abc revue générale Ann Biol Clin 2007 ; 65 (3) : 237-46 Rôle des N-glycanes dans les fonctions des glycoprotéines d’enveloppe du virus de l’hépatite C Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. Role of N-linked glycans in the functions of hepatitis C virus envelope glycoproteins A. M. L. A. D. Goffard Lazrek Bocket Dewilde Hober Service de virologie, UPRES-EA3610, CHRU Lille, Faculté de médecine, Université Lille 2, Lille <[email protected]> Résumé. Le virus de l’hépatite C (VHC) est un virus enveloppé dont l’enveloppe virale est constituée d’une bicouche lipidique dans laquelle sont ancrées deux glycoprotéines d’enveloppe, E1 et E2. Ces glycoprotéines subissent de nombreuses modifications co- et post-traductionnelles à l’issue desquelles elles acquièrent leur conformation définitive. La N-glycosylation se déroule dans le réticulum endoplasmique et passe par la reconnaissance d’un motif spécifique d’acides aminés de type Asparagine-X-Sérine/Thréonine-Y. Les glycoprotéines E1 et E2 du VHC sont des protéines transmembranaires de type I qui s’assemblent pour former des hétérodimères non-covalents. Au cours de leur synthèse, les glycoprotéines E1 et E2 traversent le réticulum endoplasmique dans lequel elles subissent différentes modifications dont la N-glycosylation. La glycoprotéine E1 porte 4 ou 5 sites potentiels de N-glycosylation et la glycoprotéine E2 en porte 10 ou 11 en fonction des génotypes viraux. La glycoprotéine E1 de génotype 1a est glycosylée sur 4 de ces 5 sites potentiels et la glycoprotéine E2 sur les 11 sites potentiels. Les N-glycanes portés par E1 et E2 jouent un rôle majeur dans la mise en conformation des glycoprotéines et dans la formation des hétérodimères E1E2. Certains N-glycanes portés par E2 sont par ailleurs impliqués dans les interactions avec CD81, récepteur potentiel du VHC et d’autres portés par E1 et E2 jouent un rôle dans l’entrée virale. doi: 10.1684/abc.2007.0125 Mots clés : virus de l’hépatite C, glycoprotéines d’enveloppe, N-glycanes, entrée virale Abstract. Hepatitis C virus (HCV) is an enveloped virus and encodes two envelope glycoproteins, E1 and E2. E1 and E2 are transmembrane type I proteins with a N-terminal ectodomain and C-terminal anchor. During their synthesis, E1 and E2 ectodomains are targeted in the endoplasmic reticulum lumen where they are modified by N-linked glycosylation. After their synthesis, E1 and E2 assemble as a non-covalent heterodimer. The N-linked glycosylation is based on the recognition of specific asparagine residue in the context of the consensus sequence Asn-X-Ser/Thr. E1 contains potentially 4 or 5 N-linked glycosylation sites and E2 up to 11. Recent data indicated that some glycans of glycoproteins E1 and E2 play a major role in protein folding and heterodimer formation. Some N-linked glycans of E2 were involved in interactions with CD81, a putative cellular receptor for HCV. It appeared that N-linked glycans of E1 and E2 played an important role of in the viral entry. Article reçu le 13 septembre 2006, accepté le 22 février 2007 Key words: hepatitis C virus, envelope glycoproteins, N-linked glycans, viral entry Tirés à part : A. Goffard Ann Biol Clin, vol. 65, n° 3, mai-juin 2007 237 revue générale Le virus de l’hépatite C (VHC) a été découvert en 1989. C’était le premier agent infectieux découvert à l’aide d’outils de biologie moléculaire, sans isolement préalable de particules virales. Depuis, de nombreuses recherches 5’NC 3’NC CADRE OUVERT DE LECTURE Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. TRADUCTION C E1 E2 P NS3 7 NS2 NS NS4B NS5A 4A NS5B Figure 1. Organisation génomique du VHC. L’ARN génomique possède un seul cadre ouvert de lecture (en rose) encadré de deux régions non codantes (en vert) à partir duquel un précurseur est synthétisé. Les sites de clivages de la ou des signal peptidases cellulaires sont représentés par des flèches rouges. Le site d’action de la signal peptide peptidase est individualisé en orange (SPP). Les sites de clivages par les protéinases virales sont représentés par des flèches courbes bleues. L’auto-clivage entre les protéines NS2/3 est représenté par une courbe en pointillés. Les protéines structurales sont dessinées en rouge et les protéines non-structurales en violet. Glucosidase I Glucosidase II ont permis une meilleure connaissance du virus, de sa physiopathologie et des pathologies qu’il entraîne. Cependant, la prise en charge de patients infectés chroniquement par le VHC, malgré une certaine efficacité, se