Votre laboratoire de biologie médicale ab Votre bulletin d'information sur la biologie medicale Edito Le dépistage et la surveillance biologique du diabète de type 2 peuvent sembler un sujet «bateau». Mais il reste quand même 250 à 500 000 diabétiques qui s’ignorent et le coût direct de la maladie en ambulatoire (T1+T2) est évalué à 2,3 milliard d’euros. La surveillance glycémique reste donc le quotidien du praticien de santé, médecin et biocliniciens, mais aussi des patients avec les lecteurs de glycémie. Aussi un point n’est pas inutile depuis les dernières recommandations de l’ANAES en 2003. Pour le laboratoire, le point principal est la montée en puissance de l’hémoglobine glyquée en tant qu’outil de surveillance aujourd’hui, mais peut être aussi de diagnostic demain si les recommandations américaines se confirment. La profession s’est mobilisée pour améliorer considérablement la mesure de ce paramètre plus complexe qu’il n’y parait et atteindre un très bon niveau de standardisation. Même avec l’arrivée des lecteurs de glycémie, le laboratoire reste donc la référence dans le dépistage et le suivi du patient diabétique. Cas du diabète DT2 > Prise en charge du diabète de type 2 (DT2) : Le diabète est défini (critères de l’OMS) par une glycémie > 1,26 g/l (7 mmol/L) après un jeûne de 8 heures et vérifiée à deux reprises. L’HbA1c comme test diagnostique ? L’Hba1c est considéré en France comme un test de surveillance. Toutefois, depuis 2003, les experts semblent de plus en plus considérer l’Hba1c comme un outil diagnostique intéressant. À noter en attendant une évolution des recommandations françaises. Recommandation du comité d’experts internationaux (membres de l’American Diabetes Association – l’European Association for the Study of Diabetes – l’International Diabetes Federation) – juillet 2009. > Le diabète est défini par un taux d’HbA1c ≥ 6,5 %, vérifié à deux reprises. > Pas de confirmation nécessaire en présence de signes cliniques ou d’une glycémie > 2g/L (11,1 mmol/L). > Le dosage de l’HbA1c est recommandé chez les enfants pour lesquels un diabète est suspecté, en l’absence de symptômes classiques ou d’une glycémie >2 g/L (11,1 mmol/L). > Tout patient ayant un taux d’HbA1c ≥ 6,0 % mais < 6,5 % doit être considéré comme à risque élevé de développer rapidement un diabète. Document édité par SAS LABSTER 78 av Tolosane – 31520 Ramonville St Agne Tél : 05 61 55 91 08 - Fax : 05 61 75 17 00 Société fondée par R. Fabre, J. Canarelli, J-F. Roubache, B. Rousset-Rouvière et B. Sébé Directeur de la Publication : R. Fabre Imprimé par Espace Repro - 87 rte Narbonne 31400 Toulouse Parution le 01/12/2009 Numéro ISSN : 2104 - 2136 > Le dosage de l’HbA1c présente plusieurs avantages : stabilité des valeurs à température ambiante, méthode analytique standardisée, pas nécessité d’être à jeûn. Nr03 Jan. 2010 Bilan de base Facteurs de risque cardiovasculaire - Age : > 50 ans chez l’homme et > 60 ans chez la femme - Antécédents familiaux d’accident cardio-vasculaire précoce - Antécédents familiaux d’AVC constitué, précoce (< 45 ans) - Tabagisme (tabagisme actuel, ou arrêté depuis moins de 3 ans) - HTA permanente, traitée ou non - HDL-cholestérol ≤ 0,4 g/L - LDL-cholestérol > 1,60 g/L (4,1 mmol/L) - Microalbuminurie > 30 mg/24 heures Autres facteurs à prendre en compte - Obésité abdominale (IMC ≥ 30 kg/m2) - Sédentarité : absence d’activité physique régulière - Consommation excessive d’alcool - Aspects psychosociaux : environnement familial et professionnel. Recherche d’atteinte(s) d’organes cibles - Eventuelles complications, symptomatiques