz, Directeur Adjoint, Institut National des Sciences de l’Archéologie et
du Patrimoine (INSAP)
Dr. Roland Nespoulet
Prof. André Debénath
Dr. Abdelwahed Ben-Ncer
Prof. Aïcha Oujaa
Dr. Patrick Michel
Dr. Christophe Pottier
Dr. Jean-Paul Lacombe
Emmanuelle Stoetzel
Mohammed Lahcen
Les personnels de la Direction du Patrimoine Culturel
Les personnels du musée archéologique de Rabat
Les fouilleurs de l’équipe El Hajraoui-Nespoulet
2
II. Equipe scientifique pour 2006
•
ALDEIAS, Vera, archéologue, Université de Lisbonne
•
BEN-NCER, Abdelwahed, chercheur à l’Institut Nationale des Sciences de
l’Archéologie et du Patrimoine, Rabat.
•
DIBBLE, Harold Lewis, professeur à l’Université de Pennsylvanie, conservateur de
la section européenne du muse de l’Université de Pennsylvanie à Philadelphie.
•
EL HAJRAOUI, Mohamed Abdeljelil, professeur, Directeur du Patrimoine Culturel,
Ministère de la culture, Rabat.
•
HUBLIN, Jean-Jaques, professeur, directeur du Département d’Evolution humaine,
Max Planck Institute for Evolutionary Anthropology, Leipzig.
•
REED, Kaye, professeur associé, Université d’Etat de l’Arizona , Directeur
associé, School of Human Evolution and Social Change; chercheur à l’Institut
pour les Origines de l’Homme.
•
RICHTER, Daniel chercheur au Max Planck Institute for Evolutionary
Anthropology, Leipzig.
•
SCHURMANS, Utsav Arnout, doctorant, Université de Pennsylvanie.
3
III. Historique de la recherche
Campagnes de fouilles et recherches
Le site des Contrebandiers est localisé sur la côte atlantique du Maroc (figure 1), le long
de la route côtière reliant Rabat à Casablanca. La grotte se situe à 17 km de Rabat, à
environ 270 m de la mer et à 14 m au dessus de son niveau. La grotte est ouverte dans
une ancienne falaise côtière de grés (figure 2). Cette ancienne ligne de falaise correspond
probablement à l’Ouljien (stade isotopique 5e (environ – 125 000 ans BP). La grotte a été
découverte en 1955 par l’abbé J. Roche qui en a effectué les premiers sondages de 1955 à
1957, avec l’aide d M. Henrion (Roche 1976, 1963, 1973). L'abbé roche y poursuivit ses
fouilles de 1967 à 1975, en collaboration avec les autorités marocaines, avec la
participation de J.-P. Texier en 1975 (Roche and Texier 1976).
Figure 1: carte du nord de l’Afrique avec la localization de quelques
sites du Paléolithique Moyen.
En 1994, A. Bouzouggar rouvrit le site pour enrichir l’échantillon de matériel lithique et
réexaminer la stratigraphie dans le cadre de la préparation de sa thèse (Bouzouggar
1997a, 1997b).
Le site a livré d’importants restes humains. La seconde année des fouilles de l’abbé
Roche, une mandibule a été mise au jour dans un niveau atérien. Initialement, cette
mandibule a été attribuée à l’Acheuléen Vallois et Roche 1958; Roche 1976), mais il est
maintenant clair qu’elle doit être attribuée à l’Atérien (Debénath et al. 1986, Hublin
4
1993, Debénath 2000, Ferembach 1998). Puis, en 1975, un occipital humain et un
fragment de frontal ont été découverts. Ces restes sont également attribués à l’Atérien
(Roche and Texier 1976; Ferembach 1976a; 1998; Ménard 1998; Saban 1998). Le site
renferme des dépôts des périodes néolithique, ibéromaurusienne, atérienne et
moustérienne et est l’un des rares sites du nord de l’Afrique a présenter une aussi longue
séquence.
Figure 2: Vue panoramique de la grotte des Contrebandiers. La fleche indique
l’entrée de la grotte.
La stratigraphie de ce site est notoirement complexe. De ce fait, de nombreuses
stratigraphies ont été proposées qu fil des années, ans être jamais corrélées les unes aux
autres. La description originale de la stratigraphie des Contrebandiers (Roche 1958-1959,
1963, 1976) reconnaît sept niveaux du sommet (I) à la base (VII). Le premier niveau (I)
correspond au Néolithique, le second (II) à l’Epipaléolithique et le troisième (III)
renfermait de l’industrie atérienne. Il faut remarquer qu’à cette époque, l’existence de
niveaux moustériens n’était pas encore reconnue.
Enfin, les deux derniers niveaux sont stériles, le niveau VII représentant l’ancienne plage
ouljienne. Avec les nouvelles fouilles de Roche et Texier, une stratigraphie totalement
nouvelle a été établie pour ce site (Roche et Texier 1976; Roche 1976; Debénath et al.
1986; Bouzouggar 1997a). Cette nouvelle stratigraphie montre 16 niveaux et n’est pas
corrélée directement avec les stratigraphies antérieures (figure 3). Il était ainsi clair que
les corrélations entre les niveaux étaient loin de rendre compte des variations latérales de
faciès de ces niveaux (Roche 1976). De plus, il était établi que les Ibéromaurusiens
avaient creusé des fosses qui s’étendaient aux niveaux atériens sous-jacents, compliquant
ainsi la stratigraphie (Delibrias et Roche 1976).
Dans la nouvelle stratigraphie, les niveaux 1 à 5 sont associés au Néolithique, le niveau 6
est stérile, l’Ibéromaurusien se trouve dans le niveau 7 et l’Atérien dans les niveaux 8 à
14 (figure 4). Les niveaux 15 et 16 sont stériles (Roche et Texier 1976; Niftah 2003).
Dans une autre clarification, Roche précise qu’à partir du niveau 11b il n’il y a pas
d’objets pédonculés et que ces niveaux devraient être attribués au Moustérien (Debénath
et al. 1986).