heurte à un certain nombre de difficultés : lourdeur des traitements, apparition de résistances aux antiviraux, patients nonrépondeurs... Dans cette synthèse, nous verrons que les travaux portant sur la caractérisation des glycoprotéines de l’enveloppe virale pourraient ouvrir de nouvelles perspectives thérapeutiques. Le VHC appartient à la famille des Flaviviridae, au genre Hepacivirus. Il existe 6 génotypes différents (numérotés de 1 à 6) et de nombreux sous-types (1a, 1b, 1c, 2a, 2b, etc.). Le VHC est un virus enveloppé avec un génome de type ARN simple brin de polarité positive. L’ARN génomique présente un seul cadre de lecture ouvert qui est transcrit en une polyprotéine organisée en deux régions : la région N-terminale qui code les protéines structurales du virus (protéines F, C, E1, E2) et la région C-terminale qui code les protéines non-structurales (protéines NS2, NS3, NS4A, NS4B, NS5A et NS5B) (figure 1). Un petit peptide, p7, codé dans une région située entre E2 et NS2, n’a pas encore trouvé une place définitive parmi les protéines structurales ou non-structurales. La polyprotéine est clivée par des protéases cellulaires (de type signal peptidase et signal peptide peptidase) et virales (NS2-3 et NS34A) pour donner 10 protéines matures. L’enveloppe virale est constituée d’une bicouche lipidique dans laquelle sont ancrées les glycoprotéines d’enveloppe E1 et E2. Elles sont produites par clivage protéolytique du précurseur du VHC par une peptidase signal d’origine cellulaire (revue dans [1]). Les clivages co-traductionnels aux sites C/E1, E1/E2 et NS2/NS3 produisent E1 et un précurseur de E2, E2p7NS2. Après clivage, ce précurseur produit E2, p7, E2p7 et NS2 [2]. Principes de la N-glycosylation N Asn-X-Ser/Thr-Y C Figure 2. Noyau commun des N-glycanes. L’oligosaccharide est ajouté sur le résidu Asn d’une protéine naissante pour former le noyau commun des N-glycanes. Les résidus glucoses (triangle rouge) et mannoses (rond rose) terminaux sont clivés par des enzymes du réticulum endoplasmique (glucosidases et mannosidase) (d’après [40]). Les carrés bleus représentent des résidus N-acétylglucosamines. 238 Au cours de leur passage dans le réticulum endoplasmique et l’appareil de Golgi, les protéines immatures subissent différentes modifications co- et post-traductionnelles telles que la formation de ponts disulfures, la N- et la O-glycosylation, le clivage de peptide signal, les interactions avec les protéines chaperons, etc. À l’issue de ces transformations, les protéines seront sous leur forme mature et correctement repliées. La N-glycosylation passe par la reconnaissance d’un motif spécifique de type AsparagineX-Sérine/Thréonine-Y où X et Y désignent des acides aminés dont la nature a son importance comme nous le verrons plus loin. Les N-glycanes ont une structure commune formée d’un noyau pentasaccharidique, le trimannosyl-di-Nacétylchitobiose (figure 2). La N-glycosylation s’effectue à la face luminale du réticulum endoplasmique. La synthèse Ann Biol Clin, vol. 65, n° 3, mai-juin 2007 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. Protéines d’enveloppe du VHC des oligosaccharides commence à la face cytosolique du réticulum endoplasmique. Un transporteur lipidique membranaire, le dolichol, présent à la face cytosolique du réticulum endoplasmique porte une chaîne oligosaccharidique constituée de 5 mannoses et 2 N-acétylglucosamines (Man5GlcNac2) qui forme le précurseur glycanique. Sous l’action d’une flipase, le dolichol-Man5GlcNac2 est transloqué vers le côté luminal du réticulum endoplasmique. Dans le réticulum endoplasmique, le précurseur glycanique va subir quelques modifications avant d’être transféré “ en bloc ” sur une chaîne polypeptidique en cours de synthèse (figure 3). Le transfert est assuré par une enzyme cellulaire, l’oligosaccharyltransférase (OST) qui reconnaît un motif consensus spécifique, le séquon Asn-XSer/Thr-Y, sur la chaîne polypeptidique naissante. L’oligosaccharide est transféré sur le résidu Asn du séquon. Tous les séquons potentiels ne sont pas glycosylés avec la même efficacité. En effet, la présence d’un résidu thréonine est un meilleur substrat pour l’OST que les résidus sérine [3]. Par ailleurs, la nature des acides aminés X et Y constituant le séquon peut influencer l’efficacité du transfert de l’oligosaccharide. Ainsi, la présence d’un résidu proline en position X empêche la N-glycosylation. De même, des résidus tryptophane, leucine, phénylalanine, glutamine ou asparagine en position