Activité 1 : Diversification des êtres vivants - possibilité 1 Problème : Comment des mécanismes génétiques, autres que les mutations et le brassage génétique, peuvent-ils permettre la diversification des génomes et mener à la formation de nouvelles espèces ? Chaque groupe de travail s’appuiera sur l’étude d’un exemple parmi ceux proposés ci-après et proposera une synthèse à présenter à la classe, répondant aux critères indiqués après les documents fournis. Chez les végétaux, le pollen d’une espèce est fréquemment déposé sur le pistil d’une fleur d’une autre espèce. On observe ainsi occasionnellement l’apparition de plantes hybrides qui, le plus souvent, sont stériles et se maintiennent par reproduction asexuée. Elles sont issues de la fécondation des gamètes des deux espèces différentes. Parfois cependant, chez quelques individus hybrides, une méiose anormale provoque un doublement du nombre de chromosomes dans les cellules mères des gamètes : on parle de polyploïdisation. La méiose devient alors possible et l’autofécondation (fréquente chez les végétaux dont les fleurs produisent à la fois du pollen contenant les spermatozoïdes et portant un ovaire produisant des ovules) entre les gamètes de l’hybride donne naissance à une nouvelle espèce polyploïde fertile. Exemple 1 : Les spartines Les spartines sont des plantes de la famille des Poacées se développant le plus souvent sur les vases salées du littoral. Jusqu’au milieu du XIX ème siècle les vasières littorales des côtes de la baie de Southampton, au sud de l’Angleterre, étaient peuplées de l’espèce Spartina maritima. L’introduction par l’Homme d’une autre espèce de spartine, Spartina alterniflora, en provenance d’Amérique, fût rapidement suivie par l’apparition, vers 1870, d’une nouvelle espèce hybride, Spartina townsendii, qui était stérile (la méiose ne pouvait pas se dérouler) et pouvait se reproduire uniquement de façon asexuée (les nouveaux individus se formaient à partir des tiges souterraines rampantes d’une plante mère). Vers 1880, on vit émerger une nouvelle e s p è c e , Spartina anglica, i s s u e d e Spartina townsendii, et qui cette fois, se reproduisait de façon sexuée, par l’intermédiaire de graines. Spartina anglica s’est rapidement propagée sur les côtes européennes et elle est aujourd’hui introduite sur plusieurs continents. Nombre de chromosomes des différentes espèces de spartines : → À l’aide de l’ensemble de ces informations,réaliser un schéma de synthèse permettant d’expliquer les mécanismes génétiques à l’origine de l’apparition des nouvelles espèces de spartines (préciser au passage pourquoi certaines sont fertiles et d’autres stériles) Chaque génération reçoit ses gènes de la précédente : deux parents les transmettent leurs gènes à leurs enfants, il s’agit de "transfert vertical". Mais des gènes transitent parfois entre individus d’espèces différentes : on parle de "transfert horizontal". Si les gènes transférés sont avantageux, les descendants du receveur seront sélectionnés. Les mécanismes de ces transferts, mal connus, seraient accidentels, liés à des virus (qui utilisent les cellules qu’ils infectent pour répliquer leur génome) ou à des fragments d’ADN libérés hors de cellules blessées ou en cours de digestion par un prédateur. Exemple 4 : Transfert et diversité génomique chez l’Homme Les algues du genre Porphyra constituent un élément de base dans la conception des makis, aliment très consommé par les Japonais (en moyenne, 14,2 g par jour) et qu’ils parviennent à digérer facilement, contrairement aux Occidentaux. Ces algues contiennent, dans leur paroi, des glucides complexes appelés porphyranes, qui ne sont dégradés que par des enzymes appelées porphyranases. Ces molécules, absentes dans les cellules humaines, sont présentes dans de nombreuses bactéries marines, notamment chez Zobellia galactanivorans. Des gènes codant pour les porphyranases ont été recherchés dans les bactéries constituant la flore intestinale d’individus japonais et nord-américains. Dans cette étude, la bactérie Zobellia galactanivorans n’est jamais retrouvée dans la flore intestinale des individus. Résultat de la recherche de séquences similaires à la porphyranase de Zobellia galactanivorans dans la flore intestinale de quelques individus → À l’aide de l’ensemble de ces informations,proposer une explication sous forme de schéma de synthèse à la diversité phénotypique et donc génétique au sein de l’espèce humaine. Activité 1 : Diversification des êtres vivants - possibilité 1 Problème : Comment des mécanismes génétiques, autres que les mutations et le brassage génétique, peuvent-ils permettre la diversification des génomes et mener à la formation de nouvelles espèces ? Chaque groupe de travail s’appuiera sur l’étude d’un exemple parmi ceux proposés ci-après et proposera une synthèse à présenter à la classe, répondant aux critères indiqués après les documents fournis. Chez les végétaux, le pollen d’une espèce est fréquemment déposé sur le pistil d’une fleur d’une autre espèce. On observe ainsi occasionnellement l’apparition de plantes hybrides qui, le