5
Avec les nouvelles fouilles
conduites par Bouzouggar
(1997a) une nouvelle
8
stratigraphie du site a été
proposée qui, de nouveau
reste non corrélée avec les
9
autres. La stratigraphie de
Bouzouggar consiste en 15
niveaux et, en raison de
10
l’endroit où il a travaillé,
débute immédiatement avec
les niveaux atériens
11
supérieurs dans le niveau I.
Finalement, S. Niftah dans sa
thèse (2003) propose une
12
nouvelle stratigraphie basée
sur son étude. Elle reconnaît
13
11 niveaux sédimentaires et
corrèle sa stratigraphie avec
les niveaux archéologique de
14
Bouzouggar. Certains de ses
niveaux regroupent des
niveaux précédemment
individualisés (par exemple
Figure 3: Dessin de la coupe – section H.J – 21.22
les niveaux 2, 3 et 4 de
Grotte des Contrebandiers (Delibrias et
Bouzouggar deviennent le
Roche 1976, fig 2).
niveau 2 de Niftah), tandis
que d’autres sont séparés (par
exemple le niveau 8 devient les niveaux 5 et 6) (Niftah 2003). Les anciennes fouilles ont
enlevé tous les niveaux néolithiques, à l’exception d’un lambeau non significatif sous
l’aplomb près de la paroi nord (Bouzouggar 1997a, Niftha 2003 et Debénath,
communication personnelle) (voir figure 5).
Il en est de même pour les niveaux ibéromaurusiens, mais il semble que certains d’entre
eux soient préservés vers le fond de la grotte.
Le site a été daté par de nombreuses analyses 14C, de même que par quelques dates U/Th.
Les dates obtenues par U/Th ont été comparées à celles obtenues par le radiocarbone. Le
tableau ci-dessous montre que les dates obtenues par ces différentes méthodes donnent
des résultats largement différents. Les dates U/Th sont considérées comme représentant la
formation des parois de la grotte, juste avant le stade 5e.
Cependant on ne s’explique pas pourquoi les dates 14C sont si jeunes (Delibrias et al.
1982). Ainsi, si l’on ne considère que les dates obtenues à partir d’os, les résultats pour
6
Figure 4: La stratigraphie de la grotte des Contrebandiers par Roche and
Texier (Debénath et al 1979-1980, fig. 8).
les Contrebandiers sont incompatibles. Il est clair que ce site doit être daté de nouveau en
utilisant des méthodes complémentaires (tableau 1).
Tableau 1 : datations absolues pour la grotte des Contrebandiers (Delibria et al. 1982,
Daugas 2002).
Niveau
?
8
8
8
9
9
9
10
11
11
12
12
12
Naturede
l’échantillon
ceramic
bone
shell
shell
bone
shell
shell
bone
bone
shell
soil
shell
bone
Carré
Méthode
Date
?
J K 20
J K 20
J K 20
J H 20
J K 20
J K 20
J H 20
J 20
J 20
E 18
G 20
G 20
TL
C14
C14
U-Th
C14
C14
U-Th
C14
C14
C14
C14
C14
C14
6600
12500
22630
137000*
14460
35200
138000*
12320**
24500
> 40000
23700
> 35 000
12170
Marge
d’erreur
600
170
500
17000
200
2100
17000
400
600
1000
160
Référence
Culture
Cle TL 136 Cardial Neolithic
GIF 2577
Aterian
GIF 2576
Aterian
Aterian
GIF 2579
Aterian
GIF 2578
Aterian
Aterian
GIF 2580
Aterian
GIF 2582
Aterian
GIF 2581
Aterian
GIF 2585
Aterian
GIF 2584
Aterian
GIF 2583
Aterian
*datation de la même coquille que celle ayant donnée la date 14C ; ** échantillon insuffisant, date
probablement mauvaise.
7
Figure 5: endroit des
depots Neolithiques ouest
de l’entrée de la grotte.
Certaines des dates très récentes peuvent provenir d’un mélange d’ossements entre les
niveaux ibéromaurusiens et les niveaux atériens sous-jacents (Delibrias et Roche 1976). Il
a été observé que la plupart des ossements des niveaux atériens sont encroûtés de
carbonates. Cet encroûtement
manquait sur certains des os
utilisés pour les datations. Ce
sont précisément ces os qui
semblent provenir des niveaux
sus-jacents (Delibrias et Roche
1976).
Figure 6: gravure localisée au nord de l’entrée de la
grotte. (Roche et Jodin 1966).
Sur le plan archéologique, le
site et riche et a livré des
assemblages lithiques de
périodes variées. A environ 20
m au nord de l’entrée de la
grotte, il existait une gravure
d’âge non connu (Roche et
Jodin 1966). Cette gravure
(figure 6) qui mesure environ
60 cm montre une personne
avec les bras et les doigts
tendus. Des figures similaires
sont connues depuis l’Atlas
jusque dans le sud. La date de
ces figures est incertaine, mais
8
Figure 7: ceramiques Campaniformes de la grotte des
Contrebandiers (Jodin 1965)
ne semble pas être plus ancienne que 2 à 3 siècles BC (Roche et Jodin 1966). Dans la
grotte elle-même, le premier niveau contient du matériel remanié incluant des sépultures
« récentes » et de la poterie berbère (Souville 1973, Roche 1963). Près de l’entrée, sous
de nombreux blocs d’effondrement il existe du Chacolithique/Néolithique ancien avec
des vases campaniformes de type Camora (Daugas 2002, Jodin 1965, Souville 1973,
Nehren 1992, Roche 1976) (figures 7 et 8). Sous ce niveau, se trouve - en place – un
dépôt néolithique avec un foyer et des trous de poteaux bien conservés. Les industries
associées sont également campaniformes (Roche 1976, Jodin 1965). Il est fait mention
dans la littérature que ce matériel peut être associé avec un Néolithique moyen ou un
Néolithique récent (Daugas 2002), mais son origine précise dans la grotte est incertaine.