X modifient l’efficacité de transfert sur le résidu asparagine [4]. Enfin, la présence d’un résidu proline, tryptophane ou glutamine en position Y est peu favorable au transfert de l’oligosaccharide (tableau 1) [5]. Le précurseur glycanique transféré sur la protéine naissante va subir différentes étapes de maturation qui commencent dans le réticulum endoplasmique et se terminent dans l’appareil de Golgi. Au cours de cette longue maturation, les N-glycosylprotéines acquièrent une grande diversité glycanique (figure 3). Les RE OST flipase Ms dolichol Transfert du glycane cytosol Maturation Golgi M1 NAcGlcTf cytosol M2 Maturation Glycosylation terminale Figure 3. Biosynthèse des protéines N-glycosylées (d’après [40]). La N-glycosylation démarre à la face cytosolique du réticulum endoplasmique par l’addition de sucres sur le dolicholphosphate. Quand deux N-acétylglucosamines et cinq mannoses ont été ajoutés, l’oligosaccharide est transloqué à la face luminale du réticulum endoplasmique par une flipase et sept sucres supplémentaires sont ajoutés sur le précurseur lipidique. Trois résidus glucose sont ajoutés et l’oligosaccharyltransférase (OST) catalyse le transfert du noyau oligosaccharidique sur un résidu asparagine de la protéine naissante. Les trois résidus glucose sont alors éliminés par les glucosidases I et II et les résidus mannoses sont éliminés par une ou plusieurs mannosidases du réticulum endoplasmique (Ms). Une fois que la protéine est correctement repliée, elle quitte le réticulum endoplasmique (flèche rouge) et elle est transportée dans l’appareil de Golgi où plusieurs mannoses sont retirés (M1). L’addition d’un résidu N-acétylglucosamine (NAcGlcTf) est suivie par l’élimination de deux mannoses supplémentaires (M2). Les étapes suivantes ajoutent différents sucres terminaux tels que des résidus galactose, fucose, N-acétylglucosamine, etc. La protéine mature peut alors gagner son compartiment cellulaire de destination (flèche rouge). Ann Biol Clin, vol. 65, n° 3, mai-juin 2007 239 revue générale Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. N-glycanes jouent un rôle important au cours de la synthèse des protéines virales et dans les interactions entre le virus et son hôte. Ainsi, les glycanes peuvent être impliqués dans la stabilité et le repliement des protéines virales et dans l’assemblage des particules virales. Ils peuvent aussi jouer un rôle dans les interactions entre le virus et les cellules hôtes, dans l’entrée virale ou dans l’immunogénicité des protéines virales. Mise en conformation des glycoprotéines dans le réticulum endoplasmique Dans le réticulum endoplasmique, parallèlement à la N-glycosylation, les N-glycosylprotéines acquièrent leur conformation définitive (conformation secondaire, tertiaire et quaternaire). La mise en conformation des N-glycosylprotéines est un phénomène dynamique assisté par des protéines résidentes du réticulum endoplasmique, des protéines chaperons. L’interaction des protéines immatures avec les protéines chaperons de mise en conformation va éviter qu’elles ne s’engagent trop vite dans une voie de sécrétion, faciliter l’assemblage des protéines oligomériques et éviter leur engagement dans une voie de dégradation. L’immunoglobulin heavy chain binding protein (BiP ou grp78) et la peptide disulfure isomérase (PDI) sont des protéines chaperons qui interviennent essentiellement lors de la mise en conformation des protéines. Elles interagissent transitoirement avec les protéines naissantes jusqu’à leur mise en conformation correcte Tableau 1. Nature des acides aminés (AA) influençant l’efficacité de la N-glycosylation. Asn-X-Ser/Thr-Y Contexte favorable en X [4] Petit acide aminé AA chargés positivement AA portant un résidu hydroxy AA hydrophobes de grande taille AA chargés négativement Contexte favorable en Y [5] Glycine Lysine, Arginine, Histidine Sérine, Thréonine Sérine, Thréonine Contexte défavorable en X [4] Contexte défavorable en Y [5] Proline Leucine, Phénylalanine, Tryptophane, Tyrosine Acide glutamique, Acide aspartique Proline Tryptophane Arginine Acide glutamique La nature des acides aminés qui constituent le séquon peut modifier les conditions locales et influencer l’activité de l’oligosaccharyltransférase [4, 5]. En général, la présence d’un résidu sérine en troisième position rend le séquon plus sensible à la structure des acides aminés en X et en Y. L’influence d’un résidu cystéine en position X ou Y dépend de son implication éventuelle dans la formation d’un pont disulfure. 