Phases de la réponse immune anti-infectieuse - Sante.univ

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Phases de la réponse immune anti-infectieuse
Immédiate (0-4h)
Précoce (4-96h)
Retardée (96-100h)
Non spécifique
Innée
Pas de mémoire
Pas de T spécifiques
Non spécifique/ spécifique
Inductible
Pas de mémoire
Pas de T spécifiques
Spécifique
Inductible
Mémoire
T spécifiques
Fonctions
barrières
Peau, epithelia
Inflammation locale
(C5a)
TNF-" local
IgA muqueuses
IgE sur mastocytes
Inflammation locale
Réponse aux
pathogènes
extracellulaires
Phagocytes
Complément (voies
alterne + lectines)
MBL, CRP
Ac T-indépendents
Complément
IgG-FcR
(opsonisation)
complément (voie
classique IgG, IgM)
Réponse aux
bactéries
intracellulaires
Macrophages
Activation des
macrophages par NK
IL-1, IL-6, TNF-", IL-12
Activation des
macrophages par les
Th1 (IFN-!)
Réponse aux
virus
NK
IFN " et # (type 1)
T cytotoxiques (CD8)
IFN-!
NK activé par IL-12
Rôle et source des interférons "/#
dans l’immunité anti-virale
Interférons de type 1
IFN de type I :
IFN-" = une famille de 14 protéines
IFN-# = une seule protéine
Cellules productrices d’IFN-"/#:
• Produits en petite quantités par de nombreuses en réponse à une infection
virale
• Produits en très grandes quantité par une population de cellules
dendritiques immatures dites plasmacytoïdes après infection virale
Fonctions de IFN-"/#:
! Induit un état de résistance à la réplication virale dans toutes les cellules
exprimant le récepteur à l’IFN (activation RNAse endogène, kinases, MX)
! Augmente l’expression des antigènes de classe I et la présentation de
peptide viraux
! Active les cellules NK, les cellules dendritiques
! Favorise l’activation des lymphocytes B et T
Les cellules dendritiques plasmacytoïdes
ou « Interferon-producing cells »
- Morphologie: plasmacytoïde
- Localisation: organes lymphoïdes et sang
- Fonctions relativement conservées entre espèces
- Malgré leur rareté, les pDC immatures constituent la
source majeure d’IFN de type I dans l’organisme lors d’une
infection virale
- Répertoire d’expression de TLR limité: TLR 7 et 9
- Recrutement rapide dans les ganglions lymphatiques en
cas d’infection
- Transformation en cellule présentatrice d’antigène
professionnelle après maturation induite par pathogènes
Cellules dendritiques plasmacytoïdes: morphologie
Lymphocyte
Spécialisation fonctionnelle des souspopulations de cellules dendritiques
Cellule
dendritique
conventionnelle
Cellule
dendritique
plasmacytoïde
Phénotype
HLA-DR+
CD11c+
CD123-
HLA-DR+
CD11cCD123+
Localisation
Tissus
Organes lymphoïdes
Sang (0,2%)
Organes lymphoïdes
Sang (0,2%)
Répertoire de TLR
1, 2, 3, 4, 5, 6, 8
7, 9
Cytokines produites
IL-12
IFN de type I
Pathogènes reconnus
Bactéries++++
Virus
Virus ++++
Bactéries
Spécialisation fonctionnelle des sous-poulations
de cellules dendritiques
Monocyte
Cellule dendritique
myéloïde (DC1)
2
1
1
6
Cellule dendritique
plasmacytoïde
2
4
5
5
9
6
3 8
8
7
Bact. Gram +
Bact. Gram -
IL-12, TNF-", IL-6
+
maturation
Champignon
Virus à ssARN
Virus à dsARN
Virus à ADN
TLR
Interférons de type I
+
maturation
Voies de migration des pDC et des CD conventionnelles
dans les ganglions lymphatiques
DC
conventionnelle
Follicule B
Artère
Stimulation de la réponse spécifique par les pDC
Monocyte
mDC
iDC
Th1
T CD4+
IFN-!
Activation
7 9
IFN-"/#
T CD8+
Cytotoxicité
IFN-!
pDC
NK
Lympho B
IFN-"/#
IL-6
Plasmocyte
PDC et immunopathologies
• Infection virale (ex: HIV)
• Autoimmunite (ex: Lupus)
• Cancer
Vaccinations anti-infectieuses
1. Mécanismes d’échappement des
agents pathogènes au systéme
immunitaire
2. La vaccination anti-infectieuse
Mécanismes d’échappement des
pathogènes au système immunitaire
1. Variations antigéniques
- sérotypes (ex: pneumocoques)
Défenses anti-pneumocoque
-Phagocytose naturelle
limitée par capsule
polysaccharidique
-Rôle majeur des Ac
opsonisants
-84 sérotypes
différents (capsule)
Mécanismes d’échappement des
pathogènes au système immunitaire
1.
