L`épidémie silencieuse du Canada

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L’épidémie silencieuse du Canada
OTTAWA, 23 avril 2015 – Connaissez-vous l’insuffisance cardiaque? Est-ce une crise cardiaque? Un autre
nom pour la maladie du cœur? L’insuffisance cardiaque est la maladie chronique la plus courante et la
plus coûteuse, les soins hospitaliers à eux seuls s’élevant à 10 milliards $ par an. Au Canada, une personne
meurt des suites de l’insuffisance cardiaque toutes les cinq minutes, et plus de 600 000 Canadiens
souffrent présentement de cette maladie. Cependant, il arrive souvent que les professionnels de la santé
ne diagnostiquent pas l’insuffisance cardiaque et ne la traitent pas, et la plupart d’entre nous ignorent
même que cette maladie existe.
L’insuffisance cardiaque survient lorsque le cœur est endommagé ou surchargé de sorte qu’il est
incapable de pomper le sang aussi efficacement qu’il le devrait. Ceci peut entraîner une hypertrophie du
cœur, un épaississement des parois ventriculaires et une accumulation de liquide dans les poumons et
d’autres parties du corps. L’insuffisance cardiaque est souvent occasionnée par des dommages subis
après une crise cardiaque, mais elle peut aussi être causée par des maladies comme l’hypertension, les
congénitales cardiaques et le diabète. Il n’y a jusqu’à présent aucun traitement curatif.
« L’insuffisance cardiaque est une épidémie silencieuse. Il est très important que les patients, les médecins
et le système canadien de soins de santé se préparent à faire face ensemble à cette maladie », déclare le
r
D Peter Liu, directeur scientifique et vice-président de la recherche à l’Institut de cardiologie de
l’Université d’Ottawa.
Parmi les personnes qui reçoivent un diagnostic d’insuffisance cardiaque aujourd’hui, une personne sur
quatre en mourra durant l’année suivant le diagnostic. Les décès annuels liés à l’insuffisance cardiaque au
Canada surpassent ceux liés aux cancers du sein, de la prostate et du côlon combinés. Jusqu’à 20 % des
patients hospitalisés en raison d’une insuffisance cardiaque sont hospitalisés de nouveau dans les trois
mois suivants, et ceux qui reçoivent leur congé de l’hôpital souffrent habituellement d’une qualité de vie
médiocre et peuvent être un fardeau important pour les aidants.
Les symptômes initiaux peuvent être subtils. Les personnes peuvent être plus fatiguées ou avoir le souffle
court, des symptômes qui peuvent souvent être attribués au vieillissement ou à une piètre forme
physique. Mais en fait, ces symptômes sont précisément les symptômes associés à l’insuffisance
cardiaque. Les patients ignorent habituellement qu’ils souffrent d’insuffisance cardiaque jusqu’à ce qu’il
soit trop tard au cours de l’évolution de la maladie. En peu de temps, du liquide s’accumule dans les
poumons et les patients se sentent comme s’ils se noyaient. Dans ce cas, ce n’est qu’à l’urgence que la
maladie est diagnostiquée.
L’insuffisance cardiaque est le seul diagnostic cardiovasculaire qui continue à connaître une hausse
ininterrompue au Canada. L’un des facteurs liés à cette tendance est le vieillissement de la population;
l’autre est que nous nous sommes nettement améliorés à traiter d’autres formes de maladie du cœur.
« C’est un paradoxe – nous remportons la bataille contre les maladies cardiovasculaires sur bien des
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fronts, mais nous échouons dans le domaine de l’insuffisance cardiaque », ajoute le D Liu.
Des progrès récents ont été réalisés dans le traitement de l’insuffisance cardiaque. En effet, il existe
maintenant de nouveaux médicaments qui peuvent réduire le risque de décès et d’hospitalisation, et des
dispositifs comme des stimulateurs cardiaques spécialisés qui peuvent aider les patients présentant un
cœur hypertrophié. Il existe également des systèmes à la fine pointe de la technologie pour surveiller les
patients et leurs soins prodigués à la maison.
Toutefois, le traitement demeure problématique et complexe. Les transplantations cardiaques et les cœurs
artificiels sont disponibles pour moins d’un patient sur 1000 atteint d’insuffisance cardiaque. Pour ces
patients présentant une insuffisance cardiaque et un petit cœur rigide, il n’y a pas encore de traitement
efficace.
« L’un de nos plus gros obstacles à un traitement efficace demeure le manque de sensibilisation de la part
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des patients et des médecins », affirme la D Lisa Mielniczuk, cardiologue et directrice du programme
d’insuffisance cardiaque à l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa. « Les médecins doivent
reconnaître à quel point l’insuffisance cardiaque est courante et ils doivent la diagnostiquer plus tôt, car à
moins que les patients reconnaissent qu’ils sont atteints d’insuffisance cardiaque, l’issue est très sombre. »
Les modifications du mode de vie, comme la perte de poids et l’activité physique peuvent atténuer les
symptômes et améliorer le pronostic; la restriction liquidienne et un régime à faible teneur en sel sont
notamment essentiels. L’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa développe actuellement des
lignes directrices de pratique clinique améliorées pour les médecins et identifie de nouvelles façons pour
faciliter le diagnostic précoce et développer de nouveaux traitements.
VIDÉO : En savoir plus sur l’insuffisance cardiaque
MÉDIA
Vincent Lamontagne
Directeur des communications
Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa
613 761-4427
613 899-6760 (cellulaire)
[email protected]
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