plus souvent, sont stériles et se maintiennent par reproduction asexuée. Elles sont issues de la fécondation des gamètes des deux espèces différentes. Parfois cependant, chez quelques individus hybrides, une méiose anormale provoque un doublement du nombre de chromosomes dans les cellules mères des gamètes : on parle de polyploïdisation. La méiose devient alors possible et l’autofécondation (fréquente chez les végétaux dont les fleurs produisent à la fois du pollen contenant les spermatozoïdes et portant un ovaire produisant des ovules) entre les gamètes de l’hybride donne naissance à une nouvelle espèce polyploïde fertile. Exemple 2 : L’origine du blé cultivé La domestication et la culture du blé (blé tendre et blé dur) a été un élément fondateur des premières civilisations humaines dans le croissant fertile. En plus de son intérêt comme une des principales céréales apportant l’énergie dans l’alimentation, le blé est aussi "la première source de protéines dans le s pays en v oi e de développement". Le blé tendre (Triticum aestivum) est hexaploïde : il est issu de deux événements de polyploïdisation relativement récents entre trois espèces diploïdes bien identifiées. Le premier événement, impliquant Triticum monococcum et Aegilops speltoides, a eu lieu il y a environ 500 000 ans et a conduit à l’apparition du blé dur ( Triticum durum). Le deuxième événement de polyploïdisation a eu lieu il y a environ 9 000 ans entre l’ancêtre du blé dur (tétraploïde) et un troisième diploïde ( Triticum tauschii). Nombre de chromosomes des différentes espèces de Poacées : → À l’aide de l’ensemble de ces informations,réaliser un schéma de synthèse permettant d’expliquer les mécanismes génétiques à l’origine de l’apparition du blé dur et du blé tendre. Chaque génération reçoit ses gènes de la précédente : deux parents les transmettent leurs gènes à leurs enfants, il s’agit de "transfert vertical". Mais des gènes transitent parfois entre individus d’espèces différentes : on parle de "transfert horizontal". Si les gènes transférés sont avantageux, les descendants du receveur seront sélectionnés. Les mécanismes de ces transferts, mal connus, seraient accidentels, liés à des virus (qui utilisent les cellules qu’ils infectent pour répliquer leur génome) ou à des fragments d’ADN libérés hors de cellules blessées ou en cours de digestion par un prédateur. Exemple 6 : Pour digérer le café, un insecte a volé le gène d'une bactérie Extrait de Futura-Sciences, article du 2 Mars 2012 Il a fallu l'aide d'une bactérie pour que le scolyte du café, un insecte ravageur, soit adapté à son hôte. Grâce à un transfert horizontal, sorte de raccourci évolutif, un de la bactérie a été transmis au génome de l'insecte. Un phénomène rare chez les eucaryotes . Les scolytes sont des insectes ravageurs appartenant à l'ordre des coléoptères, un groupe prolifique dont les membres se reconnaissent aux élytres, première paire d'ailes transformée en carapace. Jamais le scolyte du café ne serait parvenu à conquérir son hôte seul. Ce scarabée est spécialisé dans les grains de café dont il parvient à en extraire le sucre. Il doit cette aptitude à un gène qui lui a été donné par une bactérie. On appelle cela un transfert horizontal et chez les eucaryotes, c’est plutôt rare. Ce scolyte (Hypothenemus hampei) se nourrit exclusivement du polyoside galactomannane, une fibre présente en grande quantité dans l'albumen (réserves nutritives) des graines de café. C’est d’ailleurs le ravageur le plus important concernant les plantations de café. Une niche écologique qu’il lui a été possible de conquérir grâce à la possession d’une enzyme , la mannanase, qui permet la lyse de cette fibre. Or aucun des ancêtres ou cousins de ce coléoptère ne possède le gène HhMAN1 qui code pour cette protéine. En revanche, les chercheurs de Cenicafé et de l'université de Cornell ont retrouvé une séquence très similaire dans le génome d’une bactérie. Une seule solution : le gène est passé du génome de la bactérie à celui du scolyte lors d’un transfert horizontal. Les chercheurs ignorent comment un tel transfert a pu se produire. Ils ont cependant remarqué que le gène en question est entouré, dans le génome de la bactérie, par deux transposons. Les transposons sont des séquences ADN capables de se déplacer au sein d’un génome. Les chercheurs supposent que le détachement synchronisé des deux transposons autour de HhMAN1 aurait pu provoquer le déplacement de ce gène mais cela n’explique pas le passage d’un organisme à l’autre. Le transfert horizontal est un phénomène encore méconnu et peu compris. Pour chacun des cas observés, il confère à l’organisme acquéreur une fonction importante pour son développement ou son adaptation à une nouvelle niche écologique et apparaît ainsi comme un phénomène essentiel du processus d’évolution des être vivants. → À l’aide de l’ensemble de ces informations, proposer un schéma de synthèse expliquant la différence entre transfert horizontal et vertical de gènes et en quoi l’exemple proposé montre un mécanisme permettant d’enrichir la diversité génomique des espèces