2.3 quelques méthodes pour aider les amphibiens

publicité
1 PRÉSENTATION GÉNÉRALE
DES
AMPHIBIENS
1.1 INFORMATIONS GÉNÉRALES
« Amphibien » signifie « double biologie ». Ils passent une partie de l’année en phase terrestre, l’autre en phase aquatique (généralement plus courte) :
- phase aquatique : reproduction et ponte + stade larvaire
- phase terrestre : migrations et hivernage
Les Amphibiens ont la peau humide et sans écailles. Ce sont des animaux à sang froid, c’est-à-dire que la température corporelle évolue avec celle de
leur environnement. L’activité est plus réduite par temps frais. Ils peuvent prendre des « bains de soleil » pour augmenter leur capacité d’action. En
hiver, la baisse de la température peut rendre toute activité impossible. Ce désavantage est compensé par :
- un faible besoin en nourriture
- une consommation très faible en énergie
Les Amphibiens sont divisés en 2 ordres :
- les Anoures, qui n’ont pas de queue à l’âge adulte et un corps court et trapu => Grenouille, Crapaud, Rainette…
- les Urodèles, qui ont un corps allongé et une queue à l’état larvaire et adulte => Triton, Salamandre…
1.2 LA RESPIRATION
La respiration s’effectue de diverses manières :
- au stade larvaire, il s’agit d’une respiration cutanée et par branchies (internes chez les têtards, externes chez les larves de Tritons)
- au stade adulte : respiration par la peau et par les poumons
La respiration cutanée se fait par dissolution du dioxygène dans de l’eau. C’est pour cela qu’ils ont la peau humide en permanence (et qu’il faut
s’humidifier les mains avant toute manipulation). Pendant l’hivernage, la baisse d’activité fait que la respiration cutanée suffit : certaines espèces
peuvent donc hiverner au fond d’une mare, dans la vase par exemple, se contentant de l’oxygène contenu dans l’eau.
1.3 LA REPRODUCTION
La reproduction diffère selon les espèces :
- chez les Anoures, la fertilisation est externe : les œufs sont fertilisés par le mâle au moment où ils sont pondus
- chez les Urodèles, elle est interne, bien que le mâle soit dépourvu d’organe d’intromission : le sperme est transféré dans les organes génitaux
de la femelle par l’intermédiaire d’un spermatophore (masse spermatique + support), laissé sur le sol et « récupéré » et stocké par la femelle
quand elle passe dessus. La fécondation a lieu quand les œufs passent par le cloaque au moment de la ponte
Le processus commence par une attraction de la femelle par le mâle : soit par le chant et la livrée nuptiale (chez les Anoures), soit par la livrée
nuptiale et les parades (chez les Urodèles).
Triton ponctué : à gauche en livrée nuptiale (pour la reproduction), à droite en phase terrestre
1.4 LE CYCLE DE VIE
La larve d’Anoure (têtard) est très différente d’aspect de l’adulte, avec une tête disproportionnée, l’absence de membres et la présence d’une longue
queue bordée de nageoires. 5 étapes se succèdent de l’éclosion à la métamorphose :
- jeune larve venant de déchirer sa membrane munie de branchies externes
- formation de la bouche et de l’intestin, allongement de la queue, les branchies deviennent internes : la larve prend le nom de têtard
- les membres postérieurs apparaissent à la base de la queue
- les membres antérieurs percent la peau
- le bec corné disparaît, la queue également, le têtard acquiert la forme de l’adulte
La larve d’Urodèle possède la même forme générale que celle de l’animal métamorphosé, avec en plus 3 paires de branchies externes bien visible. A
l’éclosion, elle possède des bourgeons de membres antérieurs, qui vont s’allonger petit à petit. Une seconde période débute avec la première prise de
nourriture : les membres postérieurs apparaissent. A la fin de cette période, la larve a acquis une taille assez grande, et est prête à se métamorphoser.
A noter que les larves de Salamandre naissent à un stade de développement avancé, avec 4 membres bien formés (ovoviviparité).
1.5 LE DÉPLACEMENT
L’adaptation au saut est permise chez les Anoures par un développement important des pattes postérieures. Les membres antérieurs (souvent courts)
servent à la réception. Les bonds sont particulièrement importants chez les Grenouilles (50 cm de haut et 1 mètre de long pour la Grenouille verte par
exemple).
Les sauts sont plus faibles chez les Crapauds, qui se déplacent en s’appuyant sur les extrémités de leurs membres. Les Anoures nagent en dépliant
rapidement les membres postérieurs vers l’arrière puis en les ramenant le long du corps.
Chez les Urodèles, la faible longueur des pattes et leur disposition transversale limitent la locomotion terrestre à de simples mouvements de reptation.
En milieu aquatique, ils se propulsent à l’aide de leur queue, en repliant les membres le long de leur corps.
1.6 LES MIGRATIONS
Après avoir atteint l’âge adulte, les Amphibiens vont chercher un milieu de reproduction.
C’est en général un habitat aquatique, qui peut se trouver à proximité de la zone de vie
terrestre, mais aussi en être éloigné de plusieurs centaines de mètres (Tritons) voire de
quelques kilomètres (Crapauds, Grenouille rousse). Les capacités locomotrices limitées
rendent ces déplacements éprouvant : le moindre muret devient un obstacle infranchissable,
et des populations entières sont décimées lors de traversées de routes chaque printemps.
