L`euro est-il trop fort

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L’euro est-il trop fort ?
A l’écran :
Cette vidéo est une émission d’actualité économique sur la valeur de l’euro. La vidéo
commence avec l’apparition de divers symboles suivit par des incrustations.
Incrustation :
Les clés pour comprendre / Actu Eco
25 février 2013 / L’euro est-il trop fort ?
Comment expliquer l’appréciation récente de l’euro ?
A l’écran :
Eric Buffandeau apparaît à l’écran. Pendant son discours, des incrustations illustrent ses
propos. L’écran affiche un graphique montrant l’évolution de l’appréciation de l’euro.
Incrustation :
L’euro est-il trop fort ?
Eric Buffandeau, directeur adjoint, Direction Veille, Etudes & Prospectives, Pôle stratégies –
BPCE
Eric Buffandeau :
Une monnaie s’apprécie généralement quand l’excédent extérieur d’un pays s’accroît, quand
l’écart plus favorable de ses taux d’intérêt ou de sa croissance potentielle attire les capitaux
étrangers ou encore quand sa devise joue, comme le dollar, un rôle spécifique de valeur
refuge, du fait de la perception d’un risque systémique. Récemment, c’est bien l’atténuation
du risque d’éclatement de la zone euro qui a permis l’appréciation de l’euro, au-delà des
pratiques monétaires plus agressives du Japon et des Etats-Unis. L’affirmation de
l’irréversibilité de la monnaie unique par la BCE depuis le 26 juillet 2012 en est directement
la cause. Point d’inquiétude, l’euro pâtit du même problème vicieux que celui du yen. Comme
la monnaie japonaise, il est surévalué. Mais la zone euro dégage des excédents extérieurs
records. Ils s’expliquent, certes, par des excédents structurels allemands de compétitivité,
mais aussi par l’atonie conjoncturelle et par la politique de déflation interne menée par les
pays européens du sud. Ainsi, les politiques d’ajustement des comptes publics affaiblissent
drastiquement la demande interne de ces pays, donc leurs importations, sans pour autant
que leurs exportations progressent davantage par un effet de compétitivité. Ce phénomène
pervers peut conduire à un véritable enlisement économique de la zone euro.
A l’écran :
Une incrustation s’affiche sous forme de question.
Incrustation :
L’appréciation récente de l’euro est-elle un sujet d’inquiétude ?
Transcript réalisé par Ipedis
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A l’écran :
Eric Buffandeau répond à la question. Pendant son discours, l’écran affiche un graphique
avec des incrustations.
Incrustation :
Evolution du change €/$ depuis 1996
FMI, le taux de change de l’euro en parité du pouvoir d’achat (PPA) serait autour de
1 €=1,17 $
17/12/2007
1,59 $
Faillite de Lehman Brothers
1,51 $
14/12/2009
Problèmes budgétaires européens
1,48 $
12/12/2011
1,34 $
Eric Buffandeau :
L’Europe est aujourd’hui confrontée à une situation de croissance quasi nulle et à la
poursuite du marasme économique des pays périphériques du sud, du fait d’un processus
long et généralisé de désendettement public et privé et des réformes structurelles mises en
œuvre. Le soutien apporté par les exportations comme source de croissance est donc crucial,
alors même que le chômage tend dangereusement à croître et que certains pays comme la
Grèce ou l’Espagne sont obligés de mener des politiques de déflation interne des salaires et
des prix pour retrouver une compétitivité perdue. L’appréciation récente de l’euro au-delà de
1,30 dollar et, fait nouveau, contre la plupart des monnaies, devient dans ce cas un grave
sujet d’inquiétude. Cela est surtout vrai pour les pays européens du sud, dont le seuil de
tolérance à la hausse de l’euro serait déjà nettement dépassé. Ce seuil serait très inférieur à
1,20 dollar, tandis qu’il pourrait être supérieur à 1,50 dollar pour l’Allemagne, du fait de
produits exportés plus haut en gamme.
A l’écran :
L’écran affiche la carte de l’Europe avec des incrustations avant de revenir sur Eric
Buffandeau.
Incrustation :
Parité de pouvoir d’achat (OCDE en 2012)
Zone euro : 1,24 $
France : 1,16 $
Eric Buffandeau :
La parité de pouvoir d’achat d’après l’OCDE serait en 2012 d’environ 1,24 dollar pour la zone
euro et de 1,16 dollar pour la France. L’autre danger viendrait de la stratégie de dépréciation
du change, pratiquée délibérément par les Etats-Unis, la Chine et, plus récemment de façon
spectaculaire, par le Japon.
A l’écran :
L’écran affiche un tableau de taux de change avant de revenir sur Eric Buffandeau.
Transcript réalisé par Ipedis
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Eric Buffandeau :
En face, l’Europe n’a encore ni l’autorité légitime, ni la doctrine pour énoncer une véritable
politique de change, bien que l’euro soit la seconde devise mondiale par la taille et la
profondeur de ses marchés financiers. De plus, la BCE ne cherche surtout pas à nourrir une
guerre des changes, notamment en deçà d’un certain niveau de l’euro, situé probablement à
environ 1,60 dollar. Rappelons enfin qu’en France, d’après les modèles économétriques, une
appréciation permanente de 10 % de l’euro par rapport aux autres devises se traduirait à
court terme par un recul significatif de la croissance économique de l’ordre de 0,5 point de
PIB par an les trois premières années, et par une baisse de l’inflation de 0,2 à 0,3 point par
an.
A l’écran :
Une incrustation s’affiche sous forme de question.
Incrustation :
Comment l’euro peut-il évoluer en 2013-2014 ?
A l’écran :
Eric Buffandeau répond à la question. Pendant son discours, l’écran affiche une image de
plusieurs drapeaux de l’Union européenne.
Eric Buffandeau :
L’euro devrait normalement reculer face à la plupart des devises en 2013-2014, sauf par
rapport au yen et au franc suisse. Plusieurs raisons à cela. D’abord, la conjoncture
européenne va rester plutôt molle, avec une croissance potentielle très affaiblie, comparée à
celles des Etats-Unis ou des pays émergents. Ensuite, la crise européenne est encore loin
d’être résolue, qu’il s’agisse du renforcement de l’intégration budgétaire, de l’union bancaire,
de l’utilisation effective du nouveau programme d’opération monétaire sur titres par la BCE,
du plan d’aide à l’Espagne ou encore de la question récurrente du désendettement public
grec. Enfin, la BCE pourrait chercher à endiguer l’appréciation de l’euro, comme l’a fait
récemment savoir Mario Dragui, en déclarant que la hausse de l’euro faisait davantage
baisser l’inflation. Il a ainsi suggéré que la faiblesse des tensions inflationnistes et le risque
de déflation pouvaient favoriser une nouvelle baisse des taux directeurs ou le lancement d’un
programme d’opération monétaire sur titres si l’euro continuait de remonter. Cette menace
implicite a ponctuellement fait reculer l’euro, au-delà de la résurgence des inquiétudes
politiques et bancaires venant de l’Espagne et de l’Italie.
A l’écran :
Une incrustation s’affiche en bas de l’écran.
Incrustation :
© Groupe BPCE / Communication interne – février – 2013
Transcript réalisé par Ipedis
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