Dossier documentaire Doc 1 Doc 2 Dans la présentation

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Dossier documentaire
1
ère
ES1 Contrôle 20 novembre 07
Doc 1
Doc 2
Dans la présentation traditionnelle, parallèlement à sa complexification, la monnaie s'est
dématérialisée au fil du temps. Des monnaies marchandises initiales, on est passé aux monnaies
métalliques, émises uniquement par le prince car il fallait bien cette autorité souveraine pour attester de
la qualité du métal et du poids des pièces. D'où l'apparition, assez vite, de la frappe, destinée à
authentifier la pièce émise par le visage de celui qui en attestait la pureté et le poids. Et comme il se
trouvait toujours des petits malins pour rogner le métal, le rainurage sur la tranche eut pour fonction
d'empêcher cette triche sur la monnaie.
Puis, de la monnaie métallique, on passa à la monnaie billet, plus facile à transporter, à cacher,
à manipuler et à stocker. Il y eut d'abord le billet de banque, ensuite le papier-monnaie, c'est-à-dire le
papier émis par une autorité qui lui donne pouvoir libératoire et cours légal.
On passe ensuite de la monnaie fiduciaire (le papier-monnaie non convertible en or ou en
argent) à la monnaie scripturale, celle qui est gérée par la banque : née du crédit, elle circule par
écriture dans les comptes de l'institution qui la gère. Enfin, la monnaie électronique - autre forme de
monnaie fiduciaire - paraît, à ce jour, comme la forme la plus achevée de cette dématérialisation.
Denis Clerc, « La monnaie » ,
Alternatives Economiques, HS n°45 2000
Doc 3
Doc 4
Née le 1 er janvier 1999, la monnaie unique est aujourd'hui utilisée par douze pays, ceuxci formant ce que l'on appelle communément la zone euro. La mise en oeuvre de la monnaie
unique a eu pour effet immédiat d'éliminer les frais de conversion et de couverture de change.
L'euro permet également de mieux comparer les prix dans les pays de la zone euro, ce qui ne
peut que stimuler les échanges. L'euro est aussi un facteur de stabilité monétaire car il supprime les crises de change en Europe, la spéculation ne pouvant plus faire jouer les monnaies
nationales les unes contre les autres.
Dans le même temps, la conduite de la politique monétaire et de change a été transférée
à l'échelon communautaire. Elle est définie et mise en oeuvre par le Système européen de
banques centrales, composé de la Banque centrale européenne (BCE) et des Banques
centrales nationales. La BCE a pour objectif prioritaire de maintenir la stabilité des prix. De plus,
dans le cadre de l'Union économique et monétaire, les pays de la zone euro doivent notamment
éviter d'avoir un déficit budgétaire supérieur à 3 % du PIB.
Arnaud Deshayes, Nathan, 2005.
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ère
ES1 Contrôle 20 novembre 07
Il est demandé :
1. de répondre aux questions préparatoires , les résultats devant être utilisés dans la synthèse.
2. de répondre à la question de synthèse :
• par une argumentation assortie d’une réflexion critique, répondant à la problématique donnée
dans l’intitulé,
• en faisant appel à ses connaissances personnelles,
• en composant une introduction et un plan détaillé
Ces deux parties sont d’égale importance pour la notation.
Il sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l’expression et du soin apporté à la
présentation
Questions préparatoires (10points)
