Les fièvres périodiques héréditaires Page 1 sur 2 TRAPS Décrit tout d’abord sous plusieurs noms dont la fièvre hibernienne familiale, ce syndrome associe de la fièvre avec des myalgies localisées et un érythème douloureux, il est de transmission autosomique dominante et est dû à une anomalie des récepteurs du TNF : TNFreceptor associated periodic syndrome. ♦ Clinique Les manifestations cliniques durent de 1 à 8 jours, voire plus, s’accompagnent de fièvre et comprennent : des douleurs musculaires localisées et migratrices, des douleurs abdominales, une conjonctivite douloureuse, un œdème péri-orbitaire, des douleurs thoraciques, un érythème du tronc ou des extrémités, des arthralgies des grosses articulations. ♦ Génétique et épidémiologie La plupart des patients viennent d’une famille irlandaise et écossaise mais plus de 20 familles ont été retrouvées à travers le monde. La transmission est autosomique dominante. ♦ Anomalies biologiques Lors d’une attaque, on retrouve une hyperpolynucléose à neutrophiles, une élévation de la CRP et une activation modérée du complément. Il peut exister une hypergammaglobulinémie polyclonale avec augmentation notamment des IgA. Le signe spécifique est un taux bas sérique du récepteur soluble de type 1 du TNF. ♦ Pathogénie Les anomalies sont situées sur le bras court du chromosome 12 et comportent des mutations du gène du récepteur de type 1 du TNF. Normalement, le TNF alpha se fixe sur son récepteur puis se déclenche la réaction inflammatoire, mais une protéase libère le récepteur de la membrane et ce récepteur soluble va circuler pour se fixer au TNF circulant. Dans le TRAPS, cette protéase ne fonctionne pas et le récepteur n’est pas clivé, entraînant ainsi un signal continu du TNF et ses conséquences inflammatoires. ♦ Traitement La prednisone à plus de 20 mg/j est efficace sur les attaques mais son effet s’estompe rapidement, nécessitant une augmentation des doses. La colchicine est inefficace. L’etanercept a donné de très bons résultats chez 6 sur 8 patients traités. Une simple cure de 25 mg d’etanercept pendant 3 jours a permis d’obtenir une rémission complète de la maladie chez un patient pendant plus de 6 mois. ♦ Pronostic Le risque d’amylose conditionne le pronostic et survient dans 25% des cas, essentiellement rénale. www.rhumato.net Les fièvres périodiques héréditaires Page 2 sur 2 Le syndrome de Muckle-Wells Il associe une urticaire, non déclenchée par le froid, et une surdité progressive. Les attaques s’accompagnent souvent de douleurs abdominales et d’arthrites. ♦ Génétique L’anomalie génétique est localisée sur le chromosome 1 (1q44). Le gène CLAS1 code une protéine avec un domaine pyrine, nucléotidique et riche en leucine, suggérant à cette protéine un rôle dans l’inflammation. La maladie est localisée surtout en Europe du Nord. ♦ Clinique Le syndrome se déclare en général avant l’âge de 5 ans par une fièvre périodique avec stomatite aphteuse, pharyngite, adénopathies cervicales douloureuses. Les arthrites intéressent les membres inférieurs et s’accompagnent souvent de myalgies. Les radios sont normales. Le pronostic est plus favorable que les autres syndromes périodiques. ♦ Biologie Le taux des IgD peut être élevé mais moins que dans le syndrome des hyper IgD. ♦ Traitement La plupart des patients répondent à un ou deux jours de prednisone ( 1 à 2 mg/kg). La colchicine est inefficace mais pourrait être utile au long cours pour éviter la survenue d’une amylose. Considérations futures On peut se demander pourquoi les symptômes sont périodiques. Une explication est que la protéine mutée fonctionne à peu près en période normale, mais se décompense lors de stress, infection ou traumatisme. www.rhumato.net