Ce matériel comprend des objets et des céramiques appartenant au Cardial qui sont
comparés au matériel trouvé à El Kiffen et à Skhirat. Le fait que des céramiques cardiales
soient présentes est une découverte récente. Au paravent, on pensait que le Cardial
9
n’existait que dans la région de Tanger, dans le nord du Maroc. Les depots du Neolitiques
de la grotte des Contrebandiers sont entièrement fouilles sauf une petite portion restante
ouest de l’entrée de la grotte (figure 9)
Figure 8: ceramiques Campaniformes de (a) Alapraia, Portugal, (b) grotte des
Contrebandiers, et (c) Mehdia, Maroc (Jodin 1965).
10
Figure 9: pierre polis (3), pendule en schist (4), et hache polis (5)
grotte des Contrebandiers (Jodin 1965).
Maintenant, la présence de ce type de céramique a été attestée et date dans la grotte des
Contrebandiers et à El Harhoura 2 (cf. tableau 1). Du lithique et d’autre matériel du
Néolithique, comprenant des lamelles à dos, des pièces géométriques, des grattoirs, une
hache polie, un polissoir, des fragments de coquilles d’œufs d’autruches et une
pendeloque en schiste y ont été mis au jour (figures 9 et 10).
Figure 10: lamelles à dos (1-8, 10), rectangle (9), et grattoir (11-12) de la grotte
des Contrebandiers (Jodin 1965).
11
Stratigraphiquement, un mince niveau stérile (6) suit le Néolithique. Il sépare le
Néolithique de l’Epipaléolithique (Ibéromaurusien) qui est sous-jacent. Dans la
stratigraphie d’origine, l’Ibéromaurusien se trouve dans le niveau 2. Dans la stratigraphie
révisée, il se situe dans le niveau 7 (Roche et Texier 1976). Le matériel de ce niveau
consiste en 543 outils et 7635 éclats (Roche 1963). Cet assemblage ne contient aucun
outil en os, ce qui est du à la faible conservation des restes osseux dans les niveaux
supérieurs (Roche 1958-1959). L’industrie typique de l’Ibéromaurusien consiste en
lamelles à dos, grattoirs, une grande variété d’outils et des denticulés (figures 11 et 12).
Les burins sont rares et les microlithes géométriques totalement absents. La technique du
microburin est présente. Plus surprenant pour de l’Ibéromaurusien est l’absence totale
d’outils en os qui semble due aux conditions de préservation et les fait que les pièces
esquillées sont très rares (Roche 1963). Les nucleus sont le plus souvent à un plan de
frappeavec plan de frappe opposé. De plus, il faut mentionner un fragment d’hématite
présentant une face polie. Cette industrie peut être comparée avec du matériel trouvé à
quelques centaines de kilomètres dans le site de Taforalt, près d’Oujda (Roche 1963).
Seul le matériel Ibéromaurusien a été totalement publié, le reste l’étant été de façon
rapide. Sous cet Ibéromaurusien, se trouvent de nombreux niveaux rapportés à des
industries moustériennes et atériennes. La description la plus complète se trouve dans la
thèse de Bouzouggar (1997a). Cependant, la majeure partie de ces industries reste non
publiée. Dans une brève note publiée dans le Bulletin d’Archéologie Marocaine, volume
XIV, J. Roche mentionne que le matériel lithique des niveaux 14 et 16 a été étudié. Ce
matériel est peu important et fabriqué à partir de matières premières grossières telles les
quartz et quartzites. L’année suivante, une note similaire indique le nombre d’artefacts
appartenant à quelques niveaux. Le niveau 9 des premières fouilles contient 720 objets, le
niveau 11a des fouilles Roche-Texier, 720 objets et le niveau 11c des premières fouilles
4900 objets. La technologie dans ces niveaux est rudimentaire et les matières premières le
plus souvent grossières. L’usage du quartz augmente l’aspect « archaïque » de cette
industrie.
Dans le niveau 9, 18 % de l’assemblage consiste en quartz et 42 % dans le niveau 11c. En
général, une grande partie des matières premières a été utilisée sur le site. Les indices
laminaire et Levallois sont faibles, alors que celui des encoches et denticulés est élevé.
Dans le niveau 9, 20 % du matériel est pédonculé. Ce pourcentage diminue dans les
niveaux plus anciens (6 % en 11a, 4,75 % ou 0 en 11b (selon les sources). Ceci conduit
Roche à conclure que les industries de ces niveaux 11b et 11c appartiennent au
Moustérien même si elles ne diffèrent pas technologiquement de l’Atérien. Finalement, la
présence de bifaces dans les niveaux 11b et 11c doit être notée (Debénath et al.19811982, Debénath et al. 1983-1984, Debénath et al. 1986).
Dans sa thèse, Bouzouggar (1997a, 1997b) analyse du matériel provenant de trois
niveaux atériens (niveaux III, V et VII). Ce matériel provient e partie de ses fouilles et en
partie de celles de Roche et Texier. Au total, il a examiné 2814 artefacts provenant de ces
niveaux. Une grande partie de la thèse de Bouzouggar concerne l’identification des
matières premières et l’analyse des industries par types de matières premières afin de
reconstituer l’usage technologique et typologique de chacune d’entre elles.
12
Figure 11: Outils du niveau Ibéromaurusien de la grotte des Contrebandiers (Roche
1963, fig. 68). 1, 2 piquants trièdres. 3 à 5, 10, 15, 16, 19: lamelles à dos. 6, 8: lamelles à
dos et extrémité distale à deux dos. 11, 21: lamelles à does et base retouchée. 12: lamelle
scalene. 13, 14, 17: lamelles à dos partiel. 18: lamelle à dos et dédonculation. 20: lamelle
à dos et trenchant denticulé. 22 à 24: lamelles à dos sur éclats d’avivage. 25 à 29:
nucleus.
13
Figure 12: Outils du niveau Ibéromaurusien de la grotte des Contrebandiers
(Roche 1963). 1: racloir. 2: pièce esquillée. 3, 5: pointes. 4, 13: denticulés.
6: pièce pédonculée. 7: perçoir. 8, 9: pièces à coche. 10: pièce à troncature.