240 qui favorise alors la dissociation des complexes formés avec la protéine chaperon [6]. À côté des protéines chaperons qui interviennent dans la mise en conformation des protéines, trois protéines ont été décrites comme étant spécifiques des N-glycosylprotéines : la calnexine (CNX), la calréticuline (CRT) et l’ERp57. La CNX est une protéine transmembranaire de type I, résidente du réticulum endoplasmique qui reconnaît spécifiquement les N-glycosylprotéines [7]. La CRT est un analogue soluble de la CNX présente dans la lumière du réticulum endoplasmique. La calnexine et la calréticuline interagissent avec le co-chaperon ERp57. L’ERp57 (ou grp58 ou ER60) est une protéine soluble résidente du réticulum endoplasmique ayant des homologies avec la PDI (revue dans [8]). Elle est généralement associée à la CNX ou à la CRT. L’association de la protéine immature avec la CNX ou la CRT permet sa rétention dans le réticulum endoplasmique jusqu’à ce qu’elle ait acquis sa conformation définitive et terminé sa maturation. Une fois qu’elles sont correctement repliées et maturées, les glycoprotéines se dissocient des protéines chaperons et quittent le réticulum endoplasmique. Les glycoprotéines E1 et E2 du VHC Les glycoprotéines E1 et E2 sont des protéines transmembranaires de type I avec un ectodomaine N-terminal N-glycosylé et un ancrage membranaire hydrophobe carboxy-terminal. Au cours de leur maturation dans le réticulum endoplasmique, les protéines E1 et E2 s’assemblent pour former des hétérodimères. Deux voies d’assemblage permettent la formation des hétérodimères : une voie dite “ productive ” qui aboutit à la formation des hétérodimères E1E2 non-covalents et une voie dite “ non productive ” qui aboutit à la formation d’agrégats hétérogènes liés par des ponts disulfures [2, 9]. Les complexes non-covalents se replient lentement après leur association à la CNX (figure 4) [9, 10]. Cet hétérodimère pourrait être la forme de pré-bourgeonnement du complexe E1E2 présent à la surface des particules virales [11]. Le repliement de E1 est dépendant de la co-expression de E2, alors que E2 atteint un état conformationnel avancé en l’absence de E1 [12]. Par ailleurs, l’interaction entre les domaines transmembranaires de E1 et de E2 est indispensable au repliement de E1, en même temps que l’expression de E2 [11]. L’interaction des deux domaines transmembranaires pourrait stabiliser la protéine E1 immature et rapprocher les ectodomaines de E1 et de E2, favorisant le repliement de E1. Par ailleurs, la glycoprotéine E1 influence également le repliement de E2 [13, 14]. La mise en conformation de E1 et de E2 est contrôlée par les protéines chaperons du RE : la CNX s’associe plutôt aux hétérodimères non covalents [10], alors que la CRT et la BiP interagissent préférentiellement avec les agrégats liés de façon covalente [10, 15]. Ann Biol Clin, vol. 65, n° 3, mai-juin 2007 Protéines d’enveloppe du VHC induisent théoriquement un contexte conformationnel qui rend le séquon inaccessible pour l’OST [5]. Ces données ont été vérifiées expérimentalement lors d’un travail qui a montré que ce site n’est pas glycosylé [17]. Un site, en position 250, est présent uniquement sur les séquences de E1 de génotypes 1b et 6. L’occupation de ce site a été confirmée par les données expérimentales [2]. L’analyse de 388 séquences de E2 a permis d’identifier 11 sites potentiels de N-glycosylation [16]. Globalement, tous les sites présents sont conservés sur au moins 99 % des séquences (figure 5). Certains auteurs ont noté une petite variabilité locale de certains séquons dont la position du résidu asparagine peut varier de quelques acides aminés Les glycoprotéines E1 et E2 portent de nombreux motifs de N-glycosylation : 4 ou 5 pour E1 et 10 ou 11 pour E2 en fonction des génotypes viraux. Une analyse portant sur 768 séquences de E1 a identifié jusqu’à 6 sites potentiels de N-glycosylation [16]. Cinq de ces sites, en positions 196, 209, 234, 305 et 325, apparaissent conservés sur plus de 96 % des séquences (figure 5). Le site en position 325 présente un résidu tryptophane en position X et un résidu proline en position Y (Asn-Trp-Ser-Pro). Ces deux résidus E2 E2 E1 E1 E2 E1 calnexine Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. Variabilité des sites de N-glycosylation de E1 et E2 en fonction du génotype viral 1 2 3 Figure 4. Repliement de E1 et E2 en présence de la CNX. Les ectodomaines des glycoprotéines E1 et E2 sont orientées dans la lumière du réticulum endoplasmique (1). Les complexes E1E2 se replient lentement après leur association à la CNX (2). Cet hétérodimère pourrait être la forme de pré-bourgeonnement des glycoprotéines d’enveloppe (3). 