1 Expliquez en quoi consiste la monnaie scripturale. Illustrez votre réponse par un exemple.
(doc 1) (1pt)
2 Expliquez dans le §3 du document 2 : […]la monnaie scripturale, celle qui est gérée par la
banque : née du crédit,(elle) circule par écriture dans les comptes de l'institution qui la gère.[…] (2pts)
3 Comment l'euro a-t-il évolué par rapport au dollar pendant la période ? En théorie, quel
impact l'évolution constatée peut-elle avoir sur le volume des exportations de la zone euro
vers les Etats-Unis ? Pourquoi ? (doc 3) (2pts)
4 Expliquez la phrase : « La mise en oeuvre de la monnaie unique a eu pour effet immédiat
d'éliminer les frais de conversion et de couverture de change ». Illustrez par un exemple votre
explication. (doc 4) (2pts)
5 Quel est l'objectif principal de la BCE? Quel moyen utilise-t-elle pour le réaliser? (doc 4)
(1,5pt)
6 Pourquoi la règle des «3 %» est-elle contraignante pour la croissance et emploi dans la
zone euro? (doc 4) (1,5pt)
Question de synthèse (10points)
Après avoir analysé l'évolution des formes de la monnaie, vous exposerez les
c arac téristiques de la monnaie unique européenne ainsi que les conséquences liées à sa
mise en place
Réponses aux questions préparatoires
1. La monnaie scripturale est une « monnaie d’écriture », c’est-à-dire une monnaie matérialisée par
une écriture dans les comptes d’une banque. Si vous disposez par exemple de 3 500 euros en
monnaie scripturale, cela signifie concrètement que votre relevé de compte bancaire indique + 3 500
euros. Par conséquent, vous pouvez utiliser cette « monnaie d’écriture » pour régler vos achats en
utilisant une carte bancaire ou un chèque. Ce règlement entraînera une nouvelle écriture (par exemple,
+ 3 200 euros si vous effectuez un achat de 300 euros) qui matérialisera concrètement la nouvelle
situation de votre compte issue de l’acte de consommation.
2. Il s’agit ici du mécanisme de la création monétaire. Il y a création monétaire lorsqu'une banque
accorde un crédit. Contrairement à une idée reçue, ce ne sont pas les dépôts qui permettent les
crédits, mais bien les crédits qui font les dépôts. En contrepartie de cette création monétaire, la banque
détient des créances (droit d'exiger le remboursement) sur les agents à qui elle a fait crédit. Lorsque
ces créances sont remboursées, il y a destruction de monnaie.
3. On peut distinguer :
1ère période : naissance (1€= 1,17$) à 2001, la tendance est plutôt à la dépréciation de l’euro par
rapport à la monnaie américaine.
2ème période de 2002 à 2004, 1ère appréciation, l’€ / $ passe de 0,9 à 1,3 i.e. une augmentation de
+44% .
3ème période : l’année 2005 dans laquelle l’€ revient à sa valeur de création
4ème période : depuis presque 2 ans , une appréciation continue de l’€ par rapport au $ pour atteindre
aujourd’hui la valeur de 1,43 $.
Cette évolution pénalise les exportations de la zone euro vers les États-Unis car elle rend les
exportations plus coûteuses. En effet, l’appréciation de l’euro correspondant à une dépréciation du
dollar, les Américains devront donner plus de dollars pour un prix en euro identique. Plus coûteuses,
les exportations de la zone euro auront donc tendance à diminuer même si la compétitivité-prix n’est
pas le seul déterminant des exportations.
4. L’euro élimine, par définition, les frais de conversion entre les 13 pays ayant adopté la monnaie
unique. Plus besoin, par exemple, de convertir des francs en lires italiennes pour un touriste français
en visite en Italie puisque les deux pays ont désormais la même monnaie. Le touriste français ne paie
plus, par conséquent, les frais de conversion qu’il devait verser avant à la banque chargée de
l’opération de change.
L’euro élimine par la même occasion les incertitudes qui pouvaient exister sur les parités des monnaies
des différents pays qui échangent beaucoup entre eux. Par exemple avec notre premier client et
fournisseur , l’Allemagne les changements de parités entre mark et franc gênaient les paiements des
exportations ou importations. Les opérations consistant à s’assurer contre ces fluctuations avaient un
coût qui n’existe plus avec l’euro aujourd’hui.
5. L’objectif principal de la BCE est « de maintenir la stabilité des prix ». Dans une logique ( dite
monétariste), elle s’efforce de faire croître la masse monétaire à un rythme proche de celui du PIB.
Toute émission monétaire « excessive », c’est-à-dire trop importante par rapport à l’évolution de
l’économie « réelle », étant jugée inflationniste (théorie quantitative de la monnaie), elle joue sur le
niveau des taux d’intérêt afin de limiter la croissance du crédit et donc de la masse monétaire et assure
une fonction de « bouclage » au sens où elle alimente le système monétaire en liquidité.