11, 12: microburin. 14: burin. 15, 21 à 23: grattoirs sur calotte de galet. 16
à 20 grattoirs.
14
Les matières premières utilisées aux Contrebandiers comprennent du quartz, des
quartzites, des silex, et des calcaires gris. En se basant sur cet échantillon, on ne remarque
pas de changement de matières premières au cours du temps. Toutefois, il y a des indices
indiquant un traitement différent des matières premières. Par exemple, le silex veiné de
bonne qualité est utilisé plus intensivement que les silex de mauvaise qualité
(Bouzouggar 1997a, 1997b). De plus, l’usage du silex devient plus complexe au fil des
temps. Bouzouggar argue que le silex a été débité localement, tandis que les calcaires gris
ont été importés comme produits finis.
En termes de techno-typologie classique de ces niveaux, on peut dire que les pièces
pédonculées diminuent en nombre avec le temps, observation également faite par J.
Roche. Les pièces foliacées et les objets sur galets sont rares. Le Levallois est abondant
dans le niveau III, décline dans le niveau V et est le plus abondant dans le niveau VII. Les
encoches et denticulés sont fréquents dans les trois niveaux et augmentent avec le temps.
Les racloirs sont abondants dans tous les niveaux, mais das le niveau VII, les encoches et
denticulés constituent la classe d’outils la plus importante. L’utilisation du silex est
importante (Bouzouggar 1997a, 1997b).
Bien que nous sachions par la littérature qu’il y avait des restes fauniques, nous ne savons
rien sur les espèces présentes, leur état de conservation ou l’abondance de ces restes. Tout
ce que nous savons est que la conservation des os au sommet de la stratigraphie est plus
mauvaise qu’à la base. Ceci a été noté en particulier pour expliquer l’absence d’objets en
os dans les niveaux ibéromaurusiens (Roche 1963). Un des éléments obscurs est la
présence de mollusques trouvés sur le site. Alors que dans les niveaux néolithiques, les
mollusques forment de véritables kjoekkemoeddings, l’interprétation des coquilles dans
les niveaux inférieurs est loin d’être claire. Quelques éléments semblent indiquer que ces
coquilles pourraient provenir de l’érosion des parois de la grotte (Delibrias et al. 1982),
tandis que d’autres suggèrent que les coquilles ont été apportées pour être consommées
(Bouzouggar 1997b).
Le site des contrebandiers est certainement mieux connu pour ses importantes séries de
restes humains. Ces restes proviennent des niveaux atériens et ibéromaurusiens. Les plus
importants sont ceux de l’Atérien car les restes de cette période sont extrêmement rares.
Il n’y a que trois sites dans le nord de l’Afrique qui ont livré de façon sûre des restes
humains fossiles associés à de l’Atérien. Ce sont Dar-es-Soltane 2, El Harhoura 1 (grotte
Zouhra) et les Contrebandiers (Debénath 1976, 1980, 1982, 1992, 2000, Debénath et al
1986, Ferembach 1976a, 1976b, Roche 1976, Roche et Texier 1976, Senyürek 1940).
Toutes ces sites sont au Maroc et sont tous dans des grottes proches de la côte atlantique
dans la région de Rabat. Les restes supposés ibéromaurusiens des Contrebandiers
comprennent six dents : une M1 et une M3 inférieures gauches, une M1 et une M2
supérieures gauches en place dans un fragment de maxillaire du niveau 3, une P1
supérieure droit et une M3 inférieure droite du niveau 2 (Ménard 1998). Compte tenu de
leur grande taille on pense que quelques unes de ces dents pourraient appartenir à
l’Atérien (Ménard 1998).
15
Les restes atériens consistent en une M2 supérieure gauche du niveau 8, une mandibule
avec 12 dents, un occipital avec des fragments des pariétaux et un fragment de frontal du
niveau 9 (Ferembach 1976a, 1998, Ménard 1998, Saban 1998, Vallois et Roche 1958). Il
n’est pas sur que ces dernières pièces appartiennent au même individu. En se basant sur
l’aspect non usé des dents de la mandibule ainsi que le souligne Ferembach (1988) et
Ménard (1998), cela ne semble pas possible. Toutefois, Hublin (1993) pense que ces
ossements appartiennent au même individu. Ceci concorde avec l’opinion de Saban
(1998) qui attribue un âge plus jeune à l’occipital et au fait que les fragments ont été
trouvés près les uns des autres (Roche 1976, Roche et Texier 1976)
Au moment où la mandibule a été découverte on pensait qu’elle appartenait à une période
plus ancienne, ceci à cause des caractères très robustes de la mandibule. Depuis, elle a été
réinterprétée comme appartenant à un Atérien supérieur et la robustesse des dents
correspond à celle des provenant des sites atériens proches, tel Dar-es-Soltane 2 (Ménard
2002).
16
Bibliographie de la grotte des Contrebandiers
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supports d'outils dans la séquence atérienne de la grotte des Contrebandiers à
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18
IV. Durée de l’étude et objectifs de recherche
La campagne 2006 s’est déroulée du 1er au 28 mai 2006. Nos principaux objectifs étaient
les suivants :
a) Etablir une convention de coopération scientifique entre l’Institut National des
Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine et l’Université de Pennsylvanie pour les
fouilles dans la grottes des contrebandiers.
b) Etudier une partie de la collection des fouilles Roche dans les années 50.
c) Effectuer un relevé topographique et établir plusieurs point de référence dans la grotte
des contrebandiers.
Ces différents objectifs ont été atteints et nous les présenterons chacun à leur tour :
a) Convention de coopération scientifique entre l’INSAP et Penn
Pour formaliser les coopération entre l’Institut National des Sciences de l’Archéologie et
du Patrimoine (INSAP) d’une part et l’Université de Pennsylvanie (Penn) d’autre part,
dans le but de fouiller et d’étudier la grotte des Contrebandiers, nous avons discuté et
rédigé un avant-projet d’un commun accord. Ce document a été soumis pour approbation
aux deux institutions.
a) Etude de la collection J. Roche.
