Atteindre le bon état écologique en Ille-et

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MISEN 35
Atteindre le bon état écologique
en Ille-et-Vilaine :
Quelles actions des services de l’État ?
Comité stratégique de la
Mission interservices de l’Eau et de la Nature
d’Ille-et-Vilaine
Le 11 mars 2016
02 90 02 32 88
MISEN 35
Le 11 mars 2016
Comité stratégique de la
Mission interservices de l’Eau et de la Nature d’Ille-et-Vilaine
Le vendredi 11 mars à 10h00
à la Préfecture Martenot
Le 11 mars s’est déroulé le comité stratégique de la Mission Interservices de l’Eau et de la
Nature d’Ille-et Vilaine, sous la présidence de M. le Secrétaire Général représentant M. le
Préfet de Région.
L’occasion de :
• dresser le constat de la situation du
département en matière de qualité de l’eau
et de protection de la nature,
• de sa capacité à atteindre les objectifs de
bon état écologique
• et de présenter les actions des services de
l’État pour y parvenir.
MISEN 35
L’eau et la biodiversité en Illeet-Vilaine menacées ;
des contrôles pour les protéger
L’Ille-et-Vilaine est le département du bassin Loire-Bretagne où la qualité de l’eau
actuelle est la plus éloignée des objectifs. Par ailleurs, nos modes de vie
constituent des facteurs de dégradation de la biodiversité. La reconquête de la
qualité de l’eau et la préservation globale de la biodiversité doivent permettre de
maintenir les fonctionnalités des écosystèmes et les services rendus par ces
derniers. En Bretagne, ces services sont essentiels pour l'attractivité, l'économie et
la qualité de vie du territoire.
Les contrôles environnementaux réalisés par les services de l’État sont par
conséquent un des outils utilisés pour atteindre ces objectifs d’intérêt général.
 Quels facteurs de dégradation de la qualité de l’eau ?
Le département d’Ille-et-Vilaine est celui du Bassin Loire-Bretagne où l'état actuel est le plus éloigné des
objectifs de la Directive Cadre Européenne sur l'Eau (DCE) (voir carte en annexe).
Les causes de dégradation de la qualité de l’eau sont nombreuses mais sont principalement liées à 3
paramètres sur le département, à savoir :
•
la morphologie des cours d’eau
La morphologie concerne le profil du cours
d’eau. Quelques exemples de travaux
entraînant une dégradation de ce paramètre
sont le busage des cours d’eau, les
obstacles (seuils, barrages, plans d’eau)
créés par la main de l’homme ou encore le
curage de ceux-ci.
Les dégradations morphologiques entraînent
des ruptures de continuités écologiques, des
hausses de la température de l’eau et une
eutrophisation1 qui impactent notamment
directement la qualité et la diversité des
habitats biologiques.
•
1
les pesticides
Développement d’algues et de bactéries, dû à un excès de nutriments dans le milieu, qui réduit l’oxygénation de l’eau. Le cours d’eau
perd alors sa capacité d’auto-épuration.
La présence de pesticides dans les cours d’eau est liée à leur usage agricole mais aussi à leur utilisation par
les collectivités et les particuliers. Ils provoquent une altération de la qualité chimique et biologique du
cours d’eau, des altérations parfois conséquentes sur la qualité de l’eau potable et, de par leur toxicité, des
destructions indésirables de faune et de flore.
•
les macropolluants
Enfin, les macropolluants désignent les matières organiques et en suspension rejetées par les activités
anthropiques, à savoir principalement les stations d’épuration urbaines et industrielles et les pollutions
diffuses agricoles. Ces rejets parfois excessifs provoquent une désoxygénation et un colmatage des
cours d’eau ainsi que leur eutrophisation et jouent à la fois sur la qualité biologique et la qualité physicochimique de ceux-ci.
Un dépassement du seuil de qualité sur un seul paramètre (physico-chimique, biologique ou chimique)
suffit à ne pas atteindre le bon état écologique de la masse d’eau 2 considérée au titre de la Directive Cadre
sur l’Eau. Or, le bon état écologique des masses d’eau devait être atteint en 2015, avec des possibilités de
dérogations jusqu’en 2021 ou 2027 selon l’état de dégradation et les actions à mettre en œuvre, sous peine
de sanctions communautaires.
 Quels facteurs de dégradation de la biodiversité ?
La Bretagne est caractérisée par une occupation humaine très ancienne et répartie sur tout le territoire, en
lien avec son mode d’habitat dispersé. Ainsi, la biodiversité qui s’observe et se mesure aujourd’hui résulte
des activités humaines qui se sont succédées sur le territoire, et continue d'évoluer avec elles. Cette
caractéristique de milieux en mosaïque forge l’identité du territoire et conditionne le fonctionnement des
écosystèmes.