196 209 234 253 305 353 192 99% 99% 96% 32% 417 423 430 448 383 99% 476 532 540 556 576 623 658 718 384 100% 99% 75% 100% 89% 99% 746 100%100% Figure 5. Niveaux de conservation des sites potentiels de glycosylation de E1 et de E2. Les sites potentiels de glycosylation de E1 (en haut) et de E2 (en bas) sont représentés en rouge. Les numéros des sites correspondent aux positions sur la souche H de génotype 1a de référence. Les pourcentages de conservation sont indiqués en dessous de chaque site. Les domaines transmembranaires sont figurés en jaune pour E1 et en rouge pour E2. Ann Biol Clin, vol. 65, n° 3, mai-juin 2007 241 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. revue générale [18]. Ces variations concernent essentiellement les positions 430 (variations entre 430 et 431), 476 (variation entre 476 et 479) et 576 (variation entre 576 et 581) de E2. L’analyse des régions 476 et 576 montre qu’elles sont particulièrement sujettes à des insertions ou à des délétions de quelques acides aminés. Ainsi le séquon en position 476 se trouve localisé dans la région hypervariable 2 du VHC (HVR-2) définie entre les positions 474 et 482 [19]. Dans notre analyse, cette variabilité locale n’a pas été prise en compte. La conservation d’un séquon dans cette région a paru plus importante que la variabilité locale de la position du résidu asparagine. En effet, la conservation d’un séquon semble souligner l’importance du site de glycosylation pour la structure ou la fonction de la glycoprotéine E2. Les séquons en positions 430 et 576 paraissent donc fortement conservés (99 % chacun). Par contre, le séquon en position 476 sur E2 apparaît moins conservé (75 %) dans les séquences de génotype 1, plus particulièrement de génotype 1b, et est absent des séquences de génotype 5. De même, le site en position 540 est absent des séquences de génotypes 3 et 6. Étant donné le petit nombre de séquences de génotypes 5 et 6 publiées (2 et 8 séquences respectivement), le degré de variabilité de ces génotypes demande à être confirmé par l’étude d’un plus grand nombre de séquences. En conclusion, les séquences de génotype 1b présentent un site potentiel de glycosylation supplémentaire, en position 250, sur E1 et un site potentiellement moins conservé, en position 476, sur E2. N-glycosylation des glycoprotéines E1 et E2 La caractérisation de E1 a montré que les séquons présents ne sont pas tous occupés par des chaînes glycaniques [17]. Lorsque chaque site de N-glycosylation (en positions 196, 209, 234, 305 et 325) est muté isolément et les protéines mutantes sont exprimées dans des systèmes d’expression différents, le site en position 325 n’est pas glycosylé. Ce séquon présente un résidu proline en position Y et il a été montré que ce type de résidu diminue très fortement l’efficacité de glycosylation [5]. D’ailleurs, le remplacement du résidu proline par une glycine rend possible la glycosylation. In vitro, l’efficacité de glycosylation n’est pas la même pour chacun des 4 sites occupés par des glycanes. En effet, la mutation de plusieurs sites de glycosylation a montré que le site 305 est partiellement glycosylé, alors que les sites 196, 209 et 234 sont glycosylés à 100 % [17, 20]. La glycoprotéine E2 présente 11 sites potentiels de glycosylation dont un, le site en position 476, n’est pas conservé dans tous les génotypes de VHC [21]. Nous avons montré que les 11 sites potentiels de N-glycosylation de E2 de génotype 1a sont effectivement glycosylés [20]. Une étude préalable avait montré que la protéine 242 E2 tronquée de son domaine transmembranaire était glycosylée sur 10 sites potentiels [22]. En effet, la glycosylation des sites 623 et 645 n’a pas lieu si l’extrémité C-terminale de la protéine est tronquée. Rôle des N-glycanes dans la formation des hétérodimères non-covalents E1E2 La présence de N-glycanes à la surface des glycoprotéines E1 et E2, en influençant leur mise en conformation, peut jouer sur la formation des hétérodimères E1E2 noncovalents. Plusieurs approches ont montré que la mutation des sites 209 et 234 de E1 a peu ou pas d’effet sur l’assemblage des complexes E1E2, alors que la mutation du site 196 et, de manière prédominante, celle du site 305 de E1 réduisent considérablement la formation des hétérodimères E1E2 non covalents [17]. Plus précisément, la mutation du site 