Une part importante de notre activité de la campagne 2006 a été consacrée à l’étude des
industries lithiques et des faunes atériennes provenant des fouilles J. Roche dans les
années 50. Cette étude a été réalisée dans le Musée archéologique national de Rabat, dans
une salle d’étude aimablement mise à notre disposition par le Conservateur, Monsieur
Samir Raoui.
b) Topographie et planimétrie
La grotte des Contrebandiers ayant été fouillée à plusieurs reprises dans le passé, il est
primordial de localiser précisément les nouvelles fouilles par rapport aux fouilles
précédentes. Dans ce but, nous avons réalisé le plan intérieur détaillé de la cavité et
repéré précisément chacune des zones des fouilles antérieures. De plus, nous avons
également localisé précisément, chacun des (possibles) points de référence des fouilles
antérieures. Enfin, nous avons positionnés plusieurs points de référence que nous avons
scellé dans le rocher. Ce seront ces points de références qui seront utilisés pour aligner le
carroyage des fouilles à venir avec celui des fouilles anciennes.
19
V. Convention de coopération scientifique entre l’INSAP et Penn
Ci-dessous une copie du texte préliminaire soumis pour approbation aux deux institutions
(INSAP et Penn).
20
21
22
23
VI. Etude de la collection J. Roche.
A. Etude préliminaire de l’industrie lithique
Méthodologie :
L’étude du matériel a été réalisée en utilisant des ordinateurs portables pour la saisie des
données, une balance électronique « Ohaus scale » pour la mesure du poids des objets au
gramme près, et des pieds à coulisses digitaux « Mitutoyo » pour la prise des différentes
mesures (au centième de millimètre) sur les objets archéologiques. En fonction des types
d’objets étudiés, nous avons relevé les variables suivantes.
Pour toutes les pièces >2,5cm et les outils <2,5cm
Nom du site
Niveau
Carré
Numéro de boîte
Numéro d’objet
Type (catégorie) d’objet
Matière première
Technologie du débitage
Morphologie
Type (d’après la liste typologie François Bordes)
Sous-type (d’après la liste typologie François Bordes)
Type de nucléus
Intensité de retouche
Type de talon
Proportion de cortex
Usure des bords
Traces de feu
Présence d’un pédoncule
Type (d’après la liste typologie François Bordes) des objets pédonculés
(indépendamment du pédoncule)
Morphologie du bord opposé au pédoncule
Type de retouche du pédoncule
Dimensions du pédoncule : longueur, largeur, épaisseur (0,01 mm)
Dimensions de l’objet : longueur, largeur, épaisseur (0,01 mm)
Angle de l’outil par rapport au pédoncule
Pour toutes les pièces <2,5cm
Nom du site
Niveau
Carré
Numéro de boîte
Numéro d’objet
24
Type (catégorie) d’objet
Décomptes des pièces <2.5cm
Poids des pièces <2.5cm
Pour toutes les pièces non taillées (toutes dimensions)
Décompte
Numérotation des pièces :
La numération n’ayant pas été homogène pour l’ensemble de la série, nous avons décidé
de numéroter les pièces non marquées avec notre propre système. Chaque boîte a été
numérotée et les pièces contenues dans cette boîte sont numérotées de 1 à n. Par exemple,
le numéro « 176-34 » correspond à la 34ème pièce de la boîte 176. La numération des
pièces nous permet de faire correspondre chaque pièce avec les données de l’étude le
concernant, sa photographie et toutes les informations pouvant être collectées dans le
futur. Ce système de numérotation a été utilisé aussi bien pour la faune que pour
l’industrie lithique.
Variétés de matières premières :
La grande diversité des matières premières représentées est un des aspects intéressants
concernant l’industrie lithique de la grotte des Contrebandiers. Ces matières premières
pouvant être rattachées à de nombreuses sources potentielles de collecte dans
l’environnement, leur étude représente une part complexe de l’analyse des pièces
lithiques. Nous présentons ici quelques variétés de matières premières sous la forme de
photographies couleur (voir figures 13, 14, et 15). Les catégories de matières premières
sont les quartz, quartzites et différentes variétés de silex.
Le tableau 2 présente la distribution des outils et éclats selon les matières premières.
Celui-ci indique clairement qu’il y a une différence importante entre les deux. Beaucoup
plus d’outils que d’éclats ont été fabriqués sur des matières premières à grain fin.
Tableau 2: distribution des outils et éclats selon les matières premières
Outils
Grain
grossier
Grain fin
Calcédoine
Quartz
Autres
Total
Eclats
n
%
n
%
27
59
5
7
2
100
27
59
5
7
2
100
385
250
47
112
76
870
44
29
5
13
9
100
25
Figure 13: Exemples de silex de grain fin de la grotte des Contrebandiers.
26
Figure 14: Exemples de silex grain grossier de la grotte des Contrebandiers.
27
Figure 15: Exemples de quartz de la grotte des Contrebandiers.
28
Description générale de la collection :
Nous avons étudié toutes les pièces de la séries J. Roche, à l’exception des pièces
récoltées par Henrion, et qui ont été soigneusement étiquetées séparément sous la
mention « apport Henrion ». Au moment de l’étude, nous ignorions si les informations
indiquant le niveau d’où provenaient les pièces étaient fiables. Nous avons par la suite
appris que Henrion avait été le chef de chantier de J. Roche et qu’à ce titre, les
infirmations pouvaient être considérées comme fiables. Nous projetons d’étudier cette
série « Henrion » lors d’une prochaine campagne de terrain aux Contrebandiers. En plus
de la totalité des pièces provenant des fouilles J. Roche dans les années 50, nous avons
également étudié une partie des outils provenant des fouilles J. Roche J.-P. Texier. Nous
avons souhaité obtenir un échantillon suffisamment grand afin que notre analyse des
pièces pédonculées de cette collection puisse être plus significative. Ces données seront
présentées brièvement dans une discussion plus spécifique concernant les pièces
pédonculées. Ce qui suit est une description des pièces pour chaque niveau.