Variations antigéniques
- sérotypes (ex: pneumocoques)
- mutations et recombinaisons (ex: virus influenzae, HIV)
Variations antigéniques du virus
influenzae type A
Mutation
Recombinaison
-protection due aux Ac antihémagglutinine ou HA
(post-infectieux ou post
vaccination)
- les mutations ponctuelles
(« dérive ») de l’HA
n’entraîne qu’une épidémie
modérée (réaction croisée
de l’immunité préexistente)
- une recombinaison
(« cassure ») avec un virus
animal entraîne une
pandémie (immunité
préexistente inefficace)
Spécificité antigénique de la réponse
immunitaire anti-influenzae
Les réponses secondaires anti-influenzae sont toujours dirigées
contre des épitopes du variant viral responsable de la primoinfection
Deux mécanismes peuvent mener à
une pandémie à Influenzae
Mécanismes d’échappement des
pathogènes au système immunitaire
1.
2.
2.
3.
Variations antigéniques
- sérotypes (ex: pneumocoques)
- mutations et recombinaisons (ex: virus influenzae, HIV)
- réarrangement ADN produisant une nouvel antigène (ex:
trypanosome, neisseria)
Persistance - Latence
- ex: HSV, VSV
Résistance
- inhibition fusion phagosome-lysosome (ex: mycobactérie)
- échappement du phagosome (ex: listeria)
- résistance aux Ac (ex: treponème)
Subversion de la réponse immunitaire
- virus ++++
- expression de protéines (ex: vIL-10, vFcR) qui interfèrent avec
la réponse immunitaire
Vaccination
• Les infections restent la principale cause de
mortalité dans le monde (1/3)
• La vaccination est la contribution la plus
importante de l’immunologie
• Edward Jenner, 1798: pionnier de vaccination
• Buts: protection collective, protection individuelle
• Immunité stérilisante ou immunité protectrice
(empêche les formes graves, ex: BCG)
Effets des vaccinations: exemples
Diphtérie
Incidence
annuelle
Polyomyélite
Rougeole
Maladies infectieuses graves pour
lesquelles un vaccin efficace n’est toujours
pas disponible (Data OMS 2001)
Maladie
Paludisme
Mortalité annuelle
Incidence estimée
1 124 000
300-500 millions
15 000
-
Tuberculose
1 644 000
8 millions
Diarrhées
infectieuses
2 001 000
4 milliards
Infections
respiratoires
3 947 000
362 millions
SIDA
2 866 000
2 millions
745 000
44 millions
Schistosomiase
(Bilharsiose)
Rougeole (vaccin
actuel thermosensible)
Caractéristiques d’un
vaccin efficace
•
•
•
•
•
Sans risque
Induit une protection durable
Induit des anticorps neutralisants
Induit une réponse T protectrice (mémoire)
Pas cher, facile à administrer, stable, peu
d’effets secondaires
Production et
fonction des
anticorps (rappel)
Activation B par antigène
et T CD4
CD40 CD40L
Sécrétion d’Ac par
plasmocytes
Anticorps neutralisants
= IgG et IgA (+++)
(diffusion dans espaces
extravasculaires)
Coopération T CD4 - B pour la production
d’anticorps antiviraux neutralisants
Différents types vaccinaux
1. Vaccins vivants atténués
2. Vaccins tués ou inactivés
3. Antigènes purifiés
4. Polysaccharides conjugués
Vaccins vivants atténués
1.
2.
3.
4.
Production: sélection de souches (virus+++) atténuées par culture
dans des cellules non humaines. Non pathogèniques mais
immunogénicité conservée.
Avantages: très efficace +++:
- réplication dans les cellules de l’hôte (et donc réponse T
cytotoxique ++)
- forte stimulation de la réponse immunitaire (TLR+++)
! pas de rappel à court terme
Inconvénients:
- risque théorique de réversion à un état de virulence
- contre indication si déficit immunitaire
- risque de neutralisation si Ac préformés (donc éviter < 6 mois)
Exemples:
- virus: poliomyélite oral (Sabin), rougeole, oreillons, rubéole,
fièvre jaune, varicelle
- bactéries: BCG (mycobacterium bovis), salmonella typhi
(vaccin oral)
Vaccins tués ou inactivés
1.