196 réduit de 54 % la formation des hétérodimères et la mutation du site 305 entraîne une réduction de 71 % de formation de ces complexes [20]. L’efficacité de la N-glycosylation de E1 est dépendante de la présence d’une séquence en aval de celle-ci sur la polyprotéine virale [11]. En effet, lorsque E1 est exprimée seule, elle n’est pas glycosylée efficacement. La séquence en aval de E1, en l’occurrence l’extrémité N-terminale de E2, améliore la glycosylation de E1 soit en créant une pause traductionnelle permettant une glycosylation complète de E1, soit en imposant une conformation à E1 plus favorable à la N-glycosylation. Cette conformation pourrait être présentée transitoirement avant le clivage de la polyprotéine entre E1 et E2 et le clivage de la polyprotéine E1-E2 serait retardé. Ce délai de clivage pourrait être nécessaire pour la glycosylation de E1. Les N-glycanes portés par E2 influencent aussi la formation des hétérodimères noncovalents E1E2. En effet, la mutation des N-glycanes en position 540, 556 et 623 de E2 réduit la formation des hétérodimères E1E2 de 49 %, 67 % et 64 % respectivement [20]. La mutation des autres sites de glycosylation de E2 a peu ou pas d’effet sur la formation des hétérodimères non-covalents. Finalement, la formation des hétérodimères non-covalents E1E2 implique les deux glycoprotéines si bien que la mutation des sites 196 et 305 de E1 et des sites 540, 556 et 623 de E2 induit un défaut de repliement des glycoprotéines qui réduit fortement la formation de ces complexes. Rôle des N-glycanes dans les interactions avec CD81, récepteur potentiel du VHC Les hétérodimères E1E2 non covalents sont présents à la surface de la particule virale [23] et sont donc impliqués dans des interactions entre le VHC et son récepteur celluAnn Biol Clin, vol. 65, n° 3, mai-juin 2007 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. Protéines d’enveloppe du VHC laire potentiel. À l’heure actuelle, le récepteur cellulaire du VHC n’est pas connu. Les résultats accumulés suggèrent que plusieurs structures cellulaires pourraient être impliquées dans l’entrée du VHC dans les cellules cibles, dans un système impliquant par exemple un récepteur et un co-récepteur (revue récente dans [24]). La protéine cellulaire CD81, récepteur potentiel du VHC [25], appartient à la famille des tétraspanines. Ce sont des protéines impliquées dans de nombreuses fonctions cellulaires (revue dans [26]). Les protéines de cette famille ont une structure commune : quatre domaines transmembranaires définissant deux boucles extracellulaires, l’une plus large (LEL) que l’autre. Ces protéines ont une distribution ubiquitaire et leurs nombreuses fonctions font qu’elles sont qualifiées de « facilitateurs moléculaires ». La fixation du VHC à un récepteur cellulaire potentiel se fait par l’intermédiaire de la glycoprotéine d’enveloppe E2 [27]. L’interaction entre CD81 et E2 met en jeu la boucle LEL de CD81 et est dépendante de la conformation de la glycoprotéine E2 [28]. Les N-glycanes portés par E2, en modifiant la conformation de E2, peuvent être impliqués dans les interactions entre E2 et CD81. Il a été montré que la mutation ponctuelle des N-glycanes situés en positions 556 et 623 sur E2 empêche l’interaction de E2 avec CD81 [20]. Ces mutations modifient probablement le domaine de fixation de E2 à CD81. Par ailleurs, d’autres acides aminés de E2 (en positions 420, 527, 529 et 535) qui ne sont pas concernés par la N-glycosylation sont eux directement impliqués dans les interactions avec CD81 [29]. Par contre, aucun des N-glycanes porté par E1 ne semble jouer un rôle dans les interactions entre E2 et CD81. Ces dernières années, de nombreuses équipes se sont lancées à la recherche des protéines cellulaires impliquées dans l’entrée du VHC dans ses cellules cibles. Ainsi, la protéine scavenger receptor class B type 1 (SR-B1) qui interagit avec une région hypervariable de E2 (HVR1) semble jouer un rôle modulateur en modifiant la constitution lipidique de la membrane plasmique des cellules hôtes du VHC (revue récente dans [24]). Rôle des N-glycanes dans l’infectiosité de pseudo-particules du VHC Jusque récemment, il n’existait pas de système de culture cellulaire permettant de propager le virus, plusieurs modèles d’étude du VHC ont donc été mis en place pour analyser la réplication ou la physiopathologie du virus. Un outil simple à utiliser et donnant des résultats reproductibles a été développé qui aboutit à la production de pseudoparticules rétrovirales