Niveau III
1263 pièces lithiques ont été étudiées. Il faut y ajouter de nombreux objets présents dans
la collection, et qui posent la question de leur origine anthropique (pièces taillées). Les
décomptes ci-après n’incluent pas ces pièces, qui sont majoritairement des fragments de
quartz (voir tableaux 3, 4, 5 et 6).
29
Tableau 3: Répartition des différentes catégories technologiques du niveau III.
Catégorie technologique
Outils entiers
Fragments proximaux d’outils
Fragments distaux d’outils
Fragments mésiaux d’outils
Eclats entiers
Fragments d’éclats
Nucléus et fragments de nucleus
Débris
Total
Décompte
31
5
10
15
411
390
53
348
1263
Tableau 4: Indices typologiques du niveau III.
Indices
Typologique
ILty
IR
IAU
Groupe I
Groupe II
Groupe III
Groupe IV
Réel
21.4
10.7
0.0
21.4
12.6
11.7
9.7
Essentiel
18.6
0.0
22
20.3
17
30
Tableau 5: Décomptes typologiques du niveau III selon la liste-type de F. Bordes.
Type Bordes
1 éclat Levallois typique
2 éclat Levallois atypique
4 pointe Levallois retouchée
5 pointe pseudo-Levallois
6 pointe moustérienne
9 racloir simple droit
10 racloir simple convexe
11 racloir simple concave
19 racloir convergent convexe
22 racloir transverse droit
25 racloir sur face plane
30 grattoir typique
31 grattoir atypique
33 burin atypique
34 perçoir typique
38 couteau à dos naturel
40 éclat tronqué
42 encoche
43 denticulé
44 bec burinant alterne
45 retouche face plane
48 éclats avec retouche alterne ou abrupte
50 retouche bifaciale
54 encoche en bout
57 pointe pédonculée
58 outil pédonculée
59 chopper
61 chopping-tool
64 pièce tronquée-facettée
65 grattoir sur talon
décompte réel
décompte essentiel
Décompte
11
10
1
1
1
2
4
1
1
1
1
2
1
2
5
7
2
10
10
1
2
11
2
3
2
5
1
1
1
1
103
59
31
Tableau 6 : longueur, largeur, épaisseur et poids des éclats, des outils et des nucléus du
niveau IV.
Eclats
Moyenne
SD
N
Outils
Moyenne
SD
N
Nuclei
Moyenne
SD
N
longueur
largeur
épaisseur
poids
32.4
9.2
411
24.1
8.1
411
7.6
3.4
411
9.9
11
411
36.6
15.3
31
26.4
8.8
31
8.3
3.3
31
11.5
13.2
31
43.7
20.1
39
33.9
16.3
39
19.9
11.8
39
69.2
121.2
39
Niveau IV
Seuls 83 pièces ont été identifiées comme provenant du niveau basal des fouilles J. Roche
à la grotte des Contrebandiers. Etant donné la faiblesse de l’écantillon, il est difficile
d’analyser ce niveau. Les decomptes présentés ici concernent les catégories typologiques
et les indices typo-technologiques (voir tableaux 7, 8, 9 et 10).
Table 7 : Décomptes typologiques du niveau IV selon la liste-type de F. Bordes.
Type Bordes
2 éclat Levalois atypique
9 racloir simple droit
34 perçoir typique
42 encoche
43 denticulé
45 retouche face plane
50 retouche bifaciale
65 grattoir sur talon
décompte réel
décompte essentiel
Décompte
3
2
1
2
1
1
1
1
12
7
32
Tableau 8: Répartition des différentes catégories technologiques du niveau IV.
Catégorie technologique
Outils entiers
Fragments proximaux d’outils
Fragments distaux d’outils
Fragments mésiaux d’outils
Eclats entiers
Fragments d’éclats
Nucléus et fragments de nucléus
Débris
Total
Décompte
2
0
1
2
31
22
6
22
86
Tableau 9: indices typologiques du niveau IV.
Indices
Typologique
ILty
IR
IAU
Groupe I
Groupe II
Groupe III
Groupe IV
Réel
25
16.7
0.0
25
16.7
8.3
8.3
Essentiel
28.6
0.0
28.57
14.3
14.3
Tableau 10: longeur, largeur et épaisseur d’éclats et nucleus de niveau IV.
Eclats
Moyenne
SD
N
Nucléus
Moyenne
SD
N
longueur
largeur
épaisseur
poids
35.4
12.6
31
26.6
8.6
31
7.3
5.2
31
12.7
23.4
31
48.6
12.9
20
39.2
10.5
19
28.6
46.1
20
42.0
23.2
20
33
Examen des pièces pédonculées :
Les pièces pédonculées sont (tout compte fait) rares aux Contreandiers (voir figure 16).
Au total, elles représentent moins de 0,6% de la totalité de l’assemblage. Si l’on ne prend
en compte que l’outillage, cette proportion augmente à 11,9%. Les outils pédonculés sont
en moyenne plus longs que les autres outils, mais ils sont moins larges. En d’autres
termes, aux Contrebandiers, les outils pédonculés semblent être plus élancés que les
autres outils. Les outils sont en gnéral plus grands que les éclats non retouchés. Bien qu’il
y ait une grande variété de types d’outils pédonculés, il semble cependant clair que les
pédoncules eux-mêmes sont très standardisés (voir tableau 11). Les types d’outils
observés sur le bord opposé au pédoncule sont des grattoirs, des encoches, des racloirs
convergents et des racloirs doubles. Toutefois, la plupart des pièces sont caractérisées par
l’absence de retouches.
Tableau 11: Mesures des pièces pédonculées et des pédoncules.
Longueur Largeur épaisseur
Pédoncule
Moyenne 10.3
11.3
6.3
SD
2.7
3
1.9
N
21
21
21
Pièces pédonculées
Moyenne
40
24.3
7.2
SD
10.6
6.2
3.2
N
17
17
17
poids
n/a
n/a
n/a
8
5.9
17
Description générale de l’assemblage lithique de la grotte des Contrebandiers
assemblage:
Nous traiterons ici tous l’assemblage lithique provenant des différents niveaux
Paléolithique moyen des Contrebandiers comme une seule et même industrie. Aux
contrebandiers, près de 10% des séries du Paléolithique moyen présente des traces de
combustion (voir tableau 12).