6. Dans le cadre du pacte de stabilité et de croissance, les pays de la zone euro doivent limiter leur
déficit budgétaire à 3 % du PIB. Ce ratio est jugé contraignant car il limite l’utilisation du déficit
budgétaire à des fins de relance économique.(schéma possible)
En période de crise et d’augmentation du chômage, une politique ( dite keynésienne) fondée sur
l’augmentation des dépenses publiques semble légitime. Elle est en fait impossible à mettre en oeuvre
dans le cadre de l’UEM (Union économique et monétaire). Pour les partisans d’une politique active
tentant de casser les périodes de récession ou de fort ralentissement de la croissance économique
(politique dite contracyclique), cette règle des « 3 %» pourrait être un carcan qui pénalise la croissance
économique européenne.
Introduction
Convention que se donnent les hommes afin de faciliter le fonctionnement de l’économie, la monnaie
tient une place essentielle dans le fonctionnement de l’économie. Elle participe pleinement au
phénomène de mondialisation dans lequel l’ensemble des pays participe aujourd’hui.
La monnaie, définie communément comme un « équivalent général », est censée assurer les fonctions
d’étalon de valeur, de transaction et de réserve et ainsi faciliter le processus des échanges.
Elle a connu des transformations majeures depuis sa naissance. Rien de commun, en effet, entre
l’utilisation de la monnaie dans ses formes primitives et la pulsion électronique qui règle en un dixième
de seconde des transferts de capitaux d’un bout à l’autre du monde. D’un autre côté, avec l’avènement
de l’euro en 1999, monnaie aujourd’hui de 13 pays de l’UE, c’est manifestement une nouvelle « ère »
qui s’est ouverte dans la régulation de nos économies, une nouvelle époque qui suscite bien des
interrogations.
C’est pourquoi nous essayerons de retenir les faits importants de l’évolution monétaire et d’approcher
les conditions d’émergence et les effets de cette nouvelle monnaie « euro » créée en 1999.
Ainsi nous présenterons dans une première partie, l’évolution des formes anciennes puis modernes de
la monnaie puis nous analyserons dans un deuxième temps les caractéristiques de la naissance et de
la courte vie de l’euro et les conséquences que cela a entraîné sur les pays de la zone euro et plus
largement ceux de l’UE .
I L’évolution des formes de la monnaie
A Les formes de monnaie « anciennes »
1. Exemples de monnaies marchandises (bétail, vin, huile d’olive).
2. Inconvénients de la monnaie marchandise.
3. Description de la monnaie métallique à valeur intrinsèque.
B Les formes de monnaie «modernes »
1. Monnaie fiduciaire, du latin fiducia (« confiance »).
2. Monnaie scripturale, monnaie d’écriture circulant grâce au chèque ou à la carte bancaire.
3. Tendance à la dématérialisation de la monnaie dans les économies contemporaines.
II Une nouvelle monnaie: l’euro
A Caractéristiques de la monnaie unique européenne
1. Née le 1er janvier 1999, elle concerne aujourd’hui 13 pays ; rôle du politique dans sa création (traité
de Maastricht).
2. Elle concerne un espace économique de plus de 300 millions d’habitants qui veut rivaliser avec les
États-Unis.
3. Après une très forte dépréciation par rapport au dollar, l’euro a connu une forte appréciation à partir
de 2001. La monnaie européenne atteint aujourd’hui des records par rapport à la monnaie américaine.
B Conséquences de la monnaie unique européenne
1. Gestion de l’euro confiée à une instance supranationale (la BCE : Banque centrale européenne) dont
la mission principale est la stabilité des prix.
2. L’euro renforce l’intégration économique des pays membres (l’échange est en principe facilité).
3. L’euro s’accompagne aussi de nouvelles contraintes (déficit budgétaire < 3 % du PIB, 60%
d’endettement) qui peuvent expliquer en partie l’atonie de la croissance au sein de la zone euro.
Conclusion
De la monnaie marchandise aux formes contemporaines de dématérialisation de la monnaie,
l’évolution a été radicale. Avec l’avènement de l’euro, les douze pays de la zone euro ont désormais un
instrument potentiel pour, en principe, concurrencer la monnaie américaine. Alors que la zone euro
connaît une croissance poussive, certains en arrivent à critiquer et à remettre en cause la monnaie
unique européenne.
Mais l’euro explique-t-il vraiment nos difficultés ? Ne sont-elles pas, plutôt, d’ordre structurel ?
Instrument essentiel des économies contemporaines, ces interrogations sur le rôle de la monnaie sont
légitimes. Mais n’illustrent-elles pas, au fond, le fait que la monnaie n’est rien sans le dynamisme de
l’économie réelle ?
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