exprimant les glycoprotéines d’enveloppe du VHC à leur surface [30, 31]. Ce modèle utilise un vecteur rétroviral, le virus de la leucémie murine (MLV) ou le VIH, qui exprime les glycoprotéines d’enveAnn Biol Clin, vol. 65, n° 3, mai-juin 2007 loppe E1 et E2 du VHC (ppVHC). Les rétrovirus ont été choisis pour leurs capacités à encapsider de l’ARN génomique viral rétrotranscrit en ADN proviral, à exprimer des protéines d’enveloppe étrangères et à intégrer leur provirus dans le génome de cellules hôtes. Ces caractéristiques sont donc utilisées pour produire des pseudo-particules virales exprimant les glycoprotéines d’enveloppe du VHC à leur surface et encapsidant un gène rapporteur (gène de la green fluorescent protein ou de la luciférase) [32]. Les pseudo-particules produites par ce système rétroviral sont infectieuses dans différents systèmes cellulaires [30]. Les pseudo-particules virales produites sont sécrétées dans le milieu extracellulaire. Elles sont neutralisées aussi bien par des anticorps sériques provenant de patients infectés par le VHC que par des anticorps monoclonaux dirigés contre E2. Ces données suggèrent que les glycoprotéines d’enveloppe portées par les pseudo-particules MLV/VHC sont dans une conformation proche de celle des virions sauvages. Cet outil est particulièrement intéressant pour étudier les étapes précoces de l’infection virale. La production de ppVHC exprimant des mutants de glycosylation est un outil pour étudier l’impact des N-glycanes portés par E1 et E2 sur l’infectiosité des ppVHC [20]. L’infectiosité de ppVHC exprimant les mutants de glycosylation comparée à celle de ppVHC exprimant E1 et E2 sauvages a permis de constituer 3 groupes : le groupe 1 est formé de ppVHC dont l’infectiosité est proche de 100 % (N-glycanes mutés en positions 234 de E1 et 430, 476, 532, 540 et 576 de E2), le groupe 2 est constitué de ppVHC dont l’infectiosité est diminuée de plus de 50 % (N-glycanes mutés en positions 196, 209 et 305 de E1 et 417 et 658 de E2), et le groupe 3 est formé de ppVHC non infectieuses (N-glycanes mutés en positions 423, 448, 556 et 623 de E2) (tableau 2). Ces résultats montrent que la mutation des N-glycanes présents aux positions 234 de E1 et aux positions 430, 476, 532, 540 et 576 de E2 n’influence pas l’infectiosité des ppVHC (groupe 1). La faible infectiosité des ppVHC exprimant des glycoprotéines E1 mutées en positions 196 et 305 peut être expliquée par le défaut de repliement que nous avons évoqué précédemment. De même, l’absence d’infectiosité des ppVHC exprimant une glycoprotéine E2 mutée aux positions 556 et 623 était attendue du fait du défaut de repliement de E2 induit par ces mutations. Par contre, l’absence d’infectiosité des ppVHC exprimant une glycoprotéine E1 mutée en position 209 (groupe 2) et des glycoprotéines E2 mutées aux positions 423 et 448 (groupe 3) ne pouvait pas être expliquée par un défaut de repliement ou d’incorporation de ces glycoprotéines et suggère donc que les N-glycanes présents à ces positions sont directement impliqués dans l’entrée virale. Enfin, la réduction de l’infectiosité des ppVHC exprimant une glycoprotéine E2 mutée aux positions 417, 476, 532 ou 658 suggère que ces N-glycanes 243 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. revue générale jouent un rôle modulateur dans l’entrée virale. À partir de ces résultats, plusieurs hypothèses peuvent être émises. L’une d’elle est l’implication des glycoprotéines E1 et E2 dans les mécanismes de fusion membranaire qui permettent l’entrée des virus enveloppés dans les cellules hôtes. En effet, les virus enveloppés ont mis en place différents mécanismes pour entrer dans leurs cellules cibles. Un de ces mécanismes passe par l’endocytose du virus après son attachement à un récepteur cellulaire. Différentes étapes constituent le processus de l’entrée virale dont l’une est la fusion de l’enveloppe virale avec la membrane cellulaire (revue dans [33]). Les mécanismes de l’entrée virale sont contrôlés par les glycoprotéines d’enveloppe qui subissent des modifications conformationnelles importantes permettant la fusion des membranes cellulaires et virales. Les protéines impliquées dans cette fusion membranaire ont été appelées « protéines de fusion » et l’étude des mécanismes d’entrée des différentes familles de virus enveloppés a permis de définir des protéines de fusion de classe I et des protéines de fusion de classe II [34]. Actuellement, les glycoprotéines d’enveloppe du VHC ont été intégrées à la famille des