Tableau 12 : Pièces présentant des traces de combustion.
Nb de
pièces
Traces de
combustion
Non
brûlé
n/a
120
1271
45
Les préparations de talons différents entre les éclats et les outils ? Les outils présentent un
talon plus préparé que les éclats. En outre, les talons d’éclats sont plus souvent corticaux
que ceux des outils (voir tableau 13).
34
Figure 16: Examples de pièces pedonculées de la grotte des Contrebandiers.
35
Tableau 13: Distribution des types de talons pour les éclats et les outils.
n
10
19
2
12
Cortical
Plat
Dièdre
Facetté
En chapeau de
gendarme
Punctiforme
Autre
Total
Outils
%
22
42
4
27
0
0
2
45
Eclats
n
238
271
31
27
0
0
4
%
40
46
5
5
1
9
14
591
0
2
2
Les matières premières indiquent clairement une sélections des éclats et matériau à grain
fin pour le façonnage des outils (voir tableau 14). Ceci indique une nette différence entre
les caractéristiques respectives des outils et des éclats, ces différences devront être plus
particulièrement examinées dans le futur.
Tableau 14: Distribution des matières premières pour les outils et les éclats.
Outils
Grain
grossier
Grain fin
Calcédoine
Quartz
Autres
Total
Eclats
n
%
n
%
27
59
5
7
2
100
27
59
5
7
2
100
385
250
47
112
76
870
44
29
5
13
9
100
Si l’on prend en compte toute la série, il y a 4,4% des nucléus et de fragments de nucléus.
Le Tableau 15 présente la répartition des différents types de nucléus. La majorité d’entre
eux suivent une technique de réduction sur une seule face, parmi lesquels les nucléus
Levallois peuvent être considérés comme une variété particulière. Les autres nucléus ont
tendance à être très variables et sont probablement « opportunistes » si l’on considère les
nombreux nucléus « informes » et les « autres » types de nucléus. Ces deux types réunis
forment pratiquement la moitié de l’ensemble considéré.
36
Tableau 15 : Types de nucléus présents à la grotte des Contrebandiers.
Type
Levallois
Simple face
Kombewa
globuleux
Bloc testé
informe
autre
Total
N
5
18
2
1
3
11
13
53
%
9
34
4
2
6
21
25
Le tableau 16 montre que les supports non corticaux ont été préférentiellement
sélectionnés pour le façonnage des outils. Comme cela est souvent le cas dans la plupart
des séries, la majorité des supports des outils sont non corticaux et seulement quelquesuns présentent beaucoup de cortex.
Tableau 16: Surface corticale résiduelle sur les éclats et les outils.
Outils
surface corticale
0%
1-10%
10-40%
40-60%
60-90%
90-99%
100%
Total
N
30
5
8
7
5
0
1
56
Eclats
%
54
9
14
13
9
0
2
N
147
83
98
44
38
18
16
444
%
33
19
22
10
9
4
4
37
B. Etude préliminaire de la faune
L’Atérien et peut-être la tradition culturelle (au sens des outils) la plus répandue dans
toute l’Afrique, et les sites atériens ont été attribués auparavant à des environnements
désertiques (Clark 1967), bien que Wengler (1997) détaille une phase de tradition et de
sélection de matières premières coïncidant avec une phase humide en Afrique du nord.
Récemment, Marean et Assefa (2004) ont proposé que les types de végétation à travers
l’Afrique, soumis à des conditions climatiques glaciaires et interglaciaires, étaient tout à
fait différents durant le Pléistocène. Plutôt que de considérer les industries bifaciales du
Middle Stone Age comme une tradition adaptée aux climats arides, ces auteurs
soutiennent qu’elles sont en fait toutes des adaptations à une végétation de prairie.
Les sites atériens, s’ils sont considérés comme contemporains de périodes interglaciaires
devraient être préservés dans des environnements plus humides (Macklin et al. 2002) qui
pourraient être assimilés à des paysages des prairies arborées. Beaucoup de sites atériens
sont situés sur la côte méditerranéenne du Maroc, qui semble avoir fluctué entre la
végétation arbustive et la forêt méditerranéenne, en fonction des épisodes glaciaires et
interglaciaires (Adams & Faure 1997)
Bien qu’il existe de nombreuses fouilles et publications de listes d’espèces provenant de
sites atériens au Maroc et ailleurs (par exemple Michel 1992; Michel et Wengler
1993;Ould Sabar et Michel 1996 ), il n’y a pas d’étude publiée sur les faunes des
Contrebandiers. En l’absence de liste d’espèces, et sans identifications d’espèces, il ne
peut pas y avoir non plus d’études archéozoologiques et paléoécologiques de la faune. En
outre, bien qu’il soit probable que les hommes soient responsables des tous les
assemblages atériens, des sites comme les Contrebandiers n’ont jamais été étudiés d’un
pont de vue taphonomique (Hawkins et Kleindienst 2001). L’étude des faunes des
niveaux atériens des Contrebandiers va apporter des informations sur le type exact
d’habitat exploité par les hommes anatomiquement modernes dans cette région, sur la
signification de cette exploitation à travers l’analyse des parties anatomiques conservées
et les modifications des assemblages osseux, et contribuer à une datation plus précise des
niveaux atériens grâce aux datations ESR sur de l’émail dentaire, ainsi que d’autres
méthodes de datations sur des os et des coquillages.
Selon les premières informations rassemblées en Mai 2006 au Musée archéologique
national à Rabat sur les matériel collecté par J. Roche en 1957, nous avons décompté
3 108 ossements (Tableau 17). Les carrés E20 et D20 présentent la plus grande quantité
d’ossements, suivis par les carrés D19 et C20. La plupart des os sont fragmentés en très
petits éléments (Tableaux 17 et 18). Environ 6% des spécimens inventoriés présentent
des traces de combustion, alors que seulement 3% des ossements présentent des traces de
découpe ou de percussion. Toutefois, l’identification de la plupart des traces de découpes
nécessite une observation au microscope, et il probable qu’une analyse plus poussée des
ossements provenant des fouilles de J. Roche révélera probablement plus d’actions
38
anthropiques. Figure 17 présente quelques exemples de faune de la grotte des
Contrebandiers.