2.
3.
4.
Production: culture de pathogènes et inactivation
physique ou chimique
Avantages:
- pas de contre indication
- administration précoce possible
Inconvénients:
- efficacité moindre que vaccins vivants
! nécessite des injections de rappel
Exemples:
- virus: influenza (grippe), rage, poliomyélite
injectable (Salk), hépatite A
- bactéries: typhoïde et paratyphoïde, vibrio cholera
(injectable)
Antigènes purifiés
1.
2.
3.
4.
Production: purification à partir de pathogène ou production par
génie génétique
Avantages:
- pas de contre indication
- administration précoce possible
Inconvénients:
- efficacité moindre que vaccins entiers
- nécessite souvent un adjuvant
! nécessite des injections de rappel (sauf polysaccharides
purifiés)
- les polysaccharides purifiés sont peu immunogènes chez le
jeune enfant
Exemples:
- virus: hépatite B,
- bactéries: tétanos, diphtérie (anatoxines purifiées), coqueluche
(bordetella pertussis)
méningocoque, pneumocoque (polysaccharides purifiés)
Adjuvants
Définition: substance qui " l’immunogénicité des
antigènes (réponse primaire +++)
Mécanismes d’action:
1. Modification physique de l’Ag ! persistance, capture
par CPA
Ex: Hydroxyde d’alumine (Alum): seul adjuvant utilisé dans des
vaccins chez l’homme - favorise une réponse Th2 (Ac++)
2. Activation des CPA (cellules dendritiques) +
inflammation +++ (de nombreux adjuvants sont des
ligands de TLR)
Ex:
- adjuvant complet de Freund (=huile minérale + eau +
mycobactéries tuées) ! NOD2 (reconnaît le muramyl-dipeptide)
- motifs CpG (ADN bactérien) ! TLR9
- toxine pertussique (Bordetella pertussis, coqueluche)
Activation des cellules dendritiques par les
adjuvants
Ligand de TLR
(adjuvant)
Antigène
?
Medzhitov, Nat Rev Immunol 2001, 1:135
Facteurs influencant l’immunogénicité
des antigènes protéiques
Facteurs
" immunogénicité
# immunogénicité
Poids moléculaire
Elevé
Faible (<2500)
Dose
Intermédiaire
Faible ou elevée
Voie d’administration
S/C > IP > IV > oral
Composition
Complexe
Simple
Forme
Particule, agrégé
Soluble
Adjuvants
" 1/2 vie Ag
Bactérie
#1/2 vie Ag
Pas de bactérie
Polysaccharides conjugués
Mécanisme d’action
1. Utilisation d’un protéine
porteuse (toxine tétanique
ou diphtérique)
2. Intérêt chez le jeune
enfant (< 2 ans) car
mauvaise réponse aux Ag
polysaccharidiques (Ag Tindépendents)
toxine
tétanique
polysaccharide
1
3
3. Exemples:
- Haemophilus influenzae
type B (HiB)
-Streptococcus pneumoniae
(pneumocoque)
2
4
Importance de la voie
d’administration
• La plupart des vaccins s’administrent pas injection (S/C,
IM, ID). Deux inconvénients:
- douloureux et onéreux (seringues, aiguilles, personnel)
- ne correspond pas le plus souvent à la voie naturelle des pathogènes
(efficacité?)
• Intérêt du développement de vaccins oraux ou nasaux
- nécessite de mieux comprendre l’immunité
muqueuse
- l’administration d’Ag par voie orale ou digestive
peut entraîner un tolérance plutôt qu’une immunisation
(des adjuvants peuvent être nécessaire)
Vaccins en cours de recherche et
développement
• Bactéries recombinantes: utilisation de bactéries
génétiquement modifiées pour exprimer des épitope T et B
(salmonella, vibrio cholera)
• Virus recombinants: virus de la vaccine, adenovirus (délétion
de gènes de virulence et insertion d’antigènes)
• Vaccinations par acides nucléiques: injection intramusculaire
de plasmide bactérien. Fait intervenir une reconnaissance par
le TLR9. Efficace. Peu onéreux.
• Peptides: identification épitope difficile. Très spécifique mais
limites dues au polymorphisme HLA
• Nouveaux adjuvants: difficulté d’utilisation (efficaces mais
toxiques)
• Ciblages antigéniques vers les CPA (mannosylation, porteurs
lipidiques)
• Utilisation de cytokines stimulatrices ou d’anticorps anti-cytokine
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