Les facteurs de dégradation de la biodiversité sont anthropiques et d’origines diversifiées :
•
destruction d’habitats ou d’espèces protégés sur des sites remarquables (Natura 2000, sites
classés...) ou non en raison de grands projets d’infrastructures (voies de communication
notamment),
•
fragmentation des habitats naturels et des corridors écologiques en raison de l’urbanisation,
•
introduction d’espèces exotiques envahissantes animales ou végétales qui exercent une pression et
provoquent une disparition progressive d’espèces indigènes...
 Pourquoi des contrôles environnementaux et comment ?
Les contrôles environnementaux sont par conséquent un des outils permettant de garantir le respect de
la réglementation liée à la Directive Cadre sur l’Eau et à la préservation de la biodiversité.
2
Portion homogène de cours d’eau
En 2015, les services de la MISEN (voir encadré) ont consacré un équivalent de 3200 jours à réaliser des
contrôles de ce type.
Parmi les thématiques couvertes par ces contrôles, on trouve des contrôles :
• d’exploitations agricoles au titre de la Directive Nitrates, de la réglementation relative aux
Installations Classées pour la Protection de l’Environnement ou de l’utilisation de produits
phytopharmaceutiques,
• de rejets et de fonctionnement de stations d’épuration,
• de barrages (sécurité, respect du débit réservé, de la continuité écologique),
• de travaux sur les milieux aquatiques (cours d’eau, zones humides...)
• de prélèvements d’eau superficielle ou souterraine,
• inopinés de surveillance du territoire (pollutions, plaintes, tournées terrain...)
• de police de la chasse et de lutte contre le braconnage,
• de préservation du patrimoine naturel, d’habitats ou d’espèces protégés,...
Ces contrôles sont effectués par des agents
habilités dont la majorité sont inspecteurs de
l’environnement, c’est-à-dire commissionnés et
assermentés au titre du code de l’environnement et
donc agents de police judiciaire.
L'exercice du contrôle nécessite le respect d'un
certain nombre de règles par le contrôleur. En début
de contrôle, les inspecteurs de l'environnement
doivent présenter l'objet de leur visite et s'identifier.
Ils peuvent, sur demande du contrôlé, présenter leur
carte
professionnelle.
Les
inspecteurs
de
l’environnement de l’ONEMA3 et de l’ONCFS4 sont
tenus d’intervenir en uniforme et avec leur
équipement de sécurité réglementaire.
Les suites données aux anomalies constatées sont
proportionnées à la gravité et à la réitération
éventuelle des faits.
Environ 1/3 des contrôles donnent lieu à un
constat de non conformité plus ou moins grave
qui fait l’objet :
• soit de suites administratives : rapport de
manquement suivi d’un arrêté préfectoral de
mise en demeure qui constitue un
avertissement avec délai de mise en
conformité,
• soit de suites pénales : procès verbal de
constatation ou de délit transmis au
Procureur.
Plus de 90 % des contrôlés chez qui une non
conformité est constatée la première année se
remettent en conformité lors de la deuxième
inspection des services de contrôles.
Qu’est-ce que la Misen ?
La Mission Interservices de l’Eau et de la Nature (Misen)
regroupe, sous l’autorité du Préfet, l’ensemble des
services de l’État du département qui assurent des
missions visant à la préservation et à l’amélioration de la
qualité des masses d’eau ainsi que de la préservation de
la biodiversité.
Ces missions recouvrent des champs très variés tels
que :
- l’instruction de dossiers impactant l’environnement au
sens large du terme,
- des contrôles au titre du code de l’environnement (loi
sur l’eau, installations classées pour la protection de
l’environnement, espèces protégées, directive nitrates,
milieux marins...), du code de la santé publique
(alimentation en eau potable) ou du code rural (utilisation
des produits phytopharmaceutiques),
- un appui ou une participation à des démarches de
territoire souvent volontaires (politiques portées par les
syndicats de bassins versants ou les structures de
Commissions Locales de l’Eau par exemple, programmes
d’actions sur les captages prioritaires d’eau potable...)...
Une fois par an, le Préfet valide les orientations d’actions
et le plan de contrôles des services membres de la Misen
lors d’un comité stratégique qu’il préside. Ce comité s’est
tenu le vendredi 11 mars 2016.
La Misen s’investit pour la reconquête de la qualité de l’eau et à la préservation de
la biodiversité. La Misen souhaite favoriser l’implication la plus large possible :
nous sommes tous acteurs pour le bon état écologique !
3
Office national de l’eau et des milieux aquatiques
Office national de la chasse et de la faune sauvage
4
Annexe
Carte d’état écologique 2013 des masses d’eau cours d’eau
L’Ille-et-Vilaine est le département du Bassin Loire-Bretagne où l'état actuel est le plus éloigné des
objectifs de la Directive Cadre sur l'Eau.
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