La migration prénuptiale est le trajet qui conduit les adultes de leur site d’hivernage à leur
lieu de reproduction. Elle dure quelques heures et est limitée dans l’espace. Elle suit
souvent de peu la sortie d’hivernage. L’adulte cherchera le plus souvent, instinctivement, à
retourner vers le milieu humide où il est né pour s’y reproduire à son tour.
La migration postnuptiale relie le site de reproduction à des habitats appelés « quartiers
d’été » ou domaines vitaux, où les adultes se sédentarisent. A la fin de la belle saison,
certaines espèces comme le Crapaud commun effectuent une migration automnale qui les
conduit vers les quartiers d’hiver ou site d’hivernage.
2 L’ÉVOLUTION ET L’IMPACT DE L’HOMME SUR
LES
AMPHIBIENS
2.1 DES ESPÈCES MENACÉES
La destruction des milieux naturels est une cause directe qui entraîne la raréfaction des Amphibiens. On peut y ajouter la pollution (des eaux, des sols
et atmosphérique, par les pesticides, herbicides…). Le réchauffement climatique, qui en résulte, aura un impact également négatif sur les populations
d’Amphibiens (et sur les autres animaux et végétaux bien sûr).
Tous les Amphibiens sont protégés par la loi : leur destruction, ainsi que l’enlèvement et le transport de leurs œufs ou larves sont interdits.
2.2 DES ESPÈCES UTILES
Les Amphibiens sont essentiels dans de nombreux domaines au niveau mondial :
- ils jouent un rôle dans la chaîne alimentaire, aussi bien en tant que proies qu’en tant que prédateurs
- ils contrôlent les populations de certains insectes, contrôle essentiel dans la réussite des cultures agricoles
- ils réduisent la propagation de maladies comme la malaria, en mangeant les vecteurs
- leur peau produit des substances pouvant tuer microbes et virus, offrant des perspectives de découvertes de nouveaux médicaments
- leur peau étant très perméable, ce sont d’excellents indicateurs de la qualité environnementale => leur disparition ne précède que de peu celle
d’autres espèces !
2.3 QUELQUES MÉTHODES POUR AIDER LES AMPHIBIENS
-
cesser la perte des milieux humides
recréer des mares et des corridors entre ces milieux de vie
laisser des caches (souches d’arbres, tas de branches, tas de briques en désordre…) qui présentent des conditions d’humidité et de chaleur
constantes, et ainsi permettent la phase de vie terrestre
limiter au maximum l’utilisation de produits type pesticides, herbicides, fongicides…
mettre en place des « crapauducs » sous les voies routières qui coupent des routes de migration au printemps
sensibiliser le grand public à la menace qui pèse sur ces espèces
Chacun, dans son jardin, peut accueillir des Amphibiens, soit en phase de reproduction (si une mare ou un point d’eau est présent), soit en phase de vie
terrestre (en proposant dans son jardin des zones d’herbes folles, des tas de bois…), soit les deux ! Par contre, il est interdit d’introduire ces animaux
dans les bassins. De la même façon, la création de mare répond à des règles précises pour pouvoir être à même de les accueillir (berges douces,
luminosité suffisante…).
3 PRÉSENTATION DE
QUELQUES ESPÈCES RENCONTRÉES EN
FLANDRE
3.1 CLÉ DE DÉTERMINATION SIMPLIFIÉE
Espèces
Caractéristiques particulières
-
Grenouille verte
Crapaud commun
Triton
Salamandre
Têtard
Têtard
Larve
Larve
-
grands yeux sur le haut de la tête
pattes palmées
peau humide et visqueuse
saute et ne marche pas
larve différente de l’adulte
queue qui disparaît ensuite
pattes postérieures avant antérieures
branchies internes
peau sèche et verruqueuse
hivernage souvent dans une tanière
glandes derrière les yeux, sur le dos
Ponte
Amas d’œufs gélatineux
-
-
étangs, mares ensoleillées
avec végétation aquatique,
zones calmes de rivière,
forêts, tourbières, fossés et
roselières
quasiment
exclusivement
aquatique, hiverne au fond
de l’eau dans la vase
Nourriture
Insectes essentiellement
Œufs en longs cordons
-
larve différente de l’adulte
queue qui disparaît ensuite
pattes postérieures avant antérieures
branchies internes
grande queue aplatie
possède une crête (mâle)
adultes : vie terrestre et nocturne
Habitat
souvent dans milieux secs
(carrières, sablières…)
affectionne les forêts
pontes dans les mares
forestières
Insectes, vers, limaces
Œuf isolé, accroché à une
plante aquatique
-
mares, étangs, flaques
hivernage sous les pierres
Insectes, vers, limaces
-
forêts ombragées et humides
avec
sol
recouvert
de
mousses et de feuilles mortes
fréquente peu l’eau (nage
très mal)
Vers, escargots, limaces
branchies externes apparentes
pattes antérieures avant postérieures
grande queue ronde
coloration noire et jaune
gros yeux sombres proéminents
4 pattes à la mise bas
Branchies externes
Espèces qui ne pond pas
d’œufs.
Développement des œufs
dans le corps de la mère.
Mise au monde de larves
formées : ovoviviparité
-
Téléchargement