ou non, oculaires, rénales, neurologiques, cardio-vasculaires (insuffisance myocardique, artériopathies) - Lésions du pied. News La consommation de boissons light au fructose responsable dans l'adiposité viscérale et des lipides, et dans la sensibilité à l'insuline chez les obèses. La consommation de fructose, jusqu´à 25 % des besoins énergétiques avec un régime à volonté, diminue la tolérance au glucose et la sensibilité à l´insuline chez les obèses. L´effet est plus net chez les hommes que chez les femmes. Source : Stanhope KL, Schwarz JM, Keim NL et al. Consuming fructosesweetened, not glucose-sweetened, beverages icreases visceral adiposity and lipids and decreases insulin sensitivity in overweight/obese humans. J Clin Invest 2009;119(5):1322-34 Fiche pratique Le Diabète de Type 2 DEC. 2009 OBJECTIFS : > Contrôle glycémique via l’HbA1c en l’absence d’hypoglycémie sévère, à adapter en fonction de l’âge, de l’ancienneté du diabète, des situations particulières et du risque hypoglycémique > Contrôle des facteurs de risque associés. Prise en charge thérapeutique Traitement pharmacologique MOYENS : > Contrôle lipidique : LDL-cholestérol - LDL- cholestérol < 1,9 g/L chez les patients sans autre facteur de risque additionnel, dépourvu de microangiopathie et dont le diabète évolue depuis moins de 5 ans ; - LDL- cholestérol < 1,6 g/L chez les autres patients présentant au plus un facteur de risque additionnel ; - LDL- cholestérol < 1,3 g/L chez les patients présentant au moins 2 facteurs de risques additionnels à un diabète évoluant depuis moins de 10 ans ; > Contrôle pression artérielle (≤ 130 /80 mmHg) > Contrôle du poids (IMC < 25 kg/m2, tour de taille < 94 cm chez l’homme et < 80 cm chez la femme) > Sevrage tabagique > Mesures hygiénodiététiques (MHD) > Antidiabétiques oraux : 4 classes thérapeutiques + insuline selon les recommandations Afssasps/HAS 2006 OBJECTIFS : Vérifier : Suivi thérapeutique > le taux d’HbA1c et adapter le traitement > l’autonomie de prise en charge et l’autosurveillance glycémique > la tolérance au traitement > l’observance (traitement pharmacologique et mesures hygiénodiététiques) > l’apparition ou la survenue de nouveaux facteurs de risque, les niveaux de pressions artérielles et de lipides, l’adaptation des traitements > l’apparition de complications du diabète (oeil, rein, pied, systèmes nerveux et cardiovasculaires). SUIVI BIOLOGIQUE : > HbA1c, suivi systématique, 4 fois par an > Glycémie veineuse à jeun (contrôle de l’autosurveillance glycémique, chez les patients concernés), 1 fois par an > Bilan lipidique (cholestérol, HDL-chol TG, calcul du LDL-chol), 1 fois par an > Microalbuminurie, 1 fois par an > Créatininémie à jeun et calcul de la clairance de la créatinine (formule de Cockcroft), 1 fois par an En savoir plus > HAS. Indications d’une autosurveillance glycémique chez un patient diabétique. Novembre 2007. www.has-sante.fr/portail/jcms/c_602710/indications-etprescription-duneautosurveillance-glycemique-chez-le-patient-diabetique > HAS. Guide ALD 8 diabète de type 2. Juillet 2007. www.has-sante.fr/portail/jcms/c_419389/ald-n8-prise-en-chargedu-diabete-de-type-2 > Afssaps. Prise en charge thérapeutique du patient dyslipidémique. Mai 2005. www.afssaps.fr/Infos-de-securite/Recommandations-de-bonnepratique/Prise-en-charge-dupatient-dyslipidemique/(language)/fre-FR > Programme EPP de l’ANCRED. Structurer le dossier médical des diabétiques; 2008. www.ancred.fr > International Expert Committee report on the role of the A1C assay in the diagnosis of diabetes. Diabetes Care 2009;32:1327-34