protéines de fusion de classe II [35]. Dans ce cas, la glycoprotéine E2 serait la protéine de fusion proprement dite et la glycoprotéine E1 la protéine accessoire. Pourtant, l’activité fusogène des glycoprotéines E1 et E2 du VHC fait encore l’objet de nombreuses controverses qui ne sont pas tranchées. Nos résultats suggèrent que les glycanes en position 209 de E1 et 423 et 448 de E2 sont impliqués dans l’activité fusogène des glycoprotéines d’enveloppe ou dans les interactions entre les particules virales et leurs récepteurs et/ou co-récepteurs. Nos résultats ont montré que les glycanes présents à ces positions ne semblent pas impliqués dans les interactions avec CD81. D’autres études sont cependant nécessaires pour tester les interactions entre les mutants de glycosylation et les autres candidats récepteurs du VHC connus pour le moment. Perspectives Comme nous venons de le voir, les N-glycanes associés aux glycoprotéines E1 et E2 du VHC jouent un rôle essentiel à la fois dans le repliement des glycoprotéines mais aussi dans l’entrée virale. C’est pourquoi les glycoprotéines E1 et E2 peuvent être la cible de nouvelles molécules thérapeutiques anti-VHC. En effet, la cyanovirine-N est une molécule qui présente une activité antivirale initialement démontrée pour le VIH-1 et le VIH-2 [36], puis pour d’autres virus tels que le virus Influenza A [37]. L’activité antivirale de la cyanovirine–N est basée sur sa capacité à bloquer certains N-glycanes (les glycanes de type Man-8 et Man-9) présents sur les glycoprotéines d’enveloppe. L’analyse des glycanes associés aux glycoprotéines E1 et 244 Tableau 2. Impact de la mutation des N-glycanes portés par E1 et E2 sur l’infectiosité des ppVHC. Position des sites de glycosylation Pourcentage d’infectiosité des ppVHC Groupe Interprétation E1 196 209 234 305 36 % 20 % 74,5 % 23 % 2 2 1 2 Défaut de repliement Entrée virale ? Défaut de repliement E2 417 41 % 2 423 430 448 476 532 540 556 576 623 658 0 100 % 0 71 % 68 % 100 % 0 91 % 0 27 % 3 1 3 1 1 1 3 1 3 2 Modulation de l’entrée virale ? Entrée virale ? Entrée virale ? Défaut de repliement Défaut de repliement Défaut de repliement Modulation de l’entrée virale ? Les positions des sites de glycosylation sont numérotées en fonction des positions sur la souche H de génotype 1a de référence. Les pourcentages d’infectiosité sont obtenus en comparant l’infectiosité des ppVHC exprimant chaque mutant de glycosylation à celle de ppVHC exprimant les glycoprotéines E1 et E2 sauvages. Ces pourcentages d’infectiosité ont permis de définir trois groupes (de 1 à 3, voir texte). L’interprétation des résultats d’infectiosité des ppVHC est présentée dans la dernière colonne. E2 du VHC a montré qu’ils étaient de type oligomannosidique [9]. Une analyse plus précise des glycanes associés à E1E2 a montré la présence de trois types d’oligosaccharides : Man9, Man8 et Man7GlcNAc2 [38]. Ces structures pourraient donc être bloquées par le cyanovirine-N. Il a été montré que, in vitro, la cyanovirine-N bloque l’infectiosité de ppVHC exprimant les glycoprotéines E1 et E2 du VHC [39]. Testée dans un nouveau système de culture cellulaire qui permet d’amplifier de façon reproductible et satisfaisante le VHC [23], la cyanovirine-N empêche l’infection des cellules par le VHC [39]. Les auteurs de cette étude ont montré que l’activité antivirale de la cyanovirine-N est liée au blocage des interactions entre la glycoprotéine E2 du VHC et la protéine cellulaire CD81. D’autres essais sont maintenant nécessaires pour confirmer l’effet antiviral de la cyanovirine-N et évaluer son intérêt dans la prise en charge des patients infectés chroniquement par le VHC. Remerciements. Les auteurs remercient J. Dubuisson (CNRS-UMR 8161, Institut de biologie de Lille) d’avoir accueilli Anne Goffard en thèse de sciences qui a servi de base à cette synthèse, et pour la relecture critique de ce travail et l’autorisation de la reproduction des figures. Ann Biol Clin, vol. 65, n° 3, mai-juin 2007 Protéines d’enveloppe du VHC Références 1. Penin F, Dubuisson J, Rey FA, Moradpour D, Pawlotsky JM. Structural biology of hepatitis C virus. Hepatology 2004 ; 39 : 5-19. 2. Dubuisson J, Hsu HH, Cheung RC, Greenberg HB, Russell DG, Rice CM. Formation and intracellular localization of hepatitis C virus envelope glycoprotein complexes expressed by recombinant vaccinia and Sindbis viruses. J Virol 1994 ; 68 : 6147-60. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. 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