Les espèces qui ont pu être identifiées (Tableau 19) jusqu’à présent aux Contrebandiers,
indiquent un environnement de prairie arborée. Les grands animaux (par exemple le
rhinocéros et l’aurochs ont tendance a être des individus juvéniles, ce qui indique peutêtre que les atériens ont préféré des animaux d’une taille particulière. Les tests d’œufs
d’autruche sont présents, mais seul une pièce présente des traces de combustion. Ainsi,
les atériens semblent avoir exploités diverses ressources animales, dont des reptiles, des
œufs d’autruches et de la viande de mammifère.
39
1. Bos primigenius molaire supérieur
4. Dicerorhinus molaire inférieur
2. Dicerorhinus fragment de molaire
5. Trace d’outil sûr une côte
6. Trace d’outil et marques de
percussion sûr un humerus
3. Hippopotamus incisive inférieur
Figure 17 : Quelques exemples de faune de la grotte des Contrebandiers.
40
Tableau 17 : Synthèse du matériel selon les boîtes et les carrés de J. Roche
Boîte
F1
F2
F3
F4
F5
F6
F7
F8
F9
F10
F11
F12
F13
F14
F15
F16
F17
F18
F19
F20
F21
F22
F23
F24
F25
F26
F27
F28
F29
F30
F31
Carré
E20
B20
F20
DH19
B19
F20
A19-20
C20
E20
B20
B20
D20
C19
A19-20
D20
D19
GH19
GH20
C20
E19
F20
D19
F19
D20
C20
GH19
FGH1920
B20
No prov
No prov
Os < 2
Os
OS
Niveau cm
Microfaune Coquillages concrétionnés numérotés
III
10
5
10
232
III
7
III
50
1
7
19
120
III
28
5
19
56
III
16
8
5
24
III
48
12
5
133
III
32
7
52
60
III
2
12
III
3
III
1
III
5
III
12
III
14
3
2
68
III
3
1
31
III
71
41
35
83
III
74
22
101
III
1
III
45
2
36
54
III
33
1
19
23
66
III
11
III
9
III
49
17
13
174
III
29
7
55
44
III
109
38
35
211
III
246
17
44
163
III
III
2
III
III
III
III
857
Total des ossements:
2
213
353
1683
3108
41
Tableau 18 : Distribution des parties anatomiques
parties anatomiques
Calcanéus
Carpe/Tarse
Fémur
Cheville osseuse
Humérus
Pelvis
Mandibule
Maxillaire
Metacarpe
Metatarse
Metapode
Phalanx
Radius
côte
Scapula
Fragments de crâne
Tibia
Ulna
Vertebrae
Dents:
Canine
Incisives
Molaires
Prémolaires
Fragments
Number
9
16
76
7
100
25
63
1
9
10
47
50
58
76
19
60
38
26
100
Test d’oeuf (Autruche)
Carapace (Tortue)
3
17
Esquilles d’os
Eclats (?) d’os
Fragments d’os
296
144
320
4
11
38
15
8
Note: Les esquilles sont celles qui ont pu être indentifiées comme tel, les éclats d’os sont
des fragments d’os fins, les framgents sont les pièces non identifiables, qu’elles
proviennent d’esquilles ou pas.
42
Tableau 19 : Liste préliminaires des espèces des niveaux atériens de la grotte des
Contrebandiers
Mammalia
Artiodactyla
Bovidae
Alcelaphus buselaphus
Connochaetes taurinus
Gazella dorcas
Gazella cuvieri
Hippotragini gen et. sp. indet.
Bos primigenius
Suidae
Phacochoerus aethiopicus
Hippopotamidae
Hippopotamus amphibious
Perissodactyla
Rhinocerotidae
Dicerorhinus hemitoechus
Ceratotherium simum
Equidae
Equus sp.
Carnivora
Felidae
?Panthera sp.
Primates
Cercopithecidae
?Macaca sp.
Lagomorpha
Oryctolagus cuniculus
Rodentia
Hystricidae
Hystrix cristata
Aves
Struthionidae
Struthio camelus
Reptilia
Anapsidae
Testuda graeca
Varanidae
Varanus sp.
43
VII. Topographie et planimétrie
La topographie de la grotte des Contrebandiers a été réalise pendant la campagne de
préparation de 2006. Nous avons réalise le plan intérieur détaillé de la cavité et repéré
précisément chacune des zones de fouilles antérieures. Le plan et présenté en figure 18 et
inclus les trois points de références que nous avons scellés dans le rocher. Pendant la
campagne de 2007 nous voulons finir le plan topographique a l’extérieur de la grotte.
Tableau 20 présente tous les points de référence que nous avons coordonnés à l’intérieur
et l’extérieur de la cavité.
Tableau 20 : Points de référence de la grotte des Contrebandiers.
Name
datum1
datum2
datum3
datum4
datum5
datum6
datum7
datum8
datum9
datum10
Day
13-May-06
13-May-06
13-May-06
13-May-06
13-May-06
13-May-06
13-May-06
13-May-06
13-May-06
14-May-06
Time
10:22:40 AM
10:23:43 AM
10:25:05 AM
10:25:41 AM
10:28:40 AM
10:29:18 AM
12:07:29 PM
3:17:24 PM
3:20:13 PM
10:11:38 AM
x
1008.073
1006.593
1004.734
995.537
998.751
999.03
996.168
1001.847
1001.064
1000.826
y
1002.221
1001.107
988.262
1004.461
1022.769
1020.002
1003.09
1003.701
1009.883
993.001
z
30.345
28.615
30.441
30.518
29.562
30.703
28.876
27.534
27.449
28.785
44
Figure 18 : Plan de la grotte des Contrebandiers avec les zones fouillées
et les points de référence nouveaux permanents.
45
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